Le quartier Hayashi était encore plus fleurissant qu’à son habitude. La ruelle principale était ornée majoritairement de fleurs blanches accompagnées par quelques autres décorations afin de célébrer l’union qu’allait voir naître le clan. Des barrières de bois étaient également installées tout le long de la rue afin que les futurs mariés puissent atteindre le Grand Arbre sans aucun obstacle. A ce dernier, en face du bâtiment principal, se trouvait un rempart où se préparait une prêtresse soigneusement sélectionnée. Plusieurs de ses collègues prenaient place tout autour de l’arbre sacré afin de conclure les préparations.
Petit à petit, les proches, les invités mais également les membres du clan Hayashi se réunir au centre du quartier. Tous étaient là pour célébrer le mariage entre Riba Yell, gogyou d’eau ayant plus d’une fois prouvée sa valeur et Hayashi Kihran, jeune chef du clan et directeur de l’académie ninja. C’était un jour de fête et fort heureusement mère nature leur avait accordé une journée ensoleillée. Les membres du conseil se rendaient déjà vers le rempart, tandis que le couple se préparait à la cérémonie chacun de leur côté.
Kihran avait été emmené dans la demeure d’une connaissance, non loin de la rue principale. C’était un grand jour pour ce dernier et c’était sans doute pour cela que son cœur semblait vouloir quitter sa poitrine. Il était nerveux, mais également heureux. Il espérait que tout se passerait bien. Oubliait-il quelque chose ? Est-ce que les cuisiniers avaient bien tout amené ? Y aurait-il assez à manger pour ses invités et ses proches ? Kihran tournait en rond dans sa chambre de fortune. Il était désormais vêtu d’un de ses plus beaux kimonos. Maoh était à ses côtés et portait un petit nœud de papillon autour de son coup pour l’occasion. Quant à Asahi, il l’avait laissé aux bons soins de sa mère. Yell allait aujourd’hui devenir sa femme. Cette pensée, le rendait encore plus instable et impatient. Enfin, ils allaient officiellement devenir une famille unie.
« Kihran ? »
L’Hayashi se retourna pour découvrir sa mère toujours aussi radieuse. Les choses n’avaient pas toujours été faciles entre eux, mais il était ravi de la voir à ses côtés aujourd’hui. Il pouvait aisément la deviner émue, ses yeux humides. Il essuya doucement une larme déposée sur la joue de sa mère avant de lui sourire tendrement. Celle-ci devait être fière, il l’espérait du moins. Chiasa devait sans doute être aux côtés de Yell pour veillée à ce qu’elle soit la femme la plus ravissante en cette journée. Il la connaissait que trop bien. Quant à sa sœur, elle devait être en train d’aider les préparations. Ses pensées allèrent quelques instants vers son père absent. Il aurait aimé le voir également à ses côtés. Sans doute qu’ils n’auraient pas hésité à aller taquiner la mariée… ils auraient peut-être également joué une balade à l’aide de sa vieille guitare de bois. Néanmoins, Kihran en était certains, ce dernier veillait sur lui où qu’il soit.
Je soupirai tandis que Chiasa et ma mère réajustait mon kimono. De couleur blanche avec une doublure intérieure d'un rouge vif, j'avais opté pour le traditionnel, s'accordant parfaitement avec l'esprit Hayashi comme en témoignait la couronne de fleurs blanches reposant sur ma tête. Mes cheveux étaient quant à eux relevés et tenaient grâce à un peigne écru sertie d'une pierre de lapis lazuli et d'un long pic à cheveux ivoire au bout duquel retombait une cascade de perles bleues tandis que des mèches retombaient de par et d'autre de mon visage.
Ma mère me présenta l'obi azur qu'elle m'avait offert, me laissant caresser la soie en sachant pertinemment que ce bout de tissu avait probablement fait un trou dans leur économie.
« Quelle folie... »
Je m'en sentis coupable malgré son regard maternel bienveillant alors qu'elle commençait à le nouer autour de ma taille, terminant par un nœud dans mon dos.
J'étais nerveuse pour quelque chose de finalement si dérisoire face à ce que nous étions amenés à affronter en tant que shinobis. Mais pour une fois, pour un jour seulement, je m'étais fait la promesse de ne penser qu'à moi, à nous, en occultant tout le reste : il s'agissait de notre journée que nous partagions avec nos proches.
Alors que je m'observai dans le miroir, je me pris à penser à tout ça. Qui l'aurait cru ? Alors que nous nous connaissions depuis toutes ces années, voilà où nous en étions aujourd'hui. Mon regard se tourna vers Asahi que Chiasa venait de prendre dans ses bras, m'étirant un sourire. La famille de Kihran était une extension de la mienne depuis déjà longtemps mais voilà qu'aujourd'hui j'allais officiellement la rejoindre.
Hayashi Yell... N'était-ce pas finalement ce que j'avais toujours voulu sans même me l'avouer ? Plus qu'un nom de famille, j'allais porter ses valeurs : une pression que je côtoyais depuis déjà un moment. Kihran était désormais chef du clan et je me devais d'être à la hauteur en tant que sa compagne tout en me montrant digne de l'être : certains conservateurs étant loin d'être ravis que leur chef concède à faire sa vie avec une Gogyou et donc mêler l'élémentaire que j'étais à leur clan. Malgré tout, nous regardions dans la même direction, la nature étant au centre de nos modes de vie et de nous même. J'avais pleinement confiance en mes capacités tout comme j'avais foi en Kihran pour porter les Hayashi loin.
Chiasa recula finalement pour m'admirer dans mon ensemble avant d'affirmer que j'étais fin prête, ce qui me fit étirer un sourire à son encontre en comprenant son double sens. Cette femme me connaissait depuis mon enfance : elle m'avait initié aux protocoles des Hayashi ainsi qu'a l'éthique de leur noblesse. Si elle se montrait parfois dure, elle n'en restait pas moins qu'une farceuse au grand cœur. Je n'avais aucun souvenir de mes grands parents, restés à Kawa alors que nous en étions partis aux premières années de ma vie : Chiasa était sans nul doute ma grand-mère de substitution. Une femme qui continuait de m'en apprendre énormément.
Ma mère elle, était émue, les yeux brillants et m'embrassa sur la joue tout en clamant à quel point elle était fière de moi.
« Ne commence pas ou le peu de maquillage que j'ai va se mettre à couler. »
Plaisantai-je, touchée de la voir ainsi. Mes parents n'étaient certes que des civils mais ils en avaient longtemps bavé suite à ma naissance. Ils avaient quitté leurs proches et tout ce qu'ils avaient à l'époque pour garantir ma survie face à ceux qui en avaient après ma vie pour l'abomination que je représentais tout autant que ma dangerosité, ne contrôlant alors pas mon élément. Nous avions beaucoup bougé jusqu'à arriver à Konoha où il nous avait enfin été donné de nous poser et nous reconstruire. Je m'en étais longtemps voulu de leur avoir volé plusieurs années de leur vie mais ils m'avaient toujours affirmé que la leur avait véritablement commencé à ma naissance. Ils n'étaient pas shinobis mais ils s'étaient battus pour une vie, la mienne. C'était sans doute cette vision des choses qui m'avait donné envie de leur rendre la pareille et de me dévouer à la protection des autres à mon tour. J'aurais pu être haineuse envers ceux qui nous avaient poussé à l'exil mais ce n'était pas comme ça que m'avait éduqué mes parents. Je n'étais pas en colère contre ces gens ni même envers tout ceux qui pouvaient éprouver cette même répulsion : je les comprenais. L'inconnu était effrayant. Pourquoi en vouloir à des personnes qui avaient simplement peur ? Peur pour eux, ou pour leurs familles. Je voulais au contraire leur prouver que j'étais de ceux qui garantissaient leur sécurité.
Songeant ainsi à tout ce que mes parents avaient pu faire pour moi jusqu'ici et encore aujourd'hui, j'allais serrer ma mère dans mes bras en la remerciant avec affection. Lorsqu'elle quitta mon étreinte, elle prit congé avec le sourire, sortant de la maison pour retourner auprès de mon père dans l'assemblée des invités.
Prenant dans mes bras Asahi qui portait un minuscule kimono cérémoniel, je sortis à mon tour avec la grand mère de Kihran faisant un bout de chemin jusqu'à me retrouver au point de départ de notre marche entre les ruelles du Quartier Hayashi magnifiquement décorées jusqu'au Grand Arbre. Je souriais à mes proches, venus sur leur trente-et-un eux aussi, avant de laisser mon regard se perdre sur les décorations et les rambardes de bois qui constituaient notre allée d'honneur.
Peu après, Kihran arriva à son tour, radieux et sublime dans son kimono. Mon sourire s'étira aussitôt, émue à mon tour. Lorsqu'il arriva à ma hauteur, je lui montrai notre fils lui aussi vêtu de circonstance, et le lui confiait, posant une main sur sa joue en ne lâchant pas son regard.
« Tu es magnifique... »
Ma main bascula sur sa nuque pour le rapprocher de moi, posant mon front contre le sien.
« Si tu savais à quel point je t'aime... »
Ma vie à moi avait véritablement commencé lorsque je l'avais rencontré.
Bien des mois étaient passés depuis la belle journée que nous avions passé tous ensemble dans le quartier Hayashi. J’y étais passé un bon nombre de fois depuis, non mais, c’est qu’il y avait un petit bout trop mignon là-bas. Il adorait sa peluche en plus, et mes loups aussi l’affectionnaient beaucoup, pas en tant que peluche hein, ils tenaient à leur vie et faisaient toujours très attention.
Mes parents ne cessaient de me dire que j’étais aussi gaga que mon sensei, et qu’Asahi n’attendait que de pouvoir marcher pour me fuir, pff des jaloux ! Il n’y avait pas que lui que je voyais assez souvent d’ailleurs, toujours Izumi bien sûr, mais aussi Daiki. On était des amis assez proches maintenant, ce n’était pas si étonnant vu que nous avions beaucoup de points communs, j’avais rarement le temps de m’ennuyer avec lui. Et encore une fois, mes chers géniteurs n’en rataient pas une, c’était très gênant. Quand bien même, je fis abstraction de leur sourire en coin lorsque je leur annonçai être invitée au mariage de Kihran-sensei et Yell, et que j’y allai avec l’invocateur de hiboux.
Rien que d’y penser, un sourire niais étirait mes lèvres, au mariage je voulais dire, pas lui, enfin si, un peu, ahem ! J’étais vraiment très heureuse pour eux, ils formaient un couple magnifique, de quoi faire rêver n’importe qui je pense. J’avais hâte de les voir le jour J, mais avant cela, il m’avait fallu leur trouver un petit cadeau. Une journée entière avait été consacrée à sa recherche, jusqu’à ce que je trouve quelque chose d’assez symbolique pour leur plaire, du moins je l’espérai. J’étais entré chez un fleuriste et lui avait demandé s’il avait des jeunes sakuras.
Pourquoi ? Parce que je trouvais ça beau de le voir grandir au fil des années, comme leur famille, qui sait. Je ressortais donc avec un tout petit pot emballé dans un plastique transparent décoré de ruban d’un peu toutes les couleurs et troué par endroit. J’y avais personnellement attaché un petit mot pour les féliciter, une petite phrase pour expliquer mon cadeau et une dernière note destiné au rouquin, pas de triche !
Finalement, le jour arriva enfin. J’enfilai un beau kimono bleu pastel, parsemé de petites fleurs de diverses couleurs et maintenu par un obi de couleur violette. Mes cheveux étaient rassemblés en un chignon un peu décoiffé grâce à des pics. Et comment oublier mes compagnons ? Un ruban violet à l’oreille droite de Shira et un nœud bleu au cou de Yoi, ils étaient mignons. Enfin prêts, nous quittâmes tous les trois la maison pour rejoindre Daiki et Junior. Je les aperçus au loin, les deux dans des kimonos assortis, ça leur allait bien.
« Vous êtes beaux comme ça ! »
Je caressai la tête du petit hibou et nous nous rendions au lieu de la cérémonie. La décoration était superbe, des fleurs blanches partout sur la rue principale et des barrières en bois montraient le chemin jusqu’au Grand Arbre. D’autres personnes étaient déjà sur place, surement aussi impatient que nous de voir les mariés. J’allai déposer mon cadeau et remarquai des petits paniers avec des pétales de fleurs.
« On ne va pas rater l’occasion ! »
Je pris un panier, en tendis un au brun, puis patientai en observant l’endroit chaleureux. Quelques minutes plus tard, les plus attendus finir par arriver, Yell était magnifique dans son kimono blanc et son futur époux l’était tout autant. Une fois à notre portée, une pluie de pétales de fleurs s’abattit sur eux. Même Asahi était sur son trente-et-un, à croquer. Vraiment rien ne viendrait gâcher ce moment.
Bakushô Kazuya
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Grade : Jônin - Bras droit du Tsuchikage Messages : 1007 Rang : S
La situation était plus que d’une importance capitale. Le simple fait de choisir parmi les options qui se trouvaient devant moi allait changer le cours de cette soirée. Je ne pouvais pas me résoudre à échouer dans cette lourde tâche, car si jamais je me trompai, cela pourrait entraîner des conséquences irréversibles. L’équilibre, la capacité à se fondre dans l’environnement, l’aisance dans les déplacements. Tous ces paramètres devaient être pris en compte afin que je-
« - Oh pour l’amour du ciel, allez-vous vous décider sur la tenue que vous allez porter ?! - Mais je ne sais pas laquelle serait la plus adaptée pour leur mariage… Que faire… »
Voilà maintenant trois heures que j’étais en train de tourner en rond afin de choisir comment j’allais m’habillai pour aller à la réception du mariage de Yell et Kihran. Je leur avais permis de rester sur le continent afin de gérer les préparatifs, qu’ils acceptèrent ou non d’ailleurs. Quant à moi-même, je n’avais pas autant de facilité à pouvoir me libérer de toutes ces préparations.
Si je me ramène en kimono, je n’aurai aucun moyen de transporter la moindre affaire sur moi, notamment le cadeau préparé en avance. Mais si jamais je prenais le costume trois pièces, il y avait de grandes chances que le mariage étant selon les anciennes traditions Hayashi, que je ne sois hors contexte. Hmmmmm… Voilà bien une situation qui est pire que la plupart des choses que j’ai pu affronter… A côté de cela, je devais me dépêcher, le bateau pour rejoindre le continent partait dans quelques minutes. J’avais bien eu idée de tester ma nouvelle technique suite à l’étude de ce sceau, mais Akio me faisait judicieusement remarquer que je n’avais laissé aucune balise sur place, et que les morceaux de bois de la caisse que j’avais utilisé en expérimentation n’étaient toujours pas rassemblés…
« - Décision, décision… - Yusei-sama, puis-je ? Fit-il avec un ton se retenant de colère apparente. - Je vous écoute. - Savez-vous ce qui peut ruiner un mariage, Yusei-sama ? Le silence marquant mon absence de réponse, il reprit narquoisement. C’est quand des poitrines sont exposées au public, ou pire, des poitrines difformes à cause d’amputation… - … Je vais prendre le trois pièces. - Fantastique ! Partez sur le champ ! - Je te hais. »
Attrapant le costume et ma valise, j’abandonnais le Nara et son sourire victorieux pour me rendre à pas énervé vers le navire. Au retour, je promettais de lui faire payer…
================ Tenue de Soirée
Le jour de la réception arriva donc. Resserrant une énième fois le nœud de ma cravate, j’attendais ainsi mon tour en observant les alentours du quartier, m’imprégnant de l’ambiance. Les décors était presque sortis tout droit d’une peinture tellement ils paraissaient irréalistes et captivant, les Hayashi pouvaient être fiers de leur jardins. Je sentais également certains regards intrigués à mon égard, me prouvant bien que j’aurais dû choisir le kimono… Soupirant et essayant d’oublier la situation, je pénétrai enfin sur les lieux de la fête. Premier objectif : déposer mon cadeau de mariage avec les autres, il ne faudrait pas que j’oublie et passe pour un rustre. Libérant le paquet tenant dans ma main, je tournai ainsi des talons pour me perdre au milieu de la foule. Second objectif : NE REGARDER PERSONNE DANS LES YEUX. Échangeait un regard équivalait à inviter une conversation, et je n’étais absolument pas d’humeur à parler à personne que je ne connaissais d’Eve ou d’Adam. Me tenir dans un coin serait le meilleur moyen d’éviter toutes interactions. Je serais donc « ce type » adossé contre un arbre à attendre que le temps passe.
Observant la foule de manière vague, je me demandai qui serait invité également. Sans doute l’Hokage et les partenaires de missions des deux mariés, leur famille et autre. Peut-être Satochi serait présent, ça me ferait au moins quelqu’un avec qui échanger. Perdu dans mes pensées, j’en fus sorti par l’atterrissage d’un pétale dans ma chevelure. Le retirant, je regardai dans la direction d’où il venait et fut surpris ainsi de voir Yell et Kihran arriver ensemble dans leur tenue de cérémonie. Un sourire ne put être retenu alors que j’observai leur visage heureux. Ils semblaient avoir attendu ce jour depuis bien plus longtemps que je ne pouvais imaginer. Le couple avait eu de la chance de se rencontrer, s’aimer, et maintenant, ce marier, alors que nous étions dans un monde en constante discorde. Et bien que le rappel de la menace imminente de Kyubi restait en arrière-pensée… Se laissait perdre dans l’instant du moment était malgré tout confortant, si bien que je pouvais oublier l’avenir pour admirer le présent.
Cruel and cold like winds on the sea Will you ever return to me Hear my voice sing with the tide My love will never die
Oyez, oyez, braves gens, laissez-moi vous raconter une histoire. Une histoire d’amour. Mais comme disait la grande philosophe Hijin Ritamitsouko : les histoires d’amour finissent mal en général. L’histoire est celle de Davyku, un grand marin de Mizu, tombé amoureux de Calypso, déesse des mers. Celle-ci le charge de conduire les âmes péries dans l’océan vers l’au-delà, en échange de quoi il est autorisé à poser le pied sur terre une fois tous les dix ans pour la retrouver. Or un jour, alors que Davyku effectue parfaitement sa tâche, elle ne vient pas à sa rencontre. Furieux, il cesse d’effectuer sa mission et s’arrache le cœur afin de ne plus jamais éprouver de sentiments, avant de l'enfermer dans un coffre. La colère de Calypso se déchaîne, entraînant une bataille sans merci entre les précédents amants. Calypso est enfermée à jamais tant que Davyku continue à exprimer sa haine de la vie sans y trouver satisfaction pour autant. Une histoire tragique, allégorie de toutes les histoires d’amour existantes.
Over waves and deep in the blue I will give up my heart for you Ten long years I'll wait to go by My love will never die
Pour ce mariage, vous connaissez la chanson. Mon bureau dans le noir, musiques d’hiver, blablabla, je suis les décorations, je suis en robe, mes cheveux élégamment truc-muche, je souris poliment, « woaw que Yell est belle » etc. et tutti cuanti. Il paraît qu’on n’a pas le droit de revivre exactement deux fois la même chose. Que voulez-vous, nos vies sont exaltantes. Je m’assis à côté de Yusei – premier visage familier que je rencontrai – et je croisai les bras et les jambes, suçant un bonbon à la violette. J’avais l’impression de revivre la même chose, avec plus de fleurs et, en lieu et place des Hyûga qui se la pétaient avec leurs airs hautains, des Hayashi qui se la pétaient avec leurs airs nobles. Sérieux aucune raison qu’ils aient virée Leika, hein, elle s’accommode très bien au monde des pète-culs.
Come, my love, be one with the sea Rule with me for eternity Drown all dreams so mercilessly And leave their souls to me
M’éclipsant de nouveau au moment crucial des félicitations – après une cérémonie qui, je le sais, ne sera que niaiseries et pralines – je rattrapai un verre de champagne en vol, qui fut cette fois-ci accompagné de la petite sœur comme on dit dans… des bars… dans le Poitou… au 15ème siècle…
- Hokage-Sama ? Je ne savais pas que vous buviez.
Tournant la tête pour voir le Jônin arriver, je reconnus celui que l’on surnommait « L’Orage » à l’international, pour sa maîtrise poussée, innée et incroyable de la foudre. Il était capable de tuer une fourmi à des kilomètres en transperçant son cœur avec un éclair. Prodigieux… Et effrayant. Il était plutôt bel homme, souriant, un visage doux, bien loin de la réputation qu’il tenait. Je lui adressai un sourire.
- J’ignorais que vous saviez que je ne buvais pas. - Vous êtes bien plus observée que vous ne le croyez, Hokage.
Il s’inclina poliment, avec un nouveau sourire chaleureux, et disparut dans la foule. Je restai stoïque un moment, puis reposai mon verre, cherchant les mariés du regard alors que la cérémonie était bien avancée.
Play the song you sang long ago And wherever the storm may blow You will find the key to my heart We'll never be apart
M’approchant d’eux, je fis une accolade chaleureuse aux deux avant de leur tendre un parchemin.
- Tenez. Je suis sûre que vous saurez quoi en faire.
Ok, on ne pouvait pas dire que je m’étais cassée la tête pour les deux cadeaux de mariage, mais entre la richesse des Hyûga et l’opulence des Hayashi, je ne pouvais rien leur offrir qu’ils n’avaient déjà. La nuit était tombée, et je quittai alors le lieu de réception en catimini. Mes pieds me faisaient un mal de chien, si bien que, toujours d’une humeur exécrable, je décidai d'enlever mes chaussures pour marcher dans les rues chaudes du village, me dirigeant non pas vers chez moi mais vers le palais. Passant en coup de vent dans mon bureau, je pris un très grand parchemin et me dirigeai vers la forêt, les dents toujours serrés. Pourquoi n’arrivais-je pas à être heureuse pour tous ces gens ?
Wild and strong you can't be contained Never bound nor ever chained Wounds you caused will never mend And you will never end
Assez loin dans les ténèbres et éloignée du village, je dépliai le grand parchemin. Il était temps. Un vent soufflait, mystique, comme annonciateur. Sur le parchemin, différentes écritures et des tâches de sang à divers endroits. Une case vierge se trouvait aux côtés de kanji formant des mots qui résonnaient dans mon esprit : Shiajin Suguato. Mes cheveux détachés volaient derrière moi, ma robe de même. Les brins d’herbe caressaient mes pieds nus. J’ignorais d’où me venait toute cette rage, toute cette rancœur, toute cette envie d’hurler. Une chose était sûre, cependant : il était temps pour moi d’obtenir ce second pacte. Les papillons étaient miens : à eux désormais de me suivre.
J’enfonçai mes dents dans mon pouce, le goût sucré de mon sang se déversant dans ma bouche. Je traçai un trait rouge sur ma main droite, l’admirant quelques secondes avant de placer ma main gauche derrière. Prenant une grande inspiration, j’insufflai mon chakra et apposai mes mains sur le parchemin déplié.
- Kuchiyose !
Il y eut un écran de fumée, et je sentis une énorme présence se matérialiser. Mais lorsque la vision me revint, je ne vis rien. Rien d’autre que ce léger grognement, semblant venir d’outre-tombe et d’outre-terre. Puis, un léger tremblement et devant moi se dressa la bête hideuse.
Spoiler:
- Qui dont… vient troubler mon repos ?
Léger sourire. Il me laissera le pacte. Après tout, comme dirait l’autre, « mon cœur dissimule la valeur d’un diamant d’innocence »…
Cruel and cold like winds on the sea Will you ever return to me Hear my voice sing with the tide Our love will never die ♫
Hayashi Kihran
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Grade : Sandaime Hokage - Chef Hayashi Messages : 1141 Rang : A+
Nerveux, c’était rare qu’il se sente aussi nerveux et pourtant lorsqu’il rejoignit le centre du quartier, il ne put s’empêcher d’expirer bruyamment. Son poing était serré sur son éventail alors qu’il attendait patiemment la mariée. Très vite, il entendit des murmures, applaudissements. Dès que ses yeux se posèrent sur cette dernière, son cœur rata un battement. Elle était merveilleuse, sublime. Ses joues commencèrent à rosir lorsqu’il posa ensuite son attention sur son fils. Il le prit délicatement et reposa ses yeux humides, dus à l’émotion, sur la fiancée.
Il ferma un instant ses paupières lorsque celle-ci vint appuyer son front contre le sien. Il l’écouta, puis vint l’embrasser délicatement. Ce fut les sifflements ainsi que les fleurs jetées et surtout le raclement de gorge de Chiasa qui le ramena sur le moment présent. Il se redressa et fit un sourire joyeux au membre de son clan.
Pas à pas, le couple remonta la ruelle. Lors de cette étape, Kihran ne manqua pas de remarquer quelques visages. Il avait pu voir Yusei en arrière, mais également Mizuki et surtout ses élèves.
Daiki observait la scène avec des étoiles dans les yeux. Il trouvait le couple magnifique. Ce concentré de bonheur lui semblait presque irréaliste. Malgré tout, il était également venu accompagner, et pas seulement avec Junior, comme aurait pu penser certain ! Il jeta un regard vers la jeune Inuzuka qui s’était également mise en kimono pour l’occasion. Et il devait bien l’admettre, cela lui allait drôlement bien, si bien qu’il avait de la peine à la regarder sans rougir… Raison pour laquelle, il éviter de la regarder trop longtemps !
« Shizu, viens, suivons-les ! »
Dit-il avant de lui prendre la main pour la pousser à le suivre et surtout ne pas la perdre dans la foule . Peut-être cependant, qu’il allait un peu vite. Il faut dire qu’il n’était pas le plus à l’aise dans l’histoire ! M’enfin bref, passons. Il trouva un endroit où pouvait bien observer la scène où les attendaient des prêtresses.
Le couple fit le tour du Grand Arbre, chacun de leur côté avant de monter les marches et se retrouver sur l’estrade. Là, le jeune Asahi fut confié à une des prêtresses et les témoins furent invités à venir aux côtés des mariés. Hayashi Kumi, la mère de Kihran se présenta alors à ses côtés. Concernant son deuxième témoin… et bien, il ne savait toujours pas si elle avait réussi à se libérer. Il ne l’avait malheureusement pas vu dans la foule, mais qui sait ?
Dans tous les cas, la cérémonie reprit son cours. Kihran se vit confier une coupe de laque rouge qu’une prêtresse remplit de saké. Conformément à la tradition, l’Hayashi inclina sa tête trois fois avant qu’il ne boive son contenu. Il tendit ensuite délicatement la coupe à Yell, tout en lui adressant un sourire, puis la laissa réaliser la même opération. Au total, trois coupes furent échangées de manières similaires, ces dernières représentant le passé, le présent et le futur.
Le San San Ku Do terminé, il était l’heure de sceller leur union. Kihran prit délicatement l’alliance minutieusement choisie au préalable, avant de la glisser avec soin sur le doigt de Yell. Lorsque celle-ci en fit autant, il sentit son cœur s’emballer à nouveau. Un peu plus et il sortait de sa poitrine. La bague au doigt, le couple se tourna vers l’assemblée. Une prêtresse vint alors confier un document à Kihran : ses vœux de mariage. Il déplia le précieux bout de papier, avant de prendre une voix douce, mais distincte.
« Aujourd’hui est un jour unique. Et si cette journée est si spéciale, c’est grâce à vous, à votre soutien, à votre présence et à votre sourire. Vous nous avez permis de transformer notre rêve en réalité. Vous nous avez permis de devenir une famille malgré tous les obstacles que nous réserve l’avenir. Un avenir incertain qui possède autant de chemin qu’un arbre a de branches. Cependant, en scellant notre amour, je peux affirmer qu’aujourd’hui n’est pas le plus beau jour de ma vie, car chaque jour de ma vie passé au côté de ma femme, de mon fils, de ma famille et de mes proches sera exceptionnel.
Peu importe ce que réserve l’avenir, je sais que je n’avancerai plus seul.
Mères, pères, sœurs, frères, proches et amis, nous ne vous serons jamais assez reconnaissants. Merci, d’avoir été présents lors de nos moments de doutes et d’angoisses, merci d’être présent aujourd’hui à notre union et merci d’être encore présent lorsque les obstacles surviendront. Grâce à vous, cette journée restera gravée dans notre cœur et notre futur fleurit. »
Je ne pensais pas que cette journée me toucherait de cette façon. J'étais émue de voir tous nos proches et de finalement officialiser notre union. Pourtant le mariage, hormis l'impératif demandé par le clan, n'était qu'une symbolique : cela ne changerait rien à notre relation. Nous n'avions jamais eu besoin de ça pour témoigner de nos sentiments.
Mais oui, l’entièreté de cette cérémonie me touchait malgré tout, plus que je n'aurais pu le penser. Peut-être parce que tout ceux que nous chérissions étaient ici, avec nous, ou bien parce que cette journée nous était dédiée, loin de la pression quotidienne. Peut-être aussi que j'étais si heureuse et finalement reconnaissante parce qu'elle me rappelait la chance que j'avais et me renvoyait à un passé bien plus sinueux... Elle témoignait de mon chemin parcouru et de mon acceptation. Les visages nous entourant étaient souriants, parfois neutres, mais sans une seule forme de mépris : j'avais su me faire accepter malgré ma nature. Il m'était aujourd'hui très facile d'oublier que j'étais une Gogyou, me fondant dans la masse, alors qu'à une époque on avait de cesse de me le rappeler, me le crachant au visage tout en insultant mes parents pour l'abomination qu'ils avaient engendré. Mais tout cela était terminé. J'avais ma place au village et cela depuis bien longtemps. Cette journée était le témoignage de l'accomplissement. La roue finissait par tourner pourvu qu'on s'en donnait les moyens.
Kihran et moi remontions les rues du Quartier Hayashi jusqu'au Grand Arbre, symbole vénéré du clan envers lequel j'avais toujours éprouvé un grand respect tant son aura imposante de force et de sagesse savait se faire sentir. Kihran y avait naturellement sa branche comme tous les membres du clan, Asahi aussi avait la sienne et bientôt la mienne viendrait s'y ajouter : une image qui m'avait toujours fait rêver petite.
La cérémonie débuta vraiment, nous séparant pour faire le tour de l'Arbre chacun de notre côté avant de nous retrouver sur une estrade de bois surplombant l'assemblée aux côtés des prêtresses habillées de blanc et rouge. Asahi fut confié à l'une d'entre elles tandis que nos témoins vinrent nous rejoindre. C'est ainsi que nos mères se retrouvèrent à nos côtés, et si Kihran avait choisi sa sensei en deuxième témoin, j'en avais fait tout autant : c'est pourquoi les deux Aburame furent aussi invitées à venir auprès de nous.
Le San San Ku Do eut alors lieu, nous faisant échanger nos trois coupes de saké les unes après les autres et boire ensemble le contenu de celles représentants le passé, le présent puis le futur. Puis Kihran prit ensuite mon alliance et me la passa au doigt, me laissant envahie par l'émotion... Je lui adressai un sourire, le regard légèrement humide alors qu'a mon tour je me saisissais de son alliance que j'avais eu beaucoup de mal à choisir, ne sachant pas me décider sur le bijou qu'il porterait à vie. C'était une décision bien plus dure qu'il n'y paraissait.
Soupirant doucement pour reprendre contenance, nous nous tournions vers la foule, Kihran annonçant ses vœux. Le regard perdu vers nos amis depuis notre promontoire, j'écoutais avec attention son discours poignant et touchant... Les applaudissements retentirent une fois celui-ci fini, laissant une prêtresse m'apporter le mien. Ce message écrit en dehors de cette ambiance me semblait maintenant bien dérisoire, je décidai donc d'improviser.
« … Je me souviens encore de cette petite fille et de ce petit garçon jouant dans le parc du village, se rencontrant pour la première fois. De cette frayeur dans le regard du petit roux en voyant les bras de la petite fille changés en eau. Il avait été impressionné, il avait même sans doute eu peur, mais il ne s'est pas enfui... Il a été son premier ami. Son meilleur ami. Ils se sont toujours soutenus face à leurs difficultés d'enfants et même face à celles qu'ils étaient sans doute encore trop jeunes pour affronter. Plus qu'un ami, il est devenu un véritable confident, et sa famille... une extension de la mienne.
Aujourd'hui je peux le dire : l’entièreté de Konoha en fait partie. Plus qu'une nation nous regroupant sous une même bannière, ce que je vois ce sont des frères et des sœurs certes d'armes mais sur qui nous pouvons tous compter les uns les autres. Kihran et moi avons affronté beaucoup de choses tous les deux, surmontés beaucoup d'épreuves, mais aujourd'hui de manière officielle, nous avons décidé d'affronter la vie ensemble.
Merci à vous d'être là pour nous et de l'avoir toujours été. Kihran... plus qu'une famille, c'est avant tout une autre signification de la vie que tu m'as offert. Celle que je suis aujourd'hui... je te le dois en grande partie. Te dire que tu es ma moitié prend véritablement tout son sens. »
De nouveaux applaudissements s'élevèrent tandis que j'allais embrasser Kihran tout en prenant ses mains entre les miennes. Me reculant ensuite, je lui adressai un sourire reflétant l'étendu de mes sentiments que j'éprouvai pour lui, finissant finalement par suivre l'une des prêtresses qui nous invita à nous tenir au pied du Grand Arbre où ma branche fut finalement créée, reliée à celle de mes deux têtes rousses. L'émotion que je retenais depuis trop longtemps s'écoula le long de mes joues en sillons humides. Ça y est... j'avais la mienne qui s'y trouvait, mêlé à toutes ces vies Hayashi dont la plupart m'avait vu grandir. Allant m'enfouir dans les bras de Kihran, je pleurais doucement de bonheur contre lui devant cet ultime cadeau qui représentait tellement.
Il me fallut quelques instants pour me reprendre, l'ajout de la branche scellant la fin de la cérémonie. Il était temps de rejoindre nos invités et de laisser place à la fête. Des tables en plein air faites en bois avaient été dressés sur l'herbe des jardins Hayashi parsemés de fleurs et de banderoles accrochés entre les arbres. Remplies de douceur en tout genre, on pouvait dire que la nourriture et la boisson n'avaient pas été lésiné, le tout accompagné par un fond musical composé par le petit orchestre présent sur place. Tout ça n'était certainement pas la dimension que je me serais faite du mariage par moi même mais le clan noble avait eu quelques insistances... Kihran et moi étions d'ailleurs appelés pour faire l'ouverture du bal.