Batz dans le jardin, qui s'entraîne à mettre des coups d'épée dans le vent jusqu'à suer des litres d'eau pour évacuer son trop plein d'agressivité, Luka occupée au ménage dans la maison, Snow prit à ses études et ses filles avec Laya en train de s'amuser avec un loup énorme, tout nouveau venu. Gondo enfin, occupé à organiser sa future forge. Une belle maison, assez spacieuse quoi que loin de ce qu'on appellerait un palais. Bien tenu, avec un beau jardin remplit d'épée plantée les unes à côté des autres. Pour peu que l'on ignorait les malédictions qui pesaient sur cette famille, on aurait pensé se trouver dans la petite maison dans la prairie comme dirait l'autre.

Snow avait imposé le loup à la maison, sans qu'il n'y aura eut de contestation certes, mais il y avait bien Luka pour craindre que les instincts sauvages de la bêtes ne fassent risquer des dommages notamment aux enfants. Néanmoins, l'animal extrêmement malin et parfaitement éduqué paraissait aussi comprendre sa situation, sans aller jusqu'à se montrer tendre et docile, il se montrait particulièrement compréhensif surtout avec les filles de Snow, Sasha et Pic-pic, surtout le seconde, qui l'avait prit en grande affection. Il restait les poils; qui donnaient beaucoup plus de travaux ménagers à Luka, mais bon, on ne pouvait blâmer l'animal de perdre ses poils, aurait-on l'idée de blâmer parce qu'il perdrait ses cheveux ? Le loup Raki, fut logé d'abord dans le grand jardin, mais secrètement d'abord puis à la vue de tous ensuite, il prit finalement place dans le lit de Pic-pic qui le voyait plus comme une espèce d'énorme peluche capable de jouer avec elle sans jamais se fatiguer. La petite fille pleine d'énergie en effet avait trouvé un adversaire à sa taille, où les parties de cache-cache, les lancer de bâtons et le nombre de chiffons réduits en miettes trouvaient tous leur place... Il n'y avait eut qu'un seul réel problème, à savoir la nourriture, quand Snow remarquait les quantités astronomique de viande que pouvait engloutir la bête, il ne lui resta qu'une solution, la chasse.... Hooo pas pour lui non, pour Batz... Batz et le loup évidemment... Le guerrier noir devait ainsi souvent accompagner la bête, qui se débrouillait pour le reste très bien toute seule, Batz n'était présent avec elle que pour s'assurer qu'elle ne s'enfuit pas sans la gêner durant sa chasse.

Snow avait été étonné qu'on lui accorde de garder la bête sans plus de protestation, mais il savait que depuis la rébellion le village était en moins bon état politiquement qu'on osait bien l'avouer. Il y avait par exemple un moment que le Raïkage ne s'était pas exprimé. Un tel geste de sa part n'était pas pour rien, s'il rendit ce service à la Konohajin, c'était pour une raison bien précise, mais qu'il était encore seul à connaître.

Il avait fait venir Akane aujourd'hui, pour une simple visite de courtoisie, sans prévenir qui que ce soit d'autres bien sûr. Il ignorait alors que la Konohajin était partiellement libérée, mais il ne serait pas plus surprit que cela de l'apprendre. Après-tout, dans l'état actuel des choses, il savait où étaient les intérêts de Kumo, et Kumo le savait aussi. Même si la maison était bien bruyante, il avait son propre bureau dans lequel il passait beaucoup de son temps libre. Sur quoi il travaillait personne ne le savait vraiment, sauf lui, et même Batz qui lui passait plutôt son temps à s’entraîner l'ignorait. Mais il serait sans doute encore pus heureux d'apprendre la visite d'une autre personne qu'il attendait déjà depuis un moment.

Cela faisait maintenant quelques jours que j'étais à Kumo, une semaine, peut-être un peu plus. Les autorités du village ainsi que celles de l'hôpital avaient eu quelques difficultés à me laisser sortir de la petite pièce qui me servait de chambre. Je les comprenais l'une comme l'autre, que les kumojin soient sûrs que je fusse bien inoffensive et les médecins que je fusse sortie d'affaire. Je ne pouvais nier le rôle qu'avait joué "Otoke" ou quel que fut son nom dans ma "libération", et grâce lui je pouvais maintenant envisager de quitter ces lieux qui, malgré leur importance dans ma survie, ne m'inspirait que du négatif.

Avant de partir, j'avais récupéré des vêtements généreusement prêtés par le village des nuages. Des habits différents complètement de ceux que j'avais l'habitude de porter. En effet, le kimono noir que j'avais enfilé était à l'opposé du short et du débardeur que j'avais avant d'arriver ici. Et j'aimais bien en fait, étrangement. C'était plus sobre, plus chaud, plus... ample, enfin, y avait plus de tissu quoi. Ainsi vêtue, j'avais pris la direction de la sortie. Avant que je ne sorte à l'air libre, une infirmière m'intercepta. Je devais remplir un formulaire et signer une décharge... La procédure me fit légèrement sourire...

Une fois cette dernière tâche administrative acquittée, je rejoignis enfin le dehors. Mais là, m'attendait un jeune homme. Il suintait le ninja à plein nez et rapidement, s'apercevant de ma présence, s'avança, se présenta et m'informa qu'il était là pour me conduire auprès de mon loup. Une bonne idée de la part de... son supérieur, qui m'éviterait de tourner en rond ou de chercher après les informations ou encore de tomber par hasard sur la bonne personne, ce qui était le cas là, en fait. Le Kumojin lui apprit assez rapidement qu'il se dirigeait vers la maison d'un Samouraï un peu spécial qu'il ne connaissait que de nom.

Je pensais instinctivement à celui que j'avais rencontré, celui qui était indirectement la cause de ma présence ici. Après quelques minutes à arpenter les rues du village, et pour moi à contempler ce village, nous arrivâmes à proximité de la maison de Snow. A une vingtaine de mètres à vrai dire. Il m'indiqua à laquelle je devais me rendre et il me laissa là, me souhaitant me bonne journée, je fis de même et fis les quelques pas qui me séparaient encore de Raki. Devant la porte, avant d'y frapper, je regardai à l'autre bout de la rue et vis le Kumojin s'éloigner sans se retourner. Il ne craignait visiblement pas que je fasse autre chose que ce qui était prévu...

L'instant suivant, je vis surgir du côté de la maison l'énorme loup qui me sauta dessus sans ménagement. Sans doute avait il senti et reconnu mon odeur. Nous partageâmes une joie au moins équivalente. Après quelques secondes il me laissa me redresser. m¨me si j'étais heureuse de le retrouver, la manifestation de sa joie à me revoir avait réveillé la douleur dans mon dos et au milieu de mon thorax. Je repris mon souffle un instant, et le suivis. Des bruits, des rires s'élevaient de "là-bas". Et lorsque j'arrivai, précédé de Raki, je reconnu immédiatement chacune des personnes présentes, sauf peut-être une... Ce fut avec un sourire crispé que je leur dis :

"Bonjour... à tous."

D'une voix posée, un peu ténue et sans doute pas mal fatiguée.

PNJ:

Snow n'avait encore rien entendu. L'intrusion d'Akane n'avait été finalement remarquée que par Luka, qui ne fit que la saluer au passage. Personne ne l'aurait réprimandé pour être entrée comme cela, Les enfants eux-mêmes trop occupés à s'amuser en courant dans tous les sens, Laya comprise, et Gondo tout autant occupé à son travail pour la voir entrer. Ce n'était pas comme si Akane était une intrus de base en plus, car bien qu'elle n'habitait pas cette maison, on l'y voyait si souvent que c'était parfois comme si ce fut le cas. La pauvre d'ailleurs qui saluait tout le monde en étant ignorée, même par Luka, aurait pu mal le prendre. C'était comme si un membre de la famille se pointait chez lui et que les formules de politesses retrouvaient une origine hypocrite, preuve en réalité que la personne est désormais intime avec le reste du groupe. Luka montait simplement à l'étage pour prévenir Snow de son arrivée tandis qu'Akane rejoignait Batz dans le jardin.

Batz cessait immédiatement de fendre l'air lorsqu'il remarquait Akane. Il eut l'air quelque peu surprit sur le moment, premièrement parce que Snow ne l'avait absolument prévenu de son arrivée, deuxièmement à cause de cette tenue légère qu'elle portait... Sans doute qu'en d'autres occasions il se serait permis une remarque, ou plutôt un regard plus "convoitant", mais dans la maison de Snow avec la présence de Laya, il ne se le serait jamais permis. Reposant l'épée sur l'épaule, il fit tout de même un sourire à la jeune fille.

-Snow ne m'a pas parlé de mission aujourd'hui, Et vu ta tenue je ne pense pas que tu sois là pour ça non ?

Il se massait ensuite le menton, hésitant et le regard fuyant, comme s'il se préparait à oser quelque chose, et si Akane l'avait remarqué, elle n'aurait pas tardé à recevoir une réponse.

-À moins que la mission en question soit de séduire, alors dans ce cas, oui ce serait plutôt adapté... Je vais m'essuyer, va dans le salon, et sers-toi ce que tu veux j'arrive.

Un petit silence suivait, enfin silence... si on omettait les brouhaha des enfants et Laya qui jouaient avec le loup en courant partout à travers la maison, semant ainsi le pelage de la bête pour le plus grand désarrois de Luka... Pendant ce temps, à l'étage Luka justement pénétrait dans le bureau de Snow. Il était en train d'écrire et de lire en même temps. Luka qui restait curieuse remarquait qu'il s'agissait toujours connaître la situation politique et militaire actuelle entre les différents villages Shinobis. Snow était toujours un féru d'étude de toute sorte, mais qu'il commençait à sérieusement se pencher là-dessus ne trompait pas la demoiselle qui le connaissant bien, savait qu'il préparait désormais quelque chose...

-Tu étudies les campagnes militaires des dernières années ?
-Rien que quelques informations pour parfaire ma culture générale.
-Evidemment... Mmmh. Akane est là, tu l'as fait venir ?
-Oui, je voulais l'inviter à boire un thé.
-Comme c'est aimable de ta part... Dis-moi, tu comptes la garder encore longtemps cette bête ?
-Jusqu'à ce que sa maîtresse puisse la récupérer.
-Et qui te dit qu'elle pourra ?
-Elle pourra c'est certain. J'espère bien qu'elle remarquera cette attention.
-Qu'est-ce que tu prévois toi encore.
-Rien du tout.

Mensonge, du moins un demi-mensonge, rien dans l'immédiat de prévu certes, mais pas rien de prévu tout court. Batz était partis vers la salle de bain pour s'essuyer et passer un vêtement tandis que Snow redescendait tranquillement vers le salon. Il comptait rejoindre Akane et discuter de choses et d'autres quand à peine il traversait l'escalier que le loup déboulait à travers tout le salon pour quitter la maison par le jardin et aller à la porte, avec Sasha, Picpic et Laya qui tentait de le rattraper en hurlant... Pour peu elle l'aurait renversée sur leur chemin... Elle faisait un coucou à Akane en passant, mais ne s'y attardaient pas plus... Snow se grattait la tête une seconde à partir de là... Notamment en regardant passer Sasha.

-Elle est pas sensée être en cours celle-la ?
-Jour de repos Snow... Intervenait Luka en passant à côté de lui...
-Ha... Tu peux aller ouvrir s'il te plait ?
-Bien sûr.

En effet, quelqu'un s'était présenté à la porte, et que le loup est autant fait pour s'y rendre alors que cela ne se produisit jamais avant laissait entendre à Snow, que c'était bien Reiichi qui se tenait devant cette porte. Supposition confirmée, lorsque Luka l'ouvrait. À ce moment Batz prenait place, Gondo aussi, ne restaient que les enfants et Laya pour continuer de jouer dehors. Snow reçu avec délicatesse Reiichi, et l'invitait alors à se joindre à lui, Akane, Luka, Batz et Gondo, pour boire quelque chose.

-Je suis ravis que vous soyez parvenu à un accord avec les autorités de Kumo. Vous êtes venu pour Raki je suppose. Vous prendrez bien quelque chose à boire avant de partir ? Lui dira Snow de son attitude la plus charmeuse.

Pour le commun des femmes, c'est à dire toutes celles qui ne sont pas Reiichi, se retrouver dans cette situation, à cet endroit avec ces, voire cette personne; aurait été un moment gênant. Mais pour l'Inuzuka, le sentiment de gêne, ou de honte était quelque chose d'assez abstrait, lointain. De mémoire, dans toute son histoire, elle n'avait jamais senti ses joues rougir comme auraient sans doute rougi celles d'autres individus de la gente féminine. On aurait pu penser que devoir faire face à un homme l'ayant vu dans son plus simple appareil l'aurait mise mal à l'aide, mais que nenni! Non, pas le moins du monde. Ce n'était, pour elle, qu'une banalité; dans le fond, pour ne pas dire qu'elle y était habituée.

A cet instant, la raison principale de sa demie-crispation résidait dans un détail -à ses yeux- plus important. Notamment lorsque le samouraï parla d'un accord passé avec les autorités de Kumo, ou plutôt lorsqu'il lui proposa à boire avant de partir. Bien évidemment elle accepta sans se faire prier. Tout ce qu'on pourrait lui servir serait forcément mieux qu'une perfusion... Tout, sauf et étonnement, de l'alcool. Ce qui n'était, supposait elle, probablement pas au programme de toute façon. Effectivement, plus la boisson serait plate et mieux ce serait pour son estomac. Alors, et avec une pointe d'hésitation, elle se risqua à accepter un thé, puisqu'ils étaient partis pour en faire... Autant rentabiliser l'effort.

"Ha... Merci."

Répondit elle avec un léger sourire à Akane pour l'intérêt qu'elle semblait porter à son "rétablissement". Reiichi fut assez surprise de voir ce petit monde en dehors du dur cadre militaire qu'imposait un village shinobi, enfin, ceux-là devaient être comme... à part, imaginait elle. Puis, dès que la jeune Kunoichi s'éloigna avec Luka afin de s'affairer à la préparation du thé, la main posée sur la tête de son ninken que deux enfants observaient de loin, Reiichi s'adressa à Snow pendant que Gondo et Batz discutaient d'un sujet visiblement très intéressant.

"Et, merci à vous aussi de m'avoir... Sa.. Amenée ici."

Si elle n'avait de gêne, la Konohajin avait tout de même un certain degrés de fierté, et admettre qu'on l'avait sauvée provoquerait chez elle, pour le coup, une véritable gêne. Ceci-dit, elle n'en pensait pas moins et savait pertinemment à qui elle devait quoi. Elle fit signe à Raki qui commençait à trépigner sur place et celui-ci se dirigea tout droit vers les deux enfants et Laya. Reiichi fut étonnée de voir à quelle vitesse son compagnon s'était acclimaté à son nouvel environnement. A Konoha les enfants osaient à peine croiser son chemin, quand bien même il ne leur aurait jamais fait de mal. La mentalité entre ici et là-bas semblait être... "différente".

"Il semble se plaire ici... Et me concernant... A part me laisser sortir de l'hôpital, on ne m'a pas dit grand chose d'autre. Mais j'ai bien compris que ne pouvais quitter Kumo, et quand bien même..."

Soupirait elle en posant sa main sur l'endroit de son thorax qui avait vu le froid de l'acier le transpercer.

"Je... hum... Il faudra sans doute qu'on parle, plus tard... En privé."

Ajoutait-elle doucement.

"Mais pour le moment, si on rejoignait tout le monde... ce serait un bon.. début ?"

Terminait-elle accompagné d'un sourire.

PNJ:

Snow laissait faire, il laissait chacun s'installer à la table pour se servir le thé. Akane, très aimable, venait en aide à Luka qui avait la charge de la maisonnée, comme cela pouvait se voire. Reiichi semblait être à l'aise, malgré le monde qu'il y avait et c'était tout à son honneur, une chose qui plaisait largement à Snow. Batz et Gondo ne s'intéressaient que très peu à la conversation, les deux adeptes du métal étaient plus occupés à évoquer les qualités de l'acier et l'avancement de la forge de Gondo, quoi que Batz laissait vagabonder ses yeux parfois vers les courbes d'Akane qui s'affairait à la tâche du service. C'était bien malgré lui et il en éprouvait une certaine gêne à chaque fois. Snow avait prit place en bout de table, une sorte de tradition tacite qui plaçait le chef de famille sur un siège définit, mais cela n'apprenait rien à quiconque vraisemblablement. Tandis que le service commençait, il avait plutôt joyeux et guilleret d’accueillir Reiichi dans sa demeure et qu'elle puisse surtout remarquer le traitement de faveur octroyé à sa bête.

Cela encore plus quand avec ses deux filles et Laya, qui faisait de grands gestes et de grands cris en jouant, "à chat ?" avec la bête, lui prouvait encore plus le traitement particulier de Raki dans la demeure. Laya était devenu simplement trop "simple" pour comprendre la dangerosité du loup, Picpic était trop impétueuse pour ne pas vouloir jouer avec, et Sasha enfin, elle suivait... Quand le loup se faufilait dans la salle à grande allure, manquant d'ailleurs de renverser Luka et son plateau, celle-ci ne manquait pas de réprimander les enfants. Bien sûr les enfants l'ignorait presque, et la simplicité candide de Laya amusait largement celles-ci. Batz et Gondo s'y permettait même un commentaire tandis que Reiichi entamait la conversation.

-Mais allez jouer dehors non de non !
-Je ne suis pas certains que ces enfants seront dressés un jour.
-Snow les gâte trop !
-Le puissant samouraï mit à terre par une deux petites filles...
-Elles ont des armes difficiles à contrer. L'innocence, c'est pas donné à tout le monde. Y'a bien longtemps que j'ai perdu la mienne tiens.
-Je ne crois même pas en avoir eut une en naissant...

Snow ne relevait rien de tout cela, il paraissait pour le moment n'être qu'un homme simple, heureux d'avoir toute sa petite famille près de lui, d'autant plus avec la présence d'Akane qui avait une grande place parmi ceux-ci. C'était certes une opération de séduction, y comprit comment et pourquoi il traitait si bien le loup, mais dans cette opération il y avait malgré tout beaucoup de vrai. Batz, qui devait être le moins dupe de tous tant qu'il connaissait Snow, savait que celui-ci avait une idée précise concernant l'Inuzuka, bien qu'il n'en connaissait pas encore le détail, et ce fut d'autant plus le cas quand Snow répondait à Reiichi, sur le ton de la tempérance mesurée.

-Je vous devais que ma famille soit réunie, vous abandonner aurait été une incorrection de ma part. Je ne doute pas qu'on vous a supprimer la possibilité d'user de votre chakra pour vous laisser et venir au sein du village. Nous avons un système très au point qui doit certainement signifier le lieu de votre présence à chaque instant. Mais cela ne m'empêche pas de vous rendre votre loup, même s'il est heureux parmi nous, il reste votre compagnon avant tout. Sans l'énergie débordante de mes enfants je ne pense pas que nous aurions pu lui donner un aussi beau cadre. C'est Batz qui l'emmenait à la chasse également, je me suis dit qu'aller contre ses instincts serait contre-productif.

Quand Reiichi parlait d'une conversation plus privée, elle n'avait sans doute pas idée du point auquel elle allait de le sens que désirait Snow. Batz, craignant, on ne savait pourquoi, la jalousie de quelques uns, se permettait une plaisanterie derrière cela, qui n'était pas certaine de faire rire tout le monde, fort heureusement, les enfants et Laya étaient déjà dans le jardin entrain de s'amuser avec Raki, mais il restait Akane et Luka, Luka n'éprouvait pas la jalousie, mais Akane pouvait ne pas apprécier.

-Le charme du prince frappe encore... Je vais devoir m'occuper d'Akane encore.
-Tu me parais t'en occuper déjà bien souvent pourtant. Répondait étrangement Snow à Batz, ce que le fit se taire alors que la plaisanterie sonnait elle aussi dans le ton qu'il employait, juste avant de reprendre vers Reiichi. J'espérais que nous ayons effectivement une conversation en privée, si vous voulez me suivre dans mon bureau à l'étage, Luka nous y servira quelque chose de plus fort.
-Depuis quand y'a de l'alcool ici ?
-C'est uniquement pour les invités vieux pochtron !
-Tsss, je me ferais un stock personnel.

Snow se relevait, laissant de fait, la table à Akane, Batz Gondo, car s'il se levait c'était bien sûr pour conduire Reiichi à l'étage vers son bureau, la pièce la plus sacrée de la maison si l'on pouvait dire, car seul Luka y était autorisé sans la présence de Snow. Une pièce relativement vaste, composée d'un large bureau et surtout d'une vaste bibliothèque, où se trouvaient des ouvrages traitant des sujets les plus éparses, allant de la science militaire, à la chimie, la religion, la cuisine, la philosophie et d'autres choses comme l'histoire ou des contes pour enfant. Face au bureau il y avait deux fauteuils, dans lequel Reiichi pouvait prendre place. C'était ainsi que Snow allait tenter ce qu'il préconisait depuis le moment où il avait vu la transformation de la jeune femme.

"Plus tard" arriva en fait très rapidement, à peine quelques secondes après que Reiichi eut adressé sa remarque au maitre de maison que ceux-ci avaient pris la direction d'un bureau à l'étage, un pièce garnie de livres en tout genre, et d'un bureau muni de deux sièges. Elle prit place dans l'un d'eux et alors que le samourai rejoignit l'autre elle lui adressa une première phrase.

"Bien, dans un premier temps, comme je vous le disais, je n'ai eu aucune information de la part de vos supérieurs, ou de... Otoke ? Même si je sais que je dois rester à Kumo pour l'instant, je ne sais pas où je peux aller, enfin, où je peux résider."

Voilà le premier sujet était soulvé, ce n'était cependant pas le plus important des deux. Rapidement Reiichi enchaina sur la deuxième raison qui l'avait poussé à s'entretenir avec lui. Et celui-ci était bien plus... sensible.

"Ensuite... Ce qui s'est passé l'autre nuit à l'auberge... Je suppose que vous vous souvenez. Ce serait... bien si cette "particularité" restait entre nous. C'est une chose que je garde secrète depuis... le début, et là... entre vous, Batz et Akane... Je sens que cela ne va pas rester secret très longtemps... Mais si au moins, vous pouviez en limiter.. la propagation; je vous en serai encore plus reconnaissante."

Parce qu'être Inuzuka et pouvoir se battre en symbiose avec les ninken était une chose, mais être soi-même un monstre, avoir ça dans ses gênes, une anomalie de la nature... Pouvait intéresser certaines personnes mal intentionnées. Reiichi en avait parfaitement conscience, cette information entre de mauvaises mains pouvait se retourner contre elle et causer sa perte. Ceci-dit, sa puissance, sa force et tout ce qu'elle pouvait dégager en tant que shinobi semblait dissuader la plupart des "intéressés". Car il y en avait, cachés, attendant; c'était une certitude.

Maintenant, la jeune femme se demandait si son interlocuteur avait un moindre pouvoir, une moindre influence pouvant permettre d'éviter de répandre ce secret.

PNJ:

Snow prenait place dans son propre fauteuil. Il n'avait pas tant de peine à cacher la satisfaction qu'il éprouvait dans cette situation, tandis qu'il prenait soin de s'attacher les cheveux comme il le faisait rarement, comme pour signifier subtilement le côté "important" de l'affaire. Jusque-là, cela se passait comme il l'espérait. Il se doutait qu'il demeurait un problème significatif avec Kumo, mais il avait toujours une certaine habileté politique qui lui permettrait de passer outre les obstacles qu'imposerait le village à ses ambitions plus personnelles. Reiichi l'ignorait encore, et il se garderait bien de le lui suggérer, que ce fut dans l'instant ou dans l'avenir, mais elle faisait partis de ses ambitions, elle avait un rôle à y jouer. Manipulateur ? Oui, mais est-ce que ce fut pour une juste et bonne cause n'invitait pas au pardon pour ses machinations ? D'autant que Snow restait dans la limite de l'honorable, la justesse en tout étant ce qui s'approchait de plus de l'idéal de la perfection qu'il avait pour le moment. Il laissait Reiichi parler, elle y était invitée, tandis qu'il s'installait tranquillement dans son propre fauteuil face à elle. Il était à l'aise, et la regardait, non sans cacher qu'il la convoitait. Hélas peut-être, ce regard évoquerait peut-être un tout autre genre de convoitise. Il eut l'air à la fois tendre et compréhensif, et cela n'était pas que de la duperie, il l'était réellement. Faire de la réalité un avantage était un jeu auquel il était maintenant habitué, cet instant ne dérogeait pas à cette règle.

Elle était directe et pragmatique, ce qu'aimait Snow, beaucoup l'avait déjà remarqués. La subtilité n'engageait sa teneur qu'en cas de nécessité, et la subtilité est plus usée comme une version stylisée d'un parler qu'une réelle manœuvre politique, ou sociale. Ce que Snow avait lui-même souvent remarquer. Il aimait ainsi les gens francs, qui savaient quand faire usage de sous-entendu était nécessaire et quand aller droit au but épargnait des gesticulations verbales inutiles. Il ne s'était donc pas trompé sur ce point concernant Reiichi. Et c'était tout à son avantage. Quand Reiichi lui stipulait la situation, rien n'en l'étonnait et il trouvait déjà outrageusement avantageux de n'avoir pas eut à intercéder pour qu'elle puisse errer librement de Kumo. Manœuvre d'Otoke dévoilait-elle. Un homme que Snow connaissait surtout de réputation et qu'il trouvait un peu douteux. Il ne pouvait être sûr de rien pour le moment, mais qu'on la laissait aller librement, lui faisait penser qu'il s'agissait d'une manœuvre de séduction. Ce qui allait encore une fois dans son sens. Qu'on ne lui dicta pas où dormir en revanche était une incorrection, qu'il comptait bien entendu corriger lui-même et pour son plus grand plaisir.

Lorsqu'elle en venait au soucis de l'auberge, le soucis principal sans doute, il s'attendait à ce qu'elle allait dire et la faveur qu'elle lui demandait était pour lui une faiblesse dévoilée, et à exploiter. Rien de bien méchant, une faille poliment employée pour arriver à ses fins. Sa transformation était l'une des particularités qui le séduisait le plus justement. Non pas qu'il désirait l'étudier ou s'en emparer, mais parce qu'il aimait les choses uniques et singulières, c'était un charme comme peu de gens en possédait. Comme elle l'était justement à ses yeux. Sans compter les autres idées qu'il dissimulaient soigneusement dans un coin de son esprit.

Il lui répondit d'une voix posée et assurée de ses dires, quand ce fut son tour de s'exprimer. Il y avait une certaine docilité dans le timbre, une certaine "mélodie" sympathique qui se voulait parfois même séduisante. Mais son regard, trahissait tout l'intérêt qu'il avait pour elle, tant ses yeux bleus ne voulaient plus quitter les siens.

-Cette maison vous est ouverte le temps que Kumo décide. Votre loup y a déjà trouvé une place, je ne crois pas qu'il vous sera difficile d'y trouver la vôtre. Cette famille que vous voyez n'est pas liée par le sang, mais par le cœur. Une meute comme vous diriez dans votre clan. Si vous acceptez, Luka, qui est la maîtresse de maison vous installera. Je comprends vos inquiétudes, et encore je vous trouve plutôt sereine étant donné votre situation. Je ne suis pour ma part, pas certain qu'il s'agissait vraiment de Konohajin là-bas, et quand bien-même cela le serait, cela ne change rien au fait qu'il est préférable pour vous de ne pas retourner à Hi no Kuni. Du moins pas pour le moment. Si je demande à ceux qui m'accompagnaient de garder le silence sur... vos atouts, ils le feront. Kumo cependant est déjà au courant. Ce n'est pas pour autant qu'ils iront le crier sur tous les toits, le secret est une coutume chez les Shinobis, je suppose que vous n'êtes pas sans le savoir. Que vous soyez si bien traitée résulte sans aucun doute du fait que ce soit des Kumojins qui vous auront amenée dans la cité. Il me semble plus que possible d'intercéder en votre faveur pour que le secret soit gardé, mais rien ne se fait sans contrepartie. Peut-être pourriez-vous me donner quelque chose qui convaincrait Kumo de tenir sous silence votre particularité si singulière.

Le début d'un piège, ou presque, plutôt la réelle tentative de séduction qui opérait. Snow était depuis peu le représentant des samouraïs de Kumo et commençait à prendre un poids politique dans le village. Il ne lui serait pas aisé certes d'aller au bout de ses ambitions, concernant Reiichi du moins, mais c'était loin d'être impossible.

-Si vous faisiez par exemple la preuve d'une nouvelle allégeance à Kumo, et que j'intercédais en votre faveur, je suis certain que nos autorités seraient heureuses de garder votre secret, et de vous comptez parmi nous.

Une belle façon de parler de trahison. Mais Reiichi ne semblait pas tant que ça gênée par l'idée de ce que ce rappelait Snow de leur conversation à l'auberge. Il lui offrait tout, et lui demandait une allégeance en retour. Un marché honnête mais qui incriminait l'honneur de la jeune femme et son affiliation envers les siens.

-Sous ma garde, vous seriez considérée comme une Kumojin à part entière. Il se trouve que mon équipe est actuellement composée uniquement d'étrangers. Vous ne seriez pas donc bien différente de nous. Kumo a des défauts comme tous les villages, mais le manquement à sa parole n'en est pas un. Je vais vous confier un secret moi aussi, Kumo est ma maison, mais c'est l'Homme qui est ma patrie.

Luka pénétrait la pièce à ce moment avec un plateau, laissant place au silence. Elle déposait une bière devant Reiichi tandis que Snow avait le droit à un lait chaud au miel. Elle ne tardait pas, sentant sans mal que la conversation qui avait lieu était importante. En ressortant elle prenait soin de fermer la porte, que la conversation continue d'être discrète au possible. Quand elle refermait la porte, Snow reprenait.

-Les allégeance vont et viennent au gré des besoins de chacun. Du moment que l'on ne se trahit pas soi-même.

Pendant ce temps, au rez-de-chaussé, Batz ne pouvait pas s'empêcher d'ignorer parfois ce que lui disait Gondo pour relever la tête vers l'étage. L'intérêt de Snow pour Reiichi ne lui avait pas échapper et il en semblait quelque peu inquiet. Gondo s'en vexa à un moment et le lui fit remarquer.

-Tu le dis si je t'emmerde surtout hein...
-Excuse-moi. Cette fille, tu as voyagé avec, tu en penses quoi ?
-Je pense pas moi, je laisse ça à ceux dont c'est le métier. Comme toi d'habitude si je me rappelle bien.
-Quand Snow montre de l'intérêt pour quelque chose, ce n'est jamais pour rien.
-Tu es jaloux ?
-Non...

Batz se tournait vers Akane.
-Cela ne te gêne pas toi qu'il envisage peut-être d'intégrer une konohajin dans notre équipe ? Je suis habitué à devoir faire avec les jeux d'alliances bidons des politiciens. Mais elle est... pas normal. Même pour une Shinobi.

Dehors, il y avait le son des enfants et de Laya qui s'amusaient avec le loup, on avait peine à imaginer à quel jeu ils pouvaient bien jouer, mais il était cependant certain que les trois filles rentreraient encore couverte de boue.

L'homme à l'armure nacrée maintenant vêtu d'un habit plus banal parlait, parlait énormément. Trop pour l'Inuzuka. Au bout de quelques secondes elle fut happée par son subconscient qui ne la maintenait plus en alerte que pour certains mots précis. Reiichi le laissa aller jusqu'au bout de son monologue, et même l'interruption de Luka ne l'extirpa pas de sa torpeur cognitive. Si, une seule chose la fit réagir : l'alcool. La bouteille qu'elle fixa un instant pour en détacher tout intérêt, une réaction indicible montrant le désintérêt profond qu'elle éprouvait pour son contenu. Elle soupira tout en fermant les yeux comme pour faire le tri dans tout ce qui venait d'être dit et qu'elle n'avait, en grande partie, pas écouté. Puis elle répondit à son hôte.

"Hum... Vous aimez vous écouter parler, non ?"

Dit-elle en mimant de la main le mouvement de lèvres en action, voulant tout simplement dire "blablabla". La Konohajin n'était pas dupe des manœuvres du Kumojin, enfin, de certaines d'entre elles. Sans être idiote, l'Inuzuka n'était pas non plus l’archétype de la finesse et lire en les lignes était un art qu'elle pensait -dur comme fer- réservé aux Nara. Néanmoins elle bien compris ce qu'avançait le Samouraï. Et si le début allait dans sa direction, la suite, elle... Divergeait. Si elle arborait un côté plutôt sympathique, simple et dénué de fioritures elle n'en demeurait pas moins l'une des personnes à prendre le plus au sérieux au travers tout Hi no Kuni. Une vraie discussion ne ferait pas de mal, autant à cet idéaliste, qu'à elle même.

Alors sans lui laisser le temps de réponse, elle reprit d'une voix plus monotone que celle qu'elle employait habituellement. Ce changement de ton, sans agressivité toutefois, était un signe avant coureur identifiable à quelques égards à une certaine forme de "lunatisme".

"Excusez-moi, je ne voulais pas vous blesser, mais vous parlez... beaucoup. Donc, je vais parler aussi. Dit-elle en le fixant. Je ne vous remercierai sans doute jamais assez de ne pas m'avoir abandonnée alors que je risquais de perdre un peu plus que ma fierté. Continuait-elle en s'enfonçant dans le fauteuil et se tenant aussi droite que lui permettait sa blessure encore fraiche. Konoha ne m'a jamais bridé, n'a même jamais essayé de me faire ployer; je dois aussi en grande partie ma liberté à ce village quel que soit son rôle dans cette affaire. Vous avez raison, les allégeances changent selon les besoins. Cependant... Je n'ai de Konohajin que... le bandeau, il n'y a aucune relation de subordination entre eux et moi. Et vous, vous me proposez de devenir... Kumojin. Je ne sais pas si vous réalisez le paradoxe de l'histoire. Mimait elle en opposant ses deux mains. Non, de prêter allégeance à Kumo, en fait. Et d'en devenir... un genre de... transfuge, dont la sécurité -toute relative ces temps-ci- ne serait garantie que par la capacité de certains hommes à garder un secret ?"

Elle se laissa retomber dans le fond de son fauteuil, presque complétement avachie. La seule qui l'empêchait d'éclater de rire était l'idée de la douleur que sa blessure provoquerait sous l'effet d'un tel relâchement. Néanmoins, dans sa rétention d'un rire difficilement extinguible qui parvenait à faire trembler ses lèvres seulement retenues par une canine plantée à leur coin; une larme parvint à s'échapper pour ruisseler éphémèrement sur sa joue.

PNJ:

Snow paraissait amusé, rares étaient les moments où il se laissait aller à de long discours, préférant plutôt réfléchir ses phrases courtes et aux formules frappantes. Pour l'une des rares fois où il se laissait un peu aller, on lui en faisait le reproche, que ce fut plus une plaisanterie de ce que cela en avait l'air, et il le prenait comme telle. Il n'était pas vraiment vexé, on ne pouvait de toute façon pas vraiment l'entendre comme un homme susceptible, cela aurait dénoté avec cette manie qu'il avait de vouloir tout contrôler, à commencer par lui-même. S'il avait choisit de parler longuement cette fois, c'est qu'il voulait gagner du temps pour la suite, une façon de jauger également la patience de la jeune femme, qui en avait au moins autant que Batz, c'est-à-dire aucune. Heureusement elle ne s'emportait, mais ce n'était peut-être que parce qu'elle n'était pas chez elle.

-Parfois. Se contentait-il de répondre en préservant le sourire en coin.

Snow reposait sa joue sur sa main tandis qu'elle commençait à faire des gestes de "blabla" sans vraiment se rendre compte d'ailleurs, c'était du poins son impression. Je vais aussi parler annonçait, quoi que Snow restait impassible à l'annonce, il ne put s'empêcher de se intérieurement, "ça tombe bien tu es là pour ça et c'est comme que ça se passe généralement". Il avait le regard sur elle, attentif, à la fois admiratif et désireux, quoi qu'un brin suffisant, mais cela ne pouvait lui être enlevé en aucune occasion et la plupart s'y était fait, ne calculant même plus quelle innocence pouvait jaillir de ses yeux tout en étant à chaque instant assuré de lui-même. Il sentait alors une légère réticence à chaque mot de Reiichi. Un doute qui s'installait. Heureusement en fait qu'elle ne tombait de suite dans ses bras en acceptant tout ce qu'il disait, cela l'aurait fait redescendre dans son estime. Il aimait tellement Akane justement parce qu'il avait toujours du mal à la dompter, et qu'il fallait sans cesse lui rappeler à qui elle appartenait. Batz avait été vaincu par l'épée, et possédé par celle-ci, sa famille par les services qui leur avait rendu, accepté Gondo, Akane avait été soumise par le temps et les manigances quand elle fut introduite sous sa coupe comme élève. Le tout était de savoir qu'est-ce qui ferait plier cette Inuzuka. Snow, quoi que certains en disaient, finissaient toujours par obtenir ce qu'il voulait, et il voulait Reiichi. Elle n'était pas aussi bête qu'elle aurait pu le paraître au premier abord, loin de là et pour le mieux, mais elle était encore loin d'imaginer les manigances de Snow. L'orientation de son discours laissait le samouraï au demeurant assez perplexe, quoi que cela ne se retranscrivit aucunement en son regard, qui demeurait saint, innocent, impassible...

Immédiatement après qu'elle eut terminée, il voulait avant tout revenir sur une réflexion qui lui avait déplu. La complexité de l'homme n'était facile à saisir, il le savait lui-même, qu'être inaccessible en tout avait un certain charme, mais impliquait aussi d'être le plus souvent incompris, il s'y était accoutumé depuis le temps, en revanche il ne pouvait laisser passer cette idée qui l'offusquait et se pensait comme un devoir de la corriger.

-Avec moi, on ne s'agenouille pas. On se dresse. Dit-il froidement le regard fixé dans le sien.

Il suffisait de regarder tout ceux qui accompagnaient Snow, des insoumis, des révoltés, des "différents" de la norme. Snow n'avait pas d'estime pour ceux qui s'agenouillaient devant lui ou se soumettait sans qu'il n'eut jamais à combattre. Et même parmi ses dévoués, il n'aura jamais réclamé de ployer le genoux devant lui. Il aimait les gens digne, les gens vrais, et les gens qui se tenaient droit sur eux-même, et dans leur vie. Il estimait Reiichi à cette hauteur et elle lui prouvait cela par le verbe. Elle affirmait également, certes subtilement mais tout de même, qu'elle se fichait éperdument de Konoha, c'était semblait-il du pareil au même pour elle. Intéressant sachant que cela dans son sens. Mais elle évoquait sa sécurité et un simple transfuge sur la gageure de la discrétion Kumojin qu'elle mettait en doute. Snow se redressait dans son fauteuil, et ressemblait alors plus à un seigneur conversant avec un égal qu'à un officier à l'aise derrière son bureau.

-Vous croyez que j'invite sous mon toit des dévots ? Ces certains hommes, sont ceux qui gardent encore votre secret actuellement et qui le garderont encore s'ils ont le sentiment que vous êtes des leurs. Comme ils le font pour chacun de ceux portant la bannière de la foudre. Certains de ces hommes oui, qui ne vous livrerait pas à Konoha, preuve en l'instant, et qui vous laisse aller librement dans leur cité. Sachant que la feuille et la foudre ne sont pas franchement en bon terme. La sécurité pour un soldat est bien peu de chose, je vous le concède, elle sera toujours plus grande en ma présence de même que la mienne en la votre. Donnez-moi l'occasion de vous tester, et vous aurez toujours votre liberté, sous l'emblème de Kumo. Vous avez été soignée, nourrie, et l'on vous propose le gîte et le couvert en plus. Ne méritons-nous pas au moins au bénéfice du doute une tentative d'être des nôtres ? Sinon au moins, des miens.

Des nôtres et des miens, une différence subtile que Reiichi, il le savait comprendrait à coup sûr. Snow usait de tous ses atouts, ne sachant encore comment elle fonctionnait, à quoi elle marchait réellement et quels étaient ses réels démons, car nous en avions tous, il avançait vers elle prudemment. Sa nature animale le séduisait, et il comptait l'aider à la connaître ainsi qu'à l'apprivoiser, comme pour Batz et sa folie animale, ou Akane et sa part d'ombre somnolente. De cela il n'évoquait encore rien, mais c'était bien dans ses intentions, et peut-être la remarquerait-elle, comme une intention floue, qui se dissimulerait dans la bienveillance honnête et sincère aux creux des yeux de Snow qui la contemplait.

En bas, la discussion continuait entre Batz et Akane. Le guerrier noir paraissait nerveux, lui qui était pourtant impassible à presque tout comme son ami, et qui avait une nature animale quasi visible lorsqu'il perdait le contrôle ou se battait, était en réalité intimidé par cette femme dans laquelle il ressentait malgré lui une force supérieure à la sienne, peut-être même supérieure à celle de Snow. Et c'était bien cela qui l'effrayait. Il savait Snow assez subtile pour préférer avoir un possible ennemi à ses côtés plutôt qu'en face de lui et il craignait que si ce fut le cas, l'Inuzuka s'en aperçoive et le lui fasse chèrement payer. Akane prenait partiellement sa défense, mais alors que le samouraï noir se durcissait dans un silence froid et glacial c'était Gondo qui relançait la machine, suivit d'une Luka qui y mettait son grain de sel en passant à table à son tour, juste en face d'Akane.

-Difficile de juger une valeur, on a que les siennes pour modèles après tout et il faudrait déjà être sûr que les nôtres sont noble... Durant le voyage elle a fait son boulot. Elle me fait un peu penser à Luka, du temps où elle était arrivée au campement du An'teï. Elle venait juste d'arrêter son métier de putain, grâce à Snow. Elle a un caractère similaire.
-Les griffes et les poils en moins... C'était il y a longtemps maintenant. Je sais que Snow n'a jamais vraiment prit de mauvaises décisions.

Batz qui relevait alors le regard sur Luka lui fit peser une lourde question sans même la prononcer. "En es-tu bien certaine ?", lui disait-il sourdement. Et Luka, ne répondit pas, preuve qu'elle n'en était pas certaine elle-même finalement compte-tenu de tout ce qu'il était advenu depuis tout ce temps. Or, il ne fallait pas oublier que s'ils étaient tous unis aujourd'hui, en sécurité, c'était tout de même grâce à lui. Ainsi, si le doute persistait, pour chacun d'entres eux, exclus et parias du monde pour une raison ou une autre, il avait été le seul à leur témoigner de l'intérêt. Mais Luka, après avoir tourné un bref instant le regard vers le dehors, ou l'on entendait encore les enfants et Laya jouer avec le loup, répondait finalement, à sa façon, notamment et plus directement à Akane.

-Snow n'a pas l'habitude d'être sous l'emprise des règles. Il est plutôt du genre à les faire. La main de Dieu qu'il invoque souvent, c'est un peu son talisman. Que c'est une Konohajin ne sera pas tant une difficulté pour lui, s'il la veut vraiment. Car il ne fait rien s'il n'est pas certain de le vouloir. Cela fait une plus grande différence qu'on le croit.

Certain de vouloir, à cela Batz tiltait, regardant un instant lui aussi, à son tour, vers le dehors, notamment et surtout pour Laya, et le souvenir qu'il avait d'elle, puis enfin vers Akane, à qui il portait un regard plus tendre, quoi que difficilement rendu par le doute qui demeurait en lui. Luka le remarquait, et elle sourit avant de taper des mains.

-Allons ! Une paire de main en plus pour m'aider à tenir cette maison ne serait pas dessus ! Surtout si c'est son loup qui me laisse autant de poil à ramasser ! J'aurai presque de quoi vous faire des chaussettes avec ce que je récolte !
-Je suis pas tellement doué pour ménage...
-Gondo je tape l'enclume... Tu crois étonner qui en disant ça ?

"Des vôtres ?"

S'étonna-t-elle en observant son interlocuteur kumojin. C'était une demande, ou une proposition ? Oui clairement. La Konohajin ne savait pas trop comment réagir à cette situation. Il était sûr qu'ils l'avaient beaucoup aidées jusqu'ici, mais en fait c'était plus un juste retour qu'autre chose. Et ça, l'Inuzuka n'allait pas s'empêcher de le souligner.

"Oui enfin, vous me devez sans doute autant que je dois à Kumo. Et je ne parle pas de ma vie; ça a si peu d'importance au final..."

Avec cette malédiction de plus en plus incontrôlable qui pesait sur ses épaules, effectivement, mettre sa vie en jeu ne lui posait pas vraiment de problème, perdre, être battue faisait partie des règles impitoyables de leur monde, à un moment ou un autre, et par conséquent; la mort...

"Disons que pour avoir pris des risques à ramener votre famille ici, ne pas finir dans une geôle de votre village est assez... raisonnable, dans le fond; non ?"

Demandait-elle sans réellement attendre de réponse. Sans attache réelle d'autre que Raki, se joindre à un village plutôt qu'un autre n'avait guère d'importance que ce qu'une telle entente pouvait lui rapporter. En y réfléchissant bien, jusqu'ici; Konoha ne lui avait pas apporté grand chose, si ce n'était une assez grande liberté dans ses mouvements, dans ses actions. Comme réaliser une mission comme celle-ci, sans doute parce qu'on lui portait une certaine confiance, oui sans doute. Quoi qu'il en fut, elle ne voyait pas ce qui pourrait bien la retenir ici, à leur côté en dehors de... son état.

Et être des leurs... Reiichi n'était pas vraiment "famille"...

"Je n'ai plus vraiment de doute quant à vos intentions, à priori mais... Qu'est ce que cela changerait pour moi de vous rejoindre ? Que ce soit Konoha ou de vulgaires usurpateurs qui m'aient conduit ici; cela ne change pas grand chose... Enfin, je crois. Vous me proposez la liberté, c'est ce que j'ai toujours connu en fin de compte."

Dit-elle d'un ton détaché en observant toujours l'homme assis en face d'elle.

"Je suis reconnaissante envers vous, votre village; mais franchement, pourquoi devrais-je rester plus longtemps que ce qu'il faudra à ma "convalescence" ?"

Fini-t-elle.