Silencieuse...
Tu t'accordais parfaitement avec la pénombre de la nuit qui venait se faire de plus en plus présente. La journée avait laissé place à la soirée et bientôt, le village allait pour quelques heures arrêter de vivre pour recommencer le lendemain. Tu avais passé ta journée à remplir ta charge de travail, tu ne pouvais pas t'abandonner à la procrastination dans le contexte actuel. Tu n'étais peut être qu'une genin, un soldat au plus bas de l'échelle, tu tenais à apporter tout le soutien possible à ton village. Par simple esprit de patriotisme ou par ambition personnelle ? Les deux choses s’entremêlaient sans que tu ne puisses vraiment décider pourquoi tu t'épuisais à la tâche comme cela.
Te fondant dans la masse, sillonnant les rues, il t'était encore plus simple pour toi de t'effacer de la pensée collective en pleine soirée. On ne faisait rarement attention à une personne comme toi, qui tendait à toujours éviter le regard direct d'autrui. Ainsi, plus alerte que le reste des citoyens, tu pouvais entrevoir les quelques échos d'un échange d'amabilité. Des gens se battaient à cette heure-ci à Kiri ? Perplexe, tu arquais un sourcil, tu mettais cela sur le compte de quelques ivrognes qui avaient commencé bien trop tôt à se torcher. Tu t’apprêtais à tracer ton chemin, en jugulant ta curiosité à la source mais, cela était sans compter les échanges qui se faisaient de plus en plus brutaux.
T'approchant alors discrètement de là où provenait le bruit, tu avançais sans même marquer le sol humide de ton passage. Après quelques secondes de recherche bien rapide, tu faisais face à des marmots qui ne t'avaient pas remarqué. C'était un combat déloyal, une jeune fille semblait se battre avec trois garçons à l'allure bien arrogante. Ce n'était pas tes histoires, tu n’éprouvais rien de particulier face à cette scène, il était encore temps pour toi de partir et de laisser la jeunesse se forger.
Mais encore une fois, ton envie première fut coupée lorsque ton regard se posa sur le visage de la petite à Ichiro. Arquant ton second sourcil qui se dessinait désormais parfaitement avec l'autre sur ton visage, tu cherchais la raison de tout ce grabuge. Toussotant bien lourdement pour te faire remarquer, les gosses manquèrent de chopper une crise cardiaque en te remarquant alors que tu étais si proche d'eux tout ce temps.
- Est-ce que l'un d'entre vous peut m'expliquer ce qu'il se passe ici ?
Ta voix était ferme, monocorde. Ton expression était inébranlable, tu ne laissais pas place à une once de sentiment sur celle-ci. Que ce soit à l'égard des garçons ou de Nozomi.