Citation :

Vous représentez les symboles de l'amitié entre le Shûkai et Suna, et pour cela vous êtes chargés d'une mission mettant en collaboration les deux nations. Il s'agit justement de faciliter le passage entre les frontières et d'engager le dialogue entre les pays frontaliers de l'une et l'autre des factions. Pour ce faire, vous pouvez aller dans des villes, faire la propagande de l'alliance, parler aux populations ... Tous les moyens sont bons, du moment qu'ils servent la cause commune du Shûkai et de Suna et qu'ils permettent de faire monter en popularité le lien maintenant fort entre les empires.

@Omura Kuzushi

Quand il avait parlé de lui faire se dégourdir les jambes, la bête n’avait pas imaginé à quel point son Maître, n’allait pas mentir. Le grenat de son regard vaguait entre la carte et l’horizon, c’était qu’il lui faisait traverser tout l’empire mine de rien et elle accusait le coup. En tout et pour tout, pour l’assister, le Lumineux, gracieux gouverneur de Taki lui avait confié une bourse pour de belles dépenses et des échantillons de leurs meilleurs productions. Ainsi on lui avait suggéré de les promouvoir quand en sa qualité d’ambassadrice, elle visiterait Suna, ainsi que d’être généreuse et des plus corrects envers son alter-ego Sunajins. L’idée était-elle d’en mettre plein la vue ou simplement de montrer patte blanche ?

Un peu des deux peut-être, tant qu’il avait son intérêt à servir au final en ouvrant un nouveau marché, l’hybride se promettait d’être exemplaire dans sa tâche. Face aux malheureux et pauvres fous pillards en chemin, elle n’avait qu’à déployer ses appendices, en achever quelques-uns, en laisser fuir quelques autres pour se garantir la tranquillité à son prochain passage avec son invité. Il fallait bien qu’il y est quelques avantages à être monstrueuse, combien même, ce monstre-là, avec ses allures angéliques cachait bien son jeu. Après plusieurs jours à dissoudre les éventuels problèmes qui auraient pu tâcher sa carte postale, et un passage catastrophique des marécages, enfin, face à elle au loin se dressait l’imposant observatoire de Tori no kuni qui était son point de rendez-vous.

Pas trop tôt, les bêtes qui tiraient son chargement se seraient refusé à aller plus loin, car mine de rien, l’affaire ainsi accommodée, lui avait pris plusieurs jours en plus de ses préparatifs sécuritaire. Et tandis qu’on abreuvait les bêtes et vérifier l’état des marchandises, son regard perdu vers l’horizon plus sec, l’émissaire s’interrogeait de la légitimé de sa présence ici. Jusque-là le Maître ‘n’avait jamais fait aucun mauvais choix, mais n’allait-elle pas lui faire regretter celui-ci. Elle s’accordait à sourire à ses compatriotes qui l’accueillaient joyeux après qu’elle ne décidait de les gâter également à son passage. C’était son esprit perdu ailleurs dans l’espace-temps que se finissait sa journée et la première partie de sa tâche. Elle devrait rejoindre la frontière très proche au petit matin pour rencontrer en ce jour J, son interlocuteur. La nuit ne lui apportait aucun conseil, juste quelques rêves animaient par la curiosité. Mis à part la plage, la bête n’avait jamais foulé pareil endroit. Un océan de sable l’attendrait bientôt, ça avait un brin d’ironie pour une créature aquatique comme elle.

Au matin, comme il était convenu dans leurs accords, dans un apparat loin de sa sinistre cape manteau habituelle, elle se présentait avec une illusion prodigieuse sous ses attraits les plus humains possible. Au conseil de son mentor, elle avait choisi du blanc, qui lui garantissait soi-disant de se confondre à la masse. A l’approche du Sunajins, elle s’inclinait dans un salut très protocolaire, avant de se présenter et décliner sa présence ici. Elle avait appris sa leçon avec assiduité fallait-il croire.

~ Je nome Takoyaki, je suis envoyée par le Gouverneur de Taki dans l’idée de réfléchir à l’intérêt de facilité l’ouverture de nos frontières respectives à nos marchands notamment. Si vous le permettez, je vous servirais d’hôtesse et de guide, durant notre visite en pays neutre. Mon armement ne sert qu’à escorter les cadeaux de l’empire pour vos citoyens, les convois attirent toujours la couardise des plus fous d’entre nous ne pensez-vous pas ? Je les abandonnerai si elles sont un problème de bon grès. Puisque nous sommes près de Tori et sa tour d’observatoire, est-ce qu’il vous plairait de commencer la visite par celle-ci ? Peut-être pourrons nous même en profiter pour mettre au point nos itinéraires.

Protocole, protocole, elle s’y tenait à la lettre pour l’heure du moins.