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 Le bateau de Tom (Nouvelle policière)

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Suzurane Hakyô
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Message(#) Sujet: Le bateau de Tom (Nouvelle policière) Le bateau de Tom (Nouvelle policière) EmptySam 15 Juin 2013 - 11:21

Précision:

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Mon nom est John Mayer, et j’ai décidé pour de multiples raisons ─ sans doute toutes bonnes ─ d’écrire ce petit récit, riche en rebondissement et surtout reflétant une histoire hors norme qui, sans nulle hésitation me concernant, constituerait une très bonne histoire policière. Il faut dire que j’aurais vu plusieurs de mes amis se faire tuer. Et comme vous pouvez vous en douter, à l’heure actuelle, j’ai réussi à survivre. Tant bien que mal. Ce que le futur me réserve ? On m’a souvent posé la question, et j’ai toujours apporté la même réponse : j’espère ne jamais finir comme eux. Mais avant de parler du futur, revenons sur le passé.

Il vous faudra, pour comprendre tout ce que je vais vous raconter à présent, commencer par me connaître personnellement. Je n’ai jamais été vaniteux ni même réellement convaincu que j’avais quelque-chose en plus des autres, vous comprendrez que je veuille faire court.
Je suis donc John Mayer, ancien militaire et à présent ravi d’être à la retraite. Ce que je retiendrais de ma vie de soldat ? La guerre du Vietnam, dans laquelle je suis parti pour deux opérations en 1971 puis en 1973. L’équipe avec laquelle j’avais combattu avait été comme une seconde famille, mais je ne m’étalerai pas sur ce qui semble évident : quand on est à la guerre nos frères d’armes deviennent comme leurs noms l’indiquent de vrais frères.
Si une fois rentré de la bataille de 1971 je me jurai de ne plus y retourner, l’appel de mes amis me fit revenir, même si en 1973, l’absence de mon chef et plu fidèle ami Tom ne me facilita pas la tâche.
Ce bon vieux Tom, j’y reviendrai un peu plus tard.
Que dire de plus… Ah, au cas où je n’aurais pas été assez clair, je suis un fier américain, tout comme mon ex-femme Clara et mon fils Paul. Il avait d’ailleurs assez mal supporté notre rupture quelques mois après mon retour de l’opération de 1973, mais aucune blessure n’est éternelle.

1
__________
Entrons maintenant, si vous le voulez bien, dans le vif du sujet.
Un bon matin, le 8 Juin 1976 à 9h, le téléphone de chez moi sonna alors que j’étais dans la salle de bain. En me hâtant, j’eus la chance de décrocher à temps.
─ John Mayer, j’écoute.
─ John, c’est bien toi ? Tu n’as rien prévu pour cette semaine ?
Je n’avais effectivement rien de prévu pour les jours à venir. Les bons aspects de la retraite même si je m’occupais pas mal de temps à autre.
─ Non mon ami, mais pourquoi ça ?
─ Parce que je veux que tu viennes me retrouver chez moi, à Jacksonville, le samedi 12 à midi !
─ Pourquoi cette précision et cette hâte Tom ?
Il y eut quelque-chose d’étrange, comme un silence mais pas tout à fait.
─ C’est Matthew, il a été tué, et apparemment l’assassin veut s’en prendre à toute son unité.
Je fus plus que surpris. Pourtant, j’arrivai à dire quelques mots.
─ T-tu veux dire, notre unité ?
─ Oui, j’ai déjà appelé les autres, ils vont tous venir sur mon bateau, il faut qu’on enquête et qu’on tire tout ça nous-même. Viens, nous sommes peut-être en danger. Tu recevras l'adresse rapidement.
Je ne répondis pas, et il raccrocha. C’était bien son genre de raccrocher pour forcer la personne à venir sous le poids de son silence. Mais j’eus du mal à parler. J’étais toujours aussi surpris et bouleversé.

Je crois n’avoir repris mes esprits qu’une bonne heure plus tard. Nous étions mardi, et il fallait que j’aille là-bas pour samedi. C’était largement possible, Atlanta ─ la ville où j’ai toujours habité ─ n’était pas si loin de Jacksonville.
Mais cette histoire… Matthew était mort, j’en eus la confirmation bien que cette dernière n’était pas nécessaire, dans les journaux du lendemain.
Devais-je y aller ? Il le fallait, apparemment. Mon esprit était tourmenté, mais j’avais le temps de réfléchir à tout ça...

2
__________
J’aurais menti en disant que ma surprise était totalement passée lorsqu’il fut le temps de préparer mes affaires. L’adresse m’avait bien été envoyée, et je l’avais reçue le 10 mais malgré ça Tom ne m’avait pas donné de nombreuses indications, ce qui m’avait gêné dans la préparation de mes affaires. Combien de temps allais-je rester là-bas ? De quoi avaient-ils besoin et de quoi, moi-même, avais-je besoin ? Cette histoire étant loin d’être claire et surtout rassurante, je pris des précautions. Ce n’est pas, selon moi, le moment d’énoncer tout ce que j’eus pris car au fond, nombre d’objets n’auront pas d’importance.

Je ne reviendrai pas non plus sur le voyage, qui fort heureusement se déroula sans le moindre accroc.
L’important pour vous sera que je suis arrivé comme demandé le samedi 12 juin à 10h45 à Jacksonville. Il fut presque onze heures et demies lorsque je retrouvai Tom et Tony près du port. On se salua, et je vis avec un certain amusement que ce bon Tony avait toujours cette attitude frêle de gamin. Jamais quelqu’un n’aurait parié qu’il était allé combattre au Vietnam. Non vraiment personne. Karl arriva à l’heure, et Bruce arriva quelques minutes en retard. Sur quoi, nous fûmes au complet et montâmes sans trop poser de questions dans le bateau.

Pour ceux que ça intéressera, le bateau était loin d’être immense, mais suffisamment pour héberger une bonne dizaine de personnes pendant deux semaines, selon les dires de Tom. Bien entendu, le plaisir de nous revoir et de manger ensemble était grand, mais fut vite rattrapé par le récent évènement qui justifiait notre présence.
─ Regardez-ça. Voici la lettre qui a été retrouvée près du cadavre de Matthew.
Il nous avait tendu des photocopies assez floues mais lisibles.

    Il avait cinq amis, loin de se douter qu’eux aussi allaient bientôt subir le même sort.

Un silence de deux bonnes minutes accompagna la lecture de ces quelques mots. Je ne pus m’empêcher d’avoir un frisson. Ce n’était pas tellement de peur d’être un jour tué, mais plutôt de la situation. Bizarrement, j’avais un mauvais pressentiment.
─ Si ce type croit qu’il peut nous avoir, il peut aller se faire mettre !
─ On n’est pas là simplement pour ça Bruce. Karl a eu un congé vu que l’affaire le concernait trop, il nous tiendra au courant de l’avancée officielle de l’enquête mais on ne va sûrement pas rester les bras croisés. On va donc rester ici, et essayer d’enquêter un minimum pendant que le bateau navigue tranquillement, ça vous va ?
C’était évident, mais tous n’ont pas pris sauté sur la retraite comme moi. Tom s’était lancé dans les affaires. Karl avait décidé de continuer le service du pays en devenant policier. Quant aux deux autres, je les avais un peu perdus de vue.
─ J’ai pas peur moi.
─ Mais un peu de sécurité ça fait pas de mal pas vrai ?
─ Tu n’as pas changé Tony.
─ De toute façon j’ai déjà fait chauffé la bête, nous naviguons depuis quelques minutes normalement.
Nous étions donc déjà en train de parcourir les mers. Ce fut sans doute rassurant pour tout le monde, même pour Bruce qui assurait ne pas avoir la moindre peur. Il fallait dire que cet homme était une vraie brute, mais pas sans cervelle.
Karl toussota, et les regards convergèrent vers lui alors que nous avions pratiquement terminé le dessert.
─ Comme je suis inspecteur de police, j’aimerais diriger la petite enquête que nous allons mener entre nous. Du coup, j’aimerais savoir si je pouvais t’emprunter une pièce où il y aurait un bureau ?
─ Bien sûr.
─ Bien, du coup j’aimerais que vous passiez après manger un par un. On fera dans l’ordre de table, d’accord ? Donc Tom, John, Tony puis Bruce. Je ferai une synthèse de ce que vous m’aurez dit puis je vous présenterai le résultat, ça vous va ?
─ Bien.
─ Seulement si c’est pas trop long et qu’on se boit un verre comme au Vietnam !
─ Pas de soucis pour moi Bruce.
Sur quoi nous rîmes tous en cœur.

3
__________
Inutile de dire que je n’eus pas arrêté de penser à cette lettre laissée par le meurtrier de mn ami, camarade et frère d’armes. Toute cette histoire commençait vraiment à m’inquiéter et, étrangement, je n’étais pas à l’aise à l’intérieur de ce bateau, même si ce dernier appartenait à mon meilleur ami. C’était d’ailleurs Tom qui s’était dirigé le premier dans le bureau temporaire du Karl. Bruce, Tony et moi-même étions partis nous familiariser avec nos chambres. Elles étaient toutes dans le même couloir apparemment.

A un moment, j’entrai dans la chambre. En voyant les affaires sur le lit et un sac ouvert à terre, je compris que cette chambre était déjà occupée.
Bruce me regarda d’un drôle d’œil, et se mit à éclater de rire.
─ Bah alors John, t’es déjà saoul ?
─ Désolé, je pensais que…
─ La tienne c’est à côté ! Tu viendras plus tard me faire des câlins !
Et il rit de plus belle. Je n’esquissai qu’un faible sourire, vu que cette confusion sur la chambre attirait un peu mon intention. M’étais-je trompé en écoutant ? Probablement pas.

Mais pourtant ma chambre était bien à côté. J’installai mes affaires, et décidai d’y rester un peu au calme. Combien de temps allions-nous rester ici ? Je n’en avais aucune idée. L’enquête ne pouvait de toute façon avancer qu’avec Karl, lui seul avait un lien avec la police.
Puis on frappa à ma porte. C’était Tom.
─ C’est à toi.
Ah oui, l’entretien. Tom en avait eu pour dix minutes environ, ça n’avait pas l’air trop long. Je le remerciai, puis me dirigeai vers le bureau de Karl.
En entrant, je le vis assis derrière un verre et des documents. Il me jeta un regard froid.
─ Asseyez-vous, monsieur Mayer… Mais non j’déconne !
Je ne pus m’empêcher de rire devant le semblant de sérieux qu’il avait affiché.
─ Bon, c’est pas aussi spacieux que mon vrai bureau, tu le diras pas à Tom hein !
─ C’est pas faux, y a des toiles d’araignées sur le hublot de derrière.
Je me mis à rire et il se retourna pour voir la saleté du hublot.
─ Dégueulasse. Bon, avant de commencer j’te serre un verre ?
Sur quoi le dialogue sérieux commença, ponctué de bonnes gorgées de rhum. Les questions abordées furent très basiques. Je ne vois d’ailleurs actuellement pas l’intérêt de revenir dessus.
Nous nous saluâmes et mon ancien compagnon me demanda d’appeler Tony. Chose que je fis rapidement, avant de retourner dans ma chambre.
Je repensai à tout ce qui avait été dit, et ce qu’on savait sur le meurtre de Matthew. On lui avait tranché la gorge, et apparemment aucune emprunte n’avait été retrouvée.
Ma porte s’ouvrit, et je fus en cet instant coupé de ma réflexion. C’était Tom.
Il s’assit à mes côtés sur le lit.
─ Alors, il t’as parlé de quelque-chose en particulier ?
─ Karl ? Pas vraiment. Quoique selon lui, le meurtrier est un homme.
Mon ami soupira.
─ On s’en doute tous de ça.
J’acquiesçai d’un petit hochement de tête.
─ Ce qui m’inquiète vraiment, je te l’avoue, c’est pourquoi il veut s’en prendre à nous. A notre unité. Un terroriste ?
─ Je n’espère pas. Mais notre seul point commun, hormis que nous sommes américains, c’est le Vietnam. Alors si jamais ce n’est pas pour ça, il faudrait qu’on cherche ailleurs. Une autre raison de… de vouloir nous tuer. Une idée ?
─ Non… aucune.
Sa réponse me déçut, mais ça ne me surprenait pas. Il s’en alla après m’avoir empoigné le genou amicalement.

Je retournai au salon une bonne vingtaine de minutes plus tard. Tony était là, et Tom arriva peu de temps après. Nous commençâmes une partie de carte, annulée quelques minutes plus tard par l’arrivée du bon gros Bruce.
─ Bon allez laissez-moi une p’tite place là, que j’vous mette votre raclée.
─ Et Karl ?
─ Il m’a dit qu’il triait ce qu’on lui avait dit. Il devrait nous rejoindre dans pas longtemps.
Sans trop de question, nous refîmes une partie depuis le début, vu que nous n’étions plus trois mais quatre. Mais à la fin de cette dernière, je décidai d’accorder de l’importance à l’absence de notre ami. Chose que les trois autres joueurs de cartes n’avaient qu’à peine remarquée.
─ Je vais aller voir ce qu’il fait.
Sur quoi je me levai, et me dirigeai vers le couloir des chambres, puis le bureau de Karl. Je frappai à la porte.
─ Karl ?
Pas de réponse.

J’entrai, avant de m’arrêter.
Karl était allongé sur son bureau. Il ne m’en fallut pas plus pour comprendre qu’il était mort.

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__________
Il est sans doute futile de vous préciser que je tremblai fortement devant le corps inanimé de mon deuxième ami. La prédiction du tueur se réalisait, mais je n’y pensai pas davantage. Peut-être n’était-il pas totalement mort, aussi je me dépêchai de faire ce que je pouvais. Mais j’eus la certitude la certitude de la mort de Karl très rapidement.
─ M-mais… Au secours !
Les autres accoururent et se figèrent comme moi lorsqu’ils virent Karl, les veines tranchées. C’est pourquoi j’avais rapidement vu que je ne pouvais plus rien faire pour lui.
─ C’est quoi c’bordel ? Putain !
Nous fouillâmes toute la pièce, sans doute de fond en comble. Et ce n’est qu’au bout de cinq minutes que nous nous concertèrent enfin, tous sous le choc.
─ Q-qui a pu faire ça ?
─ Un putain de fumier est entré et l’a tué, puis il s’est enfui. T’es content Tony ?
─ C’est impossible…
On me regarda, sauf Tom qui lui avait déjà compris. Je me tournai vers le hublot.
─ Le hublot est fermé de l’intérieur, quant à la porte on l’aurait forcément entendue, non ?
─ Et les issues sont toutes fermées. Je vous l’ai dit, si nous sommes sur le bateau c’est surtout par sécurité.
─ Par sécurité ?! Tu te fous de ma gueule là ? Karl est mort !
La tension était si palpable que j’en avais des frissons. Même si notre partie de cartes nous avait bien divertis et qu’éventuellement, nous aurions pu ne pas entendre le bruit de la porte, personne n’aurait pu rentrer ou s’enfuir du bateau.
En plus, nous n’avions absolument rien trouvé dans le bureau. Aucune arme, ni même d’objet qui aurait pu trancher les veines de notre ami. Il n’y avait d’ailleurs aucune cachette possible. Quant aux sorties, il n’y avait que la porte principale.
─ Il n’a quand même pas pu se volatiliser.
Soudain, on entendit quelque-chose s’éclater au sol. Du verre. Nous courûmes vers le salon, et vîmes des verres cassés. Ils étaient apparemment tombés de l’étagère. Mon cœur s’était arrêté à cet instant je crois bien. Mais c’était sans doute plus de peur que de mal. Les verres avaient pu tomber seuls ou bien…
─ On va fouiller ce putain de bateau !
C’était rare, mais Bruce s’était immédiatement fait écouté et respecté. Nous fouillâmes tous le bateau à divers endroits et divers moments. Je fis moi-même pratiquement tout le bateau, que ce soit les chambres ou les autres pièces qui m’avaient été inconnues jusqu’alors.  
Malheureusement, nous revinrent au point de départ portant tous la même conclusion. Il n’y avait personne et les issues étaient bien fermées.
Nous étions seuls.

Nous parlâmes une bonne heure, alors que l’après-midi touchait à sa fin. Nous étions déterminés à retrouver celui qui avait fait ça, mais aussi tétanisés. Oui, je crois bien que nous pensions tous à la même chose. Et ce fut finalement celui qui paraissait le plus fébrile qui osa en parler le premier.
─ M-mais si personne n’a pu rentrer ou sortir… Que le hublot était fermé de l’intérieur… Alors le meurtrier… est parmi nous.
Nous nous regardâmes chacun à tour de rôle pendant une longue minute de silence qui me parut durer une heure.
─ C’est impossible.
Et pourtant, j’étais enclin à penser l’inverse. Mais j’avais peur, sans doute comme Bruce, qui se leva.
─ Bah c’qui est sûr c’est que je dors plus au milieu de vous ! J’vais prendre une chambre de l’autre côté.
Afin que tout vous soit plus clair, sachez qu’il y avait deux groupes de chambres dans le bateau. Un d’un côté du salon et l’autre à l’opposé. Bruce s’exécuta, et changea de côté et de chambre.
Cela me surprit, et jusqu’au dîner, je ne pus m’empêcher de me tenir sur mes gardes une boule au ventre. J’avais peur.

Lorsque nous dînâmes, le silence fut d’ordre. Pour ma part, je ne pus manger qu’à peine quelques bouchées. J’avais préparé mon repas seul, et apparemment les autres avaient fait de même.
Les issues avaient été rouvertes au cas-où, mais de toute façon, il n’y avait aucun doute que chacun était et resterait attentif à tout ce qui allait se passer.
Car si nous voulions rester dans la logique des choses, alors Tony avait raison. L’un de nous était le meurtrier. Et bien entendu, ce n’était pas moi qui avais tué mon ancien ami en lui tranchant les veines.

Nous nous couchâmes tôt, et en ce qui me concerne, je ne dormis pas. Il fallait avouer qu’il était très difficile de dormir dans ces conditions. Je réfléchissais, et j’essayais de calmer ma peur.
Soudain je pris la décision de sortir. Un bruit venait peut-être de la chambre de Tony. Je retins mon souffle et ouvris sa porte.
Soulagement, il était allongé dans son lit, ayant apparemment réussi à dormir.

Je revins cinq minutes plus tard dans ma chambre. Et jusqu’à six heures du matin, je restai éveillé. De toute façon, il m’était impossible de dormir.

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__________
J’avais peur, mais ce n’était pourtant pas la première fois que je me levai en me disant que c’était peut-être le dernier jour de ma vie. La guerre m’avait bien habitué au stress et à ce genre de situation, mais celle-là était bien particulière. Etait-il possible que l’un de mes amis ait décidé de tous nous tuer ? Non, j’avais de bonnes raisons de croire l’inverse. Et pourtant…

Lorsque je me levai Bruce était en train de se laver. Puis lorsqu’il eut fini, il mangea sans soucis son petit-déjeuner. Il avait la capacité de manger quelle que soit la situation. Il n’avait pas changé, mais était-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Je me trouvai étrange de réfléchir ainsi, mais la possibilité que le criminel soit l’un des nôtres avait rendu les choses difficiles pour tout le monde.

Tom nous rejoint peu de temps après, et là encore le silence fit des siennes. Un bonjour vivement échangé. Mais pourtant, Bruce cassa cet angoissant vide.
─ Il va falloir rentrer, je ne veux pas passer une nuit de plus ici.
─ Oui c’est prévu. Des policiers nous attendront lorsque nous arriverons.
─ Dans combien de temps ?
─ Quatre heures, voire plus.
Mon vieil ami se leva et se dirigea vers la douche près des chambres. Cependant, un vif regard m’avait apparemment invité à le suivre. Je me levai alors également, et le suivis devant la salle de bain.
─ Reste à l’écoute s’il te plaît, je n’ai pas envie qu’il m’arrive quelque-chose.
─ T’en fais pas.
Cette fois-ci c’est moi qui lui touchai l’épaule amicalement, comme pour l’encourager et le rassurer. Il entra et je retournai dans le salon deux minutes plus tard. Bruce était toujours en train de boire une tasse de café. Quant à Tony, il dormait toujours apparemment, mais rien de réellement étonnant à près de sept heures du matin.

Soudain, un bruit sourd sembla venir des chambres. Bruce se leva instantanément, puis courut devant moi vers la chambre de Karl. Il entra avant moi, et nous entendîmes à cet instant un coup de feu. Etait-ce Bruce ? Non… Impossible ! Pourtant il sortit en courant, me bouscula et partit vers sa chambre.
Tom qui était sorti de la salle de bain torse-nu hurla.
─ Qu’est-ce que c’était ?!
Mais je ne lui répondis pas. J’étais en train de rattraper Bruce qui avait foncé vers sa chambre.

Pièces importantes du bateau:

6
__________
J’arrivai quelques secondes après Bruce dans sa chambre. Sans me poser la moindre question, je le poussai du mieux que je pus. Il trébucha, mais se releva rapidement. Mais j’avais son revolver, c’était le plus important. C’est à ce moment-là que Tom arriva.
─ Tom, c’est lui ! C’est John !
Puis deux coups de feu qui transpercèrent le corps imposant de Bruce. Il s’écroula au sol. En me retournant, je vis ce qui était de toute façon une évidence : Tom avait lui aussi une arme. Il n’avait pas pu tirer, il était dans la salle de bain quand Karl a été apparemment tué.
─ M-mais, tu avais aussi une arme ?
─ Oui mais…
─ Non !
Et je tirai moi aussi deux coups à la suite sur Tom, qui tomba à genoux, puis s’allongea dans son sang.


Dernière édition par Kyoshi Rei le Sam 15 Juin 2013 - 18:53, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Le bateau de Tom (Nouvelle policière) Le bateau de Tom (Nouvelle policière) EmptySam 15 Juin 2013 - 11:22


ÉPILOGUE
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J’avais pensé m’arrêter là dans mon récit, mais il était clair que tôt ou tard, je savais que j’allais vouloir en apporter la conclusion. De toute façon, je pense que tous les Hommes sont poussés à se vanter de ce dont ils sont fiers, et je suis loin d’être quelqu’un de différent, ou de supérieur.

Si un jour ce récit arrive aux mains de quelqu’un, est-ce que cette personne aura deviné ce qu’il s’est réellement passé durant ces deux jours ? Je suis prêt à parier que non, et pourtant comme je l’ai dit, il doit forcément exister des gens qui me sont supérieurs intellectuellement.

Je vais tout reprendre chronologiquement, en essayant de ne rien omettre. En plus d’être logique, une explication temporelle vous aidera mieux à comprendre ce que j’ai fait, et comment je l’ai fait.

Souvenez-vous lorsque je vous ai parlé des deux départs au Vietnam, et de l’absence de mon vieil ami Tom à la deuxième mission. Je sus en rentrant qu’il avait couché avec ma femme. Nos disputes étant devenues rapidement fréquentes, elle n’eut pas besoin d’énormément de temps avant de me mettre la puce à l’oreille. Comment je l’ai su n’est pas important. Vous avez désormais mon motif pour avoir voulu tuer Tom.
Alors pourquoi tuer les autres ? Tout simplement parce que, pour moi, ils sont aussi responsables. Il est probable qu’ils ne l’eurent jamais su, mais même. C’était à cause de leur insistance pour que je vienne, une insistance qu’il n’avait pas donné à Tom d’ailleurs, que je l’avais laissé avec ma femme.
J’aime ma femme, et je n’ai jamais eu l’intention de la tuer. Cela semblera sûrement paradoxal vu que j’avais programmé de tuer mes amis. Mais c’était ainsi. Mes cinq amis devaient mourir.

J’ai tué Matthew le 7 juin après m’être déplacé chez lui. Comme nous étions amis, il m’a offert un verre et n’a rien senti venir.  Un grand coup l’a assommé, et j’ai fini le travail au cœur d’une forêt non loin. Le petit message tapé à la machine devait créer l’angoisse et surtout me donner l’occasion de revoir les autres. Car comme dit au début de mon texte, j’étais sans nouvelle de Tony et de Bruce. Si jamais j’avais voulu en savoir plus sur eux et qu’ils étaient morts après, j’aurais été le premier suspect.

Tom m’a appelé le lendemain et je fus satisfait de voir qu’un rassemblement allait effectivement avoir lieu. Mais jamais je n’aurais pensé que ça se passerait ainsi. L’histoire du bateau était à la fois une bonne et une dangereuse nouvelle. Cependant j’eus le temps de préparer ce que je pus.

Karl était celui que je devais tuer en premier, au vu de son métier. Un policier enquêteur, c’était forcément le plus dangereux. Mais je n’avais pas encore décidé comment j’allais le tuer, jusqu’à notre premier repas, et sa proposition de premières dépositions. En me retrouvant seul avec lui, je savais que l’occasion ne saurait être plus belle.

Mais il y avait un problème : je suis passé deuxième et donc je ne pouvais pas le tuer alors que Tony et Bruce passaient après. J’ai réussi à contourner le problème, avec du poison. J’en avais pris en plus d’une arme et de magnétophones/dictaphones selon les convenances. De toute façon, tant que personne n’était mort sur le bateau, il n’y avait aucun risque de fouille.

Le poison mettait moins d’une heure à se répandre complètement, et vu que je passai après Tom, je pus vérifier que j’étais dans les temps. Dix minutes par personne, c’était largement suffisant. Bien entendu c’est lorsque Bruce lui proposa de boire comme au bon vieux temps que le plan se construisit.

Je suis donc entré, et lorsque Karl me parla de la saleté, je trouvai ce que j’avais espéré. En pointant du doigt le hublot, effectivement sale, il se retourna et je déposai la dose dans son verre.

Même si vous avez du comprendre, je vais détailler ce qu’il s’est ensuite passé. Les autres sont passés, et ce n’est qu’après avoir reçu Bruce que Karl mourut. Bien entendu, vu le climat amical qui régnait, personne ne se douta de rien et tout le monde aurait pu se rendre dans son bureau pour le tuer. Conscient de ce que j’avais fait, je fis semblant d’aller le chercher par curiosité.

Je suis assez fier de ce que j’ai écrit. « Il ne m’en fallut pas plus pour comprendre qu’il était mort. » Rien de plus exact, car je savais très bien qu’il l’était. J’avais tremblé non pas de la perte de mon ami mais du danger de se faire prendre. Mais rapidement j’enfilai des gants, tranchai les veines et lançai le tout par le hublot que je renfermai après. Puis je criai et les autres arrivèrent.

J’avais pris un risque en prenant le temps de trancher les veines de Karl, mais ça avait été pour moi une obligation. Il y avait deux raisons à cela. La première, c’était que j’aurais peut-être encore besoin du poison, et si jamais on avait vu que Karl était mort de ça, alors on aurait sans doute demandé une fouille. La deuxième, c’était qu’il était bien plus intéressant que les choses se soient passées ainsi. Car quelqu’un avait forcément tranché et tué les veines de notre ami, et rapidement, on en aurait conclu qu’il s’agissait de quelqu’un d’entre nous. J’avais besoin de ce climat pour plusieurs raisons. Le reste du plan avait de toute façon plus ou moins déjà été réglé.

Une phrase choquante fut sans doute celle-là : «Et bien entendu, ce n’était pas moi qui avais tué mon ancien ami en lui tranchant les veines. » Aucun mensonge là-dedans, je ne l’avais pas tué en lui tranchant les veines. Mais passons.

Les verres qui tombèrent juste après n’étaient absolument pas prévus. Quelqu’un avait du mal les ranger. Inutile d’y passer plus de temps.

Lorsque Bruce voulut changer de chambre, j’eus le sentiment de pouvoir tout finir rapidement. Oui, j’avais senti que si je réfléchissais ingénieusement, je pourrais les tuer avant d’être de retour. J’avais déjà prévu des choses, notamment la mort de Tony, mais le changement de chambre bouscula mes plans. Fort heureusement, j’avais su m’adapter.

Comme susdit, la mort de Tony avait été réglée car pendant son entrevue avec Karl, j’avais remarqué en passant devant sa chambre un verre et une bouteille sur sa table de nuit. Mon poison, conformément à ce que j’avais pensé au départ, me servit encore une fois.  Je sortis à une heure avancée de la nuit mon arme cachée et un magnétophone, et fit mon possible pour ne pas être entendu. J’avais écrit la phrase suivante : «Soulagement, il était allongé dans son lit, ayant apparemment réussi à dormir. » Encore une fois je pense que ceci n’aura pas amené le lecteur vers la vérité, sans pour autant être un mensonge.

Mon pistolet, en plus d’avoir un silencieux, ne fit pas de bruit avec l’aide de l’oreiller. Tom était à l’autre bout du couloir et Bruce avait changé de chambre, ce qui m’avait permis de me donner de bonnes chances de réussite. Sur quoi je repartis me coucher, après avoir placé le magnétophone sous son lit.

Vu la tension, nous nous étions tous réveillés de bonne heure. Du coup, voir Karl dormir vers 6 ou 7 heures n’aurait dérangé personne. Lorsque Tom m’attira à l’écart avant d’aller se laver, je sus que c’était le bon moment pour entamer mon plan. En revenant vers le salon, je suis allé activer le magnétophone de la chambre de Karl.

Eh oui, le bruit sourd et le coup de feu vinrent de ce dernier. Je savais, avant de partir pour le bateau, que je ne pourrais pas tuer tout le monde en un instant. Du coup, un climat de suspicion allait naître et j’avais besoin de ça. Alors maîtriser de faux coups de feu, c’était un avantage pour moi. J’ai enregistré la bande son chez moi, prévoyant quelques secondes entre le bruit et le coup de feu.

J’ai laissé Bruce courir vers la chambre devant moi, afin qu’il soit seul dans la chambre lors du coup de feu. A mes yeux et aux yeux de Tom, s’il avait été là, ça aurait été lui le meurtrier.

Pourquoi est-ce que Bruce a-t-il couru vers sa chambre ? Cela concerne une autre partie de mon plan. Je savais qu’il ne sortait jamais sans arme, mais je ne pouvais pas être sûr qu’il en avait pris une pour le bateau. C’est pourquoi, au tout début de notre séjour, j’ai fait semblant de me tromper de chambre. J’avais espéré que Bruce ne soit pas là, ainsi j’aurais pu chercher l’arme moi-même mais cela se passa différemment mais aussi bien. Car j’avais vu son arme dans son sac ouvert. Si vous voulez la référence exacte, la voici : « En voyant les affaires sur le lit et un sac ouvert à terre, je compris que cette chambre était déjà occupée. »

Bruce, sachant qu’il y avait danger, s’est sans doute dirigé vers sa chambre pour retrouver son arme. Cependant, c’était moi qui lui avait prise lorsqu’il avait pris sa douche le matin-même. Du coup, lorsque Tom arriva et qu’il vu le fautif désarmé, il le tua. C’est assez ironique de se dire que lorsque Bruce hurla «Tom, c’est lui ! C’est John ! », il avait en réalité raison. C’était moi qui avais gardé son arme. Une question de sécurité, avec une arme et pas lui, je ne risquais rien.

Nous en arrivons maintenant à l’avant-dernier point de mon plan. Tom avait une arme, je le savais rassuré quand il était armé. Après tout, je n’aurais pas été son meilleur ami si je n’avais pas été au courant de ses manies. J’eus le loisir de vérifier cela lorsqu’il passa en premier la veille devant Karl. Du coup, lorsqu’il sortit de sa douche après avoir entendu un coup de feu, j’étais persuadé qu’il allait la prendre.

Mais pourquoi avais-je voulu qu’il la prenne ? C’est là l’ultime point. Lorsque j’allai dans la nouvelle chambre de Bruce, en plus de lui prendre son arme je plaçai un deuxième magnétophone. Je plaçai celui-ci en enregistrement. Ainsi, lorsque je vis l’arme de Tom, je le tuai après avoir clairement annoncé qu’il portait une arme. En hurlant avant de tirer, on pourrait croire qu’il avait tenté de me tirer dessus. Et tout cela avait été sauvegardé grâce au magnétophone. Car sans preuves de ce genre, j’aurais pu être suspecté.

Une fois que Tom mourut, je récupérai le premier magnétophone dans la chambre de Tony, et le jeta par-dessus le bateau. Je doute qu’on puisse retrouver mes empreintes sur l’autre magnétophone, mais dans tous les cas j’avais des explications en tête. Tel que j’avais agi, on ne pouvait me placer que dans l’état d’une victime.

J’aimerais revenir sur une dernière chose, non pas stratégique mais purement… sentimentale. Souvenez-vous lorsque Tom était venu dans ma chambre et que je lui avais demandé ceci : «Une autre raison de… de vouloir nous tuer. Une idée ? » et qu’il me répondit : « Non… aucune. »

Est-ce qu’il n’en avait réellement aucune idée ? Voilà une question que je me répète souvent.

Mais le plus ironique, c’est bien mon ex-femme qui depuis ce qu’il s’est passé, tente de renouer les choses avec moi.
Elle sait pourtant que jamais les choses ne seront comme avant.

Je n’éprouve aucune pitié pour ceux que j’ai tués, encore moins pour Tom.
Mais je n’en ai pas non plus pour moi-même.

Au fond, j’ai tué de nombreuses fois dans ma vie.
Mais je l’ai fait intelligemment et pour une raison qui me tenait à cœur.

J’en aurais tué des hommes, dans le bateau de Tom.

John Mayer
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Le bateau de Tom (Nouvelle policière)

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