Je devais accomplir une de mes premières tâches en tant que Bras-Droit de l’Hokage. Ce n’était pas une tâche bien complexe en somme. La journée précédente, en prenant soin de prendre un les voies de l’Hokage, c'est-à-dire, en faisant faire un ordre de convocation avec le sceau officiel, j’avais demandé à un messager. Le messager ne pouvait même pas savoir ce que contenait le rouleau. Il devait le remettre à un destinataire, il devait le remettre à un Inuzuka, très souvent utilisé pour les envois directement sur le terrain. Ce dernier devait le remettre à un autre Konohajin, un simple Genin ou finissant, qui avait reçu comme mission de rang C de faire cette livraison à un certain Hyô Nakashima. Toutes ces échanges pourquoi ? Brouiller les pistes. Le premier messager penserait probablement que le Inuzuka serait envoyé à l’extérieur, alors que ce dernier penserait devoir remettre un ordre de mission à un Genin de Konoha, alors que ce dernier avait la mission de remettre le parchemin. C’était une méthode pour assurer le secret.

Le rouleau de parchemin contenait peu d’informations, sinon que le Hokage avait fait demander ce Nakashima. Ce dernier n’avait pas comme point de rendez-vous le Palais, mais bien l’Hôpital. Les gens de l’Hôpital avaient comme ordre de m’envoyer cet homme en bas, au sous-sol, où j’avais enfin réussie à obtenir un petit bureau, probablement grâce à l’aide de Nikkou. Ce bureau était petit, il y avait à peine deux mètre de distances entre la porte et mon bureau. Mon bureau, c’était une table, encombré de papiers de rapport pour les analyses de l’Hôpital, de petits équipements comme une centrifugeuse de petite taille et des éprouvettes sur un support. Une espèce de bac servait à contenir la vaisselle propre pour mon petit laboratoire. Les trois murs sans porte ou fenêtre, pour éviter qu’en ouvrant la première on ne la cogne sur l’étagère, étaient couverts d’étagère de métal. Plusieurs substances et contenant s’y entassait, quelques rares plantes, des parchemins roulés contenant des diagrammes, mais aucun bocal avec des trucs morts à l’intérieur. Un petit réfrigérateur, verrouillé avec un cadenas, sous ma table, un peu sur la droite, ne laissant pas trop de place à ma chaise et mes jambes, était le seul luxe. Une petite ouverture dans le coin, tout près du plafond, offrait le bruit régulier de l’aération.

Je complétais des rapports quand j’entendis frapper à la porte. Je me levais pour aller ouvrir, au cas où ce serait une infirmière qui me signalait qu’un médecin avait besoin d’une analyse. En voyant Hyô, je hochais la tête et me pencha un peu de côté pour regarder derrière lui. Il n’y avait que les autres médecins et techniciens de laboratoire s’afférant sur leur propre analyse, l’odeur de la salle d’autopsie, juste à côté, flottant légèrement dans l’air du sous-sol de l’Hôpital. En lui faisant signe d’entrer, m’écartant tant bien que mal pour le laisser passer dans le petit espace, je refermais la porte immédiatement après son passage pour revenir m’asseoir. Je le regardais de haut en bas une nouvelle fois, curieux de déceler ce que Nikkou avait vu. Il avait des cheveux roses, ce qui allait poser problème, il avait une certaine discipline qui transparaissait dans ses habits, mais son visage me semblait trop… Il avait ses traits qui ne sont formés qu’après avoir pratiqué certaine expression trop souvent. Associé à la noblesse presque. Je restais là, à l’observer, attendant qu’il pose ses questions.

[Pas de dialogue, c'est volontaire. Je me dis que ça permettra de décrire ton arrivée et tout le fatra, tu ouvriras le dialogue, je pourrais répondre à quelques questions de ton perso, ça évitera d'avoir des posts question/réponse. Enfin, ça servira peut-être à rien, mais j'essaie le truc. xD]

Il faisait chaud ce jour là et Nakashima n’avait rien de bien important à faire lorsqu’il observa son planning quotidien. Il n’était pas dupe : les journées étaient chargées d’imprévu et il était prêt pour ce genre d’évènement qui ne sait jamais s’écarter de lui. Allongé dans son canapé, les pieds croisés sur le bras de celui-ci ainsi que les doigts entrelacés au niveau de son abdomen, il fermait lentement les yeux se sentant partir dans un profond sommeil avant qu’une personne tierce ne vienne le tirer du pays des rêves… De longs résonnement se firent entendre dans la pièce ce qui agaça le jeune prodige qui se sentait un peu fatigué. Marchant d’un pas léger, il ouvrit la porte et un garçon assez jeune lui tendit un parchemin : sans même dire au revoir, il déguerpit… Sa méfiance le poussait à croire à un piège quelconque, mais il allait mettre ce sentiment de côté pour une fois, et ouvrir ce maudit courrier ! Pas si maudit que ça finalement, puisqu’une fois ouvert, il avait un rendez-vous à l’hôpital psychiatrique, au sous sol… C’est alors que les questions se montrèrent plus présentes au sein de son esprit si innocent.

Le Shinobi quitta son salon sous les innombrables interrogations de ses parents : malheureusement, Nakashima ne pouvait se permettre d’y répondre et préféra laisser qu’un simple nuage de fumée blanche en guise de réponse avant de s’en aller vers sa destination pour savoir de quoi il en retourné. Il fallait avouer qu’il était rare de convoquer une personne au sous sol d’un hôpital pour les handicapés mentaux… Cette personne ne savait pas vraiment s’y prendre… Une chose était sur, les vêtements du prodige allait tout à fait correspondre avec le lieu puisqu’il était vêtu d’un uniforme d’un blanc immaculé avec quelques coutures noires foncés afin de jouer le rôle de contraste.

Arrivé devant la bâtisse, il poussa la porte : un grondement sourd raisonna dans l’immensité du couloir – il n’y avait personne… Il marcha lentement… Ses bruits de pas aussi raisonnèrent dans le couloir désertique… Un panneau indiqua le sous-sol : c’était là qu’il devait aller ! Sans se poser de question, il ouvra la porte et s’aventura dans les escaliers sombres menant à un énième couloir tout aussi désert que les autres… Dans ce long tube, une seule porte sur la droite de Nakashima… Il toqua et quelques secondes après, une personne peu crédible ouvrit la porte, regarda derrière lui et lui fit signe d’entrer en faisant tout son possible pour le laisser entrer…

« Drôle d’endroit… » Dit-il d’un air ironique.

En effet, Nakashima ne cachait pas réellement ce qu’il pensait dans de telles situations : il trouvait l’endroit glauque, il le disait à la personne qui avait organisé cet entretien. Une fois la porte claquée derrière lui, toujours aussi méfiant qu’à son arrivé, il resta debout – bien droit – et observait de haut en bas l’inconnu.

« Pardonnez mon impolitesse, mais cet endroit me semble bien trop étroit pour parler… »

Aucune décoration, une pièce si petite que la présence de deux individus était compliquée… On lui avait tendu un piège, il en était certains. Toujours sur ses gardes, il toussa un coup : un froid glacial entre les deux protagonistes… Aucun des deux ne parlait ni ne prenait l’initiative de commencer les formalités… Mais Nakashima ne pouvait tenir plus longtemps dans une telle pièce, immobile face à une personne aussi intrigante.

« Bien… Visiblement, je dois commencer à poser mes questions sinon nous resterions ici à se regarder toute la journée… » Il toussa afin de cacher son petit sourire narquois avant de reprendre. « Pourquoi ‘a-t-on fait venir ici et que puis-je faire pour vous ? »

À part sa toux, aucun son pendant deux minutes, si ce n’est l’aération. Quand personne ne parle et chacun attend l’autre, le temps semble passer beaucoup plus lentement. Si la situation ne m’amusait pas, j’aurais probablement parlé avant lui. L’endroit était étroit, il n’y avait pas de chaise pour lui, mais c’est tout ce que j’avais maintenant. De toute façon, je n’étais pas là pour lui faire un long cours magistral, je n’aurais pas pu. Vu son expérience, ça aurait été inutile. Vu la décision de Nikkou, je n’avais pas mon mot à dire. C’était une situation que je respectais. Si un jour ou l’autre j’avais des doutes sur mon interlocuteur, j’en parlerais à Nikkou et il prendrait sa décision. En attendant, je devais me fier à lui et vérifier que c’était le bon choix plus tard. J’aurais préféré ne pas forcer les choses, mais ce n’était pas ma décision et les conséquences ne me viseraient pas directement. Je me contentais de rire quand il parla, avant d’emboîter le pas à la conversation.

- « Tout ce mystère, hein ? C’est agaçant, non ? Tu vas comprendre pourquoi. Si tu fais preuve de discrétion sur mon rôle de messager de l’Hokage, je serai discret sur notre rencontre. C’est dans un but pratique. »

J’en avais une de caché si on avait besoin de mes travaux en urgence, c’était après tous des travaux pour l’Hôpital. Cependant, pour le moment, je préférais ne pas trop le montrer. Je me relevais de sur ma chaise, fouillant dans ma poche plus facilement, pour sortir la petit clef. Je me baissais et ouvrit le cadenas en jetant un œil vers mon interlocuteur probablement curieux. Après avoir écarté quelques échantillons mis en stase par le froid, je pris la petite sacoche de cuir, un simple sac avec un rabat pour le fermer et une bandoulière pour le mettre sur l’épaule. En me relevant, fermant la porte du réfrigérateur d’un pied, je soulevais la petite sacoche pour la lui désigner, avant de la laisser retomber au bout de la table, près de lui.

- « Évite de le porter tout de suite, il est peut-être froid. En plus, garde le dans ta sacoche, ce sera plus discret. Si tu veux, je peux répondre à quelques questions immédiatement, sans aucun problème, mais le gros des explications plus techniques te seront directement donné plus tard. »

Je me tus en me rassoyant, examinant une nouvelle fois le suçon rose pendant qu’il jetait un œil vers la sacoche. Attendant qu’il l’ouvre pour l’observer ou tout simplement pour l’oserver s’il n’ouvrait pas la sacoche.

Toute cette situation était très étrange. Certaines personnes trouvaient Nakashima étrange, mais le protagoniste lui faisant face l’était tout autant. Il n’était pas rassuré quant au personnage et il ne lui faisait pas du tout confiance. Lorsque celui-ci brandit la sacoche en cuir face à lui avant de la lâcher sur la table, le jeune prodige haussa les sourcils et jeta un œil au sac. Il s’était comporté comme s’il voulait l’amadouer mais cela ne marchait pas sur le Shinobi à la chevelure rose. C’est pourquoi il ne bougea pas et continuer d’observer son locuteur mystérieux.

« Que croyez-vous faire en me brandissant ce sac ? Pensez-vous que je vais sauter dessus afin de voir ce qu’il se trouve à l’intérieur ? Je ne suis pas ce genre de personne. » Il remit ses lunettes en place grâce à son majeur tout en souriant comme s’il était fier de sa prestation. « Vous parliez de discrétion il y a quelques secondes, si je dois ramener cette sacoche d’un point A, à un point B, je le ferais immédiatement, s’il s’agit d’une mission. »

Il n’était pas si bavard d’habitude mais la situation était bien différente que toute celle qu’il a rencontrée jusqu’à présent. C’était la première fois qu’il se trouvait en face d’une personne qui était si mystérieuse.

« Vous pouvez donc répondre à certaines de mes questions immédiatement… J’en suis ravi ! Vous n’avez pas répondu à mes premières questions… » Il fronça les sourcils avant de reprendre. « Je ne suis pas du genre à me répéter mais la situation m’y oblige : Pour quelles raison m’a-t-on fait venir ici et en quoi puis-je vous être utile ? » Il réfléchit une petite seconde avant de reprendre. « Et enfin, qui êtes-vous ? »

Tout ceci était très agaçant effectivement… Nakashima n’aimait pas perdre son temps et visiblement, c’était le cas ici. Malgré tout, la sacoche l’intriguait fortement : il voulait la prendre mais il restait bien méfiant sur ce qu’il devait faire… Aucune explication n’avait été divulguée : pouvait-on parler de discrétion ? Aucune idée… Déjà, il ne savait pas à qui il avait à faire et c’était aussi très embêtant puisqu’il n’appréciait pas se présenter en premier… Tant de manière qui l’avait mené là… C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il ne cessait de parler…

« Il est inutile que je précise que je n’ai aucune confiance en vous : la pièce dans laquelle nous nous trouvons ne reflète en rien un bureau officiel mais plutôt un endroit pour un dealer qui ne souhaite qu’une chose : vendre sa cam. Ou encore un laborantin diabolique qui effectue des expériences toutes plus horribles les unes que les autres… Autrement dit, les critères de confiance ne sont pas réunis pour une conversation fiable… »

Il s’arrêta là, toujours debout, se tenant bien droit face à ce protagoniste mystérieux… Les bras croisés dans son dos, le regard fixait celui de son locuteur. Il ne voulait qu’une chose : avoir des réponses à ses questions pour enfin avoir une idée quant à la crédibilité et la fiabilité de ce dernier… Les réponses du propriétaire des lieux allaient être décisives pour la suite de la conversation…

Je le regardais examiner le chaque quelques secondes avant de lever la tête vers moi. Sa réaction fut presque immédiate. Au lieu de s’en préoccuper, il se contenta de lever les yeux vers moi et de parler rapidement, trahissant son agacement. La plupart du temps, on regarde l’objet dans ce genre de situation. Cependant, quand on est un militaire shinobi, on apprend rapidement qu’une diversion de ce genre peut-être dangereuse. On regarde l’objet, l’adversaire je jette sur nous rapidement, parfois, c’est l’égorgement direct. C’était un bon réflexe que de ne pas avoir pris de temps sur la sacoche. Ça voulait aussi dire que l’homme me considérait comme une menace directe. Un paranoïaque, Je commençais à voir ce que Nikkou avait vu. Mais il fallait avouer que c’était ridicule. Je pris un instant, haussant les épaules avec un soupir, pour laisser mon agacement. Quelques secondes plus tard, je hochais la tête.

- « Tu as probablement remarqué le sceau du Palais, donc de l’Hokage, sur la convocation ? Évidemment, c’est difficile à copier, mais faisable. Cependant, si tu ne peux pas faire confiance au sceau, en quoi ma parole serait moins « falsifiable » ? »

Je me doutais bien que ce genre d’homme n’admettrait pas la logique, je le savais. Je pinçais un instant les lèvres à cette pensée, non pas à cause de l’inquiétude, mais de réserve. Cependant, Nikkou connaissait bien mieux ses soldats que moi, alors je devais me fier à son jugement pour le moment, même si ma confiance dans celui-ci venait de s’amenuiser. Je me contentais de sourire, un peu maladroitement, à la manière des enfants. Nyuuwa s’y était habitué, mais, depuis toujours, on ne s’attendait pas à ce genre de sourire niais de la part d’un Nukenin avec des cicatrices. Néanmoins, je n’étais plus un Nukenin.

- « Ensuite, je doute qu’un dealer s’installe dans l’Hôpital de Konoha. Je suis certes dans le sous-sol, mais il reste que le gros de mon travail c’est l’analyse d’échantillon pour les médecins. C’est la raison de mon bureau minable : les gens attitrés à ce travail se contentent habituellement des comptoirs où tout le monde s’installe pour faire son boulot. Alors c'est plutôt un bon bureau, en faite. »

Je reculais un peu sur ma chaise pour m’adosser, gardant le silence quelques secondes, avant d’écarter les mains. Je pris une grande inspiration avant de parler lentement, joignant mes poignets ensemble en les tendant devant moi. Je m’avançais un peu au-dessus de la table en restant assis.

- « Je plaide coupable, je suis un « laborantin diabolique » qui travaille dans l’Hôpital de Konoha et mène ses expérience diabolique dans une pièce de moins de 4 mètres par 4 mètres. Tu crois que ça ne tient pas la route ? »

Je reculais de nouveau pour m’adosser. Je retins un sourire, à la fois curieux de voir la suite, mais surtout prenant des précautions pour ne pas le provoquer inutilement. Je me contentais de hocher la tête en guise de signe de paix, pour signaler que, pour moi, ces soupçons ne me choquaient pas ou ne m’offusquaient pas le moins du monde. Je désignais une nouvelle fois la sacoche, me demandant si j’avais réussie à le détendre et, sans avoir une confiance aveugle en moi, à lui faire voir que je n’étais pas dangereux. J’aurais pu laisser entendre que je connaissais quelques détails sur lui, des détails dans les dossiers, mais la vérité c’est que c’était injuste et risquait surtout d’éveiller encore plus de suspicion.

- « C’est ma réponse à ta question d’origine. »

En disant cela, je désignais la sacoche. La vérité était que je ne voulais pas trop parler directement de ce sujet. Au cas où quelqu’un entendrait, même si les risques étaient minimes, voir inexistants.

Il m’examinait, je faisais la même chose. Mon interlocuteur n’hésitait pas à utiliser le sarcasme en m’écoutant. Il semblait même être plus occupé à fixer mon visage, mais j’étais certain qu’il écoutait assez pour comprendre. Il m’affirma que je ne jubilais pas. Je me contentais de hausser les épaules sur ma chaise avant de lâcher, alors qu’il ouvrait la sacoche. Il regarda la surface de l’objet. Je cru voir un léger mouvement sur son visage, mais je pouvais me tromper. Néanmoins, plus que jamais, je me demandais qui était cet homme. Plus je le regardais, plus j’examinais ses habits, plus je l’écoutais, plus je me disais qu’il se croyait franchement supérieur aux autres, probablement à cause de ses vêtements. Il semblait y attacher un intérêt immodéré.

- « En fait, je jubile. Je pourrais me dire que mes arguments d’une logique à toute épreuve t’ont convaincu, mais ce serait de mauvaise foi, non ? »

Je laissais entendre que je l’avais convaincu, mais je doutais que ce fut le cas. L’homme pensait probablement avoir eu un contrôle quelconque sur la situation. J’en doutais, mais je pouvais certainement faire preuve d’orgueil comme lui et penser vrai ce qui m’arrangeait. C’était un dangereux pour la vie de Shinobi. En le voyant passer son sac par-dessus son épaule, je me contentais de hocher la tête pour manifester ma satisfaction. À sa question, je pris un instant de réflexion avant de poser les coudes sur la table, chiffonnant un peu un rapport mes membres.

- « Tu comprendras le secret. Votre rôle sera principalement de la protection… On veut surtout éviter que des gens avec des informations sur votre identité s’en prenne à vos proches : amis, famille, ce genre de personnes. »

Pour une fois, j’étais honnête. J’étais certain que Nikkou aurait parlé de la propre sécurité de son nouveau membre de l’ANBU, du service qu’on lui rendait en quelques sortes. Tant qu’à moi, j’avais une autre idée derrière la tête. D’ailleurs, pourquoi s’en prendrait-on au proche d’un ANBU pour le blesser ? Simplement pour avoir un moyen de contrôle sur lui, donc de l’empêcher de protéger l’Hokage ou, pire, le forcer à la trahison. Non, ce mystère autour de l’identité ne visait qu’à protéger l’Hokage.

- « Pour faire court, tu vas te présenter au Palais, tu auras accès à la partie réservé à l’ANBU. À partir de là, tu pourras avoir l’uniforme et les accès. Une chambre te sera attitrée pour éviter qu’on ne trouve ton masque ou un indice chez vous. Tu peux l’utiliser. Si tu es blessé, l’ANBU pourra s‘occuper de toi pour éviter les questions des proches. Tu comprends aussi que personne ne doit rien savoir de ta promotion ? »

Je m’adossais à nouveau en attendant ses questions. Soudainement, je levais le doigt, pensant à une réponse qui serait probablement nécessaire dans quelques minutes, voir secondes. Je me redressais, malgré le peu d’espace. Je ne tenais pas à compliquer les choses, ce n’était ni mon rôle, ni mon plaisir. Pourtant, je pris une grande inspiration avant de parler.

-« Actuellement, l’Hokage est ton supérieur. Je suis en quelque sorte l’homme à tout faire de l’Hokage. Si tu es discret sur mon rôle, je serai discret sur ta position dans l’ANBU. Je gère l’ANBU en tant que chef de cette dernière, mais, rassure toi, il est fort probable que je laisse ce rôle à un membre de l’ANBU ayant fait ses preuves ou que l’Hokage voudra nommer. Tu ne devras pas m’endurer longtemps. »

Je souris amicalement, un peu béatement, pour lui souligner ma blague, mais aussi lui signifier que s’il n’avait rien d’autres à demander, j’en avais terminé. Les informations qu’il possédait maintenant sur moi étaient embêtantes, mais pas dangereuses, alors que les miennes sur lui pourraient l’être. Mais ce n’était ni dans mes intentions, ni dans mes projets.

[Désolé, fatigue et chaleur me léguminise. Alros si y'a un prob, j'éditerai.]

Pour une fois, il s’avéra bavard. Il continua ces petites habitudes qui dénotent qu’une personne est imbue de son apparence. Je ne savais pas dans quelle mesure il en avait lui-même conscience, mais je devais bien admettre que ça m’agaçait. Ce n’était que des délires de paranoïa, j’en avais bien conscience, mais je me méfiais bien plus de ce genre de personnages que des autres. Je devais toutefois admettre que l’Hokage avait accordé ces faveurs à mon interlocuteur, que même si je n’avais pas confiance dans l’Hokage, du moins, pas aveuglément, il avait une certaine compétence. L’avenir serait intéressant sur ce sujet. Il achevait en me prévenant que mes arguments ne l’avaient pas convaincu, je me contentais de hausser les épaules. Je dûs néanmoins faire des efforts pour retenir un roulement des yeux. Il n’allait certainement pas l’avouer, même si j’avais raison, trop d’orgueil.

Je l’écoutais attentivement, hochant la tête. Je devais avouer qu’il me fascinait tout de même, il piquait ma curiosité. C’était plus dépendant de l’Hokage que de l’interlocuteur en lui-même, mais je devais l’admettre. Admettre qu’il n’aimait pas les ordres ne me posaient pas problème, j’étais fait du même bois même si je savais obéir. Lui, c’était un résultat de son orgueil, moi de ma méfiance. Je me contentais de hocher silencieusement la tête à ces mots, sans sourire, simplement intéressé et attentif. Les fragments sur tombant me surpris un peu, je me contentais de le regarder, observant le phénomène, jetant un regard vers lui et les débris. Il semblait avoir compris l’accord de discrétion entre nous et je m’en félicitais. Quand il sorti avec son sourire, après un salut militaire, je me contentais de rester assis. À son départ, je pris quelques secondes pour réfléchir.

Encore une fois, les Konohajins se sentaient obliger de mentir, cet homme venait encore de le faire contre toute logique. Le futur chef de l’ANBU devrait être capable de bien les remettre à leur place, mais en attendant, j’étais confiant que l’avenir le ferait d’elle-même. Je devais aussi laisser Nikkou décider les premiers temps, question de bien comprendre sa ligne de conduite et de m’y calquer si j’étais d’accord avec lui. L’autre côté positif de ces menaces, c’était que le membre de l’ANBU ignorait probablement à qui il avait à faire en me menaçant. Je souris. Je n’avais jamais eu l’intention de me battre contre lui, mais je me méfiais des hommes orgueilleux. Je jetais un regard vers l’encre qui l’avait rendu fier.

Je me levais de mon bureau, me tournais vers une des éprouvettes vide. Je fouillais un peu autour avant de coller du papier sur le tour du verre pour éviter que la lumière n’y entre, mais aussi que son contenu ne serve d’espion, même si je me doutais que c’était peu probable. Je pris une petite spatule de métal, fit le tour du bureau et, avec précaution et méticuleusement, je grattais les résidus d’entre séché, des restes de la coquille, les rangeant dans l’éprouvette. Ensuite, j’ouvris le réfrigérateur et y rangea mon échantillon. L’avenir à Konoha me semblait prometteuse…

[C’est terminé, merci du RP]