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 Que la Lumière soit [Open]

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Yorurai Mikami
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Message(#) Sujet: Que la Lumière soit [Open] Que la Lumière soit [Open] EmptyMer 24 Mai 2017 - 13:46

Taki no kuni, principale ville portuaire. Une pirogue à l'allure hasardeuses s'approchait des quais, découvrant sa silhouette d'entre les voiles de la brume, et dévoilant sa présence par le léger roulement de l'eau contre la coque de son module. Presque aussi large que ce qu'elle était longue, qu'une seule personne ne pouvait s'asseoir au milieu du bordel que transportait l'embarcation. Le tout, protégé du soleil et de la pluie par un vieux draps noirs couvert de patchwork qui s'étendait comme un toit d'un côté comme de l'autre, abritant ainsi la torche en poupe qui faisait danser les contours immobiles de l'homme qui y était assis.

Assis sur une boite bancale que les faibles remous faisaient tanguer dans le sens inverse, sonner le son du bois percutant le bois humide. Le dos enfoncé dans des sacs de céréales, les bras croisés et la tête légèrement baissée. Assez baissée pour que l'ombre portée par sa capuche, la flamme vacillant derrière son épaule, ne cache la réelle couleur de ses yeux, ne recouvre la flamme qui se trouvait au fond d'eux. Il inspirait lentement, expirait calmement. La douce respiration d'un homme serein qui arrive enfin à destination, ce nouveau point de départ se dessinant à l'horizon.

Alors que le gauche se trouvait posé sur le seule espace disponible sur le pont du bâteau, le seul rectangle parfaitement adapté où ne trainait pas vivre ou sac en tout genre paraissant tenir en équilibre sur les bords ou s'enfoncer sous le niveau de la mer… son pied droit reposait plus en hauteur, tapotant de sa semelle sur le tissu épais d'un sac de pomme de terre.

Le bois usé grinçait lorsqu'il ajustait la barre pour rentrer dans le quai tandis que le voile en lambeaux qui le recouvrait – et le cachait même des observateurs en hauteur – frappait funestement sur la structure en bambou qui le retenait à chacune des brises qui venait s'y glisser.

À l'écart du port principal qui avait été ravagé peu d'années auparavant, cette embarcation étrange et singulière qui ne semblait transporter qu'un homme ainsi qu'une quantité étonnante de nourriture à la qualité de conservation suspicieuse, longeait les quais de bois alinéaires, donnant de temps en temps un coup de bras aller-retour au gouvernail pour donner une nouvelle et légère impulsion à son vétuste navire.

À l'avant étaient stockés les gibiers. Sept lièvres, trois biches, deux cochons sauvage s'entassaient en proue. Détail notable cependant : tous les douze voyaient leur abdomen, leurs yeux, ainsi que tous les autres orifices recousus au fil de fer. Témoin d'une méthode de conservation par le sel ? À côté se trouvait un sac fait de filet de pêche, ou un filet de pêche monté en sac comme vous voulez, garnis de poissons allant de la taille d'un poisson de roche à celui d'un petit thon. Seul gros dans l'histoire, l'énorme tête de marlin, cousin de l'espadon, trônant gueule et yeux ouverts sur les bocaux de purée de piments forts.

Le reste du pont était recouvert de conserve, de légumes, de fruits, de confiture et de farines en tout genre. Il y avait de quoi nourrir toute une troupe, qui pourrait livrer ainsi maintes batailles facilement étalées dans le temps. Mais bizarrement, la plupart des sacs semblaient avoir pris l'eau ou prêt à la rejoindre et sombrer peu à peu. Les tomates qui sortaient de leur toiles dégageaient une odeur d’ammoniac qui gagnait petit à petit le quai.

L'homme capuchonné observait les mouvements de la ville, quelles personnes sur les frontons, quelles lumières dans quelles usines, la vitesse d'exécution de chacune de ses parties… Puis il n'eut pas de mal à reconnaître un habitant natif de Taki. Nettoyant le ponton, il le reconnut à son coup de balai. De ce coup qui n'a jamais changé depuis des années, qui a balayé les gravats, encore et encore, guerre après guerre, tous les matins bien avant que ces merdeux ne posent les pieds ici. De ce coup de balais qui en a vu d'autres mais qui n'en voit pas la fin, de ce coup de balais machinal qui ne s'arrêtera que lorsqu'il n'y aura plus d'énergie à tirer du moteur. Un homme usé par son environnement et la pénibilité d'une tâche depuis trop longtemps continuelle.

La pirogue s'en approcha, bascula en se collant au fronton et fit ainsi sonner les deux clochettes qui pendaient à la faîte des bambous. Il s'adressa à lui d'une voix basse et lente, étrangement interrogative, comme s'il était à la fois certain de trouver ce qu'il cherchait tout en sachant constamment qu'il pourrait ne pas avoir de réponse.


- Dites-moi mon bon monsieur… avant que la nouvelle garde ne rapplique vers nous… Sauriez-vous dans quel région pourrais-je trouver celui que l'on appelait le Lumineux ?

L'homme souleva soudainement la tête, fixant l'arrivant du regard sans que plus d'un son lointain ne puisse sortir de sa bouche bée.

- Ça ne fait rien, je me débrouillerai. Tenez-moi plutôt ça le temps que je soulève cette biche...

Avait-il dit alors qu'il se mettait déjà en action, précipitant l'homme en face de lui en lui tendant les trois lièvres qui l'en empêchaient. Il ramassa et se couvrit d'un large chapeau de paille pointu dont les extrémités retombaient sur une dizaine de centimètres mais s'arrêta néanmoins pour adjoindre un petit conseil de bonne pratique à son compagnon :

- Faites tout de même attention, de puissants et sensibles explosifs se trouvent à l'intérieur… veillez à ce qu'ils ne remuent pas trop.

Lors du choc délivré par la nouvelle il remarquait les coutures clôturant les yeux et recouvrant l'abdomen des animaux, comblant ainsi son effroi. Ce fut celui qui l'eut prodigué qui l'en sortit en lui emboîtant le pas le dos chargé de deux biches et d'un sac de céréales...

- Pouvez-vous m'attendre une minute ?

En fait l'effroi dura de longues secondes supplémentaires, durant lesquelles notre infortuné du matin put observer les deux cervidés se frotter les têtes l'une contre l'autre comme si elles avaient été ballottées par les flots, puis l'inconnu les balancer par dessus la rambarde de la charrette au sommet des trois marches d'escaliers séparant la rue du bois formant les quais. Il poussait le sac de céréales qui glissait aussi lentement que son poids rendait certain le fait qu'il allait finir par rejoindre les deux bêtes, tandis qu'on ne vit revenir qu'une vaste ombre accroché sous le revers du chapeau de paille... et pas la moindre trace de visage.

- Vous ne m'en voudrez pas si je vous demandais de m'aider à charger tout ça là-haut ? Je vous en serez gracieusement reconnaissant, je vous le promets.

Son vis-à-vis demeurait immobile, paralysé comme si les trois lièvres étaient la seule chose qui le tenait encore debout, le regard vaquant tantôt à sa main droite, tantôt à sa main gauche, tantôt sur une nuée de mouches qui était apparue quand quelque chose avait glissé. Remarquant donc dans le silence le bourdonnement des insectes, celui dont une longue tresse grisâtre s'échappa de sa capuche se pencha pour refermer par un nœud un sachet supposé hermétique où gisait une matière visqueuse aux coloris sombres et luisants à la fois.

- Sincèrement désolé pour l'odeur… Si ça peut vous rassurer, ce n'est pas destiné à la consommation humaine. Quoi que…

Avait-il rajouté après avoir semblé réfléchir. Voyant que son camarade ne disait rien, il se tourna et se pencha légèrement vers lui en posant une main sur son épaule.

- Je vous promets que je n'ai pas de mauvaises intentions envers cette ville, rassurez-vous !

Lui adressa-t-il d'un ton calme. La main sur son épaule glissa sur son bras en équerre dont tous les muscles étaient tendus par le stress avant d'agripper les oreilles de lapin et d'aller attraper le dernier.

- Il fallait me le dire, si porter ceci vous causait autant de peine ! Je vous en aurait débarrassé plus tôt. … Comment vous appelez-vous ?
- K-Kumerue…
- Et bien enchanté, Kumerue ! Je suis Niryûatama, et j'ai un marché à te proposer !
- Un… Un marché ?
- Nous ne serons pas trop de deux pour apporter toute cette marchandise sur la place ainsi que la vendre. Je te propose simplement de me filer un coup de main pour y amener tout ça et d'en vendre la majeure partie. En échange, je te propose de conserver la moitié des gains. Tu sais quoi, même plus, beaucoup plus.

Il y eut une seconde de flottement…

- En vérité, je n'ai besoin que de très peu d'argent.

Encore…

- Je te jure, une pièce pour toi, une pièce pour moi, et tu auras la première !
- Vous êtes vraiment sérieux ?
- Je te le promets et te promets-même que nous n'exploserons pas à cause de ces lapins !
- Bon… Alors marché conclu !

Ce fut en le voyant se bidonner après avoir sorti ses derniers mots qu'il s'était décidé à conclure cet accord. Kumerue sourit de soulagement un instant en le regardant entamer un nouveau voyage finissant par accepter l'idée que cette personne aussi étrange pouvait-elle être ne pouvait en fait être nimbée de mauvaises intentions, qu'il était plutôt ce modeste paysan ne vivant que pour ses cultures plutôt que cet étrange vagabond dont l'abandon d'une telle potentielle somme d'argent trahissait une mort prochaine. Cette histoire d'explosif était sûrement une blague, après tout.

En réalité, ce fut lorsqu'il lui avoua ne pas avoir de mauvaises intentions pour la ville qu'il commença à y croire. Ce ne fut pas tellement les mots… mais il avait pu voir ses lèvres lorsqu'il les avait prononcés. Et il y avait vu un sourire de ce que l'on fait de plus naturel… mais ce n'était pas seulement le sourire. La globalité de son geste avait empli l'air de bienveillance et de sincérité. Ces forces de l'univers dépassent l'entendement humain et guident leurs pas aveugles ; de même que le désir et le sentiment d'être en sécurité.

Ainsi ils additionnèrent ensemble les allers-retours de l'embarcation jusqu'au chariot de bois. Tandis que Niryûatama y désignait leur emplacement, Kumerue voyait défiler sous ses yeux des kilos et des kilos de victuailles, assez pour réaliser un énorme banquet ou personne ne manquerait de rien et ce du début à la fin. Liqueurs, eaux-de-vie, vins, poisson frais, fumé, salé, viande séchée, marinée, faisan entier !


- Attentions aux vives… ça pique !

Tant de bocaux, de sacs, de filets différents passèrent sous son regard qu'il en vint à se dire que ce serait du gâchis de vendre tout ça et qu'il valait bien mieux réunir toute la ville autour d'un grand feu pour une grande fête ! Une fête célébrant… la paix mondiale, tiens !

Sans même remarquer que le chargement était terminé, Kumerue se glissa derrière la barre destinée à soulever le tout de concert avec son voisin et la souleva machinalement.


- Tu as bien fait de lâcher ton balais, cette matinée va s'avérer bien plus excitante tu verras.

Sur ces mots, ils firent route tous deux en direction du marché.


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Mamoru Shiya
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Message(#) Sujet: Re: Que la Lumière soit [Open] Que la Lumière soit [Open] EmptyJeu 1 Juin 2017 - 21:58

« Mamoru Shiya » se devait d’être une demoiselle curieuse, active et sympathique. Les préjugés sur les Mamoru restaient dans certains esprits mais grâce aux efforts du Seigneur de Guerre Van, ils étaient un tantinet plus intégrés dans la société. Cette intégration était plus forte au sein du Marutagoya, ville portuaire dirigée par la Shuhan, le Maire qui est Mamoru Kaya. A l’aide de quelques autres Mamoru, la Shuhan offrait une formation ninja adaptée aux Mamoru.

« Shiya doit s’intégrer auprès des Mamoru. Quant à moi, je dois gagner de la puissance, pour pouvoir contacter mon nouveau maître » pensa l’agent, en faisant le tour des échoppes d’un pas léger. En effet, si elle ne gagnait pas en puissance, elle ne risquait malheureusement pas de contrôler le seul esprit qui pouvait communiquer en toute discrétion entre elle et le dit nouveau maître, cet homme – ou cette femme – qui devait lui donner une mission. Sans mission, l’agent n’était qu’une épave laissée abandonnée en pleine mer…

Par contre, l’intégration au sein des Mamoru allait s’avérer compliqué. L’agent avait une malédiction sur elle : tout esprit aux alentours, comme démons, la fuyaient. Elle doutait franchement que son « aura » fasse plaisir à certains Mamoru qui vivent en parfaite harmonie avec leurs Esprits, et qui verraient d’un mauvais œil leur fuite juste parce que l’agent est dans les parages.

Son visage ne laissait pas paraître son ennui, évidemment. Au contraire, malgré qu’elle pense aux problématiques du lendemain, elle continuait à jouer à la perfection sa nouvelle identité. Souriante, rayonnante, elle s’enquiert des marchandes ou de la santé des marchands, n’hésitant pas à distribuer de prétendus grigis porte-bonheurs pour les plus gentils. Est-ce que les dits grigis fonctionnaient ? Evidemment. L’agent jouait jusqu’au bout son rôle de grande altruiste, et avait donc passé une semaine entière – nuit après nuit, en plus de son travail administratif – pour les différents rituels faisaient appel à quelques dons de quelques bons Esprits.

L’affaire était fort simple : un sceau placé, qui servait de pont entre ce monde-ci et le monde des Esprits. Ces derniers, dans leur grande bonté, pouvaient venir apporter fertilité, bonheur et chance. Evidemment, ce n’était pas une chose systématique : tout dépendait de l’humeur du dit Esprit. Elle ne tarda pas à arriver à un autre étalage, empli de lièvres, de cerfs et de biches et de biens d’autres choses. Elle aurait pu se contenter de son habituel rituel : sourire, bienveillance puis départ. Cependant, elle ne le fit pas.

« Tiens, l’Esprit espiègle est à ses côtés » remarqua-t-elle. En effet, l’esprit « espiègle » qu’elle ne pouvait pas contrôler, mais qui était définitivement le seul à connaître l’identité de son maître voguait autour d'une personne. Ce fait était notoire car jusqu’à maintenant, il ne s’était contenté que de communiquer au travers de ses rêves, ou en rendant des visites nocturnes intempestives. Jamais en journée, et jamais autour d’une personne.

« Il doit être spécial » conclut-elle. C’était « embêtant », encore. Mamoru Shiya n’était pas une femme qui avait l’art de la conversation ou des sous-entendus, ou d’attirer un homme dans un coin isolé. Elle était davantage de celles qui étaient intimidées dès qu’on posait un regard bien trop longtemps sur elle. « Que faire pour savoir qui il est ? » se demanda-t-elle.

- Bonjour ! Ohhhh ! Est-ce vous qui avez chassé et récolté toutes cette nourriture ?
commença Shiya, d’une voix très enjouée et enthousiaste, en lançant un regard amical aux deux hommes. La carte de la fillette timide et un tantinet impressionné était lancée. Quant à la suite, l’agent improvisera. Etre Mamoru avait de nombreux avantages, qu’elle ne tardera pas à user et à abuser.


Dernière édition par Mamoru Shiya le Sam 17 Juin 2017 - 19:57, édité 1 fois
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Yorurai Mikami
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Message(#) Sujet: Re: Que la Lumière soit [Open] Que la Lumière soit [Open] EmptyDim 4 Juin 2017 - 19:33

Le commerce allait bon train. Si à leur commencement ils pensaient jamais ne pouvoir écouler assez de marchandise, tous deux, loin d'être coutumiers de ce type d'activité, finirent par en saisir les ficelles si bien qu'aux heures d'affluence, vendre un pot de confiture ou un faisan relevait de la simplicité d'un lancée de kunai. Néanmoins, aucune vive ne fut proposée aux passants, et demeuraient trois lièvres, deux biches, un cochon sauvage, entre autres… Comme promis une pièce allait dans une bourse, la seconde dans l'autre ; jusqu'à ce que l'homme au chapeau de paille signifie à son camarade qu'il avait amassé assez d'argent, et son compagnon empochait dès lors tout leur salaire avec une satisfaction qui estompa ses doutes sur son vis-à-vis et sa cargaison.

Le monde se pressait donc devant la charrette, pas plus que devant les autres stands cependant. Mais alors qu'il tendait un sac, un frisson lui parcourut le dos. Ou presque. Son katana, ou plutôt le Yorurai dont l'âme y était enfermé et dont le tout était dissimulé dans son dos, venait de s'agiter. Alors que ce n'était que la seconde fois depuis que l'amnésique ne l'avait retrouvé, et sûrement la deuxième fois de toute sa vie, Mikami, sous sa tenue dissimulant la plupart de son henge, se figea un instant. Mais alors que son bras était resté tendu, une voix l'interpellait.


- Bonjour ! Ohhhh ! Est-ce vous qui avez chassé et récolté toutes cette nourriture ?

Féminine, fluette, enthousiaste. Le sabreur ne ressentit pourtant qu'un froid, une tension, un gêne. Sous la démarcation de son large couvre-chef apparaissait les traits fins et curieux d'une demoiselle. C'était-elle. Non pas le fait qu'elle lui demande d'où provenait la marchandise, ni le fait qu'il se sentit dorénavant cerné. Il était préparé aussi bien à l'un qu'à l'autre ; pourtant le gêne persistait. Le dos voûté, il soulevait légèrement la tête et poignait la partie basse d'un visage vieillissant tandis qu'une main se glissait dans sa tunique et frottait sa nuque.

- Oooh non… je n'aurais rien pu faire de tel. On me l'a offerte, pour service rendu.

Lui avait-il répondu lentement, d'une voix calme et apaisante. On devinait presque le sourire d'une personne qui vient de voir une belle chose mais dont les mésaventures atténuent sensiblement l'enthousiasme dont il aurait pu faire preuve. L'éclat de joie éphémère au beau milieu d'un sombre tunnel paraissant sans issue. Un jeu d'acteur facile à manier ; durant celui-ci, en revanche, ses doigts avaient pu caresser le manche de son sabre.

Il lui transmis ce même malaise, similaire à cette lettre qui dit « Fuis ! » alors que l'on était au plus confortable. La seule fois où l'esprit de Raigetsu s'était manifesté auparavant, Mikami rencontrait Yô'ken, le fils caché du forgeron des Yorurai. Cette même personne qui détenait les pouvoirs permettant de mettre en œuvre le rituel liant un sabre à l'âme errante d'un membre de leur clan flottant éperdument autour de leur temple. Ce jour-ci, Raigetsu lui avait dit « Reste, parle-lui. » Aujourd'hui c'était l'inverse.

Le phénomène était si exceptionnel qu'il le prit très au sérieux. Le shinobi et le katana était lié. Ensemble, ils engageaient le combat et ensemble, ils s'y refusaient. À cet instant et pour la première fois, ils étaient en opposition. Tandis que Mikami souhaitait poursuivre une ou deux heures, une force extérieure repoussait l'esprit prisonnier de son sabre. Ce malaise provenait-il réellement de cette jeune fille ? De nombreuses autres personnes se pressaient autour de la charrette, parlaient en même temps, créaient une cacophonie déboussolante qui en vint à lui faire tourner la tête.

Ça n'avait rien de normal. Depuis ses contrevenues au pays de la Foudre, quelque chose s'était brisé dans son esprit. L'amnésique perdait aisément patience, prenait des décisions plus hâtives, plus confuses, se sentait instable. Mais il y avait autre chose. Autour de lui, on était à deux doigts de s'arracher la nourriture des mains. On se bousculait, mine de rien, pour être les premiers sur la bonne affaire. On louchait jalousement sur le sac de l'autre, faisait valoir farouchement son droit sur celui-du voisin. Ils avaient tous peur. Leur comportement transpirait la peur. Les denrées de premières nécessités et les conserves étaient parties les premières, on lui demandait plus de céréales, plus de viande séchée, des herbes médicinales. Tous ces choix… relevaient d'une population ressentant le besoin expressif de se mettre à l'abri. Leurs regards trahissaient la désagrégation des liens collectifs, la primauté de la survie individuelle et familiale, le désarroi causé par l'impossibilité, une bonne fois pour toute, de se sentir à l'abri.


- Mais j'ai besoin, mademoiselle, si vous le permettez, que vous m'éclairiez sur un point…

Toujours de cette voix lente, mesurant le moindre de ses mots comme si le temps perdu lui était devenu une notion étrangère tant il en avait utilisé en vain. Il s'approcha donc avant de reprendre, comme s'il lui glissait à l'oreille un brin de désespoir dans un souffle de confusion dissipant le brouhaha alentour dans ce simple instant…

- Qu'a-t-il bien pu arriver à ce pays… ? ...depuis la dernière fois que je suis venu … Il me paraît méconnaissable.
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Message(#) Sujet: Re: Que la Lumière soit [Open] Que la Lumière soit [Open] EmptySam 17 Juin 2017 - 20:22

- Quel genre de service avez-vous rendu ? s’enquit-elle, n’abandonnant toujours pas le rôle de la jeune fille d’une grande curiosité, qui ne se retenait de poser mille questions que par timidité.

Un rôle qui devenait de plus en plus difficile à maintenir car quelque chose l’empêchait de se concentrer : un Esprit. Ce n’était pas l’esprit de son maître - celui qui ne cessait de lui résister et qui la soumettait à mille caprices – mais un tout autre esprit. Le bourdonnement dans ses oreilles s’amplifiait, son cœur battait vite et un grand froid s’emparait de son corps.

« Je vois. L’Esprit est lié à quelque chose, ou à quelqu’un. Tant que la chose ou la personne ne bouge pas, il doit rester. Cela doit être un supplice pour lui, vu que je suis une personne maudite, qui effraie plus qu’autre chose les Esprits comme Démons » pensa-t-elle. Par contre, cela ne signifiait pas qu’une âme était sans défense. Entre l’aura, ou certains pouvoirs cachés, les surprises n’étaient pas à exclure.

- Ce Pays …
souffla-t-elle dans un murmure.

Elle aurait pu parler, dire la vérité comme mentir. Pourtant, ce n’était pas un mouvement « intelligent » : il aurait obtenu une réponse – et il pourrait en obtenir bien d’autres au fur et à mesure -, et il pourrait partir satisfait, alors que ce n’était pas « son » cas. Elle devait savoir pourquoi il était « spécial ». Il fallait l’attirer ailleurs, notamment dans une auberge ou tout autre endroit où elle pourrait le souler. L’alcool était le meilleur moyen pour délier les langues.

- Je ne pense pas qu’il soit sage d’en parler ici, soumit-elle d’une voix fluette, tout en lançant des regards méfiants tout autour. De plus, l’histoire est longue.

Mi-vérité, mi-mensonge. L’histoire n’était guère si longue, surtout pour une demoiselle qui était censée avoir passée sa vie dans les montagnes – son jeu de rôle oblige -, mais le personnage incarné pouvait aisément broder mille et un détail à la dite histoire. D’ici là, il serait bien trop soul pour dire la droite du gauche, mais pas totalement au point d’en oublier bienséance ou son histoire.

- Partageons un dîner ensemble. Ainsi, vous pouvez commercer vos produits encore, je pourrais faire mes courses, puis nous discuterons à bâtons rompus. Je connais une auberge des plus agréables, laissez-moi vous y inviter, en échange d’une ou deux de vos histoires, soumit-elle avec une apparente naïveté. Je suppose que vous avez bien des histoires, notamment comment vous vous êtes liés à une âme.

Aussitôt elle s’inclina respectueusement, donna le nom de l’auberge et s’éloigna d’un pas qui se voulait léger. L’auberge n’était guère loin ce qui lui permettait de flâner encore un tantinet dans les différents étals, et faire le point sur ses propres sentiments et questions à poser. L’esprit lié l’avait un tantinet déstabilisé. Cependant, il ne l’y reprendra plus : elle sera plus préparée à la prochaine rencontre. L’heure du fameux dîner approchait, et elle se dirigeait calmement vers l’auberge. Arrivée à la porte, elle patientait à l’entrée, guettant l’arrivée de l’étranger.

Allait-il venir ?
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Message(#) Sujet: Re: Que la Lumière soit [Open] Que la Lumière soit [Open] EmptySam 24 Juin 2017 - 20:14

- Je fais dans le nettoyage de terres fertiles... Je m'occupe de nuisibles.

Avait-il répondu le sourire aux lèvres, se remémorant le visage des parasites qui en plus de perdre le contrôle comprenaient qu'ils risquaient fort d'y laisser la vie.

Après quoi la jeune femme avait fait preuve d'une méfiance significative. Celui qui s'apparentait à un vieil homme n'en dit rien, mais relevait avec quels yeux elle avait effectué un tour d'horizon. Son hésitation, couplée à la réaction produite par Raigetsu, avait largement éveillé l'intérêt du Yorurai qui se questionnait dorénavant sur les origines de cette demoiselle.


- Partageons un dîner ensemble. Ainsi, vous pouvez commercer vos produits encore, je pourrais faire mes courses, puis nous discuterons à bâtons rompus. Je connais une auberge des plus agréables, laissez-moi vous y inviter, en échange d’une ou deux de vos histoires. Je suppose que vous avez bien des histoires, notamment comment vous vous êtes liés à une âme.
- Oh... je me suis lié à de nombreuses âmes au court de ma modeste existence, notamment lors de dîners tels que celui-ci, s'était-il permis de répondre avec tout autant de naïveté, mêlant même le sourire taquin du vieil homme se remémorant des souvenirs de jeunesse.

Néanmoins ce qui était une forte probabilité devenait une certitude. On ne parle pas innocemment de liaisons spirituelles, au pays des cascades recouvrant antres et manoirs hantés. Qui pouvait bien être cette jeune fille ? ...


- Très bien, retrouvons nous là-bas.

Et après s'être à son tour incliné il la regardait s'éloigner tranquillement, sentant Raigetsu s'apaiser à nouveau à chacun de ses pas flottant au milieu de la foule...

- Kumerue, ton aide m'a été fort appréciable. Garde ceci, et dispose du reste comme bon te semble. Je me contenterai de...

Confiture de haricots, sachet de céréale, quelques légumes au vinaigre. Peu de choses, mais plusieurs jours de survie dans un seul sac à dos ; sans oublier la liqueur de châtaigne qu'il avait particulièrement apprécié. Bien sûr, il s'enquérait d'une charrette plus petite sur laquelle il disposait vives, biches, porcs, et lièvres. Lui aussi, à son tour, disparaissait dans la foule.

L'auberge choisie, il la connaissait bien, et pouvait se permettre une escale avant d'arriver au lieu de rendez-vous. Sur la rive d'un cours d'eau, il s'emparait délicatement d'une vive et glissait un index dans sa bouche béante. Un témoin aurait pu deviner à la façon dont le poisson remua que son doigts formait un crochet, ainsi qu'observer avec quelle finesse il retirait le kunai qui y était dissimulait, avec quelle justesse il répétait l'opération sur chacune d'elle.

Ceci étant fait, les armes passées ayant retrouvées leur place, Mikami remontait le cours d'eau, tout vieillard qu'il était maintenue par son bâton. Le bout de bois cachant le fer, façonné à son image : pourfendu dans sa longueur, mais toujours aussi solide.
Suite aux trois derniers virages permettant d'escalader la pente abrupte, il arrivait sur les lieux. Une auberge nichée à mi-hauteur d'une falaise, une cascade s'écoulant dans le bassin siégeant sur le dernier étage, savamment canalisée pour décorer et animer l'intérieur du bâtiment, dessiner harmonieusement les encadrements des portes avant de s'écouler toute ensemble d'une bouche sous-plombant la large porte d'entrée ; là où l'attendait la mystérieuse jeune fille.


- Mademoiselle.

Il déposait la petite charrette et ses gibiers recouverts d'un drap dans l'esplanade creusée dans la roche pour ne garder que son bâton, seul et dernier appui auquel il s'accrochait comme à une ligne de vie. Il l'utilisait pour pousser la porte, passant une extrémité devant sa vis-à-vis.

- Si vous voulez bien vous donnez la peine...
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