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Kawaguchi Nana



Nana avait eu vent qu'une jeune fille fraîchement arrivée dans le village causerait quelques troubles. Non pas qu'elle soit de la garde de Suna, mais elle s'était jurée de tout apprendre et d'être en mesure de donner la moindre information qu'IL souhaiterait avoir.
C'est donc armée de son crayon de bois et de son calepin qu'elle sillonnait les rues de la grande Suna pour trouver la fillette. On lui avait fait une description rapide, plusieurs personnes l'avaient vue et il paraîtrait même qu'elle se dirigerait vers leur quartier.

Grinçant des dents, c'est sur ces notes prises uniquement pour la Gogyou qu'elle referma son petit carnet à son nom et se mit en quête de la trouver. De toit en toit, la jeune femme aux cheveux azur semblait par moment voler. Contrairement à son frère, elle était gracieuse et faisait tout pour le rester et passer furtivement dans le coin de l'oeil de ceux dont elle ne voulait pas se faire repérer.

Le sable sous ses pieds lui permettait bien des choses, et surtout d'éviter les faux pas. Son regard attentif se posa sur une silhouette en bas d'elle qui lui donnait la sensation de flâner au grès du vent, insouciant. Une jeune fille, semblable à la description qu'on lui avait faite.
Heureuse, Nana rouvrit ses notes et la détailla mieux par un croquis, nota le moindre de ses mouvements, lorsqu'elle s'arrêta, lorsqu'elle repartait.
Elle entraperçu au détour d'une rue son frère cadet, Amano, et sourit, distraite, avant de reprendre sa poursuite en se posant délicatement au sol au coin d'une rue. Elle la filait mais uniquement comme si elles allaient toutes deux dans la même direction, sans jamais montrer un quelconque intérêt pour la jeune fille, s'arrêtant légèrement en retrait d'elle lorsqu'elle le faisait, prenant alors des notes sur elle mais se tournant vers un autre point, comme si elle notait des références sur l'infrastructure.

Bientôt elles arrivèrent en vue du quartier Kawaguchi.
Un petit soupir discret passa les lèvres de Nana. Elle avait passablement horreur de perdre son temps et pour le moment, rien de tout ce qu'on lui avait dit ne s'était produit. Pas d'étincelles, pas de feu accidentel, rien de tout ceci. Il se pouvait qu'il ne s'agisse que de rumeur pour rejeter une fille non native de Suna par des espèces d'idiots, mais elle en doutait. On ne décrivait pas aussi bien les pouvoirs et le feu sur un mensonge.
Serrant son carnet dans sa main droite, elle rangea tout dans son petit sac en bandoulière et allait pour s'approcher de la jeune fille lorsque quelque chose attira son attention. Etait-ce le regard curieux de la demoiselle ou son geste, Nana ne saurait le dire, mais ce qu'elle vit piqua sa curiosité grandement.

La fillette, car il vis-à-vis d'elle tous ses cadets étaient des gosses, semblait fascinée par les maisons du quartier Kawaguchi, illustre clan du sable, SON clan.
Serrant ses mains, elle se demanda si enfin quelque chose de palpitant allait se produire sous ses yeux ou si cette journée, doucement débutée, allait se solder par un échec cuisant en terme de recherche d'information. Pour le reste, elle pouvait s'entraîner joyeusement en court de route à sa maîtrise du Ninjutsu et du Sunaton. Elle voulait être parfaite aux yeux de celui pour qui elle sauterait d'une falaise s'il le lui demandait.

Nana ne demandait qu'une étincelle, qu'une petite flamme qu'elle éteindrait probablement par la suite. En aucun cas elle permettrait des dégâts chez eux, même s'ils vivaient principalement à Kaze, ils avaient aussi leur place ici, ils en fallait qui se sacrifient pour surveiller Suna.

Ses iris posés sur Shioahara, la fille du sable se posta contre un mur en la regardant flaner encore un peu.

*Aller, allume un beau feu.* Songea-t-elle sans la quitter d'une semelle.

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Kawaguchi Nana


Nana lui jeta un regard incrédule lorsqu'elle la vit monter sur le toit et s'en servir comme d'un... oui, comme d'un toboggan. Pour le coup, elle se demanda si son frère, en la voyant faire, n'aurait pas de son côté participé à ce jeu stupide.
La blonde aux cheveux bleu soupira fortement, mais au vue de sa position, elle ne pouvait pas se faire repérer, pas temps qu'elle ne le voudrait pas. N'était-elle pas une kunoichi aguerrit après tout ? Dans son ombre, à l'abri du soleil de plomb, Nana sortit une petite bouteille d'eau qu'elle engloutit en deux temps trois mouvements.

Puis, au second essai, ce qu'elle attendait avec temps d'impatience arriva. Ses notes fusèrent, comme si un démon l'animait au moment où elle trouver ce qu'elle recherchait. Mais bien vite, son carnet, sortit si vite que c'en restait impressionnant, fut rangé à la même vitesse.
Ses jambes la poussèrent sur le toit à proximité de celui qui prenait feu sous les agitations de la Gogyou. Elle voyait les flammes lécher son corps sans lui faire le moindre mal, elle voyait son corps être le feu plus exactement.
Tout en l'observant se débattre et tenter maladroitement de stopper l'avancer des flammes, Nana se demandait pourquoi elle ne cherchait pas d'abord à éteindre le feu sur elle plutôt que de s'occuper du toit. Un soupir, de nouveau, puis elle commença à composer alors que peu de temps avant son dernier mudra elle entendit la petit voix de la fillette quémander à l'aide, sans qu'elle n'ai le temps de terminer sa phrase.

L'eau fusa de part et d'autre de Nana et heurta le toit, faiblement mais en grande quantité, juste pour éteindre ce maudit feu. Elle fit également prendre une jolie petite douche à la jeune fille aux cheveux d'argents. Un sourire amusé se porta aux lèvres de Nana avant que celle-ci ne s'approche, sautant pour se poster à ses côtés.

- Bonjour fillette...

Fit-elle aussi aimable que possible. Elle n'était pas du genre à se soucier de ses cibles, mais sa curiosité était trop grande pour qu'elle laisse passer sa chance. Elle venait de faire office de sauveuse, autant en profiter.
Reprenant en venant s'asseoir en tailleur sur le toit de la maison, elle tourna ses yeux bleus vers elle.

- Kawaguchi Nana, j'habite dans le coin. Tu rendais visite à quelqu'un ?

Feindre l'ignorance, feindre la naïveté. Oh, elle ne l'avait pas apprit de ses parents mais de son frère aîné, dont elle n'avait plus de nouvelle depuis leur séparation. Haussant les épaules, elle tendit une bouteille d'eau fraîche et neuve à Shioahara.

- Tiens, tu as du mourir de chaud avec ces flammes.

Être gentille, même si donner n'était pas son fort, pour ses infos elle était prête à tout et même renier sa nature, et puis, elle la ferait bien payer d'une manière ou d'une autre, Nana en était certaine. Sortant un petit carnet vide, pour ne pas alerter la fillette sur le fait qu'elle la surveillait, la Kawaguchi fit un petit croquis des flammes sur le bâtiment et donc de Shio.

La seule réaction que sembla avoir l'enfant à ses côtés la laissa stupéfaite. Qui pourrait trouver une action aussi banale « trop bien » ? Un enfant, probablement oui. Parfois, Nana oubliait qu'elle aussi avait une enfant avec des yeux ronds dès que son père ou sa mère usaient de leur technique shinobi et plus particulièrement de leur sable. Dans son coin, elle tentait de leur ressembler à sa manière en essayant de parfaire sa maîtrise Sunaton qui, à son plus grand damne, était une chose plus ardue qu'elle ne le pensait.
Mais alors que la jeune fille comprenait où elle se trouvait et qui elle avait à ses côtés, ses excuses finirent pas exacerbé hautement le fille du sable. Ceci dit, la suite eu le don de la satisfaire alors Nana en oubliant tout ce qui précédait. Elle était ainsi, saisir les bons moments et oublier ce qu'elle détestait, éviter de se morfondre pour un rien et aller toujours de l'avant. Du moins, elle essayer d'être comme ça, mais le fait de se trouver loin de celui qu'elle adulait lui coûtait. Son espoir qu'il revienne et plus fort encore la laissait sourire de temps à autre.

Quand Shioahara parla du dessin qu'elle faisait d'elle, elle reçu le titre d'artiste qui la laissa rire à plein poumon pendant deux bonnes minutes avant qu'elle ne parvienne à se calmer. Peut-être était-elle artiste, au fond, bien au fond d'elle, mais elle était surtout studieuse dans sa quête d'information, et parfois un dessin pouvait en dire bien plus long qu'une série de mot. A l'occasion elle collerait cette page dans le bon carnet.
Mais, la fillette aux cheveux d'argent mentionna le fait de vouloir aussi contrôler l'eau. Etait-il seulement possible pour une Gogyou de feu de maîtriser son élément contraire ? La Kawaguchi avait un gros doute sur la question.
Se redressant et rangeant son cahier de dessin dans son sac ainsi que son crayon, Nana continua d'écouter les élucubrations de cette demoiselle à ses côtés.

Elle parlait de devenir ninja, comme elle l'était, comme ses parents l'étaient. Des souvenirs remontèrent dans la tête de la femme du désert qui laissa un sourire nostalgique flotter sur ses lèvres sans louper un seul des mots de cette étrange jeune fille. Ses paroles n'étaient pas incensées, pas le moindre du monde, car elle rêvait, et c'était un luxe que Nana s'interdisait, alors le voir lui faisait plaisir, comme de voir son frère rêver à être capable de sauver la terre entière.

Réalisant quelques mudras, Nana laissa une fine pellicule d'eau protéger sa longue chevelure teintée de bleue et prit enfin la parole.

- Pour commencer simplement, oui, tu peux toucher mes cheveux.

Sa voix était un peu plus froide qu'elle ne l'aurait souhaité, mais qu'importe.

- Pour répondre à tout le reste demoiselle, oui, bien sûr que je suis une Kunoichi. J'ai un frère qui cherche aussi désespéramment à être professeur d'une petite équipe.

Elle nourrissait l'espoir de Shioahara. Si tout le monde disait qu'elle était nulle et faible, Nana savait au fond d'elle que c'était un défi parfait pour Mikuo. Il savait mettre en avant les autres, et au moindre pépin, n'était-il pas médecin ?

- Cependant, mon devoir est d'être franche avec toi Miss. Je doute qu'un jour tu puisse contrôler l'eau, ni même l'électricité ou la terre. Concentre toi sur celui qui t'es offert. Le feu est ravageur, certes, mais si tu pose un regard sous ses cendres, tu remarqueras que la nature repousse, plus forte qu'avant et plus saine. Le feu permet aussi de se réchauffer lorsqu'il fait froid, de s'éclairer lorsqu'il fait nuit noir.

Elle allait s'arrêter là, de lui dire de faire confiance en son élément, de ne pas se battre contre lui mais de l'accepter ce n'était pas son rôle à elle, et ça serait peut-être celui de son frère. Déjà ce soir, elle savait qu'elle lui parlerait de cette fillette.

- Quant à Suna, oui, il fait toujours aussi chaud. Kaze nous offre les bienfaits du soleil et la résistance à la chaleur. Et pour mon eau, si tu veux vraiment que je te le remontre, j'ai une requête... j'aimerais savoir ton nom jeune fille aux cheveux lunaire.

Les traits de son visage étaient détendus, et elle ne craignait pas pour ses cheveux avec la pellicule d'eau qui les protégeaient.