Un peu de repos ne faisait pas de mal après tant de mois passés à enchaîner les missions et les conquêtes qui s'enchaînaient ces derniers temps comme la lutte contre l'ennemi public et où tous les villages s'étaient rassemblés pour lutter contre leurs adversaires. D'ailleurs, Juri avait réussi sa mission pour sa part, battre un shinobi fort aux allures de prêtre et au comportement enfantin et pervers. Bien sûr, elle n'aurait pas gagné sans l'aide des deux autres, ou plutôt un seul, car l'autre avait disparu mystérieusement avant que le combat puisse commencer. Avait-il eu peur de l'ennemi et avait pris ses jambes à son cou ? Peut-être bien, cela montrait que les shinobis de Suna n'étaient pas tous fiables. Bien sûr, ce geste de traitrise avait fait partie de son rapport, n'ayant pas pitié de ceux qui abandonnent leurs coéquipiers en pleine difficulté, heureusement, l'adversaire n'était pas si fort qu'il voulait faire croire, quelques attaques bien coordonnées pour le toucher et le tour était joué.

La jeune femme était donc assise à la fenêtre grandement ouverte, étant assise le long pour ne pas tomber, heureusement que le rebord était assez large. Elle lisait tranquillement un livre tout en profitant de l'air frais qui soufflait et du Soleil qui se montrait enfin et qui réchauffait l'atmosphère et la peau. Cela faisait beaucoup de bien, pour une fois que Juri faisait un peu sa flemmarde, elle ne voulait rien faire pour le moment, juste profiter du moment libre. Elle regardait aussi les gens passer, des enfants qui jouaient entre eux ou des familles qui se promenaient. Cela la rendait un peu nostalgique, la situation lui faisant penser à son père. Même si celui-ci avait été du genre méchant, c'était son père et elle l'aimait bien, surtout que, grâce à lui, elle put devenir une shinobi, heureusement, elle avait sa mère encore. De courtes heures plus tard, Juri sentit son ventre gargouiller, c'était l'heure du déjeuner en plus. Elle s'habilla bien pour sortir et alla au restaurant qu'elle aimait bien et où on mangeait bien pour pas cher, surtout qu'ils faisaient de délicieux plats.

Trente minutes plus tard, son estomac était bien rempli. Elle en profita pour souffler cinq minutes, reprendre son souffle avant de partir se promener afin de digérer tout cela. Ses pas l'amenèrent vers le terrain d'entrainement, un bon endroit qui a subi pas mal de dégâts, mais qui est parfait pour rester au calme, peu de gens y viennent et c'était amusant de voir d'autres personnes s'entraîner. Il n'y avait personne, tant mieux. Juri repéra une branche solide d'un arbre et s'y assit, ressortant son petit livre qu'elle avait dans la poche et continuant sa lecture. Elle somnola ensuite et s'endormit paisiblement.

La vie de Rei avait bien changé ses derniers temps, s'éloignant peu à peu de sa routine elle tendait vers une tout nouveau pan de son statut de shinobi. Avant ses journées se ressemblaient toutes : se lever, se préparer puis étudier jusqu'à la fin de la journée, tout en prenant des pauses toutes les 2 heures. Cette routine ne le dérangeait pas tant que ça, puisqu'il savait qu'il devait passer par là afin d'un jour pouvoir devenir un grand ninja, mais il était impatient de voir le bout du tunnel. Dernièrement il avait enchainé les missions et les entrainements, et il pouvait pratiquer ce qu'il avait appris en plus de pouvoir s'entrainer en situation réelle. Il fallait bien-sûr passer par l'apprentissage pour pouvoir faire de la pratique, mais on apprend pas tout à rester devant un livre et boire ses écrits, comme l'avait très bien fait remarquer Ao'. De plus les temps changent, les connaissances aussi, et aucun manuel ne peut prétendre être exact sur tout ce qu'il donne.

Dans la nature, rien n'était parfait, à cause de l'éternel course à l'évolution et à la survie la perfection ne pouvait être atteinte, même si le but était de s'en approcher le plus possible. L'Homme ne dérogeait lui non plus pas à cette règle qu'on pourrait qualifier d'universelle. D'une certaine façon, c'était cette imperfection de l'écosystème qui faisait sa perfection, et son équilibre. La matière même se base sur ce fondement, puisque sa cohésion réside en un échange constant d'électrons. Ces petites billes qui gravitent autour d'un noyau beaucoup plus gros qu'elles, l'atome. Pour pouvoir en lier deux et ainsi former une molécule, il faut que ceux-ci s'échangent ses petites billes en continue afin de former une liaison. Ce serait la façon la plus simple et la moins barbante d'expliquer ce procédé aux profanes, même si en réalité, quantité de paramètres définissent cette liaison qui ne peut se faire qu'entre certains atomes.

Lui connaissait bien toutes ces choses, pour cause il les étudiait depuis plusieurs années maintenant. Celles-ci lui serait-il utile dans son futur rôle d'Eisenin ? Un sens non. Mais pour soigner un organisme il faut pouvoir le comprendre, et pour le comprendre il faut apprendre chacune de ses spécificités et les règles qu'il suit. Et une fois ces connaissances intégrer, il faut les pratiquer afin de peaufiner son savoir et de le tester en situation réelle. Voilà ce que Rei avait décidé de faire aujourd'hui, et le jeune homme se dirigeait donc vers le terrain d'entrainement afin de pratiquer ses différentes techniques et également d'en tester de nouvelles.

Par ce jour d'automne, il faisait beau : ni trop chaud, ni trop froid. Tandis que les rayons du soleil arrivait difficilement à percer les nuages en début de matinée, ceux-ci s'étaient peu à peu retirés laissant passer ce théâtre de lumière. Cet astre que l'on pouvait croire immortel, et qui permettait à la vie s'épanouir. Alors qu'il marchait dans les rues de la ville en direction du terrain d'entrainement, il s'arrêta dans un restaurant au coin d'une ruelle peu fréquenté. Il avait l'habitude d'y passer quand il voulait être tranquille pour réfléchir à ses problèmes et y trouver des solutions. Il prit un plat nourrissant en vue des futurs efforts qu'il devra fournir et acheta également un bouteille d'eau.

Quand il arriva sur les lieux, il vit une jeune femme qu'il n'avait jamais rencontré au auparavant. Elle était perché sur la branche d'un arbre bordant le littoral et tenait un livre entre ses mains. La kirijin semblait s'être endormie, tenant inconsciemment en équilibre sur la branche car lorsqu'on s'endort, notre cerveau retient la topographie des lieux, et s'adapte en fonction. Si nous sommes près d'un gouffre, il ferait en sorte de ne pas bouger dans cette direction, normalement. Il se dirigea vers la mer, tout en gardant un oeil vers cette jeune femme afin de s'assurer qu'elle ne basculait pas de sa branche. Une fois arrivé à bonne distance du rivage il débuta son entrainement. Puis après quelques minutes, il cru apercevoir l'ombre de la shinobi descendre de l'arbre, quand il regarda dans sa direction il la vit basculer, et se dirigea immédiatement vers sa position afin de la réceptionner.

Il faisait tout noir, c'était vide, il n'y avait âme qui vive, où était-elle ? Elle-même ne prenait pas conscience qu'elle était juste en train de rêver, elle n'avait pas remarqué cela, le sommeil est venu la frapper sans qu'elle puisse s'en apercevoir. Ce rêve était tellement réel que la Samui pensait que c'était vrai. Ou plutôt, elle pensait qu'un ennemi l'attaquait en utilisant une technique d'illusion et pour l'affronter, elle décida de jouer son jeu, de voir ce qui allait se passer et frapper l'adversaire au bon moment avec un kunai. Il faisait donc encore sombre jusqu'à ce qu'un paysage se dessine autour d'elle, et plus précisément un endroit, son ancienne maison où Juri habitait étant petite, avant d'arriver à Kiri. Elle entendait aussi la voix de sa mère, douce, parler avec l'homme qu'elle détestait et qui avait joué de son innocence pour faire d'elle ce qu'elle est, une shinobi. Si elle était moins naïve, elle aurait pu éviter cette voie où n'existent que le combat et le sang, où il faut tuer son prochain pour atteindre son but, son père avait fait tout pour détruire sa vie.

Le couple était donc devant elle, discutant paisiblement, sa mère cuisinait le repas qu'elle savait faire le mieux et qui était très délicieux d'ailleurs. Son père était assis à table, des écrits à la main, les lisant. Tout était paisible et calme, si tout ça pouvait être juste vrai, mais ce ne l'était pas, elle savait très bien. La jeune femme s'avançait devant ses parents, ils lui souriaient, elle en faisait de même en retour. Le déjeuner était prêt, elle s'assit à table et on lui servit le repas, elle le mangea, excellent comme toujours. Ses deux parents continuaient à discuter avant de la regarder d'une manière étrange, comme s'ils étaient déçus et fâchés, son père dit d'ailleurs une chose étrange :

« On t'avait dit de ne pas te balancer, maintenant, tu tombes. »

La Samui se regarda et regarda le paysage à côté et en effet, elle était en train de tomber dans un trou noir. Ce n'était que dans le rêve. Dans la réalité, elle était en train de tomber de l'arbre où elle était perchée, son livre à la main. Son corps réagit instinctivement, se réveillant et faisant un petit mouvement de rotation sur lui-même afin d'être sûr que Juri puisse retomber sur ses pieds sans problème. Elle aperçut aussi quelqu'un qui se rapprochait d'elle, un ami ? Un ennemi ? Il faut toujours être prudent, sa main se glissa dans une des poches pour sortir un kunai et le pointer en direction du gars, visant la gorge au cas où il se rapprocherait trop près, le regardant d'un visage sérieux :

« Je ne te conseille pas de faire un seul mouvement. »