Je venais d'apprendre la nouvelle, mon ami et conseiller à la dérive n'était plus le dirigeant des Kawaguchi. Une triste nouvelle ? Sûrement pas, il l'avait sûrement en partie acceptée puisque j'imaginais facilement les tempêtes qu'il pouvait déchaîner. À ce moment là, je me posai alors quelques questions et dans un premier temps, sur Kira. Comment s'était-il résigner à errer dans le désert, pourquoi ? Il ne pouvait continuer à être un conseiller dans son état. Je pris alors une première décision, le suspendre de ses fonctions. J'étais reconnaissant envers lui et pourtant je n'avais éprouvé aucune peine en prenant cette décision. Mon second acte fut d'écrire une lettre qui allait parvenir au dirigeant du Kakumeigun, Kazushi, mon ancien élève.

Lettre pour Ketsueki Kazushi:

Ces formalités étant réglées, je devais m'en acquitter d'autres. Il était temps pour moi de rendre visite à la nouvelle dirigeante du clan Kawaguchi dénommée Tali. Je ne connaissais encore que très peu la personne, j'avais eu l'occasion de la rencontrer à deux reprises pourtant. La damoiselle semblait être difficile en affaire, en tant que dirigeante elle allait devoir faire des concessions et j’espérai pouvoir compter sur elle pour que le clan Kawaguchi conserve sa place de pilier de Kaze no Kuni. Ils se trouvaient être l'essence même du désert, aux côtés des Yamada ils œuvraient ensemble afin de nous assurer la sécurité du pays. Je ne pouvais que reconnaître l'efficacité de ces derniers.

Pour l'occasion je m'étais vêtu d'un kimono de première main, il provenait de Kaze no Kuni même. C'était quelque peu compliqué d'obtenir des vêtements de la sorte dans le désert, ils étaient donc plus qu'onéreux. J'avais décidé de mettre celui-ci puisque je devais être présentable pour ma première rencontre avec la nouvelle dirigeante des Kawaguchi. C'était un signe de respect, tout simplement. Je me devais de respecter certains codes auxquels j'attachais beaucoup d'importance.

Ma venue avait été annoncé et une entrevue avait été programmée. Après une petite heure, je pus rejoindre le temple où j'étais certain de trouver les manieurs de sable. Je n'étais pas seul, à mes côtés se trouvaient quelques Shinobis ainsi qu'un homme de mon clan dénommé Toshiro Gohan. Il était un cousin éloigné et pourtant je le considérais comme ma famille proche. Il m'avait beaucoup aidé à m'intégrer à nouveau dans le clan. Son aide m'avait été très précieuse.

«  Ogami, le sujet du train va être sûrement abordé n'est-ce pas ? J'ai réfléchi et j'aimerai bien prendre la parole. Si tu me le permets bien sûr... Après si tu ne me le permets pas, j'ai des moyens de pression sur toi hein. »

Il disait ça d'un air sérieux et pourtant ça m'intriguait. Je me demandais ce qu'il avait derrière la tête en parlant de moyens de pressions. Quoi qu'il en soit, il allait en effet prendre la parole lorsque je lui permettrai. Tout d'abord je devais me présenter en tant que Régent de Suna, ensuite viendront les négociations pour l'engin mécanique.

«  Lorsque ça sera le moment, tu pourras en effet t'exprimer. »

Ce petit échange étant terminé, j'attendais maintenant de pouvoir pénétrer dans l'antre et de discuter avec la nouvelle reine.

Spoiler:

-Une rencontre avec le régent tu dis?

Il disait, et il affirmait que ce dernier et son escorte arriveraient dans l'heure. Cet imbécile de Toshiro avait raison sur un point, le désert n'était pas sur. Surtout pas en ces temps, la détentrice du titre de dirigeante clanique esquissa un sourire. Les noms à rallonges lui allaient à merveille, ainsi donc le régent descendait de son trône pour lui rendre visite? Certainement pour sceller une nouvelle amitié. Elle n'était pas dupe la disparition de Kira devait avoir fait du bruit, jusqu'aux oreilles de Suna. Tant mieux, plus ils seraient nombreux à réaliser le sort de l'inhibiteur de Shukaku plus ils viendraient la voir elle. Ils s'inclineraient devant la nouvelle légitime dirigeante des maîtres du sable car en aucun cas elle ne courberait l'échine devant qui que ce soit. Le régent n'avait pas l'autorité sur elle, Kira avait rejoint Suna mais à son opposé Tali était restée fidèle à Kaze. Kaze seulement lui dicterait pour un moment sa manière de vivre. Et l'intendant se faisait discret, elle avait une autoroute ou elle pourrait déambuler à son aise. Elle se changea, laissant ses serviteurs s'occuper de la rendre présentable. Ils viendraient en émissaires, comme ceux d'un lointain passé. Enfilant une longue toge traditionnel du clan et s'équipant de divers bijoux elle se dirigea vers la salle du trône ou elle s'installa en attendant que le régent n'arrive.

Ils arrivèrent à l'heure, lui et son escorte. De la main elle autorisa la délégation à rentrer dans la salle du trône au fond du temple. Assise et bien ancrée dans son promontoire elle dévisagea chacun des membres de Suna. Sans un sourire de politesse, l'hypocrisie était mise de côté. Elle n'était pas particulièrement enchantée de les voir, cette visite, et cette entrevue demeurait obligatoire et le ton serait en total accord avec l'entretient. Obligatoire et rien de plus. Tali n'avait pas besoin de Suna ils n'apportaient que des problèmes à tous ceux avec lesquels ils entraient en contact. Les derniers Kawaguchi à avoir fait affaire avec Suna avaient disparus tous dans de mystérieuses circonstances. Et la blonde au regard de rubis comptait encore rester sur le devant de la scène un bon moment. Elle se leva après quelques secondes et alluma une cigarette d'un ton nonchalant sans pour autant descendre de sa position surélevée. Ils resteraient au niveau de la terre, cela donnerait le ton. Ici elle était haute et eux des invités rien de plus.

-Régent, la dernière fois que nous nous sommes entretenus nous étions tous deux bras-droit des dirigeants que nous suivions. Aujourd'hui nous sommes à leurs places, espérons ne pas reproduire leurs erreurs.

Le sous-entendu ne l'était peut-être pas finalement, accueillir un invité de cette trempe se faisait-il? Probablement pas mais la Kawaguchi s'en moquait. Il était temps d'avancer, et cela passait par une franchise. Elle n'était plus soldat mais dirigeante d'un clan fondateur de Suna. Alors ses remarques pouvaient être ignorés mais elle ne se retiendrait pas. Invitant les Sunajins à prendre place sur des chaises qu'on apportait elle laissa chacun demander une boisson si ils le désiraient. Elle n'était pas non plus un monstre, enfin elle ne se dévoilait pas sous cet aspect là dans un premier temps.

-Je suppose que ce n'est pas une visite de courtoisie n'est ce pas? Vous n'avez pas le temps, de rendre visite à chaque clan. Alors je m'interroge sur les raisons qui vous ont poussés à vous aventurez ici, je suis néanmoins ravie de vous voir.

Ravie ou exaspérée au choix. Elle ne l'aimait pas, elle n'aimait pas grand monde mais la haine contre les Sunajins n'avait jamais diminué en particulier depuis son ascension et elle dévoilait un sourire carnassier à ses visiteurs. Tirant sur sa cigarette avant de se rasseoir. La dernière fois qu'ils s'étaient vu c'était à propos du train et des attaques de Konoha, les Toshiro seraient-ils venus ici pour être sur que les conditions ne changent pas? Intéressant.

-Je vous rassure les Kawaguchi qui sont à Suna ne reviendront pas dans le désert. Nos relations resterons donc cordiales au moins sur ce sujet, pour le reste en revanche c'est une toute autre histoire Régent. Kira vous soutenait lors de votre coup d'état, mais Kira a disparu et les choses changent très vite, peut-être trop je le concède. S'adapter est dès lors très complexe. Mais vous semblez avoir la tête sur les épaules, Kira voyait en vous un partenaire et un moyen pour Suna de se redresser. Il avait ses raisons, et en mémoire de votre accord je ne toucherai pas, pour l'heure, aux liens unissant les shinobis Kawaguchi à Suna. Chaque clan doit participer à l'effort de guerre. Sinon Suna tomberait je suppose. Et le retrait d'un clan fondateur ne ferait que plus attirer des rumeurs, vous avez besoin d'unité et de stabilité et ce serait traître que de vous poignardez politiquement de cette manière dans le dos.

Une manière de rattraper la première partie de son discours d'une certaine façon.

-Vous devez avoir des questions mais je conclurai mes premiers mots par une demande singulière. Je ne sais pas ou est Kira alors si vous espériez des réponses sur sa disparition je ne suis pas en mesure de vous les fournir. Ce que je sais en revanche c'est qu'il avait une prime sur la tête, et que c'est le prédécesseur de votre maître qui l'avait placée sur son front.

Avait-elle besoin d'en dire plus?

-Si il s'avérait que, quelqu'un avait remplit cette prime. Nous savons tous les deux la catastrophe qui se produirait. Shukaku serait libre, et le clan Yamada en serait responsable.

Elle ne lui parlait de la guerre qui s'en suivrait alors. Mais il pouvait aisément deviner les intentions belliqueuses de son interlocutrice.

Tali était maintenant face à moi. Nous avions été convié à rejoindre une grande salle. La salle du trône apparemment, l'endroit était plutôt agréable. La nouvelle dirigeante du clan faisait bien les choses, elle me semblait appliquée et déterminée. C'était... intéressant. Je pus voir aussi une partie de sa féminité à travers un apparat traditionnel et des bijoux venant la sublimer. C'était en soit une belle femme, une chose vint tout de même gâcher cette belle personne -d'un point de vu physique- et c'était la cigarette. Enfin, ce n'était pas ma santé dont il était question et le physique de mon interlocutrice n'était pas aussi très important en soit. Elle n'avait pas à me plaire et inversement.

Comme je le faisais à mon habitude, j'abaissai légèrement le haut de mon corps afin de la saluer. Mon cousin fit de même, ainsi que les personnes m'accompagnant. Un simple signe de respect de ma part mais qui voulait dire beaucoup, je tenais à ces protocoles. Visiblement ce n'était pas le cas de notre hôte qui nous montrait une attitude bien trop irrespectueuse à mon goût. Elle prit la parole avant même de nous saluer. Je ne trouvais pas ça normal pour une hôte et une dirigeante, peu importe son caractère elle devait se plier à certaines règles. J'imaginais déjà les rencontres claniques-... D'un air légèrement agacé je pris la parole rapidement après elle.

« Voici Toshiro Gohan, un des gestionnaires de notre famille. Une fois que nous aurons décidés des modalités en ce qui concerne le train, il sera l'interlocuteur privilégié à ce sujet. » De ma main légèrement ouverte, je montrai maintenant le reste de mes hommes. « Ensuite ceux qui nous escortent, Ohaji Ihan et Ikumo Rei, tous deux Jônin de Suna. » Détournant mon regard, cette fois-ci je parlai à mes accompagnateurs. « Et comme vous l'aurez compris, vous avez face à vous la nouvelle cheffe du clan dénommée Tali.»

Tali avait évoqué le fait de ne plus vouloir reproduire les erreurs du passé et j'étais d'accord avec cela. C'était aussi une des raisons qui m'avait poussé à agir et à prendre le pouvoir à Suna. Je voulais réparer les erreurs de mes prédécesseurs et assurer à mon village et mon pays une vie paisible ; J'avais souhaité dissiper le climat de guerre et le sentiment d'insécurité, j'y étais parvenu mais il me restait encore beaucoup de chemin à parcourir. Comme elle le disait si bien, ce n'était pas totalement une visite de courtoisie. Il me semblait normal de la saluer et de la féliciter pour son nouveau poste mais ces félicitations allaient être accompagnées d'interrogations, de demandes et de promesses. Mais je connaissais déjà un petit peu la femme qui se trouvait maintenant à la tête des Kawaguchi, elle était intelligente et avait déjà réfléchi aux raisons qui m'avaient poussé à la rencontrer en ce jour. Je voulais en effet m'assurer que les Kawaguchi puissent continuer à assurer leurs rôles au sein de Suna. Ils étaient une des composantes essentielles de notre entité militaire.

Le cas Ichibi était aussi abordé. Kira avait été retrouvé et était maintenant surveillé, nous étions particulièrement prudents avec ce sujet. Il possédait en lui un démon qui était pour beaucoup de Kazejins, une divinité. Nous ne pouvions donc agir qu'avec beaucoup de délicatesse. Je n'avais donc pas besoin d'informations car j'en avais déjà en ma possession mais j'appréciais tout de même son honnêteté.

« Permettez moi avant de vous répondre, de vous présenter mes félicitations pour votre ascension à la tête du clan Kawaguchi. »

C'était aussi une sorte de protocole, il était de coutume de présenter ses félicitations à un nouveau dirigeant de clan, de village Shinobi-...

« Comme vous l'avez si bien dit, nous ne devons pas reproduire les erreurs du passée. Je ne compte pas suivre les pas de mes prédécesseurs et je suppose que vous aussi. Vous semblez être une femme appliquée et déterminée, je ne peux qu'être satisfait de vous voir à la tête du clan Kawaguchi. Un clan pilier de Kaze no Kuni qui est beaucoup estimé sur ces terres. 

Vous n'avez pas tort, je n'aspire qu'à l'unité. Encore plus en ces temps de crises, malgré que les conflits passés soient révolus. Il reste encore à convaincre et à rassurer afin que le peuple se sente encore protégé.

En ce qui concerne Kawaguchi Kira, j'ai pris mes dispositions. L'homme ayant mis à prix sa tête n'est à l'heure d'aujourd'hui plus une menace. Cela dit je ne veux pas voir éclater des guerres claniques, je ne le permettrai pas. Les actions de Yamada Kioshi ne doivent être en rien associées à celles des Yamada de Kaze no Kuni. »

Il avait retrouvé Kira. Le chien, l'insolent personnage et il se présentait devant elle dans ces conditions? Qu'espérait-il? Qu'elle donne la patte comme l'avait fait le blond avant elle? Jamais, le régent se trompait si il était venu ici pour trouver le même genre de collaborateur que l'était Kira. Cet abruti n'avait jamais réellement comprit la nécessité de se faire respecter par quelqu'un d'autre que les manieurs de sables. Elle se leva, descendit une demi-douzaine de marches et s'arrêta fixant chacun des accompagnateurs du régent. Ses propres gardes étaient tapis dans les ombres, un conflit ne servirait à rien et des effusions de sang ne mèneraient nul part. Cette bataille là c'était avec des mots qu'elle allait devoir la remporter. Ô Kira mon doux compagnon, tu es en mauvaise posture, songea-elle en se perdant légèrement dans ses pensées. Il était irrespectueux, ambitieux et désagréable mais il restait un Kawaguchi et par dessus Kira représentait symboliquement le premier partenaire qu'elle avait eu.

-Votre peuple Régent. Nous Kawaguchi appartenons au désert dans sa globalité, et guère à un village, nous étions là avant qu'il n'émerge du sable nous l'avons construit avec les autres clans, mais à la différence des Ketsuekis nous étions sur ces terres depuis des siècles. Nous nous sommes implantés, avons fait confiance pour un résultat qui est teinté surtout ces années d'un sentiment de ras-le bol. Je ne compte pas suivre les traces de mes prédécesseurs avez-vous dit avec justesse. Je ne vois en Suna qu'une tâche envers laquelle je dois m'acquittée, des entraves. Kira avait éprouvé ce même sentiment envers Suna puis il vous a trouvé et dès lors son visage s'était illuminé. Je ne peux être que rassurée alors que vous lui rendiez la pareil. Néanmoins, j'espère qu'ou qu'il soit il ne soit pas entravé lui même. Ce serait dommage, à défaut de le voir des nouvelles seraient formidables pour le clan tout entier si vous lui mettiez dessus. Concernant les guerres claniques je me fie à votre parole, même si le Yamada était l'ancien dirigeant des nomades sa parole doit toujours valoir quelque chose auprès des siens non?

Son sourire tel qu'il se dévoila voulait tout dire. Elle lui était hostile, il lui rendait bien. Ses faux semblants et son sens du respect en faisait un parfait pantin de paille. Il tournait autour du pot, et laissait Tali évoquer les sujets pour se contenter d'y répondre dessus. Si son approche était la suivante grand bien lui fasse. La patience la quitterait au bout d'un moment et elle le congédierait, mais montrer une façade douce ne lui réussissait pas. Il fallait alors être plus ferme et limpide, ils n'étaient pas des alliés ni des gens de confiance. Elle ne les aimait pas et si le Régent pouvait ressentir une impression désagréable la vérité était encore plus sombre.

-J'apprécie vos efforts de diplomate, pour diriger en cette période il faut une sacrée paire de couille si ma franchise me le permet. Vos choix n'ont conduits à aucune fins tragiques que j'envisageais sous le règne de votre maître si il l'était? Je peux faire beaucoup de choses, tourner la question dans tous les sens mais la finalité sera la même. Et cacher mon animosité envers Suna est inutile. Je ne me considère pas Sunajin et c'est avec cette mentalité que j'ai reprit la tête des miens, mon opinion est partagé tout comme l'est le clan. Une chose est certaine, nous avons au-delà des frontières des adversaires, des ennemis. Si Suna sombre, pour l'heure mon clan, suivra. Alors Régent nous sommes 'unis' mais le temps joue contre vous. Mais! Pour cet effort de paix et de réconciliation je vais envoyer une délégation des anciens Kawaguchi à Ki auprès du gouverneur en place. Afin qu'ils partagent leurs conseils et leurs expériences, afin de montrer que Kazejin ou Kijin tous ensemble nous défendons un idéal.

La moue qu'elle affichait avec la dernière phrase, elle semblait mimer un discours de paix idéaliste. Ce qu'elle pensait des habitants du pays du bois était nettement moins idéaliste.

-Puisque vous avez avec vous un membre de votre clan j'ai un autre sujet à mettre sur le table: Le train. Notre dernière discussion n'avait débouché sur rien de concret, aujourd'hui je vous annonce que les ruines Kawaguchi vont être reconstruites pour abriter mon peuple. Le train ne pourra donc plus passer aussi près des habitations futurs des miens, le risque est trop grand.

Inutile de parler de la rénovation du Temple.

-Si vous avez des suggestions, je vous écoute. Bien sur compensation il y aura, si c'est de l'or que vous voulez j'ouvrirai les caisses. Néanmoins je ne reviendrai pas sur la rénovation des ruines et l'interdiction du train d'y passer.

A vos idées gentlemans.

La damoiselle n'avait pas tort, elle ne faisait pas partie d'un village mais bien d'un désert, d'un pays. Elle était dans l'obligation de se plier aux lois de Kaze no Kuni. Notre objectif à nous se trouvait d'agir en tant que militaire et « police » afin de faire régner l'ordre. En aucun cas Suna n'était indépendant de Kaze, tout comme des milliers de mes confrères, nous représentions l'ordre. Mon interlocutrice semblait voir Suna comme un problème, je ressentais une certaine animosité. Les guerres s'étaient succédées, les trahisons et les meurtres aussi, elle avait été peut-être touchée par un de ces maux. Il était aussi possible que la nouvelle dirigeante des Kawaguchi soit tout simplement déçu de nos prestations, c'était une autre possibilité.

La Kawaguchi rétorqua au sujet de Kira, il avait été motivé par mon ascension et avait décidé de rejoindre nos rangs. Je m'en souvenais, je le considérais encore aujourd'hui comme un collaborateur et un ami. Cela dit à l'heure actuelle, il représentait une menace pour la sécurité nationale. Malgré tout, je devais penser à l'intérêt de tous et non à mes sentiments à son égard. J'étais donc prêt à prendre toutes les précautions nécessaires afin qu'il ne cause aucunes agitations même si pour cela nous devions lui ôter la vie et transférer son démon dans un autre corps. Pour prendre la décision finale, j'attendais les premiers rapports de la mission confiée au Kakumeigun. J'attendais beaucoup de cette dernière, ils étaient dans l'obligation d'être compétents. Je n'hésiterai pas à sévir dans le cas contraire.

« Je remarque la confiance que vous portez à notre village, vous m'envoyez désolé. Peut-être qu'un jour vous changerez d'avis, cela nous sera bien plus profitable. Nous représentons Kaze no Kuni, nous protégeons ce pays et donc sommes très liés à ce dernier. La capitale a autorité sur nous et nous demande de faire régner l'ordre dans tous le désert. Ce que nous continuerons à faire pendant des siècles si les dieux nous le permettent. »

Je marquai une pause de quelques secondes avant de reprendre.

« Suna doit beaucoup à Kira et aux Kawaguchi, nous essaierons donc de collaborer ensemble afin de ne pas entraver nos projets futurs. Pour ce qui est de Yamada Kioshi, vous n'avez peut-être pas tort mais à l'heure actuelle il n'est rien d'autre qu'un déserteur. Les Yamada de Suna sont des militaires et considéreront le nomade comme il doit l'être. »

C'était une vérité, comment pouvaient-ils faire autrement ? Tant qu'une instance supérieure n'en avait pas décidé autrement, aux yeux de la justice il restait un traître. Mon interlocutrice devint d'ailleurs vulgaire un instant, cela me fit sourire un bref instant. Elle ne cherchait pas à contourner, elle disait les choses franchement. J'appréciais vraiment ce genre de dialogues -si constructifs-.

«  Pour ce qui est de Ki no Kuni, je pense que c'est une bonne initiative. À l'heure actuelle, Suna a nommé un militaire veillant au dialogue entre Ki, Kaze et Suna. Je demanderai à mon homme et la capitale de prendre contact avec vous. Vous semblez prôner le partage, c'est une valeur qui fait partie intégrante de notre étroite collaboration avec Ki no Kuni ; Votre aide sera donc la bienvenue et sera appréciée à sa juste valeur. »

Le train était enfin abordé et je sentis Gohan se presser à mes côtés. La dirigeante souhait réhabiliter les ruines Kawaguchi, certains y verraient un blasphème, elle un avenir. Je n'avais rien à dire sur cela, je n'étais pas en droit d'agir puisque ces terres n'étaient pas miennes. Elles appartenaient bien aux Kawaguchi. Si la sécurité des futurs occupants étaient menacés, alors en effet il fallait faire un choix. Un choix qui allait coûter très cher à la damoiselle d'après mes premières estimations. Avant de laisser Gohan prendre la parole, je pris les devants.

«  Gohan sera plus à même de vous énoncer les clauses des contrats régissant le train mais je tiens à vous rappeler certains détails. Le clan Kawaguchi est rémunéré en laissant le train exploiter les ruines donc en plus d'ôter une source de revenue, vous voulez remettre en cause les contrats qui lient les Kawaguchi et les Toshiro à Kaze no Kuni. Sans négociations, il vous sera impossible de déplacer le passage du train puisque vous vous êtes engagée.Votre démarche me fait penser que vous avez déjà prévu ces négociations mais ne soyez pas étonnée de la longueur de ces dernières, le pays invitera aussi ses représentants à prendre part et cela risque de prendre beaucoup de temps. Néanmoins si un accord est profitable au pays et à ma famille, alors tout cela se passera bien. »

Tout était possible lors de ces négociations, était-elle réellement conscience de cela? J'imaginais même les Kawaguchi n'ayant plus aucun droits sur la voie ferrée, c'était un cas probable.