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Déposant finalement ma plume, je me massai doucement la main tandis que je soupirais de soulagement autant parce que je commençais à avoir une crampe dans la main que parce que j’en avais finalement terminé avec tout cela. Parmi mes nombreuses nouvelles responsabilités qui incombait au titre qu’était celui de chef de Meute j’avais bien sûr prévu faire de la paperasse, j’avais toutefois gravement sous-estimé la quantité de celle-ci. Évidemment, il était trop tard pour dire quoi que ce soit puisque j’avais moi-même demander ce poste; je ne pouvais certainement pas revenir sur mes mots pour de simples papiers! C’était pourquoi je m’attelais diligemment à la tâche et j’essayais de la terminer le plus rapidement possible. J’entrais alors dans un état de concentration intense afin de faire du sens de tous ces chiffres ou ne pas péter les plombs devant les requêtes exaspérantes de certains membres de la Meute et laissez-moi vous dire que vous ne voulez pas me déranger une fois que je suis dans cet état. Même Aka et Sei le savent et profitent de ce temps pour se balader sans buts sur le territoire de la propriété. Malgré le temps depuis lequel nous étions établis ici ils n’avaient toujours pas exploré tous les recoins de cette maison immense et de son terrain.

Heureusement pour moi, je venais juste de terminer les tâches qui requéraient mon attention. Non, je rectifie, les tâches écrites qui requéraient mon attention, car après cela je n’avais aucun doute que j’aurais une séance quelconque à laquelle je devais assister pour donner mon avis sur la question. Ne vous méprenez pas, je ne suis pas ingrat au point de déjà me plaindre de ma position sauf que certaines séances sont plus intéressantes que d’autres. Parfois je devais me contenir tant le sujet m’animait alors que d’autres fois je devais faire tous les efforts possibles pour ne pas laisser mes paupières se fermer d’elles-mêmes. Seulement, la chance devait me sourire aujourd’hui puisqu’en entrant dans la salle d’audience dans laquelle je fais ce genre de chose je la trouvai pratiquement vide. J’appris rapidement qu’en fait personne ne demandait mon attention particulière aujourd’hui, la plupart des problèmes pouvant être réglés par des membres de confiance de la Première Meute. Ravi par cette nouvelle, je me dirigeai vers l’extérieur afin d’aller prendre une marche et me dégourdir les jambes. Mine de rien j’étais resté assis pendant un bon moment.

Je fus encore plus ravi quand je vis la température à l’extérieur, une belle journée d’été telle qu’on ne pouvait demander mieux. Aussitôt, je sifflai mes ninkens pour qu’ils viennent me rejoindre à l’entrée. Peu importe où ils étaient, je savais qu’ils l’entendraient et viendraient à moi. Une ou deux minutes plus tard, je les vis apparaître derrière un coin de mur et ces derniers s’élancèrent vers moi. Nous nous échangeâmes des accolades avant de prendre la direction du parc à ninkens. Ce dernier se trouvait un peu à l’extérieur du quartier lui-même, mais avant le petit lac au Nord du quartier. Chemin faisant, toutefois, nous fûmes arrêtés par un jeune homme à l’allure familière qui, à première vue, n’était clairement pas du coin. Première raison : son visage – ni celui de son ninken – ne me disait quoi que ce soit. Certes, ce n’est pas la meilleure raison, mais c’est pour cela que ce n’est que ma première. Deuxième raison : son accoutrement ne portait aucun symbole de Konoha et était sali par l’usure. Troisième raison : il y avait quelque chose dans son odeur de… sauvage. Pas dans le mauvais sens, franchement, mais plutôt dans le sens qu’il y a quelque chose d’indompté chez le jeune gomme et je sus aussitôt pourquoi il m’avait semblé familier : il me faisait pensé à moi lorsque j’étais débarqué à Konoha. Plus j’y pensais, plus j’étais convaincu; son regard, son odeur, sa posture… J’étais tellement absorbé par ce que je voyais que j’en manquai presque la raison pour laquelle il m’avait arrêtée. En fait, tout ce que j’entendis fut la fin, soit "chef de la Meute? C'est pour ... pour lui parler." Je lui jetai un drôle de regard, principalement pour essayer de faire du sens à ce qu’il venait de dire, avant de lui répondre.

- Le chef de la Meute? Tu as de la chance, tu l’as devant toi! Tu voulais me parler? Attends, j’en oublie mes bonnes manières; je suis Takeo et mes deux amis ici sont Akamori et Seimori.

Si je me fiais à mon instinct – et aussi au fait qu’il avait cherché le chef de la Meute alors qu’il l’avait eu sous les yeux – je pouvais déduire qu’il n’avait aucune idée de qui j’étais et encore moins mes ninkens, c’était donc pourquoi je n’avais pas tardé à me présenter. Maintenant que c’était fait, je commençai à l’étudier tandis que j’attendais une réponse de sa part. Après tout, c’était lui qui me cherchait pour me parler de je ne savais pas quoi encore. À voir sa stature il ne devait pas être beaucoup plus âgé que Shizu-chan, ce qui le situait donc dans la quinzaine d’années, il avait des cheveux de jais et ces yeux où brillait la même lueur quasi-animale que tous les Inuzuka avaient. Je jetai également un coup d’œil à son ninken, qui malgré ses airs tout à fait mignons devait certainement être féroce au combat. Décidemment, il s’agissait d’un duo tout à fait unique en leur genre, ce qui me rendais impatient de savoir ce qu’ils avaient à dire et pourquoi ils cherchaient.

Dès que je lui annonçai qui j’étais réellement et donc par extension que la personne qu’il cherchait se trouvait devant lui, je vis son expression changé du tout au tout. Si quelques secondes plus tôt il avait l’air gêné il avait maintenant cet air figé par la surprise. De toute évidence, il ne s’attendait pas à ce que sa recherche soit si fructueuse, mais la vie avait souvent des surprises lors des moments qu’on s’en attendait le moins. Pour ce jeune homme, c’était présentement ce genre de moment, il s’attendait certainement à trouver un résident quelconque qui pourrait lui indiquer le chemin jusqu’à la résidence. Je lui laissai donc quelques instants pour qu’il se remette de sa surprise et qu’il reprenne contenance, me rendant compte peut-être un peu trop tard que l’attitude familière que j’avais adopté afin de le sécuriser n’était allée que pour l’intimider davantage. Après quelques secondes, je vis soudainement le jeune homme se raidir et prendre une position plus formelle alors qu’il s’inclinait longuement devant moi. Malgré le fait que je ne l’avais jamais vu auparavant je notai que son salut était impeccable. Un peu démodé puisqu’il était maintenant rendu rare que nous utilisions ce geste, mais cela avait le mérite de montrer qu’il avait été longtemps éduqué selon les traditions Inuzuka.

Adoptant l’air le plus cérémonieux que je le pouvais, j’inclinai royalement la tête pour reconnaître le salut du jeune homme qui se présenta sans plus attendre sous le nom de Taro. Ce dernier m’expliqua qu’il venait tout juste d’arrivé à Konoha et soudain tout pris son sens. Je l’avais déjà légèrement suspecté, mais qu’il me l’annonce de but en blanc levait un voile sur bien des choses. Le jeune Inuzuka demandait également que je l’aide à intégrer la Meute de Konoha, ce qui était bel et bien ce que j’avais l’intention de faire. Après tout, c’était bien le rôle d’un chef de Meute de guider les jeunes louveteaux, encore plus ceux qui venait tout juste de débarquer dans ce monde. Comme si la nervosité lui avait fait perdre tous ses moyens, ce dernier s’empressa de présenter à son tour son ninken après quelques secondes de silence. J’inclinai de nouveau la tête, cette fois-ci en direction de la ninken – j’avais tout de suite su à son odeur qu’il s’agissait d’une femelle – avant de prendre la parole.

- Enchanté de faire votre connaissance, Taro-kun, Fuyu, et bienvenue à Konoha.

Pour des gens qui venait tout juste d’arriver, qu’ils aient été capable de se rendre jusqu’au Quartier Inuzuka était tout de même admirable et sûrement devaient-ils être plus qu’impressionnés par le village. Je me rappelais l’émerveillement lorsque j’étais arrivé et le village avait eu quelques améliorations depuis ce temps alors j’osais à peine imaginer. À peine venions-nous de nous rencontrer que je faisais déjà mentalement la liste des choses que je devrais voir avec lui et les choses que je devrais lui fournir. Le jeune homme me sortit alors de mes pensées en me tendant un petit bout de papier, m’affirmant que sa mère le lui avait donné avant de partir de la forêt d’où il habitait. Je pris le bout de papier, le déroulai et parcourus les quelques lignes du message. J’appris ainsi l’histoire de Riichi-san et Rin-san qui avait quitté la Meute il y avait plusieurs années, peut-être même avant que je n’arrive moi-même à Konoha! Il faudra que je parle de cette histoire avec Motari-sama, car bien que je ne doutais pas de la véracité de ce récit je voulais néanmoins être certain que l’histoire était bien racontée comme elle s’était déroulée. Je ne voulais pas que la descendance d’éléments perturbateurs du clan vienne mettre le trouble.

Finalement, au fur et à mesure que je lisais la missive, je me rendis compte que le jeune homme que j’avais devant moi était loin d’être du genre à causer du trouble; même qu’il semblait du genre à s’en éloigner le plus possible. Pourquoi donc l’envoyer dans un village militaire pour se battre pour sa nation? Pour lui donner un peu de cran et éveiller la bête en lui? Je n’allais pas juger puisque j’avais fait la même chose, mais je vis tout de suite ce que sa mère avait voulu dire en disant qu’il était timide et un nourrisson : il ne semblait rien savoir de la vraie vie et encore moins de la vie de shinobis, ce pour quoi son clan était renommé. À travers ces mots, la mère me rendait responsable de l’éducation de son fils afin qu’il devienne un fier homme du clan Inuzuka. Je restai immobile quelques secondes lorsque j’eus terminé de lire la lettre – j’avais l’air de lire la lettre alors qu’en fait je pouvais réfléchir à ce que je voulais – pour penser à mes prochaines paroles. Sûrement que l’attente avait été interminable pour le jeune Taro, mais je posai enfin le regard sur lui.

- Bon, très bien. Maintenant que j’en sais un peu plus sur ton compte, si tu le veux bien on va tout de suite commencer à t’installer. Première des choses, l’endroit dans lequel tu es présentement s’appelle le Quartier Inuzuka; tu as sans doute vus le torii en passant. C’est ici que la plupart des Inuzuka habitent, bien que cela ne nous empêche pas de nous installer n’importe où dans le village. Deuxième des choses, je vais te guider jusqu’à la résidence Inuzuka. C’est là où j’habite, étant le chef de la Meute, et c’est aussi là que toutes les choses importantes se déroulent. La seule que tu as à retenir, cependant, c’est que si tu as besoin de quoi que ce soit c’est là que tu vas.

J’avais commencé à marcher en direction de la résidence pendant que je parlais et que je lui expliquais diverses choses sur le fonctionnement du village, retraçant ainsi mes pas jusqu’à mon domicile. Je m’étais ensuite arrêté pour lui laisser assimiler toute cette information et jeter un regard à ses alentours. Cela ne servait à rien de le guider jusqu’à la résidence s’il n’avait aucun moyen de se retrouver jusqu’à celle-ci.

Je ne pouvais m’empêcher de sourire en regardant l’air ébahi que le jeune Taro prenait au fur et à mesure qu’il découvrait le quartier Inuzuka. Dire que ce n’était que l’un des nombreux quartiers du village! Le long du chemin nous discutions de tout ce qu’il voyait et je répondais patiemment à ses questions. Il m’arriva aussi à certaines reprises de revenir sur mes pas puisqu’il s’était arrêté quelque part, figé devant sa première rencontre avec la vie urbaine. Je devais avouer que cela devait être tout un choc lorsqu’on avait passé toute sa jeunesse non seulement dans la nature, mais isolé de toute civilisation. Je ne pouvais qu’imaginer ce que cela faisait de se retrouver si soudainement en plein milieu d’autant d’activité; cela devait être tout un changement. Nous prîmes ainsi notre temps pour admirer le quartier Inuzuka et son activité unique en son genre puisque ce n’était pas dans tous les quartiers que l’on pouvait voir autant de bêtes se balader aussi librement en compagnie de shinobis.

Alors que nous reprenions notre marche après s’être arrêté devant une terrasse où se prélassaient des shinobis comme des ninkens, le jeune Inuzuka prit soudainement la parole et s’enquit à propos d’une membre de la Meute dont j’aurais peut-être entendu parler. Je ne me vantais pas de connaître tous les Inuzuka à Konoha, mais je pouvais affirmer sans prétention que je reconnaissais plusieurs visages. Une certaine Inuzuka Shizu. En effet, le nom m’était bel et bien familier et lorsque j’entendis des années plus tôt elle avait suggéré au jeune Taro de l’héberger je sautai immédiatement sur l’occasion. Si je pouvais régler ce détail avant même d’arriver à la Résidence, cela serait déjà ça de fait. L’avantage d’un chef de clan – et surtout d’avoir gagné l’Appel de la Meute – c’était que je savais que personne ne remettrait ma parole en question.

- Bien sûr que je connais Shizu-chan! Toujours pleine de bonnes intentions, celle-là, je la vois très bien faire ce genre de proposition. Si tu le désires, une fois que nous aurons terminés, nous pourrons nous mettre à sa recherche et s’informer de leur place disponible.

Je souris à Taro-kun et je vis aussitôt son regard s’illuminer comme si ses doutes s’envolaient. Décidément, la jeune femme avait laissé une bonne impression sur le jeune homme et je me réjouissais déjà du fait que malgré son arrivée plus que récente il ne se retrouvait pas totalement seul dans l’immense village qu’était Konoha. Moi-même avait été déboussolé à mon arrivée et c’était il y avait presque dix ans; imaginez comment Konoha avait changé depuis! Nous arrivions proche de la Résidence quand le jeune Inuzuka brisa à nouveau le silence pour parler de ce qu’il pouvait apporter au village. À peine arrivé et il voulait déjà se rendre utile. Il n’y avait pas mille et une raisons pourquoi on venait à Konoha aussi ne fus-je pas surpris lorsqu’il m’avoua vouloir devenir shinobi. Après tout le clan Inuzuka était à la base un clan ninjas comme beaucoup d’autres, il n’était pas surprenant que ses membres, aussi éloignés soient-ils, désiraient suivre cette voie. Lorsque ce dernier prononça le souhait d’intégrer l’Académie de Konoha en me disant qu’il avait entendu parler d’une telle institution dans le village j’haussai les sourcils de surprise. Sa renommée s’étendait-elle déjà à travers le pays?

- Je n’en doute pas une seule seconde!, commencai-je en riant légèrement. En effet, il existe bien une Académie afin de former les futur shinobis de la Feuille. Je dois t’avouer que je ne suis pas très familier avec son fonctionnement, mais il ne devrait pas y avoir de problèmes afin que tu l’intègres. Je t’écrirai une lettre de référence pour éviter que tu aies des problèmes.

L’Académie était justement l’un des changements qu’il y avait eu dans les dix dernières années. De ce fait, j’avais rarement posé les pieds à l’Académie de Konoha. J’étais néanmoins au courant que Kihran-san était celui en charge des opérations et donc la personne à qui je devrais m’adresser si je voulais faire intégrer Taro-kun en plein milieu d’année. Cela me fit réaliser que je connaissais trop peu l’académie qui formait notre avenir et je me fis une note mentale de discuter avec Kihran afin d’intégrer les rangs des instituteurs; sans doute qu’avec mon expérience je pourrais offrir quelque chose aux futurs shinobis. Nous continuâmes de parler un peu de l’Académie et de ce qui l’attendait après – notamment les équipes shinobis – et je lui laissai subtilement comprendre que je serais intéressé à ce qu’il intègre mon équipe une fois sa formation terminée. Pour l’heure, nous étions finalement arrivés devant la Résidence.

- Et voilà, nous sommes là. Impressionnant, n’est-ce pas? Moi non plus je n’en revenais pas la première fois que je suis venu ici. Et dire que c’est maintenant mon chez-moi… Je ne te ferais pas visiter le domaine – à moins que tu ne le désires – car il y a quelques autres endroits que j’aimerais te montrer.

C’était un endroit extraordinaire, j’allais être le premier à l’avouer maintenant que j’habitais ici, mais dans tous Konoha c’était loin d’être un endroit marquant. Qui plus est, il y avait des endroits que je voulais montrer à l’Inuzuka afin qu’il puisse être indépendant comme il disait. Je ne ferais peut-être pas une visite complète du village – le quartier Inuzuka suffisant pour sa première journée – mais je voulais au moins qu’il puisse s’orienter dans son environnement immédiat.

Nous n’étions même pas entré sur la propriété, mais je pouvais voir que mon nouvelle demeure était plus grande que pratiquement toutes les maisons qu’il avait vu jusqu’à date. Il fallait avouer qu’elle détonnait comparé à la plupart des habitations du quartier et quelques fois il m’arrivait même de me demander si c’était vraiment équitable que j’aie une si grosse maison. Je savais toutefois que cela ne me servait à rien de me torturer l’esprit avec ces questions qui ne faisaient que me garder éveiller la nuit et que ce qui avait été fait lors de la création de Konoha ne pouvait être refait. En fait oui si on pensait au grand incendie qu’il y avait eu, mais ce n’était pas le genre d’épisode sur lequel j’aimais m’attarder. Qui plus est, tout cet espace n’était pas réserver seulement à moi, même qu’il serait plus juste de dire que je devais partager ma demeure avec le clan au complet! Alors que nous nous tenions devant la porte d’entrée, quelques Inuzukas talonnés de leurs ninkens entraient et sortaient du bâtiment, car en réalité il s’agissait bien plus que d’une maison. Oui, les étages supérieurs m’étaient réservés, mais les étages inférieurs étaient à la disposition de tous les Inuzuka. D’une certaine façon, cela me permettait de rester en contact avec mon clan, alors au final j’étais loin de m’en plaindre.

Une fois que l’émerveillement fut passé et qu’il eut observé le manoir Inuzuka dans les moindres détails, son attention se reporta sur moi alors qu’il voulait tout de suite savoir où était le prochain endroit que j’allais lui faire découvrir. Patience, jeune padawan, patience… Euh, oups, mauvaise série. Tout cela pour dire que je n’allais certainement pas lui dévoiler immédiatement ce que j’avais en réserve pour lui; cela serait gâcher la surprise! En guise de réponse, je l’invitai à me suivre tandis que nous continuions notre marche vers le deuxième endroit le plus important qu’il devait connaître dans le quartier. Nous marchâmes quelques minutes jusqu’à ce que nous arrivions devant un immeuble qui donnait une impression de solidité, d’immuabilité, en un seul coup d’œil. Il s’agissait de l’hôpital vétérinaire Inuzuka de Konoha.

- C’est ici, Taro, que l’on va pouvoir prendre soin de Fuyu si jamais quelque chose lui arrivait. Le métier de shinobi est dangereux et personne n’est à l’abri d’une blessure sur le terrain. Les gens ici sont spécialisés pour soigner nos compagnons et ils font des miracles, je peux te l’assurer.

Il pouvait être difficile de confier son compagnon de vie à des étrangers, encore plus lorsque ce dernier était dans un état vulnérable, alors je voulais tout faire pour mettre le jeune Inuzuka en confiance envers l’équipe de l’hôpital vétérinaire. Je savais moi-même que parfois les besoins de nos ninkens dépassaient nos connaissances et il fallait s’en remettre à des spécialistes, car même si nous vivions avec eux depuis pratiquement toujours nous ne connaissions pas tout sur les ninkens. J’essayais donc de lui apprendre un peu d’humilité en ce qui concernait de prendre soin de son ninken et qu’il n’avait pas à hésiter pour venir demander conseil.

Une fois que nous eûmes terminé avec l’hôpital vétérinaire, nous quittâmes tous ensemble ce lieu un peu déprimant quand on pensait aux raisons qui nous amenaient là-bas pour nous diriger vers une partie un peu moins dense du quartier. Nous quittions les rues du quartier pour aller dans un coin du village beaucoup plus espacé du quartier, un endroit où il y avait de moins en moins de maisons pour laisser place à un immense espace vert où on pouvait voir au loin un petit lac. Ce que nous pouvions toutefois voir tout près de nous était le parc à ninken qui avait été aménagé pour nos compagnons à quatre pattes. L’endroit était bondé d’Inuzuka avec leurs chiens-ninjas qui venaient profiter de la belle journée. En nous approchant du parc je reçus plusieurs salutations auxquels je pris la peine de répondre à chacun et je présentai même le jeune Taro à quelques-uns, mais ce dernier dans sa grande timidité s’était contenté d’hocher nerveusement la tête en guise de salutation. Une fois la marée humaine traversée, je m’arrêtai sur le bord de la clôture délimitant la partie où les ninkens pouvaient faire comme bon leur semblait.

- Comme tu peux le voir, c’est un endroit assez populaire; surtout lors de belles journées comme celles-ci. N’étant pas encore un shinobi de la Feuille, il te sera plus difficile de sortir du village donc si jamais tu veux lui faire délier les pattes tout en profitant du grand air, c’est ici que ça se passe. En plus, cela te permettra de faire connaissance avec les autres membres de la Meute.

Je n’étais pas tout à fait confiant quant au dernier point que j’avais soulevé, mais je préférais lui glisser l’idée tout de suite; on ne savait jamais quand est-ce que cela allait porter fruit. D’un autre côté, il n’y avait pas meilleur endroit pour fraterniser pour quelqu’un qui venait tout juste d’arriver, aussi timide soit-il. À son regard on aurait cru qu’il n’avait pas même envisagé l’éventualité de venir ici seul avec Fuyu, mais chaque chose en son temps. Aujourd’hui on ne faisait que passer afin qu’il se familiarise avec les lieux et qui sait si demandait il ne va pas s’être fait plein d’amis Inuzuka de son âge, car les petits comme les grands venaient s’amuser avec leurs chiens-ninjas. J’ignorais si Taro – ou même Fuyu – voudrait passer plus de temps ici, mais j’étais prêt à rester autant de temps qu’ils le désiraient; c’était tout de même pour eux que je faisais la visite, certainement pas pour moi.

La jeune ninken du nouveau venu s’étant élancée en compagnie d’Aka et de Sei, cela nous avait laissé seuls tous les deux à observer les lieux. J’étais bien sûr familier avec les lieux, mais cela ne m’empêchait pas de remarquer quelques petits détails de temps à autres lorsque mon regard s’égarait. Par exemple, ce n’était qu’aujourd’hui que je remarquais que les motifs dans les rambardes délimitant la zone où les ninkens pouvaient jouer. Mais pour Taro-kun il y avait tant à absorber que je laissai s’orienter un peu avant de commencer. En même temps de l’intégrer au sein de la Meute, je lui faisais comprendre ce qu’il avait le droit de faire et ce qu’il n’avait plus le droit de faire maintenant qu’il était à Konoha. Cela demanderait une adaptation, bien sûr, mais j’étais confiant que le jeune Inuzuka finirait par s’habituer à vivre au sein de la Feuille.

J’étais toutefois loin de la vérité puisque après quelques secondes de silence, il dit à voix haute ce qui le tracassait intérieurement : il se demandait s’il allait réellement être capable de faire la transition entre la vie l’extérieur et celle à l’intérieur de ces murs. Je devais avouer que les murs qui nous protégeaient pouvaient également avoir l’air intimidant au premier regard. Si j’avais subi un léger choc lorsque j’avais moi-même posé les pieds à Konoha pour la première, j’avais tout de même vécu plusieurs années au village Inuzuka et ainsi avait pu m’adapter plus facilement. Pour le jeune Taro, c’était l’une des premières fois – si ce n’était pas LA première fois – qu’il mettait les pieds dans un village et il avait choisi de venir à Konoha. En y repensant ainsi, j’arrivais un peu à comprendre pourquoi ce dernier semblait accablé par le doute. Devant autant d’honnêteté de la part du garçon et réalisant que ce dernier s’ouvrait littéralement à moi, je restai muet quelques secondes et cherchai rapidement quelque chose à dire pour ne pas le laisser en plan.

- C’est tout à fait normal d’avoir un peu peur, tout ceci est tellement nouveau pour toi. Mais crois-moi quand je te dis que tu vas finir par t’habituer à ta nouvelle vie avant que tu ne puisses t’en rendre compte. Et puis tu ne seras pas seul, Shizu-chan va être là pour t’aider!

Voilà, j’avais fini par trouver. Si au début je n’étais pas trop certain d’où j’allais avec ce que je disais – même si rien n’en parut – la jeune Inuzuka m’était venu à l’esprit et je sus qu’en lui faisant penser à une personne de confiance de son âge, et donc avec lequel il serait moins gêné, j’arriverais à le calmer ou du moins à apaiser ses craintes. Je n’étais même pas encore certains si ces derniers voudraient héberger le jeune homme, mais je devais m’assurer que ce jeune homme ait une famille pour l’encadrer surtout lors des premiers temps et si je devais utiliser mon influence de chef de Meute pour que cela se fasse j’étais prêt à le faire. J’avais toutefois appris à connaitre la jeune femme et si je me fiais à la façon dont ses parents l’avaient éduquée je ne pensais pas que j’aurais à me rendre jusque-là. Parlant de Shizu…

- Ça te dirait d’aller lui rendre visite? Cela doit faire longtemps que tu ne l’as pas vu et en même temps je pourrais demander à ses parents de t’héberger. Qu’est-ce que tu en dis?

J’attendais sa réponse avant de siffler mes ninkens pour qu’ils reviennent vers nous, ces derniers occupés à tournés autour de Fuyu, qui sautillait joyeusement entre les deux ninkens plus massifs. Je ne voulais surtout pas le presser à faire quoi que ce soit, car même avec le peu de temps que j’avais passé avec lui je pouvais déjà voir qu’il était fragile et je devais y aller plus que doucement avec lui. Moi qui étais d’un naturel sociable et spontané c’était quelque chose auquel je devais particulièrement faire attention. Si je voulais qu’il s’adapte à la vie à Konoha et au nouveau rythme de vie qu’il devrait suivre nous devions y aller à son rythme, pas au mien. Malgré tout, j’aimerais bien que ce dernier accepte de se rendre chez Shizu, cela serait déjà une bonne chose de régler pour le Taro-kun. Une autre raison de moins de s’en faire, il ne pouvait qu’en être reconnaissant.

Moi qui, pendant quelques secondes, cru que ma demande serait répondue par un silence gêné, fus heureux d’entendre le jeune Taro approuver mon idée d’aller rejoindre la famille de Shizu-chan pour leur demander de l’héberger. Malgré sa timidité, je pouvais comprendre qu’il veuille s’occuper d’avoir un logis le plus rapidement possible, mais d’un autre côté je n’étais pas certain que si je n’avais pas amené la suggestion il l’aurait fait de lui-même. Cela aurait bien été le comble qu’il passe sa première nuit à Konoha à la belle étoile! En tant que chef de Meute je ne pouvais garder une bonne conscience sachant que l’un de ceux que je devais assurer la protection n’avait pas de toit sous sa tête ne serait-ce qu’une nuit alors qu’il était entre les murs du village de la Feuille. Heureusement que ma présence rassurante avait calmé ses appréhensions et le guidait dans ses premiers pas à Konoha.

Maintenant que notre prochaine destination était choisie, il était temps de rapatrier les troupes. Alors que Taro-kun émettait un sifflement court mais puissant – un son qui fit aussitôt réagir Fuyu – j’en fis de même à l’exception que le mien était un peu plus long. Chacun avait un son particulier auquel notre ou nos ninkens réagissaient instantanément, une sorte de signal entre nous, et sans rentrer dans les détails nous avions tous notre signal unique d’un Inuzuka à l’autre. Comprenant ce que cela voulait dire, mes chiens-ninjas se dirigèrent vers moi et une fois que nous fûmes tous rassemblés nous quittâmes les lieux non pas sans que j’ai dit au revoir à quelques-uns encore présents. Ce ne fut qu’une fois que je me demandais de quel côté aller que je me rappelai que je n’étais en réalité jamais allé chez Shizu-chan. Un drôle de moment pour m’en rendre compte, me direz-vous, mais nous autres Inuzuka avons notre propre GPS intégré en la qualité de notre nez. Hein? Un quoi? Ah non mais laissez tomber, ce n’est plus drôle si je dois l’expliquer…

- Allez, c’est par ici.

Tout cela pour dire qu’avec mon nez il me devenait facile de retrouver la jeune femme, je n’avais qu’à retrouver son odeur et celle-ci me guidera jusqu’à l’endroit avec la plus grande concentration de cette odeur, soit l’endroit où elle se retrouver le plus souvent à nommer chez elle. Avant de pouvoir faire tout cela, par contre, je devais avant tout mettre le nez sur son odeur et malgré la façon dont j’en parle ce n’était pas aussi facile que cela en avait l’air. J’amenais donc le jeune Taro dans une rue et la remontai lentement afin de me laisser le temps de trouver son odeur. Je ne tenais pas nécessairement à ce qu’il se rende compte que je n’avais aucune idée d’où j’allais aussi tentai-je de détourner son attention avec différentes informations sur le quartier. Nous déambulâmes quelques minutes jusqu’à ce mon nez retrouve finalement l’odeur familière de la jeune femme. Cette dernière s’était occupée de mes ninkens lors de leur passage à l’hôpital vétérinaire et j’avais eu la chance de discuter avec elle, j’étais donc assez confiant que l’odeur que j’avais trouvé était celle de la jeune Inuzuka. Maintenant sûr d’où j’allais, je ne changeai toutefois pas le rythme de ma marche pour ne pas attirer ses soupçons. Néanmoins, qu’il s’en ait rendu compte ou non, je choisissais mes rues avec plus de soin qu’au début afin de finalement pouvoir arriver devant le domicile de Shizu.

- Ça y est, nous sommes rendus. Je te laisse cogner à la porte?

Je reçus un air mortifié en réponse et compris que nous n’étions pas encore rendus là. Un mince sourire flottant sur mes lèvres – pour être tout à fait honnête je l’avais fait un peu exprès pour voir l’expression qu’il allait faire – je levai le bras et frappai trois petits coups sur la porte avant de le reposer le long de mon corps. Toute notre petite troupe, nous attendions que quelqu’un vienne nous répondre.

Spoiler:

Taro suivit Takeo à travers la petite ruelle, écoutant d'une oreille distraite les commentaires que lui faisait son guide sur les lieux. Il n'était pas certain que ces indications aient un quelconque intérêt, en fait, et s'il n'y était pas particulièrement réceptif ce devait être parce que Takeo n'y mettait pas vraiment de coeur. Il semblait avoir l'esprit ailleurs, comme s'il était occupé à une autre tâche en même temps. Taro jeta un coup d'oeil aux deux énormes Ninkens du chef de Meute, et put constater qu'ils étaient en train de renifler frénétiquement l'air, comme s'ils étaient à la recherche d'une piste. Taro connaissait bien cette attitude. Il avait souvent eu l'occasion d'observer Fuyu dans le même état alors que, pendant une promenade en forêt, elle trouvait la trace de quelque proie qu'il lui semblerait agréable de traquer jusqu'à épuisement, sinon de croquer toute crue. Est-ce que Takeo était sur la piste de quelqu'un en particulier ? Tout un scénario s'élabora alors dans l'esprit du jeune Inuzuka, qui s'imagina son chef de clan en mission secrète, cherchant inlassablement un criminel dans les rues du village. Candide, il lui semblait avoir plongé la tête en avant dans la vie de Shinobi.

Ils arrivèrent bientôt devant la maison de la famille de Shizu. Quand on lui demanda s'il voulait faire le premier pas, Taro sentit aussitôt tout son sang refluer vers ses pieds, laissant son visage blême et son regard visiblement suffisamment éloquent pour que Takeo se résigne à frapper trois coups sur la porte. Taro ravala sa salive avec quelque difficulté. Il n'avait pas imaginé ses retrouvailles avec la famille, et ne s'était pas même demandé si ces gens-là, qu'il avait croisés pour la dernière fois des années auparavant, dans sa forêt natale, avaient changé. Bien évidemment, ils devaient être plus vieux et en porter les traces physiques. Shizu devait avoir grandi, au moins autant que lui, sinon plus. Mais avaient-ils changé dans leur attitude ? Taro se souvenait distinctement de la gentillesse et de la générosité spontanées des parents quand ils lui avaient proposé de venir habiter chez eux à Konoha. De tels geste de bienveillance ne s'oublient pas aussi facilement.

Shizu ouvrit la porte. Taro fut d'abord frappé de constater à quel point la jeune fille avait changé. Elle n'était plus une enfant, et paraissait maintenant presque adulte. Il remarqua également ses bras bandés. Les loups -qu'il avait également déjà rencontrés- avaient maintenant la carrure de véritables bêtes, et ils auraient eu l'air menaçant si leur attitude ne laissait pas deviner qu'ils étaient bel et bien domestiqués.

Taro n'eut pas même le temps de dire un mot qu'on l'entraînait à l'intérieur de la maison. Il balbutia bien quelques sons sans queue ni tête, mais ce fut tout. Aussitôt, il fut intronisé dans le foyer de la famille, où il était manifestement destiné à passer quelques temps. Si Takeo semblait être tout à fait à l'aise avec Shizu, puis avec sa mère, quand elle rejoignit le petit groupe, Taro, lui, était presque paralysé d'embarras. Fort heureusement, Inuzuka Mei -puisque c'est ainsi que s'appelait la mère de Shizu- sembla témoigner à son égard une familiarité bienvenue. Et c'était un immense soulagement de voir qu'on le reconnaissait, et qu'il n'avait pas été oublié.

"Je ... Ca va bien, merci. Mes parents aussi. Ils vous donnent leur bonjour, et ..."

Taro fouilla dans sa besace, et en tira une lettre, du même ton que celle qu'avait reçue Takeo. Il s'agissait d'un bref mot rédigé de la fine écriture de sa mère priant la famille de Shizu de se rappeler de sa proposition, et d'accueillir Taro, le temps qu'il prenne ses marques, chez eux. Taro s'assit, pendant que la mère de Shizu lisait la lettre. Fuyu s'amusait déjà avec les Ninkens -géants à côté d'elle- de la famille. Taro ne s'étonnerait certainement jamais assez de la faculté animale à refuser les sentiments de gêne et d'angoisse pour y préférer le plaisir et l'amusement.

"Euh ... Voilà. Ma mère vous l'a écrit dans sa lettre, mais je vous le redemande. Est-ce que ..."

Il prit une inspiration, rassembla tout son courage:

"Est-ce que vous accepteriez toujours de m'héberger, le temps que je prenne mes marques ici ? Je compte rester à Konoha aussi longtemps que possible, et je vais essayer de trouver du travail rapidement. Mais en attendant, j'aurais besoin de votre aide. Takeo-sama m'a guidé à travers le quartier, il m'a montré ce que j'avais à connaître ... Je n'arrive pas en ignorant tout de ce village, mais presque. Alors, je vous renouvelle ma demande."

Il s'inclina, et attendit une réponse, le coeur palpitant.

Nous patientâmes quelques secondes avant que je n’entende du bruit derrière la porte, signe que quelqu’un venait nous répondre. Lorsque celle-ci s’ouvrit, nous fûmes accueillis par une Shizu enrubannée de plusieurs bandages. J’allais lui demander ce qui lui était arrivé qu’elle me devança et nous salua tous les deux. Je vis l’hésitation dans son regard avant de finalement lire la reconnaissance tandis qu’elle replaçait finalement le jeune Inuzuka qu’elle avait rencontré quelques années plus tôt si je me fiais à ce qu’il m’avait dit. C’était vrai que les deux jeunes Inuzuka devaient avoir grandis et j’ignorais s’ils avaient beaucoup changé depuis, mais finalement Shizu avait fini par replacer le jeune homme. Le voir à sa porte la surprit mais la réjouit également puisque son visage s’éclaira. Cette dernière s’empressa alors de libérer le chemin afin que nous puissions tous entrer à l’intérieur.

- Dis donc, Shizu-chan, qu’est-ce qui t’es arrivé? Tu as déboulé des escaliers? lui demandai-je avec un air moqueur.

Malgré notre différence d’âge, je m’étais tout de suite bien entendu avec l’Inuzuka et je savais que je pouvais être en sa compagnie sans nécessaire mettre mon chapeau de chef de Meute. Nous suivîmes ses ninkens vers ce qui se trouva être leur salon tandis qu’au loin j’entendais Shizu, sans doute était-elle en train d’avertir ses parents de la visite qu’ils recevaient. À peine étions-nous installés qu’une louve à la taille impressionnante fit son entrée, rapidement suivie par sa maîtresse Mei, la mère de Shizu. À chaque fois que je la voyais, je ne pouvais m’empêcher de me dire à quel point Shizu lui ressemblait. Le même visage fin, le même nez mince et pointu et les mêmes yeux marrons; c’était comme si je voyais une version du futur de Shizu ou bien une version du passé de Mei, mais vous m’avez compris. J’inclinai lentement la tête devant la salutation de la mère Inuzuka. Un sourire apparut sur mon visage lorsqu’elle mentionna la vieille connaissance qui se tortillait timidement à mes côtés. Pour sa défense, je devais avouer que c’était toujours un peu gênant de revoir des gens que nous n’avions pas vu depuis longtemps.

- Je vais très bien, merci. Et en effet, nous avons un petit nouveau dans la Meute et j’ai eu vent qu’il connaissait certains d’entre nous.

Je n’allai pas dans les détails – puisque je n’en avais pas besoin – et je fus agréablement surpris d’entre la voix du jeune Taro répondre avec difficulté. Un peu hésitante au début, elle avait pris de l’assurance au fur et à mesure qu’il parlait et je le laissai expliquer lui-même la raison de sa venue ici, lui qui semblait si bien parti. Après tout, je n’allais certainement pas le couper maintenant qu’il était lancé. C’était même attendrissant de voir ce si jeune homme prêt à entrer dans le monde des adultes avec autant de détermination. Une fois sa requête terminée il s’inclina respectueusement devant Mei-san et attendit qu’elle lui réponde. Devant un tel spectacle il était difficile de dire non quand bien même cela n’avait pas déjà été l’intention de l’Inuzuka. Nous n’étions pas le genre à revenir sur nos paroles et s’ils lui avaient lancé l’invitation de rester avec eux il y avait peu de chances qu’ils aient changées d’avis depuis. Tout de même, je lançais un regard en direction de la maîtresse des lieux, lui demandant du regard ce qu’elle pensait ce tout cela.