« Le concept du bonheur est un concept si indéterminé, que, malgré le désir qu'a tout homme d'arriver à être heureux, personne ne peut jamais dire en termes précis et cohérents ce que véritablement il désire et il veut. La raison en est que tous les éléments qui font partie du concept du bonheur sont dans leur ensemble empiriques, c'est-à-dire qu'ils doivent être empruntés à l'expérience; et que cependant pour l'idée du bonheur un tout absolu, un maximum de bien-être dans mon état présent et dans toute ma condition future, est nécessaire. Or il est impossible qu'un être fini, si perspicace et en même temps si puissant qu'on le suppose, se fasse un concept déterminé de ce qu'il veut ici véritablement. »
Reiko referma l'ouvrage. Ah comme elle pouvait détester et aduler en même temps ces théories d'auteurs sur chaque sujet, chaque chose qui pouvait toucher l'Homme. Dans un sens, elle ne pouvait qu'admirer le raisonnement, l'équilibre que réussissait à trouver les philosophes pour exposer leurs idées et amener une réflexion profonde de la part du lecteur, mais d"un autre côté, que la frustration était grande de n'avoir pratiquement aucune réponse claire sur les questions posées. On pouvait trouver une centaine de pistes de raisonnement qui pourrait enfin amener à la vérité, à la réponse qu'on attendait, mais sans compter les nombreuses réfutations qui suivaient chaque théorie, chaque idée qui amènerait à un fait clair et universel.
D'un geste souple, la jeune kunoïchi rangea le livre dans son sac et sorti dans un même temps, un paquet neuf de cigarettes. Il était rare de voir la blondinette avec la sulfureuse envie de se détruire la santé, elle était encore dans cette phase bien connue de la communauté du fumeur : "Ouai nan, moi tu vois, c'est que de temps en temps, en soirée, mais je ne suis pas du tout accro moi. J'arrête quand je veux." Ah oui, qu'elle est belle cette période où l'on croit encore avoir le contrôle de soi, que la moitié de ses économies ne va pas finir par y passer et qu'on croit insoucieusement que cette dite période va durer pour toujours. La jeune fille alluma donc le-dit rouleau de tabac, commençant à tirer dessus pour pouvoir sentir et apprécier les effets de la fumée venant faire doucement tourner la tête.
Assise au pied d'un arbre de la forêt kirijin, Reiko profitait du temps plutôt agréable de cette fin de journée passablement remplie. Son statut de genin ne lui permettait pas une très grande liberté d'action au sein du village, un sentiment de frustration, qui devait toucher également tous ses compères, venait progressivement grandir dans l'esprit de la kunoichi. Où est-ce qu'elle était l'action, la gu-guerre dont tout bleu rêve de participer un jour ? Actuellement, elle se déroulait surtout dans son estomac, un grognement sourd se fit entendre qui aurait pût alerter un peu près tout le village sur l'intense besoin de nourriture qui transcenda Reiko. Finit les débats philosophiques, finit les lamentations sur son statut inefficace au sein du village, Reiko rangea ses clics et ses claques et se prépara à se remettre en route en direction du village.
Mais, -parce qu'il y a toujours un mais- c'est au moment exact où la jeune fille leva son postérieur de son siège végétale qu'elle entendit un bruit distinct et marginal dans cette forêt venant de l'exact opposé du village. Son instinct (animal ? Féminin ? De survie ?), l'informa immédiatement que ce bruit n'avait pas sa place ici, même si elle n'était pas vraiment capable de le définir précisément.
"Qui est là ?" Ne pu-t-elle s'empêcher de demander. Ben ouai, y'a encore des gens qui espèrent qu'on réponde à cette question, pourquoi ce serait toujours un dangereux psychopathe qui se cacherait dans les bois à l'insu d'une jeune fille innocente hein ?
La brume se dispersait peu à peu dans la forêt du village de Kiri. Il était parfois plus facile d'y voir en pleine nuit qu'au beau milieu de l'après-midi. Le temps dans ce coin du monde shinobi différait des autres zones ce qui était l'un des atouts principaux pour la défense du village. En fait, la majorité des ninjas du coins étaient entraînés à combattre dans la brume alors qu'un visiteur n'avait aucune idée de comment se diriger dans cette espace où l'on ne voyait pas deux mètres en avant de soit. Heureusement, la température d'aujourd'hui était clémente ce qui permettait au Gogyou de bien se repérer dans la forêt. Il n'avait pas encore réussi à entrer dans le village et ne tenterait pas non plus d'agir de la sorte. C'était trop dangereux, si quelqu'un, un senseur ou autre devinait son appartenance au clan des assimilateurs élémentaires, ce serait la prison à vie et peut-être même la mort. Alors qu'il se promenait dans les bois, le jeune homme remarqua des traces de pas inhabituelles dans la terre environnante.
Ce n'était pas des pas d'humains et la bête en question n'était pas de petite taille. Intrigué, le partisan décida de suivre les pas à la course pour répondre à ses questions. Il n'avait jamais croisé de grosse bête dans ce coin de pays, des oiseaux et des petits écureuils, mais rien de bien impressionnant jusque là. Alors qu'il avançait dans la forêt, les traces devenaient de plus en plus fraîche. Ça ne faisait pas bien longtemps que la bête était passé par là. En y repensant bien, ces pas ne pouvaient être que ceux d'un ours. Leur forme et la façon dont ils étaient disposés sur la terre correspondaient parfaitement à la démarche d'un ours. Alors qu'il tournait vers la gauche en direction d'une petite clairière, le garçon put enfin voir l'animal. C'était une immense bêtes noires qui avait la gueule ouverte, prête à déguster sa proie.
La proie en question était une femme âgé d'un peu moins de vingt ans qui était entrain de lire un livre. Heureusement, elle avait remarqué que quelqu'un ou que quelque chose voulait s'en prendre à elle. L'ours avait commis l'erreur d'émettre un puissant grognement sonore qui était très évocateur. Quelque chose troublait Seiichi chez cette bête, ses yeux. Elle avait quelque chose de différent, quelque chose de pas normal. Après mur réflexion et rappel de ses notions sur les animaux qu'il lu dans un livre, il se rappela que cet ours présentait toutes les caractéristiques de la rage. Il était donc fou et en souffrait physiquement et mentalement. Dans ces cas précis, il valait mieux mettre fin à la vie de l'animal qui finirait toute façon par se faire tuer en s'en prenant à une proie trop forte pour lui. En attendant, il pourrait causer bien des ravages et il se devait donc de mettre un terme à sa vie, pour son bien et pour le bien des innocents citoyens de Kiri.
— Désoler petite bête.
C'est à ce moment précis que le partisan sortit un kunaï de sa poche et le chargea en chakra fûton. Alors que la bête sortais du buisson pour s'attaquer à la femme, il lança le couteau directement sur la tempe de l'animal ce qui eu pour effet de le mettre à mort sans la moindre souffrance. Le garçon s'exclama ensuite en direction de la kunoichi.
— Ça va?
Peut-être qu'elle aurait été capable de se défendre, mais peut-être qu'elle aurait aussi été prise de panique devant la grosseur de la bête. Ce n'est pas tout le monde qui sait quoi faire dans ce genre de situation.
