Le Jour-J était finalement arrivé, quelques jours seulement après son retour d’Ame no Kuni, Satochi s’apprêtait déjà à y retourner.
Cependant, la visite n’aurait pas le même but cette fois-ci. Si son premier voyage avait eu pour unique but de dresser un bilan de la situation actuelle du pays en interrogeant la population et les Sœurs Kemikaru, les informations recueillis lors de la lecture des différents rapports de l’expédition à Nami no Kuni croisées avec celles que l’escouade dirigée par Satochi avait rapporté de leur premier voyage à Ame avaient fait naître un sentiment de suspicion à l’égard de la situation de la nation allié de la pluie.
Les Daimyos avaient laissé sous-entendre que tout semblait rouler, mais était-ce réellement le cas ? C’est dans un objectif de découverte, que la nation du Feu avait mobilisé un nouveau régimant de shinobis.

Satochi termina donc ses préparatifs, accrocha son sabre à sa taille et enfila la veste de son ensemble habituel avant de partir en direction des portes de Konoha où l’ensemble des shinobis convoqués pour l’occasion avaient étaient invité.
Ils finirent tous par arriver assez rapidement. Connaissant pratiquement tout le monde, de réputation ou de manière plus personnelle, le Rakuzan n’eut pas besoin de faire l’appel.
Il aurait été mal vu de se pointer en retard lors d’une telle convocation, aussi, chacun avait fait en sorte d’être là, probablement prêt.
S’éclaircissant légèrement la voix, le Jônin s’adressa à la foule.

- Bonjour à tous, et merci d’avoir répondu présent à cette convocation. Comme vous l’avez sans doute déjà compris, le village de Konoha coordonné aux forces Hijins s’apprêtent aujourd’hui à lancer une nouvelle expédition de masse et notre destination du jour comme vous avez pu le remarquer sur votre ordre de mission sera Ame no Kuni ponctua-t-il de quelques secondes de pause.

Le Jônin devait cependant étoffer l’ordre de mission que chacun avait reçu en y apportant de plus amples précisions afin que chacun puisse se faire une idée de la situation du Pays de la Pluie.

- Il y a quelques jours de cela, une équipe de Konohajin a été envoyé sur place afin de tirer un bilan de la situation du Pays. Suite à un entretien avec les Trois Daimyos d’Ame, la conclusion tendait vers un point positif. Cependant, des informations recueillies par d’autre membre de l’escouade ont porté quelques zones d’ombre à ce tableau. En effet certain rapport de patrouille faisaient acte d’une population méfiante à l’égard des patrouilleurs et il semblerait également que des réunions secrètes manifestant un mécontentement envers Konoha aient également lieu.

Avec ces seules informations, il était cependant très difficile de se faire une idée précise, c’est pourquoi le brun ajouta au tableau les informations qu’il avait reçu suite à l’intervention des troupes de Konoha à Nami.

- L’interrogatoire du Chef des Nécromanciens capturé à Nami no Kuni grâce aux efforts de nos camarades nous a appris que des hommes capables de prendre l’apparence d'autrui et se faisant appeler Kaonashi étaient originaires d’Ame. Cette information ne nous permet pas de faire un lien évident entre les évènements survenues à Nami et l’atmosphère étrange qui semble planer au-dessus d’Ame, mais la suspicion parait légitime, et c’est en ayant pour but de lever le voile sur ce mystère que nous nous déplaçons aujourd’hui.

Voilà qui plaçait le contexte, à présent, place aux derniers détails avant que l’opération puisse officiellement débuter.

- Une fois sur place, privilégiez la capture à l’assassinat, nous avons besoin du maximum d’information afin d'élucider cette histoire. Si vous n'êtes cependant pas certain de pouvoir garder le captif sous contrôle et que ce dernier refuse de coopérer et devient une menace pour la population d’Ame ou pour vous, alors n’hésitez pas un seul instant à mettre un terme à ses jours. Le recueil d’informations est important, mais votre sécurité et celle des Amejins le sont encore plus. Méfiez-vous également, des personnes que vous apercevrez en possession de médaillon ornant le dessin d’un crabe. Un homme en possédant un avait été aperçu lors d’une réunion dont j’ai évoqué l’existence précédemment. Si vous en trouvez un, même traitement appliqué que celui exposé à l’instant.

Pour finir, dernière recommandation avant de passer à la suite de cette sublime introduction d’event.

- Enfin, ne sous-estimez pas ces hommes aux capacités étranges, ils pourraient être capables de prendre l’apparence de l’un d’entre nous, afin de parer à toute éventualité, je vous invite dès maintenant à communiquer à tous les membres de l’opération la question/réponse de votre choix. Cependant, nous ignorons s’ils ont également accès à la mémoire des personnes qu’ils copient, montrez-vous donc extrêmement prudent même si la réponse donnée est la bonne. Pour ma part, si vous me croisez, il vous faudra me demander quel est mon plus grand rêve et je répondrais alors qu’il s’agit d’ouvrir un restaurant de ramen et de grillade. Dans cet ordre précis.

Un petit stratagème dont le Rakuzan ignorait les chances de réussite, après tout, est-ce que les capacités de ces hommes allaient jusqu’à la copie de la mémoire de la personne dont ils prenaient l’apparence ? Si c’était le cas, la stratégie de Satochi serait un fiasco.
Mais cela valait la peine d’être essayé.

- Nous utiliserons le même système de communication utilisé à Nami, ainsi, lorsque vous aurez trouvé les membres constituant votre groupe, je vous invite à récupérer un rouleau de parchemin placé sur le stand derrière vous. Vous laisserez également une petit partie de votre chakra dans les sceaux disposés sur les tables correspondant à votre numéro de groupe près des portes. Ceci permettra en cas de nécessité de rapidement être retrouvé par les renforts.
Vous veillerez enfin à récupérer deux fusées de détresse à utiliser qu’en cas d’extrême nécessité, la première de couleur verte, permettra une extraction de votre groupe. Je répète, la fusée verte n’a pas pour but de vous envoyer des renforts pour le combat. Une fois hors de la zone, vous ne serez plus en mesure d’y retourner. La fusée rouge, quant à elle, sera un appel de renfort sur le terrain et devra tout comme la fusée verte être impérativement nécessaire. L’utilisation de cette fusée alertera Gekei Senwachi et ce dernier aura alors pour mission de prêter main forte au groupe en question. Il ne pourra cependant pas être au four et au moulin, donc communiqué et ne gaspillez pas ce joker de choix pour des broutilles.
Une fois que tout le monde aura réalisé ces deux tâches, nous nous mettrons en route conclu-t-il en reprenant son souffle l'espace de quelques instants. Vous trouverez votre lieu d'enquête se trouve sur l'ordre de mission, des questions ?

En attendant que les préparatifs soient réalisés, le Rakuzan se posa quelques instants pour boire un peu d’eau. Son discours avait été particulièrement long et le brun avait besoin de se réhydrater.
Il se lança ensuite à la recherche de sa partenaire attitrée afin de passer les différents préparatifs.

Infos:

Le printemps était arrivé et avec lui son dégel et son lot d’averses. Le comble de tout ça, c’était que je nous nous rendions à Ame no Kuni, le pays de la Pluie. Heureusement pour moi, aucunes précipitations pour l’instant. Cela ne faisait que quelques semaines que nos forces étaient revenues du pays des Vagues – et quel retour laissez-moi vous dire, que l’on en parle encore – et nous étions une fois de plus mobilisés pour aller assister un autre de nos pays alliés. Si je n’avais pas fait partis de ceux allant à Nami, j’étais cette fois-ci convoqué pour une mission de grande ampleur dirigée par nul autre que Satochi-san, mon ami et chef d’unité. Une fois arrivé aux portes comme le convenait l’ordre de mission, je fus étonné de voir l’ampleur des effectifs amenés sur place. Peu importe ce qui se tramait là-bas, nous ne prenions pas les choses à la légère. Je reconnus quelques visages et odeurs familières ainsi que de nouvelles personnes, puis m’installai parmi la foule pour écouter le briefing de celui qui mènerait les opérations.

Ce dernier nous apprit qu’une mission de reconnaissance avait été effectuée quelques jours plus tôt et que c’était suite à celle-ci que nous prenons action sur les problèmes soulevés. Entre autres, une aura de méfiance planait au-dessus de la population envers la garde qui devait pourtant assuré leur protection et les shinobis envoyés sur place avaient même fait état de rencontre clandestine de dissidents de la Feuille. Si cela n’étaient que des informations sommaires, cela justifiaient tout de même l’inquiétude du Rakuzan et c’était justement pour tirer au clair ces situations que nous étions envoyés sur là-bas. Une fois les bases établies, Satochi-san poursuivit avec les particularités de ces missions, dont la présence de créature nommés Kaonashi qui, si on pouvait en croire les dires, pouvaient prendre l’apparence de n’importe qui. J’eus un frisson en pensant à ce que cela pouvait faire en mission, mais la présence de mes ninkens à mes côtés me rappela que si ces créatures pouvaient prendre mon apparence, elles ne pouvaient pas également recréer mes chiens-ninjas; n’importe qui me voyant sans ces derniers serait aussitôt alerté.

Dans la mesure du possible, nous devions privilégiez la capture puisque cela serait avec ces derniers que nous pourrions lever le voile sur toute cette histoire. Cela dit, nous devions tout de même agir avec discernement et juger lorsque la survie de nos cibles venait au détriment de celle de nos coéquipiers. En plus des Kaonashi, nous devions également nous méfier de l’emblème du crabe, qui aurait été aperçu autant à Name qu’à Ame et donc emblème des forces ennemis. Peu importe qui portait quelque chose avec l’effigie du crustacée, nous devions nous en méfier. Comme dernière recommandation, Satochi-san nous demanda de venir avec une question secrète et une réponse afin de nous identifier dans l’éventualité où nous nous retrouvions devant ces Kaonashi. Aussitôt je pensai au nom de jeune fille de ma mère, mais je me ravisai trouvant la question beaucoup trop saugrenue. Non, à bien y penser, je trouvai finalement ma question secrète.

- Pour ma part, ma question sera : qui était mon héros d’enfance et la réponse sera Konohaman.

Une fois toutes les questions partagées, quelques derniers détails afin d’optimiser la communication entre les différentes équipes dispersés sur le pays furent données et après une période de question nous fûmes envoyés retrouver nos partenaires de mission ainsi notre matériel qui nous permettrait de communiquer plus efficacement. Nous rajoutions donc à l’inventaire un parchemin, une fusée de détresse verte et une autre rouge, chacune avec un message précis. Étant le chef d’une équipe, je me dirigeai vers l’endroit indiqué pour ramasser le tout et aussi donné un échantillon de chakra. Cela fait, j’observai la foule du regard jusqu’à ce que mes yeux se posent sur une jeune femme qui je devinais être la jeune femme que je cherchais dû à son odeur floral.

- Hayashi Leika, c’est bien cela? Inuzuka Takeo, je suis ton chef d’équipe pour cette mission. Voici mes deux compagnons Akamori et Seimori. Dites bonjour, les gars.

Les deux ninkens émirent un bruit qui se voulait un bienvenue et j’eus un sourire gêné devant le peu d’enthousiasme de mes ninkens.

- Ne t’en fais pas, tu peux compter sur eux. Bon, notre mission nous amène à… l’usine de métal. Bon, au moins nous n’aurons pas trop de chemin à faire. Tu es prête?

En effet, l’usine de métal était l’usine la plus proche de Hi no Kuni, bâtie directement à même le flanc du Mont Mori qui s’étendait jusque dans notre territoire. J’ignorais pourquoi nous étions envoyés à cette usine sur la majorité de nos suspicions venaient de la part des villageois et de la garde, mais je n’avais pas toutes les informations en main donc je n’avais aucune idée de ce que je retrouverais là-bas. D’un autre côté sa seule position limitrophe à Hi no Kuni en faisait un endroit qu’il valait mieux gardé protégé pour notre propre bien. Si l’ennemi parvenait à occuper les lieux, ils seraient un peu trop proches de nos frontières à notre goût. En fin de compte, ce n’était pas une si mauvaise idée que ça de nous envoyer là-bas, mieux valait être certains que ce de se faire avoir par surprise. Une fois que l’Hayashi fut prête à partir, nous attendîmes l’escouade au complet soit prêt à bouger avant de prendre la direction d’Ame no Kuni.

Nami avait laissé des traces. Au sens propre du terme : si une grande majorité de nos troupes avait su se dépêtrer des pièges tendus au Pays des Vagues, ça n’a pas été le cas de l’intégralité des ninjas envoyés sur place. Certains avaient malheureusement trouvé la mort. Ce n’était pas la première fois que cela arrivait lors de missions, certes, mais il était impossible de s’y habituer. Et ce, même si chacun connaissait les risques de son métier.

Un blessé grave allait bientôt succomber à ses blessures. Me rendant à l’hôpital pour l’accompagner dans ses derniers instants, j’entrai dans la chambre silencieuse où son fils m’attendait déjà. Le Shinobi était un vétéran de guerre, une ancienne gloire de Konoha. Affilié à aucun clan, il savait cependant se faire respecter par chacun d’entre eux. Ou en tout cas, il avait su. On lui avait reproché de nombreuses choses, dans sa jeunesse, et notamment de torturer, parfois trop gratuitement, ses prisonniers. Il refusait l’échec, au point de parfois utiliser des moyens peu communs pour arriver à ses fins. Il y a de ça quelques années, il s’était tourné vers la religion, trouvant là le moyen d’expier ses pêchés – ou en tout cas, ce qu’il pensait être ses pêchés.

- Hokage-Sama ? Mon père m’a prévenu de votre arrivée. Il… Il m’a demandé de lui retirer son masque à oxygène, car il le gênait… Il n’en a plus pour longtemps…
- Votre père a aidé Konoha a sauvé de nombreuses vies. J’aimerais être présente.
- Bien sûr…

J’étais loin du côté allègre de certaines de mes interventions officielles. Rares étaient les fois où j’étais aussi sérieuse, aussi impliquée et appliquée. Son fils m’amena dans la chambre où son père se reposait ; un homme que j’avais déjà croisé plusieurs fois. Il tourna la tête en me voyant entrer, souriant légèrement à ma vue.

- Hokage-Sama… je crains… de ne pas pouvoir me joindre à vous cette fois-ci.
- Vous en avez déjà fait bien assez.
- Je dois faire quelque chose… avant que mon état empire… je dois…

Il se releva, toussant à plein poumons et s’étranglant légèrement dans sa propre salive. Son fils se précipita à ses côtés, lui prenant la main. Le shinobi se tourna vers le plafond, plongeant son regard dans le néant, et entamant une prière vers la déesse qu’il s’était choisi.

- Kalahira, maîtresse des océans insondables… pardonne-moi. Kalahira, toi dont les vagues rongent la pierre et le sable…

Il ne put continuer, se lançant dans une nouvelle quinte de toux. Son fils reprit la parole.

- Kalahira, lève cet être de ses pêchés et mène le au rivage lointain de l’esprit infini.

L’instant était vivement intense : fils et père se regardaient comme s’ils ne s’étaient jamais vus. Il se rapprocha de moi, sortant un livre de sous sa veste.

- J’ai pris un livre de prières. Hokage-Sama, vous joindrez-vous à moi ?

Légèrement confuse et le cœur plus lourd qu’il ne l’aurait dû, je ne pus qu’acquiescer silencieusement la demande du jeune homme. Il ouvrit son livre et commença à lire la prière qu’il avait choisie.

- Kalahira, le cœur de cet être est pur, mais assailli par la méchanceté et le doute…
- Guide cet être là où le voyage ne cause nulle lassitude, où l’amour est éternel, où l’affamé est rassasié. Guide-la, Kalahira, et elle sera ta compagne comme elle fut la mienne…

Sur ces mots, le shinobi ferma les yeux pour entamer son dernier voyage. La force des mots de la prière me fit couler quelques larmes, la gorge sèche. Je ne quittai pas le vieil homme des yeux, et pourtant, j’allais briser le silence autour du décès de ce shinobi émérite, d'une voix légèrement brisée.

- Pourquoi le dernier vers de cette prière dit « elle » ?
- La prière n’était pas pour lui, Hokage-Sama. Il a déjà demandé pardon pour les vies qu’il a prises. Elle était pour vous.

Les yeux de son fils étaient brillants et rougis, mais lui aussi connaissait les risques du métier de son père, carrière qu’il n’avait d’ailleurs pas embrassée lui-même.

- Adieu, mon vieil ami. Vous ne serez pas seul longtemps…

____________________________

J’avais tout organisé pour le départ, et pourtant cette prière me restait dans le coin de mon esprit. Je n’arrivais pas à m’en défaire, bien plus touchée que nécessaire par les mots prononcés. En mon absence, en celle de Natsuki et en celle de Satochi, Yusei officiera en tant que Régent ; Kihran étant déjà pris par sa future paternité, Miko ayant d’autres chats à fouetter. Une lettre lui avait été envoyée pour qu’il prenne ses fonctions. J’arrivai en retard au briefing de Satochi, devant l’armée entière qui buvait ses paroles avant de partir pour Ame. Toujours contrariée, je m’avançai aux devants des troupes, écoutant en vérité à peine ce que le Rakuzan disait.

- Je demanderais « Est-ce qu’on peut s’en servir pour donner de l’élan à un pigeon ? ». Et vous me répondrez « Pays de Galles indépendant ». Kimi’, Ren, avec moi.

Je pris un peu d’avance sur ce que Satochi allait dire, pusiqu’il s’apprêtait à faire les répartitions d’équipe. Et je partis également en avance de Konoha. Les Sœurs d’Ame m’attendaient…

Par manque d'imagination, par paresse, parce qu'il n'était pas porté par un instant émotionnellement intense ou qu'il n'arrivait pas à en créer un, les introductions de Natsuki étaient en général plutôt courtes et plates – ou tout du moins, pas vraiment à la hauteur des autres. Pour l'émotion, la tension, l'intensité tout cela, il fallait repasser plus tard, quand il se plongeait dans le cœur de l'intrigue.

Ainsi, dans un style ou dans l'autre, il n'y avait pas beaucoup plus à raconter que de répéter ce qui avait déjà été dit lors du rassemblement dirigé par Satochi. Car en effet, aujourd'hui se marquait d'une mission d'importance pour Konoha. Le Village sortait pourtant à peine de son opération de large envergure aux Pays des Vagues, et les séquelles en marquaient encore une partie des shinobi ici présents. Les plus graves toutefois, Natsuki savait qu'elles ne se voyaient pas – ou plus exactement, elles brillaient de leur absence - : il s'agissait de tout ceux qui n'ont pas eu la chance de revenir. Un jour peut-être, il fera lui aussi partie d'entre eux.

Cette fois-ci, en suite directe au Pays des Vagues, c'était dans le Pays de la Pluie que chacun sera amené à enquêter. Depuis la foule – parce que Mizuki et Natsuki n'avaient pas de place privilégiée – le Nara tatoué observa son ancien étudiant terminer le briefing en évoquant les parchemins de communication et le système de fusée de détresse. C'est peut-être à cet instant que Natsuki réalisa combien l'ancien membre de Matsudaï 2.0 avait évolué, et combien il était devenu différent de son mentor. Aujourd'hui, il était à la tête de l'unité spéciale des ANBU, et prenait le commandement de plusieurs centaines de shinobi pour mener à bien des missions capitales du Village. Natsuki pour sa part n'était qu'un soldat. Un très bon soldat, certes, mais il n'avait jamais été un meneur dans l'âme. Même sans l'incident qui lui a coûté une décennie de sa vie, il n'aurait jamais commandé plus que ce qu'il a déjà fait, à savoir de petites unités de moins de cinq personnes. Satochi, qui avait toujours visé de dépasser un jour son ancien chef d'équipe, ne le réalisait peut-être pas encore, mais en tant que militaire, il y avait longtemps qu'il était devenu bien plus accompli que lui. Il était une fierté sur tous les plans pour Natsuki, mais ce dernier ne le lui avouera pas encore : mieux valait maintenir l'illusion encore un peu, si elle motivait le jeune Rakuzan à pousser encore plus loin ses efforts de progression.

A la fin du briefing, les équipes furent formées via les ordres de mission en même temps que chacun récupérait le matériel de son groupe. Natsuki cligna des yeux à deux reprises en découvrant son coéquipier du jour.

« Iji ! Iji ! » lança Natsuki sur le ton de quelqu'un annonçant un soucis en le rejoignant. « Il faut que nous allions voir Satochi, je crois qu'il y a un problème. Regarde : la petite créature fragile que tu es a été affectée sur une opération de terrain. »

Il garda son expression encore trois secondes, puis se dérida pour faire apparaître un large sourire d'où s'échappa un rire franc. Il passa un bras autour des épaules de son ami.

« Petit cachotier va. Cela fait deux ans que tu n'es pas sortit en mission, et encore, la dernière fois c'était parce que Miko t'avait forcé à venir à Suna – pour rien en plus. Et voilà que maintenant je te retrouve dans mon équipe. Cela va, tu n'angoisses pas trop de quitter les chauds remparts de Konoha ? »

Natsuki plaisantait, cela se voyait - il ne cherchait pas vraiment à le cacher non plus. Iji était son meilleur ami, et quelque part, il était heureux de partir en mission avec lui, mais dans le fond, il ne pouvait pas nier certaines inquiétudes. Oui, Iji était un shinobi et connaissait son métier – pour le peu qu'il sortait encore -, et Natsuki travaillera avec lui tout comme avec n'importe qui d'autres. Seulement, Le Nara tatoué était humain, et aussi détaché qu'il soit dans sa profession, il partageait un fort lien avec le Yamanaka : s'il arrivait quelque chose à ce dernier, il en serait bien plus affecté.

« Cela va bien se passer, ne t'inquiète pas. » dit-il en le relâchant, comme pour se rassurer lui-même.

Oui, Iji était son ami, mais tout comme avec ses étudiants, il ne devait pas le sur-couvrir. Par respect pour la mission, par respect pour lui, par respect pour les autres équipiers que Natsuki a eu et aura dans sa carrière.

« Bon, j'imagine que vu que la télépathie Yamanaka n'est ni une aptitude ni une technique gratuite pour nous assurer un canal sécurisé, nous allons faire comme tout le monde. A la question '' quel est le parfum préféré de Miko ? '', j'attendrai la réponse '' Ichibi est un cuistre. ''. »

Ils terminèrent les formalités, puis se mirent en route : Natsuki parlera de sa tenue dans son premier post de '' Fond en comble ''.

- Il est temps que j’y aille

- Je continue le projet alors mais tu as intérêt de revenir vite et en un seul morceau pour m’aider

- Mais nan tu y arriveras très bien tout seul

- J’espère bien, mais faudrait déjà que je reprenne toutes tes erreurs

- Han c’est bon

Les deux konohajins se chambraient amicalement pour éviter de trop penser à la mission à laquelle allait participer le Yamanaka. Une troupe de shinobis était envoyée à Ame no Kuni afin de faire le point sur la situation du pays et ce qui n’allait pas là bas. Et cela aurait peut être un rapport avec la situation de Nami qui venait d’être réglée malgré quelques sacrifices de certains.

Keiji avait alors laissé son coéquipier Kadoria dans leur laboratoire de recherche où il continuerait de développer leur projet presque finalisé pendant qu’il irait là bas. Le chuunin sera sûrement chargé d’un genin à moins de faire équipe avec un autre chuunin voire un supérieur. Heureusement sa nouvelle connaissance du Mokuton lui permettait d’assurer un tout nouveau rôle en cas de conflit, enfin il l’espérait.

La troupe fut réunie autour du commandant de cette opération, Rakuzan Satochi, le chef de l’ANBU  dirigeait ses troupes et expliqua sur quoi portait cette mission à grande échelle. Il donna ensuite de nombreux conseils par rapport à des fumigènes que chacun aurait sur lui et avait plusieurs utilités différentes. Puis il proposa à chacun d’aller voir son coéquipier pour mettre en place un système très simple de sécurité. Mais avant cela, ils devaient tous dire une phrase qui permettait de les identifier à ceux qui pourraient prendre leur identité

- Pour la question «  Qu’est ce que je fais dans la réserve ? » je répondrai : « Comme Rocky, j’men bat les steaks »

Le Yamanaka se dirigea donc vers sa coéquipière, qui se nommait Geki Izumi, il s’agissait donc d’une membre du célèbre clan de ninja ayant un animal totem dont ils pouvaient adopter la forme.
La jeune fille aux cheveux noire dégageait quelque chose qui pouvait sembler assez froid à première vue, mais plutôt d’une grande confiance en soi. Sûrement cela était liée à son pouvoir spécial. Keiji la salua :

- Enchanté, je suis Yamanaka Keiji, ton coéquipier sur cette mission.

Ils pourraient parler plus en détails des capacités propres à chacun sur le trajet afin de peut être développer une stratégie etc.  Les konohajins commençaient d’ailleurs à tous partir vers l’Ouest en direction de leur différents objectifs.

Remis en pleine forme depuis son retour du Pays des Vagues, le jeune garçon s'apprêtait à entamer un nouveau voyage en direction du Pays des Pluies. Cependant, contrairement à la rencontre qu'il avait effectué deux semaines plus tôt, aujourd'hui, il n'était pas accompagné de Miko ou de Kohana. Ce n'était plus une récompense donnée au pupille pour le féliciter de ses efforts fournis dans son sérieux, mais il s'agissait de sa toute première mission en tant que genin. Durant la brève entrevue entre les deux Seigneurs, l'interruption d’une orde de cadavres lui avait donné l’occasion de prouver ses capacités et de montrer ce qu'il valait de mieux, lui donnant ainsi la possibilité de mettre en avant sa force plutôt que son intelligence. Il était parvenu à éblouir la vue des adultes présents dans la salle à ce moment-là, lorsqu’il donna le dernier coup à Akame. Il pouvait remercier cette dernière pour lui avoir offert une telle chance, même s'il gardait toujours un léger goût amer concernant la défaite cuisante de sa coéquipière ce jour-là. Depuis, il n'avait pas eu grande nouvelle de sa part, mais selon les dires, ses quatre sens n'étaient pas totalement irrécupérables. Rassuré, Yohru pouvait faire sa mission le cœur léger.

Jetant un dernier coup d'œil à son miroir, devant lequel il s’admirait depuis une heure déjà, il s’apprêtait à quitter la chambre avec le sourire rayonnant. Néanmoins, avant de prendre la route, il devait attacher son tout nouveau bandeau frontale afin d’afficher fièrement les insignes de son village. Plusieurs mois et bientôt une année auparavant, il n'aurait jamais accepté de porter une pareille chose qui n'avait aucune signification à ses yeux. Cependant, depuis ses pensées avaient évolué et étrangement, il ressentait un certain orgueil à travers ce poids qui s'ajoutait à son front. Tous les efforts qu'il avait fournis jusqu'à présent, bien qu'il ne se l'était jamais avoué, allaient tous dans cet unique sens afin de devenir un shinobi de la feuille. Il ne le dirait sans doute jamais qu'il désirait protéger ce village, il ne le dirait sans doute jamais qu'il aimait cette terre, il se contentait de dire qu'il deviendra un jour le plus fort, au-delà de conserver son propre petit quotidien paisible. Il n'aimait toujours pas obéir, mais il était impatient de faire ce voyage et découvrir de nouvelles terres, puis tout cela se révélaient amusant, alors c’était de bonne humeur qu’il prenait le chemin vers le lieu de réunion.

Durant toute l’introduction, ce fut un seul homme qui parlait, un homme qu'il n'avait encore jamais croisé jusqu'à présent si ce n'était que dans un rêve fou de Noël. Le rouquin écoutait son discours d'une oreille à demi-attentive tout en souriant inlassablement avec son expression innocente quelque débile sur les abords, mais il était tellement heureux de porter son bandeau sur son front qu’il ne pouvait empêcher ses lèvres de s’étirer naturellement vers le haut. Si sa conscience ne le retenait pas, il se serait même fait un plaisir de crier haut et fort toute sa fierté, mais il valait mieux éviter parmi les multiples jônins présents sur place. Parmi eux, il remarqua le félin qu'il saluait d'un grand mouvement de bras comme pour attirer son attention. Néanmoins, ce dernier semblait plus préoccupé à rester aux côtés de la jeune femme aux cheveux rouges, aussi appelée l'Hokage. Puis, lorsque son regard se posa sur Leika qu'il pouvait reconnaître au loin, il ne put s'empêcher de la saluer à son tour avec un grand sourire, tout en soufflant son nom afin d'attirer son regard. Il reconnut également Megumi qui tenait toujours son sabre rouge à la main, il tenta de l'interpeller afin de lui montrer son bandeau et il en fit de même avec sa partenaire et ses deux loups, Shizuka. Mais à présent que le long monologue de l'homme inintéressant qui se croyait important était terminé, chacun devait donner une question et une réponse afin de.. Afin de quelque chose.

Malheureusement pour Yohru, ce fut la seule partie où il était réellement attentif, autrement dit seulement la fin. Cependant, c’était amplement suffisant, les débris de mots allaient ressortir de sa mémoire au moment voulu. Pour l’heure ce n’était pas encore un grand problème puisqu’il avait saisi l’essentiel de son devoir. Bien que durant tout ce temps, il était d'avantage occupé à chercher les camarades qu'il connaissait parmi toute l’escouade, mais le nombre d'hommes répartis sur place l'empêchait de remarquer certaines tignasses. Afin de montrer son sérieux devant tout ce beau monde et pour cacher la vérité de son manque d'intérêt aux consignes, il leva la main en l'air avant de s'écrier de vive voix :

" Moi Moi ! Moi ! Posez-moi la question "qui es-tu ?" et je vous répondrai "Je suis le grand merveilleux Yohru ! Le plus fort et le plus fier de tous les genins ! Et très prochainement futur Hokage !" Ceci est par ailleurs une vérité ! Alors souvenez-vous en !" Déclarait-il tout en se pointant du pouce.

Peut-être en avait-il légèrement trop dit ? Cependant, il était trop heureux pour garder son calme, il voulait montrer sa joie à toutes les personnes présentes. Après sa promotion relativement récente et cette première mission qu’il effectuait en tant que genin, il ne pouvait plus se contenir. Sa joie prenait le dessus. Il voulait encore chercher des connaissances parmi la foule, mais son coéquipier était déjà tout proche, alors aussitôt le duo prit le nécessaire et entama la route.

Armé de sa fidèle part de tarte tatin et d’une tasse de café qu’il avait pu trouver par pure chance au meeting auprès des administrés chargés de répartir missions et équipements à la fin, le Yamanaka adressa son plus beau sourire plein de miettes au Nara.

Oh ! Chaluuut !

Portant le café à ses lèvres pour faire passer le tout, sa naïveté et sa jovialité apparentes contrastaient avec les nombreuses cernes qui trônaient sous ses yeux. Son visage beaucoup plus creusé qu’avant lui donnait un petit air malade, faible et pourtant, il parvenait à rester le même petit soleil que d’habitude. Mangeant dans son coin jusqu’à présent, il s’était fait la réflexion pendant le discours de Satochi que finalement que sa voisine ait autant insisté pour qu’il emporte avec lui la moitié de la tarte tatin qu’elle venait de faire, n’était pas si mal. Même s’il ne l’aurait jamais admis à autrui, il avait pleinement conscience que ces derniers jours, ces dernières semaines, ces derniers mois, il se laissait dépérir. Comme frappé de plein fouet par le manque de but que sa vie avait pris.

Avec la perte de tant de membres de son clan, il avait perdu le peu qui lui restait de famille, avait perdu On’, Maïka et d’une certaine façon Miko, et Natsuki … Natsuki avait visiblement autre chose à penser. Entre la formation de ses élèves (et plus particulièrement de l’Hayashi rebelle olé-olé), son amourette avec l’ancienne Sunajine, et la création, la maintenance et les travaux de son restaurant, le Yamanaka ne lui en voulait pas vraiment. Ou plutôt plus vraiment. Ayant discrètement glissé au Nara qu’il apprécierait se mettre à travailler à plein temps avec lui, celui-ci n’avait pourtant pas saisi la perche. De quoi jeter un froid sans le vouloir. Laissant Iji à cheval entre son job de semi-psychologue et celui de semi-chargé des communications. Deux boulots qu’il trouvait à présent bien ternes, se sentant de plus en plus étranger par rapport à ses collègues qu’il ne reconnaissait plus. Tout avait changé, tous avaient changé, et les têtes familières avec lesquelles il avait grandi et muri n’étaient plus là. Mortes, disparues, occupées. C’était donc ça devenir adulte ?

Tiens moi ça.

Lui filant son goblet vide dans lequel il mit la serviette sale qu’il venait d’utiliser pour se nettoyer la bouche, le gamin sortit un appareil photo jetable de sa poche, avant de le tendre devant lui et de se rapprocher du Nara.

Dis cheese. Cheeeeeese !

Un clic, un flash et c’était dans la boîte, rangeant le tout dans sa poche, il laissa le gobelet au Nara avant de lui expliquer tout en s’avançant dans la file pour récupérer son matériel.

C’est au cas où j’clamse, que t’aies un souvenir de moi. Parce que bon, j’ai entendu dire que le dernier Yamanaka sous ta """""""""protection""""""""" est un peu passé à la casserole !

Ah, arrivé devant le bureau, il donna son nom et récupéra les fusées et tutti cuanti.

Ouais bah les fusées c’est la créature frêle qui les prend vu qu’apparemment t’as si peu confiance en mes capacités. Juste comme ça HEIN j’casse en deux les trois quarts des personnes présentes. Non, les quatre cinquièmes ! Non les sept huitième ! Alors tg ! On s’voit pas depuis dix ans et ça y est j’suis nul ! Bah non ! Si j’reprends les missions, c’est que j’peux. J’ai toujours été THE génie d’mon clan de trois personnes, donc ça va pas changer ! Et en plus de ça j’me suis entraîné pour un nouveau truc … rien que pour toi ! ‘fin bon tu verras, j’sais pas si tu mérites que j’te l’dise du coup !

Bon il avait cependant perdu une spé depuis le bon vieux temps où il était le main d’un être plus beau et plus puissant que lui mais tout autant fatigué, maiiiiiiiiiiiiiis bon. Il avait quand même de quoi casser des culs.

Par contre oublie le mot de passe. ‘Fin … t’sais de tous les binômes si y avait un binôme qui devait s’en passer ça serait justement nous hein. ‘Fin j’veux dire, on peut trouver précisément 52 487 questions comme ça à l’improviste sur nos vies et on saurait y répondre. Donc c’est pas convenir de la couleur du string de Leika ou de quel téton Yusei a perdu qui va changer grand-chose. ‘Fin on a littéralement partagé le même pieu ! … Même si après dans ton sommeil tu m’as fait traverser le quatrième mur … de ma cuisine (qui donnait sur les toilettes de mes voisins, j’ai eu l’air fin …).

Rangeant les fusées, il se frappa successivement les joues comme pour se réveiller, se pinçant le bord des lèvres pour sourire, son humeur changeant subitement avec son changement de visage.

Wouuuuuuuuu ! Bon allez c’est parti ! Et t’en fais pas pour moi, j’vais rester caché derrière toi tout le long, tu m’feras pas une Shigo, faut arrêter de croire que j’vais crever comme ça olala ! J’suis un Yamanacheat hein ! Faut arrêter de croire c’que dit Miko !

Brandissant son poing et le faisant mouliner l’air chaud patate, le Yamanaka s’arrêta dans son geste.

*Quoi ? La bipolarité ça devrait te connaître pourtant ! Tu m’contamines c’est tout ! Non en vrai … désolé j’ai été un peu agressif quand tu m’as dit que j’étais nul … j’ai pas trop trop dormi récemment. J’bosse sur un nouveau truc justement. Mais tu vas voir, tu vas aimer ! Oh et non la télépathie c’est un genjutsu de rang D monocible mais tu peux pas répondre, y a que moi qui peut parler. Enfin si j’utilisais un gen Yamanaka peut-être queeeeee … mais flemme de savoir si ça peut marcher comme avant.*

Iji semblait en forme. Il avait la figure de quelqu'un qui avait oublié de dormir, il cachait tous ses soucis derrière une épaisse couche de bonne humeur de dérision et de légèreté, il taclait en préventif pour ne pas être taclé, mais il semblait de bonne humeur. Malgré tout, il y avait du vrai dans ce qu'il disait : cela faisait un moment que Natsuki et lui n'avaient plus passé de temps ensemble. Officiellement en tout cas. Puisque tout comme avec les équipes shinobi, tout comme l'avait fait remarquer Miko, ce n'était pas parce qu'ils n'avaient pas de narration fait ensemble que cela signifiait qu'ils ne se voyaient plus du tout.

« Vois le précédent Yamanaka comme une chance pour toi : j'ai maintenant plus d'expérience pour en défendre un, et je sais ce qu'il vaut mieux éviter de faire. »

Même si pour le coup, une partie de ce qui était arrivé à Shigo n'était pas de la faute de ce dernier : les adversaires qu'ils avaient affronté étaient puissants, et bénéficiaient de l'avantage du terrain. Natsuki et lui n'avaient fait que suivre le train fantôme préparé à leur attention, en enchainant tous les pièges et traquenards qui les y attendaient. En terme tactique, c'était le plus mauvais plan possible. Alors ils y avaient survécu, mais seulement en force, et certains y avaient laissé des plumes.

« Allez tiens, voilà les fusées de détresse et de renfort, si tu sens que la situation te dépasse. Tu veux prendre le parchemin aussi, ou tu préfères me laisser le plaisir de faire le rapport régulier de notre avancée dans l'enquête ? »

Le rouleau de communication – même si un carnet aurait été beaucoup plus pratique et fonctionnel - passa d'une main à l'autre en fonction. Et juste avant qu'ils se mettent en route, Natsuki repéra la personne qu'il cherchait dans la foule.

« Je te laisse prendre un peu d'avance ? Je dois encore échanger un mot avec mon étudiante, et j'ai oublié de le faire lors de mon tour d'introduction au groupe Zéro. Sauf si tu veux venir avec, mon brave camarade, je ne t'en empêche pas. »

En quelques pas, Natsuki eu rejoint Leika, laquelle se trouvait en compagnie de Takeo et de ses deux ninken. Il cligna d'ailleurs des yeux à deux reprises en croyant reconnaître Akamori, qu'il avait connu bien plus jeune. Il avait changé d'espèce depuis la dernière fois, non ? Il secoua la tête pour chasser l'idée, se tenant à une distance respectable des deux animaux – à cause du problème habituel sur lequel il ne comptait pas revenir.

« Bonjour à vous quatre. » lança-t-il d'abord à l'attention de tous. « Cela va Leika, pas trop stressée ? »

Il la connaissait assez pour connaître la réponse sans l'entendre.

« Ne laisse pas la peur te paralyser, elle n'évite en aucun cas le danger, bien au contraire. Toi qui voulait voir du pays, c'est l'occasion rêvée. Alors ne te focalise pas l'échec, concentre-toi sur la réussite. Et reviens-moi en vie je te prie. »

Il lui tapota l'épaule en lui accordant un sourire rassurant.

« Tu es en bonne compagnie, alors je ne m'inquiète pas. »

Son regard bienveillant dévia jusqu'à la compagnie en question.

« Takeo, je compte sur vous pour ne pas la ménager. Cela a beau être la première mission de ce niveau pour Leika, elle est tout à fait capable. Tout ce qui lui manque, c'est l'expérience du terrain, alors veillez à ce qu'elle puisse en engranger. »

Il les salua, puis s'en alla jusqu'aux portes du Village : il était grand temps qu'il(s) se mette(nt) en route – même si connaissant Iji, ce sera plutôt du singulier.

Nananananana excuse bidoooooon. Genre il avait appris à combattre avec un Yamanaka. Shigo était taijutsuka, alors que lui était sensorialitéka. Grand Kyûbi ! Rien à voir ! Car même si Iji allait utiliser les techniques genjutsu de la FT de Shigo (étant un PNJ, il n’avait pas de FT), ils avaient quand même une spé et un PS de différence !

Non mais avec une rang D t’as deux pairs de bras en plus, tu peux bien en utiliser une pour faire la secrétaire. C’est pour ça que Shigo a perdu un œil ? Car tu l’as obligé à noter au lieu de combattre ? Génial hein, merci de ton attention. Et ouais file les fusées !

Redonnant le parchemin qu’il plia en quatre avant pour aider Natsuki qui aurait sûrement préféré un carnet, il lui prit les fusées. Bon ils étaient partis ! Pourvu que le Nara ait de la nourriture pour manger en cours de route. Sa grosse Akimichi pouvait lui faire des provisions pour 70 couverts sur une semaine entière, en espérant qu’il l’y ait forcé.

Leika ? TA Leika ? Pas moyen que j’attende dans mon coin. J’viens !

Direction SA Leika. La fameuse étudiante de Natsuki dont il n’arrêtait pas de se plaindre et qu’Iji n’avait que rarement approché. Le laissant parler, il salua Takeo et ses chiens avant de dévisager l’Hayashi.

Voir du pays ? Mais tu m’avais dit qu’elle était partie à Nami pour faire bronzette au milieu des virus et des cadavres ! Et comment ça capable ? Moi j’croyais que tu lui avais dit qu’elle était bonne à rien. Faudrait savoir franchement. Et courage Leika (au fait moi c’est Iji. J’sais pas si tu te souviens. On s’est vus quelques fois, mais c’était surtout pendant ta période rebelle donc tu dois pas t’en souvenir). En tout cas c’est cool, t’évolues bien, malgré c’que dit Natsuki. Bonne chance à toi ! J’espère que tu finiras pas manchote ou borgne comme les trois-quarts des gens revenus de Nami. D’ailleurs vous êtes au courant que trois des ninjas gardiens de Miko se sont faits exploser ?! J’les ai vu à l’hôpital, c’était pas beau à voir. M’enfin bon, bonne chance à vous, allez Natsuki faut qu’on y aille ! … Tu veux que j’vous prenne en photo aussi au cas où elle meurt là-bas ?

Air innocent, il regarda Natsuki, attendant sa réponse. Pas de réponse rapide ? Il sortit son appareil photo et rapprocha le sensei et l'élève.

Allez, un sourire. Cheeeeese.

Un autre clic, un autre flash. Et toujours plus de souvenirs.

Allez on y va, bisous !

Emportant Natsuki, ils disparurent en avance. C'était l'heure du départ !

« Tu comptes aller la voir un jour, Rin ? »

Avançant calmement jusqu’au lieu de réunion, les deux protagonistes se toisèrent mutuellement avant que l’Akimichi ne soupire, arrachant un sourire à la fois doux et sadique à la jeune femme qui l’accompagnait, bras dessus bras dessous. Les cheveux blonds de cette dernière, discrètement attaché en queue de cheval, flottait calmement dans les airs au gré du vent.

« Saiko… Tu sais que c’est plus compliqué que ça. »
« C’est sûr qu’en ne faisant strictement rien à part lui écrire de temps en temps pour se prendre un vent, tu avances tellement plus. Putain, j’ai presque du mal à croire que tu sois le directeur de l’hôpital. Tu es tout bonnement invivable à ne jamais te décider. Ta mère ne te le dit-elle pas assez souvent ? »
« Mais... »
« Vas te faire foutre si tu veux faire comme ça. J’irais à mon retour. »

Avec une facilité déconcertante, elle libéra son bras de l’emprise de celui de l’Akimichi tout en le dévisageant, un air fier sur le visage. Quelque peu tétanisé par le comportement de la jeune Gogyou qu’il connaissait depuis un très long moment, Rin n’arriva qu’à soupirer une fois de plus plutôt que de s’énerver contre elle. Il la connaissait suffisamment pour savoir que son franc parlé possédait quelques limites et de toute façon : il ne faisait que l’accompagner pour le départ de cette mission, ainsi que pour fournir leur lot de parchemins liés par Fuinjutsu aux partants à Ame. De son côté, il restait à Konoha pour s’occuper des derniers soins concernant Nami et se préparer, physiquement comme matériellement, au contrecoup possible d’Ame.

« Moi aussi j’ai un mauvais pressentiment tu sais. »

D’un coup, le visage de Saiko s’était attendri et Rin soupira de plus belle, sachant ce que cela annonçait. La petite avait de réels talents de physionomiste néanmoins, à deviner les soucis inscrits sur le visage du médecine – ou peut-être seulement était-il trop explicite sur ses pensées quand il était en dehors de l’hôpital ?

« Il va pleuvoir, n’est-ce pas ? »

Elle hocha la tête, une légère larme coulant le long de sa joue avant qu’elle ne l’efface d’un geste de la main. Ils arrivaient enfin à destination et rapidement, elle s’en alla pour parler avec quelqu’un tandis que le Jônin préparait ses parchemins et les sceaux servant à récupérer une partie du Chakra des participants à la mission, tout en écoutant d’une oreille ce qui se disait. Le Rakuzan savait gérer ses troupes. Il orientait et était également arrivé aux bons mécanismes mis en place – une exploitation des potentiels de chacun, notamment de l’Akimichi qui se retrouvait à faire des sceaux de communication pour une mission qu’il ne suivrait même pas. Ce serait peut-être l’occasion de faire un tour chez Dame Miko, depuis le temps…

Lorsque Saiko s’avança pour donner sa phrase, il s’attendait au pire, mais ses attentes étaient encore moins horribles que la réalité à laquelle il se trouva confronté.

« Pour moi, il s’agira de demander « Que fait la Yamanaka à Konoha ? » et je répondrais « Elle enfonce des pâquerettes dans le cul de l’Akimichi. ». »

La jeune femme adressa un sourire plein de sous-entendus à l’Akimichi en question avant de prendre sa mission et voir avec qui elle était associée. Rigolant un petit peu, elle s’approcha dans le dos de Satochi avant de lui parler franchement, son ton perdu entre le chagrin et le désagréable franc.

« Satochi, j’imagine que c’est à vous qu’incombe de récupérer le parchemin et les fusées ? Allons -y le plus rapidement possible, il va pleuvoir à Konoha dans quelques heures. Vous pensez vraiment avoir pris les bonnes personnes ? Ils ont l’air plus stupides les uns que les autres, regardez leurs comportements… Déjà à se chamailler. On donne vraiment des promotions à n’importe qui dans ce village… »

Elle dévisagea rapidement Iji avec ces paroles, laissant le Chef de l’ANBU suivre son regard qu’il comprenne de quoi parlait-elle. Puis elle se tourna vers lui et lui adressa un sourire sincère.

« C’est un vrai plaisir d’être avec vous sur le terrain. Au moins nous savons ce que nous valons. »

Sur ces quelques mots, elle l’accompagna, obéissante.