Je devinais avec l'entreprise d’invasion de Kumo qu'il y avait là un teste. Nous recevions de petites armées, pour forcer le passage dans Shimo jusqu'au palais du Daimyo. Des milices rebelles... Dévouées et équipées par Kumo afin que cette nouvelle façon de faire la guerre coûte le moins de sang possible au village. Je n'imaginais pas le Raïkage si rude, mais j'aimais le calcul, et j'espérais secrètement que ce fut mes tentatives répétées au conseil ou lors de mes cours à Kumo, que le village en vint à tester au moins une fois la théorie du combat de masse. J'avais donc sous mes ordres cette milice, qui me rappelait déjà de vieux souvenirs du temps de Tetsu, et Sumasu, déjà rencontré lors de l'entrevue avec les Sunajins, pour me seconder dans notre tâche. Les choses ne se présentaient pas si mal, mais je sentais la désorganisation de nos troupes, qui n'avaient pas l'habitude des combats de masses comme nous allions leur imposer. Je ne pouvais donc leur donner d'ordres de manœuvres qui exigeraient des compétences qu'ils n'avaient pas. Heureusement, eux étaient ici pour une cause, contrairement à nous qui nous étions ici que dans une volonté expansionniste, car sachant bien ce que l'idée a de fort, il était claire que ces hommes iraient à défier la mort pour leur idéal.

Le début ne m'effrayait pas, car que le QG décida de nous faire passer de nuit me satisfaisait, à tel point que ce serait probablement ce que j'aurais fait moi-même. Je dirigeais l'armée à cheval, en ayant prit soin d’expliciter la route à différents membres de la milice et de demander à Sumasu de passer en éclaireur, bien à l'avant de nous. J'espérais qu'avant le départ, il me fit le compte-rendu de ses capacités, hormis son pouvoir qui coule du sens de son nom. L'avancée se fit paisiblement, dans le noir, éclairé par une lune qui faisait reluire les armes et les armures. J'avais la mienne d'armure, autant que mon cheval pour l'occasion, et quoi que j'étais à l'arrière des troupes, la hauteur que me donnait mon cheval me permettait de surplomber le théâtre des événements et mêmes d'y agir.

Je n'avais pas prit le temps de bavarder avec mes hommes, en si peu de temps cela aurait été inutile, le mieux qu'il restait à faire pour qu'ils aient un minimum de confiance en moi était de bien faire, du début à la fin. Une situation périlleuse, mais pas insurmontable. J'avais déjà commencé à organisé la milice assez archaïquement, ne pouvant faire mieux durant le temps qu'on me laissait, mais au moins, les hommes savaient faire le minimum, et je m'en contenterais.

Nous atteignîmes la porte ouest finalement, à pas de loup avec le doute de voir des ennemis nous tomber dessus à chaque instant. Je demeurais relativement éloigné avec Sumasu à ce moment, et j'attendais comme chacun le signal qui ne tardait pas à venir. J'ordonnais à Sumasu de me suivre ensuite, en lançant un petit galop vers la première ligne, puis je criais.

-Formez la ligne, les bouclier devant et les archers derrières !

Et la première ligne posait le bouclier à terre pour que les archers soient protéger et puissent tirer en cloche par-dessus eux en cas de besoin. Je me trouvais derrière la multitude, longeant la ligne au petit galop. Je savais que les hommes qui protégeaient la porte ne laisseraient pas passer sans se battre. Je ne voulais pas gâcher des flèches sur une porte ouverte, qui avait peut-être été piégée, modifiée par un shinobi, du même fait encore moins ordonner à la troupe de la traverser sans se poser de questions. La porte reviendrait à Sumasu et moi-même. Pour ce faire je remontais la ligne sabre en main que je dégainais pour ordonner aux hommes de lever les boucliers et se protéger de l'attaque rudimentaire de l'adversaire. Les miliciens s'exécutèrent, se sentant en sécurité derrière les boucliers. On entendit un grand "Ouiiiii !!" et la répétition de mon ordre dans les lignes.

-Sumasu ! La porte ! Lui criais-je ensuite.

La porte oui, je préférais modérer l'avancé et vérifier que tout se passerait bien avec cette porte, alors avec Sumasu je préférais la frapper à distance d'un coup de tranchant à distance, directement vers les miliciens qui l'obstruaient. Je laissais Sumasu faire son choix. Le casque sur la tête, juché sur mon cheval, je n'attendais pas que le coup d'envoie soit ordonné par nos ennemis, préférant nous octroyer la prise du rythme sur le début de ces hostilités.

Résumé:

Edit Fait.

Etat des lieux:

Les miliciens de fortune, apeurés, venaient de lancers des projectiles vers les Rebelles et les Kumojins. De suite, les Rebelles s’interposèrent, laissant le champ libre à Snow et à Sumasu d’agir comme bon leur semblait. Ce qu’ils ne tardèrent pas à faire…

Snow tira le premier, suivi de l’attaque Suiton de son coéquipier. Les deux attaques firent mouche, et décimèrent presque l’ensemble des civils qui protégeaient leur ville, ne laissant que les arrières-lignes en vie, regardant avec des yeux écarquillés et pleins de larmes leurs congénères gire dans leur sang, juste devant eux. Ils s’agenouillèrent devant les Kumojins.

- Pitié ! On ne fait que défendre notre ville, notre Daimyô nous l’a demandé !! Je vous en supplie, on fera ce que vous voudrez !!

Les quelques survivants déposèrent leurs armes aux pieds des rebelles. La porte, derrière eux, était toujours ouverte, laissant deviner une espèce de caserne d’entraînement…

Spoiler:

Snow était statique sur son cheval, occupé à la l'observation de cette porte dont le passage s'ouvrait inexorablement sous une pression à peine forcée pour sa troupe, Sumasu et lui-même. Il lui paraissait étonnant que la résistance à la porte soit si faible. Il craignait qu'une fois à l'intérieur, des ennemis se massent dans les rues pour casser l'avantage du nombre et l'obliger à accepter une mêlée qui serait sanglante. Le passage ne lui paraissait pas piégé, même si les miliciens ennemis avait plié le genou bien rapidement, il fallait conter pour cela les morts nombreux et violent que leur groupe avait subit en seulement un assaut. Frapper de nuit fut-il une telle surprise ? Snow avait vu les préparatifs de la défense de la capitale, il lui paraissait pour le moment que le combat était bien trop léger pour être réel, c'était donc encore plus méfiant qu'il se trouvait maintenant.

Snow avait devant lui des hommes apeurés comme des enfants, déposant déjà à genou leurs armes, mais sans omettre la présence d'une caserne plus loin derrière dans la cité. Faire des prisonniers... La situation ne le permettait pas toujours, sauf qu'ils s'agissait clairement de paysans et pas de soldats. Les hommes de la troupe de Snow ne cachait pas leur envie de tous les passer au fil de l'épée, mais Blanche Neige, comme certains l'appelaient, n'était pas du genre à gaspiller le temps pour égorger des hommes qui n'avaient plus rien de menaçant.

Passer la porte était une certitude, mais le casernement plus loin était toujours un risque de se voir submerger par un piège. Sumasu vers lui, arguant qu'il serait une meilleure idée de bloquer seulement les sorties de la caserne pour l'enflammer avec ce qu'il se trouve à l'intérieure. Faut-il que l'ennemi y soit, mais le plus séduisait Snow. Hochement de tête silencieux signifiait son approbation à Sumasu et il claquait les reines en main sur la nuque du cheval pour repartir. Il traversait la ligne et la logeait de nouveau. Lorsque Snow élevait le ton, l'on sentait une bien plus petite voix que lorsqu'il parlait normalement bas. Sa voix était celle d'une crécelle qui poussait le cris strident d'un faucon. Ce cris de faucon et son allure galvanisait, du moins attirait, suffisamment l'attention de la prendre pour recevoir les ordres.

-En avant ! En avant ! Bloquez les sorties de la caserne vite !

Et la troupe s'élançait dans la cité, Snow en tête, débouchant au-delà de la porte, dans la rue qui menait à l'édifice, Snow éclairait le tout, avec sa sensorialité élevée du moment, il voulait recevoir les premiers coups dont il pourrait sûrement se sortir seul plutôt que de perdre des hommes bêtement. Négligeant les morts en passant les bottes et les sabots par dessus au passage, Il se plaçait donc légèrement en retrait, pour pouvoir superviser l'encerclement et avoir une nouvelle fois une vue d'ensemble de ce qu'il passait. L'intention était claire, mettre le feu avec les hommes et nous-même à la bâtisse pour nous éviter un combat. L'idée de Sumasu pouvait fonctionner, c'était la suite des événements qui nous le dirait.

Vendu en l'état:

Les troupes pénétrèrent dans la ville assez facilement, pour y trouver une rue déserte. De nombreuses bâtisses se trouvaient là, de nombreux carrefours, mais pas âme qui vive. La caserne était cependant visible : elle gardait cette entrée comme un chien de berger, filtrant les allées et venues des habitants qui devaient être les seuls à emprunter cette porte. Le feu y fut vite mis : il faut dire que l’architecture n’était pas d’une grande qualité.

Un sifflement se fit entendre, résonnant dans le dédale de rue. Peu à peu, des dizaines d’hommes et de femmes sortirent de toute part, bien mieux armés que ce que les hommes de fortune avaient pu proposer juste avant. L’homme qui avait sifflé était un colosse, aux bras musclés et tatoués, un cliché en somme, qui était appuyé contre le mur d’un balcon. Il souriait.

- Qui vous fait croire que nous voulons de votre présence, Kumojins ? Le peuple de Shimo ne vous a rien demandés. Partez.

Les hommes frappèrent leurs boucliers, de plus en plus vite, créant un brouhaha qui couvrait même le bruit des explosions au loin. Puis, le silence. Tous se toisaient, se jugeaient, s’observaient. Un nouveau sifflement, puis le cri de plusieurs dizaines d’hommes qui chargeaient en direction de l’armée rebelle…

Spoiler:

Une caserne vide... Cela était-il prévu ou bien était-ce le fruit de la malchance, car ceux qui encerclaient, Snow et ses hommes, étaient désormais les encerclés. Mettre le feu à la caserne devenait inutile puisque étant vide et l'ennemi venant sur leurs arrières, il leur fallait se réadapter rapidement. L 'attaque n'était pas bien méchante pour le moment, mais il fallait y trouver une réponse décisive afin de ne pas perdre de temps dans cette rue.

Snow ne paniquait pas, fort heureusement d'ailleurs, il avait connu des situations plus périlleuses que celle-ci, il ne diminuait pas non plus son importance, la manœuvre de ses troupes rappelons-le était la première arme qu'il avait entre les mains. Il interpellait d'abord Sumasu, plus loin de lui, pour qu'il manœuvre une moitié des hommes en direction du palais, afin de bloquer d’éventuels renforts qui mettraient à mal tout le groupe en venant d'une rue avoisinante. Il le fit en galopant à vive allure, en longeant une fois de plus les lignes de sa propre petite armée. Bien visible sur son cheval et avec son armure, il n'avait pas grand mal à obtenir l'attention de ses hommes, qui avaient eux aussi comprit la supercherie de l'ennemi. La charge ennemi était certes violente, mais il préférait contenir le maximum de violence sur lui en un minimum d'effort pour ne pas épuiser ses propres troupes.

-Sumasu, prends quelques hommes et empêche quiconque de nous prendre de flanc !

Protéger la rue, encore une fois, semblait indispensable à Snow qui, avec le reste de ses hommes, comptait s'occuper lui-même de ce "général" avec la brigade qui l'accompagnait. Brigade, un bien grand mot pour représenter une bande de pouilleux armée à la va-vite par la cité. Snow avait le sentiment qu'on lui envoyait des paysans pour l'échauffement avant de se décider à employer l'artillerie lourde... Ils chargeaient, certains d'eux-mêmes, et pour des civils, il fallait admettre qu'on ne pouvait se trouver qu'admiratif. Autant d'entrain et d'assurance... M'enfin, des civils restant des civils une charge au pas de course n'avait pas de quoi inquiéter Blanche Neige... Snow n'avait pas répondu au colosse avant la charge. À quoi bon ? C'étaient de rebelles de Shimo pourtant qui avaient appelés Kumo, il aurait eut bien des choses à répondre, peut-être pour les convaincre, mais dans une situation comme celle-ci, cela lui paraissait aussi futile que téméraire.

Snow ordonnait donc à ses troupes restantes de se réaligner pour avoir une défense homogène et un appui assuré. Derrière sa ligne, son rôle était de sa hauteur de protéger ses soldats par le sabre. Il observait la charge, derrière ses troupes, sans vraiment sourciller, car fixant la multitude qui bondissait comme une horde de chacals en pleine frustration, il présentait par l'épée et l'attitude toute la hauteur qu'il s'estimait posséder comme autant d'ascendant qu'il aurait de nature sur la basse extraction de couche sociale Shimojin. Ses hommes étaient pour le moment confiant, cela se sentait, galvanisés par la facilité qu'ils avaient eut à pénétrer dans la cité. Ils commençaient à avoir confiance en leurs meneurs Kumojins et c'était tant mieux. Snow brillait d'autant plus qu'il ne se contentait pas de les commander, il les protégeait, les économisait, il se battait, pour eux, et avec eux, du moins à leurs yeux naïfs. Blanche neige, neige de sang, qui ne voyait en eux que des objets de manoeuvre à manier aussi délicatement et efficacement que son propre sabre, n'avait pas plus d'affection pour eux qu'il n'en avait pour la plupart de ses adversaires. Mais donner l'impression du contraire, briller et se montrer au-dessus de la masse, il savait le faire.

C'était donc la multitude chargeant qu'il préconisait de tuer, plutôt que d'envoyer ses troupes dans une mêlée sanglante et coûteuse en vie humaine. Armuré qu'il était, il ne risquait pas grand chose actuellement, sa seule crainte étant de voir des troupes arriver des profondeurs de la ville était apaisée par Sumasu qui avait la charge de surveiller cette possible intrusion. Le meneur s'était désigné en parlant, fort heureusement, et peu importait la distance, tant qu'il fut dans le champ de vision de Snow, il était atteignable, au moins autant que les hommes que ce meneur envoyait à la charpie. Grâce à son anticipation, Snow pouvait devancer la charge, et fixer les hommes en déployant son aura pour les enjoindre à ne pas commettre une telle folie. Il s'illuminait sur eux, en faisant montre de toute la hauteur spirituelle et écrasante qu'il savait employer aux moments les plus défavorable. Il se dressait en somme, derrière ses hommes alignés et boucliers levés, comme la montagne infranchissable que ces paysans devraient dépasser et comptait sur ce déploiement d'aura pour rompre toute envie de se battre en eux. Frapper d'un coup de sabre était possible, mais tant de sang gaspillé, il trouvait cela bien dommage... Un coup de sabre à distance, encore une fois, fixé sur la masse qui s'offrait au regard bleuté et aiguisé, ou se reflétait les lucioles scintillantes qui maculaient de sang la mêlée perdue d'avance. Les hommes de Snow qui était alignés devant lui, n'étaient qu'à peine surpris, mais le carnage était peut-être prononcé et ses hommes auraient leur lot de sang sous peu, leur donnant sans doute un nouveau gain de confiance en leur cause par la même.

Impressionner par sa présence et couper la tête du groupe, tel était les réponses de Snow face au nouveau défi qu'on lui opposait tandis que la bataille commençait à peine. Il était strict, froid, paraissant imperméable aux doutes et émotions normalement obligatoires sous un tel état de tension. Ce qui le faisait peut-être passer pour à part dans la foule, plus au-delà encore, que par l'armure blanche ou la monture elle aussi armurée qu'il chevauchait. Impersonnel peut-être, mais tout bonnement aussi centrer sur la seule efficacité de ses actes et de ses choix. D'ailleurs, faisant face à la troupe qui le chargeait, il ne paraissait pas impressionné, il offrait au contraire toute la sérénité que l'on pouvait ressentir si l'on était convaincu de sa victoire prochaine. Il dressait sa monture, en la cabrant et tout en frappant du sabre la masse, afin de faire figure d'autorité devant ces milices civiles déconstruites que Shimo opposait aux rebelles que Kumo conduisait, eux aussi, Shimojins finalement. La réunification du pays passait aussi par l'économie des hommes et leur fédération. Snow s'employait à briller, sans discours, mais par les actes et l'attitude pour renforcer encore un peu plus les rangs d'une rébellion que presque tous s'accordaient déjà à déclarer vainqueur.

Spoiler:

Edit fait.

Le petit raporteur:

Les attaques coordonnées de l’armée et des shinobis font des dégâts conséquents dans les rangs de la milice locale. Une bonne partie, sinon mort, prend la fuite devant le calme et la puissance de ceux qu’ils affrontent. Le proclamé chef sert les dents et hurle des jurons à tous ces « petits puceaux de merde qui ouvrent plus leur gueule qu’ils n’agissent ».

Cependant, une partie de la milice était toujours présente et bel et bien debout, prête à en découdre avec l’armée rebelle, même s’ils devaient y laisser la vie. Shimo était leur patrie, ils ne la laisseraient pas tomber. Une fois de plus, une attaque chargée fut menée, sachant pertinemment, au fond d’eux, que ce serait sans doute la dernière fois…

Spoiler:

Le coup de sabre ralentissait la charge de l'ennemi. Devant les hommes alignés de Snow, jaillissait de par et d'autre le sang des malheureux qui firent office de bouclier à ceux les précédant. Les blessés se firent piétiner, par les miliciens emportés dans l'émulation et la sauvagerie. Le spectacle décontenançait les hommes de Snow, qui pensaient la frappe suffisante pour les faire reculer. Il conservait leur alignement, mais on les sentait soudainement moins confiant. Snow en profitait pour descendre de son cheval, et traverser les rangs, sabre en main. Cela supposait que les hommes allaient devoir accepter la mêlée. Le samouraï blanc ne perdait pas de temps, puisque maintenant les miliciens étaient bien trop proches pour l'éviter. Allant en marchant et décidé vers l'ennemi, n'était pas tant une façon de donner l'exemple, que donner l'ordre de le faire. Les soldats le comprirent aisément, et au passage, on entendait parfois murmurer l'affectueux surnom de "blanche neige", murmurer car les hommes ne se sentait pas encore tellement capable d'y aller de bon gré, à ce charnier.

Snow atteignait la première ligne, puis la devançait, les miliciens n'étaient alors plus qu'à quelques pas, et il fit d'un premier mouvement vif du poignet jaillir une aura sur ses adversaires en pleine course. Ils en furent stoppés net, certains tombaient sur le sol, puis Snow d'un second mouvement de poignet frappait de nouveau de la même technique que d'aucun appelait déjà parfois sa signature. Décidé à achever le besogne de les abattre avant de lâcher ce qui ne tarderait pas à se transformer en loups... Les soldats se sentirent cette fois, plus emportés, et lorsque Snow pointait ce qu'il restait de miliciens déjà considéré pour mort, ils s'élançaient comme des furies à leur tour pour les achever.

Snow n'y allait pas, il s'en retournait vers son cheval, il fallait laisser les hommes se déchaîner un peu, peut-être terminer le colosse qui servait de chef aux miliciens. La caserne continuait de flamber, une tentative échouée qui donnait la position de Snow et de ses hommes. Un beau feu, qui éclairait la nuit et faisait luire autant les armes que les armures, mais il semblait possible à Snow que Shimo fut mieux informé que prévu. Snow en remontant vers son cheval trouvait étrange que durant une attaque surprise Shimo aura pu organiser une embuscade en vidant la caserne si vite. Les officiers du régime pouvait être d'excellents stratèges et logisticiens, il fallait avoir un grand sens de l'anticipation pour parvenir à prendre en embuscade une armée attaquant de nuit par surprise. Snow chevauchait de nouveau, appréciant d'une meilleure vue comment ses hommes se comportaient. Ce qu'il voyait le confortait dans ce qu'il avait déjà pensé et expérimenté...

Un peu de détachement lui était nécessaire la plupart du temps, à Snow, mais jamais plus que pendant un combat ou sur un champ de bataille. Les valeurs humaines et les principes sont rapidement chamboulés, et si l'on se tarde de prendre une décision pour des raisons d'éthiques ou de morale c'est la mort et non le compagnon d'arme que l'on risque de coudoyer. Ainsi pouvait-il détourner le regard sans remord et se diriger vers Sumasu, quand ses soldats faisaient preuves d'ignominies sur des miliciens déjà vaincus. Lorsqu'il rejoignait son équipier, Snow l'interpellait en faisant hennir son cheval d'un coup de reines.

Snow s'arrangeait pour attirer Sumasu un peu en retrait des hommes qu'il lui avait assigné pour protéger le flanc, il pouvait ainsi lui parler bassement pour n'être entendu que de lui. Les cris et les hurlements de la bataille se terminaient derrière, quand Snow lui parlait, il avait l'air calme, peut-être presque trop, mais l'on sentait qu'il avait l'air calme et paisible parce que justement son esprit était sans cesse occupé à la réflexion, cela se ressentait jusqu'au au timbre au rythme de voix qu'il utilisait.

-Nous allons marcher sur le palais. À partir de maintenant protéger les soldats n'est plus une priorité. Je vais prendre la tête pendant que tu les réunis.

Spoiler:

Il est blessé c'est un fait:

Snow et Sumasu avaient atteint de grandes grilles en métal blanc qui semblaient donner sur les jardins du palais : de grandes étendues verdoyantes dans lesquelles trônaient de grandes statues de métal. Des fleurs colorées parsemaient de-ci de-là le sol, et une grande fontaine était entourée de chemins de cailloux blancs.

Les grilles n’étaient pas fermées, mais le tout était trop calme pour être aussi simple. En pénétrant dans l’enceinte des jardins, rien ne se produisit. Et cela dura jusqu’à ce qu’ils aient atteint la moitié du chemin.

Tout à coup, des dizaines d’archers sortirent de derrière les constructions végétales. Dans les arbres, au sol, ils étaient partout : littéralement. Rapidement, ils furent rejoints par des corps armés au sol. Un général semblait les mener, sur son cheval noir. Il leva le bras quelques secondes puis le baissa. Le silence étrange qui régnait dans ces beaux jardins fut cassé par le bruit de cordes qu’on tend et qu’on lâche.

Une nuée de flèche se dirigeait vers les Kumojins…

Spoiler:

Finalement, Snow, Sumasu et le reste de ses hommes pouvaient s'enfoncer dans la cité vide jusqu'au palais. Sumasu fit ce que Snow lui avait ordonné sans difficulté. Les hommes rassemblés, tous pouvaient, Snow en tête, atteindre finalement les magnifiques jardins du palais de la cité.
Snow sur son cheval prenait d'abord un peu d'avance pour reconnaître le terrain car, il s'agissait là de ne pas croire que rien ne séparerait encore la rébellion du daimyo. Il s'attendait effectivement à un piège, d'une façon ou d'une autre, et il avait intimé à Sumasu l'ordre d'ignorer la sécurité des hommes justement pour cette raison. Sachant que si jusque-là, tous ces soldats étaient saint et saufs, c'était grâce aux membres de Kumo.

Quand l'embuscade de l'ennemi débutait, il se trouvait au centre de ses hommes, comme s'il s'attribuait le rôle de porte étendard. L'appréciation de l'environnement et de la situation quoi qu'importante, ne bénéficiait que d'un court laps de temps d'attention de la part de Snow. En effet, il s'attachait surtout repérer le nombre d'ennemi, et sa position. Cela ne fut qu’approximatif mais pourtant suffisant pour agir.

Un volée de flèche tombait sur la masse et Snow donnait l'ordre à chacun de se mettre sur un genou le bouclier levé pour répondre. Les hommes s'exécutaient tandis que le samouraï choisissait de ne pas descendre de son cheval pour les recevoir. Il préférait simplement frapper d'un coup de sabre dans le vide pour stopper les flèches , sinon les dévier sur les côtés de ses propres troupes au moins pour se protéger lui-même

Il espérait que pendant ce temps, Sumasu parviendrait à lancer la charge qui permettrait de briser les rangs ennemis, une charge dans laquelle Snow pourrait se montrer beaucoup plus efficace encore

Spoiler:

Le bazar:

Ils avaient senti le coup fourré. Ils se doutaient que les hommes de l’armée rebelle n’allaient pas rester sans rien faire, mais pourtant, leur nombre les avait empêchés de réagir correctement. A peine la nuée de flèches avait-elle été lancée et contrée qu’une grosse partie de la troupe se vit engloutit dans de violents flots… Et puis, plus rien. Juste du blanc, aveuglant, qui les empêchait de voir où ils chargeaient. A peine avaient-ils quelques flashs.

De quoi empêcher le reste des archers de tirer de nouveau. Le général ordonna alors que les rangs soient resserrés : il connaissait l’emplacement de l’armée rebelle. Il ordonna alors la charge…

Spoiler:

• Ô chevalier, rêve de noblesse et de gloire, je m'initie à la quête de ce titre.
  Par le vœu et le désir d'être assez juste pour que l'on se souvienne de moi.
  Vertus, honneur et dignité pour vie, jusqu'à ce que l'arme me soit imprégnée.
  Et la peur dominée.
  Sans jamais craindre le nom de tuer, mais d'y être obligé.
  Aimer le monde et les hommes.
  Riches ou mendiants, religieux ou athées.
  Puis faire de ma vie un don de moi, pour ne jamais offenser.
  La terre et le ciel.
  Mon temple et ma maison.
  L'homme pour partie.
  Un drapeau blanc taché de sang,
  pour nom.

Snow...

Parler, c' est abuser ; penser, c'est usurper. La voix sert à se taire et l'esprit à ramper. Le monde est à plat ventre, et l'homme, altier naguère, doux et souple aujourd’hui, tremble.
-Paix ! dit la guerre. On ne fait jamais la guerre que pour la paix en effet, une certaine, forme de paix. Et Shimo, plaine du givre face à la montagne croulait sous le paradoxe... Les montagnes toujours ont fait la guerre aux plaines. Et nous en étions à ce point dans la crise Yukatane qu'une révolution de plus, c'était une guerre de moins. Désormais la mêlée était ordonnée, et Snow, fixé dans son immobilité, pressentait l'affrontement de masse en devenir. Pour ses hommes, la nuée de flèche n'était pas le plus terrible à poindre sur leur tête. Lever le bouclier et se mettre sur un genou était aisé, même pour un débutant des arts militaires, cependant, tenir une ligne de front au cœur misérable la fange humaine, lieu de débâcle et d'ignominie par lesquels les instincts primitifs de l'homme, ses pulsions reptiliennes s'expriment le mieux, c'était bien autre chose. L'attaque était parée, et alors ? Snow baissant le regard découvrit dans les yeux de ces âmes perdues le doute qui pesait sur leurs épaules. Crainte et dérive, la débandade pointait au jardin luxueux d'un palais aux allures impérieuses. Il fixait ce troupeau de brebis armurées comme des guerriers, mais qui n'avait de guerrier rien qu'un titre usurpé. Sacrifice de l'homme, leur sang pour leur partie, à quelle grandeur ils se vouaient pour périr au fond de l'anonymat. Ainsi Snow remarquait-il la grandeur dans le cœur de ces brebis, et lui la blanche neige, décidait de céder à son empathie pour ne pas en venir à l’extrémité la plus regrettable. Allons bon, n'était-il pas maître de ces lieux tant que ses troupes s'y tenaient. La volonté trouve, la liberté choisit. Trouver et choisir, c'est penser. Lui, Snow, était le penser, et eux, ses brebis, était l'instinct ; L'instinct, c'est l'âme à quatre pattes ; la pensée, c'est l'esprit debout. Snow, debout sur sa monture, maculée d'une blancheur pure, reflet du brouillard lumineux dans lequel plongeait tout le monde Sumasu. Et ce flot violent, qui emportait dans les cris, dernier souffle de vie, les archers qui se croyaient à l'abris. Ce tout sanglant et bruyant réunit mettait face aux brebis le spectacle de la guerre d'un degré supérieur. Pas encore au point culminant, le samouraï blanc avait les regards portés sur lui, remplit d'espoirs et de questions. Snow retirait son heaume, et offrit son visage sur l'autel de leur peur. Ces hommes qui relevaient le regard sur cet être incroyable, brillant dans la nuit comme dans le jour, pressentaient qu'enfin le meneur allait parler pour ne pas les voir tous déguerpir comme des parasites. Il avait au regard cette lueur quasi divine qui fit ressortir l'azur de ses innocents petits yeux. La voix de crécelle qu'il possédait était pure, une voix qu'on osait pas raillé en pareille situation. Il n'hurlait pas, mais parlait distinctement, sans regarder nul part, si ce n'était vers la brume lumineuse obstruant la vue de l'ennemi et la leur.

-Shimojin ! Ce siècle est la barre et vous êtes son témoin ! Par l'enfer vous craignez dont de périr ?! Ce n’est rien de mourir ! Ce qui est affreux c'est de ne pas vivre ! Vous êtes ici de votre gré, pas pour une solde, pas pour une médaille ! Vous êtes ici pour combattre ces hommes qui vous laissent tomber un pot de fleurs sur la tête d'un cinquième étage et qui vous disent : Je vous offre des roses (des rires suivirent). Vos ennemis tentent de repousser les hommes parce qu'ils n'ont su repousser leurs idées ! Voulez-vous continuer d'être le peuple cabré comme un âne ?! Le sang se lave avec des larmes et non avec du sang, alors venez avec moi les faire pleurer ! Il vient une heure où protester ne suffit plus ! Après la philosophie, il faut l'action ! La vive force achève ce que l'idée a ébauchée ! Venez dont soldats ! Venez dont rebelles ! Venez signer avec moi la reddition de vos tourmenteurs !

Il arrive que les mots manquent aux émotions... En amour, en haine, en guerre... Snow déclenchait l'émulation, et les hommes hurlaient la hargne qu'ils se découvraient en entendant charger l'ennemi. Vraisemblablement, il était la cible privilégié de l'ennemi qui l'avait repéré sur la hauteur de sa monture. Fallait-il s'en sentir flatté ? Snow ne passait pas autant de temps sur les détails de l’ego. Seul l'acte comptait, et maintenant que le verbe l'avait annoncé, on pouvait comprendre sans difficulté que Snow choisissait l'affrontement au corps à corps. Son cheval se cabrait, tandis qu'il brandissait lui-même le sabre, et le hennissement de la bête fit office d'ordre de charge. Les rebelles désormais galvanisés, assoiffé du sang de leurs ennemis, commençaient à s'élancer, mais Snow bondissait au-dessus d'eux sur sa monture, traversant la ligne de front d'un seul saut, les regards ébahis devant la performance réduisait un peu la charge sur le coup... Mais un homme criait "SUIVEZ LE ! SUIVEZ LE !" Qui le criait ? Peu importait, car le cris fut entendu et suivit. La situation pouvait alors se résumer ainsi : L'homme fort dit : je suis. Et il a raison. Il est. L'homme médiocre dit également : je suis. Et lui aussi a raison : il suit. Snow n'attendait pas de ses hommes un exploit retentissant, il savait la main celeste, la main de "dieu" trop peu clémente, trop... jouissive devant la difficulté et le carnage qu'elle imposait au commun des mortels. Victime de leur destiné, l'on pouvait devant l'événement considérer que si les grands hommes voulaient avoir raison demain, ils devaient mourir aujourd'hui...

Snow pénétrait la masse ennemi sur son cheval, avec violence il fallait le dire. Les coups de sabres fusaient en tout sens, mais avec précision et élégance. On pensait voir un chevalier à la parade, qui s’entraînait sur des mannequins de pailles avec les bouclettes aussi blanche que la cape pour ajouter de la poésie à l'hérésie. Têtes, mains, bras, et armes voltigeaient autour de lui et de cris de douleur on ne pouvait plus définir la source. Blanche Neige ne hurlait pas, mais le cheval lui, était épouvantablement agressif. Il hennissait parfois si fort qu'il en devenait effrayant et les coups rebondissaient sur son armure comme s'il fut aussi sûr de lui que celui qui le chevauchait. Les hommes ne tardaient pas à rejoindre la mêlée, et l'on se découvrait soi-même dans un entremêlement sanglant. On apercevait encore, de distance en distance, sur les petits monticules de membres de corps dont était parsemé le terrain, des groupes de fantassins pelotonnés pour résister aux attaques des rebelles qui fouillaient le vaste jardin. Ces groupes étaient les débris d’un beau régiment étiolé déjà par la hardiesse de la blanche neige. Ils voulaient tenir bon, se cramponnaient au terrain, ne cédaient pas. On voyait encore un de ces hommes, petit, nerveux, sec comme une allumette, avec des jambes de cerf serrées dans des guêtres noires à boutons plats en cuivre jaune, montant jusqu’aux jarrets, criant, dans son exaltation : "capitaine, ils n’iront pas plus loin ! Ils n’iront pas plus loin, capitaine ! " et, du bout de son arme, il traçait une barre sur la terre. Vaine démonstration ; les loyalistes, il est vrai, n’allaient pas plus loin ; voyant le peu d’importance de ces groupes disloqués par le corps à corps, les rebelles les abandonnaient pour se jeter au fort de la bataille, pour prendre part à l’attaque principale contre les fantassins encore frais. Que devenir ?… Nul ne savait plus où était qui hormis Snow par sa hauteur ; On ignorait où il puisait cette hardeur d'ailleurs mais elle rayonnait au point d’enivrer de passion guerrière les rebelles. Il ne pouvait plus venir à la pensée de reculer, et ce pour qui que ce fut. Car dans l'état des choses, reculer équivalait désormais au suicide.

Spoiler:

Bah voilà:

- Mais quel discours pitoyable, mon pauvre ami.

Ce qui semblait être l’équivalent de Snow dans l’armée féodale regardait, les bras croisés, la scène, son visage et sa cigarette au bec trahissant sa nonchalance et son envie d’être ailleurs. Soufflant de la fumée en l’air, il finit par glisser à ses hommes un petit « Tuez-les », suffisant pour galvaniser ses troupes à lui.

Là, une bataille fit rage entre l’armée rebelle menée par l’homme au cheval blanc (tous derrière et lui devant ♫), et celle de sa seigneurie, guidé par cet homme qui restait en retrait, à regarder les effusions de sang sans cligner des yeux et en tirant sur sa cigarette. AU milieu de cette bataille, Snow, paré de son armure la plus puissante, encaissait les coups, mais en donnait surtout bien plus. La bataille était cependant loin d’être gagnée…

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Sumasu, quant à lui, avait continué son chemin. Il connaissait son point d’entrée : une fenêtre, dans les hauteurs, qui était celle de la chambre de sa Majesté. Peu de chance qu’elle s’y trouve, par ailleurs, mais l’endroit était le dernier à cerner pour répondre à la stratégie. Il s’y infiltra sans difficulté, suivant le son angoissant d’une boîte à musique.

- Elle n’avait jamais aussi bien dormi…

Sumasu tomba nez à nez avec deux personnes qui se ressemblaient comme deux gouttes d’eau. Un jeune homme, à genoux, face à une jeune fille qui dormait paisiblement dans un grand lit. La chambre était plongée dans le pénombre, bercée de cette musique enfantine à glacer le sang de ce contexte de guerre. Il chuchotait, lui caressant le visage et les cheveux.

- Depuis que nous avons dû fuir, jamais elle n’avait semblé être aussi apaisée dans son sommeil.

Il la regardait tendrement, d’un regard assez peu fraternel en réalité, et il posa ses lèvres contre les siennes. Puis il se leva, faisant face au Kumojin.

- J’ignore qui vous êtes, mais les bruits de la guerre l’ont bercée… Pour ça je vous remercie. Mais réveillez-la, et je vous… non. Réveillez-la, et ELLE vous tue.

Le jeune garçon d’à peine seize ans se remit à genou aux côtés de sa sœur, reprenant ses caresses dans les cheveux de sa jumelle…

Spoiler:

Un chef dans la mêlée qui menait des hommes mal entraînés, à l'utilité plus que douteuse face un chef qui restait à l'arrière de ses propres troupes pour observer le massacre. Le ton était donné, et la différence de hauteur entre les deux meneurs ne laissait aucun doute sur leur valeur. Snow ne savait pas lui-même pourquoi il avait mit tant d'efforts sur la survie de ces rebelles. Peut-être en avait-il assez malgré lui de voir se sacrifier inutilement des vies plus utiles à autre chose. Néanmoins, la situation lui rappelait qu'il était mortel, qu'il n'était pas, infaillible...
La retraite il ne l'avait que rarement connu et de grande force fut la constatation que l'orgueil était certainement ce qui le maintenait encore au cœur de la mêlée. Snow avait fait envoyé Sumasu en avant, préférant fixer le régiment ennemi sur lui et les siens. Il paraissait être la cible privilégiée de l'adversaire, qui jugeait, sûrement à juste titre, que s'il tombait le reste de ses hommes tomberaient avec lui. La Blanche Neige n'était pas cependant facilement abattu et si l'épuisement ne commençait pas à se faire sentir certainement qu'il aurait encore une fois balayé les morceaux d'armées qui demeuraient au combat.

La préparation de cette bataille était douteuse, il le sentait, tout en ignorant qui fut le maître d'oeuvre, l'instigateur de cette stratégie, qu'il aurait maudit par la pensée s'il en avait eut le temps. Une réflexion parasite que cela, car dans l'instant présent il n'y avait pas moyen de penser à autre chose que de trancher et de se défendre. Sur les visages déformés par la colère et la peur, se lisait aussi tout l'espoir de gagner pour chacun des deux camps. Or Snow, se sentait devoir très bientôt ordonner une retraite. Ses hommes hélas, ne portaient pas de coup décisif aux ennemis, et devant porter sur lui seul l'efficacité des dégâts, il se sentait petit à petit faiblir. Se donner l'air que ce ne fut pas le cas n'était pas suffisant cette fois, un coup de bluff restait un coup de bluff et il n'y aurait pas moyen de faire croire à l'ennemi qu'il avait une énergie indéfinie et illimité en lui.

Un cas de conscience s'il en était, qui de l’œil extérieur ne posait pas tant de question. Continuer coûte que coûte et peut-être mourir ou ordonner cette retraite. S'il fut vrai qu'on résiste à l'invasion des armées, mais pas à l'invasion des idées, ce n'était néanmoins pas seulement les idées qui gagnaient les batailles. Blanche Neige savait que cet échec-là rejaillirait sur son avenir plus que de justice au regard de ce qu'il avait déjà accomplit et cela l'attristait déjà d'avoir eut à fournir autant d'effort pour ne pas parvenir au bout du tunnel. Si proche du palais... Sumasu pourrait-il venir à bout seul de la suite des événements ? Fallait-il plutôt que de sonner la retraite laisser les hommes là et se rendre lui-même là-bas... L'honneur dans tout ça... Snow considérait que l'honneur n'intéressait toujours que ceux se pensant en avoir. Mais il était plus habitué à voir ces gens qui regardaient l'honneur de loin comme ceux qui regardent les étoiles. La bataille n'en était pas encore au point de la boucherie, mais cela ne devait tarder à vu de la violence qui progressait toujours plus loin vers ses plus vils manifestations. De tout temps, les hommes et les femmes parient sur l'avenir, L'avenir, fantôme aux mains vides, qui promet tout et qui n'a rien... La philosophie éclaire comme la lanterne sourde et ne jette de la lumière en avant qu'à la condition de faire de l'ombre derrière elle, alors, quand tout semble perdu et que le cœur n'a plus que la passion pour motivation, on ne se compose pas plus une sagesse en introduisant dans sa pensée les divers résidus de toutes les philosophies humaines qu'on ne se ferait une santé en avalant tous les fonds de bouteille d'une vieille pharmacie.

Si le général adverse l'avait dénigré, ce n'était pas tant pour viser Snow, cet homme, bien planqué derrière la bataille ne l'intéressait pas tant que ça. Il était semblable à ces rois promettant de faire le ménage de derrière leur bureau en oubliant de nommer ceux qui le feront à leurs places. Pitoyable discours, peut-être, mais les grandes tragédies et les grandes histoires se sont toujours battis sur les quêtes que l'on concevait impossible. Pour accroître la matière de la noblesse et de l’héroïsme. Allons bon, pensait Snow en frappant tout ce qui portait l'uniforme de l'ennemi, "être contesté, c'est être constaté". Il prenait donc le verbe du général pour le compliment d'un homme trop creux pour avoir conscience du monde et de lui-même. Snow sentait en lui-même, que quelque chose décidait mystérieusement, sournoisement, en sous-main, que son temps était révolu, un doute sur les épaules qu'il ne se permettait normalement jamais. Mais jamais la chance ne lui avait manqué à ce point et l'absence de Gi dans le ciel le confortait dans cette idée qu'il n'y avait plus moyen en cet instant de compter sur le destin et ses propres talents pour venir à bout de l'adversité. La personnalité des hommes fait que la logique se borne bien souvent aux frontières permises par la passion. Snow la Blanche Neige, qualifié d'ange par ses pairs, La terre est au soleil ce que l'homme est à l'ange et dans la douleur qu'impose la guerre et la bêtise se trouve un fruit : un fuit que Dieu ne fait jamais croître sur la branche trop faible encore pour le porter. Snow se figurait déjà sur la pente fatale, car tandis que le combat continuait et que ses hommes se sentaient toujours en confiance, lui à l'inversement savait une fin proche en ignorant encore laquelle. Il se disait se devoir se respecter lui-même, quand bien même les événements l'invitaient tout entier à se renier. Ami est quelquefois un mot vide de sens, ennemi, jamais. Si Batz avait été présent, il en aurait peut-être été autrement, et si il avait lui même organisé cette attaque, cela aurait été également fort différent. Le pouvoir s'accorde au seuil de l'incompétence, vérité malheureuse maintes fois prouvées...

Un regard fugace lancé vers le palais, puis un autre vers l'officier de Touketsou, le général ennemi, et la dernière décision se profilait. Les troupes n'étaient plus seulement étiolées, elles étaient décimées et la bataille se déroulait plutôt sur un parterre de cadavres que de fleurs désormais. Blanche Neige plaçait la dignité humaine au rang du premier écho du monde. Le but à atteindre, le respect de sa parole et de sa personne comme une preuve d'honneur et un semblant de perfection à se destiner. Fuir il pouvait, laisser ses hommes en arrière et rejoindre Sumasu il pouvait. Mais les actes, ce que l'on fait dans sa vie, résonne dans l'éternité. Il avait clamé signer la reddition de l'ennemi. Fuir, était fuir l’échec. Ce n'était pas seulement de l’orgueil, c'était de la dignité, une chose que les esprits bas ne savaient pas capter. La dignité, un concept qui ne convenait qu'aux esprits capable de voler et qui ne quêtaient ni le plaisir matériel ni l'assouvissement de la chaire.

Puisque la décision était prise, il ne s'agissait plus de seulement pourfendre des corps au gré du hasard de ce que rencontrait sa lame. Elle lui était alors légère, comme une plume, sans haine il combattait, sans plaisir, et c'était bien ce qu'il avait toujours recherché. Jamais de haine au cœur, avec dans l'intention la sainteté toujours en vu. Il lâchait les reines de son cheval, pour d'une main s'emparer du casque maintenu sur la scelle et le jeter au visage d'un soldat. Puis se ressaisissant de sa monture, il la fit à nouveau se cabrer pour frapper des sabots les soldats qui lui obstruaient le passage. Là, il s'écriait, tant aux hommes qu'à lui-même, au son perçant comme le cris d'agonie d'un rapace en charge sur sa proie.

-Debout les morts ! Le drapeau Blanc n'est pas encore rouge de sang !

Puis il s'élançait vers le général au galop. Dans le ciel, Gi apparaissait enfin, un peu tard, la panique de l'animal de compagnie qui voyait venir peut-être l'engagement de trop... Snow fixait le général, l'épée brandit tandis qu'il perçait la ligne de front sans se soucier des hommes qu'il envoyait valdinguer au passage de son destrier. Le galop continuait, et l'armure blanche, la robe blanche, la cape blanche, changeaient de couleur... Plutôt crever comme un lion qui vivre comme un mouton. Et si la main céleste se considérait si maline pour offrir en sacrifice la valeur humaine sur un si dérisoire promontoire, la boue visqueuse et sanglante serait la plus belle tombe que Snow et ses hommes pouvaient obtenir avec le sourire. Il portait un regard sur le général toujours, fixé sur lui, avec hauteur mais pas seulement. Toute la conviction d'un homme et son innocence se ressentaient au fond de ces pupilles scintillantes. Là on vit des rebelles faire le silence, écarquillant le regard devant la fougue du samouraï blanc. Ce n'est pas la victoire qui rend l'homme beau, c'est le combat. Ici et maintenant en fut preuve suprême. La parole n'avait plus court, et le général ennemi, cible de Snow, devait faire maintenant avec une toute autre force de la nature que celle du verbe. Il avait le choix entre ordonner la reddition de ses troupes, ou périr avec Snow au milieu de celles-ci. La pire des défaites, celle d'avoir refusé le combat, Snow le considérait ainsi déjà vaincu et même si il allait devoir peut-être périr lui-même, l'image qu'il laisserait ainsi aux survivants ne serait pas l'éternelle aberration du soldat combattant alors que l'officier porte les galons.
"Ô mon Dieu mon désir, rêve impossible dont je suis le martyr, si tu peux, dès que mon combat sera fini, renvoie moi mon cœur que je puisse respirer." Pensait Snow en fixant le général, alors qu'il brillait dont on ne savait quelle sagesse, quelle ardeur, ostentation de l'être dans sa plus belle pureté, expression de l'âme, immaculée par l'assurance d'une fin déjà acceptée. Avant que la mort à la guerre ne devienne industrielle, qu'il ne faille qu'appuyer sur un bouton pour ce que cela soit déjà finit, Snow invitait ses hommes à éprouver la mort artisanale. Celle de l'épée, noble, celle où l'on sait qu'on tue, de œil à œil, arme à arme, main à main, homme à homme. N'est-ce pas finalement là une grande partie de ce qu'on oserait appeler l'honneur du guerrier. Cependant, il ne fallait pas l'oublier, ce que les rebelles faisaient tandis qu'emportés par la splendeur de leur chef il s'élançaient de plus bel, la guerre serait un bienfait de Dieu si elle ne tuait que ses professionnels, ce qui n'était pas le cas aujourd'hui...

Snow galopait, mais en lui, intérieurement, c'était la course aussi, la course de ses cauchemars et de ses rêves, l'enfant qui court après le soleil comme s'il est convaincu, en tendant la main vers lui, qu'il pourra le saisir au creux de sa paume.*

Spoiler:

Les faits:

Le jeune garçon ne le regardait pas, continuant à caresser la joue de sa sœur.

- Oui, allez-y…

La musique continuait de jouer dans la chambre, contrastant incroyablement avec l’enfer vécu jusqu’ici par les troupes au-dehors. Le Kumojin put sortir de la chambre, mais le jeune garçon l’apostropha une dernière fois…

- Vous semblez être un type bien. Je n’irais pas, si c’était vous. Il va vous broyer.

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Au dehors, la bataille continuait de faire rage. L’espace de quelques instants, les armées féodales semblèrent déboussolées par les ordres contradictoires de leur général. Mais la technique ne tint pas, fragilisée par la fatigue et les combats menés jusqu’à présent.

Les deux armées se toisaient, mais il fallait se rendre à l’évidence : l’armée féodale ne cèdera pas sa place au château…

Spoiler:

Le sentiment le plus profond et le plus ancien de l'homme est la peur. Sa peur la plus ancienne est celle de l'inconnu... L'homme, qui ne craint plus, n'est plus un homme, il est passé, à quelque chose qui se trouve au-dessus de lui. Il y a cette curieuse question de l'aspiration qui remonte toujours au siège de la pensée, une pulsion primitive, l'accomplissement de soi, comme si tout individu que l'être humain parvient à devenir dans son unicité, se considérait inaccompli dès sa naissance. On avance, vers un idéal, forgé de ses expériences, en se pensant monter une échelle invisible, qui tient plus du spirituel que du matériel, quand bien même il s'agirait de posséder le monde au creux de sa main. L'enfant joue et expérimente sans se poser de question, sur sa réussite, sur sa destinée, sur les risques encourus en s'adonnant à l'exploitation indéfectible de ses rêves les plus fous. Et plus il grandit, plus il conçoit les idées avec attachement, oubliant la légèreté qui rendait les choses plus simples, comme si le mûrissement, l'âge adulte, était le début de la mort de soi dans ce qui est appelé avec courtoisie la responsabilité de l'individu. Mûrir c'est mourir en somme. Snow souffrait-il d'un syndrome de Peter Pan ? Pas vaiment... Il était à la fois le père et l'enfant, l'ange et le démon, il était un tout indivisible qui se laissait traverser par un autre tout, tout aussi indivisible.

La peur, il ne la connaissait plus, il avait conscience des risques, et les mesurait, mais ne répondait jamais à ses émotions pour agir. Ce visage d'ange, comme une gueule d'amour jamais dissolue, qui fixait le temps dans son regard innocent, portait en son sein toute la candeur des rêves enfantins les plus fous. Que de chemin parcouru depuis la mort de Snow... Ce fils à qui il déroba le nom, comme pour ne jamais oublier cette faiblesse qu'il payait si cher autrefois. Snow, la Blanche Neige, qui souhaitait personnifier la perfection pour servir d'exemple à la multitude... Il était de ces rois qui préféraient tirer vers le ciel que de marcher sur les hommes comme s'ils étaient un promontoire. Une aspiration noble, à ses yeux tout du moins, où le règne serait celui de l'exactitude, comme une politesse de roi, qui ne considérait que le vrai, le beau, le bon... Cette trinité unie formant ainsi ce qu'on appellerait la justesse à toute chose.

Il n'y avait pas d'héroïsme à patauger dans la boue et le sang des batailles pour Snow, ce n'était que le devoir du guerrier, de verser son sang, de sourire à la mort pour estimer au plus proche ce pourquoi l'on était prêt à mourir. Car face à la mort, il est bien difficile de mentir, et quant à Snow, il croyait le plus honnête ceux qui mourraient. Qu'ils fussent fanatisés, qu'ils meurent pour le droit d'entreprendre un génocide, une conquête, pour l'amour de leur patrie, pour la sécurité de leur descendance, même enfin par amour d'une femme, peu importait, la vérité ne dépassait pas le seuil de la conscience et de l'âme, la vérité n'était pas, comme le savoir, absolue, loin de là, elle n'était que l'expression des aspirations les plus concrètes de l'esprit humain, voir, dans un ensemble plus globale, d'une aspiration collective que l'humanité n'était pas capable de saisir au détail.

La vie de Snow n'était plus en péril... Il n'avait pas chargé jusqu'au bout le général ennemi. Ce général, qui fut prit de confusion en voyant la "lumière" jaillir du Samouraï blanc, ordonnait à ses troupes tantôt le retrait, tantôt l'attaque, jusqu'à y semer un tel déséquilibre que finalement l'avantage revenait peut-être aux hommes de Blanche Neige. Néanmoins Snow se savait beaucoup trop épuisé pour entreprendre quoi que ce soit de réellement impactant. Il n'avait pas d'autres choix que de fixer cette armée loyaliste là où elle était en espérant que ses troupes suffiraient à cela. Il regardait parfois vers le palais, en espérant que les autres Kumojins parviendraient finalement à investir l'édifice pour mettre fin au massacre. C'était donc la décision qu'il prenait, diriger les hommes pour occuper le plus longtemps possible l'ennemi en sauvegardant le maximum d'hommes qu'il avait à sa charge, sous sa protection.

Il se plaçait lui-même au milieu de la mêlée comme un étendard, frappant de ci de là tout ce qui portait l'uniforme de l'ennemi, pourvu que le moral de ses propres hommes tienne bon et que celui de son adversaire s'effondre... Lorsque des hommes le regardaient ou doutaient, il avait à l'idée de trouver sans cesse les mots justes pour maintenir leur cohésion et leur soif de victoire. Sa petite armée étant déjà diminuée, il lui fallait s'efforcer de préserver la vie du maximum. Car pour l'avenir, il savait que cette bataille, et le traitement que les Kumojins imposaient aux rebelles rejaillirait sur la cohésion politique et l'entente entre les deux nations. Uniquement en cas de victoire cependant, car Snow, de là où il était, ne pouvait que supposer...

Spoiler: