MAGNIFIQUE
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La guerre entre Konoha et Suna, ainsi que celle opposant Kiri à Kumo étaient donc déclarées et lancées. Il fallait donc maintenant passer à l’action. Le Monarque savait que tout cela promettait un périple long, mais le résultat allait valoir le détour : le changement du monde. Différents objectifs l’attendaient, mais avant tout ça il fallait faire quelque-chose d’important. C’est pourquoi l’Héros se sépara pendant quelques jours d’Anami, pour aller aux frontières d’Ame no Kuni. Bien entendu, il portait son masque blanc afin que personne ne puisse le reconnaître. En bref, il prenait les précautions habituelles, et sa longue marche se passa donc sans encombre.

Rei arriva donc à une grande cascade. Un paysage magnifique digne de Taki no Kuni, Pays de la Cascade. Rien n’avait changé depuis sa dernière visite : l’eau claire coulait naturellement entre roche brune et quelques végétaux. La pureté de ce genre de régions, voilà aussi l’une de choses que le Kyoshi voulait préserver. Et il savait très bien que les guerres provoquées par les villages shinobis allaient détruire paysages et innocents. Il fallait que cela cesse.

Le Monarque marcha sur l’eau, et traversa la cascade. Il arriva dans une crevasse sombre et banale. Une petite grotte en somme. Il n’y avait personne, aucun objet, aucun meuble mais juste l’obscurité pour accompagner le shinobi.

─ La beauté ne peut vivre que dans un havre de paix… C’est moi.

Un éclat de lumière prit d’assaut la grotte. Rei ferma les yeux, puis les rouvrit quelques instants plus tard. Il n’y avait plus de grotte, mais de grandes plaines baignées dans une lumière éblouissante. La verdure se perdait à vue d’œil et de nombreux arbres étaient aléatoirement placés dans ce paysage encore plus magnifique que la précédente cascade. Mais ce qui était encore plus beau, c’était le peuple qui y vivait.

Des pandas y vivaient, partout. De toutes les tailles, de tous les sexes, de toutes les couleurs : il y en avait des dizaines. Les deux gardes panda saluèrent l’arrivant.

─ Je vois que votre Genjutsu est toujours aussi efficace, je suis très heureux pour vous, et ravi de vous revoir.

L’un sourit, et fit un hochement de tête. L’autre se mit à marcher, suivi rapidement du Kyoshi.

Lors de cette marche au cœur de ce magnifique endroit, plusieurs pandas se retournèrent pour observer le shinobi masqué. Ce dernier repensa à l’entrée de la cascade. Les pandas, voulant vivre coupé de la guerre et du monde shinobi, avaient mis en place une puissante illusion qui, même si on pensait à passer au travers de la cascade, ne montrait qu’une simple grotte obscure. Ce Genjutsu était toujours maintenu, et les gardes échangeaient de place tour à tour. Bien entendu, une sorte de mot de passe avait été mis en place pour le retour du Monarque.

Mais garde n’était pas le seul rôle qu’il y avait au sein de cette communauté. Il y avait des pêcheurs, des éducateurs, des éleveurs… Chaque panda avait son rôle à jouer, et certains maîtrisaient les arts ninjas. C’était bien entendu le cas de leur chef, qui avait sa maison au fond de la prairie. Rei et le garde y arrivèrent au bout de quelques minutes, et y rentrèrent après s’être présentés.

A l’intérieur, deux autres pandas servaient d’escorte à leur chef, qui était assis tout au fond derrière un rideau. Bien entendu, ce dernier était gigantesque, mais Rei ne voyait que son ombre au loin. Il s’inclina, allant même jusqu’à s’accroupir.

─ Laissez-nous seuls.

Sur ces mots prononcés d’une voix grave, les deux pandas sortirent, laissant le chef et l’Héros seuls. Le Kyoshi retira son masque, et l’immense panda écarta ses rideaux. Les deux Changeurs se montraient l’un à l’autre.

Spoiler:

SCELLÉ
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Ils s’épièrent, s’analysèrent, se regardèrent comme s’ils ne s’étaient jamais vus. Et pourtant, voilà longtemps qu’ils se connaissaient. Pandas et humains, était-il possible de les allier ? Autrefois, la réponse aurait toujours été ferme et négative, mais les temps avaient changés. Et les personnes aussi. Et c’était pour cette alliance que Rei était revenu.

─ Si tu es revenu, c’est que l’inévitable s’est produit ?
─ Oui.

Le Monarque se releva mais laissa son masque blanc au sol. L’ « inévitable », pas vrai ? Son visage neutre ne varia pas, malgré la tristesse de ces évènements, qu’il se devait d’annoncer.

─ Konoha et Suna sont entrés en guerre. Il en va de même pour Kiri et Kumo. Taki no Kuni ne sera sûrement pas le décor de ces conflits, mais un jour viendra où vous serez en danger.

Le panda sembla se lever, mais ne fit que se remettre assis. Sa large pipe en gueule, il tira une bouffée de tabac, avant de la recracher.

─ Je ne me bats pas que pour mon peuple, mais pour la nature, les animaux et tous ceux qui aspirent à ma conviction…
─ La Paix, je sais, Heiwa. Tel est votre nom, et votre conviction.

Le maître des Pandas sembla sourire d’une façon peu commode. Un mélange de satisfaction et de désespoir se lisait dans le visage de l’animal. Rei le comprit, ce qui était normal, car tous deux aspiraient à la même chose. L’équilibre, la nature, la paix, toutes ces choses qui devraient toujours exister, mais que le monde shinobi ne cesse de gâcher.

─ Je suppose que ton plan est prêt ?
─ Oui, les quatre étapes qui mèneront à la Création sont mises au point. Je changerai le monde, et y ramènerai la Paix.

Satisfait, Heiwa se tourna et sortit un immense parchemin. En l’ouvrant, il prit une immense plume de la patte droite et y écrivit le nom du Kyoshi.

─ Et les Pandas t’accompagneront. Nous sommes les Changeurs, Rei, que la Nature veille sur nous.

Le Monarque sourit, et se mordit le pouce droit. Une fois que le sang se mit à couler, il apposa sa main. Le pacte était scellé, comme le futur changement du monde.

CHANGEUR
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Après quelques instants durant lesquels l’homme avait posé sa main sur le parchemin, le panda le reprit. Le pacte était donc bien achevé, et Rei allait pouvoir user de ces animaux pour l’aider dans les plans qui arrivaient. Il en aurait besoin, car si toute la démarche était déjà ficelée, rien n’allait être facile. Changer le monde ne pouvait être une chose simple, mais au moins grâce au Kyoshi, c’était devenu quelque-chose de possible. Pendant plusieurs secondes, le silence laissa les deux êtres se regarder tout en réfléchissant sans doute aux mêmes choses. Puis enfin, Heiwa brisa la réflexion de son interlocuteur.

─ Maintenant que le pacte est scellé, vas-tu me donner les détails de ton plan ? Car même si j’en vois une partie, je ne comprends pas très bien comment tu vas y arriver.
─ Comme vous voudrez…

Le Monarque prit le temps de réfléchir à ses mots, et commença son explication. Il avait prévu, de toute façon, que le chef des Pandas allait vouloir des précisions. Il savait donc d’avance ce qu’il pouvait dire, ou ne pas dire. Car même s’ils étaient bien cachés, les pandas n’étaient ni invisibles ni invincibles. Plusieurs minutes passèrent donc, durant lesquelles Heiwa se rendit compte de l’importance du plan de son interlocuteur. Il avait du mal à y croire, non pas parce que certaines choses lui semblaient impossibles, mais tout simplement parce que cela semblait possible. Il ne vit plus un simple homme prometteur et de bonne volonté en Rei. Il vit un vrai Changeur. L’homme qui pourrait ramener la paix.

─ Es-tu persuadé que cette étape marchera ? Pourras-tu convaincre chacun d’entre eux ?
─ Oui, je les connais sans doute mieux que vous, que ce soit Lui, Elle ou Eux.

La discussion se poursuivit encore pendant quelques temps. Certaines questions posées par l’animal eurent leurs réponses, d’autres non. Pour finir, Rei se prépara à partir, remettant alors son masque en place. Mais il lui restait une dernière chose à faire.

─ Pour le sceau dont je vous ai parlé, voulez-vous que je vous l’appose ?
─ Oui, je te fais confiance.

Le panda tendit l’une de ses imposantes pattes au Monarque, qui retroussa sa manche. Il prit donc quelques secondes pour lui apposer un sceau nommé « Zéro ». Ce dernier allait lui permettre de pouvoir apporter son aide au peuple animal si jamais il en avait besoin.

─ Remarque, je peux de toute façon pratiquer une invocation inversée. Mais passons, je te laisse, tu dois avoir des choses à faire. Bon courage, Changeur.
─ Oui, au-revoir Heiwa.

Et Kyoshi Rei partit, se préparant alors à changer le monde.