Faisons connaissance ! [Mikan, Jiro, Doku]

Vous voyez de quoi je parle si je vous dis que j'ai la sensation que ma vie avance à 100 kilomètres à l'heure en ce moment ? Trop d'événements surviennent, trop de changements, cela me rappelle une autre époque, il y a longtemps, une autre guerre contre Konoha qui entre son début et sa fin avait causé la mort de mon ex-coéquipière Yamada Nako, et de cause à effet la folie de Shorui et finalement sa désertion. C'était un peu ça en ce moment... La guerre contre Konoha, la capture de mon ami Yamada Arashi, mari de celle cité plus tôt, son retour à Suna alors que son fil Yamada Tetsui avait été lui-même capturé entre temps, et pour finir la mort de ce dernier. Son sceau s'étant effacé sur le rouleau du Pacte kuchiyose des éléphants. Et avec tout ça ce n'était même pas fini ! Toshiro Ogami m'avait officiellement demandé de le rejoindre en tant que membre du Conseil de Suna. Avait-je accepté sa promotion ? Oui, mais seulement parce que Suna en avait besoin, car à titre personnel je m'en serais bien passé. Moi et ma vie tranquile de shinobi que personne n'embêtait plus que ça parce que j'avais assez donné par le passé, cela semblait terminé. Les choses avançaient bien trop vite ces derniers jours, et je craignais que cela n'aille en s'aggravant, ne me laissant même pas le temps de voir les dernières années de ma vie avant la vieillesse et la mort. Trop craignos... Quarante neuf ans déjà. Et pourtant toujours la sensation d'être jeune.

Pour couronner le tout, on m'avait aussi proposé de reprendre une équipe de jeunes genins à ma charge, parce que le village avait besoin de sensei compétents pour la progression de ses jeunes pouces. Si au fond je n'avais pas le goût à enseigner, j'avais quand même accepté... Mon dernier et meilleur élève Yamada Tetsui venait de mourir aux mains de Konoha, c'était tout neuf de quelques jours, et avec sa mort quelque chose s'était éteint en moi. La flamme de la transmission en pâtissait. Ma crainte était de n'être qu'un enseignant comme un autre pour ces nouveaux genins. Si l'envie n'était plus là ces jeunes allaient s'ennuyer à mourir avec moi.

Comme tout sensei recevant de nouveaux ninjas à former, je leur envoyais par voie administrative un courrier d'invitation à une première rencontre. Le mot était signé par le village de Suna et les conviait à huit heures du matin dans un endroit peu fréquenté du village. Il s'agissait d'un terrain avec trois hangars abandonnés, et un sol jonché de détritus, ordures rouillées et cailloux. Il semblait que certains Saibogu en herbe en avaient fait leur décharge personnelle. Quelle bande d'irrespectueux, ces nerds de la bidouille mécanique... Pourtant, eux avaient tout mon respect pour leurs inventions, pas forcément significatives de leur intelligence, mais c'était une autre histoire.
Mes nouveaux genins étaient au nombre de trois, et tous d'horizons différents d'après ce que j'avais lu sur leurs dossiers. Juste que l'un d'entre était arrivé à Suna il y a peu et n'était pas passé par la case de l'académie ninja. Ils étaient deux garçons et une fille. La mixitié des sexes était une bonne chose dans une équipe ! Et je préférais cela à un trio de mâles rivaux entre eux pour montrer qui avait la plus grosse.

Le matin du rendez-vous, je les attendais tous les trois dans ce beau terrain abandonné. Ils devront passer par dessus une barrière et un panneau interdisant l'accès à l'endroit, mais c'était comme ça. Ce serait déjà l'occasion de voir ce qu'ils avaient dans le ventre et s'ils osaient braver certaines interdictions. Que c'était amusant d'observer ces petites choses pour une première rencontre. Je m'étais posté sur le toit d'un des vieux hangars, caché par des aérations Saibogu hors d'état de marche. Cette position en hauteur m'offrait un parfait champ de vision de là par où ils allaient arriver. Comme j'étais un peu coquin, et observateur, j'attendrai qu'ils soient tous là pour faire mon apparition. S'ils étaient bons vivants ils commenceraient à faire connaissance chacun entre eux. Alors, je les attendais, sûr qu'ils ne me verraient que quand je l'aurai décidé, et pas avant.

@Doro Mikan @Kato Jiro @Doku

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En recevant une lettre officielle , Doku encore tout nouveau à Suna s'imaginait déjà découvrir une mauvaise nouvelle . Une sale manie héritée de quelques mauvaises expériences passées, malgré lui toujours bien ancrées au sein de sa psyché . Imaginez un peu sa surprise lorsqu'il apprit que son profil avait été retenu par les autorités du village qui l'assignaient à une équipe . En effet bien qu'il ait pris un raccourci en s'évitant la vie d'académiciens , il savait tout de même de manière grossière comment fonctionner cette entité militaire qu'il pouvait désormais appeler : chez lui .

Ce fut donc aux aurores qu'il quitta son studio de quinze mètres carrés , cet endroit exigu qui avait au moins le mérite de lui éviter la rue. Le mettant en avance pour rejoindre ce fameux terrain située en marge des zones bondées de monde , il prit naturellement tout son temps avant d'atteindre ses abords . Tant et si bien que le chapeau sur sa tête lui était déjà utile tellement le soleil devenait vite cuisant dans ce pays . Car bien qu'insensible aux fortes chaleurs , ses yeux n'étaient pas encore immunisés aux rayons du plus flamboyant des astres . Tout comme les barrières délimitant l'entrée de ce qui avait clairement l'air d'être une décharge n'avaient pas été conçues pour ralentir un type comme lui .

En effet sans même ralentir le pas , il passa littéralement au travers du grillage métallique avant de poursuivre sa route au sein de cette fameuse zone interdite . Un mot qui ne lui faisait pas spécialement peur , lui qui se permettait d'être plus insouciant que la moyenne à cause de sa constitution réelle . A tel point qu'il ne remarqua même la mine sur laquelle il posa le pied quelques secondes avant de l'actionner en la retirant pour continuer à avancer . Une erreur fatale puisque ce vieil artefact lui sauta immédiatement au visage . Emportant au loin sa coiffe fétiche alors que son environnement proche était voilé par une épaisse couche de poussière .

"Fais chier !"

Se dit à lui-même un Doku indemne qui tentait de récupérer sa propriété tandis que la fumée se dispersait . Un observateur extérieur se dirait sans doute qu'il était en présence d'une bien curieuse affaire où une arme de guerre n'avait pas laissée le moindre stigmate à un adolescent même pas diplômé . Ce à quoi le principal intéressé ne songeait même pas alors qu'il atteignait les hangars où était sensé les attendre l'instigateur de cette rencontre déjà très animée .

Sept heure trente du matin, le village caché de Suna était déjà éveillé depuis un petit moment, assailli par les rayons brûlant d'un soleil de plomb. Comme la majorité des commerçants du village, le vieux Tetsuhide n'avait pas attendu pour enclencher l'air conditionné de son épicerie, autant pour les fruits exotiques qu'ils faisaient venir de différentes régions de Kaze no Kuni, voir des pays voisins, que pour sa clientèle très réduite. Du fait de sa position géographique, proche du centre-ville, le commerce voyait sa première vague d'acheteurs n'arriver, au plus tôt, qu'une dizaine de minutes avant huit heure. Pour le moment, donc, seul un client se trouvait dans l'épicerie et le vieux propriétaire ne le quittait pas des yeux. Depuis, un bon quart d'heure, ce petit gamin en habit vert et cheveux en pointes, rodait devant ses étalages de fruits d'un air suspicieux. Les yeux plissaient au maximum, histoire de faire croire qu'il sommeillait à moitié, Tetsuhide gardait toute son attention sur le petit chenapan. Tant et si bien qu'il le vit discrètement s'emparer d'une pomme des sables, met raffiné du nord du pays, et la fourré dans la poche de son short. Si sa longue vie lui avait apprit une chose, s'était la patience. Pas la peine de presser pour stopper le malandrin, ce dernier finirait inévitablement par passer devant sa caisse, ce qu'il fit avec un large sourire. Usant de ses vieux réflexes, Tetsuhide attendit que le chenapan le passe pour le saisir par son col droit et lui expliquer d'un ton :

- Non petit vaurien ! Ici on sort que lorsqu'on a payé sa marchandise.

Il planta alors sa main libre et ouverte sous le nez du voleur. En voyant les doigts squelettiques du vieil homme, le jeune garçon soupira et fourra sa main dans sa poche. Il en sortit le fruit qu'il posa délicatement dans la paume ridée de son interlocuteur en s'excusant :

- Pardon, je suis un tout jeune Genin et ce petit exercice faisait partit de mon entraînement.
- Mais bien sûr, un ninja sans bandeau, ricana Tetsuhide en relâchant l'enfant, aller va-t-en, et que je t'y reprenne plus.
- Encore pardon.

Le petit voleur se retourna et salua son aîné avec déférence avant de quitter le magasin. Le gérant, quant à lui, se contenta de secouer la tête de dépit avant de reporter son attention sur sa marchandise récupérée, histoire de vérifier si elle n'était pas abîmée. Il remarqua, alors, avec stupeur, que des ryos avaient été enfilé le long de la queue du fruit. Il les compta alors, découvrant qu'il s'agissait du prix d'une pomme des sables. Il sortit alors en trombe de son échoppe, et aperçu le gamin s'éloigner dans la rue relativement déserte, jonglant avec un autre fruit qu'il avait subtilisé. Ne comprenant pas vraiment l'étrangeté de la situation, il la balaya d'un soupir avant de retourner dans son commerce. Ces shinobis ne peuvent-ils pas payer leurs courses de manières plus conventionnelles ?

De son côté, le petit chapardeur était plutôt satisfait son exercice. En effet, ce Genin, nommé Kato Jirokichi, ou Jiro pour faire plus court, était bel et bien en train de s'entraîner. Une leçon qu'il s'était imposé à lui-même afin de garder ses capacités de voleur en éveil. Il était d'ailleurs assez content de lui, sa petite tactique avait marché. Maintenant, il pouvait se rendre à son rendez-vous avec un grand sourire, et un petit déjeuner. Car oui, lui aussi avait reçu une invitation officielle du village afin d'être intégré dans une équipe shinobi. Lui qui venait de sortir de l'académie, il était content d'être assigné à un ninja plus expérimenté qui l'aiderait à améliorer ses capacités et atteindre son but ultime.

Jiro prit donc son temps pour se rendre devant les trois hangars abandonnés où il avait rendez-vous. Un choix de lieu qu'il trouvait bizarre, mais qui lui permettait de visiter un peu le village. Certes, il avait quitté sa campagne natale pour Suna voilà quelques années, mais comme il passait la plupart de son temps à l'académie, que ce soit pour s'entraîner ou faire ses heures de retenus, il y avait encore certains recoins qu'il ne connaissait pas vraiment. Grignotant sa pomme des sables avec délectation, il finit par arriver non loin d'une barrière. Là, il aperçu un type étrange avec un chapeau roder autour de cette dernière. D'abord méfiant, il se vit tombé des nues quand il vit l'inconnu littéralement traverser le grillage. Il était étonné par une telle prouesse, réalisant qu'il devait s'agir là d'une technique ninja de haut niveau. Faisant marché son petit cerveau à la vitesse de l'éclair, Jiro en arriva à la conclusion qu'un shinobi de ce rang ne pouvait être que son futur maître.

Sans perdre une seconde de plus, il avala le trognon de sa pomme et fonça vers la barrière. En bondissant, il imaginait déjà tout ce qu'il pourrait faire avec une technique pareille. Il n'aurait plus aucune limite et pourrait atteindre son objectif sans aucune difficulté ! Puis, il posa main sur la barrière en passant par dessus, se brûlant sur le métal beaucoup plus chaud qu'à l'accoutumé. En retombant de l'autre côté, dans la décharge, il secoua sa main et souffla sur sa paume en répétant :

- Aïe, aïe, ça brûle !

Puis, soudain, une explosion l'interrompit. Un nuage de fumée recouvrait l'endroit où se trouvait le grand shinobi, inquiétant Jiro. C'était lui qui avait fait ça ? S'était-il fait attaqué ? Tant de questions qui trouvèrent une réponse sous forme d'un nouvelle surprise. L'inconnu n'avait pas une égratignure et courrait après son chapeau ! Le petit Genin était encore sous le choc, mais en était convaincu, un ninja de ce niveau ne pouvait être que son chef d'équipe ! Excité à l'idée d'apprendre la technique de passe-muraille, Jiro suivit l'inconnu et déclarant tout souriant :

- Senseï ! Laissez-moi vous aider à récupérer votre chapeau, ô grand senseï !

Un peu beaucoup lèche-botte en effet, mais était trop impatient d'en savoir plus sur celui qu'il pensait être son nouveau maître pour la jouer subtil.

Une nuit difficile est souvent suivie d'un réveil qui l'est encore plus... C'est pourquoi je n'avais presque pas fermé l’œil de la nuit. Voilà un an et deux mois que je suis devenue genin à Suna no kuni. Un an sans avoir été affilié à une équipe, un an à faire des petites missions peu intéressantes. Bon en fait, je mens un peu. J'avais participé à la construction du quartier pour le clan Yôgan. Puis j'étais partie en mission avec Kazushi, à la capitale où on avait du retrouver une femme, cinglée, parano et mourante. Cette dernière mission n'avait pas été de tout repos! S'en était suivit une rencontre que j'avais espéré depuis plusieurs années: avec Ether. Une fille qui avait participé à l'examen chûnin de Suna quelques années auparavant. Lors de son combat, elle s'était volatilisée, devant un courant d'air pour se reformer et faire un câlin à son adversaire. Se faisant certes ainsi disqualifiée, elle m'avait montré, sans le vouloir, que je n'étais pas unique et encore moins seule. Dés lors, j'avais voulu la revoir. Ce qui était à présent chose faite! Je savais où j'étais née, approximativement... Enfin dans une caravane nomade se rapprochant à l'époque du pays du feu. Je connaissais mon clan, ma tribu et je savais ce que j'étais. Et contrairement à ce que j'avais toujours pensé, à ce que ma mère m'avait sous entendu: je n'étais pas un monstre. J'étais juste différente. Alecto, l'ancien du clan et Ether m'avaient beaucoup apprit et rassuré. Ma visite au mont Kaze pour voir le reste de la tribu avait également été bénéfique pour moi. Je me sentais prête à maitriser mon pouvoir, à compter sur mes capacités. Presque capable de les assumer. Ce qui jusqu'à maintenant, n'était pas le cas.

Mais tout ceci n'était pas la raison de ma nuit blanche. Hier soir, j'avais reçu un courrier officiel me disant que j'allais être enfin admise dans une équipe de shinobis. Enfin!! D'abord la joie, le stresse et la détresse prirent rapidement le dessus. Et si on ne me jugeait pas digne d'intérêt? Et si mon futur sensei me voyait comme quelqu'un de sous qualifié, d'inexpérimenté ou simplement d'incompétente? Allais-je passer un test? Serais-je capable d'y arriver? Oui, le doute et la peur s'étaient immiscés en moi... J'avais ainsi très peu fermé l’œil de la nuit.

A six heure du matin, je m'étais finalement levée, les yeux cernés et les cheveux en vrac. Je m'étais habillée, mettant tout d'abord un petit haut avec une jupe puis je m'étais dis que ceci ne faisait pas suffisamment sérieux. J'avais donc changé pour un pull sans manche, avec une veste par dessus et un pantalon noir classique. Mais justement là ça faisait trop cliché de la shinobi, c'était même trop... Masculin. Prenant le temps de me coiffer, de mettre de la crème pour hydrater ma peau, qui avait tendance à sécher trop vite, voir même à craqueler, je repensais à la discussion avec ma mère. Celle-ci s'était longuement opposée à mon intégration à l'armée, je la soupçonnais même d'avoir joué dans le fait qu'il m'ait fallu un an pour avoir une équipe. On s'était donc un peu disputé et j'avais finalement parlé de Alecto et Ether, disant que je savais toute la vérité. Que je savais ce que j'étais et que je ne me cacherai plus, que je n'étais pas un monstre.

J'étais finalement sortie de chez moi bien en avance. Ayant opté pour robe salopette de couleur crème, j'avais également enfilé un t-shirt blanc en dessous et je portais des chaussettes montantes avec des bottines. J'aimais bien cette tenue: un peu décontracté, mais pas trop. Et les nombreuses poches dans la salopette étaient parfaites pour y mettre couteaux, kunais et shurikens. Oui, j'aimais avoir une tonnes de projectiles sur moi, au cas où. Les rues étaient encore peu fréquentées à cette heures-ci ce qui me permit de me rendre tranquillement au lieu du rendez vous. J'y arrivais bien en avance, me posant sur une barrière en face de la décharge: une indication disait que l'endroit était interdit... Je n'aimais pas spécialement jouer les rebelles, enfreindre les lois et je n'avais pas envie de m'attirer des problèmes aujourd'hui. Ce qui fait que... J'étais restée assise là, à attendre. Espérant voir mon sensei et ma future équipe passée par là, me disant que je pouvais passer la barrière et le panneau sans courir le moindre risque. Trouillarde? Non... Plutôt prudente. Avec quelques difficultés à prendre des initiatives, à avoir confiance en moi et avec un sérieux problème de timidité.

Un jeune homme passa par là un peu plus tard. Il traversa la barrière comme si de rien n'était. Mon regard s'était posé sur lui, comprenant parfaitement ce qu'il venait de faire, ce qu'il était. Je n'en étais pas totalement sûre, mais Ether et Alecto me l'avaient dit: nous nous reconnaissions facilement, chacun possédait une sorte de radar interne qui détectait les autres personnes comme nous. Peut-être qu'en me rapprochant, je sentirais quelque chose, prouvant que j'avais vu juste. Reste qu'un autre gamin avait vu la scène et semblait en être émerveillé. Il avait suivit le premier, sautant par dessus la barrière. C'est alors que le premier, celui au chapeau, disparut un instant dans une nuage de poussière provoqué par une explosion. L'adolescent n'avait rien, il courait après son couvre chef comme si de rien n'était. Cette fois-ci, j'en étais sûre, il était bel et bien ce que je pensais: un élémentaire. L'autre gamin criait déjà, l'appelant sensei, disant qu'il allait l'aider à récupérer son chapeau.

Ainsi ce type, ce Gogyou était mon sensei? Je bondis de mon perchoir, posant mes pieds au sol. J'aimais cette sensation: chaque fois que je retouchais le sol après m'être perchée sur quelque chose, c'était comme retrouver une partie de moi. Sourire aux lèvres, j'avançais alors vers le panneau interdisant l'accès. D'une impulsion, je bondissais par dessus pour retomber de façon agile, presque féline sur le sol. Là, je contemplais la décharge, c'était... Une décharge quoi! Un sacré bordel avec pleins de trucs cassés et entassés. Je n'appréciais pas spécialement de voir la terre bafouée de la sorte, qu'on puisse la polluer ainsi sans remord mais je ne pouvais rien y faire. Et je n'allais pas ranger tout ce foutoir. J'observais les deux individus en silence, gardant pour le moment mes distances. J'étais là plus par curiosité qu'autre chose. Serait-ce mon sensei et mon coéquipier ou juste deux jeunes qui se promènent et se prennent pour des ninjas? Machinalement, je levais les yeux pour observer les bâtiments.

Et maintenant? Qu'est-ce que je faisais? S'ils pouvaient me voir et venir, cela m'arrangerait... Je n'étais pas spécialement douée pour lancer une conversation. Que voulez vous, quand on est timide les choses simples peuvent paraitre incroyablement compliquées.

Je l'avais pressenti que ça allait être intéressant, et ça l'était ! Ces trois là étaient maintenant tous au point de rendez-vous, et pourtant ils n'avaient pas forcément tous lié contact, ce qui était plus que compréhensible pour une première. Leurs arrivées différaient qui plus est et devaient sans doute refléter un minimum les caractères de chacun. Doku semblait du genre fonceur. Jiro réfléchissait sans doute trop vite pour prendre ses décisions en pensant que le Gogyou de flammes était son sensei. Quant à Mikan, celle-ci paraissait être observatrice, prudente et méfiante ? Imaginons... si je m'étais présenté dès le début à ce rendez-vous officiel de nouvelle équipe, j'aurais sans doute loupé toutes ces premières informations que l'observation m'avait fournie.
Toujours posté derrière une grosse aération métallique construite par les Saibogu, je me réjouissais et affichais un sourire aux lèvres. Ces jeunes gens allaient sans doute me faire vivre des moments amusants finalement. Nous verrons bien si la flamme de la transmission ne s'éteint pas. Peut-être qu'à eux trois ils allaient réussir à l'entretenir et à me faire voir de nouvelles couleurs dans le climat de guerre actuel.

J'attendis bien une minute encore, leur laissant le temps de se dire quelques dernières choses, ou à Doku de récupérer le chapeau que Jiro lui tendait par exemple. Qu'ils étaient mignons, déjà à s'entraider et prendre soin des autres. C'était un bon début, ou ce Jiro était bien aimable. Ce qui était une belle qualité.
Je n'attendis plus après ça, et m'élançais dans un saut de l'espace athlétique me faisant atterrir à seulement quelques mètres de mes élèves. Le tout en tenant mon chapeau de paille pointu à l'atterrissage. Trop de classe pour l'ermite aux éléphants. Je rompis assez vite cet air sérieux de l'apparition pour adopter une démarche plus naturelle et quelque peu nonchalante, avec le sourire aux lèvres, pour qu'aucun d'eux ne soit stressé.

« Salut la compagnie ! Doku, Jiro, Mikan, enchanté de vous rencontrer. »

Je marquais un court temps d'arrêt avant de reprendre en les regardant tous en même temps.

« Vous faites dorénavant partie de l'équipe Shousan, qui comme vous le savez sans doute signifie l'espoir et les chances de victoire. Ce sera notre crédo je l'espère, en tout cas j'y tiens. »

Petite phase d'introduction et mise en bouche sur la ligne directrice de cette équipe. Il manquait pourtant une chose importante que je n'avais pas encore dit.

« Je me nomme quant à moi : Kobashiru Nuzuro. Connu aussi comme l'ermite ou le maître des éléphants... huh vous verrez bien assez tôt par vous-mêmes. »

Je les regardais chacun encore une fois, puis, c'était une formalité, je sortis de ma poche trois bandeaux shinobis à l'effigie de Suna qui leur étaient destinés.

« Je ne sais pas si vous en possédez déjà un à vrai dire, alors je les ai ramené. Il y en a un chacun, sauf si vous l'avez déjà, rien ne sert d'en avoir deux ! »

Je les leur tendis.

« Des questions pour commencer ? Doku, je n'ai pu que remarqué que tu as failli te faire exploser avec une mine Saibogu... ce sont des choses qui arrivent et qui peuvent tuer... »

Il était coriace ce garçon ma parole.

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Pris de cours par un enfant sorti de nul part avec l'intention de lui rendre son chapeau , Doku se figea net en entendant les paroles prononcées par ce dernier . Senseï ! Cet avorton ma foi fort respectueux, si ce n'est même un peu trop, l'avait pris pour un shinobi capable de diriger une équipe . Ce qui n'était pas dénué d'ironie lorsque l'on savait que Doku n'avait jamais passé le cap de l'académie de toute sa vie . Par conséquent il ne put se soustraire à une crise de fou rire ponctuée des remerciements qui s'imposaient .

"HAHAHA ! Merci petit mais non, je suis pas ton maître ."

A la fois flatté et amusé par cette intervention, il reprit vite son sérieux en voyant un homme atterrir avec souplesse sous leurs yeux . Replaçant sa précieuse coiffe sur le haut de son crâne tout en admirant celle de ce dernier , il ne fut pas vraiment surpris d'apprendre qu'il s'agissait de leur véritable senseï . Kobashiru Nuzuro, l'Ermite des éléphants hein ! Quel drôle de titre, si bien que Doku était curieux de savoir d'où il tenait ce surnom .

"C'est pas de refus ", lui adressa-t-il en signe d'acquiescement au moment de se saisir de son fameux bandeau : la preuve incontestable qu'il était officiellement un sunajin élevé au rang de Genin . Et bien qu'il n'en avait pas forcement l'air , ce simple geste le rendait extrêmement joyeux . Contrairement aux premiers reproches de son maître qui l'amusèrent plus qu'autre chose et auxquels il apporta une brève réponse contrastant clairement avec l'air grave de ce dernier :

"Haha ! Vous avez vu ça aussi ", répondit-il l'air quelque peu gêné assorti d'une main frottant nerveusement l'arrière de sa tête pour confirmer cette idée .

Pourtant à aucun moment il n'avait eu peur pour sa vie . Après tout il était naturel pour un individu de son espère de ne pas craindre une pauvre petite mine quand d'autres y voyaient un engin de mort bougrement efficace . Véritable assurance ou excès de confiance , il n'en restait pas moins plus résistant que la normal et c'est en cela qu'il croyait . Un peu comme le fait d'être seulement deux élèves alors que Kobashiru Nuzuro affirma dans ses dires en avoir trois à sa charge . Une étonnante affirmation qui poussa l'élémentaire à chercher du regard cette troisième personne jusqu'à remarquer vers la clôture une silhouette féminine .

Une fois le chapeau rapporté à son propriétaire, Jirokichi ne s'attendait sans doute à la volée de surprises qui allaient le prendre de court. D'abord, il y eut le fou-rire de l'inconnu qu'il pensait être son nouveau maître et chef d'équipe. Le jeune Kato se demanda s'il avait dit quelque chose de drôle, puis comprit quand son interlocuteur lui clarifia la situation. Comment ça il n'était pas son maître ? Pourtant, il possédait des pouvoirs dépassant le niveau de beaucoup de Chunin, voir de Jonin. Le petit chapardeur resta interdit un petit moment. Il réalisa dans la foulée de son erreur que, si l'inconnu au chapeau n'était pas son supérieur, alors il était son coéquipier. Du coup, il serait peut être moins enclin à laisser Jiro apprendre ses secrets.

Toujours immobilisé par la nouvelle, Jirokichi ne vit pas sa surprise s'arranger quand, soudain, un nouvel homme qu'il n'avait jamais vu bondit de l'un des entrepôts avoisinant la décharge et le salua, ainsi que des dénommé Doku et Mikan. Trois noms pour deux personnes ? Non, en se retournant, il aperçu une jeune femme les observant d'un peu plus loin. Jiro ne l'avait pas vu ou entendu arrivé, sans doute trop distrait par la perspective d'apprendre à traversé les murs.Le petit chapardeur n'eut guère le temps de distinguer Doku de Mikan que le vieil homme habillé de rose qui venait de les saluer révéla qu'ils faisaient tous les trois partis du équipe ninja. C'était donc lui son véritable sensei ? Jiro l'observa avec scepticisme. Apparemment, le crédo qu'il devrait suivre à partir de maintenant seraient l'espoir et les chances de victoires. L'espoir, aucun problème, Jiro ayant toujours était un optimiste de nature, mais les chances de victoire par contre.

Enfin, continuant dans la lignée des tournures d'événements inattendu. Le chef de la team Shousan se présenta comme étant Kobashiru Nuzuro, aussi surnommé l'ermite aux éléphants. Une présentation qui transforma le scepticisme du petit chapardeur en étoiles brillante d'admiration au fond des iris ébènes. Loin d'être un ninja qui suivait de près les exploits des meilleurs shinobi de Suna, Jirokichi n'avait aucune idée de qui était Nuzuro, mais son esprit avait immédiatement enregistré le mot le plus important de son introduction : ermite. Il s'agissait généralement d'un titre qu'on ne donnait pas au premier traine patin venu, du moins c'était ce que lui répétait Mieru, la kunoichi qui avait découvert Jiro et lui avait permit d'entrer à l'académie. Pris de court par le prestige que devait avoir son nouveau maître, et histoire d'aider ses nouveaux équipiers à connaître son identité, le petit chapardeur se pencha respectueusement en avant et déclara :

- Enchanté, Nuzuro sensei ! Je suis Kato Jiro et sachez je suis ravi de vous connaître !

Se redressant, il cru bon de préciser sa pensée, ou plutôt de laissé sa tendance aux bavardages incessants prendre le dessus :

- J'avoue que je m'attendais pas à ce qu'on me prenne à ce point au sérieux à l'académie ! Je veux dire, je croyais que je les avais tous saoulé avec mon objectif ultime, mais faut croire que non. Vous vous rendez compte ? Me mettre sous l'aile d'un ermite avec comme équipier un genin qui peut traverser les murs, c'est au delà de tous ce que je pouvais espérer ! C'est génial !

Jiro eut à peine le temps de reprendre son souffle qu'il reçu l'insigne des ninjas de Suna ; son propre bandeau. En le tenant dans ses mains, il frémissait d'excitation. Enfin, il était officiellement un Genin du Pays du Vent. D'une manière tout à fait solennelle, il ouvrit sa veste émeraude et fit passé le tissu noir du bandeau dans l'une de ses poches intérieures. Il fit ressortir l'étoffe par un petit trou au fond de cette dernière et tira jusqu'à ce que la plaque en métal gravé soit collé contre le pan de son vêtement. Un nœud plus tard, il referma sa veste, plaquant le symbole du village caché de Suna contre son cœur. Certes, ainsi, personne ne pouvait voir son bandeau, mais il s'en moqué. Avec un large sourire, il se mit au garde à vous et lança à son nouveau maître avec tout l'enthousiasme d'un enfant :

- Comptez sur moi, Nuzuro-sensei ! Pour l'espoir et la victoire !... enfin tant qu'il ne s'agit pas de victoires en combat, parce que je dois vous avouer que je risque de vous décevoir dans ce domaine.

En effet, Jirokichi et la baston, ça faisait deux. Non pas qu'il ne savait pas comment se battre, il était un shinobi après tout, mais il n'a jamais aimé en venir au main. Sans doute avait-il déjà trop vu de sang et de violence dans sa courte vie pour s'amuser à perpétué le cycle ? Du coup, il évitait les confrontations physiques comme la peste, préférant la distraction ou la fuite. De toute manière, il n'était pas devenu shinobi pour devenir un soldat, aussi étonnant que cela puisse paraître. Encore trop excité pour élaborer, le petit chapardeur se tourna vers ses nouveaux camarades et leur demanda, aussi souriant que naïvement :

- Ravi de vous connaître aussi tous les deux ! Alors, qui est Mikan et qui est Doku ?

Les deux adolescents discutèrent vaguement. Le plus âgé des deux disait à l'autre qu'il n'était pas son sensei. J'écoutais de loin, sans trop me rapprocher, restant à une bonne distance juste au cas où. C'est alors qu'un homme apparut, tombant littéralement du ciel: surement nous avait-il surveillé du haut d'un bâtiment, attendant le bon moment pour faire son entrer. Il avait un grand chapeau de paille, une veste rose un peu trop visible à mon gout mais qui n'en était pas pour autant laide. Au contraire, son look était plutôt agréable, donnant un coté décontracté. Je me disais alors que je n'aurais pas un sensei trop autoritaire qui prône l'ordre militaire avant tout. J'espérais juste que ce ne soit pas totalement le contraire... Avoir un supérieur trop laxiste ne m'aiderait pas, enfin ne nous aiderait pas. J'avais intégrer une équipe à présent, je devais penser en terme de groupe, pas seulement en ma petite personne. Cela prendrait surement un peu de temps à assimiler. Jusque là, on ne m'avait pas remarqué, mais il s'adressa à nous, nous salua et cita mon nom. Ce qui incita les deux autres à me chercher, et ils me trouvèrent rapidement en se retournant.

L'équipe Shousan: l'espoir et les chances de victoires. Une idée optimiste, presque utopique mais qui me convenait parfaitement. De l'espoir, j'en voulais. L'espoir d'être acceptée comme je suis. L'espoir de devenir plus forte. L'espoir de voir l'utopie de Ether et Alecto ainsi que de sa tribu se répandre sur le monde. L'espoir de revoir Yui... Cette pensée me noua l'estomac. Elle me manquait cruellement.

L'homme se présenta enfin: Kabashiru Nuzuro appelé également l'ermite des éléphants. Son nom ne me disait rien de particulier, il ne me semblait pas lié à un quelconque clan connu du pays. En revanche, le terme ermite des éléphants me fit tilter. Le sensei de Yui aussi avait un rapport avec les éléphants à ce qu'elle m'en avait dit. Donc, d'une manière ou d'une autre: Nuzuro connaissait Tetsui? Je lui demanderai, quand je me sentirai prête quand... J'arriverai à parler sans être mal à l'aise.

Notre nouveau chef d'équipe sortit alors trois bandeaux ninjas pour nous les remettre. Il avait avouer qu'il ignorait si nous en avions déjà un ou non et qu'il était inutile d'en avoir deux. Le mien, il était sur mon crâne, servant de serre-tête. Je m'avançais alors lentement, rejoignant le groupe. L'élémentaire accepta le bandeau et il discuta brièvement de l'explosion à cause de la mine. Nuzuro ne savait pas encore que l'autre était un élémentaire donc. Que savait-il sur nous en fait? Sur moi, il pouvait surement savoir que j'attendais depuis un an d'intégrer une équipe et que ma mère avait fait pression pour repousser cette échéance autant que possible. De son coté, le plus jeune semblait surexcité, il saluait Nuzuro, disant qu'il pouvait compter sur lui pour l'espoir mais déjà moins en terme de chance de victoire.

Je me retrouvais finalement devant mon sensei, évitant de croiser pour l'instant son regard. Un peu intimidée et ne sachant pas trop quoi dire. Je brulais surtout de lui parler de Yui, de Tetsui. J'ignorais tout de la mission qu'ils avaient fait, s'ils allaient bien. S'ils étaient en vie ou encore à Konoha. Le petit avait terminé d'attacher son bandeau, posant alors une question pour savoir qui était qui entre Doku et moi. Je n'avais jamais pensé jusqu'à maintenant que mon prénom puisse être considéré comme masculin. Je devrais déjà arrêter de l'appeler le petit, c'était Jiro son prénom, comme il l'avait dit un peu plus tôt. Ainsi, l'autre élémentaire se nommait Doku. Je tournais les yeux vers Jiro et lui fit un sourire.

"Enchantée. Je suis Mikan. Mon regard se tourna vers Nuzuro puis sur le bandeau qu'il tenait. Enchanté Nuzuro-senpai. Excusez moi pour ma curiosité, mais... Je brule de vous poser une question. Mes joues virèrent déjà au rouge tomate. Oserai-je ou non? Et bien... Vous vous appelez maitre ou ermite des éléphants. Connaitriez vous par hasard des membres du clan Yamada?"

Non, je n'y arrivais pas. Demander si Tetsui était vivant me faisait trop peur. S'il me disait qu'il était mort. Alors cela signifierait que Yui l'était surement également. Apprendre l'horreur de la vérité, ou rester dans l'ignorance? Je ne savais pas quoi choisir. Reste que si Yui n'était plus, je voulais prendre le bandeau pour le mettre sur la tombe, même factice.

Ils avaient tous une approche et un caractère différent. Leur âge n'était pas le même non plus. Ma première pensée fut que à eux trois ils parviendraient peut-être à se compléter et à faire équipe. C'était le but, et j'avais espoir. Nous y travaillerions d'arrache pied. J'en faisais ma mission à partir de maintenant, pour le village de Suna, et en l'honneur de mon défunt élève Tetsui : le seul à qui j'avais transmis le pacte kuchiyose des éléphants.
Doku, ne semblait pas timide. Il plaisanta même de la mine qui ne lui avait rien fait en explosant. J'avais mon idée sur son pouvoir, après ce que j'avais vu. Je ne me gênais donc pas pour répondre :

" Oh j'ai tout vu, rassure toi."

Avec un clin d'oeil à son attention en prime. Ce n'était pas forcément marqué sur son maigre dossier à vrai dire, mais sa dématérialisation élémentaire m'indiquait d'ores et déjà qu'il était un gogyou du feu. De la même manière que Riba Yell de Konoha était une gogyou d'eau. Ou que Makka était une gogyou de feu...enfin bref. Surtout qu'il y avait une autre gogyou dans l'équipe !
La réaction de Jirokichi fut amusante et pleine d'entrain, bien quil affichait déjà sa faiblesse au combat dans ses dires. Une chose qu'il lui faudrait corriger à l'avenir, moi je m'en fichais, mais pas ses futures adversaires.

" Haha, content que tu sois plein d'entrain Jirokichi. " souriais-je

Ensuite les deux se tournèrent vers Doro Mikan qui se rapprochait du groupe. Deux avaient pris le bandeau. Mais elle, en avait déjà un sur le front. Suis-je bête ! Pourtant elle sembla hésiter une fois sa brève présentation terminée aux deux autres. Elle fit parler sa curiosité, ce que j'appréciais, et me posa d'emblée une question qui ne semblait pas être celle qu'elle voulait poser au début. L'écoute du nom Yamada agissait comme un poignard rappelant les dernières mauvaises nouvelles. Je marquais un temps d'arrêt, pensant à Tetsui, puis répondit enfin.

" En effet, je connais bien les Yamada, ce sont de bons copains à moi. J'ai eu l'un d'eux comme élève, et son père est mon meilleur ami "

Ces jeunes genins ne me semblaient pas concernés par la nouvelle de la mort de Tetsui à Konoha. C'est pourquoi je répondis de manière transparente, mais sans donner l'information sensible. La guerre ne les regardait encore que de loin de mon point de vue.

" Oh ça me fait penser vous tous. Ce que vient de faire Mikan en posant une question qui la taraudait est très bien ! Si vous avez des choses à demander ou qui vous viennent à l'esprit n'hésitez pas, je veux que chacun d'entre vous évite de laisser mariner des trucs pas nettes dans sa caboche, ok ? "

Je pris le temps de les laisser réagir à ça, ou même de poser d'autres questions suite à ce que je venais de dire. Une fois que ce fut fait, je pouvais passer à la suite :

" J'ai déjà une première mission pour vous, mais avant je souhaite connaître vos aspirations à chacun en tant que ninjas. Alors je vous écoute. " dis-je en les regardant.

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A la fois sollicité par son coéquipier le plus jeune et par son maître , Doku ignora malencontreusement la question du premier car trop concentré sur son aîné . Peut-être passerait-il pour quelqu'un d'irrespectueux ou peut-être cette petite assemblée comprendrait qu'il était encore aussi peu attentif qu'il ne le paraissait au moment de se faire sauter . A l'exception près que cette fois-ci son attention était braquée sur un étrange impression qu'il ne parvenait pas à expliquer .

Il fut saisit d'un étrange sentiment qu'il ne parvenait pas à expliquer . Plus particulièrement lorsqu'il se concentrait sur la fameuse Mika . Quelque chose clochait chez elle , il en était persuadé ! Et pourtant elle avait l'air d'être très sympathique, un peu renfermée certes, mais assurément pas mauvaise . A moins que tout cela ne soit qu'un jeu d'apparences, bien qu'il était encore trop tôt pour le savoir . Il se contenterait pour le moment de faire comme si de rien n'était , préférant briser son silence pour ne pas révéler son bref malaise .

"Enchanté vous deux, moi c'est Doku !"

Annonça-t-il avec le sourire avant de sauter la case "questions" puisqu'il n'en avait pas pour le moment . Il leur dévoila ses aspirations futurs :

"Dans l'avenir je me verrai bien Jônin d'élite a avec une puissance de feu du tonnerre !"

Le tout ponctué d'un franc rire qui ne manquerait pas de faire passer son rêve pour celui d'un gamin encore naïf . En effet il était évident qu'à compter d'un certain stade, il se rendrait vite compte que la vie d'un shinobi de ce niveau ne se résumait pas à déchainer sa puissance . Mais cela il le découvrirait en temps voulu, pour l'instant il était simplement surexcité à cette seule idée .

Durant les discussions qui s'en suivirent, Jirokichi resta attentif comme rarement il l'avait été durant sa période d'apprentissage à l'académie. On lui avait toujours dit, malgré ses divergences d'idéologies par rapport à une majorité de shinobi, il devait apprendre à mieux connaître ses équipiers et son maître. Ses professeurs n'avaient cessé de lui répéter qu'il n'y avait rien de plus important que le travail d'équipe et que communiquer avec ses camarades serait plus efficace que de la jouer aventurier solitaire. Encore trop jeune, et sans doute trop naïf, Jiro ne voyait pas vraiment le pourquoi du comment. Il avait toujours appris à se débrouiller seul et comptait bien continuer de la sorte. Néanmoins, il savait aussi qu'avoir des coéquipiers et un sensei venant d'horizons différents et versés dans des techniques qu'il ne connaissait pas était un atout pour son apprentissage. Il resta donc pendu aux lèvres de Nuzuro tandis que celui-ci insistait sur le fait que ses élèves devaient poser toutes les questions qui devaient bien leur passer par la tête. Immédiatement, le jeune garçon leva la main, puis, se rappelant qu'il n'était plus à l'académie, demanda à son nouveau maître les yeux brillant d'espoir :

- Sensei, est ce que vous allez nous apprendre à passer à travers les murs comme Doku ?!

Débordant d'enthousiasme, Jiro n'avait pas oublié de porté attention à ses camarades. Durant sa période va-nu-pied, Il avait rapidement apprit à faire attention à son environnement, à l'observer discrètement mais efficacement, s'il voulait un jour atteindre son objectif. D'ailleurs, il s'en voulait toujours un peu d'avoir plus facilement développé une affinité pour le Genjutsu que pour les techniques de camouflages et d'observation, mais il était motivé et s'entraînait toujours. Ainsi, il s’aperçut que Doku, le jeune homme, observer Mikan, la timide Kunoichi. Encore trop jeune pour que ses hormones soient totalement tournées vers les choses de la vie, Jirokichi se dit que peut être, ils se connaissaient ? Encore mieux, Mikan et Nuzuro avaient tous deux une relation en commun, forçant le jeune garçon à se demander s'il était le seul à n'avoir aucune relation avec qui que ce soit.

Une hypothèse qu'il ne prit pas le temps d'explorer car il entendit, en une phrase de Nuzuro, deux choses qui lancèrent son enthousiasme vers de nouveaux cieux. D'abord, le groupe allait très bientôt partir en mission, une perspective qui le réjouit. Enfin, après ses années d'entraînement, il allait enfin partir à l'aventure ! Or, juste avant, le maître demanda à ses disciples de lui donner leurs aspirations pour leur futur. Là aussi, le petit Jiro était ravi. Il n'y avait pas meilleur juge de caractère pour lui que de connaître les plus grands de ses camarades. Quoi de mieux pour connaître la passion, les motivations et l'ambition de quelqu'un que de savoir quel but il souhaite atteindre ? Par exemple, Jirokichi fut pour le moins étonné par la modestie de Doku quand il se révéla au groupe. Il ponctua même sa déclaration d'un rire, faisant croire au jeune garçon qu'il ne se voyait aller guère plus haut et, par conséquent, qu'il douté quelques peu de son potentiel ? A moins qu'il n'en connaisse déjà les limites ?

- Jonin d'élite ? C'est tout ?! S'exclama Jiro en se tournant vers le Genin au chapeau, mais avec tes pouvoirs tu peux viser beaucoup plus haut ! Ermite ! Kazekage ! Voir, maître de l'univers !

Du moins, c'était ce que pourrait viser Jiro s'il avait la capacité de passer à travers les murs, sourire à une explosion en pleine face et qu'il avait un quelconque talent ou amour pour le combat. Lui qui n'avait pas le quart du talent de son partenaire intangible, il passerait sans doute pour un gamin extrêmement naïf ou très arrogant quand il révélera ses aspirations. En parlant de ses derniers, Jirokichi posa ses poings sur ses hanches et gonfla le torse quand ce fut à son tour de parler. Avec un large sourire en travers du visage, il déclara :

- Moi, je comptes devenir le plus grand voleur que ce monde ait jamais connu ! Je veux que mon nom fasse trembler les plus puissants ninjas, non pas parce que je pourrais les battre en combat singulier, mais parce que je pourrais leur voler leurs biens les plus chers sans qu'ils le remarquent ou qu'il ne puisse réagir à temps ! Je sais que j'ai une grande route à faire, mais je compte bien réussir !

Jiro se tourna ensuite vers Mikan, il avait hâte d'entendre ce qu'elle avait à dire et ainsi, d'en apprendre plus sur elle.

Le sensei ne perdit pas de temps pour répondre à ma question. Ainsi, il connaissait très bien les membres du clan Yamada. Il en avait eut un comme élève et le père de se dernier était son meilleur ami. Avec ces informations, j'étais prête à parier qu'il connaissait très bien Tetsui. De ce que Yui m'en avait dit, son maitre n'était pas spécialement vieux, il aurait donc très bien put être l'élève de Nuzuro. Ce qui expliquerait que les deux soient liés aux éléphants. Restait donc une chose: oser demander ou non? Nuzuro nous invitait à poser des questions si nous en avions pour ensuite enchainer sur le fait que nous allions faire une mission tous ensemble. Mais avant, il voulait savoir les motivations et aspirations de chacun.

Que pouvais-je dire? Quand Alecto m'avait posé la question, j'avais répondu que j'étais devenue ninja pour apprendre à me connaitre, à me contrôler. Je savais à présent qui j'étais et mon apprentissage pour contrôler mes capacités étaient en cours... Mon père était mort, ma mère s'inquiétait toujours trop pour moi, ma meilleure amie était portée disparut. Tout ça à cause d'un seul ennemi, une seule cause: Konoha. Me venger de ce pays? Je n'en avais pas les capacités, il faut bien l'avouer. Protéger les gens pour éviter que d'autres souffrent? C'est vrai, je voulais que ma mère cesse de s'en faire, qu'elle voit que je suis devenue suffisamment forte et autonome. Je ne voulais plus perdre quelqu'un de proche. Mais je ne pourrai protéger tout le monde.

Pendant ma réflexion, Doku en profita pour se présenter. Maintenant que j'étais proche de lui et qu'il venait de parler, je ressentais comme un léger gout de bruler dans la bouche. Une sensation étrange mais pas désagréable. Reste que ceci confirmait mes hypothèses sur ce qu'il était. Il ni avait donc plus de place aux doutes. Je pensais alors que si je pouvais sentir sa présence, sa nature, il devrait surement en être capable. Dire que j'avais passé ma vie à cacher ce que j'étais et lui, il allait surement tout découvrir et révéler sans difficulté. Allait-on m'accuser d'un crime pour avoir caché tout ça? Lors de l'académie ninja, j'avais toujours pris grand soin à éviter de le révéler. Ma mère avait même trouvé une excuse: une maladie de la peau pour justifier les petites craquelures que j'avais parfois sur le corps quand je ne m'étais pas suffisamment hydratée. En parlant de ça, je pris l'une des trois gourdes à ma ceinture pour boire une longue gorgée.

Doku enchaina pour dire qu'il voulait devenir un jonin d'élite, avec une puissance de feu du tonnerre. Cela semblait l'amuser ou peut-être qu'il était un peu mal à l'aise? Je n'en savais rien. Mais sachant ce qu'il était, j'en déduisais qu'il voulait devenir plus fort, beaucoup plus fort. Peut-être qu'un élémentaire de la foudre avait quelque chose à voir là dedans mais je n'en savais rien. Ou alors, il avait aimé tout simplement le jeu de mots. Jiro s'exclama, plutôt surprit de la déclaration de son collègue. Il trouvait que Doku devait viser plus haut, avec ses pouvoirs il pourrait devenir ermite ou encore Kazekage. Et enfin, ce qui fit sourire et m'amusa: maitre de l'univers. Ouais, il poussait un peu loin le jeune Jiro mais c'était important d'avoir de l'ambition.

Justement, le petit Jiro expliqua ce qu'il voulait devenir, son ambition était... Ambitieuse. Devenir le plus grand voleur du monde. Être celui qu'on craint, celui capable de dépouiller n'importe quelle victime sans se faire remarquer et encore moins prendre. Il savait que la route serait longue avant d'y arriver. Reste que c'était un rêve peu commun, il ne cherchait pas la puissance, mais la dextérité ainsi que la gloire. Enfin la gloire d'être connu et craint sans pour autant inspirer la peur. Il faudra que je vérifie souvent mes poches avec lui à coté de moi...

Reste que... C'était à présent mon tour de donner mes aspirations. Je sentais les regards sur moi et cela me perturbait. Doku m'avait fixé plusieurs fois et... J'ignorais ce à quoi il pensait, mais il semblait me trouver suspecte ou alors il était simplement intrigué. J'aurai aimé dire que c'était surement car il me trouvait mignonne mais je me doutais que cela n'avait rien à voir. Je fermai alors les yeux, pris une longue inspiration.

"Je... Je cherche encore. Je suis devenu shinobi pour apprendre à mieux me connaitre. Le combat, le contrôle de soit, apprendre à malaxer son chakra. Tout ceci sert également à se connaitre soit-même, à connaitre nos limites. A présent, je pense me connaitre un peu mieux. Dire que j'ai gagné en confiance serait mentir par contre. Reste que... J'aspire entre une vengeance personnelle qui sera trop dangereuse et protéger mon prochain. Dans l'immédiat, j'aimerais retrouver quelqu'un d'important pour moi."

Finalement, enfin objectivement, je pense que si: j'avais gagné un peu en confiance en moi. Mais cela n'était pas le résultat de l'académie ninja ni de mes entrainements. C'était surtout ma rencontre avec Ether et Alecto, apprendre des choses sur moi ainsi que mon passé. Cela avait beaucoup joué. Je ne me sentais pas encore capable de dévoiler ce que j'étais, pas de manière aussi désinvolte que le fait Doku en tout cas. Enfin, je devais me rendre à l'évidence: tôt ou tard, cette équipe, mon équipe, découvrirait ce que je suis. Je regardais alors Nuzuro, inutile de tourner autour du pot pendant des heures. Je serrai les poings, inspirais profondément.

"Une dernière question... Est-ce que vous savez ce qu'il est advenu de Yamada Tetsui et son équipe? La personne que je désire retrouver c'est... Son élève..."

Sitey Yui, marionnettiste et genin de Sunagakure. La seule amie que j'ai eu durant l'académie ninja. La seule personne avec qui j'avais créé des liens. Et qui à présent était portée disparu. Nuzuro aurait surement des informations. Moi, étant que genin, je n'avais pas accès à ce genre de chose, mais s'il avait été le sensei de Tetsui, surement qu'on l'avait informé sur ce qu'il lui était arrivé. Et donc indirectement, il devait savoir pour Yui.

« Oh euh, passer à travers les murs comme ça... on verra selon tes capacité ! » dis-je d'abord à Jiro.

Leurs buts à chacun étaient différents, j'en prenais note, pour les accompagner au mieux dans leur cheminement de shinobi. Doku se voyait jônin d'élite, du genre à posséder une puissance feu du tonnerre, c'est-à-dire phénoménale. Son but était simple si j'ose dire, dans le sens où il ne demandait que du travail au long terme sur la maîtrise de techniques ninja redoutables, et sur ses propres capacités. Je lui souriais niaisement, montrant mes dents blanches et tirant le pouce vers le haut :

« C'est cool mon garçon ! Je t'y aiderai tu verras ! »

Ouais... je l'aiderais dans la mesure du possible. Après tout je me fichais bien des apparences depuis très longtemps, d'abord sur ma propre personne, mais aussi de celle des autres. Je savais très bien qu'une apparence, un air, une première impression n'étaient pas forcément significatifs de la personne. Et ce Doku pouvait très bien être un très bon élève, sérieux et travailleur malgré son air un peu blagueur.
Jiro quant à lui avait espoir de devenir le plus grand voleur du Yuukan. Du genre à subtiliser les choses sans qu'on s'en aperçoive. C'était original comme envie, et si des premiers dons excellaient là dedans il aurait son utilité bien à lui dans l'équipe. On avait toujours besoin d'un ninja discret avec des dons sensoriels ou autres dans une équipe.

« Eh bien, si on transpose cela à un combat contre un adversaire shinobi, tu seras un jour capable de le vaincre sans même qu'il s'en aperçoive. Ça sent l'orientation vers le genjutsu ça. » lui intimais-je.

De cette manière, on pouvait aisément vaincre son ennemie en l'espace d'une seconde avec une maîtrise parfaite du genjutsu. Étant moi même très mauvais dans le domaine, j'essaierai d'orienter le garçon vers les bonnes personnes pour qu'il puisse parfaire ses techniques. Et si l'on ne trouvait personne, alors le Boy devrait se forcer à lire des ouvrages sur les illusions. C'était une matière intelligente...
L'attention se tourna enfin vers Mikan, pas que je voulais la flipper hein, mais c'était comme ça. Sa réponse me fit penser à quelque chose qu'aurait très bien pu dire Tetsui à l'époque. Mitigé entre la protection de ses prochains et une vengeance personnelle. Dans le cas de mon défunt élève, Konoha avait pris la vie de sa mère lors de la précédente guerre. Le garçon avait alors nourri une rancœur certaine envers ce village. Mikan avait-elle subi quelque chose de ce genre elle aussi ? La perte d'un proche, de la famille... Et dans l'immédiat, elle disait qu'elle aimerait retrouver quelqu'un. Je haussai le sourcil, intrigué, ne répondant même pas à ce qu'elle venait de dire avant ça. Puis elle en vint à ce qui la tracassait sans doute depuis son arrivée ici. Le hasard avait fait qu'elle était une amie de la petite élève de Tetsui, partie en mission avec lui. Oh la la, que lui dire ? J'étais un partisan de la vérité. Honnêtement, je préférais balancer l'info quand je l'avais, les gens en faisaient ce qu'ils pouvaient.
Bien sûr mon air n'était ni jovial ni triste, mon ton était grave et sérieux.

« Mon ancien élève Yamada Tetsui est mort, tué par le village de Konoha. Son élève a aussi été capturée par Konoha, mais nous n'en avons pas de nouvelles, elle doit sans doute passer des jours sombres dans une cellule... Tu peux te rassurer, c'est souvent le chef d'équipe qui prend toutes les accusations à charge, je ne pense pas qu'ils exécutent une jeune genin de 12 ans. »

Deux secondes de silence.

« Si tu veux, nous en reparlerons ensemble rapidement. »

J'accompagnais ma proposition d'un clin d'oeil.
Je lui avais dit la vérité, le plus simple. Et pour ne pas la laisser s'effondrer avec ça, j'enchaînais directement sur ce qui allait se passer pour chacun d'entre eux.

« Bien ! On est pas là pour pleurer même si c'est triste. J'ai intitulé les prochaines heures : « Les joies de la crasse » ! Parce que votre mission mes amis, consiste à nettoyer tout ce terrain jonché de déchets en tout genres. Les Saibogu l'ont prit pour une déchetterie, mais on va en faire un bel endroit à nous tous, et ça commence par virer la totalité des déchets ! Qui sait... on pourrait en faire notre base d'opération après... »

Le dernier élément était pour leur donner un peu plus envie de mettre leurs mains dans le cambouis.

« C'est pour vous ! »

Je leur lançais une paire de gants à chacun.

« Rassemblez les déchets vers l'entrée, nous verrons ensuite. »

Je restais planter là en observateur, pour les voir se mettre au boulot.

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Dans son inconscience, le gamin pas si innocent que ça n'était peut-être pas très loin de la vérité . Après tout Doku possédait les mêmes capacités que la tristement célèbre Impératrice des Flammes en plus d'avoir des années devant lui pour acquérir sa terrifiante puissance de feu . Que Nuzuro l'aide vraiment à atteindre son but serait une aubaine qu'il ne fallait pas laisser filer . Et alors que le petit groupe poursuivait l'échange , la seule présence féminine ici présente fit bien vite retomber l'ambiance .

Tant et si bien qu'elle attira elle aussi les bonnes faveurs de leur senseï qui la soutiendrait moralement tandis qu'il prodiguerait une formation de qualité à Doku . Une brève comparaison qui à défaut de l'attrister, lui rappela simplement qu'à l'inverse d'elle il ne serait pas handicapé par des liens passés devenus beaucoup trop durs à supporter . Mais peut-être tout aussi agacé à l'idée de devoir débarrasser la zone de tous les déchets de ces bons vieux inventeurs de Saibogu .

Des artisans de l'acier mais aussi du bois qui se trouvait en quantité non-négligeable dans le secteur . Il lui faudrait simplement rassembler le tout dans un périmètre isolé pour pouvoir le carboniser en moins de deux . Surtout que ça allait être clairement moins chiant que de devoir porter ce satané métal qu'il aurait beaucoup plus de mal à réduire en cendres .

"Si ça vous dérange pas je vais m'occuper du bois . Çà sera jolie un bon vieux feu de joie ", déclara-t-il avant de se mettre à l'ouvrage sans même se soucier de la paire de gants que lui avait lancé l'Ermite aux éléphants .

Après tout si une mine n'était pas parvenus à entacher son épiderme, ce n'est pas une pauvre écharde qui y parviendrait .

"Et n'oubliez pas de faire gaffe à où vous marchez . Haha !"

Son humour noir à plein régime, il rappelait simplement à l'audience qu'à l'inverse de lui les êtres faits de chair et de sang n'y seront pas insensibles . Juste avant d'être aliéné par sa contribution à cette mission dont il comptait s'acquitter le plus vite possible .

Quand Nuzuro entendit l'objectif de Jiro, il fit un parallèle avec un combat entre shinobi. Le pauvre maître ne savait pas que son nouveau disciple ne connaissait qu'une tactique viable de combat : la fuite. Le petit chapardeur n'avait pas était surnommé le "roi de l'abandon" à l'académie ninja pour rien. Lors de sa première année, à chacun de ses combats en un contre un, il abandonnait le combat à peine commencé. Voyant qu'un tel refus de se battre l'handicapait vraiment dans la poursuite de son rêve, il fit en sorte de se montrer un peu plus combatif les années suivantes. Il perdait toujours, la plupart du temps en faisant exprès de faire des erreurs, mais s'en fichait, il n'aimait pas la baston de toute manière et ne cherchait pas devenir le plus grand des ninjas de toute manière. Avec un sourire gêné, il avoua à son sensei :

- Vous savez, le meilleur combat entre shinobi pour moi, c'est celui où je ne suis pas impliqué.

Vint ensuite le tour de la jeune kunoichi de donner ses aspirations futurs et, là, une partie de la phrase lança fit tiquer Jiro. La vengeance, ce mot prononcé par Mikan fit grimacer Jirokichi. Nombre de fois, durant son séjour à l'académie, dans les rues du village caché ou même parmi la petite bande de voleur qu'il suivait, il avait entendu de telles paroles et, à chaque fois, il ne pouvait s'empêcher de sentir une certaine irritation faire frémir son corps. Il n'arrivait pas à comprendre en quoi rajouter une pile de cadavres dans le monde était une raison valable ou même un but à atteindre. Il se demandait pourquoi certaines personne s'octroyait ce droit ? Sous prétexte qu'elles avaient plus souffert que d'autres ? Malgré son jeune âge, Jiro avait rapidement comprit que, durant une guerre, tout le monde souffrait. Lui même avait vu un village entier, qui l'avait adopté depuis sa naissance, se faire raser et les habitants massacrés. Bien sûr qu'à l'époque il avait ressenti une immense colère envers les assassins, mais, même s'il serait incapable de dormir normalement pour le reste de sa vie, il avait finit par vivre avec. Il ne comprenait donc pas pourquoi des gens plus matures que lui en étaient incapables, préférant la voie de la violence, et ça l'agaçait prodigieusement. Il fallait dire que son traumatisme l'empêchait de voir l'attrait de la violence et, donc, de la vengeance.

Rongeant son frein pendant que Mikan et Nuzuro conversaient à propos de leurs connaissances communes, une seconde mauvaise nouvelle vint faire grincer les oreilles de Jiro. Leur première mission venait d'être énoncé par le maître. Il fallait nettoyer la décharge dans laquelle ils se trouvaient. Non pas, qu'il était contre un peu de nettoyage, c'était un type de mission plutôt tranquille, si on exceptait les mines disposées de ci de là, et il était ravi de préparer un quartier général pour son équipe, mais de là virer tous les déchets sans distinctions, c'était un peu fort pour lui. N'ayant jamais eut de moyen, Jirokichi avait toujours eut un côté radin et récupérateur. Ainsi, en comprenant qu'ils allaient jeté de potentiels trésors et pendant que Doku proposait déjà de s'occuper du feu, il objecta :

- Attendez Sensei, on va pas quand même pas jeter tous ça ?! On pourrait se faire un jolie pactole si on récupéré de ne serait-ce que la ferraille ! Sans parler des armes ou inventions qui pourraient traîné. Vous voulez pas plutôt qu'on tri avant de tous jeter ?

Tout en saisissant les gants qu'on lui tendit, Jiro regarda son maître avec de grands yeux gorgés d'espoirs. Dans ces piles d'engins rouillés, ces parterres de bois mort ou encore ces tas de pièces métalliques informes, il pensait sincèrement y trouver une petite fortune rien qu'en récupération et souhaitait de tout son être que son sensei accepte un tri.

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