Même un Dieu a besoin de repos... Les dernières lieues entre cette étrange île et mon pays natal n'ont pas été de tout repos. Quelque peu torturé par le sort de ma cousine, l'adrénaline d'un combat présidant à la destinée de plusieurs milliers de vie s'étiolant, la fatigue est revenue à la charge. Tout comme la haine de Shukaku qui n'a cessé de me vriller le ventre jusqu'à ce que finalement mes pieds foulent à nouveau le sable sacré de Kaze no Kuni. Ce doux contact a au moins eu l'avantage de le calmer quelque peu. Tout comme il m'apaise...

Je tente de reprendre mon souffle et me redresse, abandonnant l'appui offert jusque-là par mon genou plié au sol. J'ai beaucoup trop puisé dans mon chakra. Et si j'ajoute à ce combat sur Taiyô le trajet du retour et l'impression dérangeante que ce n'était que la première étape d'un périple dont la destination m'échappe encore, je sens que les choses sont loin d'être terminées. Un courant d'air, chose bien trop rare dans un pays constamment baigné d'aridité, caresse les détails de mon visage et me redonne un peu de force. Je ne peux pas rester indéfiniment ici. Il est tard et les rues sont désertes. Ce qui me laisse sûrement quelques heures devant moi pour disparaître de Kazemori. Il ne sera pas dit qu'on m'a vu dans un tel état de faiblesse. Jamais!

Une main sur l'abdomen, le bras libre servant d'appui régulier contre les murs de la cité, je m'avance lentement dans les différentes ruelles en prenant soin de choisir les plus sombres. Et donc celles où j'ai le moins de risques de croiser une paire de yeux curieux. Pourtant ces précautions semblent vaines: tout est si calme par ici. Peut-être trop. Même pour un pays où la journée s'apparente à l'enfer et où les nuits sont aussi fraîches qu'un glaçon. Quelque chose ne va pas! Quoi? Si seulement je le savais. Ou, plutôt, si seulement je le remarquais. Car entre deux quintes de toux et la fatigue je fais ce que je sais faire le mieux: me focaliser sur ma glorieuse personne!

*Tu n'avais pas le droit!*
*Le droit?* Je lâche un léger rire malgré la douleur: *Il y a trop longtemps que tu es enfermé... Bien assez en tout cas pour oublier que le libre arbitre est l'un des avantages de la liberté. J'en avais parfaitement le droit. Et peut-être même le devoir!*

Celui de venger les Kazejins tombés au combat, le sang versé sur l'Océan Doré par la faute de Kibo et Konoha ou encore celui de protéger ma nation et les miens de toutes les façons que je jugerai nécessaires. Ce pays est exigeant. Il demande beaucoup de sacrifices pour obtenir ne serait-ce que la perspective d'une récompense. Shukaku ne me comprendra pas. Jamais. Tout comme je n'arriverai jamais à le comprendre en retour. Nous sommes semblables sur bien des points et pourtant si différents. Mais pour l'heure et malgré la douleur qu'il m'inflige Il est le cadet de mes soucis. Tout au plus une vague distraction dont je me passerais bien...

*Mais je doute qu'un Bijuu puisse comprendre les impératifs qui dictent les choix d'un humain de toute façon...*
*Un humain?* son rire mauvais me vrille le corps. *Je croyais que tu étais un dieu?*
*Et je croyais que tu étais le protecteur de ce désert, une divinité qui méritait nos prières! Comme quoi...*

Un filet de sang quitte mes lèvres, coule le long de mon menton puis vient s'écraser en fines gouttelettes régulières sur ma tunique déjà malmenée. Un son attire quelque peu mon attention et mon regard avant que je poursuive ma route vers une destination que je cherche encore. Kazemori n'est qu'une étape, rien de plus. Et il vaudrait sans doute mieux que je ne m'attarde pas trop longtemps. Mes pas quelques peu vacillants me mènent à un second croisement puis un troisième. Jusqu'à ce que l'instinct, la parano ou simplement le destin me fasse ressentir une présence. Je marque un temps d'arrêt en comprenant dans la foulée que la ville n'est pas aussi déserte qu'il le semble...

*Toujours aussi long à la détente...*

Je ne prends guère la peine de lui répondre. La satisfaction perceptible dans les pensées du Bijuu ajoutent encore à l'inquiétude qui me gagne. Ce n'est pas le moment! Je ne crains rien ni personne, ni Homme ni Démon. Ce dont j'ai peur, c'est ma propre faiblesse. Et à ce niveau-là je suis gâté depuis quelques heures. Je lâche un soupire et me redresse en puisant dans les forces qu'il me reste avant de serrer les poings.

"Je sais qu'il y a quelqu'un..." dis-je avec la force de l'assurance. "Et si vous vous montriez histoire qu'on gagne un peu de temps?!"

Est-ce la fatigue qui me joue des tours ou simplement une forme de lucidité qui me frappe? Je n'ai jamais été très doué pour les arts shinobi ayant trait à la sensorialité. Ce qui me fait dire que ce bruit ou cette présence qui s'impose à moi est une illusion. Ou simplement le désir d'une tierce personne de jouer avec mes nerfs. Chose plutôt dangereuse d'ordinaire. Je ne suis guère réputé pour ma patience. Pourtant l'impression qu'on souhaite que je sache que je suis suivi me traverse l'esprit. Pourquoi ai-je l'impression d'être une souris au fin fond d'un labyrinthe?

"Non?"

Très bien... Je ne vais pas attendre patiemment qu'un tour de mon esprit ou qu'un vrai assaillant se manifeste. Je poursuis donc ma route avec l'espoir que la première option est la bonne et que je n'aurai pas besoin de me battre à nouveau. À chaque jour suffit sa peine. Et à celle d'avoir perdu ma cousine - est-elle encore en vie? - s'ajoute celle d'avoir quelque part trahi les miens. Mon désir de vengeance envers le Feu est satisfait. Mais à quel prix?

Un nouveau bruit m'arrête dans ma progression et je fais de mon mieux pour solliciter mes sens. Non, ce n'était pas une illusion. Il y a bien quelqu'un. Et cette personne - ces personnes? - semblent avoir achevé de tisser leur toile autours de moi. Très bien! Ou, plutôt, tant pis. Le menace, pour peu qu'elle soit aussi réelle que je le pense, ne tardera pas à se manifester. Je ne fuirai pas! Ce n'est ni dans mon sang, ni dans mon caractère. Quel que soit le danger Kawaguchi Kira fait face! Toujours!

Blblblblblblblbl:

- Et si vous vous montriez histoire qu'on gagne un peu de temps ?!

L’homme eut un petit sourire, s’amusant avec le cure-dent qu’il avait entre les dents. Adossé à un mur d’une rue adjacente, il laissa le Kawaguchi tourner en rond quelques instants avant de se montrer, avançant d’un pas nonchalant pour se montrer au clair de lune. Il avait tout d’une brute cliché : grand, emmitouflé dans un long manteau noir dont le bas voltigeait avec le vent, des muscles partout, des cheveux blonds qui n’avaient rien à envier à ceux du Jinchuriki.

- C’est ton côté bestial qui te rend si prompt à ressentir ton environnement… Kawaguchi Kira ?

L’homme posa son regard dans celui de Kira. Des yeux d’un bleu azur incroyable, qui donnaient à cet homme une beauté inquiétante. Il était plus grand que le Kawaguchi, bien plus musclé et il semblait plus âgé. Il resta un petit moment à toiser sa proie du regard – car ce soir, il n’était pas venu pour visiter Kazemori. Il avait reçu une mission : récupérer le Jinchuriki, mort ou vif. Ichibi, ce soir, ne serait plus emprisonné dans ce Kawaguchi qui ne valait rien. Pas plus que ce pays désertique, au fond. L’homme s’avança, toujours muni d’un calme incroyable, glacial, angoissant.

- Si tu ne souhaites pas souffrir, monstre, je te conseille de ne pas te débattre.

Sans que quiconque ne put voir qui que ce soit, le blond se retrouva derrière sa cible, son expression n’ayant pas changé d’un iota. Il asséna un coup de poing dans la nuque du jeune garçon. Puis, il claqua des doigts. De toute part, des silhouettes surgirent, encerclant Kira et le maintenant au sol. Ce qui semblait être le « chef » de la bande s’accroupit à hauteur du Kazejin, jouant quelques secondes avec son cure-dent avant de prendre la parole.

- Hmmm… Un Kawaguchi et un Jinchuriki. Tu sais que ton clan et ton espèce ont causé bien des soucis au monde, hm ?

Il prit le menton du garçon entre ses doigts, ne le quittant pas des yeux une seule seconde, avant de lui donner une première gifle, violente, qui envola la tête du Kawaguchi sur le mur contre lequel il était adossé. Derrière lui, les hommes de main de cet étranger ricanèrent. Il se leva, dominant de toute sa hauteur le Kawaguchi.

- Tu peux essayer de te débattre, si tu le souhaites. Tu peux hurler si tu en as envie. Ca ne fera que prolonger ton calvaire.

Il lui donna un coup de pied dans le ventre. Puis un deuxième, et un troisième, continuant son œuvre sous le regard carnassier et mauvais de la dizaine d’hommes présents. Tous affichaient des sourires satisfaits face à ce spectacle d’une rare cruauté.

- Tu devrais arrêter. Le boss n’aime pas…
- Ce que le boss ne sait pas ne peut pas lui faire de mal.

L’espace de quelques secondes, il stoppa ses excès de violence, laissant le Kawaguchi au sol, tuméfié et ensanglanté. Il s’approcha de l’homme qui l’avait repris.

- Et ce n’est pas toi qui vas aller lui dire… N’est-ce pas ?

L’homme ne répondit pas. Le blond n’avait toujours pas changé son expression, si calme, si sereine malgré l’horreur qu’il produisait. Tournant la tête, il jeta un regard à Kira. Puis il claque de nouveau des doigts. La plupart des hommes eurent une expression de satisfaction. Ils savaient ce que ce claquement de doigts signifiant. Ils savaient que c’était à leur tour.

Et ainsi, dans une ruelle sombre de Kazemori, Kawaguchi Kira fut victime des pires exactions, perpétrées par une bande d’inconnus qui étaient surgis de nulle part. Le lendemain matin, les Kazemorijins se levèrent et remplirent les rues, qui étaient aussi vides que lorsqu’ils les avaient quittées la veille…

Et bien au moins je suis fixé maintenant: cette espèce de brute épaisse n'est pas une illusion. Son arrogance m'arrache un sourire mauvais tandis que j'observe sa silhouette se dessiner sous la clarté de la lune. Il semble me connaître puisqu'il connaît mon identité. Mais je ne peux pas en dire autant. Un désavantage supplémentaire dont je me serais bien passé. Après tout s'il sait à quoi s'attendre il n'en est pas de même pour moi. De nombreux combats sont gagnés grâce aux informations que l'on possède sur son adversaire. Un point pour lui, donc.

Mais ça ne change pas grand chose dans le fond: ce crétin arrogant - l'hôpital qui se fout de la charité? - ne quittera pas vivant Kazemori. Je vais me faire un malin plaisir à lui enfoncer les dents si loin dans la gorge qu'il devra s'enfoncer une main dans le cul pour se les brosser. Aussi lorsqu'il me traite de monstre avant de me conseiller de ne pas me défendre je lâche un rire amusé, hautain.

"Ne pas me déba...?"

Le coup est si rapide que je n'ai pas le temps de dresser mon armure de sable pour me protéger de l'assaut. Une violente douleur se répand dans ma nuque tandis que le coup me propulse sans ménagement au sol. Un sifflement brise le silence de la nuit et je sens plusieurs mains se poser sur moi pour me maintenir au sol. Je tente évidemment de résister. Je ne suis pas homme à subir! Mais leurs forces combinées m'empêchent de me libérer de leur étreinte. Et donc de riposter. Autrement dit je ne peux rien faire d'autre que d'encaisser. Même si pour l'instant l'autre blond semble plutôt décidé à papoter. Jinchuriki? Kawaguchi? Il est décidément bien informé. Bien trop informé...

"Ouais j'suis comme ça, moi..." dis-je dans un élan de défiance. "J'aime bien faire chier le monde!"

Et le monde me le rend bien... Je tente de résister à la poigne de l'homme mais je ne peux rien faire d'autre que suivre le mouvement de la gifle qui rougit mes joues. Attends que je me libère mon pote! Tu vas voir! D'autres coups ne tardent pas à pleuvoir, aussitôt accompagnée d'un sifflement strident qui me vrille les tympans lorsque ma tête heurte le mur derrière-moi. Sonné, je serre les dents lorsqu'un liquide chaud et que j'imagine carmin coule à l'arrière de mon crâne. Comment osent-ils?

"Toi... Je vais te..."

Un énième coup porté à l'abdomen me coupe le souffle et me fait cracher un filet de sang qui vient noircir le sable présent dans la ruelle. Je tente alors de former une nouvelle fois mon armure mais la fatigue, le fait que j'ai déjà puisé dans mon chakra et l'intensité des frappes ne m'en laissent guère l'occasion. La moindre parcelle protectrice éclate et retombe en poussière dorée sur le sol. Les coups, quant à eux, ne semblent pas s'arrêter. Je sens mes forces m'abandonner peu à peu et malgré mon désir de me battre mon corps refuse désormais de m'obéir. Mes doigts finissent par se détendre et défaire les poings que j'avais jusque-là solidement fermés. Se pourrait-il que...? Non, c'est impossible!

Et puis soudain une accalmie. On me laisse un peu de repos et ma tête retombe en arrière, en appui contre le mur. De mon oeil encore valide j'observe le ciel aussi placide qu'étoilé qui surplombe la ville. Tout est si calme là-haut... Une violente quinte de toux vient néanmoins briser ma contemplation. Tout comme les mots que mes assaillants échangent. Je perçois encore un vague claquement de doigts puis les silhouettes qui se rapprochent à nouveau. Mon bras droit refusant de répondre aux sollicitations de mon esprit, c'est de ma main gauche que j'effectue quelques signes suffisamment précis pour que deux lames de silicium s'élèvent du sol et viennent perforer les trachées de deux de mes adversaires. Un dernier baroud d'honneur. Inutile, certes. Mais... ça fait du bien!

Mon regard reste rivé sur le blond qui m'a apostrophé en premier. Le chef de cette bande de lâches si je me fie à l'échange que j'ai vaguement suivi. Qui lui même répond à quelqu'un d'autre. Et dire que je n'ai qu'un sous-fifre en face de moi. Le responsable de tout ceci n'aura même pas eu le courage d'obtenir son dû par lui-même. Si j'en avais encore la force je leur ferais part de ce que je pense de tout ceci. Mais ce n'est plus le cas. Et les coups reprennent. Inlassablement. Jusqu'à ce que l'un d'eux me plongent dans une obscurité si dense que je n'avais pas conscience qu'elle puisse exister...

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Autrefois lieu de craintes, la pyramide sombre qui retient Shukaku prend des allures de havres de paix. Nous n'avons pas besoin d'échanger des mots. Plus maintenant. Nos regards suffisent à exprimer ce que chacun refuse de dire. Shukaku est sans doute la personne - l'entité? - à laquelle j'ai voué le plus de haine dans mon existence. Mais parallèlement... Et bien... D'une certaine façon il m'est devenu familier. Comme une cicatrice dont on ne peut se défaire mais à laquelle on s'habitue jusqu'à ce que le temps nous autorise à lui trouver un certain charme. Vais-je le regretter? J'ai peur de penser que c'est le cas. Et pourtant...

"Je crois que je vais mourir..."

Le démon se contente de renifler avec une douceur étonnante avant de détourner le regard vers un point de ce désert qui n'a rien de réel. Partage-t'il la même sensation? Je peux percevoir l'espoir qu'il a de retrouver sa liberté. Ma mort signifie une opportunité pour lui. Mais les longs mois et années passées en sa compagnie me permettent de déceler un autre sentiment. Un sentiment enfui au plus profond de son être. Se pourrait-il que lui aussi éprouve une certaine forme de regret?

"Bon débarras!"

Sa remarque n'est pas ponctuée de la même agressivité que d'ordinaire. Et le fait qu'il s'obstine à fuir mon regard me conforte dans cette impression. Il n'en dira pas plus, je le sais. Tout comme je ne le ferai pas. Mais peut-être que cette saloperie fut ce qui se rapprochait le plus d'un ami pour moi. D'une certaine façon nous nous comprenions. Tout comme nous nous ressemblions sur bien des points. Je sens mon âme vaciller dans l'obscurité, perdre peu à peu de son éclat jusqu'à ce qu'une vague invisible m'emporte vers une inconscience complète. La mort? Déjà? Si c'est ça alors... ce n'est pas si désagréable. Mes ancêtres m'attendent. Que penseront-ils de moi? J'avais encore tant de choses à accomplir. Pourquoi maintenant? C'est trop tôt...

Mais il ne peut y avoir qu'un seul dieu dans ce désert n'est-ce pas?

Loin de Kaze no Kuni. Endroit inconnu…

Ils n’allaient plus tarder. Tout était prêt. Plusieurs jours de travail seront nécessaires pour les deux opérations, mais tout avait été mis en œuvre depuis plusieurs semaines maintenant. Rokubi et Sumiyo n’avaient été qu’un contretemps, qu’ils avaient su gérer à merveille. Ils n’étaient même plus un danger, Konoha et Suna ayant parfaitement rempli leurs rôles. Qu’importe les pertes, humaines et matérielles. Ichibi arrivait.

La dizaine d’hommes qui venaient de faire le voyage depuis le Pays du Vent se présentèrent au « boss », ployant le genou et présentant le corps inerte de Kira, tuméfié et presque méconnaissable. S’il respirait encore, c’était imperceptible. Encapuchonné d’une longue cape noire, le futur hôte du démon s’avança vers ses hommes, arquant un sourcil quant à l’état du Kawaguchi. Son regard en disait long, et l’homme blond n’osa pas relever la tête.

- Il a résisté, et…

L’ombre noire leva la main, imposant le silence à cet homme blond qui l’avait tant servie. Elle chuchota quelques mots à l’oreille d’un autre, qui acquiesça et disparut dans une pièce adjacente. Un claquement de doigt et une dizaine d’autres hommes vinrent prendre le corps du Jinchuriki pour l’emmener plus loin. Un nouveau claquement de doigts, et de nouveaux hommes apparurent, pour s’occuper du blond. Les ordres avaient été formels : et au vu du regard des autres, de l’attitude du garçon, de tout ce qui entourait la capture de Kira, c’était clair et net : ils avaient fait du zèle. Et ce ne sera jamais accepté. Il sera puni en conséquence…

Mais avant, le travail l’attendait. La cape tomba sur le sol, laissant apparaître sa magnifique nudité. Kira, lui, était prêt, toujours inconscient. Autour d’eux, des dizaines de personnes, assises en tailleurs, formaient des mûdras avec leurs mains. Un signe de tête plus tard, ils activèrent à l’unisson leur chakra. Le cercle s’illumina – un sceau de plus aux pouvoirs incommensurables. Les deux corps au centre s’envolèrent, bercés par une aura bleutée splendide. Puis, un lien rouge sang se forma entre les deux…

Trois jours plus tard, le rituel était terminé. Kawaguchi Kira était mort, dépossédé de son Bijuu qui avait été transféré dans l’autre corps. Pour s’excuser du mal qui lui avait été fait par ses hommes, il fut ordonné qu’on le ramène là d’où il venait. Il serait rendu à sa terre natale, jeté non pas au fond d’une fosse, d’une forêt, de l’océan… Mais au fond du désert.

Là où il a toujours appartenu…

Kawaguchi Kira succombe au transfert d'Ichibi d'un hôte à un autre. Il est ensuite renvoyé dans le désert, lâché au beau milieu des terres arides de Kaze no Kuni.

Un nouveau Jinchuriki naît donc. Ichibi devra se faire à sa nouvelle cage, bien différente de celle qu'il avait jusqu'à présent...