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Des Kirijins sont devenus des Nukenins, lorsqu'ils ont décidé de voler plusieurs essaies et formules d'un antidote extrêmement important à l'Hôpital. Ces antidotes devaient servir à contrer un poison qui se répand de plus en plus chez les Nukenins et Kiri souhaite empêcher de futures victimes. On pense qu'ils vont vendre les produits, puisqu'ils n'ont pas simplement détruit le laboratoire où il se trouvait. Un connaisseur du domaine vous aie jumelé. Trouvez une manière de trouver l'acheteur de cette antidote, donc de potentiellement comprendre d'où il vient ou qui le produit.

Un rendez-vous aux portes du village avec son nouveau compagnon de mission. Un problème de Nukenins ayant volés le produit des recherches sur un poison fréquemment utilisé par les shinobis vagabonds. Il fallait retrouver les résultats de ces recherches et donc remonter jusqu’à l’investigateur de tout cela. Les Nukenins n’avaient pas saccagés le laboratoire. Ils avaient juste volés les résultats. Il était donc logique que c’était dans le but de le revendre plus tard. Objectif donc : retrouver l’acheteur. Pour cette mission, le nécromancien bénéficierait d’un expert et d’un autre shinobi. Celui qui lui avait amené l’ordre de mission avait souri en lui disant juste qu’il aurait une bonne surprise. Que voulait-il dire ? Sans en savoir plus, il se rendit aux portes du village. C’est là qu’il rencontrerait son fameux coéquipier. Il y était en avance. Il attendit donc pendant quelques temps jusqu’à ce qu’il aperçoive quelqu’un au loin qui se dirigeait vers le village.

L’homme avait deux autres gars sous les bras. Balèze le type ! Pour réussir à porter un adulte sous chaque bras comme ça, il devait vraiment être fort. Ce mystérieux gars se dirigea vers le poste de garde pour déposer son fardeau puis il vint vers Michiki. Bon sang de bon sang ! Mais c’était Masashi ! Il avait bien changé depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus ! Tellement que Michiki ne l’avait pas reconnu. Il faut dire qu’il était loin du Genin qu’il avait connu. Puis il vint vers le Jônin pour lui demander s’il en savait un peu plus sur l’antidote qu’il devait retrouver. Le nécromancien le regarda droit dans les yeux. Le Gekei était différent. Non seulement physiquement. Masi également mentalement. Le Jônin le voyait juste dans son regard. De plus, pour que Masashi lui soit affilié pour une mission de cette importance, c’est qu’il avait dû être promu. Une bonne nouvelle. Le jeune homme tendit une main vers son ancien camarade. Il finirait par le rattraper si ça continuait ! Michiki serra cette main avec bienveillance. Il en profita d’ailleurs pour répondre :

-Pas plus que toi. Je viens d’être prévenu pour cette mission. L’expert qui sera avec nous nous en apprendra plus. Il nous attend à Yuki apparemment. Ne le faisons pas attendre, veux-tu ?

Avec un large sourire, il n’attendit pas la réponse du Gekei pour se mettre en route. Ils quittèrent l’enceinte du village pour se diriger vers leur port. Sur la route, Michiki afficha un sourire carnassier et s’adressa à son coéquipier :

-Il semblerait qu’on est fini par te faire monter en grade. Il était temps. Peut-être auras-tu une chance maintenant si on s’affrontait !

Une petite boutade moqueuse pour faire référence à leur première rencontre où ils avaient entamés un combat. C’était ce qui avait soudé les deux hommes. Chacun avait vu en l’autre une personne talentueuse. Même s’il y avait une différence de grade, Michiki ne pouvait ignorer la force et la manière dont Masashi avait mené ses assauts. Même Genin, il était très fort. Mais alors pour qu’on décide de le faire passer au grade supérieur, c’est qu’il avait énormément gagné en puissance. Michiki aimerait bien voir quelles techniques il avait en réserve. Mais bon pas pour le moment. Pour l’heure ils arrivaient au port et prirent le bateau. Direction : Yuki no kuni.

La promesse d’un nouveau combat entre les deux Kirijins. Cette idée enthousiasmait Michiki qui se retrouva gonflé à bloc pour cette mission. Même si le long voyage monotone allait bien entamer cette motivation nouvelle. Le paysage marin devenait le quotidien des Kirijins. Une étendue d’eau à perte de vue ça commençait à lasser au bout de quelques temps. Les deux shinobis restèrent donc assez silencieux pendant la traversée. Lorsqu’ils arrivèrent, la neige tombait délicatement par flocons. Ils avaient rendez-vous avec leur fameux expert dans un bar du village où ils avaient accostés. Quelques mètres seulement à franchir et ils y seraient.

Sur le chemin, Michiki observa le Gekei. Sa nouvelle apparence était assez surprenante. Mais après tout, qui sait ce qui avait pu lui arriver. Le nécromancien était ravi d’avoir appris la nouvelle comme quoi Masashi avait été promu. Ce gars le méritait. Déjà qu’en tant que Genin il avait réussi à tenir tête au Jônin avec beaucoup de brio, qu’est-ce que ça donnerait aujourd’hui ! C’était un brave compagnon. Il avait partagé une mission de rang B avec lui et son élève Juri ainsi que la guerre. Ce souvenir n’était peut-être pas l’un des plus radieux mais ils avaient encore réalisés un travail d’équipe impeccable. Même s’ils en avaient payés de la perte d’une compatriote, ils avaient sus s’en relever. Masashi était un excellent élément de Kiri. Pas étonnant que Shinichi l’ait pris en tant qu’élève. D’ailleurs, Michiki se prit à imaginer les combos que pouvaient donner ces deux hommes. Un combat avec ces deux-là devaient être assez impressionnants à voir.

Toujours alors qu’ils marchaient, le nécromancien eut une soudaine pensée. Un projet d’avenir pour le Gekei. Un projet assez intéressant qui ne devrait pas lui déplaire. Mais il ne pouvait en parler ouvertement comme ça. Il allait donc devoir garder ça pour lui. Que c’est frustrant d’avoir quelque chose à dire sans pouvoir partager cette information avec quelqu’un ! Mais il le fallait. Pour le bien du Misuto il devait éviter d’ouvrir la bouche. En revanche, il pouvait juger de la progression de Masashi depuis leur dernière rencontre à la guerre. Michiki voyait en lui un parfait membre pour l’unité spéciale de Kiri. Un atout certain pour eux. L’unité était un peu délaissée à l’abandon et son avenir était incertain. De nouveaux membres, et un aussi talentueux que Masashi, ferait le plus grand bien. Cette mission revêtait une nouvelle importance dès lors. Ce n’était plus qu’une simple enquête pour protéger les Kirijins d’un puissant poison. Il s’agissait d’un test d’entrée au Misuto !

Enfin arrivés au fameux bar, ils repérèrent sans mal leur contact dont ils avaient eus une photo. Pas du genre beau garçon à collectionner les conquêtes selon l’avis de Michiki. Heureusement que ce dernier n’était pas exprimé publiquement car il y aurait fort à parier qu’il soit mal pris. Les deux hommes se dirigèrent vers la table sans trop faire attention aux regards qu’on leur jetait. Repensant à ce qu’il avait décidé tout seul dehors, Michiki eut un petit sourire en pensant à cette idée. Avant de s’installer, il glissa un mot au Gekei :

-Honneur aux nouveaux promus. Il n’est pas trop tard pour apprendre à diriger une équipe. A toi de jouer !

Michiki allait lui laisser le contrôle de la mission. Ce serait le meilleur moyen de le juger et de savoir s’il était digne de rentrer au Misuto. Même s’il connaissait la réponse d’ores et déjà, il fallait qu’il confirme ses soupçons. Et pour cela, rien de tel qu’une petite mission de rang A pour mettre une éventuelle nouvelle recrue à l’épreuve. Que le test commence !

Le Gekei se démerdait plutôt bien. Au vu de la tête qu’il avait tiré il ne semblait pas heureux de devoir se farcir les modalités. Oui mais après tout il était là pour apprendre. Et il allait vite connaître les inconvénients d'être gradé. Plusieurs malheurs que Michiki avait lui aussi découvert un peu avant lui. Même si on ne pouvait pas dire que c’était d’une grande difficulté là ! Interroger un contact c’est enfantin. Interroger un criminel contre qui on est et qui refuse de balancer ses petits copains c’est autre chose. Là le gars répondait simplement et il n’y avait pas besoin de s’ennuyer des heures ou de réfléchir à différents moyens de lui faire cracher le morceau. Leur contact en savait pas mal sur le fameux poison volé. Il les renseigna sur deux gros acheteurs de Yuki : un médecin ainsi qu’un Jônin. L’un étant célèbre et l’autre étant redoutables. Il y avait plus à parier que ce soit le moins aimé des deux qui ferait tout pour s’emparer de la toxine. Et il fallait l’arrêter. Comme c’était Masashi qui allait prendre les rennes, Michiki le laissa donner les ordres.

Le truc quand on ne donne plus les ordres, c’est qu’on est pas forcément d’accord avec le plan proposé. Mais après tout, en proposant au Gekei de prendre le contrôle de la mission, il acceptait par conséquent de se plier à ses règles. Il allait donc respecter la décision prise par Masashi. Ce dernier lui avait confié la tâche de s’occuper du Jônin. Un choix qui se justifiait et était parfaitement logique en soi. Michiki allait donc devoir retrouver ce gars vu que leur informateur ne leur en avait pas plus parlé. Mais il avait mentionné son nom et son prénom. Plus facile de chercher quelqu’un avec son identité. Le nécromancien dut se rendre dans un bar pour questionner quelques personnes. Lorsqu’il sortit, il avait été allégé en argent liquide puisqu’ici les mecs ne perdaient pas le nord et demandait un verre en échange d’informations. Il avait donc dû payer quelques tournées. Au final il n’était pas plus avancé. On lui avait dit qu’il « devait » se trouver sur le terrain d’entraînement à l’entrée du village.

Sur le trajet, Michiki fut pris de l’envie d’une cigarette. Dommage qu’il avait décidé d’arrêter. Pas de paquet sur lui donc pas moyen d’assouvir son envie. Ce n’était pas plus mal. Cette occupation était malsaine et il n’aurait jamais dû commencer tout compte fait. Il faisait donc des efforts importants pour se détacher de cette mauvaise pratique qui lui pourrissait la santé à long terme. La cigarette pouvait lui amener beaucoup de clients pour son armée personnelle mais il ne devait en aucun cas la rejoindre. Du moins pas pour cette raison. Ce serait vraiment une mort nulle pour un Kirijin. La seule véritable mort respectable pour ceux de Kiri était de tomber au combat. Pas à cause d’un vulgaire poison glissé à l’improviste ou, pire, à cause du tabac. Celui qui rejoindrait l’au-delà ainsi ne serait que la risée du village. Mais aucun cas similaire n’avait été recensé. Du moins aussi loin que Michiki s’en souvienne.

Son trajet ne durait pas trop longtemps. Il lui suffisait de traverser le village selon l’itinéraire qu’on lui avait indiqué pour tomber sur le fameux terrain où son homme était censé se trouver. Censé. Ça s’annonçait joyeux s’il n’était pas là puisque tout le monde s’était mis d’accord pour dire que c’était le seul endroit où on pouvait le trouver. Très vite, le nécromancien finit par apercevoir un espace entouré de hauts grillages. Le type devait être à l’intérieur. Michiki fit le tour jusqu’à trouver l’entrée. De là où il était arrivé, il n’avait vu personne. Ce ne fut pas mieux une fois dedans. L’endroit était désert. Et merde ! Tout ça pour rien ! Il allait partir lorsqu’il vit un sac posé contre un tronc d’arbre découpé dans un des quatre coins du rectangle que formaient les grillages. Il revint donc sur ses pas pour se tenir au milieu du terrain. Il était là. Le Jônin le savait. Il resta un moment à sa place, guettant la moindre trace de mouvement à droite et à gauche. Sans vérifier le sol. Un bras venait d’en surgir pour lui attraper le mollet alors qu’un bruit retentissait au-dessus de sa tête. L’enfoiré !

Il fallait réagir vite. Michiki était entravé d’une jambe et un ou plusieurs projectiles s’apprêtaient à lui tomber dessus. Alors face à ça il devait agir sans plus tarder pour ne pas être blessé, voire pire. Il leva la tête et il fut en partie rassuré de voir qu’il s’agissait de plusieurs shurikens fumas au-dessus de lui. Rien de très dangereux lorsqu’on la protection adéquate. Il joignit ses mains et instantanément, une armure de terre le recouvrit intégralement. Il sentit les lames percuter la pierre qui le recouvrait mais ça s’arrêta là. Entre temps, la terre dont il s’était entouré provenait du sol et avait donc dénudé en partie le bras qui lui saisissait la cheville, rendant le membre de l’adversaire plus vulnérable. Il allait en profiter. Il tira un scalpel de sa poche pour venir découper la chair de celui qui le tenait. Une estafilade se dessina sur le bras et la main relâcha son emprise. Michiki recula rapidement pour ne pas avoir d’autres problèmes dans le genre.

Le bras revint sous terre. Ce type ne comptait pas bouger de là. Un petit problème tactique. Michiki était capable de se déplacer sous terre lui aussi mais cela n’avancerait à rien. Il fallait qu’il le fasse sortir à l’air libre. Mais comment faire ? Alors qu’il y pensait, le sol se mit à trembler légèrement. Rien de bien alarmant même si le nécromancien se trouvait dans l’incapacité de faire quoique ce soit. La terre se fissura et une énorme taupe en surgit. L’animal huma l’air pour tourner finalement la tête vers le Kirijin qui était toujours couvert de son armure. Pas sûr qu’elle soit efficace face à cette bestiole néanmoins. Il allait devoir s’en charger d’une autre façon.

Les tremblements ayant cessés lorsque la taupe était sortie du sol, il pouvait à nouveau agir selon son bon-vouloir. Il inspira une grande bouffée d’air, concentra son chakra en même temps qu’il effectuait quelques mudras et il cracha une impressionnante vague de feu qui vint tout détruire sur son passage. Et l’animal aveugle ne faisait pas exception puisqu’il termina carbonisé avant de disparaître dans un nuage de fumée blanche, laissant derrière lui un trou béant. Lorsque le nécromancien s’approcha de la crevasse, il put voir son adversaire. Un homme d’une trentaine d’années se tenait en bas. Ses vêtements beiges étaient légèrement tâchés par la terre et sa barbe naissante était parsemée de quelques morceaux de cailloux.

Les deux hommes se scrutaient sans dire un mot. Malgré le silence ambiant, la tension était palpable. Pourtant à la base, Michiki n’avait rien fait pour attiser la haine ou l’animosité de celui qui lui faisait face. Pourquoi avoir agi ainsi ? En tout cas, pour lui il s’agissait de légitime défense. Mais il était assez étonné de voir que ce gars qu’il ne connaissait pas avait essayé de l’attaquer. Encore s’ils se connaissaient, il aurait peut-être des raisons de l’attaquer ! Mais là rien du tout. Savait-il ce qui amenait Michiki ici ? Possible. Il était courant que les indics soient ceux qui balancent. Michiki regrettait juste de ne pas avoir pris son identité pour le retrouver et le tuer. Mais peut-être qu’il s’emballait un peu pour le moment. Essayer de faire parler ce mec pour en savoir plus.

-Bonjour ! Vous avez une drôle de manière d’accueillir les nouveaux venus ! Enfin bref chacun ses coutumes hein. Je cherche un certain Nadare Kamui. Vous pourriez peut-être m’aider ?

D’une voix très sûre, avec le ton d’un homme prêt à en découdre peu importe ce qui allait lui arriver, l’homme lui répondit :

-En personne. A qui ai-je « l’honneur » ?

-Kitase Kyoji. Je suis envoyé pour discuter de la vente à laquelle vous souhaitiez participer.

-Ah ! Pardonnez-moi je pensais que vous étiez un ennemi ou une sorte d’espion. Rejoignez-moi donc que nous en discutions, dit-il avec un large sourire qui relégua ses yeux au rang de simples fentes.

Le plan se déroulait bien. Avec cette couverture, il allait pouvoir récolter en douceur les informations qui l’intéressaient. Michiki s’approcha de la pente qui menait à sa proie et se laissa glisser tout doucement. Quel idiot n’empêche ce type. On l’avait mis en garde contre ce gars mais c’était le surestimer. Il ne s’était pas douté un seul instant que le type face à lui ne pouvait être un vulgaire sous-fifre style comptable alors qu’il venait user d’un jutsu de haut rang pour se débarrasser de sa taupe. Le type était bête. Ou voulait-il le faire croire ? Le doute assaillit le nécromancien lorsqu’il vit le petit manège du gars. Ce dernier venait de se mettre dans une position étrange. Comme si son bras était prêt à frapper. En fait il s’était douté de la supercherie ! Michiki venait d’être pris à son propre piège. Sa descente n’était pas contrôlable et l’ennemi l’attendait. Prêt à le cueillir. Pour en rajouter, le poing de l’adversaire se recouvrit de roches et le gars lui fonça dessus. Pas moyen de faire marche arrière. Le choc fut violent.

Michiki fut expulsé contre la paroi de terre qu’il dévalait juste avant, creusant la pente en un orifice de sa taille. Encastré dans la pierre, il gémit légèrement. Un filet de sang sur les lèvres, il souriait comme un dément. Il se délecta du liquide rouge, remonta ses lunettes, malgré le fait qu’un des verres soit fêlé, et il se mit à parler. Pour lui-même.

-J’espère que Masashi va prendre son temps. Tu m’as l’air d’être coriace et je sens que le combat ne sera pas si simple que ça. Faisons en sorte qu’il soit amusant !

L’affrontement n’était plus évitable c’était une évidence. Il fallait que Michiki se défende et attaque ce gars sans pour autant le tuer. Ce type était peut-être sa dernière chance d’avoir des informations sur la vente du poison. Il allait devoir se maîtriser un maximum. Et ça c’était le plus dur ! Que le type ait son niveau encore, ce n’était pas un souci majeur. Le souci était de ne pas y aller trop fort. Car cela risquerait de le tuer et en y allant doucement, son adversaire trouverait des contres facilement. Le combat risquait d’être problématique vu comme ça. Une tactique parfaite devait être établie pour concilier à la fois l’efficacité et pas trop de puissance. Un comportement auquel le nécromancien n’était pas habitué ! Mais il fallait faire avec malheureusement. On ne choisit pas toujours ce qu’on veut faire. Le Kirijin se prépara donc à combattre. D’un simple tapotement sur les sceaux placés sur ses poignets, il se retrouva avec deux scalpels dans les mains. Chaque arme se recouvra d’un halo légèrement jaune. Un peu de chakra Katon venaient d’être insufflés à l’intérieur. Il allait bénéficier des assauts pas trop puissants.

Il allait se lancer à l’attaque mais il privilégia une approche avec diversion. Il inspira un grand coup pour finalement recracher une petite sphère d’eau en direction de sa cible. Profitant de l’effet de surprise généré, Michiki se lança à la suite du projectile, armes prêtes à servir. L’adversaire ne se laissa pas faire si facilement. D’un mouvement de main, il balança un senbon qui vint détruire la sphère aqueuse. Au grésillement causé par l’impact entre les deux projectiles, Michiki put deviner qu’il s’agissait en fait d’un senbon de foudre. Son adversaire maîtrisait donc le Raïton et le Dôton. Un point commun entre eux mais surtout un point faible de Michiki. Il allait devoir tout miser sur le Katon. Même si le projectile d’eau était arrêté, il restait l’approche au corps-à-corps. Le nécromancien balança un premier coup avec l’une de ses lames. L’homme para de son avant-bras tandis que l’autre se recouvrait de foudre pour venir asséner un puissant coup à l’abdomen. Michiki put connaître le sentiment d’une balle et il put comprendre surtout le sens de l’expression « Retour à l’envoyeur ». Il vint s’encastrer exactement au même endroit que tout à l’heure. Ce type était un fin connaisseur du Taïjutsu. Pile poil la faiblesse du Kirijin.

Il se releva des décombres de son terrier qu’il creusait à chaque fois qu’il en percutait le fond. Deux fois avec la même ruse, ça commençait à faire beaucoup ! Etait-il vraiment nécessaire qu’il soit vivant ? Oui naturellement ! Michiki ne devait pas céder à ses instincts meurtriers ! La proie devait être encore vivante pour lui servir à quelque chose. Il n’était pas habitué à garder la chair fraîche pendant longtemps. Plus vite ça refroidissait et plus vite il pouvait s’en servir dans son armée. Là c’était pas comme ça. Fallait retenir ses coups. Mais ça commençait à devenir assez énervant à force ! Il fallait trouver quelque chose pour arriver à ses fins mais quoi ? Il n’eut pas le temps d’y penser puisque l’ennemi avait décidé de bouger un peu enfin. Il s’était élancé d’un coup avec une vitesse fulgurante. Le fumier avait usé d’un boost pour y arriver. Alors que Michiki comptait préparer la contre-attaque, un bras surgit derrière lui et lui empoigna violemment la gorge avant de l’attirer vers la paroi rocheuse. Son adversaire avait créé un clone qui s’était dissimulé sous terre et avait attendu le bon moment pour frapper. Il était immobilisé, impossible de se libérer de cette étreinte et l’autre qui arrivait en face pour lui foutre une raclée. Il tenta tant bien que mal de se débattre mais c’était trop tard.

L’impact détonna dans le sol et provoqua une sorte d’onde à peine perceptible pour un être humain normal. Mais pour Michiki qui venait limite de fusionner avec la terre sans user de techniques, il put ressentir une forte vibration qui traversa le sol. La pression sur son estomac se calma un peu lorsque son ennemi recula pour admirer son travail. Le nécromancien avait encore les yeux clos alors il n’arrivait pas vraiment à voir le visage du gars. Mais il ne devait faire aucun doute qu’il jubilait. Cet enfoiré l’avait mis à mal avec seulement quelques coups sans faire d’efforts. C’était une bien piètre performance pour le nécromancien. Il faut dire que face à un expert en combat au corps-à-corps, il ne pouvait pas faire grand-chose. Ce n’était pas un spécialiste du domaine contrairement à l’un de ses cadavres. Il allait devoir faire appel à lui. D’un geste lent et mesuré, car il souffrait un peu de partout, il porta la main à sa ceinture. Un simple contact avec l’un des rouleaux et un nuage de fumée le recouvrit pour laisser place à son gorille. Un homme du genre très costaud qu’il avait récupéré dans un bar de Yuki il y a longtemps. Un homme qu’il avait tué autrefois allait sauver la sienne aujourd’hui. Cruelle ironie.

Le cadavre imposant obéissait aux ordres que lui donnait Michiki par la pensée. Il commença donc par enfoncer son poing dans la terre derrière le nécromancien. Il en retira le clone à mains nues en le faisant voltiger plus loin. Ce qui eut pour effet de le faire disparaître. Un souci en moins. Sauf s’il y en avait d’autres. C’était un détail qu’oubliait Michiki. Il fallait qu’il en ait le cœur net. Il ordonna à son pantin de chair de foncer et d’enchaîner les coups sur l’adversaire pendant que le nécromancien allait essayer de voir s’il ne restait pas des clones. En se concentrant sur les vibrations du sol, Michiki pouvait ressentir le chakra sur un petit rayon. Il effectua cette technique nouvellement créée mais elle ne lui indiquait rien de particulier. Méfiance néanmoins car il n’était pas un expert en traque comme son maître. Masashi serait là, il pourrait le renseigner et l’aider. D’ailleurs où était-il celui-là ! C’était un moment où le Jônin aurait bien besoin d’un coup de main là ! Si son compagnon de mission ne se dépêchait pas, Michiki risquait de rencontrer des problèmes. Il se fixa donc une limite. Si après vingt minutes, ça s’annonçait toujours aussi mal et que le Gekei n’était pas revenu, Michiki allait mettre toute la gomme. Le cadavre vint interrompre ses réflexions puisqu’il fut projeté, le torse carbonisé, près de son maître.

Bon finalement, Michiki allait peut-être devoir mettre toute la gomme maintenant. Parce que là c’était lui ou la mission ! Il effectua quelques mudras avec difficulté à cause de ses douleurs puis il cracha une impresisonnante vague de feu qui vint se jeter sur son adversaire.

-Bouffe donc ça enfoiré ! hurla Michiki.

Les bruits de combat résonnent au loin. Les arbres ont beau offrir un certain couvert, ils ne permettent pas à tous les coups de filtrer tous les bruits. D’autant que l’affrontement a l’air costaud et physique. Pas le genre de combat dans lequel aurait survécu le nécromancien. Déjà que pour celui dont il revient il a eu beaucoup de mal mais alors là ! Ce combat n’avait pas été de tout repos face au Jônin adepte du Taïjutsu. Malheureusement, si le combat au corps-à-corps était sa spécialité, il n’avait rien pu faire face à la maîtrise presque parfaite du Ninjutsu de Michiki. La rapidité de ses actions et l’enchaînement de son cadavre colosse avec la vague de feu était venu à bout du mec. Ça n’avait pas été simple mais il y était finalement arrivé. Il était salement amoché et le sang le recouvrait un peu partout par endroit. Mais ce n’était pas grave. Il en fallait plus pour l’arrêter. Il en faut toujours plus pour arrêter un membre de la Brume sanglante.

Après ce combat acharné, Michiki avait dû rassembler ses forces pour se sortir du cratère ainsi que pour retrouver son chemin. Il avait longuement marché vers le point de rendez-vous fixé avec Masashi avant de se perdre. Une petite technique de sensorialité avait arrangé ça. Enfin c’était un repérage approximatif qui avait juste indiqué des traces de chakra dans les environs. Il n’avait pas leurs localisations précises mais il avait un point de départ. Et la douce mélodie d’un affrontement lui laissait présager qu’il s’agissait bien là de l’endroit où se trouvait Masashi. Ce petit avait une véritable force et des capacités combattives impressionnantes. Il était juste Genin et pourtant il avait livré un combat exemplaire dans le passé contre le binoclard. La différence de niveau avait bien sûr joué en sa défaveur mais malgré ça il avait su se montrer à la hauteur de la tâche. Un excellent potentiel et un atout pour Kiri que le nécromancien avait voulu surveiller de près. Il verrait bien ce que le temps avait laissé de ce petit Genin d’autrefois. Et il n’allait pas tarder à en voir les résultats.

Il déboucha sur un endroit assez dégagé où se trouvait le Gekei. A ses pieds, trois corps inertes. Certainement morts. L’un était assez imposant. Ça n’avait pas dû être de tout repos. Mais aucun d’eux ne semblait être le médecin que Masashi devait aller voir. Que s’était-il passé pendant que Michiki avait dégusté avec l’autre ? Il le saurait bien assez tôt. Mais pour l’heure il observa plus attentivement les corps autour du zoomorphe. Il s’approcha de chacun, regardant les blessures et les traces de combat. Il ne voulut même pas perdre son temps à vérifier s’ils étaient encore en vie. C’était inutile. Il aurait pu les récolter pour sa collection mais il était assez fourni en ce moment. La guerre a ses avantages. Après son examen rapide, qui ne manqua pas de faire sourire avidement le Jônin car c’était ainsi qu’avait débuté sa première rencontre avec le Chûnin récemment promu, il revint donc auprès de son coéquipier de mission à qui il adressa toujours le même sourire. Puis il s’exprima enfin après quelques temps de silence :

-On peut dire que tu n’as pas perdu la main. Un travail toujours aussi net et précis. Avec quelques évolutions je dois le reconnaître. Ton style ne cesse de se perfectionner à ce que je vois ! Par contre j’espère que tu as réussi à leur soutirer des infos utiles. Le mien n’était pas bavard et assez ardu à interroger comme tu peux le constater.

Un simple mouvement de doigt pour désigner sa tenue débraillée qui laissait sous-entendre le combat acharné mené plus tôt. Et même si ce combat avait été résolu plus rapidement, le Jônin qu’il avait affronté n’aurait rien dit. Un rapide examen du cadavre calciné lui avait révélé que le type possédait une pilule de cyanure dans une de ses molaires. Le coup basique pour éviter de se faire interroger. Ne possédant pas de technique pour soutirer des informations, du moins pas directement, le nécromancien n’avait pas cherché plus loin et il était reparti l’air un peu dépité en espérant de tout cœur que les recherches du Gekei avaient été plus fructueuses.

A peine Michiki avait-il demandé quelles informations le Gekei avait trouvé que celui-ci présenta rapidement tout ce qu’il était nécessaire et utile de savoir. Un immense sourire vint se figer sur le visage fin du nécromancien. Les progrès de Masashi n’étaient plus à démontrer. Il avait tout aussi bien mûri sur ses compétences au combat que sur ses capacités d’analyse dirons-nous. Sur cette mission, le Jônin était même dépassé puisqu’il n’avait pas réussi à soutirer la moindre information à sa cible. Heureusement que cette recherche avait été plus fructueuse du côté du zoomorphe. Au moins il n’avait pas à subir un échec dans leur mission à cause de l’incapacité à récolter quelques données. Rater une mission sans réellement l’avoir commencé aurait été une véritable honte. Ils seraient rentrés au village la queue entre les jambes.

Mais heureusement que Masashi était là pour leur épargner cette humiliation. Avec ce qu’ils savaient, ils allaient enfin pouvoir agir véritablement. La vente de l’antidote se déroulait au port de Yuki no kuni. C’était parfait. Au moins, une fois l’affaire résolue, les Kirijins auraient moins de chemin à faire pour rentrer chez eux. La vente aurait lieu dans la soirée. Cela laissait le temps aux deux shinobis de se reposer ainsi que de réfléchir à un plan pour passer à l’action. Mais dans son impatience, ou sa prévoyance, Masashi demanda à Michiki quelle approche ils allaient adopter. La manière bourrine ou la stratégique. Chacune d’elles tentait le nécromancien. Dans les deux hypothèses, la nuit promettait d’être exaltante. Les gerbes de sang s’élevant jusqu’au ciel pour pigmenter la voûte céleste de quelques teintes bordeaux tandis que les victimes futures se jetaient sur le duo d’assassins expérimentés.

Il fallait le dire, Kiri avait joué la sécurité en envoyant ces deux hommes. Ils se ressemblaient tous deux beaucoup sur leur manière de penser. Pour eux, seule la force et la bestialité du combattant faisait pencher la balance dans un combat. La stratégie y prenait une place importante certes. Et ils savaient tous deux se mesurer pour s’y abandonner le moment venu. Mais une fois le plan mis en place, il fallait se laisser aller à la sauvagerie du carnage pour offrir son corps et son âme à la Brume sanglante. Tel était la manière de combattre des Kirijins, et plus particulièrement de ces deux-là. Le dernier affrontement qui avait eu lieu entre eux laissait un souvenir inoubliable au nécromancien. Il fallait qu’ils réitèrent à l’occasion. Mais ce serait pour une prochaine fois. Pour l’heure ils faisaient équipe et devaient agir en tant que telle.

La question du Gekei restait en suspens. Fallait-il foncer dans le tas pour tout découper, déchiqueter, lacérer, éventrer ou fallait-il échafauder une approche bien pensée ? Au vu de la formulation de la question, on pourrait sans mal deviner celle que préfèrerait Michiki. Néanmoins il ne perdait pas de vue une chose importante. Il tenait à voir ce que la promotion de ce jeune Chûnin avait pu lui apporter. Etait-il assez mature pour cette fonction ? Et serait-il destiné à un futur radieux avec une place de choix au sein de la hiérarchie du village ? Même s’il savait de quoi seraient faites les réponses à ces questions, il devait s’en assurer par la pratique. On ne fonde pas un pays avec des supputations et des « J’imagine ». Celui qui vous le dira est un fou. Et celui qui y croit est encore pire.

Le meilleur moyen de tester ce jeune homme était de le mettre face à des responsabilités. C’était ainsi qu’on pouvait s’assurer de la valeur d’un homme. Certains n’y arrivaient pas, certes. Mais Michiki fondait de grands espoirs sur le zoomorphe. Il n’y avait pas de raisons qu’il soit déçu. Il prit donc une inspiration profonde pour se donner l’air inspiré de celui qui réfléchit à un plan. Simple effet théâtral. Puis il croisa les bras et releva lentement la tête vers son coéquipier. Un fin sourire creusait une partie de ses joues et rehaussait légèrement ses lunettes. Il s’exprima enfin :

-Je te laisse faire ce choix Masashi. Après tout, ta nouvelle fonction t’amènera à décider cela de toi-même. Je te l’ai dit au début. Pour aujourd’hui, tu es la tête et je suis le bras droit.

Il laissa un moment pour que son interlocuteur réfléchisse à ces mots. Quelques minutes tout au plus. Puis il reprit à nouveau la parole :

-Alors ? Que fait-on chef ?

La redoutable froideur de cette nuit au pays de la Neige enveloppait les Kirijins qui s’avançaient vers le bar « La Baraque à Jo ». Michiki leva les yeux du panneau indiquant le nom de l’endroit pour observer les étoiles. Quel beau spectacle. Et dire qu’il y a quelques heures, il luttait avec un redoutable forcené dans un cratère à quelques mètres de là. Comme quoi la situation peut rapidement changé. La journée était passée, la lune avait repris son emprise sur le ciel et le sang jaillit lors de l’impact avec la lame de Masashi. Bon sur ce dernier point ça ne changeait pas de beaucoup avec cet après-midi.

Le temps d’arriver et de trouver l’endroit, les deux hommes avaient pu recharger leurs batteries et décider d’un plan. Ce dernier était terriblement complexe et il avait fallu plusieurs minutes pour l’élaborer pleinement et en définir chaque facette. Celui qui croit ces dernières lignes plus haut est un imbécile. La ligne de conduite à tenir était extrêmement simple. Ce soir, le tandem de tueurs la jouait Kiri style. On frappe et on voit ce qu’on peut récupérer. Des mots qui ont encore plus de sens quand on connaît le côté collectionneur de Michiki qui s‘arrête après chaque combat pour prendre la peine d’élargir sa collection. En même temps, faut en profiter ! La nécromancie nécessite d’être préparé un minimum !

Le Jônin avait laissé le choix à Masashi qui avait décrété de cette application traditionnelle de l’esprit de la Brume sanglante. Une décision à laquelle se plierait Michiki même s’il n’en aurait pas fait autant. Mais bon après tout, parfois rien ne vaut de se laisser aller à des instincts primaires. Cette mission était importante mais avec ce plan, ça ne pouvait pas mal finir. Puisque même s’il ne récupérait pas l’antidote, il n’y aurait plus personne pour l’acheter. Problème résolu donc. Le grand ménage allait commencer et les nettoyeurs faisaient leur entrée dans l’endroit qui nécessitait d’une petite mise au propre.

Et quel spectacle navrant ! Quel boulot ils auraient ! Des saletés et des déchets partout ! Ils allaient passer leur nuit à faire ça. Tant mieux remarque. Rien ne vaut une nuit blanche à déchiqueter du vilain. Ou du gentil d’ailleurs. En fait tant qu’il y a matière à trancher et faire gicler de l’hémoglobine, le Kirijin est content. Là en l’occurrence, c’était Noël avant l’heure. Des gros musclés dans tous les coins qui en voulaient à leur vie. Parfait pour se dégourdir les pattes. Masashi semblait observer attentivement toute cette foule. Michiki était trop fatigué pour s’attarder à des détails. L’appel du lit se faisait ressentir. Il fallait donc boucler ça en vitesse. Il bailla à gorge déployée puis se craqua les articulations. Aux mots de son coéquipier, il fonça aussi soudainement que ce dernier.

Des griffes de terre ornaient ses mains maintenant. Une sur chaque phalange dans le prolongement pour venir découper la chair qui passerait à proximité. Le nécromancien se lançait dans un ballet funeste. Il tournoyait, s’arrêtait, faisait un demi-tour, s’arrêtait de nouveau et repartait pour asséner des coups à quiconque osait s’approcher trop près. Et les contrevenants se retrouvaient sévèrement réprimandés par la perte d’un bras ou une profonde entaille dans le corps. Crève manant crève ! Le sang giclait dans tous les sens alors que les sous-fifres se précipitaient dans les rouages de la mort.

Le nettoyage était en bonne voie mais des adversaires plus sérieux semblaient faire leur approche. Ils arrivèrent donc à tenir plus longtemps et même à tenir tête. Il fallait changer de tactique. Michiki laissa ses armes de terre dans le thorax d’un malheureux passant par là pour se saisir d’un de ses rouleaux à sa ceinture. Il était temps d’augmenter le nombre d’invités à cette petite sauterie. Un nuage l’entoura tandis qu’une quinzaine de cadavres apparut à ses côtés. Deux furent touchés par leur maître qui les marqua d’un sceau avant de s’écrier d’une voix hystérique :

-Les enchères sont lancées ! Et n’hésitez pas on fait des réductions ! De durée de vie bien sûr !

Un éclat de rire faillit lui échapper après ce trait d’esprit très amusant selon lui. Mais il se contenta d’écarter les bras tandis que sa petite escouade mortuaire fonçait dans le tas pour en venir aux mains avec les voyous participant à cette vente illégale.

Crève biatch. Tel était l’esprit de cette scène tout droit sortie d’un film d’horreur. La chair qui explose au grand air pour répandre son liquide vital un peu partout dans un décor laissant à désirer. La salubrité des lieux était en accord avec le nom de l’endroit. Lorsqu’un bâtiment s’appelle « La Baraque à Jo » en même temps il ne faut pas s’attendre à un trois étoiles. Il y avait maintenant de fortes chances que l’établissement ferme avec le carnage à ventre ouvert qui se produisait ici. C’était un coup à vous faire passer un obèse anorexique en l’espace de quelques minutes. Voir quelques secondes. Oui y a pas à dire. Si le service d’hygiène passait par là, le fameux propriétaire, qui ne s’appelait peut-être pas Jo tout compte fait, ferait les frais de cette boucherie. Remarque il pourrait mettre ça dans le menu discrétos. Non ? Pourtant l’idée est bonne !

Mais elle n’était pas aussi délicieuse que la sensation que ce tintouin pouvait procurer aux Kirijins. Michiki ne pouvait qu’affirmer ses propres sensations mais il ne doutait pas que son coéquipier en éprouvait de même. Ils étaient unis par les impressions qu’ils ressentaient tous deux en même temps lors de ce combat. L’excitation, le bien-être, l’impression d’être plus vivant que jamais. Cette dernière se justifiait par le nombre de vies qui passaient dans l’au-delà par leur main. Le fait d’en voir autant périr et eux survivre leur rappelait leur condition de mortel mais elle leur rappelait également et surtout qu’ils étaient puissants. Les adversaires n’avaient rien de bien méchant c’est vrai mais avec un regard objectif, on se rendait compte que ça restait un quotidien pour les membres de la Brume sanglante. Et c’était un véritable plaisir pour Michiki de servir cette notion.

Les ennemis de seconde zone n’avaient pas opposés de résistance particulière. En plus, avec la petite augmentation de leur rang qu’avait causé l’invocation des cadavres, la rapidité de la recrudescence de ces sous merdes avait considérablement augmentés. Manquait plus que le grand manitou Kaguya et son acolyte. Masashi ne perdait pas de temps. Il avait esquivé de justesse une attaque Katon avant de se lancer à l’assaut. Il n’avait aucune hésitation. D’abord de par son courage et sa confiance en ses capacités et ensuite parce qu’il savait qu’il avait un soutien infaillible derrière lui pour le soutenir. Un soutien en la personne du nécromancien qui l’accompagna dans son ballet de la mort pour éliminer les deux derniers. Le sous-fifre se fait attaquer par un clone tandis que le Gekei se concentre sur le Kaguya. Après un rapide échange, Mr.Calcium se retrouve propulsé dans les airs. L’occasion est trop belle.

Michiki inspire profondément et recrache une impressionnante vague de feu dans les airs qui vient percuter le Kaguya déserteur. Il ne perd pas de temps lui non plus. à peine terminé qu’il court vers le sous-fifre encore debout avec sa faux de terre à la main pour lui asséner le coup de grâce. Il ne fait pas long feu car il semble déboussolé. Le clone de Masashi devait être un déclencheur de Genjutsu. Ce gamin est assez incroyable. Le Kaguya retombe au sol et, malgré ses quelques brûlures, il enchaîne avec un coup de fouet. Ou plutôt de colonne vertébrale changée en fouet. En tout cas, avec ce léger assaut, Michiki se retrouve propulsé sur le côté. Il s’écrase contre un mur mais se relève avec quelques difficultés. Une petite pilule de drogue militaire histoire de le remettre sur pied et il jette un regard à son coéquipier qui a pris la relève. Au milieu de tout ce massacre, la disposition favorise une avancée sur deux fronts de la part des Kirijins. Michiki hurle donc à Masashi :

-Allez on se le termine en duo !

Michiki s’arme puis il fonce vers l’ennemi à toute vitesse. Si le zoomorphe le suit dans son mouvement, le mécréant aurait le droit à une fin des plus sympathiques. Embrochés de part en part par la lame de Kirijins. La classe !