Kadoria Sho. Un nom qui porte en soi de nouveaux horizons, et particulièrement de nouveaux nuages – pourtant, Rin ne pouvait s’empêcher de penser à ce garçon. Outre l’exotisme de sa présence établie de longue date dans le village, ses origines mêmes le liaient au Fuinjutsu et, preuve en faire, le médecin ne connaissait guère trop de monde pratiquant cet art dans le village. Il soupira calmement, terminant sa cigarette en fixant la rue, le regard rêveur. La nicotine, présente dans le tabac, traversa rapidement la barrière de ses poumons et frappa son cerveau avec force, l’obligeant au repos pendant quelques fractions de seconde. C’était stupide à dire et il en était plus que conscient, mais c’était l’effet principal que recherchait le scientifique dans cet usage. La détente momentanée. Ces maigres instants à chaque bouffée qui le détachaient de la vie tellement terrestre qu’il devait mener. Oui, il redevenait un peu de l’enfant, voulant croire au bien partout dans le monde, qu’il avait été.

Une fois de plus, un soupire échappa à ses poumons et, d’un geste calme, il écrasa le mégot dans le cendrier soigneusement prévu à cet effet. Il était curieux de savoir si le jeune homme répondrait à son invitation, et plus encore s’il viendrait seul ou non – quelques questions gentiment posées aux bonnes personnes avaient permises à Rin de savoir que le jeune homme semblait plus ou moins proche de l’un de ses patients. Il hésita un instant à allumer une cigarette de plus, mais se résolu finalement à une petite abstention. Il fallait vraiment qu’il pense à arrêter un jour, mais ce jour… N’était pas aujourd’hui. Note à soi-même : Regarder les dernières avancées dans le sevrage de drogues.

Assis paisiblement sur la terrasse de ce café, l’Akimichi envisageait calmement comment conduire la discussion : s’il ne voulait guère être trop abrupt, il n’avait pas non plus envie d’être passif et de passer à côté du cœur du sujet. Surtout, il espérait l’échange profitable – le prototype qu’il voulait mettre en place était simpliste, aussi avoir un regard étranger sur la chose permettrait certainement de l’améliorer, et si ce dernier s’avérait utile de façon plus globale... Il pourrait l’étendre pour simplifier la vie de nombre de personne. D’un regard vide, le grisâtre scruta les environs et aperçu enfin la personne qu’il attendait. Souriant délicatement, il sorti son carnet, fièrement orné du sceau qui lui avait donné son idée. Il faut dire que, même s’il en connaissait un rayon en Fuinjutsu, il n’avait jamais vraiment exprimé le besoin ou l’envie d’étendre la chose au summum pour obtenir des facilitations dans sa vie de shinobi – mais c’était inexorablement lié à sa présence à la cour de Dame Miko, où ces artifices auraient été tout au mieux futiles. Rapidement, il se leva pour serrer la main à l’arrivant.

« Ah, Kadoria-san, enchanté ! Akimichi Rin, merci d’être venu à ma rencontre. Souhaitez-vous boire quelque chose peut-être ? »

L’automne battait son plein autour d’eux, offrant un cadre presque poétique, parsemé de feuilles brunâtres s’abattant çà et là. Une fois les civilités terminées, il enchaîna.

« Cela peut sembler quelque peu étrange, mais si j’ai demandé à vous rencontrer… C’est pour demander un avis extérieur sur une idée de sceau qui a germé dans mon esprit. Je travaille les miens très souvent seul, mais j’ai quelques projets pour celui-ci donc… Disons que les utilisateurs de Fuinjutsu ne courent pas les rues dans notre village. »

Calmement, il avança le petit carnet vers son invité.

« C’est le carnet que j’utilise pour prendre des notes. Le sceau placé dessus me permet de créer une copie immédiate chez moi. De façon plus globale, il permet de « transférer » ce que j’écris sur un réceptacle qui porterait son jumeau. J’aimerai développer quelque chose de semblable au niveau humain. »

Kadoria Sho

Il faisait bon vivre dans le village de Konoha, la fraîcheur de l’automne apaisait les esprits dans cette période de conflits global à l’échelle mondiale. Cependant, le village de la Feuille ne ressemblait pas à un village en guerre, les gens flânaient ci et là, exécutant une belle chorégraphie autour des différentes vitrines.

Le manipulateur de la gravité évoluait à travers ce courant, remontant son flot comme un saumon le ferait, maintenant les regardes ne se retournaient plus sur son passage, il n’était plus considéré comme un ennemi de Kumo mais bel et bien comme ce qu’il était, un konohajin. Certains lui adressaient même des signes de tête ou des sourires sur son chemin auxquels il répondait de bon cœur.

Cette après midi avait ce petit quelque chose de spécial que le Kadoria avait été convié à une rencontre par le médecin qui s’occupait de Keiji actuellement. Celui ci avait du mal à utiliser ses affinités et avait alors consulté ce docteur, qui avait ensuite pris contact avec Sho afin de parler de fuinjutsu.

Cela n’avait aucun rapport et pourtant il avait accepté de se rendre à ce rendez vous, il savait très bien qu’il serait attendu mais il connaissait déjà la tête de l’Akimichi se qui lui facilita le travail pour se rendre à sa rencontre.


- De même, ravi de vous rencontrer Akimichi – San !

Le Kadoria prit place après avoir tirer la chaise et remercia les esprits que son interlocuteur soit accueillant.

- Oh oui je prendrais bien un café s’il vous plaît.

L’Akimichi prit alors la parole et précisa le pourquoi du comment de cette rencontre autour d’un café, Sho l’écouta attentivement. Ce gars là ‘était donc lui aussi un spécialiste du fuinjutsu et cherchait donc l’avis de ces confrères.

- Je dois reconnaître que nous ne sommes malheureusement que très peu à nous intéresser à cela dans le village. Enfin, si l’on oubli les Hyo je pense, mais c’est un cas particulier. Je serais ravi de pouvoir vous aidez, mais tout d’abord tutoyons nous maintenant.

Après tout, il n’était pas trop du genre à être si solennel que ça et il espérait que Rin ne le prendrait pas mal.

Celui ci, lui présenta alors un petit cahier qui permettait de transférer ce que l’on écrivait dessus sur un deuxième cahier restant chez Rin. Intéressant, ce gars là n’était pas n’importe qui, et faire cela à l’échelle humaine n’était pas une idée folle mais plutôt franchement réalisable.


- Je comprend parfaitement le principe de ces sceaux, mais qu’entends tu par échelle humaine ? Que voudrais tu transférer à travers ces sceaux, des objets ou alors complètement des humains ?

Sho était intrigué et voulait en savoir davantage.


@Akimichi Rin

Rin répondit par un sourire au Kadoria, commandant d’un geste de la main un café pour lui et un thé pour soi-même. Quelque part, il était heureux de l’intérêt suscité par son idée de sceau dans l’esprit de l’ancien Kumojin, et espérait que ses talents sauraient être mis à profit pour une rentabilité maximale. Après tout, la nécessité d’un tel stratagème était une chose dont Rin se rendait de plus en plus compte au fur et à mesure du temps, et de son savoir Konoha possédait déjà quelque chose de semblable. Il s’agissait seulement de l’adapter à son échelle. Recentrant son regard sur son interlocuteur, il soupira calmement.

« Je n’ai pas vraiment l’habitude de tutoyer les gens… Mais je vais essayer de faire des efforts. »

Les enfants et ses amis proches, comme Kimimaro. C’était plus ou moins les deux seules instances de personnes que l’Akimichi tutoyait, converti à une idéologie de penser qui faisait primer le respect par-dessus-tout. Et d’habitude, il aurait continué son vouvoiement sans le moindre mal, mais il semblait quelque part impoli de refuser une requête somme tout non exagérée à une personne à laquelle il demandait lui-même un service. Secouant légèrement la tête, il lui adressa un léger sourire afin de rebondir sur sa remarque.

« Ce que je voudrais… ? J’aimerai adapter ces sceaux pour que les gens puissent les porter sur eux, et les activer d’eux-mêmes en y insufflant un peu de leur Chakra. Une sorte de signal qui serait jumelé entre deux sceaux, permettant tout simplement de faire savoir quand quelqu’un est nécessaire. Je pense notamment aux services de garde à l’hôpital où un tel stratagème permettrait de contacter les médecins plus facilement. S’il est possible de transmettre un court message, ne serait-ce que de quelques mots, ce serait encore mieux. »

Il sembla hésiter quelques instants. Si c’était pour sûr l’usage le plus fréquent qui serait fait de cette technique, il n’en restait pas moins qu’elle en possédait un de plus. Et à défaut, Rin pensa qu’il serait plus sage de tout dire. Ils étaient alliés.

« D’un point de vue plus personnel… Cela pourrait également servir de signal de détresse si jamais quelqu’un était blessé et ou nécessiterait de l’aide. Je travaille déjà sur une mise au point du Hiraishin à titre personnel, et si cela peut me donner la mobilité nécessaire en mission par exemple pour rejoindre mes coéquipiers, il me faut un signal d’appel plus rapide et simple à utiliser que des parchemins ou carnets reliés par de simples sceaux où il faille écrire. Pensez-vous que c’est faisable ? Mes travaux pour le moment… Ne sont que moyennement concluants. »

Kadoria Sho

La conversation commençait bien, l’Akimichi avait accepté de tutoyer le Kadoria malgré la gêne apparente que créait pour lui cette formalité. Il devait être plus habitué à une relation respectueuse avec les personnes qu’il côtoyait, peut être à cause de son travail à l’hôpital où il voyait défiler de nouveaux visages chaque jours et découvrait chaque jour des histoires différentes, des blessures  à soigné etc etc.

Rin commença alors à décrire plus précisément ce qu’il attendait de ce projet. Tout d’abord sur un plan militaire à grande échelle, le juunin apportait l’idée que chaque ninja puisse porter un sceau qui en insérant un peu de chakra créerait un message lorsqu’une aide était nécessaire. L’akimichi apporta aussi son idée de rajouter l’hiraishin sur ce sceau afin de lui apporter une nouvelle fonctionnalité en cas de mission. Intéressant, Sho n’était pas donc le seul à maîtriser cette technique de déplacement instantanée.

- Ton projet est vraiment très intéressant, et c’est surtout le fait que tu es développé ça seul.

Pouvait-il parler de son projet de télécommunication avec Rin ? Le sujet était sensible et seul Sato, Keiji et l’Hokage étaient au courant de ce grand projet qui si il arrivait à le conclure donnait un avantage significatif à Konoha sur le plan mondial.

- Bon, j’pense que je peux t’aider avec ton projet et que tu peux m’aider aussi, je m’explique.

Le Kadoria fini sa tasse avant de reprendre, l’air sérieux :

- Je travaille actuellement avec Keiji, et avec l’aval de l’Hokage sur un projet d’antennes de communications à travers tout le pays et cela grâce principalement aux techniques Yamanaka globales.

Mais là n’était pas le plus important.

- Et une partie de ce projet repose aussi sur un sceau spécial, qui en cas de destruction d’une antenne, devient une sorte de mini émetteur de flux. Nous avons pensé à l’améliorer de diverses façons, pour qu’il soit le plus utile en cas de conflit mais si tu veux bien travailler avec nous, nous pourrons aller encore plus rapidement.

Le duo allait-il maintenant devenir un trio, même partiel ? Sho savait que Keiji ne serait pas contre sa décision, tant que cela avait un intérêt pour le projet. Et les idées de Rin étaient très bonnes et très intéressantes, parvenir à mixer les deux dans un ensemble cohérent serait une réussite.

Rin adressa un léger sourire au Kadoria afin de cacher le léger rouge qui prenait ses joues. Être complimenté pour quelque chose qui ne lui semblait guère trop exceptionnel était une sensation quelque peu étrange, mais il était on ne peut plus ravi de voir son interlocuteur accepter son offre de coopération. Sirotant calmement sa boisson fraîchement apportée, il écouta le reconverti à Konoha présenter son propre projet, voyant immédiatement l’intérêt de la chose. Un réseau d’antennes Yamanaka… Potentiel de communication instantanée infini pour peu qu’il soit bien exploité. Etait-il normal qu’il n’ait rien entendu dire au sujet de ce dernier ? Quelque peu pensif, l’Akimichi adressa un sourire de plus.

« Mon projet de petit sceau a l’air bien maigre devant le vôtre, mais si voulez de mon aide… Ce sera avec plaisir. Jusqu’où êtes-vous parvenus en termes de plans ? Enfin, j’imagine que nous ne sommes pas réellement au bon endroit pour en parler. »

Il se gratta délicatement la tête avant de focaliser son regard et son attention sur le manipulateur de gravité, à l’affut de la moindre réponse. Si la chose parvenait à être développée comme elle était entendue et appliquée, l’efficacité serait extrême et une adaptation à petite échelle pour l’hôpital, afin de rappeler un médecin de garde par exemple, pourrait se montrer utile. Réunir les gens à grande vitesse pour traiter des urgences, combien même il espérait que jamais ces dernières n’auraient lieu… Il soupira doucement sans quitter son interlocuteur des yeux. Un projet ambitieux pour lequel une grande verve était nécessaire, et quelque chose lui laissait entendre que le binôme original Yamanaka et Kadoria avait exactement ce qu’il fallait. C’était même à se demander s’il n’était pas une roue de trop dans un ménage, mais il laissa échapper cette pensée aussi vite qu’elle n’était venue.

« Que diriez-vous… Dirais-tu de continuer notre rencontre chez moi ? Je ne possède pas un réel terrain technique mais pour ce qui est de la théorie du sceau et la mise en place progressive, je pense que cela devrait être on ne peut plus réalisable. A moins que tu n’aies un autre endroit à proposer ? Mes plans sont inscrits sur parchemin sceller, je peux les invoquer au moindre instant si besoin est, et il serait possible de te montrer le développement dans la pratique – ici, je crains que n’on ne nous regarde de travers sur cette terrasse si l’on commence à user de Fuinjutsu dans tous les sens. »

Il adressa un léger sourire à la remarque. Ce n’était pas l’art le plus développer et usé à Konoha pour des raisons qui échappaient par moment au Jônin, fervent défenseur et utilisateur de la spécialité en toutes circonstances. Le panel utilitaire qu’elle offrait avait tout le nécessaire pour combler sa propre approche, que ce soit en combat en dehors – une approche orientée plus sur le service à autrui et l’anticipation. Un doux contraste avec son Taijutsu parfois violent et nécessitant d’être plus instinctif que réfléchi.

Le Kadoria était très emballé par cette conversation qui était très intéressante et montrait bien l’implication des deux hommes dont les projets concordaient afin d’assurer, à leur façon, un meilleur avenir au village.

Son interlocuteur du célèbre clan des Akimichi avait l’air très surpris par tout le travail que lui évoquait le manipulateur de la gravité, mais cela allait dans les deux. Sho ne pu donc que prendre la parole :

- Oh non, ne dénigres pas ainsi ton travail, nous n’avions pas du tout penser à un sceau comme celui ci et je serais ravi moi aussi d’en savoir plus.

Mais comme le faisait remarquer Rin, le lieu n’était pas le plus approprié pour une conversation de ce type. Et il fallait dire qu’il avait raison, la terrasse était bondée de monde, les gens allaient ci et là au gré de leurs diverses occupations et se retrouvaient ici, à cette échoppe comme un bateau à son port d’attache, pour partager un moment de tranquillité, de travail ou d’amour avec d’autres.

L’Akimichi fit alors la proposition de se rendre à son propre domicile, afin de faire la démonstration de son travail et pour être à la fois plus tranquille. Sho aurait accepté avec grand honneur, mais il était malheureusement occupé sur d’autres terrains de la plus grande importance et ne pouvait donc que refuser cette offre, cependant :

- Oh je suis désolé mais je ne vais pas pouvoir me rendre chez toi pour cette discussion.

Un emploi du temps très chargé en sommes, il devait surement retrouver le chat de telle ou telle grand-mère qui s’était perdu à travers le village de la Feuille.

- Mais ton travail m’intéresse grandement et je serais ravi que nous partagions nos savoir faire communs. Bien sur je vais en parler avec Yamanaka Keiji, mais je te mets à dispositions une partie de nos plans qui sont déjà validés par l’Hokage.

Joignant le geste à la parole, le chuunin sortit de sa veste ninja un rouleau qu’il ouvrit sommairement sur la table avant d’y poser la main. Apportant une touche de chakra, un sceau commença à se dessiner tout autour de ses doigts avant de jaillir sur le papier blanc immaculé. Et voilà maintenant l’Akimichi n’aurait qu’à y envoyer une petite dose de chakra pour avoir accès aux plans ; qui avaient présentés lors de la réunion de projet avec la dirigeante du village.

- C’est tout ce que je peux te donner maintenant, mais pourquoi pas rester en correspondance pour voir l’avancée de nos projets communs ? Et peut être pourrais-tu venir un jour visiter notre maigre « laboratoire » ?