Gênée dès les premiers instants de la journée, comment se réveiller autrement qu’effarouchée. Les yeux toujours plus plissés pour éviter l'assaut de l'astre solaire, je ne pouvais que constater la citée qui allait bientôt s'activer et moi avec par la même occasion. Comment diable, cette maudite lumière arrivait-elle à percer à travers ce temps brumeux typique de la région, en véritables conspirateurs, les deux avaient dû se mettre d'accord pour ne pas cohabiter aux premières lueurs de la journée, histoires d'être sûr que mon sommeil s'en voit raccourci. Enfin, peut-être aussi qu'il aurait été peut-être plus sage pour ma part de choisir un autre endroit que la cime d'un haut sapin pour m'endormir. Qui me jetterait la pierre après avoir connu la beauté du ciel à la nuit tombée loin des lumières de l'homme, personne qui saurait y voir son effet apaisant et surtout endormant ...
Un battement dans l'air faisait bouger les épines de l'arbre pendant ma réflexion et celui qui s'en nul doute ne pouvait pas apprécier cette dernière, lui-même adepte de la lumière solaire, s'était posé là sur mon lit de fortune. Il aurait pu se contenter de ça, mais non, tel un réveil matin persistant, la nature voulait en plus me déranger par le son de son chant perçant. Qu'importe, mes sens étaient éveillés désormais, je n'allais plus me rendormir, ça me parut évident sur le coup, d'autant que du fond de mes entrailles, un besoin primitif se faisait sentir. Un petit cri étouffé, des plumes qui volaient, c'était la fin de l'oiseau, la dure loi de la nature. Du bout du pouce j'avais fini de tordre son cou comme j'aurais appuyé sur le bouton-stop d'un réveil matin, à une différence près, avec ce seul geste, je m'étais qui plus est offert mon repas. J'avais donc faim tout simplement et ce n'était pas le regard inquisiteur de sa progéniture qui allait m'empêcher de dormir ce soir, ni de les dévorer demain s'ils suivaient le mauvais exemple de leur aîné...
Mais la loi essentielle de la chasse de l'homme résidait dans la logique que pour ne pas manquer de gibier, mieux valait le laisser grandir et se reproduire, alors que la loi animale ne répondait qu'à une obsession : Survivre. Sur ce dernier point j'étais plutôt douée je crois, mais pas infaillible, la raison pour laquelle sûrement je n'étais pas rentrée chez moi prétextant un entrainement, alors que la vérité était mon refus de me confronter au regard d'une mère qui était mienne et que ma main avait mise en deuil de sa progéniture.
L'oiseau pourtant sans rapport me coupait soudainement l'appétit, un murmure dans mon crâne affirmait que c'est la même fin qu'aurait voulu celle que j'avais privée de ses enfants si ça avait pu les sauver. L'idée que l'oiseau s'était volontairement sacrifié pour les éloigner de mes crocs me perturbait un instant, combien même l'acte honorable m'aurait donné envie de lui rendre sa liberté et les laisser ainsi saufs tous, cela m'était impossible. Je ne pouvais pas lui rendre le souffle de vie que je lui avais ôtée et maintenant regretter mon geste ne serait utile en rien, comme pour mes frères, cela pouvait se voir comme une nécessité dans mon cœur pour peu que ma tête décide de l'en convaincre.
Relevée, fixant le sol du haut de mon perchoir, j'avais sur moi une sacrée flemme de descendre qui me retenait clouée là, pourtant, il le fallait et mon corps s'exécutait à la tâche. Ma cuisinière -à savoir le feu de camp de veille- n'avait qu'à être ravivée de quelques branches, la braise sous la cendre étant encore orangée. Sous un bâillement je m'activais à déplumer l'oiseau me rendant compte du peu de temps que j'avais dormi par sa faute et par la même occasion que ma métaphore avec l'oiseau se voyait troubler, c'était de leur père et non de leur mère que je les avais privés. Là, seul un sourire prenait le dessus, car si ce père avait été mien, c'est nous qu'il aurait jetés à l'assaut de ma main dans le but de trier les seuls aptes à survivre, seuls qui lui seraient utiles, puisque après tout les faire s’entre-tuer lui aurait convenu tout aussi bien, voir mieux...
Les choses remises en place, le doute et le repas conclu, il ne me restait donc plus qu'à me rapprocher du centre de Kiri plus tôt que prévu. Non pas que j'étais pressée de savoir ce qui m'attendait en tant que shinobi de la brume sanglante, ça j'en avais déjà ma petite idée, mais plutôt que je n'avais rien de mieux à faire que fouiner par là-bas. Si j'étais familière à l'endroit ? Hum, non pas vraiment, pour ainsi dire, je n'y avais quasiment encore jamais mis les pieds, si certes nous étions rattachés à ce village, mes parents semblaient mettre un point d'honneur à ne pas s'y intégrer totalement. Ainsi, ses alentours étaient mes terrains de jeux, car nous avions la chance de pouvoir encore être dans un petit coin isolé de la zone. Probablement que cela était plus pratique quand on connaissait de près les traditions Kaguya pouvant parfaitement paraître assez « primitives » aux yeux des autres...
D'ailleurs, ces « étrangers » à mes habitudes n'avaient pas ignoré mon arrivée, certains aux regards plus curieux que d'autres m'examinaient et je dois dire que j'en faisais autant. Des yeux ronds, amusés et parfois mauvais, les gens ici étaient divers et variés, pas un ne se ressemblait vraiment, ni par son apparence, ni par sa façon de faire, à croire que le mot d'ordre était de cultiver la différence pour se démarquer. Je dois avouer, cette perspective m'avait immédiatement séduite, l'aura de ce village m'avait charmée simplement en se laissant habiter. Et milieu de tout ça, trois individus attiraient mon attention, en avançant de plus près le rassemblement m'indiquer que j'étais arrivée à bon port, mais seul l'étrange ornement sur leurs têtes m'intéressait, c'était des cheveux ça ou un chapeau de chenilles -Dreadlocks-. Un simple geste de la main en guise de salut, je faisais acte de présence tendant l'oreille par la même occasion avant pour espionner la conversation...
=| -Mais si ! Bien sûr que c'était une bonne idée, maintenant on a un signe distinctif pour notre team ! C'est la classe !
Ahuri, mal coiffé...Visiblement, tous n'étaient pas convaincus et j'aurais bien ri de bon cœur en voyant leurs têtes désabusées. « Team » Une équipe ? Si c'était ça qui m'attendait, alors oui, peut-être aurait-il mieux valu laisser la place à mes frères, d'autant que c'était moi maintenant qui faisais les frais de l'ahuri...
=| -Hey petit gars ! T'es une nouvelle recrue c'est ça ?
Non pas déjà content de se tromper une première fois sur ma nature, fallait-il en plus qu'il guette un calepin contenant mon nom parmi d'autres et plutôt que me demandait le mien, le voilà qui les énonçait tous. Un regard autour de moi, de tous les shinobis présent là, c'est vers lui qu'il avait fallu que je m'approche par curiosité, quand on disait que c'était un vilain défaut, imaginez se retrouver grouper avec un boulet comme ça... Je sentais mon premier clignement d’œil nerveux et un son à l'air blasé sortait tout seul de ma bouche sous un soupir...
=| -Os'ecours...
Spoiler:
Ce post est maudit vu tout ce qu'il m'a fait voir pour être posté xD
Que vais-je bien pouvoir faire aujourd'hui ? Voilà une question que je me pose très rarement d'habitude. Pour cause, en règles générales, je suis toujours occupé. Ce que je vais dire peut faire sourire certaines personnes mais figurez-vous que je suis un homme demandé, moi ! Sans vouloir me jeter des fleurs, on m'appelle pour des missions, pour avoir de mes conseils – il est de notoriété publique que le noble lutin est un être censé – et même pour des rendez-vous dans des cafés mondains. En bref ; j'ai un emploi du temps de ministre ce qui, quand on y pense, n'est pas surprenant compte-tenu du poste que j'occupe au sein du village. Comme quoi, c'est pas facile tout les jours d'être l'ancien chef d'un village ninja. Ceci-dit, ne nous plaignons pas trop. Ma situation n'est pas dramatique, loin de là. Au cours de ma vie de shinobi et de Kage j'ai eu de la chance et j'en ai bien conscience. En outre il m'arrive parfois d'avoir du temps pour moi ; c'est le cas aujourd'hui. Où vais-je bien pouvoir glandouiller ? Telle est la question du jour.
Toujours dans mon lit, je réfléchis à la question sans y trouver de réponse. Mentalement je fais un tri dans mes idées pour sélectionner la meilleure option mais à priori, rien ne me tente plus que ça. J'ai pas la foi pour me bouger comme on dit dans le jargon. M'entraîner ? Boarf. La flemme. Allez rendre visite à des amis ? C'est mort, je ne suis pas le genre de personne à aller taper la causette avec autrui. Cinq ou dix minutes s'écoulent facilement avant que je ne décide de me lever. Je ne sais toujours pas ce que je vais faire de ma journée mais bon, qu'importe au fond. Comme souvent je me laisse guider par les divinités. Sait-on jamais, peut-être que ces dernière me réservent quelque chose de spécial. Quoiqu'il en soit, je me lave puis m'habille avant de me rendre au centre-ville. Pourquoi aller là-bas plutôt qu'à un autre endroit ? Honnêtement ? … Aucune idée. J'y vais c'est tout. Ne cherchez pas à comprendre la logique dans mes actes, il n'y en a pas. Voyez-vous, s'il y a une chose qu'il faut savoir me concernant c'est que j'agis fréquemment en dépit de la logique et du bon sens. Et si ça ne vous plaît pas, c'est la même chose ! Je suis comme ça et il faudra vous y faire.
Arrivé à quelques mètres de la place centrale, je regarde aux alentours et soupire un coup. La fatigue étant, mes yeux se ferment presque d'eux-même alors que j'erre dans les rues pavées du village. Je ne fais attention à rien ni personne, si bien qu'il m'arrive malgré moi de bousculer des passants Bon là, les tisseuses du destin ; sans vouloir vous offenser, faudrait vous bouger ! Je commence à m'impatienter alors vite faites que quelque chose se …
« Os'ecours... »
… Passe. Attendez, c'est une blague là ? Comment se fait-il que … Oh et puis, au pire on s'en fiche. C'est un signe que la providence m’envoie ! Je me retourne vers l'endroit d'où provenait la voix et vois un … Euh … une chose débout face à plusieurs personnes. Il y a de plus une foule de ninja amassée à cet endroit. Je me demande bien ce qu'il peut se passer. Paumé comme jamais, j'avance en me grattant la tête.
« Hum les gens, il se passe quoi ici ? »
Non mesdames et messieurs je ne tente pas de m'incruster, loin de là ! Et non messieurs et mesdames je ne suis pas paumé non plus ! Enfin … Si un peu quand même. À dire vrai on dirait à ma façon de parler un alcoolo cherchant son chemin, ce qui – vous en conviendrez tous – ne sied pas à un homme de ma qualité. D'autant plus que je ne bois pas et n'ai jamais bu une seule goutte d'alcool de ma vie. Bref. Tout ça pour dire que je dois gagner en sérieux sous peine de passer pour un abruti auprès de la foule et de cette mystérieuse jeune … Personne ? Oui, n'étant pas sûr de son sexe, on va dire ça comme ça.
Dernière édition par Kitase Shinichi le Mar 16 Avr 2013 - 13:09, édité 2 fois
Mon jeu de mots était totalement passé inaperçu, forcément, ça aurait eu plus de sens si l'idiot en face de moi avait su mon nom, Os-Kaguya, non ? Chacun sa façon de se détendre d'autant que là de la maîtrise il m'en fallait beaucoup. Soit, ce type était totalement ahuri, soit il se foutait de moi, soit il était complètement à l'ouest, ce qui fait qu'ils auraient été beaux tient mes aînés de Kiri... Et en parlant d'être à côté de la plaque, une voix familière me laissait perplexe, ni plus ni moins le Nidaime qui venait l'air de rien demander ce qu'il se passait par là. Une blague ? Le pire il avait l'air sérieux, mais dans l'illogique la plus extrême que venait-il faire ici si ce n'était pas pour jeter un coup d’œil aux recrues. Plusieurs clignements de mes yeux hallucinés se faisaient tandis que le détendeur d'un calepin -contenant mon nom toujours pas retrouvé - se faisait mielleux devant son... hum... Haut gradé, idole ? Il fallait le voir faire et ce n'était pas pour autant que ça volonté de bien faire le rendait plus performant...
Bon maintenant je savais pourquoi celui-là était collé à la paperasse, c'était déjà ça, gentiment « poussée » sur le côté par le travailleur qui roulait des mécaniques -M.Tête de chenilles-, j'admirais la scène où il expliquait se « charger » des recrues, histoire de les « lancer », fuir il voulait dire sûrement. Le regard fixé maintenant sur notre humble *tousse* Kage, je me demandais sa réaction face à pareille créature, neuf chances sur dix qu'il était en train de le soûler, comme quoi faire parti des plus grands ne vous met pas à l'abri. Sadique à souhait, ça me faisait plaisir, je n'étais pas la seule idiote à avoir pioché dans le mauvais sac et je laissais la surprise avec plaisir à notre cher lutin...
=| -Tiens tes documents officiels, tu ferais mieux de les garder sur toi. Aojikawamamanimashi.. Hum, hum Kaguya. C'est ça ?
Dans le mille pour son confrère à côté ! Enfin presque, mais ça irait pour aujourd'hui, sans demander mon reste je tirais les parchemins voir moi, comment un truc aussi simple avait pu lui prendre tant de temps, mystère. Mais voilà que le bougre attrapait à son tour le bout de mon dû pour retourner mon attention sur lui, un coup bien placé et affaire classée ? Pas sûre que le Kage sache apprécier, alors d'un mouvement d'abord doux je tentais de tirer l'objet de son emprise, puis je m'y hâtais avec plus de vigueur quand je voyais ses lèvres se mettre en mouvement. Non, il ne m'y prendrait pas deux fois !
=| -Bon jeune homme ! Si tu as des questions, tu peux compter sur moi, je suis là pour t'aider à débuter... -Blablabla-
J'avais décroché dès la première phrase, il était tant tout même de lui faire remarquer sa bêtise non ?
=| -Si tu as besoin de conseils, tu peux venir nous trouver !
=| -Jamais de la vie... Et je suis une fille pour info....
Clair et net, quoi c'était pas être censé être dans son dossier? Plus fort que moi et sa tête à ce moment-là valait tous les détours, difficile de ne pas éclater de rire, pourtant je m'en abstenais gardant ainsi ma tête désabusée, juste dans l'idée que ma phrase soit encore plus tranchante. Méchante fille, je sais, je sais. Et comme ma langue n'avait pas jamais se contenir...
=| -Dites, vous êtes toujours à l'ouest comme ça par ici ?
Un sourcil relevé ce n'était pas seulement lui que je passais en revue lors de ma question, mais bien l'assemblée et plus précisément le noble lutin, car pour être franche, même s’il avait fait mine, notre Nidaime était paumé, il suffisait de l'observer. D'ailleurs, je ne l'avais jamais approchée de si près, enfin approchée tout court, c'était à ça que ressembler les fameux lutins qui avaient paraît-il envahi la ville il y a peu - Fan Obake Moment ! -. Effectivement, impossible de passer inaperçu ou de les confondre et comme mon regard c'était fait insistant sur ses traits si particuliers, je me doutais bien qu'il avait dû le remarqué... Bof, il devait être habitué à être dévisagé... Oui, oui je sais, ce n'était pas très poli, mais les bonnes manières n'étaient pas vraiment dans mes compétences.
Dans la vie il y a deux types de personne. Ceux qui, comme moi, usent modérément de leur parole en plaçant quelques « soit », « certes » ou « c'est pas faux » de temps à autre et ceux qui en revanche causent à tout bout de champ. Vraisemblablement je suis tombé sur un garçon faisant parti de la seconde catégorie d'être humain. Le recruteur, puisque semble-t-il que c'est là sa profession, parle, parle et parle encore. Diantre, un vrai moulin à paroles. Son laïus n'en finit pas si bien que je n'écoute que le quart de son propos... voire un peu moins. Dans tous les cas, je trouve que ça fait un bon ratio. De plus qu'on soit bien clair, j'ai compris l'essentiel du message qu'il voulait me faire passer. Sachant que le garçon radote tel un septuagénaire sénile, ça n'a pas été très compliqué. Lorsque le bruit ne parvient plus à mes oreilles, je déduis qu'il a fini de me parler. Eh bah ! Enfin. Ça a été long tout de même. Bon. Sortons une phrase bateau digne des plus grands politiciens de ce monde et le tour sera joué, je serai enfin débarrassé de ce gêneur.
« Soit. »
Quand je vous ai dis que je ne parlais pas beaucoup, je ne vous ai pas menti ! Voyez-vous cette formule magique - le soit - m'a sauvé de bien des faux pas. Vous êtes en face d'un gars que vous n'avez pas écouté depuis trois plombes ? Répondez lui par « C'est pas faux » ou par le mythique « Soit », ça passera comme dans du beurre ! Et si, comme pour moi dans le cas présent, vous voulez en rajouter une couche pour paraître plus naturel, plus spontané, ajoutez un petit compliment de ce style :
« C'est très intéressant. »
En disant ceci, j'entends résonner dans ma tête une voix étrangement féminine et robotisée. Celle-ci me dit à peu de choses près ça : Biiiiip. Félicitation, votre compétence « hypocrisie » vient de passer au niveau supérieur. Vous êtes désormais au niveau cent ! En bref, vous êtes passé maître dans de ce domaine ! Bon plus sérieusement, que se passe-t-il ici ? Si j'ai bien compris, c'est une sorte de recrutement. Hum ... Voilà qui est intéressant. Je devrais peut-être songer à participer plus à ce genre d'évènements. Après tout, n'oublions pas que je cherche encore un élément pour compléter ma propre équipe. En bon spectateur, j'observe le chûnin, plus communément surnommé l'homme aux dreadlocks, donner son dossier à l'inconnu dont la nature fait encore débat dans mon esprit. Au passage, il se fait un peu de promo, ce qui n'a pas l'air d'intéresser notre Kaguya au prénom imprononçable. Cette dernière refuse donc avec une certaine violence la proposition de son aîné et l'informe au passage qu'elle n'est pas un « jeune homme ».
Je ne sais pas ce qu'il en est vous concernant mais pour ma part, le comique de cette scène a réussit à me faire décrocher un sourire en coin.
« Non nous ne sommes pas tous comme ça. Moi je suis normal. Enfin je crois l'être... »
En supposant que la norme soit un être à longues oreilles, un peu gamin et doté d'un humour bidon alors oui, je suis normal. Dans le cas contraire, votre définition de la normalité est à revoir ! Bref. Je regarde le dossier de la kunoichi et m'en saisis. Oui, puisque c'est la mode de vouloir prendre ce bout de papier, autant que je m'y colle moi aussi. Si ça se trouve y'a quelque chose d'intéressant à voir. Et puis ; je suis là alors autant me montrer un minimum intéressé par les évènements.
« Vous permettez ? »
Qu'il dise oui ou non, je m'en moque. Je tire vers moi le document tout en souriant. Ceci-fait, je l'ouvre et lis. Kaguya Ao-ji-ka-wa-ma-na-shi. What the fuck ? Ça se prononce comment se truc ? Et d'où on autorise les gens à avoir des noms pareils ? C'est là qu'on voit qu'on demande jamais l'avis de l'enfant dans ce genre de situation. A titre personnel, si mes parents m'avaient appelés ainsi, je leur aurais collé un procès. De plus, je me demande comment ils ont pu avoir l'idée saugrenue d'appeler leur fille comme ça. J'imagine bien le père rentrant chez lui en s'exclamant : « J'ai trouvé ! Elle s'appellera Ao-ji-ka-wa-ma-na-shi ». A coup sûr que le paternel devait être bourré ce jour-là. Mais là n'est pas le plus grave. Non. Le pire, ce doit être le jour de l’accouchement, lorsqu'il faut écrire le prénom du nouveau né sur l'acte de naissance. Les parents de la petite ont quand même réussi à faire rentrer quatorze lettres dans un cadre de quatre centimètres sur trois : respect.
Après avoir lu en diagonal le dossier, je lève les yeux et regarde Ao'. Je ne peux m'empêcher d'hausser un sourcil. De nouveau je baisse les yeux vers le dossier puis les relève et ce, plusieurs fois de suite. Finalement je lui tends ce qui lui appartient.
« Tient. C'est marrant, j'ai eu une Kaguya comme disciple il y a quelques temps, Shizao. Tu connais ? En tout cas tu lui ressembles. »
Bon. Shizao était juste un peu plus féminine mais cela-dit, les membres du clan Kaguya ont tous à peu près le même faciès. Même couleur de cheveux, même faciès ; on voit la consanguinité la-dedans. Biiiiip. Votre compétence « humour » vient de régresser. Vous êtes désormais au niveau moins sept cent cinquante deux ! En somme, vous êtes nul dans ce domaine ! Ok. J'avoue ma blague sur la consanguinité laissait à désirer.
Ouf, soulagée, encore si ma foi je prenais pour argent comptant ce que notre Nidaime me répondait... Ma raison protestait, un mec normal aurait envoyé boulet cette sangsue depuis longtemps, pire il ne l'aurait pas encouragé dans sa bêtise avec un pseudo compliment, d'autant que je doutais sincèrement que l'homme avait écouté sincèrement tout ce blabla répétitif, bien qu'avec de si longues oreilles ça avait dû lui être difficile... Le pauvre... Enfin pauvre de moi plutôt.
Maintenant que j'avais enfin su faire taire le moulin à parole et m'en sentait ainsi libérée, je me voyais confronter à l'éventualité qu'il soit relancé grâce à l'intervention du lutin, mais qu'est ce qu'ils avaient tous avec ce papier. Là c'était certain je m'impatientais, d'autant que je le voyais venir le nez plongé dans ces lignes, mon retrait était raté et je le comprenais à un haussement de son sourcil, mais il y avait quoi là-dedans, voilà que moi aussi je m'y intéressais. Tout ça pour quoi au final, une comparaison douteuse à une parfaite inconnue répondant au nom de Shizao, de semblable nous avions le nom et en croire celui qui le prétendait une ressemblance physique, du moins je le prenais ainsi. Contrariée quand même j'encaissais le coup, moi qui me plaisait à me différencier "d'eux", je venais de prendre une claque dans la figure, j'étais si " typique" en dépit de mes efforts... Rude...
La Première nouvelle tentant d'être digéré, enfin la deuxième, pour être plus exact, celle d' une Kaguya sous le jonc d'un autre qu'un Kaguya restait une belle surprise, je me demandais lequel des deux était à plaindre dans un assemblage pareil. Qu'importe. Mais curiosité oblige...
=| -Non. Elle est devenu quoi?
Net et précis, bien que je ne vois ce que la connaitre aurait changé, mais là j'avoue que l'intérêt pour cette fille était totale, sortir du groupe ainsi, du moins s'annexer à une tierce confiance, ce n'était pas rien, en tout cas pas chez moi. Même nom ne voulait pas dire même famille après tout...
Et avant qu'un autre se décidait à jouer avec ce stupide parchemin, je l'attrapais sans ménagement un air mauvais pour tête de chenilles avant de penser à le ranger. Stop fini. Le nez piquait vers le papier je découvrais sa totale inutilité, de mon point de vue bien sûr, j'étais blasée, toute cette mascarade avait été du temps perdu. En parlant de ça, y en avait ici qui devait en avoir à perdre tient et d'autre qui ne savait pas tenir leur langue...
=| -Dites sempai, vos journées sont si ennuyeuses que ça pour que vous vous perdiez ici ou c'est par pures obligations, moi si j'avais le choix...
Ah ça c'était tout vu ! D'ailleurs voilà quelques minutes que mes pas se faisaient reculant hors de la zone, doucement, mais sûrement je m'éloignais de cette derniere, mon bavardage avec le Mizukage en couverture. Mine de rien j'avais déjà trois voir quatre bon mètres entre moi et mon point initial !
Oh. Elle ne connaît pas Shizao ? Moi qui pensais que dans ces grandes familles, tout le monde se connaissait, tout le monde était cousins avec tout le monde. Vraisemblablement il n'en est rien. D'un coté ce n'est pas surprenant. En effet, les membres du clan manipulateurs des os sont nombreux au village. Par ailleurs, quand bien même ils vivent en communauté dans un quartier qui leur est propre – au même titre que les Samui qui ont leur propre zone résidentielle ou les sabreurs – ils ne se côtoient peut-être pas fréquemment. Après tout quand on y pense, moi-même je ne connais pas parfaitement tout les membres de mon clan. Et ce bien que je sois l'un des grands chef de ce dernier. Quoiqu'il en soit, Ao' – c'est bien plus simple qu'Aoji machin truc – désire savoir ce qu'est devenue mon ancienne élève. Alors là... En voilà une bonne question. Moi-même je n'en sais trop rien à vrai dire. Je sais qu'elle a rejoins l'unité spéciale du village puis après... Allez savoir. Elle continue sûrement d'opérer dans l'ombre pour le village, comme tous les membres du Misuto se doivent de le faire. Oui, ce doit être ça.
« Elle est devenue jonin et membre du Misuto. Cela fait quelques temps que je ne l'ai plus revu, ses nouvelles responsabilités doivent lui prendre beaucoup de temps. »
Pour avoir connu des membres importants de cette unité d’élite, je sais de quoi il en retourne. Vous êtes sans cesse envoyé en mission et les jours de repos dans le mois se comptent sur les doigts d'une main. En tout cas je suis persuadé qu'elle n'est pas morte – est-il possible que j'ai raté un épisode ? Tout ça me rappelle des souvenirs, des bons comme des mauvais moments en tant que sensei. Mais trêve de rêveries, revenons à l'essentiel. L'androgyne me demande la raison de ma visite ici. À noter que son ton est un tantinet sarcastique. Rien de bien méchant je vous rassure alors autant en sourire.
« Obligation ? Pfou. Que dalle ! Je suis venu ici car j'avais rien d'autres à faire, c'est tout. Mais maintenant que j'y pense, sachant qu'il y'a des genins et que je cherche un ou deux disciples pour former une nouvelle équipe ce n'est sûrement pas le fruit du hasard si je suis venu ici. »
C'est mon côté un peu mystique qui parle là. À proprement parler je ne suis pas croyant puisque je ne souscris à aucune religion ou secte toutefois je ne peux m'empêcher de croire à une certaine unité dans le monde. Pour les aficionados de la philosophie, on peut dire que ma position est proche de celle des grecs de l'ancien temps. Je pense comme eux que le monde et la nature forment un « cosmos ». C'est-à-dire que tout selon moi a une cause et que rien – ou presque – n'est dû au hasard. Si ça se trouve, il était écrit quelque part qu'elle et moi étions censés nous rencontrer ? … Non ? … Non ? … M'ouai, peut-être que j'abuse un peu en fin de compte ! Ou peut-être pas ! Au final je décide de me lancer. Notre rencontre étant un signe des divinités du chaos je dois de fait me jeter sur l'occasion.
« Intéressée ? »
Oui, non ? J'attends impatiemment sa réponse. Dans tous les cas la question que tout le monde attendait est posée. Le choix est dorénavant sien.
Ce type devait être maso, pas possible autrement, qui voudrait venir supporter cette mascarade de bon grès ? Le pire il disait ça le plus naturellement du monde, j'avoue, j'avais du mal à le cerner, mais une chose était sûre, il était meilleur recruteur que l'autre, là-dessus il n'y avait pas photo, même-ci ces méthodes étaient particulières. Pas étonnant maintenant qu'il s'était retrouvé avec une Kaguya dans les pattes, il savait comment et quand présenter les choses le bougre. Je prenais note dans mon esprit du nom de sa disciple, à l’occasion qui sait.
En une seule phrase il vantait ses mérites de bon sensei et de façon bien détournés mine de rien, rares étaient ceux à atteindre cette élite, quels meilleurs arguments pouvait-il avancer avant de lancer tout aussi aisément sa proposition. Petit vantard va ! La pensée me faisait même décrocher un sourire, il n'avait pas été Mizu pour rien celui-ci je vous le dis. Bien qu'ils devaient être légion à vouloir être placé sous son aile, lui, je le découvrais à piocher un poil au hasard ce qui lui tombait sous la main, du moins, c'est l'impression qui m'en restait. Intéressant. Mes oreilles attentives à ses dires, mes yeux eux ne pouvaient pas s'empêcher de fixer le groupe « tête de chenilles », ce qui provoquait un long frisson parcourant le long de mon dos. Quelle horreur de finir comme ça...
Mon esprit dessinait ma tête avec la coiffure -tête de chenilles- et bien que la mienne n'était franchement plus recommandable, me voir ainsi entourée de deux compères similaires aux sourires idiots me laissait perplexe, voire mieux horrifiée. Secouant ma tête vivement pour chasser l'idée je calais une interrogation dans ma réponse quasi définitive...
=| -Tant que je ne finis pas comme ça... Tout me va.
Hors sujet, je sais, je sais, d'ailleurs avoir ouvert la bouche avait revenir mes idées au clair, c'était comme un panneau au dessus de sa tête qui m'indiquait le jackpot. Quelle chance pour la team du noble Lutin reste à Kiri passive, très peu voir aucune, probable qu'elle soit baladée d’entraînement en mission, voilà une belle perspective pour moi, surtout quand l'idée serait de courir dans tous les sens. Une telle puissance ne lui tombait pas du ciel et cette dernière n'était plus à prouver, même moi je le savais, pour dire, malgré ce que je connaissais de Kiri, -autrement dit rien-. Piocher de son talent était une aubaine, finalement, tombait sur tête de chenille m'avait porté chance, d'un coup, il m'était moins antipathique tient !
=| -Intéressée, bien sûr, qui ne le serait pas, mais Sempai, quelles sont tes critères de recrutement au juste ?
Car oui, je me posais tout de même la question, en moins de quelque minute il proposait de rejoindre sa team, c'était sa nostalgie de sensei passé qui lui était revenu, d'ailleurs en parlant de ça ma curiosité était piquée au vif à un nouvel endroit. Un ou deux genins pour sa recherche c'était bien ça ? Avait-il déjà trouvé son bonheur ? Qu'est-ce qui lui plaisait tant dans le fait de former des disciples, mystère, c'était probablement une de ces choses que je ne pouvais comprendre qu'avec le temps, blablabla... Passons. D'ailleurs, j'avais oublié tient...
=| -C'est quoi le programme sinon ?
Que des questions ! Le rôle d'un élève non que d'en poser, contradictoire quant on savait que moi j'avais horreur qu'il m'en soit posé...
De la manière la plus indirecte qui soit, Ao machin chose a accepté mon offre. Cool. Allez hop, on signe les papiers, on se met d'accord et c'est réglé. J'ai presque envie de cracher dans ma main et de serrer la sienne pour sceller ça comme il se doit mais on va éviter. Ces manières de barbare ne sont pas dignes du noble lutin que je suis. De la même façon, bien que cela me démange, je ne vais pas esquisser un sourire carnassier tout en lui souhaitant la : "Bienvenue en enfer". Puis j'ai déjà fait ce genre de boutade à deux ou trois reprises et l'expérience prouve que ça ne passe jamais bien. Quoiqu'il en soit, la kunoichi me demande de lui citer mes critères de recrutement. A cela, je n'ai rien à répondre. En toute honnêteté, je ne suis pas très regardant sur les compétences des ninjas que je prends sous mon aile. Pour preuve, j'ai quand même accepté Hojo dans mon équipe il fut un temps. Sachant que ce mec était le plus gros raté que l'histoire ait connu - quand je l'ai rencontré, il se faisait taper par de petits délinquants -, je pense qu'on peut dire en définitive que je ne suis pas quelqu'un de difficile. Car oui la seule chose que j'exige de mes élèves c'est qu'ils soient présents au bon moment et qu'ils soient un minimum autonomes. C'est simple, mes responsabilités étant, je ne peux pas me permettre de les surveiller H24. De fait, c'est à eux de bosser seul la plupart du temps. Et les quelques fois où je peux m'occuper de leur formation, il est de leur devoir de répondre à mes appels.
« Tant que tu es active, disponible et que tu peux travailler seule dans ton coin lorsque je suis en mission ou en déplacement, c'est bon pour moi. C'est la seule chose que j'attends. Je me moque pas mal de ton niveau actuel au combat si c'est ça la question. »
Je le rappelle, j'ai quand même réussi à prendre Hojo ! Je suis un gars tolérant. Non mais je vous jure ... Allez savoir ce qu'il m'est venu à l'esprit le jour où j'ai accepté la proposition de ce mec. A l'époque, il avait quarante ans, il était moche, il puait - le bougre m'a quand même avoué qu'il prenait une douche tous les trois mois quoi ... - et en plus il n'était que genin. Bref. Calme toi Shinichi, calme ! Ne salissons pas la mémoire des morts, ce n'est pas noble. Passons donc à autre chose, passons à ce que la Kaguya appelle le "programme".
« Y'en a pas ! Du moins pas encore. Je suis assez libre aujourd'hui, je n'ai rien de prévu. Demain en revanche il est possible que j'aille en mission. Si tu veux, on peut faire quelque chose ensemble maintenant. Mais on peut aussi attendre demain car je peux me débrouiller pour faire en sorte que tu m'assistes dans ma tâche. »
Ça implique que je ne fasse pas de mission de très haut rang mais c'est faisable. Effectivement, j'ai vite fait d'aller me plaindre et de quémander auprès des autorités compétentes une autre mission, de rang B par exemple. C'est ça la magie d'être un haut gradé. Sinon, si ça ne lui convient pas, on peut toujours s'exercer aujourd'hui, ce qui en soi n'est pas plus mal. Par contre, je ne pense pas que le centre-ville soit un endroit propice à l'entraînement de deux shinobis. De fait, on devra se rendre sur un lieu plus adéquat, en forêt par exemple.
« Bien sûr on peut aussi faire les deux. Entraînement aujourd'hui et mission demain. »
Ça aussi c'est envisageable. A titre personnel, vous savez, tout me va
Active, disponible et travailler seule dans mon coin, ou le « déplacement et missions » du sensei, ainsi que son absence de programme, tout au feeling alors ? Autant de doux mots qui venaient se perdre dans mes oreilles, en clair ça sonnait comme un : Tu vas avoir une paix royale ma fille ! A la bonne heure ! Avec un refrain de liberté, que demandait de mieux pour une amoureuse de cette dernière comme moi ?
Il aurait pu dire absolument tout ce qu'il voulait derrière sa vague de parole, tout ou presque m'aurait contentée, quoi que sa réflexion sur le niveau actuel me fît grincer des dents, c'était vraiment de la pioche au petit bonheur la chance qui nous faisait. Je frémissais à l'idée de découvrir ce qui pourrait composer cette fameuse team, espérons que c'était un type chanceux. Cependant, tandis qu'il emmenait ses propositions pour la journée ou le lendemain, histoire de sûrement sceller l'accord, le « du moins pas encore » tiltait enfin dans ma tête, comment ça pas encore... ?
Le détail ne m’inquiétait pas plus longtemps de ça, c'était le même type qui envisageait de changer son emploi du temps du lendemain en une fraction de seconde après tout. Le Sensei, car c'était bien le cas là non ? Bref, le Sensei promettait un quotidien plein de surprises, tandis qu'il n'était pas à première vue du genre à chercher midi à quatorze heures. Visiblement, pas décidé à se décider, il attendait après moi pour trancher sur le reste de notre rencontre, un privilège de « nouvelle arrivée », s'il avait l’intention de me laisser le choix pour tout, il y avait de fortes chances qu'on s'entend, il savait y faire au risque de me répéter. Étant du genre surexcité, tant que ses propositions me permettaient de bouger, tout m'allait !
=| -C'est moi qui tranche ? Bah tu sais « Sensei » tant que ça bouge, je te suis ou vais où tu veux, s'il faut blablater ou ce genre de conneries, je vais te laisser partir du côté de tes autres recrues...
Autant le mettre au parfum direct avant qu'il entreprenne de me faire la leçon comme le Samui, histoire de faire de moi une « femme du monde »... Il n'y avait pas pire punition qu'avoir à faire un truc « tranquille », fallait-il être fou pour glander et jouer cette comédie de politesse à tout va toute la sainte journée... Qui, quoi, pourquoi, comment, rien à cirer... Certains étaient faits pour penser d'autres pour agir, moi je piochais un peu dans les deux quand ça m'arrangeait, mais avec une attirance pour l'effort physique qui vidait l'esprit ! Quoi, c'est les deux réunis non ?
Quant aux « autres » je me doutais bien que j'allais les avoir dans les pattes plus vite que voulu, l'envie de poser des questions sur eux ne me venant pas, j’enchaînais donc sur une réponse plus parlante. Ma foi, s’entraîner était légion pour moi, j'étais curieuse de ses méthodes concernant la matière, pour sûr il y aurait deux ou trois petits trucs à lui emprunter pour mes séances solo -voire accessoirement reporté sur une de mes victimes favorites-. J'étais tout ouïe !
=| -Va pour l’entraînement ! Assez papoter, en route !
Bah oui, j'étais pressée maintenant, imaginez un enfant à qui on tendrait son cadeau de noël en le faisant patienter. C'était un coup à perdre un genou cette histoire... Et comme il fallait bien aussi le mettre au parfum de mon train-train quotidien, je me prenais à lui citer mes zones favorites pour la tâche...
=| -Tu penses à un endroit précis ? En général, les miens varient entre la forêt et la plage, après une mauvaise mésaventure, j'évite la mer maintenant, j'ai horreur d'avoir les pieds dans l'eau ou être dedans tout court en fait...
Oui, maintenant que j'y pensais, entre l'eau et moi ce n'était pas le grand amour, marrant qu'on vivait au pays de l'eau...
Ao' ne semble pas avoir de préférence. Tout lui convient vraisemblablement, ce qui n'est pas plus mal au fond. Je voulais être sympa et lui laisser la possibilité de choisir mais contrairement à d'autres, elle n'est pas difficile. Je pense avoir compris le message, je peux agir comme bon me semble avec elle sans qu'elle ne le prenne mal. Allez hop ; ensemble nous allons donc nous entraîner un peu. Oui, je sais, je ne perds pas de temps moi ! Après tout comme on dit, le temps c'est de l'argent et l'argent c'est important – avis à ceux qui ne sont pas au courant, je suis l'un des garçons les plus avares du village. En route ! Allons-y let's go. C'est parti les amis, nous allons les trouver, je sais qu'on peut y arriver ! Où allons-nous ? Tu tu tu ; On va … Ah bah on va où déjà ? C'est vrai, je n'ai pas encore déterminé l'endroit où aura lieu notre premier entraînement. D'après ses dires, la Kaguya a l'habitude de s'exercer en forêt ou près de la mer.
« Soit. »
Encore ce petit toc de ma part, ce « soit ». Enfin ; elle s'y habituera vite ! Je pense qu'il serait préférable d'aller en forêt, ou bien sur un terrain spécialement dédié à l'entraînement. Oh tient, je sais ce que je vais proposer à Ao' : j'ai le compromis parfait.
« Et si nous allions sur le terrain d'entraînement numéro onze ? L'environnement se veut forestier et les infrastructures sont plutôt bonnes. »
Et puis pour ne pas noircir le tableau il y a sur ce terrain l'arbre de Kitase Shinichi, mon arbre en somme. Ce végétal est unique, c'est sur celui-ci que j'ai roupillé des heures durant au lieu de bosser. C'est en effet au pied de ce chêne que je passais le plus clair de mon temps lorsque je n'avais rien d'autre à faire – et dieu sait qu'à l'époque où j'étais genin et chûnin je n'avais rien de mieux à faire que somnoler.
« C'est parti, on y va. »
Je n'ai même pas attendu sa réponse à vrai dire. De toute façon, elle s'en fiche je suppose. Tant qu'on fait un truc comme elle l'a elle même dit, ça lui convient. Et ça tombe bien car là, des choses on va en faire, et pas qu'un peu je vous prie ! Du centre-ville jusqu'au terrain d'entraînement, il n'y a qu'un pas. Bon en vérité il y a environ quinze minute de marche mais pour le bien de ma narration on va faire comme s'il nous avait fallu cinq secondes pour arriver sur le lieu où se déroulera l'exercice. Et c'est donc en très peu de temps que nous arrivons au terrain d'entraînement numéro onze ! Bon il est maintenant l'heure de nous bouger. Ne connaissant pas grand chose de la kunoichi, le mieux est peut-être que nous fassions dans un premier temps une sorte d'état des lieux. Ainsi, je pourrais voir sur quel point travailler, où elle peut faire des progrès etc. Pour ce faire, je suppose que le mieux est encore de combattre amicalement, ou alors de directement lui demander où elle pense avoir le plus de difficultés. J'opte pour la première solution. Elle est plus radicale, plus efficace, plus rapide, moins axée sur la discussion mais plus sur l'action. En bref, elle est moins chiante.
« Exercice numéro un : baston ! Je pourrais voir où tu en es et quel est ton niveau actuel comme ça. À toi l'honneur d'ouvrir les hostilités. »
Bah oui, moi je suis un mec bien ! Un noble, un vrai. Je n'attaque pas les demoiselles sauf si ces dernières ont cherché la bagarre au préalable. C'est pour cela que je demande à Aojikawa-machin-truc de me frapper la première. Par contre, je ne sais pas pourquoi, je sens que je vais vite regretter ma galanterie. Je devrais peut-être me préparer à répliquer ou ne serait-ce que me mettre en position de défense. Lâche moi ? Non, loin de là. Je suis juste prévenant. Tellement prévenant que s'accumule sur ma peau une quantité de lave non négligeable. Cela fera office d'armure.
« Tu peux commencer ! »
En d'autres mots : « Frappes moi ! » Avouons quand même que pour un premier entraînement ensemble, c'est un peu particulier de demander ça à son élève.
Dernière édition par Kitase Shinichi le Mar 23 Avr 2013 - 3:06, édité 1 fois
« Soit »… Bon, nulles prises de têtes inutiles, le « la » étant donné sur un terrain onze je crois, je suivais donc le maître des lieux vers son lieu donné, en espérant qu’il ne se mettrait pas une fois sur place à radoter. Fort heureuse, il ne le faisait pas, à la place il commençait d’ambler avec quelque chose qui avait tout pour me plaire, un petit combat ! Vs lui bien sûr… Rien que ça… La bonne blague… Enfin, au moins, j’aurais une belle occasion de bouger, car je ne doutais pas du fait qu’il allait me faire courir dans tous les sens, mais non j’ouvrais le bal. Bon là j’avoue, il la jouait très « cool » pour le coup un poil trop simple même, enfin dans mes cordes, ne cherchons pas à comprendre…
Ah si ! Fausse joie…
Oh vache… Mon jugement un tantinet trop rapide se voulait réviser, cette chose visible sur sa peau ne me disait rien qui vaille, une sorte d’armure ou je ne sais quoi qui ne me donnait pas l’envie de toucher. En clair plus qu’un seul choix, éviter le contact trop physique, c’était bien ma veine ça, ma principale spécialité se faisait rayer, mais bon puisqu’il m’avait donné l’avantage du premier coup, si ma foi cela en était un, autant en profiter. Bon l’atmosphère étant très brûlante… Hum… De l’eau s’il vous plait ? N’est-ce pas un comble que de vivre à Kiri et d’en manquer ? Quoi que, étant loin d’être flairplay, je connaissais bien un moyen de rapidement refroidir la gente masculine. Cette simple idée me faisant sourire bien qu’inapplicable, elle suffisait à faire revenir mon cerveau à l’endroit, curieux que ce soit quand mes kunais avaient rejoint mes mains…
Trop réfléchir, c’était perdre du temps, lui en donnait pour me préparer je ne sais quel autre coup tordu, alors diable j’optais pour l’improvisation. Puissance ou rapidité étant à bannir les chances de l’égaler étant nulles, je supposais qu’il restait la ruse, mais aller trouver la fail du bougre, compliqué là encore. Mon esprit était en fusion tandis que j’avançais normalement vers lui m’imaginant une illumination de dernière minute, comme d’hab’ quoi… Enfin pas pour autant que je ne relevais pas son jeu tordu, un avec des règles parfaites pour moi ! Bon n’étant pas folle pour autant j’avais repéré la source d’eau la plus proche, à première vue sa couche là c’était de la lave et cette dernière et l’eau n’étaient pas amies, en toute logique, la refroidir un poil pour ne pas que mes mains se décomposent me suffirait à frapper. En théorie, en pratique, sauf si j’avais le droit à une lance d’incendie ça allait être compliqué puis je doutais aussi qu’il veuille gentiment me suivre vers l’étang.
=| -Alors « soit » je te frappe.
J’avais un sourire de toutes mes dents en disant ça curieusement. Un Kunais en main je m’amusais de mon choix tout en entamant les hostilités, je n’allais pas aller bien loin avec lui, puis je préférais de loin le contact au poing ce qui paraissait impossible, sauf système D. Pour ce point j’avais bien eut une idée tordue, les mains plongées dans la boue, j’en avais gardé une poignée dans ma main droite, tandis que mon poing gauche serrait le kunai dans son creux. Un moyen comme un autre de le garder bien ferme pendant les coups. Ainsi donc, mon premier essaie était de tenter une ouverture en jetant ma poignée boueuse avant l’impact de mon poing renforcé, mon petit doigt me disait que j’allais avoir mal et l’autre que j’avais intérêt à être rapide pour l’esquive et la suite de l'enchainement, si près j’allais avoir très chaud… Mais même, j’étais aux anges ce genre d’entrainements étaient parfait en tous points ! Je comptais plus sur l'astuce pour faire diversion ou au moins faire bouger mon senseï, oui bon au moins commençait quelque part… C'était que le début de la danse après tout et le combat n'avait rien de "sérieux" !
C'est moi ou elle se paie ma tronche ? En la regardant sourire de la sorte, je pense avoir la réponse à ma question : non ce n'est pas de la paranoïa, elle se moque bien de moi. Dans un certain sens, je suppose que c'est de bonne guerre. Ce toc est si ridicule et on m'a fait la remarque si souvent que bon ; ça ne m'étonne presque pas de la Kaguya qu'elle s'amuse à relever et à rire de mes éléments de langage. En bel hypocrite, je fais semblant de sourire moi aussi. Bien sûr, on voit bien à mes traits que je force le rictus. Oui, rigolons, rigolons pendant qu'il en est encore temps. On rigolera moins dans cinq minutes. Viens donc là ma petite, frappes. Frappes tonton Kitase.
La voilà qui arrive. Mais alors que je m'attendais à ce qu'elle m'assène un coup avec un de ses os ou une arme digne de ce nom, elle me lance dans un premier temps de la vase. Ah ! Horreur ! De la boue ! Que c'est sale, que c'est laid ! Dieu merci j'ai mon armure. Si je ne l'avais pas eu, cela aurait pu salir mes vêtements ! Et dieu sait qu'elles coûtent chers ces fringues. Bref, une partie de mon armure est touchée par la boue, ce qui a pour effet de solidifier pour un court laps de temps la partie concernée de la protection. De là, Ao attaque avec son bout de métal. Enfin, je crois qu'elle a attaqué. J'en suis pas sûr à vrai dire puisque je n'ai rien senti. Le temps s'est comme arrêté. Elle essaie de me planter, je baisse les yeux et regarde successivement son visage ainsi que sa main. Je vais m'abstenir de tout commentaire tel que "Wahou, j'ai mal" ou "Ah... Okay" bien qu'en vérité cela me démange un peu. Oh et puis allons-y ; soyons blagueur.
« Soit. »
Cette fois-ci j'esquisse un sourire qui n'a rien de forcé. Je suppose que c'est à mon tour maintenant ? Je lui avais dit que je lui laissais l'honneur de frapper la première, pas que je resterai là à attendre que ça se passe. Voyons voir si elle se défend mieux qu'elle n'attaque. Je fais deux ou trois pas en arrière, compose quelques signes incantatoires et frappe mes mains au sol. Un courant boueux apparaît alors et essaie de gêner la Kaguya. Elle voulait me salir avec sa vase ? Et bien soit. Moi aussi je suis capable de telle manœuvre. A la différence près qu'en ce qui me concerne, c'est un fleuve de boue que je crée - je ne lance pas simplement un peu de boue.
Dans les secondes qui suivent, j'active un sceau qui se trouve sur mon avant bras gauche. Ledit bout de papier contient un objet métallique de grande taille de la forme d'une étoile, ce que l'on appelle plus communément un shuriken fûma. Profitant de la boue - que j'ai crée là - je lance le projectile avec une force modérée - en gros je le lance doucement - vers la gamine. Dans le même temps, je m'exclame :
« Allez, attrape ! »
... Non mesdames et messieurs, je ne parle pas à mon chat Shinini mais bien à mon élève : Kaguya Aoji machin truc bidule chouette. Je pense qu'elle ne devrait pas avoir trop de mal à parer l'attaque ou même à l'éviter dans le pire des cas. Après tout, j'ai été assez gentil, du moins je pense. Pour la prochaine fois, j'essaierai peut-être de l'attaquer au corps à corps, avec mon sabre par exemple. Ça peut être intéressant. Pour l'heure, je me contente de lui lancer ce projectile simple. C'est un peu comme quand on passe un test de natation. On demande peu dans un premier temps puis si ça se passe bien, on passe au niveau supérieur. Là je pense avoir commencé à l'échelon le plus bas. Si l'expérience prouve qu'elle peut faire plus, je lui en demanderai plus. Sinon bah ... Nous sommes bons pour nous entraîner des heures durant sur des mouvements de base.
Son sourire était tiré à quatre épingles, non, l’effet perroquet ne lui plaisait pas, le coup de la boue pas beaucoup plus suffisait de voir sa tête, enfin il savait bien me le rendre quand même, de tout mon élan, je constatais que m’étais fait probablement plus mal que lui … … Soit … … Le gros blanc et la vision d’une nouvelle expression sur son minois dont les yeux jonglaient des miens à mes mains, oui bon ça va on avait compris, Monsieur n’avait rien senti et cette petite leçon était signée de son « soit » retour du mieux qui était le sien… Bref ! A ce rythme-là on avait pas fini, pire on commençait mal, enfin surtout moi, quoi que, j’apprenais deux choses en cet instant de bide total ; premièrement, le titiller était amusant et deviendrait officiellement une habitude, deuxièmement bon sang la lave refroidie c’est sacrément solide…
Oui bon, je devais bien être la seule plouc de tout Kiri à ne pas connaitre ses affinités, donc forcément quand il me rendait gentiment ma boue en version torrent c’était une vraie surprise. Petit fleuve pas si tranquille et qui me faisait reculer par la même occasion, pas comme si le choix m’avait été donné, mieux valait ne pas trop lutter, c’était peine perdue ma réactivité était à revoir, à la place, je tentais de garder plus ou moins un équilibre, au minimum l’usage libre de mes mains on ne sait jamais. Enfin accessoirement le hasard avait vraiment bien fait les choses avec ma boue, on aurait pu croire à une pure provocation ! Voilà qui suffisait à me faire garder le sourire, un aussi vrai que le sien quand il m’offrait mon bain surement satisfait le bougre, mais bon ce n’était pas tout ça, mais le lieu était loin d’être un terrain de jeu alors pourquoi la scène pour moi en avait tout l’air ?
Les attractions étaient propices aux taillades, la preuve mon esthéticien improvisé m’accompagner la chose vaseuse qui m’avait engouffré les pattes d’un ciseau à quatre lames, ah une nouvelle coupe en plus, non-merci, j’aimais ma crinière, mes pieds, enfin tout quoi ! La preuve je voulais augmenter leur pousse, enfin surtout le côté osseux, mais je n’avais pas rêvé, il avait bien dit « Attrape »… À ordre direct réponse directe, je m’exécutais, quel dommage, je prenais à peine goût à mon terrain vaseux, moi qui trouvais que c’était une bonne idée, j’étais servie ! Quoi de mieux pour ravir un utilisateur au corps à corps que saboter sa base de lancer : le sol. Bon non c’était fait pour me gêner, mais c’était justement ce qui me plaisait autant, ce Shinichi avait un côté pratique non négligeable et moi il y avait quelques règles qui avaient dû m’échapper… Oyé ! Oyé ! J’étais en entrainement, je crois… Fallait arrêter de se disperser, mais non c’était plus fort que moi, lui aussi quelle idée de me tendre la perche !
Voyant arriver le projectile un peu grand d’ailleurs et lancer avec flemme, je me tâtais, une esquive bien faite et le joli chêne derrière qui empâtirait à ma place ou jouer à rattraper/ramener/relancer ? Il avait dit « Attrape » donc, j’attrape, mais sans appuie c’était compliqué et en trouver un peu tard si je voulais me faire possesseur du joujou qui arrivait. Aller hop ! Une petite permute en arrière, genre, hum, dans l’arbre tient ! Pile-poil la bonne trajectoire ! Rotation vers le bas en laissant les pieds accrochés à la branche -vive le chakra-, Kunai, réception au centre de l’anneau, aller hop encore une petite rotation du joujou, on le stop, on agrippe ! Bien sûr, on reprend le petit jeu, une fois la tête remise à l’endroit, c’est mieux !
=|-Attrapé ! Je vois que tu aimes la boue toi aussi, soit. Je renvoie ?
Et bim, attention non plus à ne pas attraper le tic à trop s’en moquer, d’ailleurs, ça voulait dire quoi ça « soit » employé à toutes les sauces… Bonne question à poser, je notais… En patientant. Frapper, j’avais frappé, attrape, attraper, la suite hum ? Donne la patte ? Trêve de plaisanterie, il ne faudrait quand même pas trop le titiller non plus, mais vu comme il se plaisait à montrer sa noble attitude, pour cause, il avait carrément bâclé ses "attaques" , c’était aussi simple que jetait sa balle à son chien, chose qui ne m’avait pas échappé, c’était presque si m’envoyait le message « attention » en plus d’avoir activé le mode « doucement version gamin », je supposais que j’avais de la marge avant qu’il en ait marre de jouer vu qu'il commençait en douceur... En revanche, il allait peut-être se lasser du côté trop pépère. Lui il testait mes capacités, moi je testais sa patience, quoi ? Qui avait dit que le maître n’avait pas de test à passer lui aussi ? Donnant-donnant !
Oh oui. Oui, je dis oui, je dis oui oui oui ! Bravo, bravo ! Je suis bouche bée. Quel mouvement, quelle classe, quelle dextérité, quelle aptitude fantastique à … attraper un objet. Pour filer la métaphore de tout à l'heure, je pense que l'on peut dire qu'Ao a gravi la première marche de l'escalier avec brio. C'est rassurant, au moins ma petite protégée n'est pas une incompétente notoire à qui je vais devoir tout enseigner de A à Z. Oubliez les séance d'entraînement où j'enseigne à un genin à marcher sur l'eau, à lancer des shurikens, à attraper des kunais etc... Elle sait déjà faire tout ça à priori ! En gros, c'est pas une Hojo bis. Merci mon dieu de ne pas m'avoir refilé un mauvais poisson. Je suis tellement soulagé à l'idée de pas me coltiner un boulet que je soupire et ne remarque même pas l'énième moquerie de la Kaguya concernant mon toc. Pour ce qui est du shuriken, Ao' peut le garder. Je n'ai pas plus envie que cela de le récupérer, ni même de voir ce qu'elle peut faire avec. Pour le moment, je préfère effectivement tester sa capacité à se défendre. On étudiera peut-être plus en détail après ce qui concerne les aptitudes à attaquer. Chaque chose en son temps.
« Non. Pas la peine. Poses ça quelque part et prends garde. Je n'ai pas terminé. »
Sur ces mots, je porte ma main derrière mon dos et dégaine mon arme. J'avais dit que j'utiliserai certainement mon sabre à pouvoir si seulement la Kaguya réussissait à parer le shuriken fûm et, comme vous pouvez le constater, je n'ai pas menti. Je sais déjà plus ou moins ce que je vais faire. Cette fois-ci, je serai moins clément avec mon élève. Je vous rassure, je ne compte pas pour autant utiliser sur elle la charge des lutins ou même le kick the noobz – encore que, ça pourrait être drôle. Sous l'effet de ma volonté, la lame de mon arme se change. Le tout grandit de quelques mètres et prend la forme d'un fouet. Attention ma petite, tonton Kitase va venir te fouetter ! Bon. Okay, j'avoue, cette vanne laisse vraiment à désirer. Oublions donc ces mots et passons à la suite. Armé de mon fouet aqueux, je fonce sur l'adolescente à une vitesse anormalement élevée. Rien de bien transcendant là encore. Qu'on se le dise, la Kaguya ne devrait pas avoir trop de mal à suivre mes mouvements.
Bref, j'avance et ce n'est qu'une fois arrivé à deux ou trois mètres de ma cible que je lève la main gauche – celle tenant mon sabre – et m'apprête à frapper. Un petit mouvement de poignet et hop, je vais viser l'omoplate de la gamine. C'est l'un des endroits où les coups de fouets font le plus mal en théorie. Je ne suis pas médecin mais c'est ce que l'expérience m'a appris. Et dieu sait que de l'expérience dans ce domaine ; j'en ai ! Oui, au même titre que dormir, boire du lait ou encore partir en mission, fouetter les gens a toujours été une de mes grandes passions. Il s'avère que je suis très doué dans ce domaine. Si vous ne me croyez pas ; vous pouvez toujours demander aux prisonniers de Kiri de témoigner. J'ai de très bonne références en plus. Au cours de ma longue carrière ; j'ai fouetté des nukenins, des errants, des ennemis de Kiri, des membres de Kiri eux même lors de combat amicaux et j'en passe ! Autant vous dire que j'ai mérité ma place dans le wall of fame des tortionnaires. Si celui-ci existe – ce qui n'est pas dit – je veux mon portrait à côté des plus grands tyrans de ce monde !
Je commence à m'égarer là. Tout ça pour dire donc que je vais essayer de toucher Ao' à plusieurs endroits clés. Tout d'abord, je vais tenter de la frapper au niveau de l’omoplate droite. Puis, j'essaierai de la toucher au niveau de l'épaule et enfin de lui ligoter l'avant bras. Je conseille à ma cible de ne pas rester à portée de mon arme. À moins qu'elle ait de quoi se défendre ? C' est probable. J'ai vu, affronté et entraîné plusieurs Kaguya et je sais de quoi les membres de ce clan sont capables. Après, à voir selon ses possibilités et ses talents mais je sais que les manipulateurs d'os ont dans leur panel de technique de quoi se défendre au corps à corps. Mieux, ils peuvent même contre-attaquer et être très dangereux. Peut-être est-il temps pour elle de me montrer ce qu'elle sait faire avec son don héréditaire. À moins qu'elle fasse parti de ces nombreux shinobis n'ayant pas encore développé leur capacité inné... M'enfin. Allez, défends toi et bats-toi ! Si d'habitude je suis poussé par l'envie de crier : « Battez-vous », je pense cette fois-ci qu'une variante telle que « Battons-nous ! » est plus appropriée à la situation.
Spoiler:
Deux techniques C. Le truc pour aller 30% plus vite. Et le truc du fouet aqueux.Tu peux esquiver sans techniques et tout hein ça me dérange pas.
Non, non, ça ne prenait pas, je commençais à entrevoir d’où venait cette réputation de noble lutin, ce type était du genre imperturbable, fort bien, ceci sonnait comme un défi. Visiblement moi qui croyait que l’action suivante serait de rapporter, je m’étais trompée, mieux, il n’en avait que faire, enfin puisqu’il fallait le poser où bon me semblait, je laissais son shuriken fûma accroché à une branche après avoir bien sûr pris soin de le refermer. Puisque le Sempai n’en avait pas fini, je revenais sur le terrain loin de la zone boueuse à l’aide de quelque bond, tout ceci en pouvant constater la nouvelle misère qu’il me préparait. Sa lame aquatique poussait à vue d’œil, le voilà armé d’un fouet…
Un petit sourire ne pouvait s’empêcher de se dessiner, quoi ? Il fallait le voir équipé ainsi, ça lui donnait un côté sadique qui n’allait pas en s’arrangeant lorsqu’il lançait l’assaut, un aspect de mon sensei loin d’être déplaisant bien au contraire, d’autant que je découvrais que le bougre était rapide sous ses airs « cooleuuhh », mais aussi très vicieux. Le premier coup se portait sans équivoque sur mon omoplate, on sentait là l’action experte, c’était souvent la zone favorite de mes aînés pour les punitions, ça et les mollets aussi… Bref, le moment n’était pas fait pour recasser le passé, mais bien éviter qu’il se répète et là d’expérience, la tâche se voulait compliquer, le fouet étant une arme souvent très vive et de bonne distance dont il fallait souvent subir le coup pour le parer à moins de l’esquiver. Fort heureusement, la nature m’avait parée d’un gêne de barbare parfait pour calmer l’assaut souple de ces saletés, encore que je ne l’avais jamais testé sur un fouet aqueux dont je ne connais pas les effets, c’était probablement le premier que je rencontrais. Bon là on sortait les grands classiques Kaguya, mais on ne pouvait pas faire autrement, mon panel étant encore très restreint, enfin c’était déjà pas mal, vu que cela me permettait de limiter la casse, au moins dans un premier temps…
Aller hop une petite extension des os sur un avant-bras, le gauche vu que j’étais gauchère et le surplus osseux tout juste assez grand pour rejoindre ma main encaissait le premier coup de plein fouet pour moi, enfin de justesse. Bon la leçon était retenue, mieux valait esquiver cette saleté, parce que mine de rien elle m’avait envoyé valser et le mouvement de son maitre était assez rapide pour enchainer avant que mon équilibre soit totalement repris. Autant dire qu’avoir échappé au second coup de fouet avait relevé d’une sacrée veine bien qu’un léger frôlage de ce dernier avait fait chauffer mon épaule depuis l’arrière la rendant douloureuse. Attaqué mon flanc droit était en soi s’en prendre à mon côté le plus sensible, car pour le protéger je m’obligeais à faire la rotation sur ma gauche, forcément je perdais du temps précieux qui se payait en suivant, mais consciente de la faiblesse, je n’y pouvais encore pas grand-chose. Loin de vouloir me laisser du répit le lutin bleu enchaînait avec calme, pourquoi se presser après tout, avec pour dernier objectif réussi ligoter mon avant-bras droit, ce qui me valait à nouveau une rotation, un peu plus forcée cette fois, ah il voulait me faire danser, je crois…
=| -On sent l’expert, pourquoi ça ne m’étonne pas, esclavagiste ça te plairait, j’en suis sûre !
N’empêche, ma théorie de dressage n’était pas si éloigner que ça de la réalité, maintenant il voulait m’apprendre à me promener en laisse, ah non, pas d’accord, mais puisqu’il tenait son épée nous étions deux attachés et je ne doutais pas que mon sensei n’apprécierait de devoir transpiré en force brute si on l’invitait à forcer… Quasi sûr que sa saleté m’enverrait à nouveau valser, mais qu’importe, jusque-là il était très attaque à distance et ninjutsu en tout genre, faute de réflexion attentive je le tirais vers moi d’un coup de brute via mon avant bras ligoté, profitant de l’action plus comme d’une diversion que d’un réel assaut. Mon flanc gauche parallèle à mon droit donc plus au moins bien planqué je lâchais la bombe fumigène à mes pieds, c’était pas tout ça, mais maso ou pas les coups de fouet très peu pour moi et oui loin d'être du grand art shinobi, ces petites bombes sauvaient parfois la situation, bon vu leur prix, c'était la seule que j'avais su m'offrir qui le faisait... Une tentative de Nawanuke no Jutsu pour se libérer de la vilaine chose dans le brouillard et on voulait s’éloigner de là dans un premier temps… Bon c’était quoi là ? Le test de la fuite… Pour être franche battre en retraite je détestais ça, avec un peu de chance il ne m’en laisserait pas l’occasion, d’ailleurs là la règle c’était quoi ? Attaque, défend, esquive ? Enfin bon ma foi s’il n’y en avait pas de précise, je balançais des shurikens dans la purée de pois, genre d’au moins faire quelque chose pendant que je m’extrayais. Difficile d’imaginer pouvoir avoir la chance d’une attaque-surprise avec un ninja de ce niveau, puis son jeu « je dis tu fais » m’amusait bien !
Aojikawamanashi pare en grande partie mon attaque en usant de son don héréditaire. Ce dernier est plus connu pour l'attaque que pour la défense néanmoins cette protection osseuse de fortune lui a évité de prendre des dégâts. Ma nouvelle disciple parvient par la suite à se défaire de mon fouet via un procédé qui m'est plus ou moins inconnu. Pour cause, au préalable, elle a lancé quelques petites boules grises qui se sont en fait avérées être des fumigènes. Malin. Bon. Je pourrais essayer de progresser à travers la fumée mais je vais m'abstenir. Je n'ai aucun don de senseur et je ne peux donc pas tenter de la retrouver sans vision. Par ailleurs quand bien même ce serait le cas, je ne suis pas sûr que cela puisse m'amuser. Il est en effet bien plus drôle et intéressant de lui laisser l'opportunité de s'en sortir voire même de contre-attaquer. Car oui pour l'heure, je n'ai pas vu grand chose concernant ses aptitudes au combat. C'est bien beau de défendre et de fuir mais la base lorsqu'on est un ninja, c'est encore de mettre des coups, surtout lorsqu'on est Kirijin. Certains qui se battent prudemment, voient le combat comme une suite d'actions, de défenses, d'attaques et donc considèrent que le tout est "d'en mettre le plus tout en en prenant le moins" mais ce n'est pas le cas chez nous - ou du moins chez moi. Pour ma part, je veux bien prendre tout ce qu'il faut à partir du moment où je suis en mesure de caser en contre partie une attaque qui, soyez-en sûrs, sera dévastatrice.
Bref, je laisse la Kaguya se remettre de ses émotions, fais quelques pas en arrière et patiente le temps que le nuage se dissipe. Je vois, sortant de celui-ci, quelques kunais. Je n'essaie même pas de les arrêter, mon armure le fait pour moi. Youhou. C'est cool d'avoir ce genre de protection. Je n'ai pas besoin de me soucier de ses attaques vu qu'elles ne m'atteignent pas. Bon. Que vais-je faire maintenant ? Euhm ... Euh... Uh... Je ne sais pas trop. Je peux essayer de l'attaquer pour la énième fois en portant une attaque un peu plus puissante et moins facile à éviter que les précédentes mais j'ai légèrement la flemme. Oui je ne sais pas trop ce qui me prend là, j'ai soudainement plus trop envie de me battre. Ça ne m'amuse plus vraiment de tester ses capacités à fuir ou à se protéger. Je veux voir autre chose, je veux changer d'air en somme. Peut-être qu'en lui demandant de me taper, elle daignera enfin faire quelque chose. A moins qu'elle ait peur ou qu'elle ne souhaite pas m'affronter directement ? Si tel est le cas alors je sais comment contourner ce problème. Je vais appeler du renfort. Tout le monde le sait, je suis le maître des salamandres et à ce titre, je peux les invoquer quand il me plaît. Du coup, je ne vais pas me gêner. Rock Fort ? Gouh Dah ? Fei Tah ? Le choix est difficile. Je connais tant de camarade pouvant m'aider sur ce coup que je ne sais pas lequel invoquer. Oh et puis finalement, ce ne serait aucun de ces trois là. J'ai une meilleure idée. J'ai recruté il y a peu une unité d'élite : des salamandres aux noms exotiques et dotées - ensemble - d'un très grand pouvoir. Il est temps pour elles de me montrer de quoi elles sont vraiment capable. Je ne les ai jamais vu à l'action alors bon ; quitte à tester les aptitudes à l'attaque de mon élève autant voir ce que l'unité fromagère peut faire.
Peu à peu le nuage de fumée se dissipe. J'arrête d'alimenter mon armure de chakra et laisse cette dernière tomber. De toute façon je n'en aurai plus besoin maintenant vu que je ne compte plus attaquer. Je compte effectivement laisser ce privilège à Vash de Kiri, Gore Gonzolla, et Cam Ambert. Pour les invoquer, je croque au préalable mon pouce, fais sortir de celui-ci quelques gouttes du fameux liquide pourpre nécessaire à l'appel de partenaire animaux puis, après avoir composé une série de signes incantatoires, plaque ma main au sol.
« J'invoque l'unité fromagère ! »
Je pourrais ajouter : "En mode défense" mais cela briserait tout le sérieux de la scène - en supposant que certains la trouvent sérieuse. Les trois bêtes se trouvent devant moi et scrutent Aoji'. Comme à leur habitude, ils vont se présenter et sortir leurs déclarations idiotes.
« Je suis Cam Ambert !
▬ Et moi je suis Gore Gonzolla. Et voici mon frère ... ▬ Vash de Kiri ! »
Mon dieu que c'est honteux ... Ils viennent de perdre toute crédibilité et moi avec. M'enifn. Je suppose que c'est comme ça. Passons à autre chose.
« Je change les règles du jeu. Vash, Gore, Cam' ; Vous devrez vous défendre des assauts de cette fille. Toi Ao, tu dois les ... Bah les attaquer quoi. »
Non, jure ! Elle aurait pas deviné sans mon aide, c'est sûr. Merci Capitaine Obvious.
Le temps se faisait long même si ce n’était que quelque seconde au pire minute qui passaient, difficile de savoir ce que ce sadique avait encore derrière la tête sous ses airs sereins de petit saint. Enfin le moment fatidique retentissait, la fumée s’évadait et avec elle mon ennui, oui bon stupidement je n’avais pas été me mettre à couvert, après tout c’était un entrainement où un truc du genre, j’attendais donc les instructions. Autant je n’aimais pas les ordres, autant dans ce genre de circonstance je les suivais à la lettre, étrange comportement de ma part que je ne savais pas expliquer, un conditionnement peut-être. Le nom sortant de la bouche de mon sensei me laissait perplexe, non mais il se payait ma tronche avec son unité fromagère…
Fallait-il en plus qu’il signe avec ses « instructions », mon sourcil se relevait nerveusement, surtout après l’entrée ridicule des trois zèbres qu’il avait invoqué. De un, c’était quoi ces noms ? De deux se présenter c’était bien, le faire avec plus de classe –ou de ridicule dans leur cas- aurait été mieux. Baston alors ? Curieusement ça ne me donnait pas du tout envie, à la place une idée sournoise traversait mon esprit en repensant à Seira, pourquoi elle ? Bah disons que face à ses trois lézard je me sentais bien seule et sa présence, bien que virtuelle me réconfortait, c’était alors que soudain, j’étais illuminée d’une idée de génie -ou pas-, ah le bougre voulait s’amuser, moi aussi ! "Luka, luka" commençait déjà à résonner dans ma tête...
=| - Non mais non, mais non, ça va pas du tout, le truc d’arriver en trio gagnant c’pas mal vous me direz… Mais sérieux, si la présentation est plutôt correct le style est franchement à désirer, ça serait plus classe avec un truc marquant genre…
- La vidéo est importante tu comprendras x') -
Mais de quoi elle parle elle ??!!! Hein ? Inculte, je parle bien sûr de la parole du corps, car si certes sortir une bonne réplique en arrivant elle une bonne voie, l’accompagné de quelque pas serait mieux, voilà pourquoi je me dévouais à la tâche, présentant ainsi au trio une petite chorégraphie… Un pas à droite à gauche un bond, les bras suivant dans le rythme aller !!! J’imitais à la perfection la danse de Seira –le côté nue en moins- la première fois que j’avais vu cette dernière elle avait réussi à nous débarrasser d’une invocation permanente rang SSSSSS : ma mère. Bon au passage je taquinais la patience de mon sensei, mais c’était secondaire. Bon aller, deux clones pour m’accompagner et enjoy !
=| -Genre tu vois vous faites un truc comme ça tout en vous présentant, toi tu fais « Je suis Cam Ambert ! » en avançant en avant tandis que les deux vous faites la synchro en attendant votre tour. Puis après chacun son petit truc, toi tu fais deux bonds pour te différencier par exemple, avant de dire : « Et moi je suis Gore Gonzolla. Et voici mon frère ... » . Là vous le présentez tous les deux comme ça… *Les trois Aoji’ en cœur*
Bon vous aurez compris le surréalisme de la scène, un coup à se perdre cette histoire, mais bon ces petites bêtes n’avaient l’air réceptives, au pire avec mes airs à l’ouest complet j’avais prévu la retraite. Quoi qu’il en soit la farce risquait de ne pas durer longtemps, alors quand le dernier « Luka » résonnait dans ma tête et que toutes les rotations avec mes clones étaient faite, ce qui était géniale maintenant pour savoir qui est qui, je m’avançais pour le final, car oui, un beau final de danse c’est important.
=| - Et surtout ! Ne pas oubliez le final ! on vous montre ! *Les trois Aoji’ en cœur*
Mains liées par une belle poigne, ça tournait un instant et paf, on envoyait ma clone droite sur le gros lézard avec élan pour la diversion, juste derrière je partais au chain de coup armé de tofas osseux pour danser avec plus d’entrain, tandis que l’autre clone tentait de retenir les frangins à l’aide d’une ridicule volet de shurikens. Bon quoi qu’il arrive, pour moi ce moment restait non pas de la grande stratégie, mais un des moments de ma vie que je n’oublierais surement pas. Happy time ~
Spoiler:
Bon danse stupide ~ Deux clones basics + OKINAWAN, TONFA OSSEUX Taijutsu Le Kaguya se crée deux Tonfas osseux qui longent ses avant-bras, leur action est aussi défensif que destiné à l'attaque, il permet de parer ou d'accentuer les coups au corps à corps. - Les tonfas sont accrochés au corps de l'utilisateur, les conserver consomme son chakra, aussi au delà d'un court moment ils deviennent cassant pour ensuite disparaître-
Elle ... Elle ... Danse ? Oh mon dieu. Miséricorde. Diantre. Par tout les saints ... Bonté divine, non. Stop qu'elle arrête le massacre. C'est une horreur, je vais vomir. Et le pire dans cette histoire ; c'est que les trois zigotos sont en train de suivre du regard la chorégraphie de la Kaguya. Déjà qu'ils avaient eu une idée stupide en voulant se présenter de manière originale alors si en plus, mon disciple se met à encourager leurs conneries voire même à leur en proposer de nouvelle, on n'est pas sortis de l'auberge. Exaspéré par la scène qui se déroule sous mes yeux, je lève la tête et implore le ciel une dernière fois. Je ne suis pas croyant mais je veux bien que Dieu - s'il existe - fasse quelque chose pour m'aider. Quoi donc dites-vous ? Je n'en ai aucune idée. S'il peut péter un coup et faire tomber une météorite en plein sur Ao' ce serait pas mal. J'en demande trop ? Ok. Alors si je peux juste avoir un éclair ce serait sympa. Allez Dieu ! Lâches une pêche, fais un beau colombin et utilises l'attaque fatal-foudre sur la kunoichi de Kiri. S'il te plait ! ... ... Hum. J'attends là... Toujours rien ? Ok. Et là ? Non plus ? Et maintenant ? Encore moins... Merci à toi grand Dieu pour cette intervention ô combien utile. Je crois avoir compris, c'est mort ; je ne recevrai jamais l'aide des cieux. Les bougres devant se charger d'exaucer les souhaits des simples mortels tels que moi doivent être en vacances. Ou alors ils sont bourrés. Ou les deux. Bref, évitons de spéculer plus longtemps sur ce genre de détail le fait est que cette situation m'exaspère. A tel point que je me plaque la main contre la figure. Je continue toujours de lever la tête ce qui me donne un air un tantinet solennel.
On dirait un acteur Shakespearien. J'ai presque envie de citer quelques vers d'une fameuse pièce de théâtre : oh et puis allons-y ; tant qu'à faire. Il se trouve que ça colle plutôt bien à l'ambiance générale en plus.
« Ô rage ! ô désespoir ! ô vieillesse ennemie ! N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ? »
Sur ce coup, je crois que j'en fais un peu trop. Un peu beaucoup même. M'enfin ; je suppose qu'il vaut mieux que ce soit trop que pas assez. Au moins là c'est clair, je ne cautionne carrément pas ces absurdités. Je voulais qu'ils se battent, qu'ils se tapent dessus avec des épées, des haches, des pelles et même des fourchettes dans le pire des cas. Là j'ai le droit à un spectacle de danse. Il faut qu'on m'explique depuis quand on fait des claquettes avant un combat. Certes, compte-tenu de ce que j'ai pu faire lors de la guerre qui a opposé Kumo à Kiri, je suis mal placé pour parler mais bon. Pour ceux qui ne sont pas au courant de ce sombre épisode de ma vie, ouvrez bien les oreilles car je vais vous raconter ce qui fut probablement le plus grand combat de ma carrière de shinobi. Ce jour là, j'ai affronté Aisaka Kira dans un duel de break dance, sur une chanson du roi de la pop qui plus est. Au passage, je pense que si l'administration du village avait eu vent de cette confrontation plus qu'atypique, je me serais fait réprimander pour manque de sérieux.
Quoiqu'il en soit, cette mascarade est bientôt terminée. D'après les dires de l'adolescente, c'est l'heure du final. C'est pas trop tôt. Comme on dit, toute fin d'une chose amène le début d'une nouvelle. Dans le cas présent, la fin de la chorégraphie sonne le commencement des hostilités. Là aussi, j'ai envie de dire que ce n'est pas trop tôt. Allez ; battez-vous. Un lancer de clone, un ! Et une fille qui court derrière ce dernier afin d'attaquer, une ! Surpris, Vash de Kiri ne peut éviter les coups de la vraie kunoichi. De fait, il essaie d'en atténuer les dégâts via un simple bouclier de terre qu'il a crée en urgence. La protection est rapidement brisée et l'amphibien se fait vite toucher à de maintes reprises. Pour ce qui est des projectiles lancés par le dernier clone d'Ao', ils sont facilement contrés par Cam et Gore et ce, sans utilisation particulière de jutsu. Après s'être pris quelques coups bien placés, Vash fait deux ou trois pas vers l'arrière.
« Hey ! C'est mal ce que tu as fait ! T'as profité du fait que je ne sois pas sur mes gardes. »
De nouveau, je plaque ma main contre ma figure et soupire. Qui c'est qui m'a refilé ces branquignoles ? Soyez certains que jamais je n'invoquerai cette unité "d'élite" dans un combat sérieux. Je tiens à ma réputation. D'ailleurs ; elle vient d'en prendre un bon coup je crois bien, un de plus. Peut-être est-il temps d'arrêter le massacre ? Boarf. Pas encore. Attendons un peu.
« Faites plus attention la prochaine fois bon sang. Allez. Vous y retournez. Et pitié pas de danse cette fois, je ne veux pas faire de cauchemars cette nuit. »
Non Aoji machin truc bidule chouette, tu n'es pas visée. Loin de là.
Win !!! Ah il fallait voir sa tête, ça valait tous les détours, ce sensei me plaisait de plus en plus mine de rien, lui et ses invocations aussi je dois dire, je n’avais pas fini de le harceler pour qu’il invoque le trio gagnant. Quoi, il fallait bien que je les entraine dans leur chorégraphie ! D’ailleurs, Vash de Kiri semblait ne pas s’attendre à mon arrivée en trombe sur lui, le pauvre, j’avais presque du remord à avoir été si fourbe quand il s’exclamait sur mon geste. Trop chou ! Me stoppant après l’avoir un petit peu malmené sous l’effet de la surprise, donc sans grand mérite, je me devais de le rattraper sur un point…
=| -Nani ?!! Enfin voyons, on est en combat Vash… Un final se doit offensif et plein de surprise! Sinon c’nul… Règle une quoi… Mais y a du potentiel ! Moi c’Aoji’ en passant, bon on refait ? Aller aller, montrez-moi !
Mine de rien, j’étais encerclée par le trio et non le détail ne m’avait pas échappé, revenir vers notre petite leçon était assez arrangeant pour éviter qu’ils me mettent en pièce en deux cinq, surtout que mon final n’avait pas été du goût de tout le monde. Quant à Shinichi, lui qui avait voulu se faire spectateur ne pouvait s’en prendre qu’à lui, cependant, je me doutais bien que ce bougre ne l’avait pas fait par hasard, mais malgré tout, j’avais remarqué un détail important : Plus d’armure. Eh eh, non non je ne voulais pas aller l’inviter à danser, je pensais qu’il serait plus conforme que cela soit son trio qui s’y colle. Les belles bêtes trop lourdes pour être renvoyée à leur expéditeur devait donc ainsi être guidé d’un bon timbre, si cela ne tenait qu’à ça, allons le leur coller. Première étape, s’extirpé du milieu de frappe fois trois, pour ça un bon saut histoire de passer derrière Vash le seul des trois dont j’avais pu tester les réflexes, ne nous laissons pas de façon trop hasardeuse non plus hein !
Forcément, j’étais suivis de près par les deux autres se qui compliquait la tâche considérablement, en éviter un ok, deux compliqué, trois fallait souvent encaisser, ce n’était pas en parant et esquivant que j’allais avancer, alors oui je mettais en application une offensive sadique sur l’un des lézards. Quoi ! Moi aussi j’avais de longues griffes solides fraichement poussées et qui plus est très aiguisée. Autant dire que leur tendre caresse savait faire reculer les plus téméraires, ah encore un coup que les bestioles n’allaient pas apprécier, mais bon, c’était des salamandres non ? Les salamandres peuvent faire repousser tous leurs membres non ? Donc pas grave ! En revanche, toutes griffes dehors ou non, je commençais à sérieusement fatiguée, mine de rien, ça faisait un moment que le cirque avait duré et j’étais, je devais l’admettre encore novice, autant dans le combat que dans l’endurance et ce n’était pas faute de volonté. Dans une dernière volonté de faire mouche, je faisais diversion pour que ma clone pose sa note explosive au sol, tandis que je m’activais à pousser ce beau monde sur cette dernière, mais le temps venait à me manquer. Un coup de queue sortie de je ne sais où avait pour but de m’assommer, je tentais bien l’esquive en penchant le haut de mon corps en arrière, mais c’était exactement ce que les frangins attendaient. Pigée comme une mouche dans la toile de l’araignée, je me retrouvais immobilisé au sol la face de Vash au-dessus de la mienne, il me narguait c’est ça ? Aller va, c’était de bonne guerre…
=| -Vous êtes les plus forts les gars et super couleuh… Mais là j’étouffe…
Si si, le poids de la bestiole m’empêchait de respirer au point que j’en venais à quémander l’aide comme une gamine embêtée par d’autres mômes… Toujours avec la même voix, sans vrai son…
=| -Sensei… !!
Dire que je n’avais jamais hurlé « Maman ! » Quand mes frères me tatiquaient… Bon on pouvait dire que j’avais pris une fessée, mais le bon côté ! Shinichi un jour qui sait pourait se payer la honte grâce à la danse enseignée à ses invoc… Un partout ! Hey mine de rien, j'avais adopté le lutin bleu avec tout ça, je supposais que si l'avenir était toujours fait de journées comme celle-ci, je n'aurais jamais envie de passer en grade.. Dire qu'à la base l'affectation dans une équipe était une hantise, au même titre qu'avoir un sensei...
Spoiler:
TSUME OOKAMI, GRIFFES DE LOUPS Taijutsu L'utilisateur fait pousser une couche osseuse par dessus ses ongles pour former de longues griffes acérées (8-10 cm max), solides, elles sont aussi tranchantes que des lames de rasoirs.