Le Yamanaka prit une inspiration et tapa trois fois sur la lourde porte du bureau de l’Hokage avant de rentrer sans même savoir si on lui avait donné la permission de le faire. L’heure était grave.

- Hokage.

Il salua la cheffe du village avant de s’avancer vers l’avant, en dehors du cadre de la porte. Les temps au village étaient graves, le combat final avec le démon Rokubi avait été gagné mais à quel prix ? De nombreux morts, trop nombreux dont certains que Keiji connaissait personnellement comme le dénommé Rin.

- En surveillant la dénommée Masami Emi, j’en suis venu à rencontrer la dénommée Grande Grue.

Pas besoin de lui faire la biographie complète de celle qui tenait la Mégalopole d’une main de fer, l’Aburame devait en savoir bien plus que lui.

- Lors d’un échange d’information entre elle d’un coté et moi plus Emi de l’autre, j’ai obtenu des informations diverses sur chacun des autres bijuus. Mais cela n’a pas été sans mal.

Il fallait être franc.

- J’ai du échanger des informations sur l’affaire Kibo et Black, le système défensif de Hi basé sur les capacités de notre daimyo qui est inviolable, mon propre visage, un mensonge sur le système défensif de Konoha, notre sceau d’appel qui s’illuminait.

Il allait prendre cher.

- Et tout ça pour obtenir ça.

Il passe alors la peau sur le derrière de son oreille, là où habituellement était attaché son masque et où se trouvait une sorte de sceau qui lui permettait d’enregistrer et de rendre compte ensuite de l’enregistrement. Et il s’agissait du test le plus performant dans les diverses expériences continuant à ce jour autour du projet antenne.

La rousse pu alors entendre la conversation entière à partir du moment où le Yamanaka avait retiré son masque pour le donner. Elle entendit alors les révélations de la  Grande Grue sur les neufs bijuus, même si certaines s’étaient révélées inutiles depuis d’après les différents rapports, ainsi que ce qu’avait donné la nukenin et le konohajin dans cet échange.

Keiji resta impassible tout du long, il savait très bien ce qu’il risquait maintenant mais il avait fait tout ça pour le village, maintenant il fallait assumer.

- Avant que vous ne preniez votre décision à mon sujet, sachez que j’ai fais tout cela dans l’intérêt du village, en dévoilant des informations inutiles ou fausses à la Grande Grue, et que j’assumerai l’entièreté de mes actes, durent-ils causer ma mort.

A croire que ce bureau était devenu un moulin. Bien sûr, les consignes du palais avaient été claires à ce sujet : ne pas attendre pour faire monter des gens dont les informations, les rapports ou les bilans sont importants. Mais je ne m’étais pas rendue compte à quel point tout le monde, en ces temps troubles, avait des informations importantes à donner. Ils s’enchaînaient, pour des rapports plus ou moins importants, plus ou moins intéressants, plus ou moins pertinents. Le pire étant que Natsuki devait subir la même chose dans une pièce non loin de mon bureau, les doléances et autres bilans étant équitablement répartis entre lui et moi. Et une nouvelle fois, quelques minutes après le suivant, on vint frapper à ma porte. Je n’émis qu’un grognement pour faire entrer le suivant venu sans doute me parler de son frère décédé face à Rokubi, de ce qu’il a vu lors de cette fameuse nuit ou encore d’une disparition non-élucidée.

Yamanaka Keiji. Sa simple présence à lui suffit à piquer ma curiosité, ne l’ayant pas décompté dans les présents à Kawa lors de cette nuit. J’en avais vu passer certains venus s’excuser de leur lâcheté, mais en tant qu’ANBU, cela m’étonnait qu’il se soit défilé au dernier moment. Il commença son monologue, m’expliquant sa nuit à lui. Comment, lors de sa surveillance de la Nukenin venue enquêter sur Kioshi, il s’était retrouvé chez la Grande Grue et qu’il avait récolté des informations importantes sur les Bijuus. Les autres Bijuus : ceux qui ne s’étaient pas encore révélés au grand jour.

Je l’écoutais, stupéfaite. J’écoutais son enregistrement. De tous ceux qui étaient passés ces derniers jours, il était de loin le plus intéressant, et pour cause : il m’apportait de nouveaux éléments, des informations que je n’ai pas entendu trente fois de trente autre bouches. Il avait eu accès, l’espace d’une nuit, à une mine d’informations. Et il ne m’en servait qu’une tambouille peu savoureuse qui me laissa, je dus l’admettre, sur ma faim. Une fois qu’il eut fini, je le regardais sévèrement, ma main gauche sur ma jambe, l’autre tapotant le bureau un doigt après l’autre. Un petit silence s’installa : ce fut drôle, au fond, que malgré les précieuses informations qu’il avait en sa possession, ce qui l’inquiétait était la réaction que j’allais avoir face à ce qu’il avait dû donner. Je plissai les yeux.

- Laissez-moi résumer, j’ai peur de comprendre. Vous aviez en votre présence une mine d’informations absolue sur un danger planétaire et vous n’avez obtenu… que ça ?

J’haussai un sourcil, commençant à énumérer sur mes doigts ce qu’il venait de m’avouer.

- L’affaire Kibo et Black est une affaire passée et ce n’est même pas un secret. Le système défensif d’Hi est inviolable par ceux qui ne le cherchent pas et facilement repérable par ceux qui s’en préoccupent. Mais je doute qu’une personne sur cette Terre soit capable d’attraper des nano-insectes. Votre visage, excusez-moi du peu, mais il suffit de changer votre masque et elle ne sera jamais en mesure de vous retrouver au milieu d’une escouade d’ANBU – et je doute que Konoha et la Grande Grue aient assez de liens pour pour qu’elle vous croise au détour d’une rue. Quant à notre sceau d’appel, quiconque ayant des yeux peut le deviner…

Je soupirai.

- De ce que vous me dites, pas de quoi fouetter un chat. La façon dont vous l’avez dit en revanche est bien plus étrange, mais soit. Vous avez raison sur un point : je suis déçue. Déçue qu’un ANBU se disant expert en interrogatoire, un Yamanaka qui plus est, revienne avec si peu d’informations.

Il y avait tant à donner. Et s’il avait menti une fois, qu’est-ce qui l’empêchait de mentir une deuxième fois ? Ou une troisième fois ? La Grande Grue était visiblement ignorante sur bien des points, si elle ne connaissait pas l’information qu’il lui donnait, comment pouvait-elle juger de sa véracité ? Elle avait, de loin, gagné l’échange puisqu’elle avait réussi à obtenir quelques informations véridiques, avait su préserver les siennes tout en nous appâtant pour en chercher de nouvelles. Il faudra évidemment retourner la voir, pour qu’elle donne les autres informations qu’elle a en sa possession : sauf que, cette fois-ci, elle demandera plus…

- Bref… Vous me consignerez ça dans un rapport écrit que vous scellerez et me remettrez en main propre. Vous avez appris quoi d’autre ? Sur Masami Emi, par exemple ?

- Ceci sera fait dès la fin de cet entretien Hokage. Je vous l’amènerai ensuite.

Dit-il en baissant la tête devant la décision de sa dirigeante qui venait proprement de le remettre à sa place. Tout d’abord en lui expliquant point par point pourquoi les informations qu’il avait dévoilé n’avait aucune valeur dans la main de la Grande Grue. Et ensuite, en le remettant dans ses bottes car en tant que membre de l’unité spéciale du village et du célèbre clan des manipulateurs de l’esprit, il aurait dû soutirer beaucoup plus de choses à son interlocutrice.

Le Yamanaka ne chercha même pas à discuter cette prise de position, il avait merdé sur toute la ligne et n’avait pas été assez prudent. Et même pas la peine de sortir l’excuse du sceau anti chakra, elle n’avait aucune foutue valeur dans la balance. Keiji se rendait compte de son erreur, lors de la deuxième partie de son entretien, si il avait été assez intelligent, son sceau aurait été enlevé et il aurait pu lire dans la nukenin comme dans un livre ouvert.

Mais il ne devait pas se focaliser là dessus, bien sur qu’il est très important de se rendre compte de ses erreurs et d’apprendre d’elles même, mais il ne fallait pas se laisser tourmenter et au contraire, il fallait mieux continuer à travailler ardemment.

-  En ce qui concerne la nukenin du nom d’Emi, en plus de ce que vous avez pu entendre durant cet entretien, ce n’est pas n’importe qui. Au du moins, c’est ce qu’elle tend à être. Tout d’abord, il est certains qu’elle a une grande maîtrise de l’art des sceaux ainsi que du ninjutsu. Ensuite, elle possède les mêmes savoirs que ceux du clan Saibogu et a fournit une arme le prouvant à la Grande Grue.

Il repris son souffle.

- Puis, elle possède de nombreux contacts avec l’organisation Kyomu mais aussi avec une taupe au sein même de Suna. Cette information pourrait fortement intéressé nos invités du moment.

Une petite allusion à l’ancien kazekage actuellement dans les murs de la Feuille.

- Sinon c’est une personne qui semble assez sure d’elle, assez orgueilleux et qui n’a pas peur d’affronter plus fort qu’elle. Mais j’appellerai plutôt ça de la stupidité dans certaines situations.

Voilà tout pour la nukenin.

- Autre question, que comptez vous faire avec la Grande Grue ? Il est certains qu’elle doit posséder d’autres informations sur les bijuus mais comme vous avez pu l’entendre, elle est en situation désavantageuse à l’intérieur même de la Mégalopole, à savoir ce qu’elle pourrait faire en étant menacée…

Et autre problème.

- Que comptez vous d’Emi et des infos qu’elle possède ? La capturée pour éviter que cela se propage ou alors faire de la coopération intra-village ?