Meeting up [Yukino]

Les journées sont longues, très longues. Le temps ne passe pas particulièrement rapide et les sources de plaisir sont quasi-inexistantes sur cette île. La seule chose à laquelle je peux m'en remettre, c'est l'entraînement. Mais à force de ravager des mannequins six jour sur sept et ce sans jamais prendre de pause, on fini par se lasser. D'ailleurs, malgré mes multiples demandes, je ne me suis jamais vu octroyer un senseï ce qui aurait été le cheminement normal pour un ninja de mon âge. Rien n'est normal sur cette île. J'en viens même à me demander si notre cause est noble. J'ai été endoctriné toute ma jeunesse à croire aux idéaux de Makka. Cependant, au vu du nombre de personne qui s'oppose à notre cause, je dois bien avouer parfois tout remettre en question. Ce qui me fait continuer d'y croire, c'est la haine que porte les villages ninjas face au clan des Gogyou. Si ils avaient acceptés que nous venions nous installer dans leurs villages il y a quelques années de cela, rien de grave ne serait arrivé. Mais non, ils voulaient nous exclure et l'impératrice de flamme a réussi à semer la terreur dans le monde shinobi.

La seule chose dont je pouvais être persuadé sur cette île, c'est qu'il ne ferait jamais froid. Le sol était constamment chaud, voir presque brulant. On finissait bien vite par s'y habitué, mais bien souvent, les nouveaux venus avaient du mals. Ils se faisaient rares ses temps-ci, peut-être devenions-nous moins populaire ou était-ce tout simplement par mesure de sécurité? Couché seul dans le sable, je rêvai à une embarcation qui emmènerait une tonne d'enfants de mon âge avec lesquels je pourrais jouer sur l'île. Malheureusement, je savais bien que ça n'arriverait jamais. La chaleur réconfortante me berça directement vers les bras de Morphée. Une sensation de bien-être vivifiante entourait tout mon corps. Même si la vie était monotone, j'étais en sécurité, situation qui ne serait pas d'actualité sur le grand continent. À mon réveil, je crus voir un bateau s'amarrer sur la côte. Étonnant, mais les illusions était nombreuses sur cette île, par la chaleur et parfois même par un partisan qui s'entraînait.

Malgré tout, après m'être frotté les yeux exactement neuf fois, le bateau était toujours là et semblait bien réel. Sur le pont, je vis une petite fille qui devait avoir au maximum un an de plus que moi débarquer. Sa démarche était fini et élancée, on aurait dit un ange. Allait-elle vouloir être mon ami? Je n'étais pas un expert dans la notion d'amitié, les maigres connaissances de mon âge que j'avais étaient soit mortes soit dans les villages ninjas. Je me levai donc et couru jusqu'au bateau. La petite fille était clairement désorienté par la situation. Il valait mieux que je fasse sa connaissance tout de suite avant qu'elle ne se dirige vers un autre endroit. Je ne me faisais pas trop d'espoirs, elle n'était peut-être que de passage...

— Salut! Je ne t'ai jamais vu dans le coin. Je suis Gogyou Seiichi, j'habite ici depuis quelques années déjà. Tu dois être bien désorientée devant ces nouveaux paysages...

Je la regardai droit dans les yeux, en espérant qu'elle me réponde qu'elle venait s'installer définitivement parmi nous. Je voyais en elle une future amie, une confidente, un personne à qui je peux confier mes tristesses et mes joies. Une personne avec qui je pourrai partageai les plaisirs et les malheurs de ma vie! Une personne qui me comprendra.

« Vous savez, c'est vraiment dur d'être souvent rejetée... Beaucoup de gens deviennent méchant et veulent faire des choses horribles. Moi je suis persuadée qu'au fond, vous vouliez mon bien, et je vous en remercie. Adieu maman, adieu papa. »

La maison était dévastée, des débris de partout et les murs tenaient malgré eux encore debout. Mes parents avaient toujours les yeux grands ouverts devant la clé d'or que j'avais utilisé. Croyaient-ils vraiment que j'étais inutile et que je ne pouvais maîtriser l'art de notre famille ? Non, c'est impossible, des parents ne peuvent être aussi méchants et cruels. Ils sont là pour nous rassurer, nous faire rêver et croire aux contes de fées. Je n'ai pas eu cette éducation, je n'ai pas eu de notions apprises dans ma simplette petite vie. Je ne suis malheureusement qu'une simple petite enfant dans un monde dangereux et cruel. Je n'ai jamais parlé à quelqu'un d'autres que mes parents et encore, pour le peu qu'ils m'adressèrent la parole depuis que je ne réussi pas la cérémonie des démons. Pourquoi avais-je échoué ? Peut-être étais-je un petit peu trop faible ? Bien souvent Pisces m'a répété que cela n'est pas une question de puissance, mais de volontés. Moi ma volonté était et est toujours de vouloir me faire des amis et les aider, jusqu'au bout.

Je ne sais pas réellement ce qu'est cela, peut-être une chose abstraite ? Mon père me répétait encore et encore que l'amitié n'était qu'une chose futile et qui pouvait conduire à la faiblesse. Pourtant les esprits des clés eux me disaient tout le contraire. Ils prétendent que l'amitié est un trésor inestimable, que s'est une sorte d'émotion puissante, forte et incroyable. Elle nous aide à combattre, à ne pas fuir, à ne pas abandonner et de toujours se relever. Cette définition me plaisait tellement que j'y crois, oui bien sûr de tout mon cœur je le pense. Il m'a aussi parlé de « l'amour » qui est un autre sentiment peut-être bien plus puissant que l'amitié mais qui peut aussi devenir un fardeau. L'amour d'après ce que j'ai compris c'est quand on adore quelqu'un tellement fort qu'on ne veut plus la laisser partir, qu'on veut toujours être à ses côtés et que quand elle est blessée ou que l'on menace celle-ci, notre force se décuple au centuple pour donner des ailes.

Un beau jour que j'errais encore sur des routes qui m'étaient encore et toujours inconnues un vieil homme vint m'adresser la parole me demandant qu'est-ce que je pouvais bien faire ici et pourquoi j'étais seule. Je lui expliqua que j'étais parti de ma maison car je voulais découvrir le monde et que mes parents ne voulaient plus de moi en quelque sorte. Je lui expliqua aussi comment je réussie les sauver, il fut d'ailleurs très étonné. Il me posa diverses questions dont je me ne rappelles plus mais cela devait être sans importance. Enfin il me parla d'une famille, une très grande famille appelé les « Partisans », que là-bas toutes ces personnes étaient des gens exclues et maltraités eux aussi par les villages. Je savais moi que les ninjas qui avaient attaqués ma famille provenaient de Kumo. Il expliqua aussi que ces gens étaient sur une île rien qu'à eux où il faisait chaud en permanence et que l'on s'y plaisait tout le temps. Cela avait l'air tellement bien que je n'hésita pas du tout pour dire que je voulais y aller.

Me retrouvant sur un bateau pour je ne sais quels nouveaux horizons j'admirais la mer avec une bouche grande ouverte. Les mouettes volaient au-dessus de l'eau bleu et le soleil brillait. Quelques brises légères venaient secouer mes cheveux, ce moment était parfait, unique. Je voulais le partager avec quelqu'un, alors automatiquement je me retourna, mais il n'y avait personne, il n'y avait jamais eu personne.. Un léger soupire et le paysage redevint banal et plus du tout magnifique, c'était de l'eau, avec du soleil, plus l'horizon de cristal surplombé par la lumière réchauffante encore des rêves doux rêves brisés. Néanmoins au loin commençait à se distinguer l'île, cela me réveilla complètement en espérant trouver pleins d'enfants avec qui m'amuser et faire connaissance, une nouvelle vie m'attendait, peut-être.

Enfin les pieds sur le sol, la première chose que je pu distinguer et que celui-ci était bouillant et que c'était assez dangereux.. En regardant tout autour de moi l'air perdue je contemplais l'île, belle comme une perle de l'océan. Mes clés scintillaient et enchaînaient les « gling » car je me remuais, celles-ci étant accrochées à ma ceinture, de mon côté droit. Les autres passagers eux passèrent directement comme-ci chacun connaissaient l'île depuis des générations me laissant perdue seule. En fait, après une toute petite minute un garçon apparut. Des cheveux bleus et un peu près de ma taille, celui-ci remarqua aussitôt que j'étais nouvelle ici. J'étais un peu gênée que quelqu'un viennent me parler, c'était sûrement la première grande discussion de ma vie alors je regardais par terre l'air gênée car je ne savais pas trop quoi faire...

« Bon..Bonjour ! Enchantée de faire ta connaissance... Je.. m'appelle Yukino ! Et.. enfin... oui.. je suis nouvelle. Je ne connais rien d'ici mais je ne vois que des adultes, tu es la première personne de mon âge que je vois depuis mes trois minutes passées sur l'île... J.. Enfin.. J'espère qu'on va bien s'entendre ! »

Au final je redressa la tête juste à la fin de ma phrase pour lui sourire. C'était une nouvelle vie que je commençais, une nouvelle vie remplie de bonnes choses, j'en suis persuadée !

Quuuuuuoi? Une personne sympathique sur l'île de cendre. Ça relève presque du domaine de l'irréel. Depuis mon arrivée sur l'île, le nombre de personne sympathique se comptent sur le doigt de... zéro mains! Certains ont été un tant soit peu compréhensible à mon égard vu notre appartenance au même clan, mais ça s'est limité à des banalités de premier rang. Sur cette île, c'est chacun pour soit. Enfin, ça l'était jusqu'à maintenant. Maintenant que cette petite fille est débarquée, j'aurai enfin une partenaire d'entraînement, de jeu et peut-être même d'équipe! Beaucoup de vieux espoirs venaient de rejaillir de tous les recoins de mon cerveau. Qu'est ce que j'allais faire maintenant? Rester là, bêtement, à admirer ses traits? Non, il fallait bien que quelqu'un la fasse visiter et ce quelqu'un s'était moi! Cependant, une chose me titillait encore sur cette fille, elle disait s'appeler Yukino. Normalement, les gens ont un prénom et un nom. Dans son cas, elle n'avait qu'un prénom, elle devait surement vouloir cacher son nom qui relevait surement d'une appartenance à un clan maudit ou quelque chose du genre. J'en savais pas mal sur cette situation. Les quelques fois où j'avais foulé le continent des villages, je devais toujours cacher mon nom et inventé un truc bidon, à force, c'était devenu une habitude.

— Yukino... Yukino quoi? Ne t'inquiète pas, ici tu n'as pas besoin de cacher ton nom de famille, j'ai moi-même encore un peu de difficulté à prononcer complètement mon nom!

J'espérais ne pas avoir soulever une corde sensible. Je n'avais pas pensé que certaines personnes cachaient leur nom pour oublier un ou des événements de leur passé. D'ailleurs, s'il y a bien quelqu'un qui ne veut pas parler de son passé, c'est bien moi. Cette simple phrase passant dans mon esprit étant extrêmement douloureuse, vaut mieux poursuivre la conversation avec quelque chose de plus léger. Quoi de mieux pour détendre l'atmosphère sur les différentes installations de l'île? Bon, ça ne sera pas bien long, mais il y a certains coins qui méritent vraiment d'être explorés. Avant même qu'elle n'est le temps de répondre à ma question, j'attrapai sa main d'un vif mouvement pour ensuite me diriger d'un pas rapide vers les volcans. J'allais commencer par les sources chaudes, l'endroit parfait pour venir relaxer après un entraînement.

— Viens! Je vais te montrer que nous aussi on en a des trucs marrants. Des volcans aux terrains d'entraînement en passant par le Quartier Général, tu vas être servis!

Mon excitation était palpable à mon seul regard. Mes yeux étaient emplis d'une lueur vivifiante, d'un bonheur que je n'avais pas vécu depuis bien des années. Est-ce que la blondinette était aussi heureuse que moi? Étant donné que Yukino venait juste d'arriver, du grand continent, elle allait vivre un choc face à plusieurs aspects importants de sa vie. Dans tous les cas, je serai là pour l'épauler, elle, ma seule amie depuis des lustres.

Un gogyou avait-il dit ? J'en ai déjà entendu parler dans les livres d'histoire. Ils ont été chassés de tous les villages car on ne les aimait pas et qu'une grande personne avait instaurée une peur la plus totale, Makka je crois mais je ne suis pas sûre. Si cette dame a fait cela c'est peut-être pour de très bonnes raisons, qui plus est on ne chasse pas les gens comme cela des villages. Où vont-ils habiter après ? Le vieil homme m'a dit que les Partisans est un lieu essentiellement peuplé des Gogyou qui ont suivit Makka vu qu'ils avaient été chassées comme elle. Donc certainement elle serrait celle qui dirige l'île ? Je me demande bien comment elle peut être dans la vie de tous les jours et à quoi elle peut ressembler ! Mais si s'est la chef, je ne peux moi, une simple arrivante allez à sa rencontre je veux dire que je suis bien trop faible pour enfin voilà petite mais un peu intelligente je pense ! Ceci étant dit pour l'instant j'ai une gentille personne qui est venue me parler de lui-même, Seiichi de son nom, d'ailleurs il me demanda quel était mon nom de famille...

« Mon nom de..famille ? C'est St.... »

Pas le temps de finir ma phrase que le garçon attrape ma main pour m'emmener visiter. Cette situation était un petit gênante, non pas que cela m'intimidait le regard des autres, mais je n'avais jamais pris la main d'un garçon auparavant, ou j'avais touchée la main de quelqu'un tout court... Du coup mon visage devint tout rouge et je sais pas trop pourquoi... C'est bizarre car je ressemblais à une tomate sans trop savoir pourquoi j'étais comme ça. Tout en courant je regardais le garçon qui me tenait la main et qui était devant moi, c'est peut-être ça un ami ? En plus il est beau comme garçon, puis il est de mon âge alors je peux encore mieux m'entendre avec lui ! On a peut-être les mêmes centres d'intérêt enfin quoi que, moi j'en ai pas beaucoup voir pas du tout. Tout ce temps que j'ai passé dans le grenier, je lisais tous les vieux grimoire que me famille possédait.. Cela me fait penser que j'en ai mis pleins sous sceau pour les emporter avec moi.

Au final, je souriais bêtement tout en courant car pour la première fois, j'étais heureuse. Au fil du chemin, un caillou vint s'interposer entre moi et se bonheur, me faisant largement trébuchée et donc, un gros pouf sur le sol. Entre temps j'avais eu le temps de lâcher la main de Seiichi pour ne pas l'entraîner dans ma chute. La tête face au sol bouillonnant je me releva aussitôt en criant. Ma tête était toute rouge et ça brûlait horriblement. Sûrement des brûlures minimes mais ça faisait super mal ! Puis même, le contact de ma tête contre le sol fut assez violent alors bon... Pour une première impression donnée aux gens de l'île et Seiichi, je passe maintenant pour la fille qui tombe par terre et se cogne tout le temps. En gros la fille maladroite, c'est mal partis... Je regarda Seiichi l'air un peu embarrassé ne savant pas trop quoi faire..

« Pa..pardon je ne suis pas très habile, je crois... »

Baissant un peu la tête je regarda autour de moi pour contempler le paysage. De la vapeur de partout, un peu de lave et un ciel bleu tout en haut. Il me fut très peu de temps pour ouvrir grand la bouche d'admiration devant tout ça. Mes yeux brillaient d'une couleur bleu unique grâce à toute cette lumière et peut-être grâce à Seiichi, mon ami ! Je le regarda une nouvelle fois pour finir ce qu'il avait interrompu.

« Je m'appelle Strauss Yukino. En fait je m'appelle juste Yukino maintenant car j'ai été reniée de ma famille car je ne possédais pas le pouvoir qu'ils attendaient de moi. Au final ils m'ont ignorés pendant des années et un jour on s'est fait attaqués et je les ai sauvé grâce à mes clés, depuis je suis partis toute seule... Enfin c'est du passé je suppose.. »

Un petit air mélancolique vint se placer sur mon visage, un sourire triste mais cela nous importait peu, le destin me faisait face maintenant.

Mon timing n'était pas parfait, vraiment pas parfait. À peine avais-je attrapé sa main qu'elle avait commencé à me parler. Si j'avais attendu, ne serait-ce qu'une petite seconde de plus, j'aurais pu connaître son nom de famille et la raison pour laquelle elle ne le mentionnait pas. Mais bon, ce n'était pas trop grave non plus, Yukino n'aurait qu'à m'en dire d'avantage une fois arrivés à destination. L'endroit que j'allais lui faire visiter était magnifique, j'espérais qu'elle l'aime autant que moi. C'était un peu mon petit chez moi, peu de gens se promenaient par la, préférant continuer à s'entraîner ou à écrire des livres d'insultes envers les villages ninjas. Même s'il faut combattre, nous devons aussi prendre le temps de vivre car après tout, que vaut la vie si il n'y a rien de plaisant qui la parsème.

Alors que nous venions de franchir presque la totalité de la distance et que les jets de vapeur se manifestaient dans le ciel, ma jolie comparse accrocha son pied dans une roche et tomba à la renverse. Heureusement, elle lacha ma main juste au bon moment pour que je ne la suive pas dans sa trébuche. Étrangement, Yukino s'excusa pour cette petite maladresse qui ne me dérangeait pas du tout. Son visage était complètement rouge, signe d'une gêne grandissante.

— Oh, ne t'en fais pas, ce n'est pas grave du tout. Si je devais te raconter le nombre de fois que je suis tombé à cause des cailloux de cette île, nous serions encore là après le coucher du soleil!

Je lui tendis alors ma main pour l'aider à se relever, c'était la moindre des choses. Je l'aidai à se relever en lui tendant la main de nouveau et nous continuèrent à nous diriger vers les sources chaudes d'un pas plus lent et plus propice à la discussion. La jeune fille aux cheveux blonds me mentionna alors son nom de famille et m'expliqua d'où il venait et pourquoi elle ne l'utilisait plus.

— Je te comprends, ici on est à peu près tout dans la même situation. Nous avons tous été reniés au moins une fois par notre entourage, pas à cause de nos actions, mais à cause de notre existence, parce que nous ne sommes pas nés comme les autres le veulent. C'est d'ailleurs cette différence qui fait notre unité, ici, personne ne te jugera pour ce que tu es, crois moi.

Je trempai alors mon doigt dans la source chaude, je ne comptais pas m'y aventurer pour l'instant car il restait beaucoup à lui faire visiter. Oh, j'oubliais, il fallait bien que je lui explique quel était ce lieu.

— Comme tu peux le constater, ici, c'est un lieu un peu spécial né d'une relation entre les volcans et les bassins d'eau. C'est l'un des endroits les plus chaud de l'île, il n'y a pas beaucoup de personnes qui s'aventurent ici, c'est dommage car tout est si beau!

Je marchai ensuite entre les bassins d'eau pour pauser mes mains sur les parois. Je les retirai aussitôt vu la chaleur du magma qui se trouvait à l'intérieur de ce tas de rocailles. Il était maintenant venu le temps de nous diriger vers les terrains d'entraînement puis vers le quartier général. Je ne comptai pas tout lui montrer aujourd'hui car ça deviendrait un peu redondant.

— On va maintenant se diriger vers les terrains d'entraînement, n'hésite pas si tu as des questions!

Sans lui tenir la main pour cette fois, je pris la direction des terrains qui se trouvaient à une courte distance de notre position actuelle. Un gros sourire s'affichait sur mon visage, j'étais heureux de cette nouvelle relation qui avait quelque chose de si... humain!

La douleur peut se manifester sous différentes formes. Ça peut être un petit pincement, une légère irritation, une douleur lancinante, une douleur que l’on supporte tous les jours. Et il y a le genre de douleur que l’on ne peut pas ignorer. Une douleur si grande, qu’elle bloque tout le reste. Et fait disparaître le reste du monde ! Jusqu’à ce que la seule chose à laquelle on pense, c’est à quel point on souffre ! La façon dont on gère notre douleur dépend de nous. La douleur... On l’anesthésie, on la surmonte, on l’étreint, on l’ignore... Et pour certains d’entre nous, la meilleure façon de gérer la douleur, c’est de foncer tête baissée. La douleur... Vous devez arriver à la surmonter. Espérer qu’elle disparaisse d’elle-même, espérer que la blessure qui la cause se referme.

Il n’y a pas de solutions, pas de remèdes miracle. Vous devez respirer à fond et attendre qu’elle s’estompe. La plupart du temps, on peut gérer la douleur. Mais parfois, la douleur s’abat sur vous quand vous vous y attendez le moins. Elle vous attaque en traître et ne vous lâche pas ! La douleur... Vous devez juste continuer à vous battre parce que de toute façon vous ne pouvez pas l’éviter. Et la vie en fournit toujours plus ! Et des fois, des personnes viennent vous aider et illuminer votre journée, comme Seiichi ! Je trouve cela assez étrange, d'habitude tout le monde m'en voulait et ne m'aimait pas.. Il faut dire que les seules personnes que je côtoyais tout le temps auparavant n'était que mes deux parents.

« Mais mais mais mais ! Il n'y a pas d'autres enfants ici ? »

Je continuais à le suivre en essayant de ne pas retomber. Je contemplais le paysage qui s'offrait à moi, une cohabitation parfaite comme il le disait si bien. De la vapeur un peu partout, une chaleur extrêmement présente et pourtant... Toutes ces choses jolies compensaient largement laissant apparaître que pour ma personne les traits magnifiques de la lave ou de l'eau. En fait, à force de regarder et d'admirer tout cela Seiichi prit de l'avance et je dû courir pour le rattraper. Heureusement pour moi je ne retomba pas, et si cela c'était produit je serais allez me cacher six-pieds sous terre. En arrivant à côté de Seiichi je pris sa main de moi-même comme ça je le suivrai comme il faut sans perdre du temps !

J'entendais déjà la musique dans ma tête, comme-ci tout était parfait alors je chantonnais aussi. Je tenais toujours la main de mon guide, tout en fermant les yeux je continuais de suivre ses pas en me balançant légèrement de droite à gauche, guider par Seiichi et les sons aux alentours. En les rouvrant la chose que je pu voir fut fantastique, fabuleuse et tellement belle.. Un arc-en-ciel surplombait tout le ciel, me laissant ouvrir la bouche en grand, lâcher la main de Seiichi et avancer de quelques pas devant moi. C'est vrai, je ne suis qu'une petite enfant mais, les choses belles de la vie, il faut prendre le temps de les admirer car sinon elles disparaissent au loin, sans jamais revenir. Je me retourna, comme une habitude mécanique pour voir si quelqu'un était avec moi, normalement il n'y aurait eu personne, pourtant il était, lui.

« Dis Seiichi ? Même si je suis un peu maladroite et un peu bête, tu veux bien devenir mon ami ? »

D'autres enfants? En fait, nous étions deux. Je n'avais jamais rencontré une personne de moins de quinze ou seize ans sur l'île. La situation était assez triste car je n'avais jamais pu jouer ou du moins entretenir une relation normal avec une personne de mon âge. Pendant les dernières années, j'avais côtoyé des personnes beaucoup plus vieilles que moi qui ne m'accordaient qu'une maigre attention. Ce n'est pas ce qu'il faut pour un gamin et je l'ai toujours su. Cependant, puisque l'on me traite en adulte, j'ai fini par penser en adulte ce qui est devenu l'un de mes atouts majeures durant mes missions. Les gens résidant dans les villages ninjas et ailleurs sur le grand continent se sont toujours adressés à moi comme un garçon de dix ans. Puisque mon mental dépasse largement cette âge, j'ai toujours réussi à joueur dans leur dos pour tirer profit de la situation. Par exemple, quand une vieille dame vous demande de l'attendre dans son salon, elle s'attend logiquement a ce que vous l'attendiez dans son salon. Eh bien moi, j'en profite pour voler les objets de valeurs pour m'offrir des repas au restaurant. C'est ça ma vie, je ne peux pas dire que je l'affectionne particulièrement, mais Yukino vient y ajouter une petite touche dorée que j'apprécie énormément.

— Non je ne crois pas qu'il y est d'autres enfants sur cette île... En tous cas, je n'en ai jamais rencontré et ça fait assez longtemps que je suis ici. Disons que j'en suis certain à 99,9%!

Les terrains d'entraînements approchaient. Ce n'était certainement pas l'endroit le plus palpitant de l'île, mais elle devait savoir leur emplacement pour pouvoir s'entraîner convenablement par la suite. La doctrine des partisans prônait l'entraînement constant, un entraînement vigoureux qui permet de parer à toutes les éventualités d'attaque. Que ce soit nous qui attaquions sur un coup de tête de notre chef - ce qui est fort probable - ou que ce soit nos ennemis qui viennent jusqu'à nos côtes, chaque partisan se doit d'être prêt à combattre! Alors que nous marchions main dans la main, un arc-en-ciel se manifesta dans le magnifique ciel de l'île. Ils étaient très rares et je m’émerveillais toujours devant leur beauté!

— Wouah! Tu as vu, que c'est beau! Ça faisait longtemps que je n'en avais pas vu un.

Nous continuâmes tout de même d'avancer vers les terrains. Il y avait tant de choses - pas toutes palpitantes certes - à lui montrer! Est-ce que nous pourrions un jour nous entraîner ensemble, je l'espérai! Ma comparse aux cheveux blonds s'exclama alors pour me poser une question. C'était la première fois que l'on me questionnait à ce sujet, mais la réponse était évidente! Qui aurait pu dire non à une si belle offre?

— OUI! Pour être honnête, tu es la première à me le demander. Tu sais, comme je l'ai dis tout à l'heure, il n'y a pas d'autres enfants ici. Il n'y a que toi... et moi!

Maintenant que nous étions devant les terrains d'entraînements, je repris sa main pour nous diriger tous les deux vers les volcans. Nous allions en escalader un!

— Ça te dis d'aller escalader un volcan... entre amis!? Juste un tout petit et il n'y a pas de danger, ne t'en fais pas.

Je fixai le dit volcan qui se trouvait au nord de notre position. Il marquerait le début de notre amitié.

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