Ce fut une journée éprouvante et j'étais bien heureuse d'en voir enfin le bout. Le mariage était prévus pour demain et outre le stress qui montait en flèche à mesure que les heures avaient passé, je me voyais malgré tout soulagé de voir que nous avions fini la décoration du lieu tel que nous l'avions imaginé. La main passait autour de la taille de Ryokai j'observais plutôt fièrement le résultat. La tonnelle sous laquelle nous allions célébrer notre union était tout simplement magnifique. Le traiteur avait déjà commencé les premières préparations en vue de la réception du lendemain et nous avions nous-même finalisé le plan de table (Une horrible chose à faire ! car rappelons le, il ne faut jamais mettre tante Jeanine à côté d'Oncle Ben). Je soupirais de satisfaction avant de coller ma tête contre l'épaule de Ryo qui me tenait par la taille :

"Je suis contente ! Ça me plaît beaucoup !"

Oui, ça me plaisait même énormément. Même si nous ne pouvions célébrer ce mariage selon les coutumes Hayashi et surtout, sans avoir l'honneur d'être entouré d'une bande de faux-cul qui n'avaient aucune envie d'être là, au moins, nous pourrions le célébrer avec les gens qui nous étaient cher. Nous avions opté pour cette formule-là. Petit mariage, uniquement les proches. Nous étions moins d'une soixantaine d'invitées, mais cela suffisait amplement pour me satisfaire et je pensais qu'il en était de même pour Ryokai.
Ma mère arriva soudainement derrière moi et me tapota l'épaule :

"Allez les amoureux ! Il est temps de vous dire au revoir !"

Elle me lança un regard de circonstance avant de lever un doigt réprobateur en disant de façon distincte :

"C'est la tradition ! Vous devez passer la nuit séparée !"

Si nous avions suivi tous deux, les traditions, nous ne serions jamais sorties ensemble. Je levais les yeux aux cieux avant d'embrasser chastement mon futur époux sur les lèvres tout en murmurant :

"A demain ! Je serais la fille en blanc !"

Je lui fis un clin d'œil amusé, puis, encadrer de mes parents, je prenais la direction du quartier Hyuga.

Exceptionnellement, pour la nuit, ils logeraient tous deux dans notre maison à moi et Ryokai. Pour veiller (toujours selon la tradition) sur moi. Normalement, cela aurait du se faire dans la maison dans le quartier Hayashi, mais les circonstances étaient-ce qu'elles sont, nous avions adaptés la situation.
Ryokai pour sa part dormirait chez ses parents.

C'est ce qui était normalement prévu, pourtant, alors que le soleil était à peine couché, je pris la décision d'aller me reposer. J'étais épuisée. J'embrassais brièvement mes géniteurs qui n'avaient visiblement pas eut beaucoup de soucis pour s'accaparer la maison et y prendre leur aise. Grand bien leur fasse.
J'enfilais une tenue légère de nuit. Un short et un caraco en soie avant de me glisser dans les draps. Moi au moins, j'avais la chance de dormir dans notre lit. Ce qui n'était pas le pas de Ryokai. Je fermais les yeux et je finissais par m'endormir.

L'avantage de dormir dans son lit, c'est que le sommeil me gagna très rapidement au point qu'en moins de cinq minutes, je dormais à poings fermés la tête reposant sur le traversin. La nuit promettait d'être paisible et j'avais déjà commencé à construire mes rêves. Mais peut-être qu'elle n'allait pas être si paisible et reposante que ça, car moins de quatre-heures après avoir réussi à m'endormir, je fus réveillé par de légers tapotements sur la baie vitrée de la chambre et par mon nom prononcé doucement.

Je sortis en douceur du sommeil et je tournais la tête un peu intriguée pour observer l'ensemble de la chambre pour voir d’où provient ce bruit. Mon regard se posa rapidement sur mon amant à la fenêtre. Que faisait-il là ? Et la tradition… Je le regardais curieuse, avant de sortir des draps et d'aller lui ouvrir discrètement.
La porte déverrouillée, je fis coulisser cette dernière avant de murmurer :

"Qu'est-ce que tu fais là ? Si mes parents nous voient, ils ne vont pas être très contents Ryo …"

Mais mon corps avait réagi de lui-même et déjà, je me sentais heureuse de me rapprocher de lui, de glisser mes mains dans son dos et de le serrer contre moi. Mon visage trouva son cou et je posais doucement ma tête contre son épaule. Quelques heures à peine, mais il me manquait déjà. Il était grisant de le savoir si prêt, dans la maison juste à côté et de ne pas avoir pu le rejoindre. Il avait fait le premier pas de ce côté-là et rapidement mes lèvres trouvèrent les siennes alors que je reculais dans la chambre, l'entraînant avec moi et caressant tendrement son visage :

"Tu as une mine affreuse… Tu n'arrivais pas à dormir ?"

D'un côté, ça me rassurait qu'il n'arrive pas à dormir si je n'étais pas là… Nous n'aurions qu'à être discret et nous séparer au levé du jour non ? Les traditions n'avaient jamais était mon fort de toute façon. Je l'attirais avec moi dans le lit et je me pressais immédiatement contre son torse, confortablement lovée dans ses bras. C'était là que j'étais le mieux :

"Pas trop stressé ?"

Je levais les yeux au ciel en accueillant ses lèvres contre les miennes. Comment pourrais-je lui en vouloir alors que j'avais la même sensation et le même ressentiment. Je gardais mes lèvres proches des siennes avant de souffler :

"Comment pourrais-je t'en vouloir…"

Ce n'était pas possible dans le cas présent. Je me sentais bien, détendue. J'étais lovée dans ses bras et il me serrait délicatement contre son corps viril dans notre lit. Un doux ronronnement de satisfaction passa entre mes lèvres alors qu'il me murmurait quelques paroles légèrement suggestives. Un rire discret traversa ma gorge alors que je posais doucement ma main sur son visage pour caresser ce dernier :

"Arrête de faire des allusions comme ça ! Je risquerai de te manger …"

Et par conséquent de briser un peu plus la tradition que nous avions déjà largement outrepassé ce soir. Je me calais donc dans ses bras tout en caressant tendrement son dos. Peut-être, était-il temps pour nous deux de simplement, fermer les yeux et nous reposer encore un peu ? Où peut être pas au final, car maintenant, qu'il était là, je languissais demain, mais surtout, j'avais hâte, même si j'étais un peu angoissée. La tête posée contre sa poitrine, je murmurais à moitié endormie :

"Je suis un peu stressée pour demain … J'espère que tout se passera bien. Tu penses que Mizuki et Yell vont venir ? J'espère pour toi, car ça me désole un peu de voir votre équipe aussi peu souder …"

Moi et Natsuki étions tellement proches. Tout le contraire de l'équipe de mon fiancé. C'était triste, mais je ne pouvais rien y faire :

"J'espère qu'après le mariage, je ne serais pas une source de tracas pour toi et que cela ne brisera pas des opportunités que tu aurais pu avoir en épousant… Quelqu'un de mieux que moi …"

C'est vrai que je n'étais pas vraiment un cadeau. Renié de son clan, enceinte en dehors du mariage, même s'il ignorait pour l'instant cette situation. Bref, il y avait quand même mieux et puis pour changer de sujet :

"J'ai un rendez-vous médical dans une semaine … Tu pourras m'accompagner… Le docteur préfère que quelqu'un me raccompagne après l'examen, car il sera un peu invasif. Elle veut vérifier que tout-va bien avec ma blessure."