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 Collège décisionnaire à Itabei [M.I.]

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Iwa
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Message(#) Sujet: Collège décisionnaire à Itabei [M.I.] Collège décisionnaire à Itabei [M.I.] EmptyJeu 24 Nov 2016 - 18:29

Seito attendait, patiemment. Il était assis face à une table ronde, dans une salle obscure si l'on faisait abstraction de la seule lumière d'une lampe de plafond, qui éclairait le centre de la table. Pour le reste, on ne pouvait distinguer quoi que ce soit dans la pièce, pas même ses dimensions. Les murs restaient dans l'ombre, de même qu'une éventuelle porte ou des escaliers. En un mot, tout était plongé dans la pénombre la plus profonde, certainement dans un souci particulier. Et, en effet, souci particulier il y avait puisque cette salle était cachée, ou plutôt elle n'apparaissait pas sur les plans originels de la Tour d'Itabei, au sous-sol de laquelle elle était située. Sans doute était-elle le produit de l'esprit du premier Shuhan, qui avait dû juger bon de se doter d'une salle comme celle-ci pour les réunions secrètes. Seito en avait découvert l'emplacement depuis longtemps, déjà. Durant les quelques années, maintenant, depuis lesquelles il était à la tête de la cité, il avait eu le temps de se familiariser avec le bâtiment au point d'en découvrir les recoins les plus secrets. Aujourd'hui, il avait estimé qu'il était temps de mettre cette cache en fonction, à nouveau.

En effet, la situation à Itabei semblait avoir exigé qu'un tel lieu soit à nouveau usité. Depuis longtemps déjà, bien avant l'investiture de Seito et sa prise de fonctions à la tête de la ville, celle-ci était scindée en deux courants religieux distincts, et qui englobaient à eux deux la quasi-totalité de la population, les athées se faisant rares dans les régions rurales. Le premier s'appelait Gamisme, et rassemblait des fidèles d'une unique divinité, Gami, créatrice du monde et de toutes choses, guide des hommes. Le second était une forme d'animisme, voyant dans la nature un monde peuplé d'esprits occupant une place égale, sinon supérieure à celle des hommes sur Terre. Or, ces deux religions ne pouvaient cohabiter pacifiquement dans un espace aussi réduit d'une seule ville, d'un nombre d'habitants encore assez réduit quoiqu'en nette croissance. Ainsi, les croyants en étaient venus à des conflits de plus en plus violents, passant vite des mots aux poings.

Ces derniers temps, la tension était devenue quasi-palpable dans les rues. Les esclandres se faisaient de plus en plus fréquentes. Les petits accrochages, les bagarres, les prises de bec gagnaient en ampleur à tel point que les plus anciens et les plus craintifs craignaient déjà de voir une guerre civile déchirer la population en deux. La cause de ce conflit religieux était en fait assez simple: un même emplacement était revendiqué par les deux mouvements comme sacro-saint. Or, l'administration de la ville, c'est à dire le Shuhan, au sommet de celle-ci, n'avait jamais réussi à déterminer à quelle religion devait revenir le terrain, de peur de se mettre inévitablement une moitié de la ville à dos en en contentant une autre. Seito n'avait jusque-là pas pu être plus efficace que ses prédécesseurs à la chaire de Shuhan, et sa seule tentative de nouer des liens avec les religieux s'était soldée par un cuisant échec. Depuis, il n'avait osé retenter quoi que ce soit.

Cependant, aujourd'hui, fort d'une vigueur nouvelle et qui n'était pas étrangère à son récent éveil à la Lumière de Maskine, il se sentait prêt à nouveau à faire avancer cette histoire, qui ne pouvait décemment pas continuer ainsi. S'il s'écoutait, il n'attribuerait le terrain à personne et mettrait dès à présent à exécution des lois fermes pour réprimer tout affrontement dans les rues de la ville, qu'il soit question de religion ou pas. Cependant, dans un souci d'éthique et de transparence, il avait jugé bon de faire appel à un conseil qui saurait l'aider dans sa décision: à qui devait revenir le terrain tant convoité ?

Des ordres de mission avaient été envoyés à des nouvelles recrues du Shûkai, qui seraient certainement plus objectives de par leur naïveté sincère que de vieilles figures de l'Empire. Seito attendait maintenant leur arrivée, qui ne devait sans doute plus trop tarder. D'ailleurs ... Il entendit des pas descendant des marches cachées dans l'ombre.

"Monsieur, ils sont arrivés.

-Très bien. Faites-les venir, je vous prie."

Le moment était venu de mettre fin à cette agitation, qui n'allait décidément pas dans le sens de l'image d'une ville progressiste que Seito s'efforçait de donner à Itabei. Pour le bien de la cité, pour celui de Taki, et pour son propre orgueil, il fallait agir, fermement et rapidement.

"Bienvenue messieurs. Prenez place, je vous prie. Je suis Yôgan Seito, Shuhan d'Itabei, comme vous le savez déjà. C'est un honneur de vous accueillir ici, et un soulagement de vous avoir à mes côtés dans ce dilemme."

Le conseil pouvait commencer.

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Mamoru Ryuuketsu
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Message(#) Sujet: Re: Collège décisionnaire à Itabei [M.I.] Collège décisionnaire à Itabei [M.I.] EmptyJeu 24 Nov 2016 - 21:29

  • Une antre cabalistique, marquée par la pestilence que dégageaient les cadavres putréfiés d'animaux sacrifiés, me servit de logis et de refuge face à la luminosité aveuglante du Soleil. Elle était ombragée, recouverte d'une obscurité impénétrable et, de fait, est un lieu propice à l'élaboration de machinations. Le désir insatiable d'une nourriture sanguine s'était intensifié et se reflétait sur mon visage rabougri, sans vie, morose : une nostalgie affreusement douloureuse prenait naissance quand, à mon insu, il me revient la saveur inoubliable de ce mélange sacralisé du sang impur d'un fauteur de trouble et du sang épuré d'un nourrisson innocent. Moment d'euphorie. En effet, étant en train de rêvasser dans les profondeurs abyssales de cette ancre, je fus pris de paralysie quand tous ces souvenirs remontaient, se ravivaient et me menaient tout droit vers une jouissance extrême. Des hurlements assourdissants et des beuglements cacophoniques s'entendaient à des kilomètres : on aurait dit des cris de joie mais aussi de souffrance. Une confusion s'opérait.

    À la suite de ce moment extatique traditionnel, je redevins dans un état normal, dans le sens où je repris mes esprits et retourna à mes activités divinatoires : j'étais, sous l'effet de la transe, en osmose avec les esprits maléfiques, me faisant part d'une vue d'ensemble sur les destinées des uns et des autres même si la fiabilité de leurs informations est à relativiser. Dès lors, cas par cas, j'essayais de donner un sens à ma journée, harassé de me reclure dans un lieu fermé, représentatif de ma solitude. Que fallait-il que je fasse ? Cette question m'obsédait, m'envahissait, j'en était obnubilé : c'était symptomatique d'une crise de nerf. Je pétais les plombs. De fait, cette personnalité irascible et nerveuse resurgit : cette caverne était en pleine dévastation et, en vérité, mon corps était ensanglanté - la mutilation avait des vertu curatives, un effet apaisant. Parfois, je tombe dans des larmoiements sans fin, me plaignant de cette instabilité psychologique, cette personnalité lunatique, cette solitude. Au fond, j'ai toujours été admiratif de l'homme ordinaire, banale.

    Matinée qui est donc précocement mouvementée. C'est une routine, à force. Néanmoins, cet état de névrose n'est pas interminable, pérenne, permanente: la raison prend toujours le dessus. Et, dans mon cas précis, la délivrance de ces maux psychologiques se fit par une position allongée, apte à ce que je réfléchisse sur une éventuelle activité distractive qui pourrait occuper ma journée. Passant en revue les commérages et médisances proférés par les démons, le souvenir de mon statut militaire, mon rôle de soldat refit surface de manière inattendue. Et, par coïncidence, simultanément, une ordre de mission du Shuhan de Itabei me parvint par le biais d'émissaires : les divinités ont répondu à mon appel. Mieux, il s'agissait de mettre définitivement un terme à une querelle religieuse, présentant un risque de guerre civile. Mon regard se portait exclusivement vers les animistes, polythéistes qui vouaient un culte exclusif aux esprits par opposition aux gamistes, monothéistes : je suis nécessairement en sympathie avec le spiritisme qui est inhérent à la croyance animiste. Mais, cette mission exige objectivité, impartialité dans le but de rétablir l'ordre et de garantir l'harmonie sociale. Il en résulte un risque d'aliénation quand on sait que lutter pour une bonne cause est incompatible avec mon essence diabolique, sataniste. Néanmoins, l'aliénation est préférable à la passivité, la répétition d'une journée passée dans l'obscurité totale, déconnectée du monde réel. C'est un besoin de nouveauté qui apparaît.

    Ôtant ma tenue vestimentaire ténébreuse et noircissante, je pris le chemin qui me mènerait en direction de la Tour de Shuhan à Itabei, à la rencontre du Shuhan. En route, dans ce trajet interminable et éprouvant, mes yeux étaient absorbés par le paysage pittoresque qui environnait Itabei : haute montage, rivière, rizière, c'était décidément beau si l'on se place du point de vue d'un homme lambda. Or, ma conception de la beauté était autre, radicalement différente : c'est la dévastation, un endroit ravagé, une hécatombe. J'étais vraisemblablement dans le malaise, proche de l'évanouissement, tellement l'atmosphère était pesante et lourde. Néanmoins, pour une question de dignité, je faisais en sorte que mon visage soit inexpressif, représentatif de mon état d'esprit indifférent et sans émotion ; double jeu qui, maintes fois, pouvait être démasqué, du fait d'une succession de périodes d'abandon puis de relèvement. Malgré cette oscillation qui risquerait de dévoiler ma face cachée, il est à retenir le fait que je suis arrivé à temps. C'est ce qui m'importe et importe. Aussi, la grandiosité de la Tour de Shuhan et le paysage urbain qui en découlait était une de ses merveilles naturelles ayant la capacité singulière d'ébranler un cœur endurci. Cet état de plénitude est substitué par un retour à la réalité provoqué par un employé alléchant de la tour, qui pris la peine de me diriger vers un endroit qui m'apparaissait insonore: aucun bruit désagréable ne gangrenait le silence stupéfiant de la salle. Devant moi, la posture imposante du Shuhan. Instinctivement, je fis une révérence pour montrer clairement la relation de supériorité qui nous lie. Il s'en suit que je me mis dans une position à même de stimuler et renforcer mes capacités intellectuelles, l'écoutant attentivement.

    -" Bienvenue messieurs. Prenez place, je vous prie. Je suis Yôgan Seito, Shuhan d'Itabei, comme vous le savez déjà. C'est un honneur de vous accueillir ici, et un soulagement de vous avoir à mes côtés dans ce dilemme. "

    - « Votre hospitalité est louable, Shuhan d'Itabei. En quelques mots, je suis Mamoru Ryuuketsu, gradé en tant qu'heishi de l'Empire. Naturellement, la résolution d'une querelle religieuse est une mission intéressante et passionnante, ce qui explique ma présence en ce lieu. »

    Peu après cette conversation brève, le Shuhan débuta le conseil : je pris place en ayant une oreille attentive.


Dernière édition par Mamoru Ryuuketsu le Sam 26 Nov 2016 - 20:52, édité 2 fois
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Jisetsu Kazuhiro
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Message(#) Sujet: Re: Collège décisionnaire à Itabei [M.I.] Collège décisionnaire à Itabei [M.I.] EmptyVen 25 Nov 2016 - 16:18

Un nouvel ordre de mission m’a été donné, mais la différence avec mes dernières missions est le rang de celle-ci. Je venais de recevoir une mission impériale nationale B rang. Rien que cela permet de deviner que la mission sera importante et intéressante. Mais il n’y avait pas que cela, il y avait le contenue de la mission en elle-même. Je devais rejoindre le Shuhan et l’aider dans une réunion qui décidera du sort d’un site sacré. Apparemment deux religions s’opposaient dans Itabei, le gaminisme et l’animiste. C’est deux religions m’indifférait surtout parce que je suis athée. Bien que je sois athée la religion dont j’avais le plus d’information était certainement l’animisme, car j’ai déjà vu des esprits, même si ma seule expérience était avec une Mamoru. Bien que je croie aux esprits, je ne les vénérais pas contrairement aux animistes et de toute façon j’en savais bien peu sur les esprits. Ça devait être pour avoir un avis neutre et objectif ou quelque chose comme cela que l’on ma donnée cette mission.
 
Étant chez moi à Iwagakure lorsque j’ai reçu l’ordre de mission, j’ai rapidement commencé à  me préparer pour le voyage jusqu'à Taki no Kuni. J’ai fait attention de n’avoir rien oublié avant de sortir de chez moi pour partir en direction d’Itabei. Le voyage jusqu'à Itabei pris seulement un petit moment puisque ma destination était toujours dans l’Empire, même si ce dernier est assez vaste. Pendant le voyage, je suis passé devant certain des plus grandioses paysages de l’Empire lorsque je passais devant une rivière ou près d’une haute montagne. Arriver à proximité d’Itabei j’ai vu de plus en plus de terrain agricole et dont beaucoup de rizière. Une fois passée l’entrée de la ville j’ai observé les bâtiments et surtout  la tour du Shuhan qui dominait la ville et je me suis dirigé vers celle-ci.
 
Une fois entrée dans la tour du Shuhan, j’ai donné mon identité et quelqu’un m’a guidé à travers un dédale de couloir et d’escalier jusqu'à que je sois arrivé dans une salle où je suis entré après que mon guide est annoncé mon arrivée. La pièce où je me trouvais était éclairé par une seule lampe qui n’éclairait que peu la salle et qui éclairait seulement une table ronde et l’homme en face de moi, le Shuhan. Je faisais presque la taille de ce dernier sauf que le Shuhan était beaucoup plus impressionnant que moi et avais beaucoup plus d’autorité qui se dégageait de lui. Je me suis incliné face à lui, reconnaissant facilement sa supériorité comme l’homme qui était à côté de moi qui s'inclina aussi. Le Shuhan se présenta et nous dit que c’était un honneur de nous accueillir puis se fut le tour de l’homme qui se présenta comme Mamoru Ryuuketsu. Je suis tout à fait d’accord avec lui pour dire que cette mission était intéressante surtout que je pourrais peut-être apprendre de nouveau truc sur la religion ou autre chose. Et après leurs présentations se fut mon tour.
 
-L’honneur est pour moi de pouvoir vous rencontrer. Quant à moi je me nomme Jisetsu Kazuhiro, un heishi de l’Empire. Je ferai tout ce que je peux pour vous aider dans ce dilemme religieux.
 
Je ne montrais rien de mes sentiments et gardais mon visage neutre, mais je ne mentais pas lorsque je disais que c’était un honneur de le rencontrer. J’avais entendu parler de lui lors du début de son projet de bibliothèque. Et je suis sûr et certain d’aller visiter cette bibliothèque dès qu’elle sera terminée. Je sais aussi que le Shuhan est surnommé l’érudit et face à une mine d’information comme lui je devais retenir ma curiosité même si c’était plus facile lors d’une mission importante.
 

Juste après les présentations, le conseil débuta et je prit place en écoutant attentivement ce qui va se dire.
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Message(#) Sujet: Re: Collège décisionnaire à Itabei [M.I.] Collège décisionnaire à Itabei [M.I.] EmptySam 26 Nov 2016 - 18:06

Seito sourit légèrement en entendant les présentations des deux jeunes recrues, un sourire qui fut dissimulé par la faible luminosité de la pièce. Il s'amusait assez de voir combien il semblait dégager une aura imposante. A moins que ce ne soit que l'effet de son rang et de ses quelques titres peut être pompeux qui aient ainsi poussé les Heishi à lui faire quelque éloge ? Il est vrai qu'on lui donnait maintenant un sobriquet d'"Erudit", qui semblait avoir dépassé les frontières de sa seule ville. Ce n'était pas un surnom qui lui déplaisait, bien au contraire. Simplement, il ne s'y attachait pas trop, et ne le gonflait pas plus que de mesure d'une importance trop peu méritée. Il savait bien pourquoi on l'appelait ainsi, et c'était principalement la conséquence de ses actions menées en faveur de la culture et des sciences, avec en figure de proue de ce projet la construction de la Bibliothèque. Cependant, celle-ci n'était pas terminée, et lui n'avait pas encore le privilège de pouvoir dire avoir mené ce projet à son terme. Une fois ceci fait, alors, peut être, se vanterait-il de son nouveau patronyme, encore qu'il en doutât fort. Pour l'instant, il s'agissait de se consacrer à pleine puissance à ses tâches du jour, et de ne pas trop se reposer sur des lauriers encore chimériques.

"Oui, je sais qui vous êtes, messieurs, et je vous renouvelle mes salutations respectueuses."

Il tendit la main vers les deux autres chaises qui entouraient la table ronde, et ses invités prirent place. Le conseil commençait.

"Bien, nous pouvons débuter, je pense. Bienvenue à Itabei. Vous avez eu l'occasion de vous promener, je crois, dans les rues de la cité, et je suis certain que vous en aurez pris la température, si j'ose dire. L'ordre de mission qui vous était adressé vous a certainement fourni quelques premiers renseignements sur la situation actuelle, je crois, assez sommaires cependant. Laissez-moi vous exposer les faits plus clairement et plus précisément, et surtout l'action que j'ai menée, conjointement avec d'autres Heishi précédemment.

"Itabei est divisée en deux par les religions. D'un côté se trouvent les gamistes. Ce sont des adorateurs d'une divinité unique, nommée Gami, qui serait à l'origine de toute chose, selon eux. Leur culte se base donc sur la prière à Gami de leur accorder une vie tranquille, paisible, sans torts ni reproches. En somme, leurs cérémonies consistent à mettre sous forme de litanies collectives ces prières afin de pouvoir toucher avec le plus de sûreté le coeur de celle qu'ils considèrent comme mère de toute chose, Gami, donc. A l'inverse, les animistes consacrent leur culte au remerciement des esprits qui, selon eux, peuplent le monde naturel et veillent à conserver un certain équilibre dans celui-ci. Ils ne sont ni bons ni mauvais, simplement des juges impartiaux de l'univers, des sortes de gardiens du cosmos, dans le sens où celui-ci représenterait l'ensemble de toutes choses. Ils croient qu'un arbre, autour duquel ils ont bâti le lieu principal, à l'heure actuelle, de leur culte, serait un refuge des esprits naturels, une sorte de sanctuaire. Voilà, en somme, à quoi on pourrait très brièvement résumer ces deux mouvances religieuses."

Seito fit une pause, laissant à ceux qui étaient aujourd'hui ses conseillers le temps de digérer toutes ces informations et de commencer à se forger une opinion. Il les voulait les plus impartiaux possibles, mais il serait curieux de voir à quel point ils parviendraient à se détacher de leurs propres jugements personnels. Le Mamoru, par exemple, serait certainement naturellement plutôt enclin à se sentir proche des animistes. Une bonne façon de voir s'il parviendrait à dépasser ce premier stade de jugement pour y préférer une réflexion plus objective.

"Le conflit qui oppose animistes et gamistes repose sur un objet bien précis: un lieu qu'ils considèrent tous deux comme sacré, une sorte de saint des saints. Pour les uns, c'est le lieu originel où Gami aurait créé les hommes en les tissant à partir de sa chevelure, pour les autres ce serait le centre névralgique de la communauté des esprits, une sorte de nombril spirituel du monde. Comme tous deux souhaitent ériger un temple sur ce lieu, et qu'ils ne souhaitent pas en partager l'espace, ils en sont venus inévitablement à un conflit. Jusqu'à aujourd'hui, cette dispute est restée stérile, à n'a su produire aucun vainqueur, si je puis dire. Cependant, les conséquences qui en découlent n'ont cessé de s'accroître, mettant toujours plus en péril la sécurité de la ville. Bagarres de rue, agressions soudaines, violences spontanées, actes à la limite du terrorisme, injures permanentes ... La liste est longue, et encore loin d'être exhaustive, j'en ai peur, si nous ne réagissons pas très vite. Dans ces conditions, vous comprendrez que j'ai décidé d'agir une bonne fois pour toute."

Nouvelle pause. En effet, les escarmouches entre des bandes qui commençaient à se former, leurs croyances comme étendard, croissaient exponentiellement. Bientôt, ce serait toute la population qui serait en danger, et qui vivrait constamment sous la menace de cette épée de Damoclès au-dessus de sa tête. Il était impensable d'en arriver jusque-là. Seito avait bon espoir que le conflit ne se soit encore pas trop ancré profondément dans les esprits des habitants, et que la résolution du problème de l'emplacement sacré pourrait faire disparaître la rancoeur réciproque. Mais la possibilité inverse subsistait toujours.

"Voici maintenant ce que j'ai voulu faire avec deux autres Heishi. Il s'agissait d'établir un contact avec les dirigeants des deux mouvements religieux, afin de parvenir à un stade où les négociations pourraient être envisagées. J'avais envoyé ces deux élèves auprès des deux meneurs, en les chargeant de questions à poser à leurs interlocuteurs tout en étant le plus neutre possible quant à leurs propres pensées. Malheureusement, elles n'ont pas su tenir cette part de leur rôle suffisamment bien, et leurs visites n'ont fait qu'accroître encore la haine de ces gens-là, rendant toute négociation impossible avant d'avoir de nouvelles actions.

"C'est pourquoi vous êtes là aujourd'hui. Devant la débâcle, je ne peux plus resté sans rien faire. Il faut agir, dans l'urgence, mais avec sagesse et réflexion. Penser aux répercussions de notre décision, à ses conséquences directes et lointaines. Il faut que nous prenions une décision, tous les trois, devrions-nous passer des jours dans cette salle: que faire de ce site sacré ?"

Le problème était clair. Seito attendait maintenant les premières réactions de ses conseillers du jour.

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Mamoru Ryuuketsu
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Message(#) Sujet: Re: Collège décisionnaire à Itabei [M.I.] Collège décisionnaire à Itabei [M.I.] EmptySam 26 Nov 2016 - 20:44

  • Le monologue du Shuhan était enrichissant : l'évocation des points de divergences doctrinaux et l'explicitation concise des croyances de ces deux mouvances religieuses affinaient mes analyses sur la situation sociale d'Itabei en apparence insoluble. Cette opposition théologique en passe d'être transformée en conflit armé religieux était sociologiquement intéressant : comment deux cosmogonies différentes peuvent-elles engendrer des tensions électriques entre les habitants d'un même village ? Serait-ce une volonté de domination doctrinale de l'une sur l'autre qui motiverait ces habitants à se détester mutuellement ? Du fanatisme ? Au cours de cette pause courte que nous accordait le Shuhan, mon cerveau bouillonnait d'idées et des interrogations revenaient sans cesse, décelant ça et là des incohérences. Mes capacités intellectuelles, ordinairement enfouies au plus profond de mon être, se manifestaient, de manière à ce que la cruauté que dégageait ma physionomie laissa place à une expression de visage propre à l'analyste, au penseur, à l'intellectuel : une lueur bien plus humaine qu'animal apparaissait. Pour vous dire ma dévotion à la mission.

    La discussion repris : le Shuhan faisait l'état des lieux de cette scission d'Itabei, qui mit au-devant de la scène deux protagonistes du conflit, à savoir les animistes et gamistes. De là, la source du conflit fut mis en lumière : il s'agissait d'un lieu vénéré par ces derniers, qui bataillaient pour établir leur lieu de culte à cet emplacement. Cette déclaration fracassante du Shuhan m’embarrassait : c'était une cause saugrenue, stupide alors que je me suis livré à des élucubrations, une réflexion intense pour mieux cerner le détonateur de ce conflit. Elle était brutale et douloureuse, à même de me retomber dans le désespoir et le découragement mais ma volonté de faire de cette journée, un souvenir inoubliable me redonna des forces pour supporter ce choc psychologique : j'avais une certaine résilience. En parallèle, le Shuhan poursuivit son monologue et mit l'accent sur le sentiment d'insécurité qui prédominé dans le village d'Itabei, en raison des « bagarres de rue, des agressions soudaines, des violences spontanées, actes à la limite du terrorisme, injure permanente » pour le citer. L'urgence de la résolution de cette querelle religieuse au risque de voir dégrader la situation est sous-entendue : on en déduit une contrainte temporelle – résolution dans les meilleurs délais – et le fait qu'une décision doit être finement prise. C'est une course contre la montre. Et le chronomètre est d'ores et déjà démarré.

    Je le savais déjà, je me suis empêtrée dans une mission exigeant beaucoup d'attention, de diplomatie, de tact pour mener à bien le processus de négociation en vue de resserrer les liens unissant ces deux mouvances religieuses. Justement, le Shuhan nous faisait part d'une anecdote qui allait en ce sens : les anciens Heishis qui ont été engagés antérieurement à notre arrivée ont mis le feu au poudre lors d'une discussion avec les deux principaux acteurs de ce conflit, du fait d'une absence d'impartialité. Sur le coup, j'ai supposé que faire preuve de diplomatie pour résoudre cette situation était insuffisant, voire pernicieux : une nouvelle manière d'approcher le problème doit être fait. Il va falloir innover et faire preuve de créativité. Ça sent la délibération interminable.

    Le Shuhan termina son discours en ces termes : « Il faut que nous prenions une décision, tous les trois, devrions-nous passer des jours dans cette salle: que faire de ce site sacré ? ». Indéniablement, il n'était pas attendue une réponse rapide, donc précipité. À mon sens, je pensais que le Shuhan attendait nos avis, notre regard sur cette crise sociale en devenir, notre analyse. Partant de ce principe, je resta muet, ne sortant aucun son de ma bouche et, par-là même, en un laps de temps, je m'y suis mit à réfléchir : devrions-nous rétablir l'autorité du Shuhan en confisquant ce lieu sacré ? Concéder aux demandes des uns et des autres en attribuant équitablement des parcelles de ce lieu aux protagonistes du conflit ? En résumé, nous avions deux choix qui nous faisait face : la réquisition du lieu au risque de créer une insurrection ou un partage équitable du lieu mais qui a de fortes probabilités que les concernés refusent. Visiblement, aucun de ces choix ne peut conduire à une résolution du problème : l'idée d'un État fort, c'est instaurer la paix en menant des politiques de répression, ce qui est un non-sens ; aussi, la cohabitation religieuse est impensable. Cependant, en consultant les démons qui m'accompagnèrent, une idée me surgit, que sans attendre j'en fit part au Shuhan et à mon collègue:

    « À mon sens, tout est une question de droit immobilier : qui peut être le propriétaire légitime de ce lieu sacré, compte tenu des arguments avancés ? Pour répondre à cette question, la mise en place d'un dialogue inter-religieux est indispensable : nous confronterons les revendications des uns et des autres et, celui qui au regard de la loi est le plus légitime se verra attribuer la totalité de ce lieux ; le perdant bénéficiera d'un privilège au choix afin de ne pas créer une guerre civile. Cela suppose le choix de juges impartiaux, fin connaisseur de la réglementation foncière en vigueur. Néanmoins, y-a-t-il déjà une réglementation foncière ? Et, plus généralement, qu'en pensez-vous ? »


Dernière édition par Mamoru Ryuuketsu le Dim 27 Nov 2016 - 15:07, édité 1 fois
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Jisetsu Kazuhiro
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Message(#) Sujet: Re: Collège décisionnaire à Itabei [M.I.] Collège décisionnaire à Itabei [M.I.] EmptySam 26 Nov 2016 - 23:08

Après nous avoir à nouveau donné ses salutations, le Shuhan nous a invités à nous asseoir autour de la table. Suite à cela la réunion débuta et le Shuhan expliqua plus en détails que l'ordre de mission, les deux religions qui convoitaient le même site sacré avant de faire une petite pause pour nous laisser réfléchir avant de reprendre. J’ai écouté attentivement le discoure que nous donnait le Shuhan pour pouvoir avoir le plus possible d’information sur les deux religions et réglé au mieux le problème. Les informations que donnait le Shuhan étaient intéressantes et j’ai appris quelque truc que je ne savais pas encore.
Par la suite il se concentra sur le conflit et les violences que perpétraient les deux religions qui s’opposaient. À nouveaux, le Shuhan fit une pause, certainement pour nous laissant assimiler les informations. J’en est profité pour réfléchir sur le problème et surtout sur une solution. Et pour finir son discours le Shuhan nous montra la difficulté du problème en évoquant le fiasco de nos prédécesseurs et leur perte de contrôle face à leur émotion. Il fallait être objectif et il le rappela à travers l’histoire des deux heishis qui avaient essayé de résoudre le problème avant nous. Finalement, il nous posa la question clé. Que faire de ce site sacré ?

Et oui, qu'est ce que nous devons faire du site sacré? C'est une bonne question qui demande une réponse difficile à trouver pour ne pas que de nouveaux affrontements est lieu. J’ai réfléchi sur la question pendant que le Shuhan espérait une solution au problème qui scindait sa ville en deux parties. Peu de temps après que la question fut posée, Ryuuketsu donna son avis sur une possible solution. J’ai écouté d’une oreille pendant que je réfléchissais. L’avis de Ryuuketsu était intéressant, j’étais venue à deux solutions possible avant qu’il exprime son idée. Mais je dois avouer que son idée était bien meilleure et serait susceptibles de créer peu ou pas du tout de conflit. J’ai, alors donné mon avis sur l’opinion de Ryuuketsu au Shuhan.
 
-Je suis parfaitement d’accord avec Ryuuketsu. A l’origine deux choix évident s’offre à nous. Soit nous pourrions partager le site sacré équitablement. Soit personne n'aura le site. Mais dans les deux cas il y aura des mécontents et la situation pourrait devenir encore plus catastrophique. La seule possibilité qui, même s’il y a des mécontents, ne pourra pas être discuté et qui provoquera sûrement le moins de violence ou avec de la chance pas du tout, est de passer par la loi et les droits immobiliers comme le dit Ryuuketsu. Je crois que le site n’appartient à aucune des deux religions sinon une des religions aurait déjà l’endroit, mais nous pourrions entendre des arguments plus spécifiques que ce qu’ils disent. C’est-à-dire que c’est l’endroit le plus sacré de leur religion respective. Et si nous devons choisir des juges impartiaux, il ne faudrait pas qu’ils viennent d’Itabei étant donné que quasiment tous les habitants de la ville font partie d’une des deux religions.

Il n'y avait pas grande possibilité dans cette situation et pour certain le problème pourrait paraitre insurmontable mais l’idée de mon voisin de table n’était pas mal selon moi et une solution parfaitement envisageable. Après tout dépendra de l’opinion du Shuhan sur cette idée. J’avais fini d’exprimer ma pensée lorsqu’une question me vint.

-J’ai une question intéressante à poser aussi. Si le site qu’il revendique est le départ de leur religion pour les gaministes et que c’est l’un des sites les plus sacré pour les animistes, pourquoi n’y a-t-il pas eu de temple de construit dès le début de leur religion ou de la découvert du site? Il y a certainement eu quelque chose de nouveau pour qu’ils veuillent le site sacré pour construire un temple alors qu’il ne l’on pas fait il y a très longtemps dès le départ et je suppose que les deux religions ne sont pas arrivé comme cela en même temps. La première religion qui est arrivée aurait certainement construit un temple avant que l’autre arrive si le site est si important que cela, non?
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Message(#) Sujet: Re: Collège décisionnaire à Itabei [M.I.] Collège décisionnaire à Itabei [M.I.] EmptyDim 27 Nov 2016 - 12:44

Seito se réjouissait d'avoir mis la main sur deux esprits aussi à même, semblait-il, de répondre à ses attentes. Déjà, les deux Heishi faisaient preuve d'un esprit tout à fait adéquat compte tenu de la situation, et ils avaient, de toute évidence, réussi à mettre de côté leurs a priori respectifs. En effet, aucun d'eux ne fit référence à la solution de facilité, qui consistait à céder le terrain à une des deux religions en examinant laquelle leur semblait la plus à même du point de vue des dogmes qu'elle défendait de recevoir la propriété des lieux. Il s'agissait peut être d'un jugement simple, mais également vecteur de conflits plus amples encore que ceux qui divisaient déjà la cité en deux. Que feraient naturellement les partisans de la religion qui se retrouverait lésée au terme de ce processus ? Ils ne pouvaient en arriver qu'à un mouvement de révolte, qui risquait de mettre pour de bon Itabei à feu et à sang. Non, décidément cette solution n'en était pas une et Seito l'avait d'emblée écartée. Il était soulagé de ne pas avoir à expliquer les mécanismes de sa réflexion à ses pairs.

Leurs idées premières se révélèrent être intéressantes, également, et témoignant d'une neutralité parfaite. Ils parlaient tous deux de s'en remettre à la loi immobilière, qui semblait en effet être l'outil le plus impartial dans une situation comme celle-ci. Cependant, là encore, il s'agirait d'un moyen difficile à utiliser, et Seito entreprit d'expliquer à ses conseillers pourquoi:

"A vrai dire, vos questions sont très liées, et pour y répondre je vais devoir vous faire un petit cours d'Histoire locale. Itabei est une ville récente, très récente en comparaison d'autres cités déjà centenaires. Itabei est vieille d'une vingtaine d'années, tout au plus. Elle est née juste avant les premiers villages cachés. Sa population s'est formée, dans un premier temps, à partir des paysans locaux, évidemment, mais également à partir de peuples nomades qui vivaient jusque-là sans attaches et qui, saisissant l'occasion que leur offrait la création de ce nouveau lieu, se sont liés au projet pour l'enrichir de leur propre personne. A l'époque, les mouvements religieux n'existaient pas encore. Enfin, ils n'avaient pas atteint Itabei.

"Ce n'est que quelques années plus tard que les premiers prédicateurs arrivèrent, quasiment dans le même temps, les uns des montagnes à l'Ouest, les autres des forêts de l'Est, chacun prêchant sa propre bonne parole dans les rues de la ville. A une vitesse surprenante, ils ont su accroître le nombre de leurs fidèles, si bien que, parallèlement, les deux religions ont commencé à gagner de l'importance. Dans ces conditions, qui me semblent presque dictées par un hasard cruel, vous comprendrez qu'il est impossible de déterminer à qui reviendrait le terrain selon l'ancienneté des religions à Itabei.

"Quant aux lois immobilières, je crains qu'elles ne nous soient pas d'un grand secours non plus. Etant donné que les deux religions se sont développées simultanément, aucune d'elle n'a pu mettre la main sur le terrain, et il est aujourd'hui la propriété de la ville, c'est à dire qu'il est sous ma responsabilité. Bien sûr, je pourrais l'employer à quelque autre usage, mais vous comprendrez assez facilement, je crois, que cette fausse solution ne ferait qu'apporter la désolation sur nous."

Seito eut un sourire triste à la pensée de cette situation catastrophique, qui était une ombre de plus en plus menaçante qui planait au-dessus de lui et des siens. Si peu d'athées habitaient Itabei, ils ne seraient pas épargnés par un conflit inter-religieux dont les bases étaient déjà posées. Toute la ville serait mise à sac au nom de prétendues divinités. Triste ironie quand on savait que tout cela ne reposait que sur des superstitions qui demandaient encore à être avérées. Seito, lui, croyait en une divinité. Mais il l'avait vue, de ses propres yeux vue et il avait senti sa présence et sa lumière puissante. Il pourrait balayer ces fausses croyances d'un revers de la main, et mettre brutalement un terme à toute cette affaire ridicule.

"Je pense que vous avez eu une bonne idée en proposant un dédommagement, Ryuuketsu. Cependant, je ne pense pas qu'il faudrait fournir cette compensation à l'une ou l'autre des religions, mais plutôt aux deux. En un mot, il faudrait combiner deux solutions: partager le terrain en deux et offrir compensation. Je m'explique: depuis le départ, j'ai cherché une solution équitable, qui ne léserait ni l'un ni l'autre des deux partis. La meilleure me semblait de partager le lieu en deux, afin de permettre à chacun de vouer son culte. Sans priver personne de sa foi, sans brimer qui que ce soit. Cependant, personne ne serait pleinement satisfait dans cette situation, chacun des deux mouvements souhaitant la pleine possession du lieu. Impossible, cependant, de combiner ces exigences avec les solutions déjà trouvées. Nous en sommes là de notre dilemme, je crois.

"Une des solutions qui s'offrent à nous, je crois, est de partager le terrain en deux, équitablement, et d'offrir une autre parcelle, également de même surface, aux gamistes et aux animistes. Ainsi, le lieu sacré serait partagé en deux et ils recevraient un terrain à l'extérieur de la ville en gage de compensation pour y établir ... Eh bien, tout ça dépendra d'eux, je pense, mais ils pourraient y faire construire un monastère, ou quelque sanctuaire éloigné des bruissements urbains.

"C'est une solution risquée, qui repose avant tout sur la collaboration de l'un et l'autre des partis, mais qui vaudrait peut être la peine d'être tentée. Qu'en dites-vous ?"

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Message(#) Sujet: Re: Collège décisionnaire à Itabei [M.I.] Collège décisionnaire à Itabei [M.I.] EmptyDim 27 Nov 2016 - 17:54

  • Mon approche juridique, soit le recours à la législation immobilière, était pleinement intéressante mais ne prenait pas en compte l'idée que des démarches d'appropriation du terrain ont été faite par les protagonistes du conflit, qui se sont soldés par un échec : les arguments avancés n'étaient pas suffisamment solides, je le pense, pour que la propriété du terrain puisse être attribuer à l'un ou à l'autre. C'est un retour en arrière et nous devrions élaborer d'éventuels autres éléments de résolutions alors que le temps passe et l'éclatement de ces dissensions intestines en crise sociale peut survenir à tout moment : ce problème s'annonçait plus complexe et plus ardu que prévu. Dans une telle situation catastrophique, comme le concédait le Shuhan au regard de son sourire triste, il fallait redoubler d'efforts intellectuels, jusqu'à atteindre un état d'épuisement cérébral : c'est exagéré il est vrai mais, quoi qu'il en soit, j'épuiserais mes ressources intellectuelles dans le but d'aboutir à une solution génialissime, résolvant entièrement ce problème. De ce fait, mon attention était beaucoup plus exacerbée quand le Shuhan nous fit part, de son côté, d'une éventuelle solution qui, pour ma part, était envisageable : tout était axé sur une compensation foncière. Le principe est simple : c'est un partage binaire, dont l'insatisfaction des protagonistes du conflit serait apaisée en leur attribuant de nouvelles terres, situés à l'extérieur de la ville.

    C'est un pari risqué : le risque d'effets pervers, ou la possibilité qu'il n'y ait pas les résultats escomptés, est très forte. L'idée de partage aurait-elle l'approbation des deux camps ? La cohabitation religieuse est-elle possible, compte tenu des divergences théologiques qui lient leurs doctrines ? Seront-ils en mesure de faire abstraction de leur appartenance religieuse au profit de l'harmonie sociale ? Tant de questions qui remettent en doute la possibilité d'une collaboration des deux partis. Néanmoins, ce ne sont que des spéculations et mes suppositions sont hypothétiques, peuvent ne pas résister à l'épreuve des faits. C'est ainsi que l'idée de partir sur le terrain, pour vérifier si l'idée d'une coexistence d'un temple polythéiste et d'un lieu de culte monothéiste est effectivement inenvisageable, m'est venu à l'esprit : il nous faut impérativement du concret. Comment va-t-on procéder ? Je crois qu'il faudrait interroger les portes-paroles des deux camps, en leur posant une question : quel regard portez-vous sur les gamistes – s'il s'agit des animistes ? En effet, mettre en lumière le jugement qu'on l'un sur l'autre - et vice-versa - rendra compte si l'idée d'une cohabitation est possible : une relation mutuellement haineuse signerait l'inefficacité de cette solution.

    Cependant, la question d'une cohabitation des deux partis m'avait inspiré. Pour être plus explicite, suivant un raisonnement a contrario, c'est l'idée que si il refuse une cohabitation, c'est que cette conflictualité ne se limite pas à un problème foncier mais c'est un problème théologique : c'est l'idée que leur relation conflictuelle ne trouve pas sa genèse dans le problème du lieu sacré mais dans leur croyance religieuse qui s'oppose, qui se contre-dise. En conséquence de quoi, l'harmonie sociale ne serait pas effective, réelle tant que nous ne résolvons pas leur divergence dans leur vision du monde qui peut, à tout moment, déboucher vers une guerre religieuse. Je veux dire par là qu'il est temps de les réconcilier au nom de la liberté d'opinion, la liberté de croyance qui stipule que chaque individu a le droit de croire ou nom à une doctrine religieuse. Bref, c'est promouvoir la tolérance religieuse : si il y a ouverture d'esprit et solidarité religieuse, cela signifie que le partage binaire ou la cohabitation des deux protagonistes du conflit est possible. Une idée plus judicieuse étant trouvée, j'en fis part au Shuhan et à mon collègue Heishi.

    « L'idée d'un partage binaire, en fait, suppose qu'il y ait une cohabitation entre les deux protagonistes du conflit : au regard des relations qui les lient, presque haineuse mais c'est à vérifier par un travail sur le terrain, c'est très improbable, voire impossible. Si on se met à la place des monothéistes, leur lieu sacré serait souillé par des pratiques paganistes, païennes, polythéistes, adorant d'autres divinités que Gami : ce serait un sacrilège. Dès lors, il serait question de balayer cette manière de pensée en les réconciliant au nom de la tolérance et de la solidarité religieuse : c'est une relation affective qui doit supplanter cette relation haineuse. En atteignant cette objectif, votre solution, Shuhan, est parfaite et très envisageable : ayant tisser des liens affectifs, la cohabitation est très probable en plus que les habitants d'Itabei seront plus soudés. Maintenant, qu'en pensez-vous ? Et, si l'idée de cohésion religieuse que je défends est intéressante, comment procéderons-nous pour atteindre cette objectif ? »


Dernière édition par Mamoru Ryuuketsu le Jeu 1 Déc 2016 - 2:03, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Collège décisionnaire à Itabei [M.I.] Collège décisionnaire à Itabei [M.I.] EmptyDim 27 Nov 2016 - 22:09

    Le Shuhan répondit à ma question par une description de l’arriver des deux religions et de leur développement à Itabei. Par un «hasard cruel» les deux religions c’étaient développés en même temps et avec à peu prêt la même influence. Et les lois immobilières n’aideraient pas dans ce fâcheux dilemme que posait c’est deux religions. Je cherchais une solution au problème qui était apparemment impossible à résoudre sans mécontenter les membres d'une ou des deux religions lorsque, après le petit cours d'histoire, le Shuhan proposa l'idée négligemment avancer plus tôt de partager équitablement les terres du site sacré et d'offrir une compensation à travers de nouvelles terres offerte aux deux religions. Évidemment les membres des deux religions devrait accepter d'avoir comme voisin l'autre religion ce qui ne serait pas gagné, mais il n'y avait pas, non plus, de nombreuse possibilités. Et l'idée du Shuhan n'était pas irréalisable, mais le plus gros problème était de convaincre les deux religions de se supporté. La meilleure façon de le faire était à travers leur idéologie et leur religion, mais même à travers cela ce serait très difficile de se faire entendre et même d'accepter que l'on nous écoute.

    J'allais avancer mon avis lorsque mon collègue heishi pour cette mission exprima son avis assez semblable aux miens, mais, je dois l’avouer, bien mieux exprimer que je l’aurais fait. Et une fois encore je dus me rejoindre à ses idées qui correspondait à peu près au mienne. L’idée qu’avançait le Shuhan et l’heishi était envisageable et, certainement, la meilleur solution que je peux penser, cependant nous n’aurions qu’une seule chance pour régler ce problème vu l’urgence de la situation et il fallait réussir à réconcilier deux religions qui ne se supportaient qu’à peine. C’était risqué... et ça me plaisais. Ce n’est pas que j’aime qu’il y est un conflit au contraire, mais quand il y a un risque ça devient généralement encore plus intéressant.

    -Je suis d'accords avec l'avis de Ryuuketsu. L’idée en elle-même est parfaitement envisageable mais l’appliquer sera autre chose. Tout d’abord, nous n’aurons surement qu’une seule chance pour convaincre les membres des deux religions vu l’urgence qu’est devenue le conflit et l’état d’esprit actuelle. Ensuite, il faudrait réussir à nous faire entendre dans une vision entourée par la haine de l’autre religion, mais pas seulement à nous faire entendre, mais aussi convaincre de partager le site sacré et d’avoir pour voisin un membre gamiste ou animiste. Et sans oublier que pour équitablement répartir le territoire ce sera difficile à cause de la grandeur du site et sans donner un argument pour se plaindre que nous privilégions l’une des religions. En bref il faudrait être un parfait diplomate, mais si nous réussissons les convaincre de cohabité alors Itabei s’en sortira plus forte.


    Pour faire court, tout cela est bien compliqué mais si cette idée marchait, elle offrirait une merveilleuse récompense à la ville à travers la fin des conflits du moins espérons-le.
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Message(#) Sujet: Re: Collège décisionnaire à Itabei [M.I.] Collège décisionnaire à Itabei [M.I.] EmptyMer 30 Nov 2016 - 15:51

La discussion avançait, à un rythme parfait. Il semblait presque à Seito que le problème pourrait être réglé au plus vite s'ils continuaient à progresser aussi rapidement. Certes, chaque réponse soulevait de nouvelles questions, de nouveaux dilemmes dont il fallait démêler les noeuds, mais chaque problème trouvait également sa solution, au bout du compte. Il suffisait à ces trois esprits élevés de travailler de concert, et de s'employer dans une même veine à chercher l'issue parfaite, celle qui contenterait tout le monde et qui enterrerait tous ces problèmes de conflits religieux sous le terreau de l'oubli. C'était là le pouvoir de ce conseil, et c'était dans l'espoir qu'ils parviendraient à ce degré d'efficacité et de réflexion désintéressée que Seito avait sélectionné ses membres parmi de nouvelles recrues de l'Empire encore étrangères, peut être, à des causes aussi importantes. Il était pleinement satisfait de leur travail, pour l'heure, et la conjugaison de leurs trois esprits, somme toute assez brillants une fois réunis, les assurait de trouver bientôt une solution finale au problème majeur.

Apparemment, la proposition de Seito avait conquis ses pairs. Cependant, ils soulevaient des objections tout à fait naturelles, et que le Shuhan avait également à l'esprit au moment de soumettre son idée. En l'état, elle était encore imparfaite, car trop utopique. La cohabitation dans un même lieu, quoique séparé, peut être, par quelque frontière immatérielle -car il était hors de question pour Seito de faire ériger ne serait-ce qu'une clôture sur le site sacré- des deux religions ne pouvaient se faire en l'état actuel des choses. D'un point de vue purement objectif, l'objet de leur conflit serait résolu, et elles ne chercheraient plus à attenter à l'intégrité de l'autre sur ce point-là. Cependant, c'était sans compter sur cette faculté toute particulière de l'humain à laisser son orgueil décider, trop souvent, à la place de sa raison. Bien évidemment, les dirigeants des mouvements ne mettraient jamais leur ego de côté jusqu'à oublier totalement le conflit qui avait ravagé la ville et en avant déchiré la population en deux camps distincts pendant des années. Les fractures étaient déjà trop grandes, et la cicatrice laissée par le conflit trop béante pour pouvoir être recousue si facilement.

"Vous avez raison, il serait impossible de parvenir ainsi à nos fins. Cependant, je pense qu'il nous faut persévérer dans cette voie, au moins jusqu'à ce que nous soyons parfaitement certains qu'elle ne nous apportera rien. Ou, bien au contraire, jusqu'à ce que nous soyons sûrs qu'elle sera le moyen de parvenir à no fins. Jusque-là, pas de conclusions hâtives. Comme vous l'avez dit, Kazuhiro, nous n'aurons droit qu'à une chance, et vous avez eu raison en le déclarant. Je commence à cerner assez bien, je crois, la personnalité des deux leaders auxquels nous avons affaire, et il est certain qu'ils sont tous deux très ... orgueilleux. Il nous faudra être prudents, et avancer à pas de loups."

C'était une véritable chasse à laquelle se livraient les trois hommes. Une chasse pour la paix, avec la guerre comme terrain de jeu. Ils étaient lancés à vive allure, et ils suivaient le sentier qui les mènerait peut être à leur proie.

"Votre idée d'une cohésion religieuse est bonne, et c'est d'ailleurs exactement ce qui fera certainement défaut dans un premier temps au bon fonctionnement de ce lieu saint. En ce qui concerne la répartition du lieu, elle peut se faire de façon très simple, en le coupant en deux dans le sens de la longueur, par exemple. Pour cela, je ne fais pas de mauvais sang. De toute façon, du moment qu'ils auront approuvé un accord, il sera approuvé sans conditions, et sous tous ses aspects. Ils ne pourront donc revenir sur aucun d'entre eux par la suite, et surtout pas au moment de la construction des sanctuaires qu'ils feront probablement bâtir sur les emplacements qui leur seront échus.

"Non, c'est bel et bien au problème de la cohésion religieuse qu'il nous faut maintenant nous attacher. Chasser le différend par la tolérance, l'obscurantisme par l'acceptation ... Des valeurs nobles, certes, mais également difficiles à inculquer rapidement à quelqu'un, et encore plus à tout un groupe. La véritable question est donc de savoir par quel moyen amener les deux mouvements à s'accepter l'un l'autre, à se comprendre, et, pourquoi pas, à échanger. Cela peut passer par des débats, des rencontres pacifiques, toujours sous la surveillance et la bienveillance de membres de chaque religion ralliés à notre cause et en qui nous pouvons avoir pleinement confiance afin d'assurer le calme des leurs. Mais tout ça, ce ne sont que des solutions qui viennent dans un deuxième temps ... Oui, d'abord il faut marquer l'événement, et engager les deux religions sur la voie de cette acceptation de l'autre."

Seito resta muet un instant, plongé dans ses pensées. Son regard se perdait sur la surface plane de la table, sans en voir les lignes. Comme toujours quand il se laissait aller à vagabonder dans son esprit, l'étincelle de malice qui luisait habituellement dans ses yeux s'effaça. Puis elle revint, plus grande qu'auparavant, brillant d'un éclat nouveau.

"Face à ça, je ne vois pas beaucoup de solutions. A vrai dire, une seule me vient en tête dont je serais à peu près certain de la réussite. Mais je me répète: il nous faut être prudent, et ne procéder à quelque action que ce soit qu'avec le plein consentement de chacun d'entre nous, ici. Voilà donc ma proposition: du chantage, ni plus ni moins. Ou, en d'autres termes, un marché. Accordons à chacune des religions ce qu'elle demande, selon les conditions de partage que nous avons déjà exposées, mais faisons-le à une condition: qu'elles s'engagent mutuellement sur la voie de la tolérance de l'autre, en toute bonne foi et avec l'objectif de parvenir à apaiser les conflits. Des conséquences pourraient être prévues en guise de menaces si elles refusaient. Après tout, il ne s'agit plus de faire du commerce, mais bel et bien de rétablir l'équilibre dans une ville à la limite de la guerre civile ..."

Oui, il ne fallait pas laisser le choix aux dirigeants de refuser leur proposition. C'était exactement ce qui manquait à tous leurs échafaudages un peu bancals: de la sûreté. Et celle-ci, ils pouvaient la trouver en retournant la partie, en s'accaparant l'avantage. Qu'ils brandissent des menaces, des dangers imminents ! Seito n'en aurait la conscience qu'en meilleur état. Du moment qu'il parvenait à rétablir l'ordre dans sa ville, il serait satisfait.

"Pour ce qui est de la diplomatie ... Et bien, j'imagine que tout dépendra de la manière de leur présenter le problème. Mais je pense pouvoir me vanter -quoi que je ne m'y autorise que très rarement- d'avoir les capacités nécessaires pour parvenir à un accord satisfaisant. Je représente l'autorité finale de cette ville, et je me suis sans doute soustrait trop de fois à mes devoirs sur cette question pour encore pouvoir y échapper. C'est à moi que revient la tâche, le devoir de négocier avec ces gens."

Seito frappa deux fois dans ses mains. Le bruit distinct d'une porte s'ouvrant résonna derrière lui.

"Faites venir le Grand-Prêtre et la Matriarche. Le Shuhan et son collège veulent les rencontrer. Ne leur dites pas qu'ils seront ensemble, ils seraient effrayés et refuseraient de venir. Mais dites bien qu'il s'agit de résoudre une bonne fois pour toute le problème qui brûler nos rues et frappe nos pavés: demain, Itabei sera en paix."

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Message(#) Sujet: Re: Collège décisionnaire à Itabei [M.I.] Collège décisionnaire à Itabei [M.I.] EmptyJeu 1 Déc 2016 - 20:15

  • À l'unanimité, la réconciliation des antagonistes, en promouvant la tolérance religieuse et l'ouverture d'esprit, obtenait l'approbation de mes pairs. En effet, il en résulterait, de cette cohésion religieuse, une harmonie sociale quasiment inébranlable, une unification du peuple d'Itabei, actuellement paralysé par ce conflit interne. Néanmoins, atteindre cette objectif supposerait de franchir un parcours du combattant éprouvant : c'était, déjà, un essai unique qui déciderait de l'avenir social et politique d'Itabei et déterminerait sa viabilité. C'est ainsi que la question des moyens à mettre en œuvre, pour arriver à cette fin, était cruciale, la concertation devrait être obligatoirement féconde et frôler la perfection. Nous avons un poids sur les épaules, une sorte de pression inévitable. De mon côté, j'étais épaulé par mes conseillers démoniaques qui m'aiguillaient dans mes réflexions, dans mes décisions à prendre en contrepartie de mon sang frais savoureux. Cette sensation de stress insoutenable m’apparaissait.. inapparent et indolore. Cependant, peut-être que psychologiquement j'étais insensible mais l'odeur de transpiration qui s'exhalait de mes vêtements moites était nauséabond, j'avais des nœuds à l'estomac ; comme si que mon apparence physique ne suivait pas mon état d'esprit actuel : nécessairement ces maux physiologiques réduisaient mes capacités de réflexion et, plus particulièrement, quand nous avons abordé la question des moyens à mettre en œuvre. C'est que, le sort s'acharnait sur moi et, qu'ainsi, je m'apitoyais sur mon sort : aurais-je attirer les foudres des divinités ? Cela présageait-il de mauvais augure ? Ce n'était pas le moment pour spéculer sur la véritable interprétation de mon état maladif, il me fallait une forte concentration.

    Sans attendre, le Shuhan nous fit part d'une solution plausible mais qu'intimement je considérais dévastatrice: c'était un marché, consistant à établir un partage binaire à la condition que ces derniers ont des velléités de réconciliation au minimum mais idéalement qu'ils mettent en pratique leur désir de réconciliation ; le cas échéant, des conséquences négatives considérables seront attendues. En bref, il s'agissait de rendre de plus en plus réaliste une cohabitation religieuse en faisant de la tolérance religieuse la condition pour qu'il y ait le partage. C'était risqué. En effet, des effets pervers étaient fort probables, à l'exemple d'une relation hypocrite entre les antagonistes du conflit, faisant de cette tolérance religieuse une apparence : le différend millénaire et religieux qui les lie ne serait pas annihilé, éradiqué; la récidive de l'un ou de l'autre en terme d'agressions physiques pourrait le resurgir. Qui plus est, cette relation conflictuelle serait plus dissimulée, cachée, imperceptible si il n'y aurait aucune mission d’infiltration et une surveillance renforcée et stricte : tout cela conduirait à une « guerre dans l'ombre », une dérive autoritaire de l'autorité en place qui risquerait de mener des politiques de répression et, par conséquent, la possibilité d'une insurrection qu'alimenterait les antagonistes pour renverser un régime politique liberticide. Ce serait l'anarchie, une situation apocalyptique que pourrait entraîner ce moyen. Néanmoins, si les actuels meneurs des deux camps sont honnêtes, disposant d'un code de vie honorable, nous pourrions faire preuve d'optimisme. En clair, tout dépendra de la moralité, de la mentalité, de la psychologie des figures de proue du gamisme et de l'animisme.

    À mon sens, en tant que moyen, il fallait que les intérêts individuels soient supplantés par l'intérêt général en vue de mettre fin au conflit d'intérêt : l'idée était donc de les convaincre qu'ils étaient les garants, les gardiens de l'harmonie sociale et du bon fonctionnement de la société ; que leur divergence de point de vue paralyserait la ville d'Itabei. Bref, il fallait les responsabiliser afin qu'ils puissent mettre un terme à leurs enfantillages. Je préconisais intérieurement en conséquence une rencontre entre les antagonistes du conflit, qu'animera un diplomate. Et, par coïncidence, ce qui fut pensé, fut fait : de manière inédite, le rôle de diplomate était accordé au Shuhan qui, je le crois, ferait une intervention éloquente et très convaincante. De manière stupéfiante, celui-ci, instantanément, fit inviter celui qui était appelé le « Grand-Prêtre » et celle qui était appelée la Matriarche: j'ai été pris du stupeur, ça me semblait précipité, tout allait trop vite. Inversement de la tendance : cette pression accrue, cette exigence de perfection a su provoquer des dégâts psychologiques considérables. La panique, l'angoisse était au rendez-vous : cette personnalité irascible et irritable remontait à la surface. Il fallait impérativement que je la dissimule, que je la recouvre d'un voile : un sourire béat et niais fit l'affaire. Quoi qu'il en soit, intérieurement, c'était une crise de nerf couplée à une crise d'angoisse arrivée à son paroxysme. Une question obsédante me tourmentait, me troublait, me hantait : que vais-je faire ? Va-t-on réussir ? Bref, j'étais au bord du défaitisme. La consultation de mes démons, spécialisées en art divinatoire, me rassura malgré tout : je me suis donc ressaisi, c'était un retour au calme. L'heure fatidique étant arrivé, j'attendais impatiemment l'arrivée des antagonistes du conflit.

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Message(#) Sujet: Re: Collège décisionnaire à Itabei [M.I.] Collège décisionnaire à Itabei [M.I.] EmptyMar 20 Déc 2016 - 12:39

En attendant l'arrivée de ses deux invités d'exception, Seito resta immobile. Assis sur sa chaise, les mains jointes posées sur la table, le regard perdu dans le vide, il était en proie à une sorte d'état méditatoire. Ses pensées allaient à vagabonder, à se perdre dans les méandres d'un esprit en ébullition constante. Seito préférait s'évader dans quelque recoin perdu de son âme, où il se sentirait sans doute en sécurité, plutôt que de se préparer à affronter les deux leaders religieux. Bien au contraire, il ne les avait pas fait demander pour les affronter. Il ne s'agissait aujourd'hui plus de résoudre le mal par le mal, c'est à dire la simple violence par le conflit, mais bel et bien de l’annihiler, de l'annuler par la force de la diplomatie, et donc des mots. Ainsi, s'il ne préparait pas de grand discours, Seito rassemblait cependant toute sa connaissance des lettres, et la malaxait intérieurement pour parvenir à cet état d'esprit où tout semble clair et net, précis, où les mots peuvent dépeindre sans difficulté n'importe laquelle des choses de ce monde et avec cette note de lyrisme qui les rend si admirables. En somme, un état de sainteté, presque. Et s'il ne reluisait pas de la Lumière de Maskine en cet instant, c'était uniquement parce qu'il la renfermait en lui.

La porte se rouvrit, et une tête en émergea, uniquement distinguable dans le filet de lumière que l'entrebâillement laissait filtrer dans le cagibi.

"Ils sont là, monsieur."

Seito acquiesça d'un signe de la tête, et s'efforça d'ignorer le regard parfaitement stupide qu'affichait Mamoru Ryuuketsu. Par réflexe, il fronça néanmoins les sourcils.

"Faites-les entrer, l'un après l'autre."

Et l'homme s'exécuta.

Collège décisionnaire à Itabei [M.I.] 494069GrandPrtre
Moggallana
Grand-Prêtre de Gami

"J'ose espérer que si le Shuhan me fait demander, c'est qu'il compte finalement me présenter ses excuses !

-A quelle occasion, mon ami ?

-Vous vous mêlez de ce qui ne vous regarde pas. Vous êtes un athée, c'est votre choix. Mais ne venez pas constamment fourrer votre nez là où il n'a que faire !

-Bien au contraire, je pense que mon nez à tout à fait à faire dans cette histoire, et certainement bien plus que vous ne le croyez. Mais nous avons un second invité, je crois."

Collège décisionnaire à Itabei [M.I.] 762268Matriarche
Amoxoaque Amimitl
Matriarche

"Mes respects, Shu ... Qu'est-ce qu'il fait ici ? C'est un guet-apens, c'est ça ?

-C'est une honte ! Me faire venir devant cette ... cette femme ! Vous allez trop loin, Yôgan !

-Qu'avez-vous à dire à ce parasite malfaisant, qui ronge nos terres et envahit notre domaine ? Qu'est-ce qu'un esprit malfaisant comme le sien fait ici, avec moi ? J'espère pour vous que vous n'avez pas d'idée derrière la tête, jeune homme, auquel cas vous vous exposeriez à mon courroux !

-Taisez-vous donc, impie ! Peste soit de la terrible, qui insulte quand elle-même n'est rien de plus qu'un ver de terre ! Retournez donc vous prosterner devant le moindre brin d'herbe et laissez-moi m'occuper de ce vermisseau qui nous sert de Shuhan !

-Mes amis, un instant je vous ...

-Oh, fermez-là espèce de guigne ! Vous ne voyez pas que vous n'êtes bon à rien dans cette histoire ? C'est une honte qu'on vous ait placé à la tête de cette cité, et Van Hoheinheim doit être bien sot pour vous avoir confié des responsabilités qui vous dépassent évidemment !"

Seito donna un grand coup sur la table, qui se brisa en deux dans un fracas assourdissant. Aussitôt, la querelle entre les deux religieux cessa, et ils tournèrent un regard teinté d'angoisse vers le Shuhan. Celui-ci, maintenant debout, était nimbé d'une aura lumineuse, qui projetait des ombres mouvantes sur les murs de la salle. Son regard flamboyait avec les étincelles de la rage, et ses pupilles lançaient des éclairs de feu. Il s'approcha à pas lents de la Matriarche, ses yeux agissant comme des pieux sur elle.

"Surveillez vos paroles, femme ! Je supporte vos querelles religieuses car elles ne concernent que ceux qui croient en vos divinités, mais ne commettez pas l'irréparable ! N'en venez pas à maudire votre seigneur, ni même à entacher son nom d'une seule insulte ! Vous vous exposeriez à une fureur bien plus grande que tout ce que vous pourriez imaginer, et toutes vos prières aux esprits de la nature ne vous aideraient pas à vous démêler de ce courroux ! Prenez garde, tous deux ! Ici vous n'êtes dans aucun temple, sinon celui de la raison et de la justice ! Et leur seule prêtre, c'est moi, le Shuhan de cette cité !"

Il se calma, son aura de lumière disparut lentement, et il afficha un léger sourire.

"Alors, prenez place, je vous prie."

Les religieux s'assirent en tremblant autour des vestiges de la table, maintenant brisée en deux.

"Je vous présente Mamoru Ryuuketsu et Jisetsu Kazuhiro. A nous trois, nous avons mené un collège réflexif et nous sommes arrivés à un arrangement. Je laisse à mon collègue le soin de vous l'exposez."

En laissant un inconnu parler à sa place, Seito espérait bien que le poids de cette décision ne reposerait pas entièrement sur lui. Non pas qu'il craigne des représailles, mais il voulait que les religieux comprennent qu'il n'était pas seul à réfléchir au destin d'Itabei. Il s'agissait d'une question impériale.

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Message(#) Sujet: Re: Collège décisionnaire à Itabei [M.I.] Collège décisionnaire à Itabei [M.I.] EmptyMer 21 Déc 2016 - 20:46

  • Temporairement, j'avais des sueurs froides au moment où le héraut ébruitait la présence des antagonistes du conflit : c'était le moment fatidique. L'heure était à la concrétisation de nos cogitations précédentes, de joindre le geste à la parole. Et, c'était là une complexification de la situation : le passage de la théorie à la pratique était fulgurant, une transition qui s'était faite de manière presque instantanée, ne nous laissant pas un délai de préparation en vue de gagner en efficacité lors du face-à-face. De plus, je n'ai pas eu le temps d'édifier et de fortifier ma résistance psychologique, afin de ne pas succomber aux pressions de l'un et et de l'autre. D'où cette réaction incongrue momentanée d'effroi – mais, en vérité, il s'agissait d'une auto-censure, lié à cette possibilité que je pourrais perdre mes moyens, balbutiait et bégayait au moment venu : cela signerait l'échec de la mission. C'est là toute l'étrangeté de ma réaction : serais-je en empathie avec toutes les vies qui seront mises à danger, moi le buveur de sang ? C'est une aberration sans le moindre doute, mais qui rendait compte du double jeu que je menais : tantôt bête sanguinaire dans ma vie quotidienne, tantôt shinobi docile au service de l'empire. On pourrait établir un lien de complémentarité entre ses deux facettes différentes mais, dans ce cas précis, on attendait un diplomate, maniant avec dextérité la langue de Molière, maîtrisant l'art de la rhétorique et, surtout, doté d'une stabilité émotionnelle. Et, c'est en me remémorant des qualités intellectuelles et morales caractéristique du diplomate, qu'advenait un déclic : je remettais à la surface ma raison au détriment de mes sentiments.

    Simultanément à ce refoulement du sentimentalisme, le Shuhan se mit à ordonner de faire entrer, l'un après l'autre, les figures de proue de l'animisme et du gamisme. C'était finement réfléchi et un calcul stratégique ingénieux. En effet, les faire se rencontrer, préalablement au face-à-face, risquerait de les faire rebrousser le chemin et contaminerait leur mécontentement vis-à-vis de leurs serviteurs les plus dévoués, amorçant par-là un début de guerre civile : on l'a échappé belle et, par conséquent, je faisais preuve d'optimisme ; l'ingéniosité du Shuhan me remontait le moral et était réconfortant. À la suite de son dernier ordre, la corpulence assez développée du patriarche était entrevue et, au moment du croisement de nos regards, sa pugnacité, son charisme, son intransigeance et son attitude autoritaire était ressentie : un minimum de précaution et de prudence serait la bienvenue. En outre, la tonalité qu'il employait, lorsqu'il conversait avec le Shuhan, dénotait une personnalité irascible et irritable : le poids des mots pouvait le vulnérabiliser, la rhétorique pouvant alors créer un effet dissuasif. Or, le changement d'attitude s'est opéré au moment où la matriarche franchissait la porte, son ennemi naturel. Il a été infantilisé par ses chamailleries, ses passes d'armes, ses gamineries avec la matriarche qui, à première vue, était respectueuse. Ces enfantillages firent balayés par la saute d'humeur du Shuhan qui manifesta son ras-le-bol : la salle frissonnait. L'autorité du Shuhan était irrévocable. La séance pouvait enfin débuter.

    Le calme était enfin revenu dans la salle et, dès lors, les deux antagonistes présentèrent une oreille attentive lorsque le Shuhan se mettait à aller au vif du sujet : c'était une présentation succincte de ses conseillers et me chargeait d'exposer ce qu'il appelait le « collège réflexif » et l'arrangement qui s'en est suivi. C'était implicitement une évaluation de ma capacité à persuader et à convaincre de manière synthétique, en privilégiant l'usage de mots percutants. En clair, il ne fallait commettre aucune faute et aspirait à la perfection. Et, en quémandant l'assistance de mes démons et des divinités maléfiques, j'entamai la lecture de mon digest.

    « Tous mes respects, patriarche et matriarche. La légitimité de vos différends est irréfragable puisque, des deux côtés, l'intention de départ est l'établissement d'un lieu de culte sur un territoire considéré comme sacré. Ce qui est honorable, du fait qu'elle raffermirait la foi des gamistes et des animistes. Néanmoins, le problème étant que vous refusait une cohabitation. Et, c'est là-dessus que s'est concentré davantage notre collège réflexif : comment résoudre ce problème juridique et foncier en toute impartialité, sans avantager l'un au détriment de l'autre ? En premier lieu, nous avons recouru à l'objectivité du droit immobilier pour trancher sur ce problème. Néanmoins le territoire convoité était une propriété de la ville. Dans un deuxième temps, nous avons considéré que ce n'était pas un problème juridique mais une crise sociale. En effet, en désapprouvant fermement l'idée de cohabitation, vous mettez en lumière un manque de cohésion religieuse et, donc, de cohésion sociale : en établissant mutuellement une relation d'iniquité, vous provoquez un conflit interne entre les habitants d'Itabei. Que ferions-nous en cas d'attaque extérieure ? Seriez-vous en mesure d'endosser les pertes civiles inutiles, si une guerre civile éclatait ? En conséquence, seriez-vous prêt à assumer la faible viabilité d'Itabei ? La cohésion religieuse est alors un impératif. Et vous, M.Le Patriarche et Mme.La Matriarche, êtes les gardiens de la paix sociale et de l'harmonie sociale, la condition sine qua none pour qu'il y ait une période de prospérité sociale à Itabei. D'où ce marché proposé par le Shuhan : nous répondrons à vos demandes foncières, nous mettrons en œuvre le partage binaire mais à la condition que vous vous engagez dans la voie de la tolérance et de l'acceptation de l'autre. Aussi, partez du principe que vous avez entre vos mains l'avenir social et politique d'Itabei : allez-vous mettre en avant l'intérêt général ou vos intérêts individuels ? »
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Message(#) Sujet: Re: Collège décisionnaire à Itabei [M.I.] Collège décisionnaire à Itabei [M.I.] EmptyVen 23 Déc 2016 - 15:06

Seito observa avec attention le visage du Grand-Prêtre et de la Matriarche à mesure que Mamoru Ryuuketsu faisait un résumé éloquent de tout ce dont ils avaient pu discuter jusque-là. Approuvant parfois d'un signe de la tête, contestant à d'autres moments d'un claquement de langue ou d'un tic nerveux agacé, les deux religieux réagissaient activement. De temps à autres, même, ils tournaient la tête vers Seito. Celui-ci croisait alors leur regard, et son sourire calme et tranquille coupai court à toute tentative de protestation de leur part. Il se voulait l'incarnation de l'instance ultime de neutralité et d'objectivité, et il lui semblait assez bien réussir. Même si son coup d'humeur précédent pouvait laisser penser le contraire. Mais, après tout, il fallait parfois sévir pour rétablir la justice. Lorsque Mamoru Ryuuketsu eut terminé son exposé, Seito prit à nouveau la parole.

"Je vous remercie. Voilà donc où nous en sommes arrivés. Avez-vous quelque question jusqu'à présent ?"

Il avait été tout à fait satisfait de la façon dont son camarade avait présenté les événements, et s'il avait un jour à donner son avis sur cette jeune recrue de l'Empire, il ne manquerait pas de faire part de son aisance particulière à l'oral et de son éloquence particulière. Pour avoir souvent entendu le compliment dirigé vers lui-même, il pensait bien avoir commencé à saisir les facteurs d'un véritable rhéteur. En outre, il les retrouvait tous chez le Mamoru. Nul doute qu'il était digne de confiance, jusque-là tout du moins. Un nom dont il faudrait se souvenir à l'avenir, très certainement, et auquel il ne faudrait pas hésiter à confier quelques responsabilités. Un caractère comme celui-ci ne demandait qu'à grimper dans les échelles sociales, et à s'approcher de plus en plus du pouvoir. Etant donné le coeur qu'il avait mis à l'ouvrage au cours de ce concile, Seito ne doutait pas qu'il serait d'aussi bonne volonté, sinon plus encore, dans des affaires mettant en jeu d'autres aspects peut être plus matériels de la vie de Shinobi. Il se demandait même s'il n'avait pas ses chances dans l'administration d'une ville. Il ne manquerait pas de mentionner son nom à Van Hoheinheim, à la prochaine occasion.

Les religieux ne restèrent pas de marbre, et même s'ils avaient gardé leur calme pendant que Mamoru Ryuuketsu parlait, ils saisissaient à présent l'occasion qu'on leur présentait de se positionner quant aux conclusions tirées par le collège.

"Vous vous fourvoyez, messieurs. Je crois comprendre que, à l'exception de notre Shuhan, vous êtes étrangers à Itabei. Vous ne pouvez pas comprendre l'atmosphère qui anime nos rues, et qui fait de notre cité une ville si particulière. En outre, on ne peut pas balayer les tensions entre nos religions si facilement. Ce serait faire insulte au peuple de la ville plutôt que le servir, croyez-moi, et les conséquences dépasseraient de beaucoup vos prévisions.

-C'est difficile à admettre, mais le Grand-Prêtre à raison, messieurs. La mémoire des citoyens ne peut être ainsi effacée, c'est impossible. Même si vous cherchez à chasser les tensions, et en admettant que nous acceptions les accords que vous proposez, le conflit perdurerait dans l'ombre jusqu'à devenir plus grand encore. Alors, vous seriez complètement dépassés par les événements. Mais ça, j'imagine que même un conseil éclairé n'a pas sur le deviner ...

-Vous vous trompez tous les deux, sur toute la ligne."

Seito arborait toujours son sourire léger, et le ton de sa voix était du même acabit. Simplement, l'agacement prenant vite place dans son esprit face à tant d'entêtement et de refus de faire évoluer les choses, il se sentait étrangement enclin au cynisme.

"Vous semblez partir du principe que nous ne faisons que proposer un accord, et que c'est à vous que revient l'entière décision. Ce serait, je le conçois, une solution bien belle pour vous, mais qui vous conforterait un peu trop à mon goût dans le statut de seigneurs tout-puissants que vous avez tendance à vous approprier ces derniers temps. Vous comptez sur ma clémence, je suppose, pour refuser ces accords ? Osez prétendre le contraire et je suis certain que tous les démons de vos mythes n'hésiteraient pas à vous fondre dessus."

Les deux religieux acquiescèrent lentement de la tête, l'air gêné. Seito, lui, jubilait intérieurement à mesure que son ton se faisait de plus en plus grave et sentencieux.

"Il est vrai qu'Itabei a été dirigée pendant quelques années déjà par un Shuhan bien trop gentil. Fermant les yeux devant les conflits, voyant tous ses projets comme des améliorations incontestables du niveau de vie de ses administrés ... Cependant, il semble avoir omis un détail: il faisait ainsi une croix sur son autorité, celle qui lui avait été léguée par le Seigneur de Guerre lui-même, celui-là même dont vous avez sali le nom d'insultes il y a quelques instants. Toujours aucune contestation ?"

Un silence de mort régnait maintenant dans la salle, qu'aucun des deux religieux n'osa briser.

"Bien. Il est donc temps de mettre un peu de piment dans la soupe. A compter d'aujourd'hui, vous chutez inexorablement du pied d'estale que vous vous êtes bâti ces derniers temps. Et croyez-moi, je ne vous laisserai aucun répit. La proposition que l'on vous fait aujourd'hui est simple: acceptez de partager le lieu sacré en deux équitablement, prêtez serment de faire stopper les conflits dans vos communautés respectives et acceptez de recevoir un terrain supplémentaire, en extérieur de la cité pour y bâtir un monastère, un sanctuaire, ou que sais-je. Acceptez tout cela, donc, et votre chute sera plus clémente, plus douce. Refusez et je vous chasse l'un et l'autre du pays dans la seconde."

Un frissonnement parcourut l'échine du Grand-Prêtre et de la Matriarche en même temps.

"Vous ... Vous n'oseriez pas.

-Vraiment ?

-Vous vous mettriez à dos toute la population.

-J'ai fait plus pour eux en trois ans que vous en dix, quinze, vingt ans ! Osez dire que celui qui ne leur a pas rendu un foyer, de la nourriture, de l'eau, du feu et leur dignité, et qui aujourd'hui veut leur apporter la science et la culture se verra refuser leur soutien au moment du choix !"

Un silence suivit. La Matroarche reprit la première la parole.

"C'est d'accord. Les animistes se plieront à ces consignes, je le jure sur la sève du Grand Chêne.

-Et je vous en remercie."

Seito darda ensuite de son regard le plus farouche le Grand-Prêtre.

"Moi aussi, je le jure. Sur l'âme de mes fidèles.

-C'est tout ce que je voulais entendre. Vous pouvez disposer, à présent. Vous serez tenus informés de l'évolution des choses dans les plus brefs délais. En attendant, commencez à prévenir vos fidèles. La prochaine émeute sera sanctionnée plus sévèrement que n'importe quelle autre."

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Message(#) Sujet: Re: Collège décisionnaire à Itabei [M.I.] Collège décisionnaire à Itabei [M.I.] EmptyJeu 29 Déc 2016 - 12:51

  • Ma prestation orale s'est terminée par une question percutante, finement posée : la réponse de l'un ou de l'autre révélerait soit leur individualisme, soit la primauté de l'intérêt général. Comme dans les discussions diplomatiques, la démystification des intentions cachées de l'interlocuteur se fait traditionnellement de manière implicite, dissimulée ; sans que la cible de cette ruse n'en prenne conscience : c'est clairement une manipulation psychologique. On ne peut révoquer la légitimité de cette manière de procéder, dans la mesure où l'issue de ce face-à-face déterminerait l'avenir social et politique d'Itabei. C'est pourquoi, je ne ressentais aucun sentiment de culpabilité, la peur obsédante d'être démasqué. Néanmoins, j'étais enthousiaste à l'idée de découvrir nos points de désaccords et les arguments associés, qui nécessairement seront passés au crible. Il est à noter que, malgré mes différents états d'esprit, je faisait apparaître un visage impassible, indifférent car se laisser guider par les sentiments et émotions nous rendait malléable, influençable ; bref, c'est un moment de faiblesse. C'est la raison pour laquelle, les antagonistes n'ont pas su mener à bien leurs stratégies argumentatives. Ils avaient mis en avant mon inexpérience, ma connaissance médiocre du peuple d'Itabei et, surtout, que le conflit inter-religieux était enraciné, depuis belle lurette. Disons le sans langue de bois: ces arguments ne résistaient pas à l'épreuve des faits. En effet, leurs fidèles sont dociles, soumis aux autorités religieuses, dévoués à la cause de la religion : en vertu de quoi ils s'aventuraient sur les terres de la désobéissance, au risque de s'attirer les foudres de leurs ou de la divinité ? N'est-il pas un acte d'apostasie et de mécréance, que de partir à l'encontre des ordres des autorités religieuses ? Partant de ce principe, si la réconciliation religieuse est exhortée et imposée par les deux religions, alors ce conflit confessionnel cesserait, sans le moindre doute.

    En somme, la validité de leurs contre-arguments a été réfutée, mettant en lumière leur pugnacité et leur volonté de perpétuer le conflit, par égocentrisme. Or, dans l'imaginaire social, la religion est un idéal de moralité. Est-il envisageable que les représentants des ou de Dieu sur terre soit sensibles aux vices, telles que l’égoïsme, le bellicisme ou, que sais-je, la prévalence de leur intérêt personnel ? En conclusion, ce n'est pas le peuple qui est mis en cause dans ce manque de cohésion sociale et religieuse mais ceux qui tirent les ficelles. De cette réflexion, j'étais à deux doigt d'imputer cette situation critique aux antagonistes, par conséquent les incriminer : le regard que je portais à leur égard changea brusquement. Pour ne pas mettre du feu au poudre, en suscitant un sentiment d'indignation et de révolte en chacun, je me suis tût et me suis imposé le silence, dans le but d'observer attentivement l'évolution du face-à-face - à la suite de la prise de parole du Shuhan d'Itabei. Et, en vérité, c'est une réaction qui a porté ses fruits : ce dernier a tiré la carte de l'autorité. Il a pris une intonation grave, ferme, révélant une certaine intransigeance, une sévérité ; laissant penser qu'il poserait un ultimatum et mettrait les points sur les i. En bref, le Shuhan rétablissait son autorité, en faisant trembloter ceux qui lui faisait face. Et, pour cela, je lui vouais beaucoup d'admiration, lui qui mettait en avant les intérêts du peuple et ne se laisserait pas soudoyer par ces illégitimes figure de proue de l'animisme et du gamisme : je ne pus m'empêcher de sourire furtivement de manière narquoise. Parallèlement, présentant un visage hébété, ils durent se plier aux ordres du Shuhan, sans aucune contestation ; étant horrifié par sa figure autoritaire. C'est, à ce moment, que je me perdais dans les méandres d'une élucubration.

    Pour faire simple, j'étais tourmenté par une question qui revenait sans cesse : cela signait-il une période de prospérité sociale à Itabei ? Bref, était-ce la fin de l'histoire ? En me référant aux derniers mots du Shuhan, qui faisait guise de conclusion, on retenait la fin du dialogue et la mise en œuvre de politiques de répression contre des groupuscules religieux, des émeutes, des éventuelles insurrections, des manifestations envers cette décision unilatérale du Shuhan. Cette avertissement ne devrait pas être prise à la légère par le matriarche et le patriarche, qui ont été témoins de la démonstration de force du maire d'Itabei : ils seront beaucoup plus prudents et insisterait, vis-à-vis de leurs fidèles, de ne pas engager les hostilités avec l'autre religion, dorénavant. En clair, tous scénarios, même le plus pessimiste, convergeait vers la forte possibilité qu'il y aurait une période de paix à Itabei ; puisque, en effet, ils ont dû retenir la leçon. Par confirmation ou infirmation, je chuchota quelques mots à l'oreille du Shuhan.

    « Avions-nous rétablit, enfin, la cohésion religieuse et sociale à Itabei ? Qu'en concluez-vous ? »
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Message(#) Sujet: Re: Collège décisionnaire à Itabei [M.I.] Collège décisionnaire à Itabei [M.I.] EmptyVen 30 Déc 2016 - 13:30

Seito sourit légèrement en entendant les mots que lui susurraient son acolyte à l'oreille. Sa question était légitiment, en somme, pour une fin de réunion comme celle-là. Il s'agissait de savoir si leurs efforts allaient porter leurs fruits, et s'ils avaient véritablement réussi à toucher les religieux. Mais elle dénotait également un certain engouement du Mamoru pour sa mission. Il s'intéressait au devenir de ce collège, à la pérennité de ce qu'ils venaient tout juste de décider et d’entériner en obtenant l'accord des deux leaders spitiruels. Ce point-là, Seito se promit de le souligner dans le rapport qu'il ferait certainement pour rendre compte de l'attitude tout à fait professionnelle de Mamoru Ryuuketsu. Il prévoyait un avenir certain au sein des rangs fertiles en prodiges du Shûkai pour cette jeune recrue. Il faudrait le placer entre les bonnes mains, lui faire suivre le bon chemin pour qu'il parvienne à la place qui lui convenait, mais c'étaient des détails qui se réglaient bien vite et très naturellement dans un monde en perpétuelle évolution comme celui du milieu militaire impérial. Simplement, il faudrait garder un oeil sur ce nom-là.

"N'ayez pas peur de poser votre question à voix haute, mon ami. Tous ici nous pouvons maintenant y apporter une réponse, je crois, mais j'aimerais l'entendre de la bouche de nos invités, plutôt."

Seito se tourna à nouveau vers les deux religieux qui, sentant le regard étrangement doux du Shuhan les dénuder de leur carapace de silence, baissèrent légèrement la tête.

"Mon collègue me demande si nous avons ramené la paix à Itabei. Qu'en dites-vous ?"

Un moment de flottement, d'hésitation, suivit. Puis, la Matriarche prit la parole.

"Autant que possible, oui, nous l'avons rappelée.

-Reste à savoir si elle viendra, mais nous ne pouvons plus que prier pour ça, ajouta le Grand-Prêtre.

-Prier et agir, monsieur, corrigea Seito. Agir autant que faire se peut, et toujours dans l'intérêt du peuple."

Les religieux acquiescèrent de la tête. Peu après, ils quittaient le cagibi obscur dans lequel s'était tenu un collège qui resterait certainement dans leur mémoire, à chacun. Seito les suivit du regard jusqu'à ce qu'ils aient passé la porte qui les ramenait au rez-de-chaussée de la Tour. Finalement, il reporta son attention sur ses deux aides pendant ce moment particulièrement tendu. Il souriait toujours légèrement, et son regard enveloppé de bienveillance pétillait plus que jamais de malice. Aujourd'hui il avait goûté le pouvoir que lui procurait sa puissance, et il avait aimé ce goût. Il savait qu'il pouvait maintenant faire plier les autres à sa convenance, par la seule menace de sa force brute. Mais c'était un pouvoir à utiliser après mure réflexion seulement, car il craignait les retombées ne serait-ce que pour sa réputation s'il venait à user de cette méthode trop fréquemment.

"Messieurs, je vous dois de sincères remerciements. Vous m'avez accompagné au mieux dans cette démarche, et nous sommes finalement arrivés à une solution que je n'aurais pu envisager sans votre coopération. Pour ça, vous avez ma gratitude éternelle, et les portes d'Itabei vous sont à jamais ouvertes. Vous ne trouverez désormais ici plus qu'un refuge en temps de crise, un bastion face à l'ennemi, une ville florissante et brillante dans les ténèbres. Mais surtout, un foyer pour vous. Itabei comme moi-même vous remercions pour vos actions à mes côtés. Soyez certains que votre participation exemplaire à ce collège remontera auprès des personnes les mieux placées de l'Empire. Vous faites votre entrée sur la scène des grands, messieurs. Faites donc en sorte de ne pas en sortir trop vite, hum ?"

Seito savait combien les recrues prometteuses avaient tendance à disparaître rapidement, parfois. Il avait souffert cette expérience avec un membre de sa propre équipe, Jisetsu Detsuo, dont le nom avait finalement cessé de revenir dans les messages qu'il échangeait avec son maître, Hoheinheim. Il espérait que ces deux jeunes soldats ne subiraient pas le même sort. Ils avaient des compétences qui pouvaient être précieuses pour l'administration de l'Empire et son gouvernement, Seito pouvait maintenant en témoigner. Il ne fallait pas laisser passer cette occasion de garnir les rangs du Shûkai de bons esprits.

"Sur ce, je ne vous retiens pas plus longtemps. Votre temps doit être au moins aussi précieux que le mien, j'en suis certain, et je m'en voudrais d'en abuser. Vous êtes libres d'explorer plus à votre guise Itabei, et je vous y invite d'ailleurs. Mais ne tardez pas à rejoindre la capitale, car c'est là-bas que vous trouverez les véritables portes de votre avenir. Au revoir messieurs."

Seito se ceignit une dernière fois devant les Heishi, et sortit finalement. S'il devait parier sur ces deux-là, il le ferait sans hésiter. Il leur promettait une belle carrière. En attendant, Itabei pouvait être en paix.

La balance de la foi s'équilibrait finalement.

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Message(#) Sujet: Re: Collège décisionnaire à Itabei [M.I.] Collège décisionnaire à Itabei [M.I.] EmptySam 14 Jan 2017 - 17:19

  • À mon sens, maintenant que l'autorité du Shuhan est irrévocable, c'est le début de la fin. Les frémissements d'effroi des protagonistes du conflit mettaient en lumière leur subordination à la toute-puissance de l'État, perdant quelques libertés du fait de leurs caprices et gamineries : leur irresponsabilité a eu raison d'eux. Alors que nous étions sur le fil du rasoir, nous avons su tourner la situation à notre avantage, in extremis ; de quoi en déduire que nous avions évité un avenir avilissant, fait de feu et de sang, à cette localité vulnérabilisée. Toute la question est alors de savoir si cette mise en garde serait en mesure de rétablir l'ordre au sein de la population de cette ville, sans passer par des échauffourées et des règlements de compte. Cependant, les tremblotements incessants et le visage médusé des deux autorités religieuses étaient révélatrices d'une mise en pratique immédiate des ordres de Seito, qui plus est avec dévotion. Il advient, par conséquent, qu'il n'y avait plus de souci à se faire : c'était, in fine, un grand pas vers la cohésion sociale et religieuse. Sur le coup de l'émotion, il était difficile de ne pas faire apparaître un sourire de réjouissance et du soulagement, un état d'âme qui était inédit et impensable pour le buveur de sang que je suis, constamment dans l'obscurité.

    De la résolution du problème, s'en suit le discours d'adieux, les remerciements et les derniers mots du Shuhan, qui faisait office de fin de la mission. Le registre laudatif de son discours et l'éloquence qui l'accompagnait était susceptible de nous émouvoir, laissant émerger, le court d'un instant, toutes mes émotions refoulées durant des décennies. Cependant, prenant à cœur la virilité humaine, je transparaissais un visage empli de contentement, gratifiant à mon tour le Shuhan de mes remerciements et de ma reconnaissance. Cette journée éprouvante a été alors une distraction envoûtante et efficace, face à l'ennui matinal qui me gangrenait depuis l'aube : l'acceptation de la mission a été alors un rempart robuste, me préservant d'une journée supplémentaire d'observation passionnante du vol des mouches, qui zigzaguait dans les aliments ayant atteint leur date de péremption, exhalant une odeur méphitique : un enfer, que je m'en suis, dieu merci, distancé. Toutefois, l'inconvénient de la mission et, donc, du double jeu que je menais reste le peu de nourriture ingurgité, me jetant dans les bras de l'insatiété : plus le temps passait, plus j'étais animé par l'irrésistible envie de planter mes crocs dans une gorge pléthorique, qui assouvirait instantanément cette faim de loup. Mais, avant de franchir la porte de sortie, il fallait que j'adresse quelques mots au Shuhan, dans le but de boucler cette mission inoubliable.

    « Ça a été un honneur de collaborer étroitement avec vous, Shuhan, en vue de résoudre ce problème complexe, dont les enjeux étaient sûrement inestimables. Aussi, au fur et à mesure que nous cherchions des éléments de résolution, j'ai été épris de votre ville ; d'où mon obstination, ma persévérance, ma dévotion dans la mission qui m'a été attribuée. Dès lors, tous mes remerciements s'adressent à vous, remerciements qui sont sincères. Aussi, les agitations qu'ont provoqué cette mission m'ont mis dans un état famélique : il faut que je parte de sitôt avant que les choses ne dégénèrent. Sur ce, je ne peux que vous serrer la main, en guise d'au revoir. Nous nous reverrons prochainement, je l'espère. »

    Sur ces termes, se terminait, de mon côté, cette mission captivante. À deux pas de la porte de sortie, je me remémorais cette journée, laissant entrevoir une once de nostalgie. Le retour à ma routine écœurante et lassante me mettait en mélancolie mais, je n'avais pas le choix. Je prix alors le chemin du retour, cherchant simultanément une nourriture savoureuse.
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