Mon élève, Wataru m'avait prévenu d'un fait relativement banal. Une personne dont le nom ne me revenait pas voulait avoir audience avec moi. Résultat mes Kirijins en tant que bon barbares avaient eu la bonne idée de l'envoyer dans les geôles du pays. A croire que de nos jours, les geôles deviennent le dépotoir de toute la canaille et de tout les gens un tant soit peu suspect de ce monde. Enfin bref, étant de bonne humeur je me résous à allez voir cette personne. D'autant que, disons le clairement, foutre des gens en taule pour si peu ne me ressemblait pas tellement. Enfin si ça me ressemblait mais peu importe. D'après les dires de mon élève, la nouvelle résidente à la geôle deux centre trente quatre était une femme alors bon ! En tant que NOBLE lutin je me devais d'aller voir ce qu'elle me souhaitait. Je doutais fortement de la connaître mais bon.
Ça devait certainement être une courtisane ou je ne sais trop quoi qui voulait s'attirer mes bonnes grâces. Si tel était le cas, j'allai la laisser croupir en prison. Car oui, je suis un NOBLE lutin, MOI. De ce fait j'agis de manière noble et juste ! Enfin bref, trêve de débilités. Je devais aller au QG du Misuto histoire d'aller voir cette femme et ce qu'elle me voulait. Je ne devais pas perdre de temps. En effet, j'étais un homme occupé et rendre visite à un, ou plutôt à une, inconnue n'était pas conseillé pour un kage. Oui, ce n'était pas en faisant cela que les affaires du village allaient se régler. Quoique...Plus j'y réfléchissais plus je me disais que je devais rester longtemps ! Effectivement, le temps que je rende visite à cette personne, mes conseillers s'occupaient de mes affaires à ma place. Ça me faisait presque des vacances gratuites en réalité ! Bon sang, espérons que la personne que Nai et Wataru ont mis en geôle a de la discussion. Cela me donnera une bonne raison pour rester longtemps en prison et ainsi échapper aux devoirs de Mizukage ! Ah ah !
Toujours habillé de ma robe de Kage, je sortis du palais et pris la direction de la base sous terraine qui servait de QG aux membres du Misuto. Je n'appréciais pas aller là-bas. En général, les salles de prisons puaient la mort, la sueurs et la souffrance. De plus, ce milieu austère n'avait rien d'un tant soit peu appréciable. Ce n'était pas un lieu adapté à la conversation mais soit. La femme qui me demandait avait piqué ma curiosité, il fallait que je sache ce qu'elle me voulait. Qui plus est, je n'oubliais pas que plus je passais de temps ici moins je travaillais au palais ! Après quelques minutes, je trouvais enfin la geôle numéro deux centre trente quatre. Il s'agissait d'une geôle plutôt sympathique, relativement grande et pas trop sale...Elle avait eue de la chance la petite ! J'avançai doucement vers la cellule, ouvris la porte quand soudainement... Un large sourire se peint sur mon visage pâle. Je n'avais qu'une chose à dire à la vue de cette personne. Oui, une seule :
« Encore toi... »
La providence me l'envoyait, cela ne pouvait pas être un hasard. Trois rencontres en un peu plus de trois ans. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien me vouloir ? Et savait-elle que j'étais devenu Mizukage ou bien n'en avait-elle aucune idée ? Dans tout les cas, même si j'avais du mal à me l'avouer, cela me faisait plaisir de la retrouver, Ruika était son prénom si mes souvenirs étaient bons. Au vue des dernières paroles qu'elle avait prononcées lors de notre dernière rencontre je pensais ne jamais la revoir.
Je regardais la porte en fer muni de barreau se refermer sur moi, je ne vais pas me mentir, je savais bien que c’était trop beau pour être vrai. Dès le début, il y avait eu quelques choses d’un peu bizarre dans cette histoire. Déjà l’homme que j’avais croisé au tunnel, l’aveugle, m’avait demandé de le suivre mais m’avait fait passer devant lui. Or, je doute qu’on réserve ce genre de traitement à une personne en dehors de tout soupçon. Ce n’était pas non plus comme si celui-ci voulait me tenir à l’œil, il n’y voyait rien. Mes doutes se confirmèrent quand le bâtiment vers lequel m’orientait mon guide ne ressemblait en rien avec un palais ou une bâtisse majestueuse qui était sensé représenté la puissance du dirigeant du village.
Quand deux garde me saisir par les bras, je ne cherchai pas à me débattre, je n’avais pas envie de créer un esclandre. Après tout, j’étais venue avec des idées pacifistes à la base et dans le pire des cas, je savais que si je croupissais trop longtemps ici, quelqu’un viendrait me chercher.
Sans faire de manière, j’avais été élevée quasiment dans la rue, je m’assois sur le sol crasseux de ma cellule, ma tête ne tarda pas à rencontrer le mur, prenant une position la plus confortable possible. Mes yeux se fermaient, sans pour autant essayer de trouver le sommeil, j’essayais d’obtenir un peu de repos. Je n’avais rien à craindre et même si les gardes avaient enlevé ma besace, la plus puissance des armes, je la portais au quotidien et il ne me sembla pas qu’il y avait un sceau pour empêcher l’utilisation du chakra, du moins, je ne ressentais aucune difficulté ni même gêne. Et un autre détail, qui n’était pas mineur, je ne serai plus vêtue.
Je ne sais pas combien de temps, j’étais restée sur ce coin de mur mais la patience était le maitre mot dans mon métier ainsi cela ne me dérangeait pas. Une voix me tira cependant de mes réflexions ou plutôt de ma tentative à faire le vide. J’ouvris un œil puis l’autre, parce que bien entendu, je connaissais celle-ci. Le ton était légèrement amusé et non cassant ou méfiant mais c’était bien ça.
Quel pourcentage de chance y avait-il que la troisième fois que je mettais les pieds au pays de l’eau, je rencontrais une fois de plus, celui qui m’avait prit par deux fois la main dans le sac. Laissant moi aussi un sourire jouer sur mes lèvres, même si un soupir aurait pu les franchir, je ne bougeais pas de ma position.
-«T'as fini par devenir gardien de prison ? » Demandais-je sans aucune ironie, je n’avais pas vraiment jeté un œil à sa tenue. La seule chose que je voyais c’était qu’il était dans les quartiers à faire des rondes quand j’étais à l’extérieur et maintenant que j’étais entre quatre murs, il s’y trouvait aussi.
Ah ah...Elle est drôle. Elle est en prison mais visiblement cela ne l'avait pas affectée. Elle avait gardée le sens de l'humour la jeune Ruika ! C'était une bonne chose. Après tout, il est essentiel de rire un peu de temps en temps. Quoique...Plus j'y réfléchissais plus je me dis qu'elle était sérieuse. Le ton de sa voix, sa manière de le dire...Ce n'était pas une blague ? Finir gardien de prison, moi ? Voilà une drôle d'idée. Une très drôle d'idée même surtout au vue de ma tenue. En effet, un geôlier ne s'habille pas comme ça que je sache. Et puis, elle s'était trompée de Shin ! Moi c'était Shinichi, Kitase Shinichi, Sabreur et Nidaime Mizukage. Si elle voulait voir un geôlier elle aurait due faire un tour à Kumo pour rencontrer mon homonyme et ami Gecko Shin.
Dans tout les cas, je ne m'offensai pas de sa remarque, bien au contraire. Je m'avançais encore un peu d'elle, fis signe au garde d'ouvrir et entrai dans ce qui était désormais sa chambre – Oui, ce n'était pas le grand luxe mais ça restait une chambre – Bref, plus sérieusement, le temps des retrouvailles terminé, je repris mon sérieux. J'avais hâte de savoir pourquoi elle voulait me rencontrer. Ou plutôt pourquoi elle voulait rencontrer le Kage du village caché de la brume, car oui, visiblement elle ne savait pas que je portais ce titre. Pourtant ma nomination au titre de Nidaime Mizukage ne datait pas d'hier. Cela faisait maintenant quelques temps que Mahan avait été tué. La nouvelle avait due faire le tour du monde. Il devait sans nul doute en être de même pour ce qui était de ma nomination au titre de Nidaime. N'était-elle donc au courant de rien ? L'attaque à Hai no Kuni ? La mort de Mahan ? L'émergence des partisans et de leur maudit chef Makka ? Mon arrivée au pouvoir ? Mon dieu...Je ne savais absolument pas ce qu'elle avait bien pu faire ces deux dernières années mais une chose était sûre, nous n'avions pas dû vivre dans la même dimension. C'est donc assez amusé que je lui répondis ces quelques mots :
« J'aurai pu être geôlier, oui. Malheureusement j'ai opté pour une autre voie. »
Trêve de plaisanteries. Elle avait, semble-t-il quelques chose à me dire et je voulais savoir ce que c'était. Après tout peut-être avait-elle quelques chose d'intéressant à me proposer ? Si oui, je l'écouterais si non et bien...Et bien je ne savais pas trop ce qu'il allait advenir d'elle. Je la laisserai sûrement partir si l'envie m'en prenait ou bien je l'exécuterai si jamais elle représentait une menace pour le village caché de la brume. Dans tout les cas, il fallait que je lui dévoile mon identité ainsi que mon titre puisque vraisemblablement mon uniforme ne lui faisait pas comprendre que j'étais devenu le Nidaime Mizukage.
« Bon, soyons sérieux un instant. On m'a dit que tu voulais parler au Mizukage... Ou plutôt devrais-je dire on m'a dit que tu voulais me parler. Alors vas-y, je t'écoute. Pourquoi es-tu venue ici ? »
J'avais été assez direct en posant ce genre de question, je devais l'avouer. En même temps, je n'avais ni le temps ni réellement l'envie de blaguer des heures sur le fait que je puisse être ou non geôlier. De même, je n'avais pas le temps de faire parler ou même de faire référence à notre passé alors autant mettre les choses au claires. Elle voulait rencontrer le chef de ce village et ainsi lui demander quelques chose ? Et bien soit, qu'elle le fasse. J'étais là, devant elle et j'étais tout ouïe. La jeune voleuse aux yeux noisettes avait toute mon attention.
Je pris appui sur mes mains, forçant sur mes poignets et m’aidant de mes jambes pour me relever. Un sourire vint sur mes lèvres alors qu’il répondait à ma boutade, personnellement, je trouvais que cela lui aurait été à ravir. Après tout, qu’elle genre d’adolescent qui chasse la nuit au quelque conque intrus ne deviendrait pas gardien de prison ? Cependant, d’après sa parure, il semblerait qu’il avait vraiment embrassé la carrière du ninja. Ma haine n’en était pas moins forte à leur encontre, je trouvais cela dommage dans un sens. Même si pour une fois, cela pourrait être une chance pour moi, j’aurai préféré que le petit gardien n’incarne pas ce que je détestais le plus dans ce monde.
Je m’avançais vers lui, gardant un petit sourire sur le coin des lèvres, restant assez loin pour ne pas être à porter de main, je tournais autour de lui, admirant la tenue en silence. Ce n’était pas comme si je faisais particulièrement attention à la tenue vestimentaire de mon entourage, pour moi qui était capable de changer en moins d’une seconde, ce n’était pas le genre de détail que je remarquais en premier.
-« T’en as fait du chemin depuis…. » Déclarais-je d’un ton enjouer cachant un léger pincement au cœur.
Après mon petite inspection, je choisis de me laisser tomber sur l’espèce de lit, afin de ne pas le forcer à baiser la tête et que je ne me sente pas dans une position inférieure. Bien sûr, j’aurai pu faire le rapprochement après tout, j’avais tous les indices en mains et le prénom Shinichi n’était pas si courant que cela. Cependant, cela avait quand même quelque chose de frustrant, de douloureux, de se rendre compte que je n’avais pas bougé d’un pouce en trois ans. Alors que lui c’était propulsé au sommet de la hiérarchie. Au début, je pensais avoir une attitude irréprochable afin de faire bonne impression devant le Mizukage mais malgré la tenue et le ton de voix qu’il venait de prendre, il m’était difficile de le voir autrement que comme l’homme qui m’avait surprise deux fois en plein vol.
-« Un contrat » Laissais-je tomber, répondant enfin à sa question.
-« Tu connais mes activités mieux que personnes ici. Je me disais que cela pourrait t’être utile. Je n’ai jamais raté aucune mission. Ce que tu veux, je te le vends »
La voilà qui tourne autour de moi. Je me souviens que moi aussi je l'avais dévisagé lors de notre première rencontre, d'ailleurs elle n'avait pas trop appréciée si mes souvenirs étaient bons. C'était donc mes vêtements qui faisaient ça ? Ah ah. Peut-être avait-elle du mal à croire que je sois devenu Kage ? C'est vrai que quand on y pense, même moi j'avais parfois du mal à me dire que tout cela était vrai. Moi, l'ancien voleur de Mizu no Kuni et ancien garde, devenir un jour chef d'un village aussi grand que celui de Kiri. Il n'y avait pas à dire, j'en avais fait du chemin depuis le jour où nous nous étions rencontrés à Mizu no Kuni. Et ça, elle me le fit bien remarquer. Finalement, elle se laissa tomber sur le sommier et lâcha simplement quelques mots. Elle voulait me voir pour un contrat ? Ah oui, c'est vrai. Son « activité »... Par ailleurs, la jeune femme aux yeux noisettes se venta de n'avoir jamais ratés une seule mission. Hum...Pourquoi pas après tout. Ça pouvait être intéressant. Je n'attendais pas d'elle qu'elle vole pour moi un trésor inestimable néanmoins je n'allais pas refuser la proposition de Ruika.
« Pourquoi pas. »
Oui, pourquoi pas... Au fond, plus j'y pense, plus je me dis que je n'avais absolument pas besoin d'elle. J'avais bien assez shinobis de talent à mes ordres alors à quoi bon engager Ruika ? Je n'en sais rien. Dans tout les cas, c'était ce que j'allais faire. Oui, j'allais l'engager. Pour ce qui était des vols, il y avait bien deux ou trois broutilles par ci et par là qu'elle allait pouvoir récupérer pour moi mais avant cela, je devais la faire sortir d'ici. C'est donc dans l'optique de libérer la jeune femme que je fis signe au garde d'ouvrir la porte.
« Bon. Que l'on soit bien clair, tu travailleras pour moi et uniquement pour moi. Aussi, personne ne devra savoir que tu agis pour le Nidaime Mizukage ni même pour Kiri. D'ailleurs... Je crois, si ça ne te dérange pas, que pour m'en assurer je vais apposer sur ta langue un sceau. Ainsi, tu ne parleras jamais de moi à personne même sous la torture ou sous la suggestion. De la même façon, tu ne pourras délivrer aucune informations sur le village de la brume, ses habitants, ses infrastructures ou quoi que ce soit d'autre. »
Si je voulais sceller sa langue ce n'était pas par manque de confiance en elle – même si avouons-le, je n'avais pas en elle la même confiance que je pouvais avoir envers mes shinobis – mais bel et bien pour m'assurer que jamais rien ne sorte du village. Après tout on ne sait jamais. Si elle se faisait prendre en pleine mission et que cela tournait mal, peut-être allait-elle négocier des informations contre sa survie. Et quand bien même elle ne le faisait pas, certain ninjas avaient la facultés d'obliger leur victimes à parler, cela via des genjutsu très puissants. Si un jour Ruika était confrontée à ce genre de personne, mes liens avec elle allaient vite être découvert tandis que si le fuinjutsu était apposé à sa langue et bien... Elle ne pourrait rien dire quoiqu'il arrive ! En bref, il était essentiel qu'elle ait ce sceau sur elle. Si elle refusait que je le lui appose et bien elle n'allait tout simplement pas pouvoir travailler pour moi. Oui, qu'elle me dénonce à je ne sais trop qui était un risque que je ne pouvais prendre en tant que Mizukage et ça, la jeune femme l'avait certainement comprit.
« Alors ? Tu acceptes que l'on pose ce sceau sur ta langue ou non ? »
Son avenir avec Kiri allait clairement dépendre de sa réponse. La porte de la geôle était ouverte, ou bien elle partait maintenant et je n'allais peut-être plus la revoir avant longtemps ou bien elle acceptait que je pose le sceau sur elle et deviendrait officiellement un « mercenaire » à la solde de Kiri. C'était à elle de choisir.
Je me laissais tomber un peu plus au fond de la couchette, attendant la réponse à ma proposition. Celle-ci fut positive, j’avoue être quand même un peu étonnée même si je n’en montre rien, je pensais qu’il allait faire un peu de résistance. Après tout, même s’il avait changé et monter en grade, étais-ce bien normal d’accepter qu’une personne commette des vols alors qu’on avait essayé de l’en empêcher par le passé ? Enfin, je n’allais pas trop m’attarder la dessus, ce qui m’importait c’était de gagné une certaine renommée et j’avais besoin de commencer quelques part. Alors à quoi bon chipoter sur les raisons ?
Celui-ci m’indiqua les termes basiques d’un contrat, j’avais à faire à pas mal de personnalité, pas des ninjas certes, mais des gens haut placé. Ainsi le petit laïus était en quelques sortes une routine, une clause à chaque contrat que j’acceptais. Jusqu’ici, je n’avais pas révélé mes sources et je ne comptais pas le faire, je savais très bien que si cela devait arriver ma vie ne serai pas très longue. D’ailleurs avec du recul, cela aurait été un moyen de mettre fin à mes jours à l’époque. Cependant, j’étais trop mal pour y songer. J’en aurai presque soupiré de déception.
Je m’apprêtais à accepter mais agissant en ninja, celui-ci voulait m’imposer un sceau sur la langue ? Je réfléchis rapidement à la proposition, parce que s’il n’était pas trop visible cela pourrait aller, dans le cas contraire, cela m’enlevait un atout. J’avais besoin de mon physique pour m’introduire dans différents endroit, je n’étais pas stupide, je savais que mes formes généreuse m’avait sauvé la mise plus d’une fois. D’un autre côté, un tatouage pouvait s’avérer un atout aussi dans ce domaine. Puis ce n’était qu’une simple assurance d’un client après tout. Je ne pouvais pas lui en vouloir de ne pas me faire confiance ni même croire que je n’étais pas préparer à certaine situation.
-« Va te laver les mains ! » Lui dis-je avant de lui tirer la langue.
Aussi bien par provocation que pour accepter cette donne dans le contrat. Après tout, lui comme moi, nous savions que je n’aurai pas des contrats énormes au début. J’allais devoir faire mes preuves et que pour l’instant, il acceptait juste pour la forme. Je ne savais pas vraiment la raison d’une telle clémence, peut-être parce que nous avions une sorte de lien malgré tout.
Que j'aille me laver ? Elle est sérieuse là, pensais-je désabusé ? Ah ah. Cette fille ne manquait vraiment pas de toupet pour me parler ainsi. Enfin peu importe. Dans tout les cas, je savais parfaitement quoi répondre à sa boutade. Oui, le Lutin Bleu que j'étais avait une répartie à tout casser ! Et ce n'était pas la petite brunette qui allait me faire taire.
« Ne te méprend pas je ne touche pas à ce genre de chose moi. En plus qui sait ce que tu as déjà pu faire avec cet organe ! Enfin bref, quelqu'un va venir pour te poser le sceau. Pour ma part, je n'en ai pas envie. Par ailleurs, je n'ai pas les connaissances en fuinjutsu pour poser ce genre de truc sur un être humain alors bon ! »
Et bam ! Dans les dents de la jeune femme aux yeux noisettes ! Elle voulait se moquer du Noble Lutin ? Et bien voilà ! Elle venait de subir mes représailles ! Non mais ! On ne se moque pas impunément du plus grand, du plus bleu – et donc beau –, du plus fort des Lutins. M'enfin revenons-en à nos moutons ! Ou plutôt à notre Ruika et à notre sceau visant à la mettre dans le mutisme pour tout ce qui concernait de près ou de loin les affaires du village caché de la brume. Comme dit précédemment, je n'avais ni les connaissances ni l'envie de poser ce maudit fuinjutsu. J'étais certes pas trop mauvais en tant que shinobis toutefois je n'étais pas parfait. Le fuinjutsu faisait parti des quelques domaines pour lesquelles je n'avais strictement aucune affinité. Ce qui expliquait certainement pourquoi je n'étais pas en mesure de poser ledit sceau sur la langue de la voleuse de tortue. Ainsi, j'appelais un des membres du Misuto afin que ce dernier procède à la fameuse opération du scellage de langue. Il s'agissait d'un Jonin, expert en la matière. Le sceau était réputé inviolable. De plus, j'avais parfaitement confiance en lui. D'après ses estimations, l'opération de scellage allait duré tout au plus une bonne dizaine de minutes et je n'avais pas réellement temps – ni même l'envie – d'assister à cela. C'est pourquoi, lorsque le gradé du village de la brume fit son apparition dans la cellule, je me dirigeais vers la sortie.
« Ne t'en fais pas, ce n'est pas douloureux et le sceau est invisible à l'oeil nu normalement. Prête ? Dans quelques minutes tu seras mercenaire à la solde de Kiri. Tu recevras sous peu des instructions pour diverses vols que tu devras commettre pour moi. C'est bien ce que tu voulais non ? »
Question rhétorique bien évidemment. Je lui avais donné ce qu'elle voulait, c'est à dire son contrat avec une grande nation. Espérons qu'elle me soit utile en retour et qu'elle n'oublie pas ce que je venais de faire pour elle. En tout cas, il était inutile de rester plus longtemps ici. Comme je le disais souvent, je n'aimais pas cette endroit alors plus vite j'en serais sorti mieux je me porterais. Qui plus est, j'avais des affaires urgentes à régler et des choses importantes à faire. Après tout, un village comme celui de la brume ne s'administre pas tout seul.
Je laissais un rictus jouer sur mes lèvres, je n'allais quand même pas lui dire que mes lèvres étaient encore chaste. Celui-ci était notre troisième affrontement, je pouvais dire que le jeu avait été égal. La première fois j’étais partie, la seconde il m’avait laissé m’enfuir. On pourrait croire que je menais 2-0 dans ce cas mais à l’époque, ce n’était pas ce que je souhaitais, j’aurai préféré qu’il me tranche la gorge. Par son action, qui pouvait sembler bien plus cruel que de l’avoir ligoté, il avait remporté la manche. Jusqu’ici, je n’avais même pas perçu cela comme une lutte, ce n’était que maintenant que cela m’effleurais l’esprit. Après tout, si ce n’était pas pour essayer de remporter une victoire ? Pourquoi continuerais-je la joute verbale ?
-« Oh ? Je pensais qu’avec ton titre il était écrit, le ninja le plus fort du village, cela ne devrai pas être donc dans tes cordes ? »
Ce fut la dernière pique que je lui envoyais. J’avais hâte de sortir d’ici et les termes du contrat avaient déjà été acceptés. Revenant sérieuse, je me contentais d’acquiescée tout simplement. Je n’avais rien à ajouté, je venais d’obtenir ce que je cherchais. Un contrat qui me liait avec une des grandes puissances de ce monde, me permettant d’aller et venir à ma guise avec comme seule condition le silence. Et je ne perdais pas ma liberté, ce qui était le plus important, parce que je ne me voyais pas expliquer au bleuté que si je ne voulais pas rejoindre un village, c’était parce que j’avais des responsabilités ailleurs. Lui avait à gérer une troupe avec un certain grain, parce qu’ils pensaient être original de la sorte. Moi, je devais m’occuper d’une personne qui en avait vraiment un et les frais d’hospitalisation n’étaient pas donner. Même si le coup avait un peu réduit après la fin de la guerre, cela restait quand même une somme astronomique chaque année.