Au sein d’un endroit mystique, voilé des regards indiscrets hors du village de la brume, capitale du pays de l’eau et l’une des quatre grandes puissances de ces contrées également, roupille un jeune garçon pas plus âgé que seize printemps. Ses franges argentées camouflent ses lourdes paupières closes, son visage d’habitude ferme et indifférent laisse place à un faciès angélique et innocent. Confortablement installé sur un canapé, le silence était maître du lieu qui est le bastion de l’unité spéciale en charge de la protection du dirigeant même du village, les légendaires Épéistes de Kirigakure. En effet, avoir été récemment promu au rang de septième épéiste, il peut donc maintenant avoir accès à ce quartier général que tant rêve de visiter, jusqu’à alors prohibé à quiconque n’étant membre des Épéistes. Que faisait-il à dormir dans la salle de séjour ? Les cinq nouveaux compagnons du Lutin Martyr, actuellement sous sa véritable apparence, étaient tous partis en mission classé S de suite après la cérémonie de nomination de notre protagoniste au regard de jade et écarlate. Après avoir annoncé que lui et le chef des Épéistes seront en binôme pour une partie également, ce dernier a quitté le territoire de la Montagne Bleue pour revenir au bureau d’administration pour réclamer un nouvel ordre de mission. Du Kitase Shinichi tout craché.

Conclusion : le Yuuki a eu le temps de visiter au grand complet son nouveau repère, a eu le temps de fourrer son nez dans quelques dossiers importants des archives, a eu le temps de faire une sieste d’une demi-heure, de prendre le petit déjeuner, de prendre une douche, de faire un jogging et puis… Ah nan, ce n’est pas tout à fait exact. Mais passons. Ce bougre de Lutin Bleu arrive finalement dans l’enceinte du hall d’entrée en gueulant comme une moule qu’il faut se presser, réveillant ainsi notre héros qui se mit sur pied par automatisme et se dirigea en hâte vers le luxueux portique où l’attendait le dirigeant de la brume sanglante, deuxième du nom. Ouais, lui qui parle de départ hâtif, c’est un peu sa faute s’ils en sont là encore à cette heure-ci mais passons de nouveau.

Avant de quitter via les Longs Tunnels, Setsuna fit un détour chez lui. Bien évidemment, en passant dans les rues quasi-désertes de Kiri, il avait enfilé sa métamorphose. Il était, à présent et certainement au grand désarroi de son supérieur hiérarchique, de nouveau sous sa forme humaine, c’est-à-dire les franges qui tombent de toute part et les oreilles bien rondes. Le détour n’avait que pour but de prendre sa fameuse tenue de voyage, ce qui lui a valu le surnom par le passé de « Sabreur Noir » lors des guerres claniques. Mais bref. Le duo quitta les terres de Mizu no Kuni pour naviguer en direction du pays de la terre, État instable où plusieurs tensions et conflits persistaient. Le Nidaime expliqua en gros en quoi consiste la mission : ce pays a débuté à mettre en place un grand village pour subvenir à leur manque de stabilité dans la région. Pour notre héros aux perles hétérochromiques, il n’y avait là aucun problème. Le hic, et là est la raison de cette mission, est qu’ils utilisent des esclaves pour la construction. En plus de ça, cette rumeur considérée comme confirmée est arrivé aux oreilles des autres nations, donc il est probable de rencontrer en chemin des Shinobis sous la bannière de d’autres nations.

Suite à quelques jours de voyage en navire – parce que si l’on regarde la carte, Tsuchi no Kuni n’est clairement pas dans le voisinage – l’androgyne et son comparse de missive souillèrent de leurs pieds la terre du pays de la… terre. M’ouais… Notre héros n’y avait été qu’une seule fois dans toute sa courte existence et ce n’était qu’un simple petit aller-retour proche de la frontière de Kaze no Kuni. Au début, il croyait qu’il ne trouverait aucune végétation dans cette contrée alors qu’en réalité, cela dépend simplement de la région. Cela se sépare de cette manière : désert, flore, volcans. Heureusement qu’ils n’avaient pas atterri au milieu de nulle part. Un petit village paumé de rien du tout. Une population légèrement au-dessus de la centaine si l’on peut se fier au premier coup d’œil, aucune attraction dans le coin. En d’autres mots : le lieu parfait où l’on pourrait trouver des informations.

Un signe approbateur plus tard, les deux sabreurs choisirent de se diriger vers une auberge quelconque ou un bar. Mais en raison qu’il est visiblement plus facile de trouver du lait dans une auberge, ils choisirent cet endroit. « Le Curry de la Vie », se nomme le lieu de solennité où étaient tombés nos héros. Et comme si ce n’est pas assez, c’est strictement la même ambiance que dans un bar : soûlons, tapettes, motards, salopes, bref, t’as le kit complet là-dedans. Mais fidèle à lui-même, le septième Épéiste devança le premier et alla directement au comptoir où l’aubergiste sert directement ses clients. Un barbu d’une quarantaine d’année, aucune raison qu’il ait l’air dangereux mis à part ses bretelles, son t-shirt qui lui arrive au nombril ainsi que son short jean qui lui arrive à la mi-cuisse. En prime, t’as tout ce poil qu’il démontre. Quel exhibitionniste, ça crève les yeux. Avant de prendre la parole, l’Épéiste Noir lança un regard au Kitase, lui demandant par cette méthode s’il ne voulait pas prendre la parole plutôt… Ravalant son malaise et restant de marbre, quoiqu’un peu maussade, il prit place sur l’une des nombreuses chaises suivit de près par son compagnon.

• Un verre d’eau et verre de lait pour l’autre.

Il ne dit pas plus. La conversation étant de loin son point fort, il préféra s’arrêter là et de laisser le Noble Lutin poursuivre. Or, si cet homo tente quoi que ce soit sur lui-même, le sang versera à flot, soyez en certains.

Gardant un tantinet de distance entre le hippy et lui-même, le Lutin Argenté observa l’homme velu servir nos deux protagonistes d’un simple verre d’eau et un verre de lait pour son supérieur hiérarchique. Alors qu’il sirota tranquillement le fluide céruléen, l’aubergiste posa son coude et s’installa entre le Kitase et le Yuuki. Attrapé par un immense malaise, il inclina la tête vers le bas, cachant la grande majorité de son visage par ses nombreuses franges opalines. Homophobie ? Non, bien sûr que non, Setsuna est quelqu’un de très tolérant et il accepte les gens comme ils le sont (sauf pour les méchants, il tue les méchants). C’est seulement puisqu’il ne comprenait pas comment un homme pouvait arborer un tel accoutrement. C’est un mâle, nom de Dieu. Un peu de dignité envers son sexe, par pitié ! M’enfin, l’homme paraissait tout de moins normal malgré son drôle de costume. Il commença la conversation en nous demandant si nous ne venions pas du coin, il a tapé dans le mille, ce bougre d’âne. Quoique lui et son compagnon de missive ne portent aucun signe distinctif sur le fait qu’ils sont des Shinobis de la brume sanglante, leurs équipements en disent long sur leur métier.

Ne perdant pas de temps, le chef des bretteurs de Kiri répondit à leur interlocuteur et lui dévoila l’objet de notre présence dans ce vaste pays. De vu par son exclamation, le barman sembla bien s’y connaître sur le sujet. Levant légèrement la tête et prêtant une attention sans faille à la conversation, notre héros au regard hétérochromique observa discrètement aux alentours au cas où quiconque capterait le fil de la discussion. Attraper un suspect et le faire parler sur le coup de la torture est toujours plus marrant – hum, certes, je veux dire efficace – que d’entretenir une conversation avec un simple citoyen et obtenir de minces renseignements. Et comme il s’en attendait, les informations dévoilées par le propriétaire de l’auberge étaient plutôt vagues, mais c’est toutefois mieux que rien comme dirait le fameux dicton. Donc, il y a une semaine, ils étaient donc à l’ouest. Où ça, à l’ouest ? Aucune espèce d’idée, il ne le précise pas. Ça peut être proche ou bien très loin. Il faudra donc, comme le pense en ce moment le comparse du Lutin Martyr, partir dans cette direction avec l’espérance de trouver le plus vite possible quelque chose qui pourrait être utile. Ce fut sur ces mots que l’Épéiste Noir et son acolyte, le Lutin Bleu, quittèrent l’auberge pour partir vers l’ouest.

• … Vous avez payé l’addition ?

Un blanc s’installa entre les deux hommes aux longues oreilles avant que ceux-ci se dissipent en vitesse sur dans nuage blanc – le Shunshin – pour se casser le plus rapidement possible de cet endroit avant qu’une émeute de poil vienne les étouffer.

Rechercher un endroit précis dans un vaste territoire avec pour seule information une direction, c’est similaire à rechercher une aiguille dans une botte de foin. Heureusement que la rumeur qu’un grand village en cours de construction avait parcouru le pays entier : plus que nos deux personnages allaient vers l’ouest, plus les passants offraient des directions de plus en plus précises. Puis, un jour de voyage plus tard avec seulement quelques pauses d’une durée de trente minutes, un citoyen expliqua en détail qu’ils n’étaient pas loin de l’endroit tant convoité par les deux Shinobis de la brume. Ce fut quelques minutes plus tard qu’ils virent sur une vaste plaine de terre des vestiges d’un village paumé. Un petit village de rien du tout qui semble être en cours de construction. Quelques femmes, enfants et vieillards y vivaient dans la misère au lieu de quitter cet endroit maudit (la logique des choses dit qu’ils ne peuvent quitter l’endroit, prétextant qu’ils mourraient sur le chemin alors que le monde dans les alentours connaît la position exacte des ruines en construction). Triste à dire, malgré que l’adolescent à la scarification écarlate veuille bien les aider à sortir de ce trou, là n’était pas le but de sa présence. Fidèle à sa discipline, il se dirigea au sein des vestiges et accosta une vieille dame.

• Obâsan, racontez-nous ce qui s’est passé ici.

En face d’une maison loin d’être luxueuse était assise sur une chaise berçante une vieille femme. Frêle et à moitié endormie, elle ouvra un seul œil pour observer notre héros et le juger de haut en bas. En retraite, Shinichi se contenta d’écouter ce que la femme évoqua.

• Shinobi, ici était installé le petit village dans lequel vous êtes présentement. Mais des Nukenins de ce pays ont rasé nos terres ainsi qu’une grande partie de la flore environnante pour y construire le cinquième village caché. Après avoir fait cela, ils ont constaté que le terrain n’était pas apte pour accueillir une immense population. Ils ont donc laissés la région telle qu’elle sans oublier d’enlever les hommes de ce village pour les réduire à l’état des esclavages en se dirigeant vers le nord.

De marbre, l’androgyne ne tiqua pas aux mots de la vieille, il se contenta de la laisser parler. La présence des deux jeunes hommes en ce village absent de toute masculinité avait créé un brouhaha chez les villageois. Femmes et enfants approchèrent discrètement les deux héros en conservant un certain écart. Joignant ses mains ensemble, il inclina son corps légèrement en guise de respect à l’intention de la bonne vieille femme.

• Arigatô.

Il tourna les talons sans rien ajouter et fit signe à son comparse de le suivre. Ils savaient à présent où se situaient la foule responsable de ce massacre envers la nature (ouais, fuck le reste). Un petit garçon sur le rebord de la route lança une tirade de supplice à l’intention du Lutin Martyr et du Noble Lutin.

Chichi-ue… Sauvez Chichi-ue !

Des larmes perlaient des deux petits yeux du bambin. Il pensait que ces deux Shinobis allaient être des sauveurs. Setsuna ne posa pas son regard sur l’enfant et continua son chemin en dehors de ce village. Le but de sa mission était de réduire à néant les instigateurs de cette connerie, sauvez les esclaves vient en second. Il espère juste que cet objectif sera réalisable car qui sait quel genre de condition de vie ils reçoivent ? C’est certainement pire que ce misérable endroit. Bien que ça l'irrite, il ne peut rien promettre. Et vaut mieux ne rien promettre lorsque le doute est présent, histoire d'éviter le regret.

Direction le nord du pays de la terre, le territoire certainement le plus hostile depuis la défaite de la divinité des flammes. Suite à un bref parcourt de quelques kilomètres seulement, le septième épéiste fraîchement nominé se souvint pourquoi on l’avait appelé autant souvent de fois par le passé au sein de Tsuchi no Kuni, en tant que mercenaire. La guerre civile qui perdure déjà depuis belle lurette persiste toujours sur les habitants de ce pays. Tout comme Setsuna, les enfants s’ont éduqués à tuer dès qu’ils sont capables de marcher et de sauter. Tout de moins, ils l’apprenaient dans de meilleures conditions. Les différents clans qui se livraient une guerre sans merci, tout pour une simple parcelle de terre dans ce vaste territoire qui fait facilement la moitié du continent à lui seul, va finalement prendre fin. La construction d’un village caché est en cours. Une paix plus ou moins stable subsistera à l’intérieur de ses frontières. Dommage que les clans participants à cette superbe idée doivent faire présentement face au jugement des quatre villages qui n’accepteront point l’utilisation d’esclavagiste. Une nation qui tremble sous le déséquilibre ; que ce soit politique ou la géographie. Avec tous ses tremblements de terre, l’État porte hélas bien son nom.

Les fondations en construction se dessinaient à l’horizon, ce fut alors le moment pour le supérieur hiérarchique de notre protagoniste au regard vairon d’annoncer qu’il faudrait mieux s’infiltrer sous henge. En effet, pour deux personnages comme eux, passer inaperçu au milieu de prisonniers sera difficile rien qu’un tantinet. Le chef des Épéistes s’exécuta, puis son subordonné fit de même. Il emprunta la physionomie d’un adolescent à l’apparence normale, rien de plus ordinaire. Les cheveux noir courts, les yeux de charbons ainsi qu’un teint de peau basané. Ensemble, ils empruntèrent un chemin escarpé pour rejoindre le chantier puis se fondre dans la masse. Les deux sabreurs d’élite prirent des charges à leur tour histoire de ne pas glander et qu’un quelconque contremaître vienne foutre la merde. Ce serait d’un chiant de le tuer au beau milieu de la foule puis se débarrasser du corps, ni vu ni connu. Même pour des Shinobis de la trempe du Mizukage et d’un Épéiste, cela est catégoriquement irréalisable.

Alors que le dit Shinichi supportait ses charges péniblement, le manieur des doubles lames ne ressentaient aucune fatigue, ce qui pourrait, par la plus grande malchance qui soit, anéantir leur couverture si un quelconque individu qui passe dans le coin se doute de quelque chose. Le Yuuki essayait tout de moins de jouer le jeu, mais n’ayant aucun contrôle sur ses contrôles physiologiques, cela se limitait au semblant de fatigue. Pour la première fois de son existence, depuis seize longues années, bientôt dix-sept, Setsuna maudit ses capacités au-delà des limites humaines. Il n’aurait jamais cru, ne serais-ce qu’une fois, que dans ce monde, ses habilités augmentés lui seraient d’une gêne sans comparable. Alors qu’il suivait de derrière le Kitase tout en se lamentant en silence, quelque chose d’inhabituel capta l’attention de notre héros à la crinière argentée, quoique sous métamorphose présentement. Un autre homme venait de passer dans une ruelle avec des charges, tout comme le faisait les esclaves. Néanmoins, cet homme tenait dans sa main un parchemin qu’il dissimulait tant bien que mal sous sa manche déchirée. Il avait aperçu les kanjis imprimés sur la couverture, et cela n’annonçait rien de bon. Il passa ses charges sur le dos de son comparse avant de partir illico, sans oublier de justifier son départ.

• J’en ai pour deux minutes.

Quelle enflure, devait se dire le second dirigeant de la brume sanglante, bouillonnant de rage à l’intérieur de lui-même. Alors qu’il suait déjà à grosses goûtes avec ses propres charges, il fallait que l’Épéiste Noir lui multiplie sa tâche par deux. Se faufilant tel un félin, il se dissimula dans la pénombre causé par un mur puis observa le type qui venait de se glisser dans une ruelle à cul-de-sac déserte. Le quidam s’agenouilla, déroula le parchemin pour l’observer un moment avant d’entamer une série de signe incantatoire. Les craintes du natif du pays de la neige se confirmèrent d’eux-mêmes. Vif comme l’éclair, après s’être vite assuré que personne ne lançait de regard indiscret dans sa direction, il fusa à haute vitesse sur l’individu pour lui asséner un coup de poing dans les côtes. Trop lent, bien qu’il ait repérer la présence de notre protagoniste, il se prit le coup. Chancelant sur le sol, un nuage de fumé apparu avant de se dissiper vite fait, laissant place à un nouvel homme, blond, qui arbore le bandeau du sable.

• C’est bien ce que je croyais : des bombes à retardement confectionnées avec du Fûinjutsu. Original, je dois avouer, dit-il sur son fameux ton monotone avant de décliner sa véritable apparence. En voyant à qui il avait affaire, le sunajin sourit, visiblement heureux de ne pas avoir été vu en flagrant délit par à un potentiel adversaire. Désolé pour le coup, je souhaitais simplement être certain de ma spéculation.

• T’inquiète, c’est oublié. Outch ! Ouais bon, c’est normal.

Alors qu’il prenait appui sur l’un des murs pour se relever, l’androgyne pensa que cet homme était particulièrement fortuné qu’il ait eu raison. Dans le cas contraire, esclave ou pas, il l’aurait tué sur-le-champ puis désintégré son cadavre avec sa lave. Donc, Suna avait dépêché des hommes pour contrer ce problème également. Étant plus proche géographiquement, il est normal que Kiri soit les derniers arrivés au vue de sa position sur la carte. Setsuna jaugeait ouvertement son interlocuteur en silence. De là, le Jônin au service du pays du vent compris l’interrogation muette.

• Je ne suis pas seul, je suis accompagné d’un de mes compères puis d’un Konohajin. Il griffonna quelque chose sur un bout de papier pour le remettre au sabreur avant de se remettre à la tâche d’enfouir sous la terre le parchemin. Le couvre-feu prend effet à partir de vingt et une heure. Cette heure passée, va à cette adresse, nous serons plus à l’aise de discuter là-bas. Oh, autre chose : pas la peine de masquer son chakra ou autre, nous nous sommes occupés de ce problème assez délicat.

Assimilant parfaitement ces informations, il acquiesça sans un mot avant de reprendre sa transformation, laissant le Shinobi du sable s’atteler à son travail. Pourquoi lui faire confiance ? Car c'est la chose la plus simple à faire pour le moment et le chemin qui parait le plus court également. Il devait communiquer ces informations à Shinichi, espérant qu’il ne soit pas trop en colère après notre héros pour l’avoir laissé seul dans la misère de l’esclavagiste. Oh, puis quoi ? Ça va lui faire apprendre un peu les côtés négatifs de la vie.

Les ténèbres tombèrent, le ciel échangea son manteau céruléen et opta pour un voile sombre et étoilé pour ce temps-ci de cette journée. Malgré que la nuit soit synonyme de repos pour la grande majorité des êtres vivants, au pays de la terre, rare sont les repos paisibles et absent de dérangements. Une nouvelle secousse sismique toucha la région. Rien de bien dangereux, un léger tremblement de terre digne de réveiller la population pour une bonne minute avant qu’elle se rendorme sur deux oreilles, à moins qu’elle soit déjà trop habituée à ce type de phénomène pour même constater la saccade suite à un impact entre deux plaques tectoniques. Dans le cas du garçon atteint d’hétérochromie, ce fut le cas échéant. Non pas qu’il ait le sommeil léger, mais mieux vaut être sur ses gardes au sein d’un territoire hostile. Ouvrant difficilement l’œil, il maudit en silence l’anormale activité sismique de ce côté du grand continent. Nichant dans une pièce vide choisit dans un bâtiment fraîchement bâti et désert, le duo Épéiste avait fait de ce trou leur petit quartier général à eux-mêmes. Un grand bâtiment auquel personne n’irai pointer son nez à l’intérieur à moins d’être curieux de nature. Enfin, le couvre-feu passé, il n’y avait plus aucun risque à moins que des ennemis décident d’investiguer les lieux pour une quelconque raison. Si jamais ce scénario se produit, par un système d’alarme complexe mis au point avec des fils et une petite clochette préparé avec soin, la dizaine de seconde qui suit, les intrus ne seront plus qu’un souci du passé.

Bien entendu, il y avait cette fameuse rencontre entre les Sunajins, un seul et unique Konohajin et les deux sabreurs de la brume. Néanmoins, le Martyr avait décidé d’envoyer un clone à sa place pour rattraper un peu son manque de sommeil. Son corps sur développé par de nombreuses pratiques médicales l’aidait déjà assez à tenir sans dormir trois jours sans ressentir la fatigue. Au-delà de cette limite, il redevient simplement un humain normal sur ce point. Pour être en forme pour le lendemain, il a décidé de se reposer et d’envoyer un clone à sa place. Un stratagème efficace pour participer à une réunion de premier ordre puis pour récupérer des forces. Le Yuuki tourna la tête et appuya sa tête sur la baie vitrée à sa gauche. Il avait une vue parfaite sur le nouveau clair de lune qui débute un nouveau cycle en ce début de temps automnal. Puis, l’esprit du jouvenceau tiqua. Voilà, la rencontre a enfin pris son terme, le clone a jugé qu’il était à présent temps de disparaître pour permettre à l’original de connaître ce qui s’est passé. Un instant de réflexion de la part de Setsuna avant de se morfondre dans un demi-sommeil. Pas mal, le plan, complimenta-t-il, malgré que la personne concernée soit bien sûr hors d’atteinte. À vrai dire, l’adolescent nanti par la noirceur appuyait cette marche à suivre au point où ils en étaient. Mieux vaut poursuivre ce qui a déjà été débuté.

Une bonne chose, un coup de chance serait plutôt le terme approprié. Sans cette Reimu, nécromancienne de Konoha, le subterfuge des deux Lutins auraient été découvert illico une fois au milieu des quelques centaines d’esclaves. Le problème des Shinobis possédant le sixième sens qu’est la sensorialité n’est pratiquement plus un souci, l’Épéiste Noir pouvait désormais se gambader dans la ville en construction sans craindre que l’on l’encercle et qu’il occasionne un bain de sang par erreur, ça serait bien triste pour leur couverture. Pour la suite du plan, il faut dire que c’est la partie la plus compliquée de la théorie ; appâter un immense groupe sur un terrain, préparé à l’avance ou non, est une lourde tâche. Le plus simple serait de tuer un Général puis prendre son apparence pour ensuite convaincre la tête de toute cette manigance, mais le risque est trop grand également. S’il découvre la supercherie, les efforts de leurs nouveaux alliés pour cette mission tomberaient à l’eau. Il va falloir passer ce coup en douceur sans avoir recours à une quelconque duperie.

Étant le narrateur de ce récit, je décide pareillement de faire une transition. Disons que nous sommes actuellement le midi, l’heure du déjeuner. Ah, vous croyez qu’on offre trois repas aux esclaves ? Cessez de vivre dans vos contes de fées et faites face à la réalité ; les contremaîtres crachent au visage des sbires le matin et leur donne du pain le soir venu. Seulement s’ils se sentent généreux, je précise. Autant dire que les Kirijins se sont préparés à cette éventualité en stockant une quantité de nourriture excessive dans un parchemin – surtout du lait, sacré Shinichi se soûl au fluide tout droit sorti des pies de vache, après tout. Il arrivait au Lutin Argenté de vouloir offrir de la viande à certains mourants, mais les risques étaient bien trop grands. Il continuait donc son chemin, de marbre, comme il l’a toujours fait. Sous sa métamorphose, notre héros au demi-regard céladon poussa des charges avec d’autres hommes pour les délivrer au beau milieu de ce qui sera le centre-ville de la grande cité. Lui seul suffirait pour pousser la tonne de matériels, mais Setsuna devait malencontreusement jouer le jeu de la victime. Et alors que le groupe d’esclavagiste continuait de pousser jusqu’à ce que mort s’ensuive, la lumière fut.

• Purée, suffit de cet enfer. Nous devrions passer à l’acte, renverser ce régime.

Les hommes répondirent tous en chœur positivement, s’étranglant dans leurs souffles, donnant plus l’impression qu’ils criaient pour faire une dernière poussée avant le divin châtiment des mortels. Ils murmuraient des idées, des mises en place avant qu’un fouet vienne s’abattre sur le dos de l’un d’eux, pour finalement faire taire le groupe de rebelle. Mais le tout nouvel Épéiste s’en fichait éperdument. Une lueur de malice traversa le sombre spadassin. Nul doute que la rumeur se répandra comme des petits pains au sein de la communauté des malmenés, espérons tout de moins, car c’est l’effet que souhaite tout à coup l’androgyne. Il était désolé pour ces hommes, mais ils allaient lui servir de premier appât.

La mission se poursuit sur une route plutôt positive pour nos protagonistes. Les esclaves, écœurés de leurs conditions de vie misérable et exécrable, commencent à penser à la rébellion et aux mutineries. Hélas, ces idées sont de suite atténuées par la crainte de se faire rabattre par quelques centaines de coup de fouet. Le désir germe chez les enlevés, mais le courage n’ait pas. Après une brève discussion avec son comparse de missive, l’escrimeur aux doubles lames a accepté de tenter de ramener une foule de ces hommes pour débuter cette fameuse révolte. Traversant en quelques jours la ville naissante sous sa métamorphose d’homme en piteux état, il entraîna subtilement dans sa cause environ une cinquantaine de ces détenus. Kitase Shinichi s’occupait de convaincre les indécis alors que notre sabreur argenté se vouait à jouer le rôle de l’instigateur. Usant de son charme, de mots bien employés et d’un profil utopique de chef, Yuuki Setsuna réussit à ébranler les âmes de beaucoup de mal traités, les volontaires se jetèrent illico, sans grande réflexion, dans la proposition de la chimère. Et par la même occasion, ils tombèrent dans le plan malicieux des deux Lutins, mijoté avec soin.

Nous vous entendons déjà crier, haïr et cracher sur les méthodes de faire des personnages de ce récit. Pourquoi le Nidaime Mizukage et un Épéiste de la brume, village caché ayant pour but de maintenir la paix dans une certaine norme, s’abaissent-ils à utiliser ce genre de procédés pour arriver à leurs fins ? N’ont-ils aucune valeur morale, aucune conscience ? Le narrateur ne peut répondre pour le cas du [faux] Noble Lutin, mais peut néanmoins assouvir votre curiosité dans celui du Stigmate. Notre jouvenceau aux prunelles de braise et d’un bleu nacré ne ressent, de base, aucune empathie envers les autres – même s’il juge que les actes de ces bâtisseurs de ce nouveau village est tout à fait abject. Ce qui fait de lui un être différent face à la situation est son statut de soldat. La chimère est une machine de guerre, et en mission, ne peut que se contenter d’employer des méthodes lui permettant de compléter son objectif. Cependant, cela ne fait pas de lui un mécréant possédant un cœur de pierre comme laisse entendre les apparences. Car à la toute fin, une fois sa mission accomplie, il reconduira les martyrs, de nouveau libre, à leur chez-soi.

Ce point éclairci, retournons au plan du duo de la brume sanglante. Un soir sans lune et sans étoile, le couvre-feu dépassé de quelques heures sans plus. Le manieur des lames de chakra avait réuni les victimes en un seul endroit, un bâtiment fini mais désert. Bien que l’infrastructure soit énorme, il commençait à douter de l’espace disponible. Il avait calculé pour une grande audience, mais à ce point ? Les révolutionnaires étaient plus nombreux qu’il l’aurait cru. Enfin, cela ne fera qu’augmenter la confiance qu’auront les dirigeants en Shinichi, médita le Lutin Martyr. Tandis qu’il débuta son discours et pompa peu à peu son public, des Shinobis créèrent une brèche et pénétrèrent la salle au nombre d’une dizaine pour attraper leurs esclaves au comportement maigrement exemplaire. Le plan avait fonctionné à merveille : en pointant du doigt une révolte certaine, les Kirijins avaient gagné la confiance des hauts dirigeants de cette manigance. Étant lui-même un Shinobi, le Yuuki échappa aux griffes des gardes, se cachant dans l’ombre et s’échappant dans les ténèbres de la nuit.

***

• Je vois que mes pantins vous ont autant servis qu’à nous.
  

Acquiesçant d’un simple mouvement vertical de la tête, l’adolescent à la crinière blafarde ne prêta pas le moindre regard sur l’adepte de la nécromancie. Cette dernière fit la moue après un énième échec, tentant depuis le début de ce petit périple d’avoir un quelconque échange verbal avec l’homme qui a attiré ses sens dès la première rencontre, lors du briefing – malgré que ce n’était qu’un clone de notre héros qui y a participé. La Konohajin soupira, blasée. Une vraie armoire à glace, celui-là, pensa-t-elle. Ses réflexions axées principalement sur son nouvel objectif du jour, le sombre spadassin spéculait quel genre de piège il serait approprié pour tenter une embuscade sur une grosse échelle.

• Nous y sommes !
  

Le Sunajin de l’autre jour présenta de sa main une clairière sur terrain plat, absent de toute forme de végétation en son centre. L’endroit en soi-même faisait quelques kilomètres. Du haut de cette falaise en compagnie de la dénommée Reimu et des deux autres Jônin du sable, la chimère contemplait le lieu qui deviendra prochainement le nouveau campement – du moins, c’est ce qu’espérerons les instigateurs de ce nouveau village caché. Aux premiers abords, l’endroit semble parfait. Toutefois, comme le supposait noter glauque héros, c’est loin d’être une mine d’or.

• Faussés bourrés de parchemins explosifs, divers pièges sur tout le terrain et instabilité majeure au niveau des plaques tectoniques, facilitant l’utilisation des techniques Dôton : nous l’avons préparé pour pouvoir exterminer un grand groupe de Shinobi. Grâce aux macchabés de Reimu qui remplace les senseurs du chantier, ils ne verront certainement que du feu ! Une fois que les crevettes seront hors d’état de nuire, nous pourrons ramener au village les responsables.
  

• … Oui.
  

Il ne tiqua pas, mais cet homme venait de dire qu’il « ramènera au village » le ou les meneurs du chantier. Fronçant les sourcils, le guerrier argenté compris que dans un futur proche, ces trois alliés deviendront des gênes pour la mission des deux sabreurs d’élite. Probablement que chaque camp pensait ainsi mais n’en faisait point part. En outre, il remémora soudainement que l’un des deux Shinobis du pays du vent avait mentionné qu’ils feraient appel à des renforts. Dans la poche de son jean de couleur obscur, sa main se comprima sur elle-même. Pour ajouter de l’huile sur du feu, la nécromancienne suit le duo de Suna comme un chien de poche, laissant supposer que c’est une mission en coopération entre la feuille et le sable. Devait-il les tuer ici et maintenant, vu qu’il connait à présent ledit lieu qui servira d’appât ? … Non, il doit attendre. Tout d’abord, découvrir la nature de chaque piège et leur emplacement en faisant parler de manière subtil ses compagnons – qui deviendront éventuellement des adversaires. Puis, faire un rapport à son supérieur hiérarchique.

Une dizaine de kilomètres – en diamètre, de clairière. Déjà que la végétation est l’un des éléments les moins communes de la faune en ce vaste pays habité par de nombreux volcans, apercevoir une si grande étendue d’herbe au milieu de nulle part est surprenant. Même à l’apex de cette montagne où notre protagoniste et ces trois compagnons étaient perchés, aucun arbre ou rocher était visible. Ce n’était qu’un simple tapis, absent de vie animale et végétale et en outre, le point le plus important dans tout ceci, le lieu choisi est amplement spacieux. L’endroit parfait pour y débuter une civilisation. Le garçon atteint d’hétérochromie ignorait si cette œuvre de la Terre était tout au point naturel ou bien les Sunajins avaient réussi à créer cet environnement, le monter artificiellement de toute pièce à l’aide de quelconques techniques. Sans la maîtrise de l’Hanaton, cela semble impossible à première vue, mais sait-on jamais ce que leurs alliés/adversaires peuvent tout de moins dissimuler, comme ses innombrables pièges que cache ce magnifique paysage, radiant sous les rayons de la fière étoile au-dessus de leurs têtes.

S’approchant du rebord de la haute falaise, Setsuna inspecta ce qui se trouvait à quelques centaines de mètres sous ses pieds. Il vit une géante crevasse qui semblait sans fond, les obscurités donnant l’impression à cette fissure d’être une porte certaine pour trépasser vers l’autre côté. D’ailleurs, il est étrange de voir cela en cet endroit, pensa avec étonnement le Stigmate. Le boucher à l’aide d’une puissante technique d’affinité terrestre avant l’arrivée des troupes – si le plan de son comparse de missive fonctionne. En investiguant de ses prunelles bicolore le terrain, il aperçut quelques chemins, peu nombreux qu’ils soient, menant à ce champ. Des chemins au sol ? Il tiqua avant de se retourner par automatisme, vif comme la foudre, seul son œil vermillon fixant ses arrières. Ses trois compères étaient tous derrière-lui, hormis avec un changement majeur : sa vision était brouillé, l’air semblait subir une déformation. Tss, lâcha le guerrier argenté avant de plaquer ses bras face à lui.

La déferlante de vent le percuta de plein fouet. Ses pieds décrochèrent du sol, l’envoyant valser à quelques mètres plus loin. Il était à présent en pleine lévitation dans le vide, une crevasse sous ses pieds à une centaine de mètres au sol. Les chemins en bas de la montagne, pourquoi ne pas les avoir empruntés ? Ils avaient dit que le mont était la seule façon d’y accéder. En réalité, le trio avait prévu de se débarrasser de l’Épéiste Noir dès le début. Le temps sembla se ralentir pour le Yuuki alors qu’il tombait vers une mort certaine. Le Sunajin, celui qui semblait être le chef de la manigance, avança d’un pas avant de déclarer sur un sourire narquois quelque chose qui fit grincer les dents du sombre spadassin.

• Ce sera Suna, les sauveurs de cette nouvelle menace ! À bas les belliqueux !!
  
  
  
  

Alors que sa chute mortelle débutait, par réflexe, le sabreur d’élite alla chercher dans sa sacoche accroché à son bassin une longue chaine en métal, qu’il lança en direction de celui qui avait lancé la technique Fûton, c’est-à-dire l’autre Shinobi du sable. Cette action fut si rapide et prompte qu’il ne put rien faire. Ses alliés tentèrent de le rattraper alors qu’il tomba à son tour dans le vide, mais la fine-lame de la brume sanglante tira un bon coup pour le rapprocher à lui. Un peu plus fort et il lui brisera le cou, mais là n’était pas son intention. Malgré qu’il manie le vent, le Martyr ne possédait pas une technique de vol dans son répertoire. Si ce Jônin ne souhaitait mourir – d’ailleurs, son regard effrayé et pétrifié en disait long sur son état d’esprit, il devra sauver le Kirijin et lui-même en faisant ce que le Septième Épéiste ne pouvait faire. Un pari risqué que le loup solitaire entreprit… et qu’il perdit.

***

Difficilement, le second Sunajin – du nom de Mato, entrouvrit ses paupières. Il faisait noir total, il ne pouvait identifier l’endroit où il avait atterrit, ni son environnement. Il tenta de se relever, de bouger. Mais il lâcha un énorme cri. La souffrance, voilà ce qu’il ressentait. L’homme au service du pays du vent compris également qu’il était ligoté de la tête aux pieds.

• Cesse de bouger. Tes rachis dorsal et lombaire sont fracassés. Tes côtés sont également fêlés vers l’intérieur. Un faux mouvement et tu pourrais te perforer un poumon.
  
  
  
  

Pâle, son regard de charbon était planté vers la provenance de cette voix. Malgré qu’il ne voit rien, il savait pertinemment qu’il s’agissait de Yuuki Setsuna – qui semblait en pleine forme si l’on se fiait à sa voix. Peu après cette déclaration, un flash lumineux éclaira les alentours : le Lutin Sombre utilisa le pouvoir de son sabre Genesis pour créer du chakra, qui agissait comme lumière dans le cas présent. Et en effet, il ne semblait pas trop endommagé par la chute. Le souffle court, le Sunajin réussit néanmoins de cracher quelques mots à peine audible.

• … Comment se fait-il que tu n’as rien ?
  
  
  
  

• Je t’aie utilisé comme outil pour ralentir notre chute. Étant un manipulateur du vent, je m’attendais à ce que tu saches voler… Mais tu es tombé inconscient dans la chute dans laquelle je t’ais entraîné de force. À l’aide de ton corps, je me suis propulsé vers une paroi de cette géante fissure. Cependant, ces murs de pierre sont glissants. J’ai chuté à mon tour, mais elle a été moins rude que la tienne. Tu es miraculeux, Shinobi du sable. Si je ne t’aurais pas castré dans l’une de ces parois lors de notre envol pour nous ralentir, tu serais à présent mort.
  
  
  
  

• … Il y a une raison pour m’avoir sauvé la vie ?
  
  
  
  

Plantant son sabre d’adamantin dans le sol, le regard de jade et de braise de notre glauque héros scintilla dans la pénombre. Au final, cet homme comprenait que le Yuuki ne l'avait pas épargné de la mort par simple bonne foi. Sa même voix monotone retentit dans les tympans de sa victime.

• Les renforts. Dis-moi tout.
  
  
  
  

• Une unité de cinq hommes… Ni plus, ni moins. Tous membres du Kakumeigun. Ce sont tous des hommes de niveau Chûnin minimum. Chaque membre de ce groupe représente un clan majeur du village du sable : Ketsueki, Akuzu, Kawaguchi, Saibogu et Yamada. Ils sont en quelque sorte une équipe d’élite, bien qu’elle ne symbolise aucunement notre patrie. Mis à part la représentation de cinq des six clans de Suna, ce groupe n’a rien de spécial, quoique l’un d’eux soit le senseur attitré de l’équipe. Ce sont tous des hommes qui priorisent le combat au Ninjutsu en général.
  
  

• … Je vois. Si tu avais fait part de ces informations plus tôt, je t’aurais épargné d’une douleur supplémentaire à tolérer.
  
  

Suite à une réponse négative suivant la demande autoritaire du Martyr, ce dernier n’éprouvait pas le besoin de justifier sa demande, ni de convaincre son nouvel ennemi. Non, il préférait tout de moins la méthode directe, rapide et efficace. Son sabre d’adamantin toujours planté dans le sol tel il le serait s’il reposerait dans un piédestal, toujours alimenté par une moindre réserve de chakra pour maintenir la luminosité qu’il produisait via sa capacité, le Yuuki s’approcha lentement du blessé. Il gisait à ses pieds, quelque part entre la vie et la mort. Pour arriver à lui faire sortir des informations, Setsuna n’eut même pas besoin d’avoir recours aux grands moyens. Bien sûr, il a utilisé la torture… Disons qu’il a profité du corps extrêmement éclopé du Sunajin au lieu de faire lui-même le sale boulot. L’effleurer lui faisait un de ses sales effets de douleur, alors frapper avec peu de force n’importe quel membre de son corps – spécialement les côtes ou l’épine dorsale, est certainement la pire des supplices que le sombre spadassin peut lui faire subir.

Les renseignements assimilés et ancrés dans son cortex, alors qu’il réfléchissait à un plan pour détourner les desseins du village du sable, le jouvenceau se dirigea vers l’une des parois rocheuses de la crevasse et l’observa. La surface semblait être assez loin, cinq cents mètres environ. Normalement, pour un quelconque Shinobi sachant appliquer son chakra sous la plante de ses pieds pour marcher à la verticale, ce ne serait pas un problème. Or, justement, il y avait un hic. Et le pauvre souffre-douleur décida de reprendre la parole pour expliquer ce que savait déjà notre héros.

• Personne ne peut escalader ces murs. Remu a apposée des sceaux qui absorbent le chakra au fur et à mesure qu’un individu les touches. Quiconque faiblirait et perdrait le contrôle à mi-chemin avant de s’écraser telle une masse sur le sol.
  
  

En effet, affirma la chimère pour lui-même alors que le Jônin du sable cracha le fluide sanguin qui s’était accumulé dans son œsophage. Lorsqu’il avait touché aux parois dans sa chute, à deux reprises, il avait ressenti quelque chose d’anormal. Le trio du sable et de la feuille avaient bien prévu leur coup. Néanmoins, comme tout plan aux allures parfaites, il y a toujours une erreur de calcul. Reprenant son sabre et le rangeant dans son fourreau, le mouvement créant un tintement lors du choc entre les deux étuis, il prit le martyr et l’attacha fermement, à l’aide de la même chaîne avec laquelle il l’a emporté dans sa chute, à son dos. Ce dernier ne cessait de se plaindre de ses énièmes fractures et de son état. Avec un poids supplémentaire, ce sera plus difficile, spécula la fine-lame de Kiri. Enfin, ce n’est pas comme si c’était la pire des épreuves auxquelles il fait face aujourd’hui. Il a fait bien pire étant bambin, là-bas…

• Attend, qu’est-ce que tu vas –
  
  

Effectuant un majestueux bond vers l’une des immenses murailles rocheuses, ses poings percutèrent de plein fouet le roc pour s’y enfoncer profondément. Car si nul ne peut s’en sortir grâce à du Ninjutsu – à moins de savoir voler, ce qui n’était point le cas pour nos deux personnages du moment, il ne reste plus à notre héros qu’à tout miser sur ses prouesses physiologiques au-delà des limites humaines. Cinquante, la centaine, cent-cinquante et ainsi de suite. La lumière du jour se faisait plus puissante à chaque minute qui passait. Ses mains, à force d’éclater la roche, lui faisait atrocement mal. Depuis peu, son chakra avait atteint le niveau du néant. Mais il n’avait pas le temps pour cela. Car pour poursuivre la mission, il devait sortir le plus vite possible de ce merdier.

***

Trois jours plus tard. Proche de la frontière entre le pays de la terre et Tori no Kuni, alias le pays des oiseaux dite dans la langue commune. Un parcours achevé sans le moindre instant de répit. Après tout, il n’y avait pas de temps pour cela. Le terrain n’était rien d’autre qu’un plateau de roche, absent de végétation. Au milieu de cette plaine rocailleuse, cinq Sunajins faisaient face à un sabreur d’élite, et l’un de leur compère apposé sur son dos, proche de la mort. N’ayant reçu aucun soin depuis soixante-douze heures, ses chances de survie à ce rythme sont proche du rien.

• Qui es-tu, Shinobi ? Que fais-tu avec l’un de nos camarades ?
  
  

Mise en marche du plan. Mission engagée.

• Je me nomme Yuuki Setsuna, Épéiste de la Brume. Ces simples mots réussirent à créer un effet de surprise et de méfiance chez ses opposants. À présent, ils savaient qu’ils ne faisaient pas affaire avec n’importe quel quidam. Tout comme Suna et Konoha, Kiri a décidé de se mêler de cette peine que fait face Tsuchi no Kuni. Or, il semblerait que vos semblables ont décidés de nous contrarier dans notre mission, qui est la même que la vôtre. Son timbre monotone chuta lourdement, stipulant désormais un ton des plus sombres qui soit. Si jamais la construction du village caché des roches est un succès dans les conditions actuelles, vous pouvez être certain que la Démence de la Brume Sanglante s’abattra sur les responsables.
  

Utiliser son tout nouveau titre pour représenter le village entier, voilà probablement une première pour quiconque. Un Épéiste, à l’extérieur, est vu comme un représentant de Kiri. Si l’un d’eux déclare la guerre ouvertement à une nation, les chances que cela se produise sont en réalité très énormes. Déposant le corps inconscient de sa victime sur le sol – ne pouvant supporter pendant trois jours la haute douleur qu’il encaissait, et reculant de quelques pas, un lourd silence pesa dans l’atmosphère. Le silence est d’or, mais celui qui le rompt est un chasseur de trésor.

• Soit vous vous retirez de ce pays pour sauver votre compatriote, soit vous restez. Votre décision, si elle est la mauvaise, marquera le prélude d’une guerre entre le Vent et l’Eau.