La terreur était terminée, mais aujourd'hui il fallait nous relever. J'avais besoin de l'aide de tous et chacun pour réaliser les projets que je pouvais avoir en tête, les dossiers découverts dans les sous-sols du bâtiment, qui maintenant sont en ruine, étaient un problème majeur à traiter. Dans l'immédiat pourtant, on frappait à ma porte et sans attendre une invitation de ma part, on y entrait.

Cette procédure, je la connaissais. De plus, sauf cas d'extrême urgence, il n'y avait qu'une seule personne dans ces bureaux qui osait faire cela, Chikamatsu Ruri, ma femme, celle avec qui je partage ma chambre et mon appartement. Je me levais et tout en m'approchant d'elle afin d'y déposer un baiser sur le front, je la saluais.

« Bonjour ma chérie ! » Je posais ensuite mes lèvres sur les siennes tout en la prenant dans mes bras afin de la serrer contre mon corps.

Elle était partie à Kawa no Kuni après tout, elle aurait pu y rester. J'étais donc heureux de la voir et je ne pouvais que plus apprécier ces petites visites. Nous restions comme ça quelques secondes et je lui proposais un rafraîchissement ainsi qu'un petit quelque chose à manger. Je ne lui avais pas parlé des dossiers trouvés avec la Kawaguchi, mais j'allais le faire, il le fallait, un jour ou l'autre, mais pas aujourd'hui.

Tant que je ne savais pas quoi faire de ses informations, j'allais éviter le plus possible de les ébruiter, mais d'un autre côté, Tali les ébruitera dès qu'elle en aura l'occasion et cela arrivera jusqu'aux oreilles de Suna et à ce moment-là, il vaudrait mieux que la populace soit au courant de ses dossiers. J'allais y réfléchir.

« Tu as envie de me parler de quelque chose ? » Disais-je à Ruri avec un grand sourire.

Je la voyais donc sortir son cahier ainsi que son crayon, cela voulait dire qu'elle avait quelque chose à me présenter. Je me penchais afin de lire et de me plonger dans ses écrits.

Infos:

Je frappais à la porte du bureau de Kazushi et, sans attendre d'invitation, j'ouvrais la porte à la volée. Pourquoi ? Et bien, pour m'amuser. Il y avait certainement une part d'enthousiasme de revoir mon amoureux, mais aussi peut-être pour tester ses limites à mon égard, pour le taquiner. Mais peut importe le nombre de fois où j'ouvrais la porte comme une démente et même souvent sans frapper, Kazushi était toujours très heureux de me voir. J'arrêterais certainement d'agir comme cela le jour où j'entrerais comme une folle pendant une réunion importante, me tapant la honte devant les plus haut gradés du village...

« Bonjour mon chéri. » pensais-je assez fort pour que le message passe de mon esprit au sien.

Il me serra dans ses bras, m'embrassa. Même après tout ce temps passé ensemble, nos contacts physiques me procurait toujours les mêmes sensations, chose qu'on qualifiait de "papillons dans le ventre". Chez moi, les papillons étaient encore au stade de chenilles. Mais pas des chenilles urticantes, plutôt douces au toucher. Comme des lapins. Des chenilles-lapins. Voilà sûrement pourquoi elles tardaient à se transformer en papillons...

Je me dégageais de son étreinte et comme à son habitude, il me proposa quelque chose à manger. Je déclinais son offre d'un geste de la main avant de lui écrire un petit mot sarcastique :

« Je ne suis pas sûre qu'installer un garde-manger dans ton bureau était une bonne idée. Déjà que depuis que tu as tes fesses sur cette chaise, tu ne bouges plus beaucoup... »

Je lui tendais le petit bout de papier avec un grand sourire, avant de planter mon doigt dans son ventre. Il n'avait rien perdu de ses abdos, mais il craignait toujours autant mes chatouilles.
Reprenant mon carnet, je poursuivais dans ma lancée taquine :

« Ô grand chef suprême du Kakumeigun, j'ai une requête à te soumettre. »

Affichant un air plus sérieux, il me fallait à présent défendre mon projet du mieux que je le pouvais.

« Je ne sais pas si cela s'est passé pareil pour toi mais, personnellement, après l'académie je me suis retrouvée un peu perdue. »

Il se pencha au-dessus de moi pour lire en même temps que j'écrivais. Il posa ses mains à plat sur le bureau, de part et d'autre de mon carnet. Je pouvais sentir son torse contre mon dos... Du rose monta à mes joues, mais il n'était pas question de se déconcentrer maintenant. J'avais longtemps réfléchi à ce projet, ce n'était pas pour foirer maintenant. D'une écriture un peu plus tremblante, je reprenais :

« L'académie nous jette dans la cour des grands. Avant de trouver une équipe, nous sommes livrés à nous-mêmes. Et tu sais que même après, c'est compliqué d'avancer si notre sensei est peu présent...
Je sais que je ne suis pas la seule dans ce cas, vu le nombre de Chûnin fraîchement diplômés qui se lancent à corps perdu dans le test d'entrée du Kakumeigun, et qui se font tout simplement écraser. »

Il embrassa ma nuque, me couvrant de baisers jusqu'à arriver à mon épaule, qu'il découvrit de son tissu. Je me retournais face à lui. Tout en lui jetant un regard noir, je le menaçais de mon stylo, que j'agitais juste sous son nez. Nous "discutions" d'un sujet sérieux, bon sang !

« C'est pourquoi je voudrais créer un centre de formation pour les genins, pour les préparer au Kakumeigun. Pour leur donner envie de se donner la chance, pour remotiver ceux qui ont raté le test une première fois et motiver ceux qui se sentent perdus d'avance, pour ceux qui ont besoin d'un cadre stable à la sortie de l'académie. Pour les curieux, ceux qui ne savent pas vraiment à quoi s'attendre en mettant les pieds ici. Pour créer un lien fort et d'entraide entre les shinobis qui entrent ici. Pour créer la famille du Kakumeigun. »

J'appréciais les petites notes d'humour que Ruri apportait dans ses messages. Cela me donnais, cela nous donnait une jolie note dans ce monde terne.

« Mon garde-manger vous dérange, très chère ? Sachez que mon estomac se porte à merveille. »

J'appréciais aussi ses petites chatouilles, j'avais beaucoup de mal à me contenir lorsqu'elle me chatouillait, c'était plus fort que moi. Je la regardais ensuite prendre à nouveau son crayon et commencer à griffonner sur son cahier « Ô grand chef suprême du Kakumeigun, j'ai une requête à te soumettre. » Toujours l'humour, je m'approchais d'elle afin de coller mes pectoraux ainsi que mes abdos à son dos et je me penchais en avant. Dans une position que pouvait être considérée comme obscène pour certains observateurs puristes.

Je la bécotais, tout en suivant d'un oeil distrait ce qu'elle écrivait. D'abord, sa tête, ensuite son cou et pour finir son épaule que j'essayais de dénuder afin d'avoir accès à son épaule nu. Sa réaction me remballa bien rapidement et je me retirais de quelques centimètres, la queue entre les jambes si j'avais été un chien. M'intéressant cette fois-ci pleinement à son mot.

Son idée était intéressante, même très intéressante et pouvait être mise en place assez rapidement et pouvait s'avérer nécessaire. En effet, plusieurs chûnins s'étaient présentés au Kakumeigun et avait échoué lamentablement, en même temps, si le Kakumeigun était à portée de n'importe qui, l'unité d'élite d'un village perdrait tout son sens et son utilité. Mais cela pouvait aider certains talents très prometteurs qui n'avaient pas eu l'éducation nécessaires. Je lisais ces mots en acquiesçant, devenant d'un coup beaucoup plus sérieux.

Le jeu de couple était terminé, du moins pour quelques minutes, le temps de mettre en place et de discuter de ces éléments avec elle.

« C'est une très bonne idée Ruri. Je pense que tu pourrais t'occuper de cette mission avec brio. Je vais donc te laisser mettre cette idée sur papier et pourquoi pas déjà aller à la recherche d'un genin à prendre sous ton aile ? Je te laisse décider de tout, tout à carte blanche pour gérer ce dossier. J'aimerai tout de même que tu me fasses quelques rapports, disons... hebdomadaire ? » Je marquais une légère pause avant de me relever et de retourner derrière elle et, tout en l'embrassant à nouveau dans le cou, je lui disais d'une voix plus sensuelle. « Cela te convient-il ? »