Voilà maintenant quelques jours que la guerre s’était terminée, enfin. Les choses avaient enfin repris leur cours normal. Enfin presque. Accompagné de mon senseï, j’allais quitter Konoha pour quelques temps, pour aller dans le village caché du sable. Cela se passerait prochainement. Quand, je ne sais pas vraiment. Mais dans les jours qui suivent. J’étais impatient de faire ce voyage, même si ça signifiait que j’allais être séparé de certains pour un moment. Mais bon, de ce que j’avais compris, je savais que j’allais revenir de temps en temps pour jouer le rôle du messager. C’était l’avantage d’en être un, Kenzaku n’aurait malheureusement pas cette chance. Du moins, je pense. Peut-être à quelques occasions qui sait. J’espérais pour lui, à moins que la situation ne lui dérangeait pas plus que ça.

Dans la journée qui suivit notre discussion avec le nouvel Hokage, j’ai appris que monsieur Tomate voulait me retrouver sur le troisième terrain d’entraînement de Konoha. Il voulait m’entraîner ? Ce serait mon premier entraînement avec mon senseï peut-être. Mais je dis bien peut-être. Bien que je ne vois pas pourquoi je devrais aller là-bas particulièrement. On ne sait jamais, c’était peut-être pour me faire une farce qui sait. Oui il en serait capable de me faire de faux espoirs, tant il voulait juste me dire un truc important ou non. Je serai déçu si c’était le cas, et je commencerais à croire que j’ai une mauvaise influence sur lui. Eh oui, il se peut qu’à force de me fréquenter, il soit amené à me faire des blagues pas gentilles. Enfin, je verrai bien une fois arrivé.

Et vous devinerez jamais quoi. J’étais déjà en retard, étonnant non venant de ma part ? Vive l’ironie. En plus ce coup-ci, je n’avais aucune excuse. Rien ne m’avait distrait en chemin, je ne m’étais pas perdu, je ne me suis pas fait attaquer par un chien sauvage, on ne m’a pas retenu. Non, je traînais. Mais c’est parce que je suis intelligent, car si je me fatiguais maintenant, je ne pourrais pas m’entraîner dans l’éventualité où monsieur Tomate m’attend bel et bien pour ça. Et si ce n’est pas pour ça, il devra m’attendre et ça lui apprendra de me faire de faux espoirs. Oui, j’ai pensé à tout, comme d’hab. Je suis vraiment trop fort.

J’étais en approche, l’entrée des terrains d’entraînement était devant moi. Environ quinze minutes de retard, ça va je progresse, vous ne trouvez pas ? Moi si, et j’en suis fier. J’y rentrai, cherchant le terrain numéro trois. C’était très vaste. A vrai dire, je n’y mettais que très rarement les pieds. Il faut dire que j’avoue que je néglige mes entraînements personnels, ou alors que je sors du village pour ce faire. Sans m’éloigner, juste dans la forêt. C’est bien aussi ça. Et puis j’y étais, je cherchais le Sarutobi, mais je ne le vis pas dans l’immédiat. Ce terrain était aménagé par quelques arbres un peu de partout, et cela me gênait pour observer l’ensemble de celui-ci. Et puis je le vis. Réaction immédiate.


- Monsieur Tomate je suis là !!


Puis je courrais en sa direction, moi qui ne devais pas m’épuiser. C’était moi tout craché ça, étant quelqu’un d’assez expressif et hyperactif, je ne pouvais pas rester au ralenti trop longtemps. Je le regardais, afin de lui parler ensuite.


- Alors, alors ? Pourquoi m’avez-vous fait venir ici ?


J’allais être fixé.

Lorsqu’il me vit, le Sarutobi ne put s’empêcher de rire et de m’applaudir. Interpellé, je le regardais. Il s’était passé quoi pour qu’il m’applaudisse ? Etrange, je me demandais bien ce qu’il se passait dans sa cervelle de tomate. Attention, ceci n’est pas une insulte, je ne me le permettrais pas. N’allez pas me dire que vous connaissez le Q.I d’une tomate. Moi non plus je vous l’accorde. Mais bref, on s’en fout un petit peu beaucoup. Moi je pense qu’en fait, il était tellement content de me voir qu’il a été obligé d’applaudir, comme si j’étais son idole. Ouais, il n’y avait que ça qui tenait la route. Et le rire… Bah c’est nerveux, voila. Et pour éviter qu’il me contredise dans mes pensées, je crois que je ne vais pas lui demander. De toute façon, il ne m’avouerait sûrement pas que je suis un modèle pour lui. Ou alors, il est bourré. C’est possible ça aussi, je verrai bien dans quel état il est.

Il répondit ensuite à ma question. Et c’était bien ce que je pensais : l’entraînement. Mon sourire s’élargit aussitôt. Surtout quand j’entendis la suite, il avait eu des échos sur moi, me qualifiant de "champion". Oui je sais, je ne prends que les mots qui m’intéressent. Mais selon lui, il me manquait encore quelque chose. Ah ? Je pensais être parfait, il me déçoit. Cependant, il avait eu aussi vent de ma toute nouvelle affinité : le feu. Tss, que des fouines dans le coin, on a du me voir à l’œuvre. Ah bah oui, récemment j’ai cramé un arbre en plein dans le village, mon petit doigt me dit que ça y a contribué. Cette affinité me permettait d’apprendre une technique de monsieur Tomate : le Housenka no Jutsu. Hmm… Ce nom ne me disait rien. Il me demanda ensuite si j’étais partant. Quelle question, ce n'est pas une question à me poser ça. Lorsqu'il s'agit de quelque chose comme ça, il n'y avait pas d'hésitation qui tienne.


- Non, ce nom ne me dit rien… C’est quoi ? Et au passage, je maîtrise mal mon affinité Katon, je débute à peine à vrai dire… Mais bon, je suis partant bien sûr !


En plus il y avait plein d’arbres sur ce terrain. J’allais faire un énorme incendie, je le sentais. Cooool. Par contre, j’espérais que j’allais vite assimiler le truc. C’est presque sept heures et demie, et donc c’est bientôt l’heure du dodo. Je ne rigole pas avec ça moi, ce n’est pas bien de se coucher trop tard. Eh oui, déjà que le soleil commençait à se coucher… Mais bon, grâce à l’entraînement de ce soir, j’aurais de quoi nous allumer un bon feu pour nous faire un peu de lumière. Si ça dure, mais je le sentais. J’avais beau être doué, mais je n’apprenais pas à maîtriser une affinité du jour au lendemain… J’avais les bases on va dire. Mais avant de commencer tout cela, je me rappelais que je devais lui demander quelque chose qui m’avait intrigué dans ses paroles. Relevant la tête, je le regardais, d’un regard interrogateur.


- Dîtes monsieur Tomate, c’est quoi ce petit quelque chose qui me manque ?

Il fallait que je trouve par moi-même… C’est bien ça ? Mais… Je ne suis pas fort en devinettes moi, c’est pas juste. Bon réfléchissons… Il existait une lacune que j’avais en combat, et le but du jeu était de trouver laquelle. Hmm… Vraiment je ne voyais pas, j’étais super fort et je ne voyais vraiment pas ce qui pouvait bien me manquer. Peut-être que je ne mets pas assez de distance entre moi et mon adversaire, ouais ça doit être ça. J’ai toujours l’impression d’être à portée de main de mes ennemis, c’est une sensation très désagréable. Au prochain combat que je ferai, je mettrai encore plus de distance, monsieur Tomate sera fier de moi ! Et en plus, maintenant que j’ai trouvé, ça veut dire que j’ai fait des progrès. C’est le Sarutobi qui venait de le dire. Si je trouvais la réponse par moi-même, je ferais de gros progrès. C’est dans la poche.

Bref, il y avait plus important pour le moment. Je le vis se reculer de quelques mètres. L’heure de l’entraînement était venue, j’observais mon senseï pour bien voir ce qu’il fait. Les signes, la posture, la position des mains… Tout ça quoi. C’était très important, en particulier les signes. Mon regard scrutateur observait ses mains en particulier, malgré la distance. Il exécuta ses signes lentement, sûrement pour m’aider à tout mémoriser. Tant mieux, sinon il aurait dû recommencer cinquante fois, à ne pas en douter. Rat, Tigre, Chien, Buffle, Lièvre, Tigre. Ni plus ni moins que ça. Message reçu. Ses mains s’entrechoquèrent ensuite, laissant juste deux doigts de chaque dépasser pour se trouver près de sa bouche. Le Katon Hou… Truc était lancé.

Une dizaine de boules de feu sortirent alors de sa bouche et partirent droit devant lui. Waouh ! Moi aussi je voulais faire ça ! J’allais lui montrer de quoi j’étais capable. Je commençais à effectuer les signes. Rat, Tigre, Liè… Euh… Non. Il me fallut déjà un moment pour recommencer mes signes. Cinq ou six fois. Mes capacités en Ninjutsu n’étaient pas encore très évoluées, et il me fallait du temps pour bien tout assimiler. Le Fuinjutsu ne demandait généralement pas autant de signes compliqués, du moins de la manière que je l’utilise. Je repris donc, ne me trompant pas ce coup-ci dans l’enchaînement des signes, ni dans la posture des mains. Mimant parfaitement mon professeur… A un détail près.


- Katon Machin no Jutsu !


Bon ça va ok je n’ai pas retenu le nom. Ca arrive, c’était déjà assez compliqué de retenir tous ces signes difficiles. Un peu de fumée était sortie de ma bouche. Une fumée chaude qui m’avait légèrement réchauffé les lèvres. Pratique pour l’hiver, dans une moindre mesure cependant. Non, pas pratique qu’est-ce que je dis… C’était pas ça la technique de monsieur Tomate, là on aurait dit que je fumais déjà une clope, à dix ans. Pas juste. Il me fallait plus de renseignements sur cette technique.


- Euh… Comment ça marche ? Moi je n’ai que de la fumée…


J’étais un peu triste de ne pas l’avoir réussi du premier coup, mais il me fallait du temps pour assimiler une technique de Ninjutsu, d’autant plus quand c’est d’une affinité que je commence à peine à maîtriser…

Attentivement, j’écoutais mon senseï parler. Il était en train de m’expliquer comment on faisait pour réussir sa technique. J’avais donc tout à gagner à l’écouter avec attention. Et ses explications étaient… Spéciales. Ouais c’est le cas de le dire. Il compara les boules de feu à des glaires que je devais cracher. Mais avec ses explications, j’avais tout compris. Il savait comment me parler depuis le temps qu’on se connaît maintenant. Il fallait donc que je transforme mon chakra en Katon comme je le fais avec le Dôton, et que je le crache comme dix glaires. Il avait aussi parlé de mon fouet. C’est ma fierté cette technique, elle est redoutable. Quand il en a parlé, je me suis senti fier sur le coup qu’il en ait entendu parler. Mon fouet était plus célèbre que je ne le pensais. Bref, là n’est pas le sujet. J’étais paré pour retenter de nouvelles fois la réalisation de cette technique. Et je ne baisserais pas les bras tant que je n’arrive pas à un résultat satisfaisant, voire même parfait. En plus j’avais des glaires, c’est cool pour l’apprentissage.

Je me mettais ensuite en position, réalisant par la suite la série de mudras. Sans aucune faute, c’était enfin rentré. Maintenant, il fallait que je transforme mon chakra en feu, puis que je le recrache sous la forme de dix boules de feu. Concentration… GO ! J’éjectai alors l’attaque de ma bouche. Une petite flamme en sorti et vint s’écraser au sol avant de disparaître. Grr… Mais pourquoi ça ne marche pas ? Déjà que je voulais y arriver du premier coup pour impressionner monsieur Tomate, voila deux fois que je me rate. Bon, certes il y avait eu une progression. J’étais passé de la fumée à une petite flamme. C’est déjà bien, mais pas assez. Le Sarutobi m’avait déjà bien aidé, s’il avait d’autres conseils il m’en aurait sûrement déjà fait part. Maintenant, je devais y arriver par mes propres moyens. Soit j’y arrivais, soit je n’étais pas encore apte à apprendre cette technique. Inutile de préciser que la deuxième option ne me convenait pas du tout.

Pas de temps à perdre. Il fallait que je tente une nouvelle fois d’exécuter cette technique, et après il sera fier de son élève. J’ai envie de lui montrer de quoi je suis capable, et ce pour une raison toute particulière. Il avait demandé lui-même à monsieur Suguato que je l’accompagne de ce que j’ai compris. Il m’avait demandé une fois si je voulais. J’ai accepté. Alors le Yondaime m’a expliqué mon rôle de messager. Là, j’ai ressenti une certaine tension de monsieur Tomate lorsqu’il m’a demandé si j’étais sûr de vouloir le faire, et de bien réfléchir. Puis dans les heures qui suivent, je me suis retrouvé ici pour un entraînement. Je crois qu’il se fait du souci pour moi. Les voyages que je vais faire en solitaire doivent lui peser. C’est pour ça que je voulais lui prouver que j’avais de la ressource, et que je ne craignais personne. Mais si je ne réussissais pas cette technique, ce n’était pas gagné…

La motivation était là. Les explications étaient données. Je savais déjà tout ce qui y avait à savoir au sujet de cette technique. Alors… Je ne pouvais plus échouer. Ce que je vais faire, c’est me punir. A chaque échec, je m’auto-punirai d’un jour sans manger de glace. Voila. Donc pendant deux jours, je ne pourrais plus en manger… MOTIVATION POWAAA ! Mon regard était fixé sur un tas de roches au loin, la voila ma cible. J’étais déterminé. Les glaces, c’est toute ma vie. Mes mains exécutèrent les six signes à toute vitesse, sans aucune erreur. Me concentrant pour transformer mon chakra en feu, j’appliquais les consignes de Kenzaku, puis je lançai mon attaque.

A ma plus grande joie, les dix boules y étaient. Mais quelque chose était différent. Oui, celles de mon senseï étaient parties tout droit. Moi c’est parti dans tous les sens. Quelques unes sur des arbres, et juste une à l’endroit voulu. Oh non… On allait encore m’accuser d’un incendie, j’espère que la puissance de la technique n’y était pas. Passant ma main dans mes cheveux, un peu gêné, je me retournais vers mon senseï. Mais… Oh non ! Y en a une qui se dirigeait droit sur lui, j’allais le cramer !


- Monsieur Tomate évitez-là, faites quelque chose !!


Me sentant impuissant sur ce coup-là, je me mis à pleurer. Une fois de plus.

La technique était "réussite". Le seul problème est que je ne sais pas viser. Non vraiment pas. Du coup, une partie de mon attaque s’était retournée vers mon senseï. A la limite, pour l’arbre qui était en train de brûler, je m’en foutais. Mais c’est plutôt mon autre bêtise qui m’inquiétait… Pire que ça, je m’étais même mis à pleurer. Je voulais bien faire pourtant. Mais je n’avais pas imaginé une seule seconde que j’allais obtenir ce résultat-là. Du coup, je n’ai pas vraiment essayé de viser correctement. Voila à quoi ça mène. Ca mérite deux jours sans manger de glaces supplémentaires. Ce chiffre augmentait de plus en plus, pour me motiver. J’étais maintenant à quatre, et j’ignorais si je tiendrais cette promesse. Mais il y avait plus urgent que ça.

Désemparé, je regardais monsieur Tomate. Il fallait qu’il fasse quelque chose au plus vite, moi ce n’était plus dans mes moyens dès à présent. Je m’étais déjà écrié une fois pour qu’il l’évite, et ce n’est pas ce qu’il fit. Non à la place de ça, il utilisa une autre technique. C’était maintenant une boule de terre qui sortait de sa bouche. Appétissant… C’était parfait, avec ça il allait pouvoir détruire mon attaque en toute simplicité ! Sauf que… Je commençais à croire que lui aussi avait un gros problème de précision. Sa boule de terre était partie en direction du ciel. Là c’était la fin, j’allais flamber monsieur Tomate. Pour de bon… Et au dernier moment… La technique Dôton changea de direction pour retomber directement sur ma boule de feu. La panique avait laissé place à l’étonnement.

Tremblant encore légèrement, j’assistais à la scène. L’attaque du Sarutobi avait détruit la mienne, et ce dernier s’était reculé pour éviter de se blesser suite à cet impact. A le voir, on aurait dit que rien ne s’était passé, que mon attaque ne l’avait même pas inquiéter, ne serait-ce qu’un petit peu. Moi je vois un shuriken venir vers moi, il se peut que j’aie quelques appréhensions. Il était d’un tout autre niveau. Et puis, il avait même pris son temps pour me montrer quelque chose. Cette boule de terre… Elle avait changé de direction pour s’abattre avec précision à un point voulu. Comment était-ce possible ? Y avait un truc, ce n’est pas possible de faire ça. Enfin je crois… Mais tout d’abord, il fallait que je présente mes excuses à mon senseï.


- Dé… Désolé… Je ne voulais pas faire ça…


Des fois il faut bien l’avouer, je ne suis pas doué. Oui, moi qui dis ça, c’est un grand moment. Sortez le Champomy ! Bref. Je baissais légèrement la tête pour accompagner mes paroles dans mes excuses. Y a pas à dire, je me sentais mal de l’avoir attaqué comme ça, même s’il s’en était sorti. Je ne pense pas qu’il m’en voudra… Mais bon on ne sait jamais. Il valait mieux que je m’excuse, et je me promettais personnellement que ça ne se reproduirait plus. Et puis, mon regard se porta vers le lieu de l’impact entre nos deux attaques, puis vers le ciel. J’étais toujours perplexe sur l’étrange direction qu’a empruntée son attaque. Le Sarutobi était derrière tout ça, mais comment avait-il pu parvenir à cet exploit. J’ai beau me creuser la tête, je crois bien que c’est la première fois que je vois ça.


- Cette boule de terre… Comment avez-vous fait pour la faire bouger ? Moi aussi je peux faire ça ?


Si j’arrivais à réaliser cet exploit moi aussi, cet incident n’arrivera plus jamais. Mais avant ça, il faudrait que je comprenne le mécanisme ayant permit à la technique Dôton de changer de direction.

Aujourd’hui, je voulais en apprendre le plus que possible. Moi-même intérieurement, ça me rassurerait un peu d’avoir un plus large panel de techniques pour les jours qui suivront. Même si je ne le montrais pas spécialement. Et cette technique Dôton m’avait intrigué, surtout le fait qu’elle semble être téléguidée. A moins qu’elle avait une conscience à elle, mais ça m’étonnerait. De la terre vivante quoi, ce serait très étrange, mais très intéressant de la même manière. Ce n’était bien évidemment pas le cas. Il semblait être prêt à m’enseigner cette technique également, super ! J’étais très motivé, alors autant en profiter un maximum. Il m’expliqua une première fois. Il fallait que je forme une seule boule de terre, qui était ma toute première affinité. Comme il l’avait bien compris, je maîtrisais bien plus la terre que le feu, et donc cette étape ne devrait pas me poser problème. Et d’après lui, je pourrais la guider à mon bon vouloir si je me concentre dessus. Incroyable, je ne savais pas que j’avais un tel don. Si je dirigeais toutes mes attaques, ce serait super ! Mais bon, je n’en étais pas encore là.

Pour être sûr que je comprenne bien, il récapitula une seconde fois. Je devais faire exactement comme mes dix boules de feu, mais avec une boule de terre. Facile. Puis il fallait que je la guide par mes pensées. Moins facile. Il continua, disant que tout le monde en était capable, et que certains étaient même en mesure de guider des centaines de jutsus. J’aimerais pouvoir en être capable, mais j’en suis encore loin. Il me fallait de l’entraînement pour parvenir à un tel exploit, et je le savais très bien. De toute façon, et depuis la guerre, je n’étais pas du genre à manquer de sérieux et de vigueur dans mes entraînements. Même si je m’en étais bien sorti, je sais que je n’aurais pas fait long feu si j’avais été seul. Je veux leur montrer de quoi je suis capable réellement, et pour ça, il fallait que je m’entraîne dur.

- Compris monsieur Tomate ! C’est comme si c’était fait !

Comme à mon habitude, j’étais très confiant. Je me savais capable d’y arriver, c’était dans mes capacités. Je n’eus vraiment aucune difficulté à créer une boule de terre de la même manière que les boules de feu. Avec, je visais un arbre. Mais mon but était de la dévier de cette direction. Une première tentative… La boule de terre explosa contre le tronc de l’arbre.

- … Ou pas…

Pas question d’en rester là, s’il le fallait, cet arbre allait souffrir de mes assauts répétés sur lui. Du moment que je ne réussis pas cette technique, il allait souffrir, c’est décidé.

J’enchaînais cette technique un bon nombre de fois, mais je rencontrais de réelles difficultés à faire mouvoir ma technique. Ce n’est pas gagné… Tout se jouait dans la concentration. Et malheureusement, ce n’est pas mon fort. Je pense toujours à tout et à rien, et y a tout qui foire, à chaque fois… Ce qu’il fallait, c’était faire le vide. Un vide complet dans mon esprit, et me focaliser uniquement sur ma technique. C’était ça qu’il fallait faire pour réussir à la faire mouvoir. Je sais que je peux le faire… Les mudras, la création de la boule Dôton, tout était là. Maintenant, il fallait ne plus penser à rien d’autre, et diriger mon attaque par la force mentale. Le jutsu était lancé, et se dirigeait encore une fois vers l’arbre ciblé. Mon attaque approchait du tronc, toujours en ligne droite. Mais au dernier moment, elle changea de direction pour aller plus loin et s’écrasa vers un autre arbre… Ca y est, je crois que j’y suis, j’ai compris le truc.

- Monsieur Tomate, ça y est ça y est ! Elle a bougée, vous avez vu hein ?

J’ai enfin réussi, cette technique était mienne aussi. Mais avec toutes ses dépenses de chakra, je commençais à fatiguer, normal après tout. Je m’asseyais au pied d’un arbre, pour reprendre un peu. D’un sourire, je m’adressai une nouvelle fois à mon senseï.

- En tout cas, merci de m’avoir entraîné. Vous m’avez beaucoup aidé !