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 [C] Un convoi

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Kazeshoshi
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Message(#) Sujet: [C] Un convoi [C] Un convoi EmptyMar 10 Avr 2012 - 14:01

Spoiler:



L'atmosphère s'alourdissait. On entendait déjà, au loin, le grondement de l'orage qui s'approchait lentement mais sûrement du village. Les habitants, habitués aux changements climatiques, étaient déjà entrain de déserter les rues. Certains prenaient leur temps, ne craignant pas la fureur du ciel ; d'autres se précipitaient chez eux tout en essayant de ne pas en avoir l'air. Lorsque respirer commençait à devenir difficile, à Kumo, les habitants étaient comme dans un état second. Il est vrai que la foudre pouvait s'acharner avec violence, mais cela n'arrivait que rarement. Quoi qu'il en soit, rentrer chez soi restait conseillé en cas d'orage, même s'il était inutile, voire même dangereux de paniquer.

Kaze, contrairement à tous les autres, venait de sortir de chez lui. Le temps, bien que peu propice à une balade de santé, ne le freinait pas. Dans sa main, un papier froissé. On pouvait y apercevoir une écriture typographiée que nombreux connaissaient très bien comme celle qui ornait les ordres de mission à Kumo. Le jeune Genin venait de recevoir cette missive, qui l'incitait à se mettre en route au plus vite dans le but d'éviter de prendre du retard en raison de la météo. Il devait se rendre, avec un groupe de ninja, dans un port au sud du village, afin de récupérer une cargaison d'armes. Sur le coup, il avait hésité. La lecture des mots « armes » et « menace » ne lui plaisaient vraiment pas. Mais, après courte réflexion, il s'était décidé à y aller pour deux raison ; avant tout pour ne pas faire faux-bond à toute une équipe qui, certes, ne l'attendrait sûrement pas s'il était en retard, mais aussi pour pouvoir se renseigner par lui-même à propos de ce qui était écrit sur le parchemin...

La pluie n'allait pas tarder à s'ajouter aux festivités climatiques. Tout d'abord légère, comme d'habitude, puis devenant rapidement dense et forte. Le genre de truc qui vous glace les os en trente secondes si vous n'y êtes pas préparé. Avec l'effet de surprise en plus. Kaze accéléra la cadence ; il ne voulait pas être rattrapé par les foudres du ciel ténébreux. Alors qu'il approchait du point de rendez-vous, une réalité le frappa, comme évidente, qu'il n'avait jusqu'alors pas remarquée. Le groupe allait se diriger plein sud. Les vents faisaient de même. Il savait qu'il y avait moins d'un jour de déplacement entre le village caché et la côte. Autrement dit, ils allaient forcément rencontrer l'orage qu'ils fuyaient à présent lors de leur voyage retour. Il n'avait pas d'idée précise quant à la taille du convoi qu'il étaient censés ramener, mais... Ce qui était sûr, c'est qu'une météo hostile ne ferait que leur compliquer la tâche. Contrarié par ce constat, Kaze arriva enfin à la porte, qu'il devait passer avant de rejoindre le reste du groupe. Cette fois-ci, ce n'était pas avec Kirin, mais apparemment avec des ninja qu'il risquait de ne plus jamais rencontrer par la suite qu'il allait mener à bien une unique mission. Soit. Il n'était cependant pas sûr de bien réussir à s'intégrer...

Il s'agissait de trois autres Genin. Cela lui parut bizarre ; il pensait que l'on évitait d'envoyer trop souvent les moins gradés à l'extérieur. Par un temps comme celui-ci, cette décision aurait été d'autant plus justifiée. Pourtant, cette fois, il semblait qu'ils allaient devoir s'aventurer en territoire inconnu, avec en plus une composante climatique qui ne leur faciliterait sûrement pas la tâche. Mais, pour le moment, ce n'était pas encore la peine d'y penser. Kaze jaugea rapidement ses camarades. L'un était massif, de taille moyenne, et semblait être le bourrin du groupe. Les deux autres le dépassaient tous deux de quelques centimètres ; l'un était squelettique tandis que l'autre avait une corpulence satisfaisante. Ce dernier semblait être le plus expérimenté, à en juger par la manière dont il souhaitait prendre les choses en main. Il tenta une sorte de mise au point, mais les trois autres tombèrent d'accord sur le fait qu'il n'y avait pour l'instant rien à mettre au point. Ils devaient se contenter de se rendre au port aussi vite que possible, après quoi ils mettraient en place une stratégie d'escorte, si tant était qu'il y en eût besoin. Kaze, lui, pensait que non.

Les quatre ninja, qui semblaient être tous autant inconnus aux uns qu'aux autres, se mirent en route dans la même direction. La première discussion, bien entendu, porta sur les facultés de chacun. Kaze ne les informa que sur ses affinités – ils n'avaient pas besoin de plus, du moins pas pour l'instant. Il les écouta ensuite étaler fièrement leurs capacités et ce qu'ils en faisaient, comme si divulguer ce genre d'informations n'avait aucune importance. Pour lui, cela en avait. Il apprit donc avec un intérêt mêlé de surprise que le petit tassé était un utilisateur de la terre, alors que les deux grands étaient des ninja traqueurs. En effet, il lui semblait que cette escouade serait peu apte à mener un combat s'ils se retrouvaient piégés par la « menace » qui planait au-dessus d'eux... Ils avaient plutôt le profil d'une équipe d'infiltration, d'après lui. Les dirigeants pensaient-ils que, s'ils étaient attaqués, il pourraient s'échapper sans accorder aucune importance à la réussite de leur mission ? Non, c'était tout autant illogique.

Ses interrogations à propos de la composition de cette équipe l'accompagnèrent durant tout le voyage. Lui, comme à son habitude, se déplaçait par à-coups, Bourrasque après Bourrasque. Il était clairement le plus rapide, et ne forçait pas, mais les autres n'avaient tout de même aucun mal à le suivre. Encore heureux. Il espérait vivement qu'il n'était pas le plus puissant de l'équipe, auquel cas il commencerait gentiment à s'inquiéter. Il ne surestimait pas sa force. Il était conscient que nombreux maîtrisaient des jutsu bien plus puissants que les siens, même à son niveau. Lui cherchait plutôt à créer des techniques lui conférant un avantage stratégique. Car l'environnement n'était pas toujours favorable à un combattant... Et pourtant, c'était sûrement le détail qui pouvait avoir les plus grandes répercussions sur l'issue d'une confrontation. Il en était persuadé, et ce depuis qu'il avait survécu à une traque de cette manière, en utilisant la nature qui l'entourait.

Les quatre shinobi voyagèrent de longues heures durant. Ils ne prirent aucune pause. Dès le début du voyage, ils avaient distancé l'orage qui leur courait après, mais Kaze savait qu'ils ne pourraient l'éviter au retour, peu importait la vitesse à laquelle ils iraient. Ils traversèrent des bois aux sentiers étroits, de vastes étendues herbacées qui ne pouvaient inspirer qu'un sentiment de liberté, quelques petites bourgades de campagne suffisamment peu peuplées pour que tous les habitants se connaissent. Ils ne s'arrêtèrent pas, et continuèrent leur route, montant la pente d'une colline, escaladant des rochers, traversant un pont. Plus l'heure avançait, plus les paysages qu'ils exploraient changeaient. Kaze ne pouvait contenir son émerveillement face à la diversité des formes que pouvait prendre la nature au sein de Kaminari no Kuni. La présence de ses compagnons de mission ne l'empêchait pas d'en profiter pleinement. En fait, il avait presque l'impression d'être seul, tant les discussions se faisaient rares. A nouveau, il se questionna sur le choix des membres de l'équipe ; à ses doutes s'était ajouté le fait qu'ils ne se connaissaient aucunement. Il espérait que le manque de coordination, qui semblait inévitable, ne nuirait pas à leur objectif. Même si, au final, il semblait qu'ils allaient plus jouer aux gardes du corps qu'autre chose.




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Message(#) Sujet: Re: [C] Un convoi [C] Un convoi EmptyMar 10 Avr 2012 - 14:05

Ils arrivèrent alors que le ciel commençait déjà à s'assombrir. Les péripéties climatiques de Kumo étaient loin derrière eux, à présent, et rien ne laissait présager l'arrivée de l'orage dont ils avaient eu un aperçu au début de la journée. Ici c'était l'air marin qu'il respiraient. Ils avaient été un peu plus rapides que prévu, mais leur avance n'était en rien préjudiciable. Ainsi, ils auraient plus de temps pour se reposer, afin de mieux se préparer physiquement au véritable départ de la mission, qui serait donné le lendemain matin. Dans cette petite ville portuaire, le clapotis des vagues s'écrasant contre les digues était audible de n'importe où. Kaze aimait ce bruit léger. Un nouvel aspect de la nature, quelque chose de différent. Ils n'étaient pas là depuis vingt minutes que, déjà, le jeune homme se sentait pris d'une irrésistible envie de s'en approcher. Il pouvait sûrement prétexter une visite du port, comme pour vérifier que tout était là au bon endroit. Mais, avant cela, le petit groupe devait se mettre d'accord sur les détails qui restaient à régler. Une auberge, point de ressourcement classique pour tout voyageur, les accueillit avec des boissons chaudes et de la nourriture – tous frais payés, bien entendu. Là, rassemblés autour d'une table volontairement noyée dans l'esprit festif du lieu, entre chants et choppes, les shinobi ouvrirent enfin une véritable discussion. Encore une fois, ce fut le grand senseur costaud qui prit l'initiative.

"Bon. Pour ce soir, on doit encore s'organiser, il nous reste quelques petites choses à faire. Avant tout, il faut aller au port, quai huit, pour vérifier la cargaison. A priori, certaines personnes ont été engagées pour la totalité du voyage, ce qui fait que nous leur serviront plus ou moins de guides. Je pense qu'ils sont plus expérimentés que nous ; après tout, ils ont été choisis aussi pour veiller sur le colis lors de son déplacement en mer. Nous pourrons sûrement les laisser se charger de la garde du convoi pour la nuit. Demain, nous partirons au premier rayon du soleil."
"Je ne sais pas si vous l'avez noté,
intervint Kaze, mais l'orage qui menaçait Kumo ce matin suivait notre route. Il y a de très grandes chances pour qu'on se le prenne sur la tronche demain, et on ferait mieux d'anticiper cette possibilité, sans quoi un mauvais timing nous obligerait à nous embourber dans des flaques de gadoue avec ces chariots. Personnellement, je pense qu'il vaudrait mieux pour nous qu'on ne soit pas ralentis." En vérité, lui même pouvait apporter une solution très simple à ce problème, mais il voulait tester celui qui revendiquait la place de meneur.
"Je ne pense pas que ça constituera un problème majeur, rétorqua le petit Genin tassé. En revanche, ce qui m'intéresse plus, c'est si vous deux, les senseurs - il semblait ne pas aimer ce qualificatif - , avez repéré quoi que ce soit qui serait susceptible de nous concerner. Des personnes qui pourraient avoir envie d'interférer avec notre mission, par exemple..."
"Ce qui est certain, c'est que personne ne nous a suivis de puis Kumo. Après, ce sera sûrement différent au retour, mais je serai capable de les repérer avant qu'ils n'aient une idée de notre position."
"Il y en a déjà un...
Le deuxième senseur, le plus maigre, ouvrait la bouche pour la première fois, mais ses paroles imposèrent le silence et l'attention des trois autres. Avec, en prime, un sourire en coin s'affichant sur le visage de Kaze, qui était on ne peut plus ravi de voir le plus arrogant se faire remettre à sa place de cette manière. Je l'ai repéré moins d'une heure avant qu'on arrive. Il campait dans le dernier bois que nous avons dépassé, et a plus ou moins suivi nos traces depuis ce moment. Pour l'instant, il se trouve à quelques centaines de mètres à l'ouest. Mais je pense qu'il attend qu'on se sépare pour agir, il doit être un pisteur lui aussi... A moins qu'il n'ait que l'intention de nous observer... M'enfin, restez sur vos gardes, quoi."
"Ca, je pense que personne n'y dérogera,
dit le meneur qui s'était repris à une vitesse étonnante après la gifle qu'il venait de se prendre. Bon, je propose qu'on bouge par équipes de deux. On se retrouve ici après que chacun ait rempli son rôle. Voilà comment on va faire."

[...]

Sur les digues, deux silhouettes semblables avançaient tranquillement. Ils semblaient être à la recherche d'un endroit où se poser pour pouvoir profiter pleinement de l'air marin qui se renouvelait sans cesse. Ils respiraient cet oxygène pur à plein poumons. Quelques inspirations dans un tel contexte suffisaient à Kaze pour se sentir en pleine forme. Il émit un son étrange, sûrement lié à son bien-être présent. Son compagnon observait le coucher de soleil, cet enchaînement de couleurs rose-orangées qu'il ne pouvait distinguer. Ils se ressemblaient. L'un avait simplement un sens de plus que l'autre. Ce fut de la manière la plus naturelle que la discussion s'installa entre eux, même si le sujet n'en fut pas celui que l'on aurait pu attendre.


"Alors, il a bougé ?"
"Non.. Je ne sais pas ce qu'il fabrique... Soit il attend notre départ, en étant assez stupide pour penser qu'on ne le repérera pas, soit il s'agit simplement d'un observateur, un mec qui se contente de surveiller les allées et venues. Ce qui est sûr, c'est qu'on l'intéresse. Son chakra ne ment pas."
"Ce que je ne comprends pas, c'est ce qu'il attend de nous. Il s'agit d'une cargaison d'armes, rien de très méchant... Il lui suffisait de suivre les deux autres pour savoir de quoi il en retournait, et se rendre compte que ça n'en valait pas la peine..."


Ils continuèrent à errer le long de la mer, le senseur restant concentré sur les éventuels mouvements de l'homme qu'ils surveillaient. Leurs pas finirent par les porter à l'endroit d'où ils étaient partis. Ils furent rapidement rejoints par les deux autres Genin. A en juger par la quantité d'informations qu'ils ramenaient avec eux, leur tâche avait été bien plus utile. Ils allaient être accompagnés par deux Chûnin sur le chemin du retour, lesquels s'occupaient actuellement de la garde de la cargaison, et ce pour la nuit. Ils apprirent également des détails utiles concernant la cargaison. Deux chariots remplis de caisses d'armes en tous genres. Il fut décidé que les groupes constitués ce soir-là seraient conservés, chacun assigné à l'un des véhicules et enrichi d'un Chûnin. Un senseur à l'avant, un autre à l'arrière. La répartition des tâches était intelligente, et les Genin n'en discutèrent pas plus. La mission ne nécessitait pas un briefing plus long que cela. Tout le reste relèverait de l'imprévu et donc de leur capacité de réaction ; inutile d'essayer d'envisager tous les scénarios possibles.

Il se réveilla plus tôt que prévu, même s'il avait prévu qu'il se réveillerait plus tôt. Il avait perçu un mouvement inhabituel dans son sommeil léger, et cela l'avait fait réagir. En effet, dans le dortoir qu'ils partageaient tous les quatre, il n'y en avait plus que deux qui dormaient.


"Il a commencé à bouger, je l'ai perdu. Lancement de la mission."

Sur ces mots, Kaze sauta hors de son lit, alors que le senseur réveillait les deux autres. En trois minutes, la situation était clarifiée et tous s'étaient mis d'accord. Pour réduire les risques d'interception, il fallait commencer les opérations immédiatement. Tous frais payés, encore une fois ; ils ne se soucièrent donc guère de réveiller le tenancier de l'auberge à une heure bien trop matinale pour quiconque profite de la fin de sa journée avec un petit verre. Une fois dehors, Kaze profita un court instant du vent frais qui balayait les lieux abandonnés. Le port était encore plongé dans l'obscurité. Le petit groupe se précipita en direction du quai huit. Une fois arrivés, il expliquèrent rapidement la situation au Chûnin qui montait la garde. Celui-ci était heureusement moins flemmard que travailleur, et se contenta d'acquiescer lorsque Kaze finit sa phrase par un truc du genre « et donc, nous pensons qu'il serait plus judicieux de partir dès maintenant ».

[...]


"Le revoilà... Il est toujours seul ?! Mais à quoi est-ce qu'il peut bien servir, ce clampin ?"

Le suspect était de retour dans le champ d'action du senseur. Certes, il s'approchait, ce qui n'était pas spécialement une bonne nouvelle, mais au moins, ils connaissaient à nouveau son emplacement. De plus, il n'était pas parti pour rameuter des renforts. Kaze se demandait réellement à quoi ce type pouvait bien penser. Peut-être n'avait-il reçu que la consigne d'observer, et surtout de ne pas intervenir, auquel cas le convoi ne risquerait rien. Ou bien était-ce un repérage, et devait-il donner un signal au moment de leur départ en vue d'une embuscade ou autre arnaque du genre ? De toutes manières, il était en retard. Comme souhaité, ils l'avaient pris de vitesse avec ce départ plus matinal que prévu, fruit de leur sage décision de le garder sous surveillance durant la nuit. Cela dit, si son but était de les suivre, il n'aurait aucun mal. C'était une cargaison pour le moins encombrante qu'ils se trimbalaient là.

"La question est avant tout de savoir s'il nous suit vraiment. Est-ce que quelqu'un aurait pas un moyen d'accélérer la marche ?" Il y eut un silence. Puis.
"Je ne pense pas qu'on en aie vraiment besoin. Je peux t'aider, mais je pensais plutôt garder mon chakra pour utiliser cette technique à volonté au moment où on aura un orage à traverser..."
"C'est bon, je pense aussi qu'on peut prendre notre temps... Il est toujours seul, ça ne représente pas une grande menace... Et sûrement pas pour un colis comme ça. Contentons-nous d'agir normalement. S'il a envie de se fritter, on avisera."


La majorité semblait se rallier à lui. Ce n'était pas rien. Ils continuèrent donc comme ils avaient convenu, sans forcer le rythme, attendant de voir quel comportement l'inconnu allait adopter.

A la sortie du bois dans lequel la filature avait commencé à l'aller, ils furent fixés. L'homme les suivait réellement, et gagnait d'ailleurs du terrain de manière significative. Cette nouvelle fit bouger légèrement les choses ; les discussions s'animèrent dans ce petit groupe jusque-là peu bavard. Certains proposèrent de semer des pièges ; quelques idées peu convaincantes furent proposées. En vérité, ils ne pouvaient pas faire grand-chose à une telle distance. Ils se résignèrent donc à garder le même comportement, tout en se préparant à une éventuelle contre-attaque, jusqu'à ce que leur poursuivant les rattrape, si c'était bien là son intention. Seulement, ils étaient maintenant à découvert dans cette plaine, même si l'obscurité de la nuit jouait encore en leur faveur – pour combien de temps ? Les deux senseurs se concentraient sur l'évaluation de la puissance de ce ninja, mais il était encore trop loin pour qu'ils puissent en avoir une idée précise. Le danger était donc encore inconnu. Ils savaient simplement qu'il se déplaçait à une vitesse non négligeable, et qu'en gardant le même rythme, il atteindrait la lisière du bois d'ici quelques minutes.

Au loin se dessinait un nouveau relief. Ils en avaient encore pour un bout de temps, mais les collines se découpaient dans l'horizon, et leur apportaient l'espoir de prendre l'avantage, si combat il devait y avoir, grâce aux changements du terrain. Ils pouvaient assister au lever du soleil, droit devant eux, dont les rayons commençaient à surgir d'entre les bosses pour venir éclairer la plaine. Ils en avaient encore pour un bout de temps. A présent, leur poursuivant devait avoir dépassé le petit bois.


"Il s'est arrêté. Il n'a pas l'air d'avoir envie de sortir d'entre les arbres... Il craint peut-être un piège..."
"En tous cas, profitons-en pour gagner du terrain. Il va falloir accélérer."


[...]

Ils n'en avaient plus que pour deux heures, au pire. Et un orage, ça c'était certain. Depuis le lever du soleil, ils n'avaient plus repéré une seule trace de leur traqueur. Pour Kaze, l'hypothèse la plus plausible quant à cet homme était qu'il était simplement chargé de surveiller les personnes qui entraient et sortaient de la bourgade portuaire. Cela dit, le mystère demeurait insoluble. Et, après de longues heures passées à faire fastidieusement avancer le chariot à travers des reliefs divers et variés, tout en restant sur leurs gardes afin de ne pas être surpris, ils n'accordaient maintenant plus aucun crédit à la possibilité que leur poursuivant se manifeste à nouveau. A présent, la seule et unique chose qui occupait leurs esprits était le grondement de l'orage dans lequel ils se précipitaient. Les traces qu'ils laissaient sur le chemin de terre qu'il empruntaient seraient très bientôt effacées, noyées dans une gadoue boueuse et visqueuse. A travers les feuilles des arbres de cette forêt, le ciel s'assombrissait à une vitesse alarmante. Le choc était imminent. Kaze entendait, non loin de là, le bruit incessant des gouttes qui rebondissaient sur les branches et se fracassaient au sol. Il allait être temps de réagir, avant de se faire littéralement happer par la furie céleste. Ils en avaient reparlé dans la journée. Il allait enfin jouer un rôle dans cette mission qui, jusque-là, n'avait été pour lui qu'une balade de santé – un poursuivant ? Même pas peur !

Enfin, il sentit une goutte tomber sur son bras. Il s'activa immédiatement. Il effectua quelques mudra, puis se concentra sur le chemin. Soudainement, une plaque de métal, fine mais solide grâce, apparut sous les roues des chariots. Ce n'était pas une grande surface, mais le plus dur restait à venir. Il allait maintenant devoir prolonger cette route solide, afin d'éviter que le convoi ne se retrouve embourbé. La grande question était, bien entendu, s'il avait suffisamment de chakra pour tenir l'effort et faire changer la consistance de la route aussi longtemps que le besoin s'en ferait ressentir. Pour l'instant, il n'avait aucun problème.

D'un seul coup, ce fut la douche. Les intempéries étaient tellement violentes que Kaze avait l'impression de s'être mis sous une chute d'eau glacée. Le ciel était maintenant aussi noir que la nuit ; leur seule lumière était celle des éclairs qui s'abattaient par salves sur la forêt. Certains arbres firent mine de s'embraser, mais tous furent rapidement sauvés de l'incendie par la pluie. Plus bas, au niveau des troncs, la petite équipe accélérait la cadence. Chaque seconde supplémentaire passée dans ce capharnaüm leur coûtait un peu plus, et tous n'avaient qu'une envie : se sortir de là.

Ils furent exaucés plus vite que prévu. Kaze l'avait vu venir, mais s'en était aussi étonné. Bref, tout ça pour dire qu'ils avaient été chanceux que l'orage ait considérablement perdu en puissance en moins de deux jours. Habituellement, cela n'arrivait pas – pas si près de Kumo. Tout s'était passé en un instant, l'arrêt des précipitations avait été immédiatement suivi par un aveuglement – sauf pour Kaze, bien entendu – dû à la luminosité du ciel nouvellement dégagé. Cela dit, la galère n'était pas finie pour autant. Si le temps étaient maintenant bien meilleur, ils leur restait malgré tout une bonne petite trotte avant d'arriver – enfin ! - à la maison. Et, comme la route n'avait pas eu le temps de sécher après le passage d'un tel torrent, il devait continuer à la recouvrir de métal pour éviter des emmerdes supplémentaires avec ce convoi, qui était déjà suffisamment encombrant comme ça.

Finalement, ils retrouvèrent enfin un chemin dans un état à peu près praticable. Kaze, essoufflé, ne pouvait que s'en réjouir ; il avait déjà dépassé sa limite d'endurance. Résultat positif, donc. Lorsqu'il cessa sa technique, il ressentit la fatigue qui le harassait depuis plusieurs minutes s'échapper lentement de son corps.

Une heure plus tard, ils arrivaient à Kumo. Mission accomplie, rien à signaler.
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