Le son de nos pas résonnait dans le silence de la Prison de Konoha tandis que mon collègue et moi nous dirigions vers une salle bien précise. Il régnait une atmosphère glauque et peu invitante dans les lieux – remarquez, c’était l’effet voulu – qui me rappelait pourquoi je ne venais pas trop souvent dans cet endroit. Cependant, aujourd’hui n’était pas une journée comme les autres, même s’il n’y avait pas moins d’une heure j’étais encore chez moi, puisque je venais ici pour un invité très particulier. Enfin, plutôt une invitée de marque : Matsuno Ema. Je n’avais pas su d’emblée que c’était elle je ne venais interroger, celui était venu me chercher m’ayant simplement informé que l’Hokage demandait à me voir, ce n’était que lorsque le briefing avait commencé, accompagné par un jeune homme plus jeune que moi que je ne connaissais pas, que je m’étais rendu compte de qui on parlait. En plus d’être la compagne du Nanadaime Kazekage, elle avait été celle qui nous avait intercepté Yusei et moi lors de notre excursion à Kaze et maintenant j’apprenais qu’elle était en état d’arrestation dans notre centre carcéral. J’avais loupé un épisode ou quoi?

En l’occurrence, j’avais effectivement manqué quelques morceaux. Je fus donc mis au courant des dernières informations concernant la Matsuno depuis son dernier passage à Konoha, à savoir les différentes ententes qui avaient été établies entre les deux Matsuno et Hi mais également la désertion d’Ema qui avait suivi peu longtemps après. Tout l’incident était un peu flou et on ne savait pas trop ce qui c’était passé par la suite, mais la prochaine chose qu’on savait était qu’elle se retrouvait sur nos terres et le reste je le savais. La goutte qui avait fait débordé le vase cette fois-ci et qui lui avait mérité un séjour à la prison faisait état de trahison et d’abus de confiance. Il ne fallait pas être un génie pour comprendre que les ententes ne s’étaient pas passées comme prévues. Voilà pour ce qui en était de la situation de la Matsuno et après nous avoir rappelé les points importants de cet interrogatoire nous prîmes la direction de la prison pour aller avec une petite jasette avec la déserteuse.

-Inuzuka Takeo, heureux de travailler avec toi! Je te présente également Akamori et Seimori lançai-je au jeune homme qui m’accompagnait en lui tendant la main alors que mes ninkens répondait chacun leur tour d’un petit bruit court qui pourrait ressembler à une salutation.

Si j’étais pour interroger quelqu’un avec lui, au moins je devais connaître son nom et faire un peu connaissance; c’était le genre de chose que les autres pouvaient sentir et prendre avantage selon la situation. Quand on savait que c’était nous qui allions poser les questions, nous voulions décidément éviter que cela nous arrive. Nous n’avions pas besoin d’être les meilleurs potes, mais au moins qu’on ne donne pas l’impression d’avoir été des parfaits étrangers même si c’était un peu le cas. Je pus donc en apprendre un peu à propos de Miura-kun seulement à le voir allé. C’était parfois étonnant tout ce que l’on pouvait glaner rien qu’à regarder le non-verbal des gens ou en prêtant attention aux mots qu’ils utilisaient.

C’était ainsi que nous nous enfoncions donc vers la salle d’interrogatoire où nous allions retrouver Matsuno Ema qui se trouvait dans une section différente des cellules. De toute façon, je savais que la kunoichi n’était pas détenue dans cette aile. Même si elle était une déserteuse, il fallait que j’avoue qu’il ne s’agissait pas d’une déserteuse ordinaire. Malgré tout ce qu’elle avait fait, elle restait la femme de Matsuno Kibô et en tant que telle même si elle se trouvait dans les geôles du village nous devions tout de même nous assurer qu’elle était traitée avec un minimum de décence. Au bout de quelques minutes nous arrivâmes finalement avec notre guide – ne vous imaginez pas que je m’y retrouve dans ce labyrinthe seul – devant la salle d’interrogatoire là où la Matsuno nous attendait déjà. Remerciant l’homme d’un signe de tête, nous entrâmes sans plus attendre dans la salle.

- Bonjour, Ema-san. J’espère que malgré les circonstances vous vous portez bien. Je suis Inuzuka Takeo et, avec mon collègue, nous allons être responsables de cet interrogatoire.

J’avançai vers la table en même temps que je parlais et m’assis sur l’une des deux chaises de notre côté de la table. La voir de si près quand on se rappelait de la dernière fois que nous avions été dans la même pièce avait quelque chose de légèrement perturbant – surtout quand on savait ce qu’elle avait fait à mes ninkens – mais je laissais cela sous silence. De un parce que je ne tenais pas nécessairement à remettre cela sur la table maintenant que nos deux pays semblaient en voie vers la paix et de deux parce que cette fois-là j’avais eu un masque sur le visage donc en tout logique elle ne serait pas supposée me reconnaître. Si elle avait une très bonne mémoire, cependant, elle pourrait peut-être reconnaître mes ninkens, mais honnêtement qui se rappelait de ce genre de détails? Et dans les circonstances où nous nous étions rencontrés? Espérons pour le bon déroulement de cet interrogatoire que non, sinon les choses risquaient de ne pas aller aussi doucement que prévues.

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