Cela faisait quelques heures que nous avions tous quittés les grandes portes de Konoha et bien que chaque escouade allait à sa propre vitesse, il était clair que nous avions tous la même destination, le pays de la Pluie. Tandis que notre petit groupe se dirigeait vers Ame, je ne pus m’empêcher de voir que malgré les encouragements que son sensei lui avait donné un peu plus tôt, la jeune Leika était complètement dans sa bulle sans doute en train de se préparer mentalement à la mission que nous allions effectuer. Mes yeux s’attardant quelques secondes sur cette dernière, j’essayai de m’imaginer comment moi-même, en tant que Genin, j’aurais réagi si on m’envoyait dans une telle mission. J’arrivai certes à me faire une idée, mais jamais je ne pourrais comprendre et ainsi dans un désir de ne pas l’accabler encore plus qu’elle ne semblait l’être, je la laissai à ses pensées; cela me permettait de me tourner vers les miennes et de me repasser les derniers instants avant le départ en tête.

Je venais tout juste de faire connaissance avec l’Hayashi et elle avec mes ninkens lorsqu’un personnage familier était apparu, accompagné d’un autre un peu moins. Nara Natsuki, accompagné de celui que je finis par reconnaître comme étant Yamanaka Iji. Ce n’était seulement lorsqu’il nous avait salués que je m’étais rappelé que la jeune femme était en effet sous la tutelle du Nara. Répondant d’un court signe de tête aux deux hommes, je l’avais laissé poursuivre avec des conseils pour son élève et quelques paroles encourageantes. Finalement, le regard du tatoué s’était tourné alors vers moi pour me laisser la garde son élève afin qu’elle acquiert le maximum d’expérience. Avant que je n’aie pu lui répondre, toutefois, son partenaire s’était immisçé dans notre conversation d’une façon rocambolesque et, pendant l’espace de quelques instants, j’avais eu l’impression que cela ne s’était pas réellement passé devant mes yeux. Sans plus être le moindrement impliqué dans la conversation, je m’étais tout de même retrouvé témoin de ce spectacle. Pendant que le sensei s’était finalement fait emporté par son coéquipier, j’étais toutefois parvenu à lui lancer quelques paroles. *Ne vous en faites pas, Natsuki-san; votre élève est entre bonnes mains, ou entre bonnes pattes*, avais-je dis au Nara, ne pouvant m’empêcher de me joindre un peu au comique de la situation. Une fois que ces derniers s’étaient éloignés, cela n’avait pas pris beaucoup temps avant que nous avions quitté Konoha.

Même si l’entretien s’était déroulé d’une drôle de façon, j’avais tout de même compris que le Bras droit tenait à ce que je mette sa jeune élève dans le bain sans pour autant la mettre en danger. Avec notre métier c’était parfois – que dis-je, souvent – plus facile à dire qu’à faire, mais avec Akamori et Seimori j’avais confiance que nous puissions lui donner une expérience enrichissante. D’autant plus que selon les dires de son sensei cette dernière avait entièrement les capacités nécessaires pour accomplir des missions de ce genre, sous la supervision d’un plus haut-gradé bien entendu. C’était là que j’entrais en jeu. Encore mieux, cela me donnerait un peu plus d’expérience pour lorsque je serai avec mes propres élèves. Dans tous les cas, tout le monde en ressortait gagnant. En cours de route j’avais essayé d’en apprendre un peu plus sur la principale intéressée, mais elle se contenta simplement de répondre à mes questions sans pour autant élaborer.

Lorsque nous fûmes enfin arrivés à notre destination, soit l’usine de métal, nous nous arrêtâmes sur l’un des pics montagneux qui surplombait l’usine. Même d’où j’étais je pouvais voir qu’il n’y avait rien d’accueillant avec l’endroit et malgré la hauteur des relents nauséabonds que je savais venaient des immenses cheminées en contrebas. Je jetai un regard dans les alentours, à l’affut du moindre truc qui clocherait, puis fit comprendre à la Genin de me suivre vers l’usine elle-même. Notre cible en vue, il était temps de commencer notre enquête. Une fois au sol, je remarquai tout était beaucoup plus grand que cela en avait l’air d’en haut et l’aspect disproportionné de l’endroit avait quelque chose de franchement déconcertant. Je ne pouvais toutefois pas laisser cela m’empêcher de poursuivre et, jetant un dernier regard sur l’ensemble de l’usine devant moi, mon regard finit par croiser celle de l’Hayashi. Elle me demanda alors ce que nous faisions.

- Et bien, pour l’instant rien n’a l’air de clocher ici, nous allons donc pousser notre enquête un peu plus loin. Garde les yeux bien ouverts pour le moindre détail qui pourrait attirer ton attention, particulièrement ce fameux symbole du crabe.

Nous venions tout juste de commencer notre inspection des lieux, je ne m’attendais donc pas à ce que nous trouvions tout de suite quelque chose, mais il ne fallait jamais sous-estimer un œil averti. Ne voyant rien qui nous alertait, nous entrâmes dans l’usine à proprement parler. Notre ordre de mission faisait mention de la valeur de l’usine pour ceux qui pourrait se retrouver derrière ce mouvement contestataire à Konoha, nous devions donc nous assurer que rien ne se tramait entre ses murs qui pourraient potentiellement se retourner contre nous.

Une inspiration profonde suffisait à comprendre que l'usine était en pleine activité. Entre le feu et la chaleur ambiante régnant ici, contrastant avec cruauté presque à l'aigreur froide du Mont Mori. Coup de marteau sur coup de marteau, rouage contre rouage - le bruit dans cet endroit n'était qu'un contraste de plus avec le reste de l'environnement, montrant jusqu'à quel point la main de l'homme avait eu son interaction sur la place. La place n'était pas à la végétation ici, ni à l'animal - seul l'humain et sa création industrielle semblaient avoir la moindre estime.

Aussi, l'arrivée des deux konohajins ne passa que difficilement aperçue : entre une jeune femme que nombre d'ouvriers se permettaient ou vertement de siffler ou taquiner à l'oral et deux animaux qui provoquèrent des réactions allant de l'admiration jusqu'à quelques rejets de peur de la part de certains. Du moins, personne ne paraissait fondamentalement hostile.

Dans l'air, une fois habitués à l'odeur particulière régnant sur place, cependant, une légère teinte de quelque chose en plus, presque imperceptible, chatouillait doucement les museaux des ninkens.

J’avais fait seulement quelques pas en direction de l’usine que la jeune Hayashi m’arrêtait dans mes pas pour me révéler une information qui me fit stopper net. De la télépathie, hein? De ce que je pouvais comprendre elle seule pouvait communiquer de cette façon et pas inversement, mais j’avais tout de même la conviction que cela risquait de nous être utile à un point dans la mission. Une chance qu’elle m’avait prévenu à l’avance, je n’aurais certainement pas très bien paru si je sursautais soudainement en pleine enquête. Cette nouvelle information en main, je pouvais maintenant rentrer dans cette usine.

À peine étais-je entré, toutefois, que j’eus instantanément l’impression d’être dans un autre monde. Devant le calme et la mornitude que nous nous venions de quitter, l’usine bouillonnait d’une activité dépassant de loin ce à quoi je m’étais attendu. Bien sûr, je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait personne, mais tous ces ouvriers... Partout autour de nous, le vacarme industriel résonnait de toutes les machines qui nous dominaient alors que des gens s’affairaient à leur boulot. Ces derniers se rendirent cependant rapidement compte de notre arrivée – le moins que l’on pouvait dire de notre groupe était qu’il était loin d’être conventionnel dans ces lieux – et n’eurent tôt fait de nous le faire remarquer. Il était rare qu’une jeune femme mettait les pieds en ces lieux et les remarques déplacés fusèrent de toute part. Malgré les regards que je lançais à ceux qui nous parlait de la sorte, certains regards que je reçus en retour ne passèrent pas inaperçus non plus. Si quelques-uns d’entre eux semblait surpris de nous, voire impressionnée, d’autres n’étaient clairement pas ravis de notre arrivée. Je n’avais encore parlé à personne de cette usine, mais cela ne m’empêchait d’être aux aguets pour le moindre détail.

En plus du boucan qui nous envahissait les oreilles, mon nez était tout aussi envahi de nouveaux stimuli. J’avais des odeurs d’huiles et de fonte qui m’emplissaient les narines, mais après un certain temps je finis par m’habituer à mon environnement et même celles-ci ne me quittaient pas, elles devenaient de moins en moins agressantes. Nous continuions donc notre marche dans l’usine, ne repérant personne pour l’instant ayant l’air d’être aux commandes de cet endroit. Je ne voulais pas déranger les travailleurs dans leur travail et sûrement que pour la plupart d’entre eux ils ne pourraient même pas me répondre. Pas que j’aurais su quoi leur demander d’ailleurs. J’étais peut-être ici pour m’assurer que rien ne se tramait dans les ombres, mais comment j’étais censé amener à n’importe qui? « Bonjour, je viens voir si des dissidents ne se cachent pas dans votre usine! » ? Je n’eus pas à y penser plus longtemps puisque mes pensées furent interrompues par la voix de Leika, m’annonçant que de son côté elle ne voyait pour l’instant. Je devais avouer que de mon côté cela n’était pas plus fructueux, mais une certaine agitation de la part de mes ninkens me fit baisser le regard. Je sus aussitôt ce que cela voulait dire.

- Je n’ai rien trouvé d’étrange non plus, mais mes ninkens ne semblent pas être du même avis.

Un seul regard partagé avec mes chiens-ninjas et j’avais tout de suite su qu’ils avaient relevé quelque chose dans l’air qui les avaient dérangé. Même s’il n’y avait rien d’alarmant – croyez-moi que s’ils avaient senti quelque chose de dangereux ils auraient réagi beaucoup plus fortement – je ne pouvais mettre de côté ce que mes ninkens avaient senti. Cela ne pouvait être rien du tout, mais je ne tenais à chercher partout puisque c’était bien pour cela que nous étions venus ici. De plus, avec le temps que je suis avec eux, j’avais appris à ne pas sous-estimer les capacités sensorielles de mes frères. S’il y avait quelque chose qui les dérangeait, je voulais m’assurer moi-même que nous ne laissions pas un détail crucial derrière nous.

Toujours en continuant de marcher, je ralentis toutefois ma cadence et commençai à prendre de plus grandes inspirations. Je ne voulais pas attirer l’attention en m’arrêtant subitement de marcher et encore moins alerter les possibles dissidents – si dissidents il y avait – mais je voulais également prendre le temps de bien analyser les lieux avant de m’enfoncer dans l’usine. Je laissai donc les odeurs affluer à travers mes narines et pris le temps d’analyser les différentes odeurs autour de moi. Bien vite, les odeurs qui m’avaient premièrement assailli lors de mon entrée dans les lieux emplirent à nouveau mes narines, mais au fur et à mesure que j’inspirais je sentais de nouvelles odeurs percer, des odeurs plus subtiles. Parmi celles-ci se trouvaient sans aucun doute la fameuse odeur qui avait attiré l’attention de mes chiens-ninjas; je devais simplement les ratisser pour trouver la bonne.

Récap:

Alors qu'ils continuaient leur route vers le cœur de l'usine, hermétique presque aux réactions provoquées, il n'en fut pas moins que les ouvriers ne firent que remarquer plus encore cette présence si étrange du quatuor qui à aucun moment ne cherchait à se mêler à eux. Bien rapidement, des remarques fusèrent en plus des sifflements et certains tentèrent même une approche physique de la jeune femme, bien rapidement arrêtés et intimidés par les deux énormes canins.

Cependant, quand les deux chiens commencèrent enfin à flairer quelque chose, rejoints rapidement par l'Inuzuka qui usa de ses sens amplifiés, un homme, contrastant avec le reste des ouvriers, vint leur couper la route.

- Bonjour. Je suis l'un des responsables de la sécurité de l'usine Puis-je savoir que nous vaut la visite d'un Inuzuka et... J'imagine que vous êtes également une shinobi de Konoha ?

Sans attendre plus que nécessaire, l'homme présenta son bandeau de Konoha et ses papiers également. En parallèle, une odeur qui semblait être un parfum féminin commençait à progressivement devenir fade dans l'air, s'effaçant sous le temps. Continuer à la suivre semblait envisageable, mais le temps était précieux.

- Je me nomme Akimichi Raiku et je suis l'un des trois Konohajins assignés à surveiller l'usine. Êtes-vous ici dans un but précis ? Je peux vous aider peut-être ?

Il tourna rapidement la tête sur le côté pour dévisager un employé qui s'amusait à regarder un peu de trop le quatuor. Physiquement l'homme en face du binôme était tout ce qu'il y a de plus Akimichi possible.

- Enfin, je vous propose de discuter au poste de sécurité ? Nous serons plus au calme qu'ici.

Triant encore parmi les innombrables odeurs différentes qui m’assaillaient, j’eus toutefois à mettre mes recherches en suspens alors qu’un homme à la démarche assurée se dirigeait droit vers nous. Il aurait très bien pu se rendre n’importe où dans l’usine, mais quelque chose dans son accoutrement totalement différent des autres ouvriers et surtout le fait qu’il avait son regard fixé sur nous m’incitaient à en croire autrement. Sans grande surprise l’homme s’arrêta finalement devant nous, nous empêchant par le fait même de continuer notre chemin. Aussitôt, ce dernier s’identifia aussitôt comme le chef de la sécurité et cela ne fut pas bien long avant que nous finissions par comprendre que non seulement s’occupait-il de la sécurité des lieux, mais il était également un frère d’arme Konohajin. Alors qu’il nous montrait les preuves nécessaires pour confirmer ses dires, j’en profitai également pour faire les présentations de notre côté.

- Bonjour à vous, Raiku-san. Je suis Inuzuka Takeo, avec mes compagnons Akamori et Seimori, et avec moi se trouve Hayashi Leika. Nous venons de la part de l’Hachidaime Hokage afin d’inspecter les lieux.

Je ne désirais pas divulguer entièrement les raisons de notre venue ici, mais il fallait tout de même que j’offre une réponse à l’homme. Alors que nous échangions quelques formules de politesse, une odeur vint finalement chatouiller mes narines et dès que je la sentis je sus que c’était l’odeur qui avait fait tiquer mes ninkens. Il s’agissait d’une odeur définitivement féminine avec des fragrances florales toutefois bien différentes de celles de Leika-san. Non, on aurait dit une sorte de parfum sauf qu’à peine l’avais-je identifié que celle-ci commençait à se dissiper dans l’air, se mélangeant avec les autres odeurs de l’usine jusqu’à être imperceptible. Je l’avais trouvé trop tard, mais cela ne m’avait pas empêché d’avoir trouvé la direction générale d’où l’odeur venait. Le tout s’était passé en quelques secondes à peine et, les courtoisies échangées, l’Akimichi revint rapidement à la charge afin de savoir ce que nous faisions ici. Avant que nous puissions répondre, ce dernier se ravisa et nous invita à aller discuter de tout ceci dans son bureau, là où il y aurait un peu moins d’oreilles indiscrètes. Bien que j’aurais aimé discuter de tout cela avec Raiku-san, je ne pouvais pas ignorer cette odeur qui n’avait clairement aucune affaire dans ces lieux. Avant que vous ne criez au sexisme, je ne dis pas que les femmes n’ont pas affaire dans les usines, je dis qu’elles ne se parfument pas pour y aller. Ma décision se fit alors d’elle-même, les paroles du Nara résonant encore dans ma tête.

- Leika-san et Seimori vous accompagneront au poste, vous mettront au courant de la situation et commenceront l’enquête. Quant à Akamori et moi, si cela ne vous dérange pas, j’aimerais que nous continuions à jeter un petit coup d’œil aux installations. Je promets de ne pas déranger les hommes à l’œuvre.

Je levai la main droite pour montrer ma bonne foi et mis le plus d’amabilité dans ma voix afin qu’il consente à ma requête. Il s’agissait peut-être d’une drôle de demande, mais c’était mieux que de carrément lui dire que j’avais déjà une piste – enfin peut-être plus un début de piste – et de cette façon je pouvais me promener un peu partout dans l’usine à la recherche de cette fameuse odeur parfumée. J’envoyais également la jeune femme en compagnie du Konohajin pour qu’elle puisse répondre à ses questions et aussi pour lui donner l’expérience dont elle avait besoin, Seimori avec pour la garder confiante. Ce n’était pas en restant sur mes talons alors que je le questionnais qu’elle acquerrait son expérience, mais ce n’était pas en l’envoyant seule tête première non plus. Je pouvais voir les traits de l’Akimichi tirés par la réflexion, sans doute en train de peser le pour et le contre, et j’espérais qu’il arrive avec une conclusion positive. À ma grande joie ce dernier consentit à ma requête et c'est avec un regard lourds de sens vers la jeune Hayashi, voulant dire "Tu me tiens au courant de tout ce que tu apprends", que nous nous séparâmes. Tandis que nous marchions, Aka et moi, un peu aléatoirement dans l'espoir de retomber sur la fameuse odeur, je ne pus m'empêcher de sentir les poils le long de mes bras ainsi que ceux au niveau de ma nuque se dresser d'eux-mêmes. Décidément, il y avait bien quelque chose qui tournait pas rond ici; nous avions bien faits de venir faire un tour.

Récap:

L'Akimichi regarda l'Inuzuka avec un discret étonnement puis lui adressa un accord d'un hochement de la tête. S'il voulait inspecter un peu... Il n'y avait aucun raison qu'il ne le fasse pas.

Rapidement, ils se mirent en route avec la Hayashi et arrivèrent au post de sécurité tous les trois, au calme. Plus d'hommes ne contrôlant pas leurs hormones. Plus d'agitation. Même la porte semblait quelque peu isolée d'un point de vue sonore, rendant le lieu fréquentable sans que les tympans n'explosent.

- Hmmm... Depuis un long moment ? Enfin, nous nous relayons quand même, mais cette usine est la plus proche de Konoha d'un point de vue géographique et comme c'est le village qui est responsable de la sécurité à Ame, nous avons été détachés ici. Avec cette histoire de guerre avec Suna vous savez... Et encore, elle est en train de finir il me semble, donc probablement qu'on ne restera pas éternellement ici.

Il lança un regard, puis un sourire, en direction du Ninken qui accompagnait la Kunoichi.

- Mon coéquipier s'en occupe oui. Je ne devrai pas vraiment vous le dire vous savez mais... C'est calme ici. Ça a toujours été calme. Du coup plutôt qu'être trois, on tourne à deux et le troisième profite de sa semaine. Mais si vous pensez que l'on peut... Rayer cette partie du rapport. Enfin, c'est comme vous voulez.

Raiku affichait un sourire délicatement niais, comme un enfant que l'on aurait pris en flagrant délit.

- Sinon, pas de débordements non. C'est calme, comme je vous l'ai dit. Votre venue avec votre collègue Inuzuka est certainement la chose la plus folle qui soit arrivée ici depuis quelques temps.

Il commença à doucement rougir tout en fixant la jeune femme, puis fit un léger pas en sa direction.

- Les jolies jeunes filles, on n'a pas l'habitude ici vous savez... Dites-moi, vous avez quelqu'un ? Parce que nous pourrions...

Il s'approcha plus rapidement et plus dangereusement de la Hayashi, la surplombant de tout son physique et tandis qu'il s'apprêtait à poser la main sur elle, la porte vola en éclat, laissant entrer un Inuzuka Takeo amoché, ensanglanté et blessé au bras gauche. Pris e surprise, l'Akimichi n'eut le temps de réagir alors qu'un Kunai lui transperça la gorge un peu trop facilement peut-être, le faisant tomber raide mort sur la kunoichi, éclaboussée de ce sang. Se précipitant tant qu'il pouvait, le Jônin aida son binôme à se libérer de la carcasse lui tombant dessus, grimaçant à la douleur dans son bras. Seimori n'eut aucune réaction étrange à la présence de Takeo, s'approchant de lui.

- Je savais que... Un imposteur... Vite... Nous devons partir... Akamori il...

Essoufflé, il cessa de parler, tournant son regard sur la Hayashi.

*****

Dans une pa rtie plus éloignée de l'usine, à l'abri des regards tandis qu'il suivant l'odeur s'effaçant progressivement, le vrai Inuzuka avançait et avançait dans un couloir qui semblait strictement identique, l'odeur se perdant par moments avant de revenir au fur et à mesure de ses mouvements. Akamori, à ses côtés, avançait également. Encore et encore, ils passaient les mêmes machines, les mêmes escaliers, les mêmes recoins, dans quelque chose qui commençait probablement à ressembler à une boucle qui ne les menait nulle part. Leurs sens, occupés, n'eurent pas même vent de ce qui se produisit au poste de sécurité. Ils étaient comme obnubilés par l'odeur...

Intérieurement, il jubilait devant la naïveté de la jeune femme et du Ninken qui semblaient littéralement tomber dans son piège, bien qu'il se gardait de l'afficher ouvertement. La laissant s'approcher pour panser sa blessure, il soupira lourdement à la question qu'elle lui posa.

- Nous n'avons pas le temps de... Jouer à ça Leika. Nous... Nous devons fuir avant qu'ils ne nous rattrapent... Qu'ils nous tuent comme ils ont tué Akamori...

L’Akimichi tressaillit légèrement à ma demande et me jeta un regard curieux, mais ne s’opposa pas à ce que je reste sur les lieux. Quelque chose dans son regard m’avait paru curieux et dans le contexte que nous étions je ne pus m’empêcher d’en garder une note mentale. Cela ne voulait peut-être rien dire et c’était moi qui extrapolait les choses, mais il se cachait peut-être quelque chose derrière cet étonnement comme s’il ne voulait pas que je poursuive cette voie. Encore une raison de plus pour continuer d’enquêter ici. J’attendis qu’ils aient disparus de mon de vision avant de tout de suite me mettre à l’œuvre et reprendre mes recherches là où je les avais laissées. Je la trouvai rapidement et me mis rapidement à sa poursuite. La suivre m’amena à quitter l’allée principale que nous suivions depuis notre entrée pour m’enfoncer de plus petites allées qui devenaient tortueuses. Si je commençais à avancer en territoire inconnu, je ne pouvais quitter cette piste définitivement suspecte.

Bientôt, seul le bruit des machines m’entoura et je me rendis compte que j’étais rendu dans une partie de l’usine où personne ne venait. L’endroit parfait pour quelqu’un essayant de se cacher. Je continuais d’avancer me disant que je devais me rapprocher de mon but et redoublais de vitesse lorsque je perdais la trace de l’odeur seulement pour la retrouver quelques instants plus tard. Après quelques fois je commençais à me demander si on ne se jouait pas de moi et lorsque je remarquai un tuyau qui saillait des autres, un tuyau sur lequel je me rappelais m’être frappé la… la première fois que j’étais passé… Attendez un instant, qu’était-il en train de se passer? Étais-je en train de tourner en rond? Étais-je à ce point obnubilé par la recherche de cette odeur que je n’avais pas remarqué que je tournais en rond? C’était complètement ridicule, je me trouvais idiot d’avoir fait une erreur de débutant de la sorte surtout dans mission aussi sérieuse. Me faisant la promesse de ne plus me faire avoir de la sorte, je me remis à ma traque.

J’allais faire un pas lorsqu’une voix retentit dans ma tête et cette fois-ci je ne sursautai pas lorsque Leika-san commença à me parler par mon esprit. Cependant, mon sang se figea aussitôt les premières paroles prononcées. Un Kaonashi ayant pris mon apparence avait profité du fait que nous nous soyons séparés pour viser la cible faible de notre groupe. Une petite pointe de soulagement apparut toutefois lorsqu’elle m’apprit qu’il ne semblait pas s’être rendu compte de rien et qu’elle essaierait de le ralentir. Malgré la terrible tournure que prenait notre mission, la jeune femme gardait son sang-froid et me dis que je devrais la féliciter une fois que je les aurais rejoint. Parlant de les rejoindre, les indices d’un peu plus tôt et les révélations de Leika-san confirmaient tous que je m’étais fait avoir et qu’Akamori et moi avions été plongé dans un genjutsu de notre côté. Concentrant mon chakra vers mon nez – la cible de l’illusion – et le surchargeai de chakra jusqu’à ce que l’odeur s’estompe complètement, rapidement suivi par Aka. Maintenant que nous étions libérés de cette illusion, je respirai à plein poumon comme si je respirais pour la première fois. Un aurait dit que j’avais le plus gros rhume et que mon nez se débouchait finalement.

J’avais toutefois de choses plus pressantes à faire, dont retrouver la jeune femme et mon ninken en compagnie du Kaonashi. Sans perdre un instant, je concentrai mon odorat sur les odeurs familières de Seimori et de Leika-san tout en contractant tous les muscles de mon corps. Des deux, c’était la jeune femme qui avait l’odeur la plus parfumée donc la plus facile à traquer aussi me concentrai-je sur celle-ci. Une fois que je l’eus localisé et que je me fus assuré qu’il s’agissait bien de l’odeur que je cherchais, je relâchai mes muscles et filai à toutes vitesse en direction du restant de mon groupe. Pour être passé maintes et maintes fois sans même m’en rendre compte, ces couloirs étaient maintenant inconsciemment familiers pour moi et je pus les traverser sans obstacles. De retour dans l’allée principale, je bifurquai vers l’endroit où je les avais vus disparaître et aussitôt l’odeur florale de l’Hayashi me frappa de plein fouet. J’étais juste à côté, je le sentais.

Avançant à toute allure vers eux, je voulais arriver avant que cet imposteur puisse le moindre mal à Leika-san. Natsuki-san me l’avait confié et pour l’instant elle s’en tirait avec brio; je ne voulais pas les décevoir tous les deux. Mes pensées allaient également vers Seimori, lui aussi en compagnie de cette créature dangereuse. En tournant finalement un coin, je les aperçus au bout du couloir et, sentant toujours l’énergie cinétique dans mes muscles, je fonçai vers moi-même. C’était étrange dit ainsi, mais ce n’en restait pas pour autant vrai puisque je fonçai droit vers la copie de moi-même tout en accumulant mon chakra dans mes poings et mes pies. J’arrivai devant lui dans le temps de le dire et lui assenai alors plusieurs coups d’où mon chakra ressortait sous forme de jets de feu. Coups après coups, je mis toute la force que je pus afin d’abattre celui qui avait osé prendre mon apparence et qui avait essayé de dupé mes coéquipiers. Une fois que j’eus terminé, je me séparai et retournai aux côtés de Leika-san et Seimori, Akamori juste derrière moi, tout en me mettant inconsciemment entre eux et lui.

- Ça va, vous deux? Il n’a rien eu le temps de vous faire?

Attendant une réponse de leur part, je ne quittai pas le Kaonashi du regard. J’ignorai si ce dernier était également capable de reproduire mes habiletés, aussi gardais-je un œil attentif sur lui. Je ne voulais surtout pas me faire avoir par une de mes propres techniques, cela serait bien le comble de l’humiliation après m’être fait avoir un peu plus tôt. J’aurais également souhaité souligner la vivacité d’esprit de la jeune Hayashi, mais le moment n’était pas le mieux choisi pour les compliments alors je gardai cela dans un coin de ma tête pour plus tard. En ce moment, nous avions une créature métamorphosée à nous occuper et malgré la colère que je ressentais je savais que nous devions priorisé la capture à la mort. Il restait simplement à voir si notre adversaire ne préférait par la mort à la capture.

Récap’:

Doucement, le trio avançait avec précautions vers la sorite tandis que la Hayashi tentait désespérément de faire quelque chose. Il sentait la tension grimper et l'agitation du chakra de la jeune femme, mais admettant que ce n'était rien de réellement grave il se laissa berner et tomba dans l'illusion de cette dernière avec naïveté avant de se faire ruer de coups par l'original de ce qu'il incarnait. Vivant mais prisonnier de l'illusion et blessé, brûlé à nombreux endroit, il s'engouffra progressivement vers une perte de conscience pure et dure, suffisamment cognée pour annuler sa technique et révéler quelque chose d'horrible : il n'avait pas de visage, seulement un écran de peau sans yeux, sans nez, sans bouche. S'il n'était pas mort, l'impact des coups et de la chute l'avait mis hors d'état pour un bon moment, et il ne serait probablement pas aisé de le réveiller.

Plus loin, un autre jubilait intérieurement. Les choses se déroulaient progressivement comme il le voulait, et le joli appât soigneusement caché dans l'usine semblait faire ses preuves. Du peu qu'il avait réussi à observer, c'était assez pour transmettre de biens juteuses informations aux autres. Ainsi, ils avaient anticipé la chose et possédaient un système de question pour se reconnaître... Un contre temps bien triste auquel il serait nécessaire de palier. Demeurant dans sa cachette, il agita doucement son Chakra pour transmettre par simple télépathie l'information et déjà, à distance des deux shinobis, quelqu'un dessina rapidement à l'aide d'encre une importante quantité de souris noires qui se précipitèrent à toute vitesse vers la sortie, ignorant les konohajins et passant entre leurs jambes...

Conjointement, l'odeur d'avant se faisait sentir une fois de plus, plus légère et basanée. Une odeur laissant fortement croire à la présence d'une femme quelque part dans l'usine - un simple regard des deux Konohajins était suffisant pour voir une bouche d'aération non loin, d'où semblait venir l'odeur.

HRP:

À mon grand soulagement, aucun des deux ne semblaient blessés et mis à part un léger tremblement qui était tout de même contrôlé chez la jeune femme tout avait l’air d’être revenu dans l’ordre. Enfin presque tout puisque reportant mon attention sur le Kaonashi devant moi, je remarquai alors qu’il était affalé au sol, immobile. Pendant quelques secondes je craignis l’avoir tué, mais ce dernier était simplement inconscient. Ce fut en cherchant son pouls que je remarquai alors son visage et reculai de terreur : plus aucuns traits n’étaient discernables sur le visage de la créature, un simple canevas blanc sur lequel il pouvait reproduire ceux de n’importe qui. C’était donc cela le vrai visage des ennemis dont nous avions affaire, les terribles Kaonashi. Je devais avouer qu’il y avait quelque chose d’à la fois terrible et puissant dans le fait de pouvoir prendre l’apparence de n’importe qui; une sorte de henge permanent. Cette analogie me donna un frisson le long de la colonne et je secouai aussitôt la tête pour me remettre dans l’esprit de ma mission. Ce n’était pas le temps de prendre peur à la première créature rencontrée.

Avec l’aide de la kunoichi, nous nous empressâmes de le ligoter solidement tout en nous assurant qu’il ne pourrait se défaire de ses liens si jamais il venait à reprendre conscience. Une fois solidement attaché, nous le montâmes sur Seimori comme une poche de patate puisqu’il était hors de question de le laissait traîner nulle part sans surveillance. Qui plus est, la capture de l’un de ces monstres pourrait grandement nous être utile afin de lever le voile sur ce mystère. Je m’empressai aussitôt de faire part de ma découverte aux autres équipes.

Ici Inuzuka Takeo depuis l’usine de metal.

Je confirme la présence des Kaonashi sur place de même que la capture de l’un d’eux. Sous leur véritable forme, leurs visages sont dénués de tous traits me laissant croire que c’est grâce à cela qu’ils arrivent à prendre ceux de n’importe qui. J’ignore jusqu’où ils se sont infiltrés, mais je suspecte qu’il n’est pas le seul dans les lieux. Hayashi Leika-san et moi-même continuons notre enquête. Toujours aucuns signes de l’emblème du crabe. Fin du rapport.

Je n’avais pas eu le temps de le partager avec la jeune Hayashi, mais ce qui m’était arrivé dans les méandres de l’usine me laissait supposer que notre prisonnier avait un complice quelque part dans l’usine. Après tout, il ne pouvait pas être dans le bureau du poste de sécurité et en train de me tendre un piège en même temps. Qui plus est, il était également logique qu’à même titre que nous, nos adversaires aient envoyés plus qu’un agent dans la place. Comme je rangeais mon parchemin, un grattement se fit soudainement entendre et quelques secondes plus tard une marée de sourie se ruait vers nous. L’espace d’une seconde je crus que c’était le partenaire du Kaonashi qui nous avait surpris, mais ces dernières se glissèrent simplement entre nos jambes pour s’enfuir. Avant qu’elles ne puissent totalement s’enfuir, cependant, une volée de projectiles enflammés en épingla plusieurs au sol. Me retournant vivement, je vis Leika-san derrière moi avec une paire d’ailes de feu, les projectiles se trouvent être les plumes de ses ailes. Lorsque les ailes se dissipèrent, je m’enquis de ses motivations.

- Pourquoi les as-tu attaquées? Quelque chose te fait croire qu’elles ont un lien avec tout ça?

J’enlevai toute trace de reproche dans ma voix même si mes paroles pouvaient peut-être l’être un peu. Mon but n’était pas de la prendre en défaut parce que je n’aurais pas agi de la sorte, mais au contraire de comprendre ce qui l’avait poussé à poser ce geste. Une fois qu’elle s’eut expliqué, nous inspectâmes les souris ayant été attrapés par les plumes de feu lorsque soudainement une odeur vint me chatouiller les narines. Il ne s’agissait toutefois pas de n’importe quelle odeur puisqu’il s’agissait de la même odeur de plus tôt, celle qui m’avait mené à l’illusion qui avait permis au Kaonashi de s’en prendre à Leika-san. Sauf que contrairement à la dernière fois, l’intensité de l’odeur me permettait de dire avec certitude d’où elle venait. Je ne pouvais m’empêcher de me dire qu’il s’agissait d’un autre piège ou illusion quelconque, mais d’un autre côté nous n’avions pas d’autres pistes vers lesquelles nous tourner. Raiku-san s’était malheureusement fait abattre par le Kaonashi, je n’avais aucune idée d’où ses collègues se trouvaient et le Kaonashi était hors de service donc impossible de le questioner; on pouvait presque dire que je n’avais pas d’autre choix que de suivre cette voie.

- Par ici, Leika-san, je pense sentir quelque chose venant de… commençai-je alors que je me dirigeais vers la trappe d’aération … là. Peu importe qui est à l’origine de cette odeur, elle se trouve à l’autre bout de cette bouche d’aération. Direction, salle des machines?

Le nom pouvait paraître idiot dans un endroit où presque la moindre parcelle d’espace était occupée par une machine, mais il devait bien y avoir un centre de contrôle, un endroit où tous ces tuyaux se rejoignaient. C’était sans doute là que se trouvait la femme à l’origine de cette odeur, qui se propageait à travers l’usine. C’était sûrement de là qu’elle m’avait fait tourner en rond et maintenant qu’elle nous narguait. Ne voulant pas rester ici plus longtemps, je commençais à marcher en direction de l’allée principale, où il y aurait probablement des indications pour cette salle importante pour le bon fonctionnement de l’usine.

Récap’:

Une grande quantité de souris périt sous l'assaut enflammé de la Hayashi, mais une partie non négligeable de ces dernières parvint tout de même à s'échapper en dehors de l'usine. En regardant de plus prêt celles qui avaient été arrêtée, l'horreur frappa les deux shinobis. Un message se formait péniblement dans la marre d'encre - incomplet devant l'assaut pris par le petit animal, mais l'ensemble de ceux touchés autorisait les deux à comprendre les mots inscrits...

Message a écrit:

Konoha a un système de reconnaissance. Des questions idiotes ? Je ne sais pas. Méfiez-vous.

Pesant les implications de ce qui venait d'être fait, les deux shinobis commencèrent à avancer vers le cœur de l'usine en suivant l'odeur à la trace par le biais du nez de l'Inuzuka, arrivant à une zone plus basse, condamnée, à l'abri de tous les regards. L'odeur, maintenant, était un parfum féminin de haute facture clairement définissable et venait d'un peu plus loin encore... Un un peu plus loin qui couvrait un chemin où la poussière avait été remuée récemment - tandis que les sens de l'Inuzuka ne laissait connaître aucun piège. Calmement et avec prudence, le binôme avança jusqu'à découvrir, stupéfaits une fois de plus, Kemikuru Hatsu, inconsciente et prisonnière de lourdes chaînes la rattachant à un pilier de métal imposant, supportant toute l'usine...

Rougissant soudainement devant ma question, je la vie également se raider et quelques secondes je crus que j’avais fait un faux pas. En cherchant à connaître son raisonnement, étais-je allé trop loin? Je ne voulais pas que cette dernière se referme soudainement sur elle-même ni qu’elle pense qu’elle avait été prise en faut, peut-être que cela n’avait pas paru dans mon ton. Heureusement pour moi, ce n’avait été que le temps de mettre de l’ordre dans ses idées puisqu’elle répondit alors qu’elle n’avait fait que suivre ce que le Nara lui avait enseigné. Ainsi elle commençait à intégrer les leçons de son maître; voilà qui le rendrait certainement heureux. J’hochai la tête approbativement – après tout qui étais-je pour lui dire de ne pas suivre ses instincts? – tandis que je me rapprochais des cadavres des souris sauf que devant nous ne s’étalaient pas des corps de rongeurs, mais bien une flaque d’encre. Qu’est-ce que cela voulait dire? Aussitôt quelques mots s’échappèrent de la bouche de l’Hayashi et je ne pus qu’en conclure à mon tour que d’une façon ou d’une autre un Hyô devait être impliqué… ou quelque chose capable de reproduire ces capacités. Alors que la voix de Leika-san retentissait dans ma tête me conseillant d’avertir les autres de notre découverte, je me rapprochai de la mare et ce ne fut qu’en me rapprochant de celle-ci que je remarquai avec horreur que je parvenais à discerner quelques lettres parmi les taches d’encre au sol.

- Leika-san… viens voir cela…

Je ne parvenais pas à me défaire de mon expression consterné devant ma macabre découverte, mais en même temps je ne pouvais pas non plus m’empêcher de trouver le stratagème diablement efficace. Aucun papier, aucunes traces et le message se transportait de lui-même. Il manquait quelques souris pour afficher le message complet, mais en inspectant le tout un peu plus longtemps je parvins finalement à déchiffrer le contenu du message et aussitôt un frisson me parcourut l’échine. Peu importe quand cela s’était passé, nos ennemis avaient entendu la conversation de l’Hayashi avec le Kaonashi. Pire encore, nous n’avions pas été capables d’éliminer toutes les souris, cela voulait donc dire que nos adversaires possédaient également l’information devant mes yeux. Encore plus important d’en avertir les autres équipes. J’allai chercher mon parchemin de nouveau, me sentant pour le coup un peu idiot de refaire un autre rapport aussi tôt, mais je coupai court à toutes mes pensées lorsque je vis les rapports des autres équipes. Lisant rapidement les lignes, j’en appris plus sur le fameux emblème du crabe et de l’imposture de l’une des trois sœurs régnant sur Ame. Alors ils se seraient infiltrés aussi loin? Digérant toujours ces nouvelles, j’envoyai une mise à jour de notre situation.

Rapport de l’équipe 6 :

Mise à jour de la situation. Les Kaonashi sont – ou seront bientôt – au courant de notre stratagème pour les contrer. Redoubler de vigilance lorsque vous vous séparez. Fin du rapport.

Rangeant une fois de plus mon parchemin, je fus alors assailli par la même odeur qu’un peu plus tôt et décidai d’au lieu d’essayer de suivre directement celle-ci, je chercherais plutôt sa source. Comme de fait, l’odeur revint rapidement à mes narines venant cette fois-ci de quelque part d’autres, quelque part de plus profond dans l’usine. Enjoignant à la jeune femme de me suivre, nous nous enfonçâmes dans l’usine à la recherche de cette odeur étrangère en ces lieux. Plus je me rapprochais, plus l’odeur se raffinait et je parvenais maintenant à la discerner un peu plus facilement. De ce que je pouvais sentir, peu importe à qui appartenait cette odeur n’avait clairement pas affaire ici : celle-ci était de trop haute facture pour un employé de l’usine. Je devais définitivement trouver à qui appartenait cette odeur et mon instinct me disait que cela n’était plus très loin.

Comme de fait, nous finîmes par remarquer à travers les machines poussiéreuse un petit chemin qui semblait avoir été utilisé récemment et, ne sentant aucun piège, nous nous avançâmes dans cette voie. Quelle ne fut pas ma surprise – que dis-je, surprise, ma stupéfaction – de voir nul autre que Kemikaru Hatsu accrochée à un tuyau par de lourdes chaînes, les bras au-dessus de sa tête. Alors que je venais juste de lire qu’on avait pris sa place au Palais, voilà que je retrouvais la vraie Daimyô au fin fond d’une usine. Je me précipitai aussitôt vers celle-ci et m’assurai que cette dernière soit au moins encore en vie. À mon grand soulagement, cette dernière était encore en vie, seulement inconsciente, bien que dans un piteux état. J’ignorais depuis combien de temps ils la séquestraient ici, mais elle faisait peine à voir.

- Leika, occupez-vous de Kemikaru-dono. Je contacte aussitôt les autres équipes pour les informer de ce que nous avons trouvé.

Aussitôt dit, je ressortis mon parchemin et me mis à écrire rapidement.

Ici encore l’équipe 6 :

Nous venons de retrouver la vraie Kemikaru Hatsu, enfermée et séquestrée, aux confins de l’usine de métal; nous nous employons à lui prodiguer les soins nécessaires. Nous vous tenons au courant de sa situation. Fin du rapport.

Mon message transcrit, je retournai mon attention sur les deux femmes et mon regard monta tranquillement vers le haut alors que j’inspectais l’immense pilier de métal sur lequel la Daimyô était enchaînée. Bien plus gros que toutes les autres pièces de machinerie que j’avais observées jusqu’à présent, on aurait dit que l’entièreté de la structure de l’usine reposait sur ce pilier. Était-ce vraiment le cas? Si ce l’était, nous devrions être extrêmement prudents lorsque viendra le temps de la détacher, car il faisait aucun doute à mon esprit que nous quittions cette usine en compagnie de Kemikaru Hatsu. Parlant d’Hatsu-dono, je redescendis mon regard vers elle et observai comment la jeune Hayashi s’occupait d’elle.

Récap’:

Doucement, Hatsu reprenait conscience, buvant à la demande et mangeant un peu. Quelques minutes seulement furent suffisantes pour qu'elle reprenne un peu de force et regarde les deux Konohajins avec des yeux remplis d'espoir. Elle demeurait extrêmement affaiblie, mais au moins, consciente.

Kemikaru Hatsu - Co... Comment m'avez vous trouvée ? Je... Il faut qu'on parte. Maintenant.

Elle essaya de se débattre comme possible mais avec un vain succès.

Kemikaru Hatsu - Je suis appât, vous ne comprenez pas ?

Comme pour corroborer ses paroles, une agitation vive commençait à s'entendre dans l'usine. Une agitation qui semblait se rapprocher du désormais quintet - seulement Hatsu, elle, était toujours liée fermement au pilier. Une inspection plus précise permettait de voir quelques notes explosives collées sur ce dernier, mais les chaînes étaient possiblement à détruire avec une force suffisante, et ne semblaient pas piégées au premier abord, hélas en l'absence de connaissances accrues en Fuinjutsu il était difficile de conclure.

Tandis que la kunoichi sortait sa trousse de secours et s’occupait de la Daimyô, je m’étais empressé de mettre les autres équipes au courant de notre situation et regardais maintenant le pilier sur lequel Kemikaru Hatsu était attachée. Plus je l’observais, plus je me disais qu’il y avait quelque chose de menaçant avec ce pilier comme si un danger nous planait dessus que je ne parvenais pas à identifier. Peut-être était-ce simplement dû à l’immensité de la chose – on aurait dit une colonne vertébrale se dressait de toute sa hauteur, supportant l’entièreté de l’usine – mais mon instinct me criait de m’en méfier. Voyant sûrement le trouble sur dans mon regard, l’Hayashi vint me rejoindre et observa avec moi l’immense colonne devant nous. La possibilité qu’il soit piégé m’avait également frôlé l’esprit, mais le fait qu’elle me propose une solution à ce problème me porta à y réfléchir un peu plus longtemps. Si nous avions notre propre pilier pour soutenir l’usine cela réduisait de beaucoup les chances que le tout nous retombe sur la tête lorsque viendrait le temps de libérer la Daimyô.

Je méditais toujours sur la question lorsque Leika-san me demanda mon avis. À vrai dire, j’étais encore indécis sur la décision que je devais prendre, la félicitant de son initiative d’un côté et trouvant la chose un peu trop risqué de l’autre. Du bois serait-il assez solide pour soutenir tout ce métal? Je pesais encore toutes ces questions lorsqu’un détail attira mon attention. Je me rapprochai juste assez pour découvrir qu’il s’agissait en fait de notes explosives qui risquaient de détruire le support principal de l’usine au moindre mouvement un peu trop brusque. Nos regards à Leika-san et moi se rencontrèrent rapidement, me confirmant qu’elle avait remarqué la même chose que moi, mais quelque chose d’autre de tout aussi important se passait en même temps, soit le réveil d’Hatsu-dono. Aussitôt l’Hayashi était à ses côtés et alors qu’elle posait son regard sur nous, la brève lueur d’espoir que j’y vis fut rapidement remplacée par la panique. Nous urgeant de sortir d’ici au plus vite, elle largua la bombe qui mit toutes les pièces du puzzle en place. Pourquoi j’avais senti cette odeur si tôt, pourquoi on avait essayé de me détourner de mes recherches, pourquoi elle était ligotée à un endroit aussi important : elle était un appât et nous, nous étions tombé directement dedans. Alors que l’information faisait son chemin jusqu’à mon cerveau, l’usine autour de nous commença à s’activer. Comme si les paroles de la Kemikaru avaient été un signal, un vacarme commençait à se faire entendre dans la pénombre de l’usine. Il était temps d’agir.

- Leika-san, vas-y avec ta suggestion; nous la sortons d’ici sur le champ.

Ne prenant pas la peine de cacher l’urgence dans ma voix, je me rapprochai de la Daimyô alors que l’Hayashi s’attelait à sa tâche. Portant cette fois-ci mon regard sur les chaînes entravant la captive, j’essayais de voir s’il n’y avait pas la moindre note sur les chaînes elles-mêmes. Elles ne semblaient pas piégées à priori, mais qui savait quel genre de pièges ils avaient dans leur sac. Je ne pouvais toutefois pas faire d’analyse plus approfondie donc je devais agir avec les informations que j’avais surtout avec le peu de temps dont nous disposions. Je concentrai rapidement mon chakra katon sur le bout de mon index et mon majeur afin d’en faire sortir une petite flamme courte, mais intense puis, me mettant à une distance sécuritaire des poignets de la prisonnière, je coupai à travers deux chaînons, un de chaque côté. Face au bris de la chaîne et maintenant libérée de ses entraves, la Kemikaru plongea au sol et je la rattrapai avant qu’elle ne le frappe de plein fouet.

- C’est bon, je vous tiens.

Je déposai doucement la femme au sol et portai mon regard vers l’Hayashi qui venait de finir le pilier. D’un seul coup d’œil je sus que ce qu’elle venait de faire lui avait demandé beaucoup de chakra, elle était trempée de sueur et son teint était devenu livide. J’ignorais combien de temps elle allait encore tenir bon puisque si nous avions libérée la Daimyô, nous n’étions pas pour autant sorti de l’auberge… euh, de l’usine. Le comprenant bien, Leika-san se jeta sur la Daimyô et les enveloppa toute les deux d’un dôme protecteur pour la protéger de ce qui allait suivre. Le vacarme commençait à devenir assourdissant autour de nous et je sentais en même temps toutes les fibres de mon corps me crier que peu importe ce qui s’en venait, il arrivait bientôt.

Récap’:

L'astuce et les idées des deux shinobis permirent non seulement de libérer la Daimyo, mais également de préserver leurs santés respectives et de sauver l'usine ainsi que toutes les personnes travaillant dans cette dernière. Le choc, l'impact et le bruit, néanmoins, ne fit qu'augmenter crescendo l'agitation qui commençait à régner, et rapidement une alarme demandant évacuation immédiate fut sonnée - les oreilles de l'Inuzuka étant suffisantes pour entendre que les gens se dirigeaient bien vers la sortie comme demandé.

Et alors qu'ils pensaient que le pire était passé, quelques bruits de pas résonnèrent dans le couloir qui menait jusqu'à eux, et un homme à l'allure presque efféminé se présenta devant eux, sourire aux lèvres.

- Ah... Vous êtes toujours aussi divertissants, Konohajins, à tomber dans mes pièges si soigneusement disséminés. Et vous, Hatsu... Ca fait longtemps, n'est-ce pas ? Que j'aime voir cette détresse traverser votre visage alors que vous pensiez vous en sortir si facilement. Et dire que c'est vous qui avez compris à quel jeu je jouais... Rien à dire. Vous êtes bien les oreilles et yeux d'Ame.

Il lui adressa un regard qui semblait cacher des antécédents particuliers entre les deux, mais ne pris pas la décision de s'étendre là-dessus. Plutôt, il regarda les deux shinobis avec un sourire littéralement pervers.

- Je suis d'humeur joueuse aujourd'hui, vous avez au moins autant de chance que ces gueux à Nami.

Il éclata de rire sauvagement, sans aucune cohérence.

- Voilà ce que je vous propose. Je vous laisse partir. Fuyez de l'usine, aussi vite que vous le pouvez. Mes hommes... Ils se chargeront de vous sur le chemin. Si vous parvenez à tous les abattre et sortir... Je vous laisserai partir. Qu'en dites vous ? Trois minutes. Si vous ne bougez pas d'ici trois minutes... Je vous tue sur le champ.

Sur ces mots, il composa un rapide mudra et s'effaça totalement du paysage, devenant littéralement imperceptible par les sens naturels de l'Inuzuka et de ses Ninkens - un camouflage de haut niveau.

HRP:

Chers lecteurs, j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle à vous annoncer. La mauvaise, c’est que le chaos qui en a suivi nos manœuvres ne fit qu’empirer le vacarme autour de nous, hâtant le moment où ça nous exploserait dessus, jusqu’à ce que le son distinctif d’une alarme retentisse au loin. La bonne c’est que malgré la témérité de notre plan nous avions réussi à rester en vie sans que toute l’usine nous tombe sur la tête. Il fallait trouver ses consolations où on le pouvait. L’alarme résonnant toujours au loin, je me remis rapidement sur pied et mon esprit s’éclaircit peu après; ce n’était pas le temps de rêvasser. Je me retournai rapidement vers le duo qui sortait justement du dôme de l’Hayashi et allai à leur rencontre, Aka sur les talons. La Daimyô, si elle avait repris ses esprits, n’était clairement pas en condition de suivre notre cadence puisque je ne voulais pas passer plus de temps que nécessaire dans cet endroit. Avec un Kaonashi et l’une des trois sœurs Kemikaru, je ne pouvais pas dire que notre enquête n’avait pas été fructueuse et je ne voulais pas rester trop longtemps pour finir par les perdre.

Comme nous nous apprêtions à mettre les voiles de la salle des machines et que le vacarme devenait un peu moins assourdissant, un son me fit aussitôt tiquer et mon corps réagit de lui-même, pivotant sur lui-même. Je vis alors une silhouette se dessiner au loin qui se rapprochait – le son que j’avais donc entendu était le bruit de ses pas – jusqu’à ce que je puisse discerner ses traits. Quand bien même j’analysais de la tête au pied la créature devant moi, je savais que cette dernière pouvait changer d’apparence avec la facilité avec laquelle je respirais; il ne faisait aucun doute à mes yeux que j’avais un autre membre du clan Kaonashi devant moi. Plutôt, je me concentrai sur ses paroles et me contentai de serrer les poings de la pique qu’il nous lança. Cependant, je ne manquai pas un seul mot de son échange avec Hatsu-dono et l’expression du Kaonashi me donna cause à garder l’information dans un recoin de ma tête, me promettant d’y revenir plus tard. Il y avait définitivement quelque chose derrière ce sourire et si ce dernier pouvait nous mener à l’origine du lien entre les Kaonashi et le pays de la Pluie je devais tout faire pour essayer d’y mettre du mien pour démystifier cette histoire.

C’est alors qu’il reporta son regard sur nous et nous fit part d’une proposition qui nous laisserait l’opportunité de sauver nos vies. Enfin, une proposition, c’était vite dit puisque quelque chose dans son ton me laissait croire qu’il ne nous laissait aucun choix. En gros, si nous arrivions à quitter l’usine en passant à travers tous ses sbires qui nous barreraient la route, nous étions épargnés. J’avais mes propres quant au fait qu’il tiendrait réellement si jamais nous arrivions à nous sortir d’ici – car mon petit doigt me disait qu’il n’irait pas de main morte sur les sbires – mais dans les circonstances que nous étions je ne voyais pas d’autre issus. Après tout foutre le camp d’ici était déjà mon plan initial, il s’avérait simplement que nous aurions plus résistance dans le chemin du retour que prévu. Nous eûmes tout de même le loisir de réfléchir à notre décision, mais la mienne avait rapidement été faite. À peine avait-il terminé de parler qu’il effectua un rapidement mudra et disparut de devant nous avant même que je n’ai le temps de dire quoi que ce soit. Je savais qu’il ne pouvait pas simplement se volatiliser de la sorte, mais je ne sentais même plus son odeur et à moins que ce dernier reste immobile comme une statue il ne faisait aucun son. Ne prenant plus la peine de perdre mon énergie à essayer de retrouver sa trace je me tournai vers l’Hayashi, le regard sombre.

- Ce que je vais t’annoncer risque peut-être de ne pas te plaire, mais je crois que nous n’avons pas d’autres options que de tenter le coup. Cela risque de brasser alors tiens-toi prête et restes près de moi.

Je me tournai vers Akamori et Seimori, qui transportait respectivement la Daimyô et le Kaonashi, et un seul regard suffit pour qu’il comprenne ce que j’attendais d’eux. Sans attendre une seconde de plus, nous rassemblâmes notre petit groupe et nous quittâmes prestement la salle des machines. Cela ne servait plus à rien de rester ici, même que le plus rapidement nous nous éloignions de cet endroit le mieux c’était. Marchant dans les couloirs maintenant déserts suite à l’évacuation, je me fiais à ma mémoire pour me rendre le plus rapidement possible vers la sortie. Cela ne servait à rien de faire des détours inutiles afin de contourner les fameux hommes du Kaonashi puisque cela ne faisait qu’augmenter les chances d’une embuscade. Non, le plus sûr et de faire une ligne droite vers la sortie de s’occuper de tout ce qui se mettait dans notre chemin. Les sens aux aguets, j’étais à l’affut du moindre mouvement ou du moindre son qui trahirait la présence de ceux qui étaient censés nous barrer la route. Il nous avait assuré que ces derniers s’occuperaient de nous en chemin, cela ne devait être donc qu’une question de temps avant que ces derniers fassent leur apparition.

Spoiler: