Plume et ficelle [PV Monjara Chigai]

Le village de Kumogakure semble connaître une heure paisible. Sous le ciel calme et grisonnant du village doré, une légère bruine lave le sang des batailles qui ont naguère traversé les remparts du bastion des nuages. La température assez douce caresse la courbe des visages qui passent sur le sentier perdu, certains pour se promener, d'autres pour sortir du village caché. Plus haut, personne ne prête attention au rapace qui plane, guettant les randonneurs qui s'aventurent dans cette petite zone boisée.

Plume et ficelle [PV Monjara Chigai] 8u37

Le fils du ciel est pourtant là, concentré, silencieux, tapi dans l'ombre - il guette les passants. Il a troqué sa veste à fourrure contre un haut noir, plus adapté pour le camouflage, et il s'est équipé en conséquence. Le cliquetis des kunais accrochés à son ceinturon arrive parfois à le trahir, bien qu'il ait enroulé le lot dans un collier de laine pour les verrouiller et éviter les bruits de chocs. Il a couvert son visage de boue, profitant de l'humidité, et se gâte de savoir que la pluie légère qui tombe sur les corps étouffera son odeur - et l'orchestre qu'elle diffuse grâce à chaque goutte qui tombe et éclate sur chaque feuille met en sourdine les bruits de mouvements et de frottements. Au demeurant, il a couvert ses bottes de petites guêtres en fourrures, comme des chaussettes en réalité, ce qui étouffe le bruit de ses pas - si d'aventure il lui venait à l'idée de bouger, chose peu vraisemblable, car le chasseur est avant tout le maître de l'immobilité.

Les éléments les plus remarquables et qui pourraient avorter ses chances de rester invisible sont essentiellement ses mèches blanches qui tombent sur son visage - il a pris soin de les dissimuler grâce à un feuillage souple, mais malheureusement la technique ajoute de la densité à son crâne qui reste, quoiqu'on en pense, l'élément le plus mobile du prédateur embusqué, si bien qu'il ne se permet de guetter les passants que dans un angle précis - et ne masquent pas forcément ses yeux brûlant d'un rouge vif, résonnant avec la soif de sang. D'un oeil extérieur, on pourrait penser qu'un oiseau au plumage blanc comme la neige s'est vautré dans la haie qui abrite notre protagoniste, et qu'il a offert sa chair à quelques crocs qui passaient par là, éclaboussant ce splendide plumage d'un rouge d'hémoglobine odieux et repoussant. Tout semble appeler la mort sous ce feuillage hirsute qui cache le jeune Mouken.

Ce dernier se lèche d'ailleurs les babines en songeant à ce qui pourrait se produire si, soudain, il jaillissait de sa cachette pour tomber sur un promeneur et enfoncer sa pointe d'acier dans la gorge de l'indiqué, en étouffant sa bouche avec sa main et en maintenant une pression suffisante autour des cervicales pour neutraliser la victime et conduire la suffocation de manière plus aboutie - ce qui ne lui laisserait aucune chance de survie. Une mort rapide, technique, propre et sourde, qui n'aboutirait que sur le râle d'un pauvre mammifère humain, espèce des plus fragiles vomissant le sang remontant de sa gorge ouverte, pleurant en se noyant dans propre hémoglobine et en réalisant la fatalité de son trépas inéluctable. Terrible. Alléchant.

Le petit Mouken trépigne d'impatience. Ses doigts se crispent en s'enfonçant dans la boue, molle - il lui vient à penser qu'il plonge ses ongles dans la chair. Il a déjà répété cet exercice plusieurs fois, sur du gibier, lors de son rite initiatique de survie en pleine nature. Il suffisait qu'un rongeur passe par là, insouciant, et diable ! le candide animal se trouvait immobilisé, se vidant son sang et suffocant, regardant secondes par secondes la mort étendre son manteau noir sur ses yeux remplis d'effroi. Succulent. Excitant.

A quand les missions ? A quand la chasse ? A quand la mise à mort gratuite de quelques bêtes batifolantes, faiblardes et gauches, pour le compte souverain de Kumogakure ? Le chasseur n'en peut plus d'attendre. Il se voit déjà lames en mains, coupant et découpant, lacérant les visages, éventrant les abdomens, étouffant les bouches, souriant nez-à-nez avec des yeux larmoyants contemplant le visage d'un artisan de la mort, cruel et infâme, sans scrupules - prédateur, tout simplement.

Un groupe d'enfants passe. Pour l'heure, il ne s'agît que d'un jeu pour le prédateur. Son faucon commence à décrire un cercle dans le ciel, comme pour désigner la cible. D'un mouvement très lent, Mouken pivote sa tête, tentant au mieux de ne pas trahir sa cachette. Deux petites têtes blondes se font la course, s'amusant de manière légère et insouciante, s'arrêtant parfois sur une fleur, un arbre ou une règle de jeu - peu importe. Le rapace, saisissant l'intention de son maître, cesse son ballet et se laisse alors descendre doucement de son domaine céleste, tranquille, serein. Il s'approche lentement des deux quidams, sans les brusquer. Mouken déglutit et retient son souffle, respirant de manière légère, presque imperceptible, surveillant le sentier sur lequel s'avancent encore les deux visiteurs. Il gaine ses muscles uns par uns, petit à petit, et se crampe de plus en plus sur sa position à mesure que les deux promeneurs approchent. Dans un instant, ils passeront juste devant lui - l'instant crucial, fatale, où il devra passer à l'action, quand bien même ils seront juste à côté de lui, à quelques centimètres à peine, et qu'il leur suffirait de tourner les yeux pour débusquer le guetteur.
Le faucon descend davantage et entame une accélération. Il pique, sans chercher à tuer au demeurant : ce n'est qu'une acrobatie aérienne. Les deux proies commencent alors à lever les yeux pour contempler ce majestueux rapace, charmés par l'élégance de son vol. Il passe au-dessus d'eux comme une comète, s'engouffrant dans les airs à la manière d'un danseur aérien - et les deux spectateurs lèvent la tête, suivent cette chorégraphie des yeux, pivotant sur leurs pieds pour se retourner et ne pas en perdre une miette. C'est une seconde fantastique. Puis, lorsque le faucon regagne l'azur, ils reprennent leur marche, satisfaits, se lançant un sourire après avoir savouré le show, bref mais majestueux.

Il a jailli comme un trait. Tandis qu'ils se tournaient, il s'est débusqué, kunais en mains, et s'est glissé dans leur dos pour s'engouffrer derrière une autre haie ; l'exercice fut aussi bref qu'un claquement de doigts. Il est passé comme une ombre, ils n'ont rien mesuré, rien vu, rien entendu - à peine senti sa présence. Pourtant, armé comme il l'était, cette ombre aurait pu leur déchirer la gorge et les laisser là, gisant, deux carcasses inertes se vidant de leur liquide vitale, pleurant leur misérable mère comme deux foetus avortés. Le faucon les a leurré à merveille, l'exercice est déjà bien rôdé.

- Au suivant, se dit-il en se réjouissant de son exploit.

L'aisance avec laquelle Mouken se camoufle lui vient de cet instinct de chasseur qu'il a développé au fil des années. Lors de son rite initiatique, il a dû apprendre à se débrouiller seul, confronté à une nature hostile et souvent malveillante. C'est cette nature-même qui a enterré ses émotions, son empathie, et qui l'a transformé en monstre muet, affamé et sans vergogne. De lui-même, il a appris à utiliser les peaux pour se protéger du froid, à se servir des zones de pénombres pour se dissimuler, à récupérer ce que la nature lui a donné pour s'empêcher de mourir et ne pas devenir la proie d'un autre prédateur.
Mais surtout, il est aussi rapide et silencieux que le faucon. Il suffit d'une fraction de seconde, d'un clignement de paupière pour que l'affaire soit faite et qu'il plonge ses crocs dans la chair de son choix.

Quelques dizaines de minutes plus tard, Mouken se trouve de nouveau tapi dans l'ombre, se léchant les babines. Il a regagné sa prime tanière, et s'apprête à répéter l'exercice : plus haut dans le ciel, son rapace a déjà commencé sa danse, tournoyant au-dessus d'une cible potentielle. Au loin, une silhouette se dessine - le prédateur la guette, immobile, inodore, presque invisible. Il patiente, en attendant l'instant fatidique, la fraction de seconde où il répétera son numéro.

Il est peu probable qu'il échoue : l'exercice est trop bien "ficelé".

Spoiler:

Il farinait depuis un petit moment déjà et Chigai n'avait pas eu la merveilleuse idée de prendre un parapluie mais il se dit qu'un simple Sweet avec une capuche allez suffire pour se protéger du peu de gouttelettes qui tombaient du ciel. Il était en direction de sa maison, il revenait du terrain d'entrainement, pas pour s'entrainer mais plus pour voir les autres s'entraînait car Chigai n'était pas encore dans l'optique d'être le plus puissant et il n'était pas encore dans un groupe alors à quoi bon allez à ce terrain à par observer des personnes . De toute façon son oncle lui avait déja bien appris des choses pour se défendre tout seul, alors l'intérêt pour Chigai de s'entraîner était presque inexistant. S'entraîner jusqu'à plus en pouvoir, jusqu'à que notre corps, puis notre mental, lâche, n'était pas quelque chose que Chigai aimait le plus. Le pouvoir viendra avec le temps alors accélérer les choses n'était qu'inutilité aux yeux de notre cher protagoniste. Sa force était amplement suffisante pour lui, en tout cas il ne la considérait pas comme un défaut qui le dérangerait dans la vie de tous les jours.

La boue se faufilait dans les chaussures de Chigai lorsqu'il prit le chemin inverse qu'il avait emprunté pour se rendre au terrain le plus basic de tous; un chemin habitait par des immenses arbres qui cachaient le ciel nuageux de Kumo. La peur aurait surement envahi les enfants passant par là, ce qui n'était pas trop le cas de deux petites filles qui passèrent en sens inverse du chemin de Chigai en marmonnant qu'elle avait comme des frissons dans le dos juste après avoir sentit une "chose". Chigai n'avait pas entendu ce qu'était "la chose" car les filles étaient trop loin de lui pour qu'il entende tout. Chigai ne fit pas un compte avec car de toute façon

Quel imagination ces enfants...

Se dit-il en laissant apparaitre un sourire sur son visage. Alors, il continua son chemin, en s'enfonçant dans la forêt. Il croisa beaucoup de ninja partant vers le terrain d'entrainement mais vu le temps, ils n'allaient pas faire long feu là-bas, à moins qu'ils voulaient attraper la crève. Chigai avait souvent du mal à comprendre la mentalité des autres (et inversement), ce qui rendait les conversations presque énervantes voire incompréhensibles pour lui, alors parfois il ne cherchait pas à comprendre et faisait comme s'il était totalement d'accord avec la personne en face de lui, ce qui pouvait parfois ressembler à du foutage de gueules pure et dure et tout ça menait parfois à de petits conflits qui n'avaient pas lieu d'être.

Chigai continua son petit périple dans ce chemin. Le craquement des chaussures contre les branches mouillaient et les gouttes de pluie enlaçant les feuilles des arbres étaient les seuls bruits qui se faisaient entendre, Chigai arriva à un endroit où le ciel était beaucoup plus visible que tout à l'heure, et le bruit d'un rapace vint détruire cette ambiance apaisante. Chigai se stoppa au bout de quelques pas, il leva sa tête vers le ciel et fit une sorte de dôme avec sa main au-dessus de ses yeux pour faire en sorte qu'il n'y est pas de goutte d'eau qui atterrit dans ses yeux puis il aperçut effectivement un aigle dans le ciel, il avait l'air de s'amuser, il volait dans n'importe quel sens jusqu'au moment où il commença à faire des cercles dans le ciel.

Il veut m'attaquer ?

Se demanda t'il alors il attendit un petit moment mais l'aigle continua de faire ses cercles, mais à quoi correspondait il ? Un signal ? Une attaque ? Aucune idée mais vaut mieux être prudent, car le roi des cieux avait surement quelque chose en tête.

Mais après un petit moment d'attente Chigai perdit tout attention de l'aigle et commença baisser sa tête.

C'est qu'un pigon, une perte de temps assurer...

Chgai était prêt à partir mais le faucon descendit en pic vers Chigai ce qui lui redonna l'envie de regarder le faucon et lorsqu'il était assez bas il remonta pour ensuite faire une danse assez belle à voir, puis il baissa une nouvelle fois la tête pour sourire et au même moment quelque chose avait bougé sur sa droite et il tourna presque immédiatement la tête et une fraction de seconde après il sentit une chaleur dans son dos et il se fit faire un 360 sur lui-même en regardant maintenant vers où le "projectil ?" est allé. Il s'y approcha; puis s'arrêta; prit un caillou qu'il lança et un " TOC " retentit. Surement le bruit du caillou lançait contre un arbre.

Je pense... finalement... que la vérité sort de la bouche des enfants...

- Pssst, la chose ? Y a quelqu'un ?

Toucher ?

Il ne bougea plus en attendant un signal.

Dans le bois dense où les branches hirsutes, dont les écorces et les feuillages s'entrelacent dans une valse rude et souple, verdoyante et parfumée, forment un barrage naturel pour la pluie, deux Genin se guettent d'une manière un peu particulière. Autour, la nature est en branle : les insectes fuient la pluie terrible qui les emporte sans scrupule dans des flaques qui, du regard de l'infiniment petit, ressemblent à des raz-de-marrées.

Garder son calme.

Il ne s'agît que d'une erreur. Mouken tremble de presque tous ses membres, envahi par l'angoisse. Des gouttes de sueur perlent sur son front et s'écoulent autour de ses yeux, glissant sur ses pommettes dans un trait gras et sale, puisque ces gouttent emportent avec elles le maquillage boisé étalé sur la faciès du jeune fauconnier. Il s'avise qu'il pourrait passer sa manche dessus, l'espace d'une fraction de seconde, mais ce serait se trahir. Il déglutit, gardant espoir que dans l'immobilité, son camouflage fera encore guise de seconde chance.

"Maudite poule", se dit-il. Si Honô, son rapace, n'avait pas exagéré son ballet aérien, peut-être n'aurait-il pas réveillé la vigilance du passant. Pourtant, Mouken se fait une raison : il n'a pas choisi le faucon le plus discret, loin de là. Honô a un caractère des plus expressifs, car il aime pousser ses "cré, cré, cré" à tout rompre, et il est d'une nature hyperactive. A l'avenir, le jeune ninja sait que pour les exercices de discrétion, il choisira une autre plume.

Immobile, il observe son visiteur. Par prudence, il a fermé son oeil droit, de sorte que le blanc de ce dernier ne vienne s'additionner au blanc du deuxième oeil, mais aussi à celui de sa chevelure neigeuse, dont les mèches dépassent parfois de sa coiffe de feuilles et d'écorces. Il ne se trahit pas. Patiemment, il observe, malgré la haie dense dont les feuilles abondantes lui brouillent la vue. Il a bloqué sa respiration comme s'il était dans un scaphandre, et l'air ne passe dans ses narines que par un léger filet - pour un peu plus, il suffoquerait.

Mais la messe est faite. Bien que le fauconnier ait su répéter son numéro, passant comme une ombre derrière ce visiteur, ce dernier semble alerté par la nature inhabituelle de cette manoeuvre. Soudain, il s'empare d'une pierre et la jette sur Mouken, qui la reçoit directement sur le crâne. Le choc du projectile contre l'écorce de la coiffe provoque un bruit sourd, un "TOC" qui révèle la présence manifeste du guetteur. Inutile de se cacher plus longtemps.

Deux sifflotements, légers mais perceptibles. Presque inaudibles pour l'oreille humaine. Mais pour un rapace...

Il faut à peine deux secondes pour que Honô rejoigne son maître, dans un piqué aussi vif et bref que la foudre. L'atterrissage provoque un nuage de poussière qui camoufle encore Mouken, qui, l'espace d'une seconde plus tard, apparaît comme un sous neuf. Il s'est débarrassé de son maquillage et de son apparat, et se montre comme un civil ordinaire, vêtu d'un t-shirt noir et d'un pantalon presque trop court pour lui. Un grand sourire éclaircit son visage, et ses yeux rouges se fixent sur l'étranger. Son bras droit, levé à l'équerre, sert de perchoir pour son jeune faucon, l'intrépide Honô.

Il continue d'essuyer les dernières traces de son maquillage lorsqu'il ouvre le dialogue.

- Bonjour bonjour ! Navré de vous avoir importuné, mais je répète simplement un exercice de camouflage ! Je vous souhaite une belle journée, à bientôt !

Dit-il précipitamment, avant de tourner les sabots et de s'apprêter à partir. Tentative vaine et désespérée de s'en tirer sans problèmes.

Le dos tourné, il glisse sa main gauche sur le versant antérieur de sa cuisse.
En toute discrétion, il plonge son doigt dans la zone creuse d'un shuriken, prêt à le dégainer puis l'expédier sur l'importun.
De toute évidence, Mouken est un vilain : il est toujours prêt à en découdre.
Reste à savoir comment va réagir le visiteur.

Vilaine curiosité ! Ishi voulait partir, cela allait faire une longue minute où'il était resté planter là à regarder une haie qui ne donnait aucun signe de vie. Après tout, c'est qu'une simple haie, pourtant il était presque sûr d'avoir vu quelque chose, même sentit. Peut-être que c'était qu'un simple tour venant tout droit de son imagination ou un simple animal qui se jouait de Chigai. Mais l'agacement commençait petit à petit à embrasser le conscient de notre ami. Il serait les dents et de même pour les poings, il restait sur ses gardes en sachant pas vraiment quel est "l'être"qui se trouve à l'intérieur de la haie.

Un animal ? Un monstre ? Un espion ? Big-foot ? Totogro ? Pf, J'en ai aucune idée mais je vais bientot finir par le savoir.

Effectivement, il avait totalement raison, cet individu allait bientôt faire une apparition sous les yeux de notre Monjara, mais Chigai n'avait pas vu un détail important: les cheveux blancs qui se mélangeaient et qui s'associer très mal avec le feuillages qui les entouraient. Mais malheureusement pour notre protagoniste il s'en rendit compte seulement au moment où il vit l'oiseau se dirigeait vers lui. Une arrivée désagréable qui avait provoqué un nuage de saleté et (qui de plus) collait avec lui pluie.

Putain... désagréable ces pigeons.

Par réflexe, Chigai ferma vite les yeux pour ensuite mettre son bras devant son visage pour éviter que la poussière arrive directement dans ses yeux. Puis il se mit dos à l'aigle (en baissant toutes sa garde) pour encore plus baisser les chances de pénétration de la poussière dans ses yeux. Ne pouvait-il donc pas descendre plus doucement ? Avec une meilleure délicatesse et une meilleure grâce ? Aucune idée, mais à cet l'instant il avait juste fait le bourrin.

Tout ça pour ça...

Tout ça pour ça, oui. Pour qu'un aigle l'aveugle sans aucune raison apparente. Après un petit instant d'attente, Chigai se redirigea vers l'aigle et là comme par magie un homme "ordinaire" fit son apparition en face de Chigai, il avait l'air normal même si du maquillage était encore légèrement visible sur son visage. Mais en quelques mouvements, le garçon enleva les petites traces sur son visage jusqu'à une dissparétion totale du maquillage. Il balança une réplique presque incohérente aux oreilles de Chigai, qui montrait juste une sorte de je-m'en-foutisme envers notre contrôleur de fils.

La politesse n'est pas un droit mais plus un devoir qu'autre chose.

Aucune explication, à part quelques mots balancer dans le vide. Puis, quelle belle journée ? Le temps était juste pourri, il pleut, il y a de la boue à chaque pas fait par quelqu'un. Ce garçon avait surement un problème, surtout sa manière de partir, comme si de rien était. APRES, c'est vrai qu'il ne faisait rien de bien suspect juste un petit exercice de camouflage que tout le monde fait, surtout en des journées si BELLE ! Qu'il était CON ce Chigai, il aurait dû partir pour faire ses exercices sous ce temps juste parfait !

...

Après que le garçons soit à quelques métre devant Chigai, il marcha assez vite vers lui pour ensuite poser sa main sur l'épaule du jeune fauconnier.

- Je suis pas quelqu'un de méchant, et encore mois une personne qui cherche des embrouilles. Mais, je souhaite juste que tu me dises... plus calmement et des SINCERES excuses . S'il te plait.

Il dit tout ça calmement, sans hausser le ton, ni d'une manière agressive. Sans intonation particulière d'ailleurs, il le dit normalement pour pas que son interlocuteur ne s'énerve où quelque chose dans le genre mais à l'heure qu'il est Chigai serait déjà chez lui, si ce garçon n'avait pas surgi de nulle part.
Mais Chigai c'était beaucoup trop précipité, il ne pensa pas que le garçon était armé ou quelque chose dans le genre demeurait dans ses poches

- Tu as le droit de t'amusé mais évite d'installer une sorte de "peur" chez gens la prochaine fois.

L'instant crucial. La tension est à son comble entre les deux protagonistes ; nul ne sait encore ce qu'il risque d'advenir.

Plume et ficelle [PV Monjara Chigai] Yv9l

Une main. Dans d'autres contextes, c'est cette main-là, amicale en façade, qui précède le coup de poignard. Il serre davantage son arme, toujours plus proche de l'acte. Mouken a réalisé sa deuxième erreur en tournant les talons : il faut toujours faire front. Il aurait dû reculer davantage avant de feinter l'indifférence. Décidément, cet exercice lui procure des éléments sur lesquels il peut encore progresser.

Les mots défilent. Son interlocuteur transpire la bonté et l'insouciance. C'est tout à fait normal, du fait que les deux jeunes ninjas habitent le même village : c'est assurément la confiance qui doit régner. Peu à peu, les muscles de Mouken se dénouent. Les mots de Chigai l'ont convaincu de son absence d'animosité. Tandis que le Genin à la chevelure blanchâtre range discrètement son projectile, son faucon prend les airs d'un puissant coup d'ailes. Quelques mèches volettent sur la tête des deux quidams, tandis que le majestueux rapace profite de son élan pour dépasser la cime des arbres. C'est cela, la liberté.

L'heure, à présent, est à la diplomatie. Aussi extraordinaire que cela puisse paraître, le prédateur aux yeux rouges, qui n'obéit d'ordinaire qu'à son instinct, est également un beau parleur : éduqué dans un contexte frôlant la noblesse et profitant d'une culture prestigieuse, il a toujours su mettre des mots sur ses idées. Et des idées pour se défendre, il en abonde ; le fin chenapan n'en est certainement pas à sa première fourberie. Incarnant, en apparence, la discipline et l'ouverture d'esprit, il cache au fond de lui le plus espiègle des personnages. C'est ce personnage-là, cette seconde façade diabolique, qui se retourne vers Chigai avec un grand sourire.

- Toutes mes SINCÈRES excuses, Monsieur ? dit-il en révélant ses deux longues canines.

Puis, affichant toujours ce sourire carnassier et plissant les yeux pour manifester son amusement, il tend la main à son interlocuteur :

- Je me nomme Washi Mouken, Chuunin de Kumo. Pardonne mon absence de politesse, mais je travaille beaucoup ces derniers temps et ce rythme endiablé me fait perdre les usages. Il est vrai que ce bond furtif puisse provoquer quelques frissons, mais je m'efforce d'être le plus discret possible pour ne pas souffrir des effets secondaires liés à ce type d'exercices. J'espère SINCÈREMENT que cette anecdote ne rendront pas tes nuits... sinistres ! Ahahah !

Chuunin, il ne l'est certainement pas, bien qu'il puisse y prétendre, chronologiquement parlant. Il sait par expérience que plus le grade de l'individu est important, moins les soucis prolifèrent : les gradés sont effectivement protégés par une sorte d'immunité qui les débarrasse de bien des encombres. Mouken aurait pu pousser le vice plus loin en prétendant être Jônin, mais la supercherie aurait sans doute été démesurée : le grade moyen pouvait paraître assez banal pour être crédible. La main tendue, le jeune menteur observe son interlocuteur avec un large sourire et une fausse sympathie, tentant de convaincre ce dernier de ne pas lui tenir rigueur de cette anecdote contrariante. Il tente, par une assurance débordante de bienveillance et par la dissuasion hiérarchique, de soumettre le visiteur à une réalité implacable : devant les Alphas, on s'écrase.

La pluie tombe toujours en fines gouttelettes, et les vêtements humides s'alourdissent à mesure que le ciel les inonde. Il est peut-être opportun de s'abriter, pense Mouken. La question est : jusqu'où Chigai le traquera-t-il ?

Chigai n'avait pas peur, pourquoi devrait il avoir peur ? Et ce que cet homme serait prêt à tuer Chigai ? La peur ne devrait pas régner au sein du village, Chigai avait confiance au autre citoyens tout comme les citoyens devaient avoir confiance en Chigai.

Chigai enleva sa main de l'épaule du jeune garçon lorsqu'il se tourna vers lui, e au final ils étaient un peu proches et Chigai recula d'un pas ne voulant pas violait le périmètre intime de la personne en face de lui et cela permit à Chigai de recevoir moins d'air venant de la part de l'oiseau. Car même s'il pouvait paraître un peu brusque, il voulait juste des excuses mieux prononcer venant tout droit du ninja, rien de plus, rien de moins. Juste un minimum de respect ? Non ? Chigai n'était pas le genre de personne à vouloir se battre pour quelque chose d'aussi inutile, même si le Monjara était un bagarreur il n'allait pas se battre avec ce prétendu Chuunin par cause de pitoyables excuses, il se ç'aurait limité par un soupire et une délicate critique qui aurait surement bisqué le fauconnier. Rien de bien méchant, juste un éloge qui aurait surement déplu à tout Homme et qui aurait pris Chigai comme un moraliste superflu ne faisant que critiquer.

Mais heureusement que tout ceci n'était qu'une version parallèle de ce qui aurait pu se passer, le jeune homme fut le choix de faire de meilleur excuse au prêt du Monjara et Chigai apprécia et fit une poigner de main dès que la patte du fauconnier lui était tendue mais en écoutant la suite de ses paroles, il ne savait pas s'il disait la vérité sur le fait d'être un Chuunin, est-ce qu'un Chuunin allait être aussi familier ? Aucune idée. Mais Chigai se limita à cet interrogation, car il n'était personne pour remettre en question le grade de quelqu'un puis Chigai a eu ce qu'il voulait.

- Ce n'est pas grave. Répondit Chigai en lachant la main de Mouken.

Chigai se plissa légèrement pour saluer le Chuunin, mais même s'il était plus haut que Chigai, Chigai continua sur sa lancé et continua sans irrespect envers le garçons :

- Moi c'est Monjara Chigai, Génin de Kumo. Je ne pense pas pouvoir te comprendre, mais si tu travailles beaucoup un peu de repos s'impose, et non plus d'entrainement car cela ne fera que t'affaiblir. Mais pour revenir à là où on était, la prochaine fois évite d'y allez sans la permission d'autrui, je ne suis pas un objet et encore moins un mannequin d'entrainement, si tu veux t'entrainer il faudra que tu demandes la prochaine fois.

Chigai ne rigola pas à la dernière réplique du Chuunin, il le regarda d'un air stoïque, ne trouvant que ce moment n'est rien de plus qu'une perte de temps. Ce n'était pas tous les jours que Monjara arrivait à avoir une conversation avec une personne (autre que dans un cadre professionnel), et le peu de fois où il arrivait à engager une conversation, cela dégénérait la plupart du temps. Tout ne se passait pas bien en tout cas.

Chigai soupira puis le va les yeux vers le ciel en faisant des minuscules pas en arrière, le temps se dégradait toujours et Chigai commençait à avoir froid, il ne voulait pas attraper froid cause d'une perte de temps. Alors, Chigai pointa du doigt le sens opposé de là où Mouken allait partir.

- Si tu savais pas, la ville c'est par là. Là tu allais du coté des terrains d'entrainement.

Indirectement, Chigai proposait à Mouken de prendre le même chemin, pouvant mener à une autre discusion et peut être un autre début de relation.

Mouken marque une pause. Ses yeux s'enfoncent dans ceux de Chigai, tentant d'y lire le moindre signe de faiblesse. A fortiori, le visiteur n'est pas rassasié, puisqu'il invite le jeune fauconnier à prendre la direction de la ville. Ce dernier s'y refuse pourtant. La ville ne fait pas partie de son plan, d'autant que l'occasion pourrait être saisie par son interlocuteur pour rendre compte du problème qui vient de se poser entre les deux énergumènes. Assurément, Mouken ne tombera pas dans une telle embuscade.

Ses iris quittent ceux de Chigai un bref instant pour balayer la zone alentour. Les taillis sont nombreux, dispersés par hasard entre les arbres et les sentiers dessinés par le pas des hommes. Il les observe sans vigueur, car désormais ces planques ne sont plus d'aucun secours. Il voudrait fuir à toute jambes, mais il a compris que son interlocuteur est lui aussi ninja. Le risque est trop grand, il y a fort à parier que ce guerrier doit avoir les ressources physiques nécessaires pour le maintenir en haleine sur une hypothétique course poursuite.

Un bref instant, il a comme le sentiment d'être piégé dans les filets de Chigai.

La pluie diffuse toujours son orchestre diluvien. Honô s'est abrité dans les branchages d'un arbre et tente de sécher son plumage : le vol par ce temps est fort déconseillé. Le faucon y laisserait toutes ses forces inutilement. Abandonné même par son allié le plus proche, Mouken s'apprête à déclarer forfait et à suivre le Genin.

Soudain, son esprit s'illumine. Il brandit sa main devant lui pour lever un index rebelle qui, face à Chigai, manifeste le refus de Mouken d'aller en ville. Il imprime dans son geste le mouvement de pendule inversé qui, sous toutes formes de langages, se traduit par un mot significatif : non.

- Mon cher Chigai, nous n'irons pas en ville, dit-il en insistant sur chaque syllabe et en indiquant un sourire de victoire. Suis-moi, je connais un abri à deux pas d'ici.

Satisfait, il tourne à nouveau les talons et engage le pas, avant de marquer une dernière pause. Il se retourne avec un vif élan, comme s'il avait oublié quelque chose. Jetant ses cheveux en arrière et s'essuyant le front, il s'adresse à son comparse :

- Euh... c'est un ordre.

Osé ? Certainement. Mouken est tout à fait le genre d'opportuniste à pousser le vice au comble, à se permettre le culot sous toutes ses formes. Convaincu de son jeu d'acteur, il anticipe à présente sur toutes les possibilités qui s'offrent à lui pour profiter de la chance d'être considéré comme un Chuunin : en l'occurrence, il jubile à l'idée d'être un "supérieur" hiérarchique et d'imposer sa loi. Un dictateur germe dans l'esprit du garçon à la chevelure de neige. Cette situation nourrit sa soif de pouvoir.

Il faut à peine cinq minutes pour que les deux Genins parviennent à l'abri choisi par Mouken.

En chemin, le jeune fauconnier ne s'est pas privé de cultiver son faux grade pour en savoir davantage sur Chigai :

- Donc tu es un Monjara. J'ai appris pour la graine dans le corps, tout ça. Comment ça fonctionne, ton truc ? Certains prétendent que vous pouvez recoudre vos propres plaies, et que le sang ne circule plus dans votre organisme. D'aucuns osent croire que vous n'êtes plus vraiment humains, en fait. Moi, j'aimerais surtout savoir comment fonctionnent vos techniques, car je suis amené à coopérer avec vous. Un jour. Si j'ai envie.

Avait-il dit avec une prétention démesuré, non sans cacher son orgueil. D'une certaine manière, Mouken avait toujours eu une dent contre tous ceux issus de clans, ou ayant hérité de gênes particuliers - lui qui n'avait rien, sinon la fortune de son père. Le propre pouvoir du jeune bourgeois reposait sur l'élevage de faucons de guerre ou de chasse, dont les nouveaux rejetons promettaient d'être aussi redoutables qu'Honô, son plus fidèle rapace, qui n'était cela dit pas le seul à profiter d'un certain arsenal technique. Quant à lui, il n'était pas grand chose, en fin de compte. Il avait grandi dans l'opulence mais avec une discipline de fer, et regrettait de n'avoir pas pu pousser plus loin son talent. Convaincu qu'un pouvoir sommeillait encore en lui, il avait tout fait pour se débarrasser du joug paternel et tenter, en autodidacte, de développer son propre potentiel. En vain, puisqu'il avait dû au fil du temps s'habituer à ses compagnons à plumes et construire son répertoire technique à partir d'eux. C'était sa manière de rembourser son père qui, pour se procurer les rapaces, s'était résigné à offrir une somme colossale à une famille du clan Dobutsu.

A présent, Mouken souffre d'un mal existentiel. Il lui faut s'accomplir, devenir lui-même, et non le fils modèle qu'il doit être. Frappé par sa propre résignation, il s'est mis à voir les choses en plus grand. La soif des grandeurs a remplacé le manque de reconnaissance. Elle a transformé le petit garçon modèle en potentiel dictateur.

Devant l'abri, Mouken s'arrête et se tient face à son interlocuteur. Une sorte de fureur l'anime.

- Une fois que la pluie s'arrêtera, tu me montreras comment tu fonctionnes, dit-il comme s'il s'adressait à une machine.

Il pleuvait et Chigai ne savait toujours pas ce qu’il faisait là à parler avec un ignoré, Il avait présenté ses excuses tant mieux, et c’était tout ce que Chigai voulait mais cet homme l’empêcha de partir. Un minimum de politesse venant de Chigai, après tout il n’allait pas lui cracher à la figure pour ensuite partir, donc il continua de l’écouter jusqu’au moment où il pointant du doigt la direction de la ville mais le garçon refusa. Chigai lâcha un simple :

-D’accord

Pour ensuite se retourner et partir mais Mouken lui dit qu’un refuge se trouvait bien plus prêt que la ville. Et ce possible ? Sachant que la ville n’était même pas à cinq minutes de l’endroit auquel ils étaient, Chigai commençait à regretter de s’être arrêté pour cet homme qui ne faisait que le retarder pour se mettre au chaud et ne faisait que l’avancer vers une maladie certaine.

Chigai commençait petit à petit à avoir un mauvais œil le jeune Mouken, il avait l’air toujours stressé et très méfiant mais veut-il quelque chose ? Chigai commençait à se méfiait, à son tour, de son interlocuteur qui était étrangement ambigüe.

D’autres ninjas passèrent en criant lorsque Washi continua sa phrase après le «Euh...» et heureusement pour les deux genin que Chigai n’avait pas entendu ce fameux « c’est un ordre » car sinon Chigai ne l’aurait pas suivi jusqu’à l’abri que le Washi lui avait parlé mais pas que. Chigai jeta un coup d’œil à l’oiseau du « Chuunin », il n’allait pas très bien et c’était normal, un oiseau ne vole pas alors qu’il pleuvait, raison de plus pour retourner au village et non dans un abri qui se trouvait aux beaux milieux des bois. Et c’était qu’alors que Chigai fixait l’oiseau que son propriétaire engagea la marche en direction du fameux abri.

Et c’était là que l’enfer commença, ce n’était pas un chemin qu’ils avaient pris, ni même un sentier, ils passèrent entre des arbres aussi serraient que les maisons au village en tout cas Chigai c’était fait mal plus d’une fois et se prit des branches plus d’une fois . Et là Mouken commença à parler de Chigai et son clan ce qui le déplu très rapidement.

- Exact, et je ne pense pas qu’il faut être un génie pour le remarquer puis je pense que cette histoire de graine n’est pas un secret pour la population. Concernant son utilité je ne connais pas ses propriétés, sache juste que si je le savais je ne te l’aurais pas dit. Je n’ai que faire des pensées des autres, je suis ce que je suis et je suis fière de mon clan. Même si quelques désavantages sont présents, son lot davantage et bien plus… garnis. Aussi, je ne te dis pas comment marchent nos techniques car c’est tout simplement propre à notre clan et je ne le dirai jamais à une personne comme… Toi ? La seule chose que tu peux savoir si un jour nous coopérons ensemble c’est que je peux faire sortir des fils de mon corps et juste cela suffira pour coopérer.

Lui dit-il avec agacement, il n'était personne pour savoir tout ça, un inconnu venu de nulle part voilà comment Chigai voyait le garçon et bien sur ce qu’il disait n’était qu’un tissu de mensonges, il savait très bien comment marchait la graine, le festival de la graine de l’espoir comme ils l’appelaient, lui et son clan mais révélait tout ceci était comme révélait son point faible.

Chigai avait dépassé les bornes sur ses mots mais le Chuunin, l’avait fait aussi sur ses manières. Le Monjara n’était pas un objet et encore moins un chien, Chigai respecte ceux qui le respectent et le Chuunin ne l’avait pas fait. Chigai n’avait pas oublié le grade de la personne avec qui il parlait mais il n’avait pas oublié aussi comment il le parlait.

Quand ils étaient sortis de la forêt, Chigai se précipita vers l’abri mais Washi le Chuunin se mit devant lui devant lui pour l’arrêter pour lui dire assez bizarrement qu’il voulait voir comment il fonctionnait.

En parlant de graine, il en une dans la tête je crois…

Chigai plissa les yeux et posa le dos de sa main sur l’épaule du fauconnier et le poussa légèrement pour reprendre sa marche en direction de l’abri mais Chigai n’avait remarqué qu’il s’était fait plus mal qu’il ne pensait…. Il saignait de la tête.

C’était décidé, Washi Mouken n’avait des idées très saines dans sa tête.

Chigai allait devoir arrêter de se retenir sur ses paroles et ses gestes.

Repoussé par la main de Chigai, Mouken ne tarde pas à voir le sang qui perle sur le crâne de son comparse. Ainsi, le sang circule dans l'organisme des Monjara, contrairement à ce qu'on aurait pu penser.

Soudain, un frisson parcourt son corps. Une sorte d'excitation, encore plus puissante que la précédente. Un instinct se réveille dans son âme, comme si une voix le guidait. Sa soif sanguinaire se montre de plus en plus oppressante. Elle lui intime de se jeter sur l'homme blessé, d'arracher tous ses fils et de le dévorer vivant. Le prédateur qui sommeille au fond de lui vient de se réveiller. Son faucon, Hono, reçoit l'appel, pousse des cris incisifs et agite ses ailes avec une force et une cadence vives : c'est comme s'il ordonnait à son maître d'obéir à ses pulsions animales.

Il faut qu'il expire longuement pour faire taire ses intentions. Un soupir continu, infini, comme s'il était en apnée. Il jette son regard à terre, tente de se convaincre qu'il n'a rien vu. La vision de l'hémoglobine provoque très souvent cette sensation chez lui, et s'il avait été un rongeur ou un quelconque gibier de petite taille, alors Mouken aurait déjà plongé ses ongles dans sa chair.

Décidément, ce Chigai semble être une rencontre fortuite, un signe de mauvais augure. Peut-être Mouken est-il rattrapé par son karma ou puni par quelque chose d'invisible ; dans tous les cas, il considère le saignement de son camarade comme un signal d'alarme, un rappel à l'ordre. Il est temps d'être moins joueur et de retrouver son sérieux.

- Excuse-moi si je t'ai brusqué par rapport à ton clan, dit-il en fixant le sol. Je ne cherche pas à te nuire, mais c'est dans mes habitudes de bousculer un peu les gens. Généralement, ça permet de découvrir la bête qui se cache au fond de l'âme.

Tentant maladroitement de camoufler son malaise, il indique l'abri en tournant les yeux vers celui-ci.

- J'ai toujours connu cet abri. Il est bien camouflé mais il existe depuis très longtemps. C'est mon faucon qui l'a découvert jadis ; j'ose croire qu'il y a certaines choses que l'on ignore dans notre village, comme ce refuge. D'aucuns racontent qu'il héberge les fantômes de ceux qui se sont tués à l'entraînement. Au sens propre. Un ami m'a raconté qu'il avait déjà entendu des cris à l'intérieur, mais qu'il n'avait rien vu. Pour moi, ce sont des foutaises.

En quelques pas, voilà les deux comparses à l'intérieur de l'édifice. La pièce est lugubre, il est aisé de remarquer qu'elle n'est pas entretenue. Quelques petites statuettes décorent les étagères présents ça et là, et un banc en terre cuite semble inviter les ninjas à s'asseoir, ce que Mouken fait sans empressement.

- Tu devrais soigner ta plaie. Si tu veux, j'ai quelques bandages que je prévois toujours au cas où pour mes entraînements. Je ne peux malheureusement pas t'aider davantage. La vue du sang a quelques effets négatifs sur ma psyché, si tu vois ce que je veux dire.

Avec une certaine fluidité, il empoigne les bordures de sa veste puis étend ses bras pour l'ôter. Il l'attrape alors de part et d'autre puis la presse en pivotant ses poignées pour l'essorer. Quelques gouttes tombent par terre. Après l'avoir étendu sur une étagère, il ôte ses chaussures et ses guêtres, dans l'idée de les sécher également. Rester dans l'humidité n'est pas la bonne idée.

Des gouttes d’eau rouges tombèrent du visage de Chigai et disparaissaient dans les flaques d’eau. Mouken ne savait rien sur le corps de Chigai, il a du sang en lui, oui. Mais qui avait dit qu’il coulait partout dans son corps ? Les Monjara ont un corps particulier, un caractère particulier et Chigai d'A à Z était une exception à son propre clan. Il le savait et ce qui avait accès à certains fichiers importants le savait aussi, ce qu’il savait par-dessus tout ce sont les clichés qui circulaient sur son clan et la discrimination qui y allait avec.

- Dis-moi… Que penses-tu des Monjara ?

Chigai était connu dans le peu proche qu’il avait pour chercher l’affront au moindre dépassement de limite inutile de la part d’inconnu voire d’ami. Il n’avait pas apprécié la façon dispensable dont Mouken lui avait parlé. Oui, nous pouvons dire que Chigai était quelqu’un qui n’avait pas de patience sur ce genre de sujet.

Mouken présenta ses excuses à Chigai qui l’écouta d’une oreille, ensuite il pointa du doigt le refuge et Chigai avait déjà quitté sa place pour rejoindre le refuge et il répondit en marchant.

- C’est la deuxième fois que tu t’excuses en moins de quinze minutes. Que ça soit moi ou autre personnes, tes excuses on s’en contre fou totalement autant la fermer si c’est pour se gaffer une nouvelle fois derrière.

Il entra en premier dans le temple et le sol craquait à cause du vieu parquet qui logeait le sol puis lors de ce bruit il continua en insistant les mots les plus importants.

- L’erreur est humaine, ça c’est une chose mais la préserver en est une autre. Si tu veux dévoiler la bête qui est fond de chaque êtres que tu croises, tu finiras par trouver la seul bête que personne veut rencontrer… la Mort.

Il s’accorda une pose, il savait qu’il était cru sur ses mots et qui allait déclencher surement quelque chose chez Mouken.

- L’Homme n’a pas de limite lorsqu’il dépasse un certain seuil d’énervement. On ne joue pas avec les sentiments des autres…

Il entra totalement dans le temple avant de tourner sa tête vers Mouken.

- Mais en tant que Chuunin tu devrais le savoir ça, non ?... Je me trompe ?

Il souffla du nez en souriant pour ensuite s'avancer dans le temple. Il ne dit rien pour la suite de ses paroles, il ne faisait qu’acquiescer de la tête pour lui dire qu’il entendait bien ce qu’il disait. Il n’avait rien à rajouter sauf au moment où il lui proposa de soigner sa blessure.

Il regarda un petit moment pour faire un simple non de la tête et partit s’asseoir sur une chaise qui était au milieu de la salle, sans table pour l’habillait.

- Non merci… Elle se cicatrisera vite et puis je pense que tu peux te contrôler… tu n’es pas fou à ce point-là ? Dit-il en enlevant la goutte de sang qui venait se coulait de son visage tout en le fixant

En effet ce n’était pas très propre dans le refuge, un endroit abandonner depuis bien des lustres et ces histoires de fantômes ne le fit pas plus peur que le caniche qui habitait la maison à côté de chez lui au moins eux, ils ne faisaient pas de bruit pour empêchait de réveiller certaines personnes.

Il observe Chigai et puis, tout à coup, la situation dégénère.

Le temple est comme avalé par la terre, et les deux Genins s'effondrent aussi vite que les murs. Chigai, avec ses fils, parvient à se rattraper au bord et se hisse vers la surface restée fixe ; il jette un oeil à Mouken qui sombre inéluctablement dans les abîmes de Kumogakure.
Dans sa chute, le jeune garçon à la chevelure de neige parvient néanmoins à empoigner une racine qui dépasse de la paroi. Malheureusement, sa main glisse à cause de la boue et il replonge alors dans le gouffre spontané.

La chute est vertigineuse et Mouken se trouve dans la tourmente. Un tourbillon d'informations le harcèle, si bien qu'il ne sait plus où donner de la tête. C'est la tempête sous le crâne, tandis que l'abîme entraîne sa proie, fragile, impuissante, dans l'estomac du monde. D'ordinaire accoutumé à porter le costume du prédateur, l'adolescent accuse le choc et se trouve paralysé d'angoisse. La mort dont parlait Chigai lui fait face, directement. Lui qui cherchait la bête au fond de l'âme se trouve face à celle qui se terre au fond de la planète qu'il foule.

Soudain, alors qu'il se croyait fait comme un rat, une main émerge de nulle part et l'attrape au col. Il reçoit une vive secousse et manque d'être victime du cou du lapin, mais par chance cette main prodigue semble assez souple pour amortir le choc. Il se retrouve pendu au beau milieu de nulle part, son corps balloté comme s'il était attaché à une corde, seul au milieu du vide et des ténèbres, avec pour seule compagnie cette main qui l'agrippe avec fermeté. Ses doigts massent ses cervicales pour les soulager. Quelle est donc cette tragédie ? Est-il puni pour ses actes ?

Malheureusement, il réalise que la poigne qui le retient se fait de plus en plus lâche. Son corps est trop lourd et les quelques doigts qui retiennent son t-shirt semblent se délier - aussi faut-il préciser que ses vêtements se déchirent progressivement, comme s'ils n'étaient là que pour ralentir une mort inéluctable. Tout espoir semble perdu.
C'est alors qu'un cri transperce les parois du gouffre et se répercute dans le vide, comme un écho lointain. Cette manifestation soudaine libère Mouken de son deuil macabre, tandis que son coeur retrouve un peu de sa chaleur.

Ce cri, il le reconnait entre milles.

Honô.

Le faucon rattrape son maître en l'espace d'une fraction de seconde, plongeant vers lui à une vitesse incroyable. Cette apparition grandiose porte la couleur du miracle, et tandis que le rapace stabilise son vol pour rejoindre le ninja, quelques plumes s'échappent de lui pour tomber dans le gouffre. C'est une arrivée en fanfare. Il a tout juste le temps de retrouver son maître avant que ce dernier ne lie ses mains pour fusionner avec lui. Un être hybride apparaît, une chimère humanoïde avec des serres et des ailes. L'être nouveau remonte le long de ce qui semble être un bras, probablement celui de Chigai. Mouken réalise que l'héritier du clan Monjara vient de lui sauver la vie. Il continue de voler vers la surface, rattrapant sa chute et se nourrissant d'espoir, alors même que...

- ... je pense que tu peux te contrôler… tu n’es pas fou à ce point-là ? dit-il en enlevant la goutte de sang qui venait de rouler sur son visage tout en le fixant.

- - - - - - - - - - - -- - - - - - -- - -- -- -- - -- - - - - - -- - - -- -- - --- -- - - - -- -- - -- - - - -- -

Troublé, Mouken retrouve Chigai qui le darde des yeux, intransigeant. Ce dernier semble guetter le moindre signe de déviance de la part du fauconnier, tandis que les deux comparses sont tranquillement installés dans l'abri.

Pas de terre qui s'effondre, pas de main qui le rattrape, pas de fusion. Juste la réalité, telle qu'elle est, telle qu'il la quitté l'espace de quelques secondes.

Cette chute était-elle donc seulement un mauvais rêve ? Une vision insalubre d'un possible qui ne fut pas ? Une hallucination ?

Un sentiment très curieux monte en lui, et la vue du sang brouille encore ses idées. Ce cauchemar était trop proche du réel pour être négligé. A-t-il perdu la tête ? Depuis combien de temps a-t-il quitté la réalité ?

Est-ce lieu maudit qui joue avec son âme ?

Il n'oublie pas, au demeurant, qu'un autre Genin le regarde directement, et il lui faut faire preuve de répartie à présent. Analyser son problème, c'est une chose, être actif en est une autre. Et il semblerait que son interlocuteur attende sa réponse avec une certaine insistance.
Il a, depuis le départ, mal géré cette rencontre, et tient absolument à rattraper ce mauvais pas. Subitement, il se redresse, tentant d'étouffer ses tracas. Il se souvient de ce que lui a dit Chigai, et tient à lui offrir une nouvelle réponse cinglante. Seulement, en se remémorant cette hallucination, il a la sensation de lui être redevable, comme si...

... comme si l'Abri lui disait qu'il devait croire en ses camarades.

- Excuse-moi, j'ai eu un moment d'absence. Je ne t'ai pas répondu au sujet des Monjara. Mais avant de te parler de ceci, n'aie aucune crainte, je me contrôle effectivement. J'ai livré de nombreuses batailles dans ma vie. Le sang me rappelle à mon devoir de tueur, et c'est pour cette raison que je supporte mal la vue de l'hémoglobine. Elle génère chez moi des pulsions meurtrières.

Chez certaines personnes, vous avez beau leur faire ce que vous voulez, vous ne les changerez pas. Mouken, en l'occurrence, est assez obstiné pour rester dans sa voie, aussi impertinente soit-elle. De toute évidence, il ne démordrait pas sur son mensonge. Et comme si se prétendre Chuunin ne suffisait pas, il ose encore se faire passer pour un vétéran de guerre, qu'il n'est certainement pas. "Plus c'est gros, plus ça passe," se dit-il.
Il y a pourtant du vrai dans ce qu'il vient de dire. La vue du sang le dérange sérieusement, dans la mesure où elle éveille son instinct de prédateur. Il lui arrive de perdre le contrôle en retrouvant ses sens, et de redevenir une sorte d'animal sauvauge et agressif, tel qu'il peut l'être en pleine nature.

Mais sa conscience semble avoir repris le dessus, plus avertie que jamais.

- Pour te dire la vérité, j'ai comme une aversion envers les clans. J'estime qu'ils sont porteurs d'une certaine forme d'injustice, car ils bénéficient de certains talents que d'autres ne pourront jamais acquérir, aussi dévoués soient-ils pour les développer. J'ai par ailleurs l'impression que plus les clans prolifèrent, plus les conflits se multiplient ; il y a, mais cela n'est que mon humble avis, une sorte de concurrence malveillante entre vous tous. Une course au plus fort, au plus rapide, au plus sournois. Tout cela est absolument destructeur.

Mouken avait longtemps étudié les livres d'histoires et visité à plusieurs reprises les pages soulignant l'évolution des différentes communautés ninjas. Il avait appris certaines coutumes, certaines traditions qui lui semblaient être porteuses de bonnes choses ; mais il avait aussi constaté que souvent les clans étaient déchirés, parfois de manière internes, souvent à cause de leurs rivalités. Cette fatalité provoquait presque systématiquement le chaos.

Le fauconnier, assez éclairé sur le sujet pour en mesurer tous les risques, craint aujourd'hui que ces clans ne provoquent la perte des siens.

- Ce n'est pas contre toi, mais il faudrait tous vous éradiquer, dit-il avec fermeté.

Chigai laissa le fauconnier parler jusqu’au bout sans dire un mot mais là sa vision des choses était allé trop loin dans ses interprétations. Il se livrait comme un livre ouvert. Chigai commençait à se dire qu’il était avec fou. Oui, il commençait à se dire qu’il y avait bien une raison pour laquelle il lui avait amené ici. Oui, il commençait à se dire que la situation actuelle n’était pas prête de se finir bien.

- Pourquoi m’as-tu amené ici ?

Il ne savait pas quoi faire face à lui, face à cet homme dont les idéologies sont extravagante. Chigai se leva de la chaise sans quitter le Chuunin du regard. Oui Chigai n’était pas du genre à remettre en question certain chose mais à ce moment précis s’en était de trop.

-Quatre ! Dit en haussant la voix. C’est la quatrième fois que tu te pardonne. Ton devoir de tueur ? Maintenant tu es un tueur ? Tu changes beaucoup d’identité dis donc. Mais après tout ne t’en fais pas pour ça… nous somme à la veille d’une guerre je ne pense que tu pourras toutes ces… Pulsion ?

Il fit un pas vers Mouken et dit lentement :

- Et ce que tu m’as vu Mouken ? As-tu vu mon visage ? As-tu mes mains ? Dit-il en les levant pour juste après les laissaient tomber. As-tu vu mes yeux ? Je suis peut être héritier d’un talent, mais pas les talent qui me valorise le plus. Je ne suis pas issu du clan le plus populaire du pays.

Il secoua lentement la tête d’un air écœurait.

- Mais toi, à ce que je vois la seul chose que tu as hérité de ta famille c’est la jalousie et un pigeon….

Il refit un pas vers Mouken, et seulement 2 mètre les séparaient l’un de l’autre.

- Ton dégout me dégoute. Nous sommes dans un monde où nous devons de vivre ensemble sinon nous ne serons pas là, comme moi je te vois et comme toi tu me vois. Tu veux un monde tout beau, sans guerre et sans conflit ? Je suis dans le regret que cette vie n’arrivera jamais. Je suis dans le regret de te dire que si tu penses comme ça ton espérance de vie est bel et bien plus courte que tu ne le penses.

Il s’approcha encore d’un pas.

- Il faudrait tous nous éradiquer ?

Il sourit ironiquement.

- La seule chose qu’il faudrait éradiquer…

Il s’accorda une pause puis Il accomplit son dernier pas et cette fois-ci il était à moins d’un mètre de Mouken.

- c’est ta mentalité… CHUunin.

Chigai finit très vite par ne plus croire l’homme aux cheveux blancs, comment le pays a pu le faire Chuunin du village, cela était impossible aux yeux de Chigai, pendant un instant il avait du mal à croire tout simplement que c’était une personne du village.

Mais chacun son histoire et Washi devaient avoir la sienne, mais ses idées étaient bien trop extrêmes pour qu’elle soit partagée avec tout le monde. Il a des idées anarchistes et tout le monde savaient que ce genre de personne finissait soi comme des héros, soi comme monstres.

Au début, Chigai avait du mal à éprouver de l’affection pour son clan. Son clan ne lui avait pas donné que la capacité de faire sortir des fils de son corps mais aussi la capacité de faire changer de trottoir des familles entières et de finalement avoir du mal à parler sans agresser quelqu’un.

Comme beaucoup de personnes, Chigai avait des projets. Et bien sûr, son projet concernait son clan, Washi avait raison, sur le fait que les clans ont souvent une rivalité sans pareille, Chigai le savait, Chigai en était conscient mais Chigai savait que tout ça c’était la vie.

L'heure de la confrontation a sonné. A chaque pas, Chigai déferle : ses arguments fustigent le fauconnier. Acculé, il se trouve bientôt attenant à l'être fait de chair et de fils. L'agresseur lui fait face avec une grande vigueur, comme s'il voulait l'envahir, le soumettre à son joug. Mouken accuse cette promiscuité avec mépris, mais il se garde de réagir trop spontanément : il suffirait qu'il bouge sa main de quelques centimètres vers ses projectiles pour que l'autre comprenne la menace et que les hostilités soient déclenchés - et que la conversation s'achève dans un bain de sang.

Mais Chigai a été trop loin. Mouken ne voit à présent que de la haine. Le souffle de son antagoniste se répand sur son visage à chaque sermons, le brusquant dans son intimité, et déflorant d'autant plus la retenue qu'il pouvait avoir.

Le fauconnier ne peut que réagir à la provocation. Il lance un soupir puis s'engage.

- Je crois finalement que je me suis montré trop courtois à ton égard. Il semblerait que tu prennes de la graine, jeune Monjara. Tu me diras, tous les Monjara prennent de la graine...

Il s'avance à son tour, dans l'espoir d'être aussi contrariant que son interlocuteur. Les voilà bientôt tous deux presque front contre front - pour peu qu'ils inclinent leurs têtes, les deux Genins entreraient en collision. Mais le fauconnier se préserve, et préfère au choc frontal la jouxte littéraire.

- Avant que d'enliser la conversation dans un débat existentiel absolument contreproductif, laisse-moi te dire une chose : dès l'instant où tu acceptes de devenir un ninja, tu acceptes de devenir un tueur. Ce n'est pas un changement d'identité : c'est la nature même du shinobi. Sa raison d'être. Toi qui caricatures mon propos, tu devrais le savoir, non ? J'ai du mal à comprendre pourquoi tu sondes mon identité de tueur si toi-même tu tentes de m'apprendre que nous sommes destinés à la guerre. Monjara.

Cette répartie est remarquablement juste dans l'esprit du dresseur. Chigai remettait en question la place du tueur que Mouken prétendait occuper, avant que de le soumettre à l'idée selon laquelle le monde n'aurait de cesse d'être occupé par la guerre. Pour sûr, le shinobi est l'épicentre de cette fatalité, et il n'a nulle raison d'exister en l'absence de conflits. A l'instar du pêcheur qui ne peut maudire l'abondance de poissons dans l'océan, le shinobi ne peut maudire sa raison d'être : la guerre.
Evidemment, l'argumentaire de Chigai parait donc complètement décousue pour le "pigeonnier".

Mais en réalité, Chigai a juste.

Kumogakure n'a de raison d'être que parce que le village prône le vivre ensemble. Les shinobis qui foulent son sol ont le devoir de le protéger, non de détruire ce qu'il y a autour - en d'autres termes, le shinobi fait la guerre pour empêcher cette dernière d'exister entre ses murs. Le dresseur de faucons, aveuglé par sa propre soif de sang et de pouvoir, ne mesure pas l'ampleur de cette responsabilité, et ne voit que ce qu'il veut voir.

Ainsi, malheureusement, il ignore la vérité.

- Inutile également de t'en prendre à ma famille, qui ne m'a certes rien légué sur le plan génétique, mais qui demeure l'une de celles qui ont aidé à construire Kumogakure. Ne te crois pas mieux loti parce que tu as eu droit à une vulgaire graine. Et n'insulte pas ceux qui ont permis à ton misérable clan de pouvoir trouver l'asile en ces terres, dit-il avec une pointe d'agacement. Je te rappelle que vous n'êtes qu'une minorité fraîchement débarquée d'on ne sait où, et que votre place n'est pas tout à fait acquise ici. Veille à ne pas te méprendre sur ta position. Monjara. Etranger.

Cela, en revanche, n'est qu'un strict constat. Les Monjara n'ont fait leur apparition que très récemment, et ils semblent incarner une minorité loin de la pléiade du village. Leur chef prône une intégration qui se fait difficilement, au regard des différences qui se manifestent physiquement pour les membres du clan, et du manque de confiance qui leur est accordé. Cela s'explique notamment par le caractère nomade de ces individus, et des coutumes qui s'éloignent de celles des familles implantées là depuis de longues années.
Mouken incarne une forme de mouvement conservateur qui ne tolère pas cette menace culturelle et ethnique que représentent les Monjara. Une mentalité qui lui a été inculquée non pas par sa famille - qui, elle, au contraire, prône la mixité - mais bien par cette jalousie que dénonce Chigai.

Le fauconnier veut tout pour lui, à la place de tout le monde.

- Le débat est clos. J'ai mieux à faire que perdre mon temps avec deux bouts de ficelles. Au plaisir, étranger.

Dit-il pour conclure l'échange.

Puis il tourne les talons et se dirige lentement vers les étagères. Il tire ses vêtements suspendus et se revêt, avant que d'ouvrir la porte pour quitter l'abri.

La pluie tombe toujours en lourdes gouttes sur les arbres du terrain d'entraînement. C'est comme si le monde pleurait l'absence de concessions dans la tête de l'enfant macabre. Qui sait comment s'écrira son histoire ? Nul doute que l'aventure de Mouken semble promise à un sinistre avenir.

Mais ignorant cette tristesse et forçant des pas de rages au coeur de Kumogakure, le Genin avance. Son faucon rentrera à la maison par lui-même, il connaît le chemin. Il est temps de retrouver le confort.

Spoiler:

**Contenu sponsorisé** Informations

» Les liens se tissent entre les Monjaras ? [Monjara Heizaki/Monjara Chigai]
» Héros [ Ft. Kinzoku Shigeki/ Monjara Chigai/ Monjara Heizaki ]
» Demande d'RP - Monjara Chigai / Relation
» Marabout et bout de ficelle
» Groupe #B : Aussi léger qu'une plume

Plume et ficelle [PV Monjara Chigai]

Plume et ficelle [PV Monjara Chigai]

Sujets similaires

Sujets similaires