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 Je regardais son souffle [Solo]

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Nukenin
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Message(#) Sujet: Re: Je regardais son souffle [Solo] Je regardais son souffle [Solo] - Page 2 EmptySam 10 Sep 2016 - 12:20

Chapitre - La bataille des trois, le côté de pile de la gloire - Partie 4

Les loups hurlèrent, chantèrent même quand ils nous vîmes venir comme des furies. Ceux-ci en avaient presque terminés avec les alligators. Narukami, de son immense stature, nous invita à chevaucher les loups pour gagner du temps, certains d'entres nous le purent, quant à moi je refusais et restais avec ceux qui ne le pouvaient pas, seul Narukami refusa d'être chevauché. Ils partirent à l'avant en toute fureur, avec ordre de frapper les zones de tire si elles n'étaient pas défendue. Mais avant de pouvoir sortir de la forêt, ils rencontrèrent un groupe de Kaguya. Peu de perte pour nous cependant, ils ne furent pas en mesure de stopper la charge et furent traverser, occasionnant quelques pertes au passage surtout pour eux. Les Kaguya décidèrent de continuer leur route droit devant sur nous. Nous allions presque atteindre la sortie du bois, nous pouvions le voir, mais nous nous entrechoquèrent à quelque mètres de là, avec les rayons du soleil à travers les arbres pour nous guider.

Pendant près de 20 minutes, nous nous sommes battus au corps à corps. Ces hommes sortaient leurs os de leur corps et gesticulaient dans tous les sens pour planter leurs adversaires avec. Ils étaient durs comme l'acier de mon armure et de mon épée. Ces hommes étaient d'une férocité aux combats digne d'un ours. Ils étaient vifs, rapides, et surtout à l'inverse de nombre d'entre nous, ils semblaient aimer ce qu'ils faisaient. Quelque chose frappa le sol à côté de moi, alors que j'achevais l'un deux, je fus projeté de nouveau contre un arbre. Je n'entendais plus rien, un sifflement tintait pour tout son. J’ôtais mon heaume sous la pression en tentant de me reprendre et relevant le regard je vis un Kaguya. Pas plus de 15 ans, une masse de cheveux noirs et raide ébouriffés à l'extrême. Je me pensais déjà mort tandis que ce jeune garçon me regardait. J'eu l'impression qu'il cherchait à me connaître avant de frapper.

-Tu n'es pas Shinobi. Me dit-il sèchement.

Je ne répondis pas, me contentant d'accepter ma sentence en serrant le poing sur mon épée. Il fixa ce geste intéressé et puis il se retourna comme si j'étais mort. En m'aidant de mon sabre je me relevais, laissant le heaume au sol en passant. Je regardais autour de moi et les Kaguya prenait décidément l'avantage. J'entendis un homme appelé le jeune garçon, ce qu'il dit me surprit autant que cela m'enjouait.

-Amène-toi Tenzö ! Les Kumojin arrivent par le Sud ! Il faut rejoindre la plage les loups font un carnage !

Et il y alla sans se retourner, un cor sonnait encore, et tous s'en retournèrent vers la lisière, nous laissant ici épuisé et je dois le dire, comme si nous étions insignifiants. Aucun de nous ne les poursuivit, aucun de nous n'en n'avais la force du moins pas sur le moment. Je posais un genou par terre pour reprendre mon souffle, comme tant d'autres qui s'asseyait par terre, au milieu des cadavres et des blessés. Mon souffle reprit, je retrouvais un peu de mes facultés. Nous pataugions parmi les cadavres, nous loin de moi, un homme à genou hurlait de douleur, il avait le visage entièrement brûlé et il était aveugle. Plus loin, un autre cherchait... Sa jambe en se traînait, "je vais me lever", ne cessait-il de se répéter... Alors je m'avançais vers la lisière

-Mais tu veux quand même pas y aller ?! M'interpellait l'un d'entre nous.
-Je veux au moins voir ce qu'il se passe là-bas.

Plusieurs me suivirent, et nous vîmes après de longues minutes de marche la plage, un chaos indescriptible. Nous étions là, et sans parler, nous ne pouvions non plus nous arracher de cette vision. L'un d'eux trancha le silence, et je crois que nous en étions tous soulagés.

-J'ai envie d'y aller, désolé les gars.
-Mec le temps que tu arrives, ils auront peut-être déjà fini. Je sens le sol trembler sous mes pieds jusqu'ici...
-Les Kaguya ne les ont pas encore atteints, on peut y arriver.


Je les écoutais d'abord, puis retirais les pièces de mon armure ensuite. S'il fallait encore galoper sur des centaines de mètres, cette fois, je le ferais sans. C'est ce que nous avons fait, à peine une soixantaine d'entre nous, nous avons couru bêtement vers 150 Kaguya et trois armées qui se faisaient face. Cette fois, on ne gueulait pas comme des gorets, on faisait tout pour réguler notre respiration. Quand nous avons eu les kaguya à portée de charge, ils se sont arrêté pour se retourner, et à la vérité, nous, nous étions déjà exténués. L'un d'eux sortit du groupe, un grand homme au torse nu et la voix portante. Je ne compris pas ce qu'il dit, mais le geste suffisait, c'est nous qui étions chargés. Nous les avons vu s'élancer comme des fauves sur nous qui peinions déjà à tenir sur nos jambes.

-C'est quand même con d'être venu là hein... Disait l'un des nôtres en nous pensant déjà tous morts.

Des dards surgirent entre eux et nous pourtant. Puis des pinces, puis des scorpions entiers et de toutes tailles. Je soupirais à nouveau de soulagement. Sendaï était revenu de je ne sais où, mais j'adorais son timing, ou MA, comme disent les Shinobis. Le spectacle de ces kaguya déchiquetés, tranchés et paralysés par les scorpions nous faisait l'effet d'un cadeau de noël. C'est horrible de dire ça, mais que voulez-vous, c'était vrai. Sendaï arrivait en courant sur notre droite. Il vint immédiatement vers moi.

-Vous attendez quoi ? D'être vieux ? Allez à la charge !
-Mais tu étais où bordel !
-Mon gars si je pouvais être à plusieurs endroits à la fois, je serais dans tous les bordels du monde, mais surement pas ici ! Allez Allez en avant !


Nous chargions de nouveaux en hurlant. Je revis le jeune Kaguya dans la mêlée, il venait de se positionner comme un hérisson sous scorpion qui s'était empalé sur ses os. J'hésitais sur le coup à l'affronter. Mais quand il se relevait de sous la bête maculée de sang, je n'attendis pas que son regard se pose sur moi cette fois, je bondissais dessus. Maintenant, nous nous retrouvions dans la plaine. Alors qu'il m'avait laissé la vie, je voulais le tuer. Je crois que je m'étais senti offensé, m'épargner parce que je n'étais pas comme lui. Oui, cela m'avait... Le temps que j'arrive, il me dit quelque chose, mais je n'ai rien compris à cause du bruit assourdissant ambiant. Il était moins frais que tout à l'heure, fort heureusement pour moi. Il était rapide, son corps allait d'un sens à l'autre si vite que j'aurai eu peine à le suivre sans l'entraînement de Vitovi. Je voyais ces mouvements, même, je les devinais avant qu'il ne les exécute, il ne me restait qu'à économiser les miens, plutôt que de grands gestes et des immenses pas comme lui, je me contentais du minimum pour l'esquiver ou faire glisser ses os sur mon sabre. Il souriait, un sourire narquois et arrogant pendant ce temps, il avait l'air de jouer à chat plutôt qu'un guerrier en combat à mort. Il électrifia ses os, heureusement, je n'avais qu'à continuer d'esquiver et la cire dans la garde de mon sabre me protégeait de l'électrocution par celui-ci. Je décidais de tenter de le repousser au moins, lorsqu'il tenta d'emprisonner mon sabre entre ses os, je grimpai sur lui sans le lâcher pour lui asséner un violent coup de pied au visage qui le fit tressaillir, à peine, je retombais au sol que je n'attendis rien pour tenter un coup d'estoc fulgurant qui lui perça l'épaule. Il tomba au sol sur le coup et serra le sabre encore planté dans sa main.

-Tu es un guerrier. Dit-il en souriant.

J'ôtais l'épée de son corps en lui tranchant la main pour m'en retourner comme s'il était déjà mort. Nous étions quittes. Je fis quelques pas au milieu d'une mêlée presque terminée. Puis je sautais sur le premier scorpion venu, un petit, rapide et capable de me porter. Sendaï était monté sur le sien, qui était à proprement dit monstrueux, il sortit l'épée large qu'il avait dans le bas du dos et proclama avant de s'élancer.

-Si le centre tombe ! Tout tombe avec lui ! En avant ! En avant !

Et nous nous élancions encore vers la plage en toute furie. Le cri des scorpions couvrait presque les nôtres, mais ils devaient sonner bien différents aux oreilles de l'ennemi. Là-bas au bord de l'eau, les loups faisaient face à deux armées qui se faisaient face elle-même. Les loups étaient particulièrement atteints par les alligators qui avaient ici le net avantage. Je voyais le rivage remplit de cadavres flottants, la mer était aussi rouge que mon sang et ce qu'il se passait de terrible serait bien trop long à en faire le détail. Le choc, c'est toujours le moment que l'on craint le plus, le moment où les deux armées se touchent est toujours le plus atroce et décide grandement de la fin du combat. Un Kumojin sauta sur le dos du scorpion pour me combattre, il m'asséna un vigoureux coup de lance que je parais facilement, mais avant de répliquer, ce fut comme si le poids de sa lance avait quadruplé, je me retrouvais écrasé jusqu'à percer le dos du scorpion. L'animal hurlait à plus de voix et tenta de piquer le kumojin, il esquiva et le scorpion se piqua lui-même. Il posa les mains dessus et voilà que le scorpion fut entraîné à toute allure vers le ciel alors que je me trouvais coincé dans ses entrailles.

Avec le sabre je déchirai la chair pour m'en extraire, cependant quand j'y arrivai je découvrais le vide. La chute ne pouvait être que mortelle, en bas la plage et la bataille, l'eau ou la terre ? J’espérai qu'il me jeta assez loin vers la mer pour y plonger et survivre. Le paris était fou mais le seul que je pouvais me permettre. C'est ainsi que je sautais. La chute ne fut pas aussi longue que je le croyais, quand je fus assez bas et pas trop haut, je me positionnais pour tomber en plongeant, afin que l'eau ne me tue pas par un désastreux plat. Le contact fut pourtant très rude, tellement que j'en fus quelque peu assommé tandis que je coulais dans les profondeurs. Il se trouve que j'étais bien à ce moment, extrêmement bien. Je coulais et je savais que j'étais trop lourd d'équipement et trop épuisé pour nager. Je me suis demandé pourquoi je gardais encore l'épée en main. Je l'ignorais, mais je ne voulais pas m'en défaire. L'eau commençait à remplir mes poumons, c'était douloureux, mais je l'acceptais. Je me sentais partir, partir je ne sais où. Je me sentais partir. Je me sentais noyé... Quelque chose m'embrassait. Je sentais... Si je désirs quelque chose. Mais que je ne sais pas quoi. Cette quête. Cette exigence. Qu'est-ce que c'est ! Est-elle là ? Ou invention de l'imagination. Pourquoi je ne peux le toucher. Pourquoi je ne peux l'embrasser. J'ai l'impression d'entrevoir la mort. D'être acteur du dies irae. Mon esprit serait-il malade. Suis-je fou d'aimer l'amour. Si ce désir existe, c'est que ce que je veux existe ! Comment cela se peut-il autrement ! L'impossibilité... Cette limite de la raison. Je veux écouter mon âme et mon coeur. Ce chant dans ma tête. J'ai l'impression d'entendre un prêcheur. L'inconscience définit autrefois par la théologie comme le diable qui sommeille en soi. Péché originel qui entraîna l'homme dans l'enfer. Baliverne ! Folie ! Démesure ! Il faut saigner des larmes. Arracher le poids du gouffre et du vide. Vide sans charge ? Freud, sauve-moi ! Non ! Qu'il est lourd. Tellement lourd. Il nous enferme. Il nous absorbe. Ne pouvant le saisir, je me sens tomber. Que quelqu'un me sauve ! Par pitié ! Je refuse de me noyer. Je lève la main vers le temps et la matière. Mais ils m'évincent. Ils m'écartent. Je me noie encore. DIES IRAE ! VAE SOLI ! Prenez-moi ! Redressez-moi ! J'étouffe. Je suffoque. Je danse sur le vent. Sous la pluie. Démon de conflit va-t'en ! Je vaincrai le dies irae ! Dieu est mort signa Nietzsche. Nietzsche est mort signa Dieu ! Qu'est-ce que c'est. La mal... Qu'est-ce que c'est. le lien... Qu'est-ce que c'est. la paix... La flûte enchantée. Le lapin blanc. Je rêve éveillé. Le monde m'échappe et, pourtant, je me sens le dominer. Cette contradiction du soi. De la volonté et de la nécessité. De la reconnaissance et de l'accomplissement. Je vois dans la nuit et le jour m'aveugle. Le soleil ne m'atteint plus. La lune est mon emprise. Je me noie, je m'enfonce. J'ai peur et j'ai froid. Je tire sur moi. Je vomis ! Je me vomis moi-même ! Mais rien ne vient. Non ! Non ! Non ! Non ! Ne te laisse pas aller ! Lutte ! Quel est ce délire. La musique m'agite. Je deviens fou ! Folie ! Folie ! Folie ! Arrache-moi à la morale. Pousse sur ton corps ! Jour de colère. Je me perds. Le désir, le rêve et sa quête. Je la vois maintenant. Au fond du gouffre. Elle brille. Je suis ému. Elle brille ! Le vide m'avale. Je le saisis ! Je saisis le vide ! JE SAISIS, LE VIDE ! JE ! JE ! Je meurs ! ENFIN ! J'ai compris... Conflit... Ce livre. Ce livre. La vie. Infamie ! Perfidie ! Perdition ! RENDS-MOI MA VIE ! J'ai compris... Conflit... Je suis perdu. Elles chantent les valkyries. Le vide est ici. Je saisis le vide... J'ai compris... Conflit...

J’étouffais, l'eau qui sortait de ma bouche me faisait terriblement mal à la gorge et la poitrine. J'avais été extrait de l'eau, et c'était Vitovi qui me portait. Moi, je ne pouvais marcher sur l'eau comme les Shinobis hélas. Elle regardait la plage, les cors sonnaient pour annoncer une retraite générale. "Nous avons gagné" me dit-elle joyeusement en se délectant du spectacle.

-Comment tu es arrivée là ?

Elle sortit de sa pochette une petite boite en métal et me la donnait. Je l'ouvris pour y trouver un message, le lisant, je restais dubitatif, bien trop fatigué, la gorge endolorie pour quoi que ce soit d'autre que cela de toute façon.

-Il dit quoi ?
-Que Raiken nous a trahis et qu'il faut s'enfuir avant le contact avec l'ennemi.
-On va avoir besoin de beaucoup de boisson ce soir...
-Tu étais où ?
-Mon gars si je pouvais être à deux endroits à la fois, je serais dans toutes les tavernes du monde plutôt qu'ici.
-Tu peux me ramener à la plage ?
-Question conne.


Une téléportation et nous voici sur la plage, la magie des Shinobis Jisetsu. Elle me déposait juste à l'écume de l'eau. L'eau qui était toujours aussi rouge que mon sang. Des équipes médicales sillonnaient le champ de bataille pour sauver ce qui pouvait l'être et l'ennemi avait envoyé ses propres équipes pour en faire autant. Les corps flottaient les uns contre les autres sur l'eau, des corps d'hommes et d'animaux. Pas un pouce du sable de la plage n'était creusé, troué ou couvert de cadavres et de sang. J'observais, assis sur le sable, le sabre planté dans le sol et reposé sur l'épaule. Je ne me sentais plus capable du moindre effort pour la journée. Vitovi n'était pas restée avec moi, elle avait sans doute plus urgent à faire. Même l'odeur était décidément épouvantable ici. Le soleil se couchait, cette bataille n'aura pris qu'une journée me suis-je dit quand un homme vint s'asseoir à côté de moi. Teichirô était là, à peine fatigué semblait-il, mais au visage désolé comme rarement il l'était.

-Tu n'as pas dix mille choses à faire, lui dis-je.
-Organiser le nettoyage ce n'est qu'une habitude à prendre, tous les homme savent quoi faire.
-Combien de gens voient ça dans leur vie ? Ce spectacle.
-Beaucoup, mais il n'y a que ceux qui le voient qui peuvent réellement le comprendre.
-Alors la guerre est finit.
-Cette guerre - là - est finit. Kumo et Kiri rentrent chez eux, jusqu'à la prochaine fois.


Teichirô se relevait pour contempler de plus haut la plage. Il dégaina son épée et la planta au sol en la lançant devant moi.

-Prend celle-ci et donne moi la tienne, elles sont presque identiques de toute façon.
-Pourquoi fais-tu cela ? Ton épée est de bien meilleure qualité que la mienne.
-Je vais devenir une légende, cette épée avec moi. Les gens verront ton épée entre mes mains comme légendaire alors que la véritable épée légendaire sera entre tes mains. Mon ami, c'est cela, une illusion.


Il me le dit avec le sourire et un grand geste de main comme si cela l'amusait. Il jouait avec le monde, avec ses représentations et ses illusions. Il avait l'air parfois un peu fou, mais jamais il ne parut avoir un mauvais fond. Je regardais son épée et je lui lançais la mienne qu'il attrapa avant de la mettre à son propre fourreau. Là-dessus, il reprit simplement.

-La bataille des trois va créer les Sennin. Mais elle ne va rien changer au monde.
-La bataille des trois ?
-C'est le nom que je lui ai donné, mais je ne pense pas qu'il sera retenu.
-Pourquoi ?
-Parce que contrairement à ce qu'on dit, ce n'est pas toujours le vainqueur qui écrit l'histoire. C'est déjà tellement difficile de bien finir la sienne.
-Jamais personne dans ton monde n'a obtenu une telle gloire, pour cette fois, je pense que tu peux te permettre d'être fier.


Le visage de Teichirô se refroidit au son de mes paroles. Il me regarda avec peine de ses yeux rouges. Puis il dirigea son regard vers la plage, et m'invitait à en faire de même par un signe de tête. Quand je le fis, il ajoutait bassement.

-Le voilà, le visage de la gloire, et je trouve ses traits bien laids.

Je restais silencieux, il avait raison, les peuples allaient chanter des chansons, créer des légendes, commémorer cet événement quelque temps, mais ils ne sauront jamais réellement ce que les guerriers traversent, et le temps de nouveaux exploits et ils nous auront oubliés, parce que le temps les y oblige. Peut-être était-ce en cela, que l'on trouvait un peu d'héroïsme dans nos actes, tant que ceux qui ne combattaient pas n'en souffraient pas, c'est ce que je me disais. Teichirô me sortit de mes pensées par une proposition que me laissait perplexe sur le coup.

-L'histoire du An'tei va prendre fin. Nous devons, écrire, sa fin. Toi aussi.
-Quoi ?
-Tu devrais t'en aller écrire ta propre histoire.
-Et toi, tu feras quoi ?
-Je finirais d'écrire la mienne.
Me dit-il en souriant.

Je voulais partir, c'est vrai, je me sentais près à les quitter, plutôt que, je devais, les quitter, mais je voulais avoir une réponse d'abord, quelque chose dont je n'avais jamais parlé avec lui.

-Comment tu savais que c'était ton fils et pas celui d'un autre ?
-Le violeur était venu le lendemain de mon départ, dans le doute, j'ai choisi ma réponse.
-Et pourquoi le violeur était-il là ce jour ?
-Pour effacer toutes les traces de son viol.


Je baissais le regard au sol avant de me relever, avec ma nouvelle épée en main. Je regardais Teichirô et ne lui fis qu'un hochement de tête avant de m'en aller en dehors de la plage. Je rentrais chez moi, ou pas, je ne savais pas. Je fis quelque mètres et lui aussi me posa une question avant que je ne puisse définitivement m'en aller.

-Quel nom avais-tu donné à notre fils ?
-Snow.


Il me regardait avec un petit sourire, nul ne pouvait comprendre ce qui nous traversait l'esprit à lui et moi à ce moment... C'était un lien indescriptible. On ne pouvait que le sentir, mais pas le dire.



Générique : Une des musiques ayant servi à l'inspiration


Je regardais son souffle [Solo] - Page 2 9035157cd8a1b54519f2eac096eac81a1eddbb
Dessin de Kentaro Miura
"Le spectacle de ces kaguya déchiquetés, tranchés et paralysés par les scorpions nous faisait l'effet d'un cadeau de noël. C'est horrible de dire ça, mais que voulez-vous, c'était vrai."


Fin Partie 2 : La passion du sang


Dernière édition par Snow le Mer 12 Oct 2016 - 2:18, édité 5 fois
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Message(#) Sujet: Re: Je regardais son souffle [Solo] Je regardais son souffle [Solo] - Page 2 EmptyDim 11 Sep 2016 - 12:08

Spoiler:


Background de Snow partie 3 : Le destin qui poursuit



Chapitre - La prophétie des oubliés - Partie 1


" Le sommeil, le rêve et l'extase sont les trois portes ouvertes sur l'au-delà d'où nous viennent la science de l'âme et l'art de la divination. "
Pythagore

"Te voilà tombé du ciel, Astre brillant, fils de l'aurore ! Tu es abattu à terre, Toi, le vainqueur des nations ! Tu disais en ton cœur : Je monterai au ciel, J'élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu ; Je m'assiérai sur la montagne de l'assemblée, A l'extrémité du septentrion ; Je monterai sur le sommet des nues, Je serai semblable au Très Haut. Mais tu as été précipité dans le séjour des morts, dans les profondeurs de la fosse. "
La chute de "Lucifer" dans le "Livre d'Isaïe".


SNH. Shinobi no Hattan

L’obsession du rang et le Bingo Book

Le village de Konoha fut rapidement confronté à un problème de centralisation du renseignement. Hayashi Miyu initia pour résoudre le problème le Bingo Book, dont le modèle sera repris à des sauces différentes selon les villages. Le Bingo book contient les fiches de renseignements de shinobis d'autres villages récoltés aux cours des missions et des rencontres effectuées. Ce fut un succès immédiat et des shinobis étaient désormais connu de leurs ennemis avant même qu'il ne les rencontre. Les bingo book sont généralement accessible à tous les Shinobis du village qui plus est. La fiche contient l’identité du shinobi, mais aussi sa classification. Le bingo Book a en effet initié sans le savoir une nomenclature pour signifier la qualité des Shinobis.

Les shinobis ont été classés selon des niveau de puissance, représentés par des lettres (c'est le rang). Cependant, depuis la création des villages des grades ont fait leur apparition, une réelle hiérarchie s'est affirmée et elle n'est plus simplement motivée par la puissance (ce sont les grades). Voici les détails de ces derniers.

Voici les rangs, déterminant la qualité du shinobi ainsi que sa réserve de chakra et ses techniques :
➯ Rang C :
➯ Rang C+ :
➯ Rang B :
➯ Rang B+ :
➯ Rang A :
➯ Rang A+ :
➯ Rang S :
➯ Rang SSS :

Le grade détermine le rôle d'une personne au sein de sa communauté. Il est souvent lié au rang, mais quelques fois un personnage même puissant (rang élevé) n'est pas assez mature pour avoir un rôle important au sein de son village (grade élevé). Voici quelques détails sur les grades :
➯ Genin : Ce sont les ninjas débutants qui débutent leur carrière. Généralement adressé aux shinobis de rang C et C+.
➯ Chûnin : Ce sont les ninjas moyens qui sont commencent à être confirmés et à diriger des équipes. Généralement adressé aux shinobis de rang B et B+.
➯ Jônin : Ce sont les ninjas confirmés qui font partie de l'élite de leur village. Généralement adressé aux shinobis de rang A et A+.
➯ Sennin : Titre honorifique pour tout shinobi mondialement connu et étant à l'origine d'exploits.
➯ Kage/Chef : Dirigeants de leur village/groupe. Généralement adressé aux shinobis de rang S et SSS.

SNH. Shinobi no Hattan



Année 4 - Eté - Premier temps du règne des Ombres.

Snow


Après la bataille des trois, je me contentais de vagabonder, sur la route, je rencontrais quatre civils avec qui j'avais sympathisé, car ils avaient été comme moi membre du An'teï. Je ne savais pas vraiment où aller ou quoi faire. Je pensais que le destin me mènerait lui-même vers ma destination. Espoir d'enfant sûrement.

J'entrais avec quatre autres personnes dans un village à quelque mille au sud de Konoha, nous tous montés à cheval. Les récents événements avaient plongé cette nation dans la torpeur, j'appris que leur Hokage avait abandonné sa fonction et je soupçonnais Teichirô d'y être pour quelque chose, et toutes les nations étaient sous forte tensions. Je décidais de voir du pays plutôt que de directement rentrer chez moi. Je voulais savoir ce qu'il allait se passer en fait. Suite à l'étrange disparition d'Iwasaki Nami le second Kage de Konoha, Masao Nikkou devenait Sandaime Hokage. Le propre élève de Teichirô du temps où il était à Konoha. Ce qui ne manqua pas de m'étonner. À Suna, le vieux Araakoa Aare fera tuer Kurogane Akio qui était en fait un espion de Makka, une folle furieuse qui souhaite vraisemblablement rien de moins que cramer le monde... Et devint Nidaime Kazekage. J'ai appris que Suna et Konoha comptaient sur une rencontre diplomatique pour arranger les choses, mais telles que c'est parti, je ne crois pas qu'il y aura un quelconque changement. En revanche malgré les tensions, ils apparaissaient que Kumo et Kiri se tenaient tranquilles, les actes du An'teï n'étaient donc pas un complet fiasco.

Ce village faisait grise mine, pourtant, il faisait beau soleil. Les hommes qui m'accompagnaient, étaient en quelque sorte une escorte que je payais pour m'accompagner durant mon voyage. Nous nous arrêtâmes à la première taverne où nous avons pu attacher nos chevaux. Mes quatre compagnons préféraient entrer dans la taverne se payer du plaisir, moi, je préférai rester quelque temps au milieu de la rue. Les gens remarquaient aisément ma personne, à cause de l'armure d'acier et du casque que je tenais à mon côté gauche, sans parler de l'épée... Je m'en accommodais. Les guerriers n'étaient plus aussi bien vus qu'avant dans les villages désormais, mais cela ne m'empêchait pas de vivre. Ce sont des jumeaux qui vinrent nouer le contact les premiers. Deux enfants blonds et tout à fait charmants d'innocence.

-Vous êtes un shinobi ?
-Non, je suis seulement un guerrier.
-Vous servez à quoi ?
-Bah à faire la guerre.
-Pourquoi ?
-Pour faire la paix.
-Mais c'est débile, si tu te bats, tu ne peux pas faire la paix...


La jeune fille... L'intelligence de l'enfance est merveilleuse. Ce qu'elle disait était vrai, c'est comme vouloir entrer en conflit avec le conflit pour arrêter le conflit, ça ne fonctionne jamais. Mais je ne restais pas sans voix devant sa remarque, au contraire, je me penchais un peu et lui dis.

-Ce ne sont pas les guerriers qui ont la paix quand ils se battent. C'est vous.
Mes quatre compagnons sortirent de la taverne en courant vers moi, tout essoufflé l'un d'eux avait de la peine à parler tant ce qu'il venait de voir l'avait emporté.
-C'est Raiken ! Il est là-dedans !
Je restais stupéfait. Nous n'en avions plus entendus parlé depuis la bataille des trois, il y avait une occasion en or de jouer de réciprocité avec lui et à ce moment, je ne posais pas la question de comment ou pourquoi il fut là, et d'ailleurs, cela me sera à jamais égal. Je n'allais pas perdre cette occasion. D'abord, je m'adressais aux enfants, leur conseillant de quitter la rue pour les deux prochaines heures, ce qu'ils acceptèrent sans la moindre difficulté. À l'intérieur Raiken était au bar, il buvait un rhum de premier choix sans se douter de quoi que ce soit. J'y rentrais et m'installais immédiatement à côté de lui. Nous nous regardâmes quelques secondes, et je fus le premier à parler.

-La boisson est bonne ?
-Pas autant que chez moi.
-Je peux savoir pourquoi ?
-Je n'ai jamais trahi Kumo, j'étais au service de Urio dans le An'teï.
-Tu as bien joué ton coup, nous y avons tous vu que du feu.
-Au jeu de dupes, on perd ou on gagne, il n'y a pas de demi-réussite ou demi-échec.
-Et tu as perdu.
-Tu n'es pas Shinobi, et tu n'oseras pas un combat ici pour ne pas tuer des innocents.
-Je suis un guerrier, et je ne me battrais pas ici en effet. Tu comptes fuir ?
-Je vais finir mon verre, et te rejoindre dans la rue, je n'ai pas envie de fuir.


Je sortis sur la rue, les gens me voyant me placer pile en son centre et dégainer comprirent immédiatement et s'écartèrent. Raiken suivit peu après et vint se placer face à moi. Un grand Shinobi, un guerrier reconnu et accomplit, je le savais. Nous attendions patiemment que l'un ou l'autre bouge. Mais je me fis durer le plaisir.

-Tu sais ce qu'est la différence fondamentale entre toi et moi ?
-Non mais tu vas me le dire.
-Vous les Shinobis, avec vos pouvoirs, vous pensez être au-delà des conséquences, des dieux qui meurent. Moi, je suis un homme, pour gagner, je dois savoir où je suis, où je vais et quelles seront les conséquences
. Là-dessus Raiken rit.
-Et où es-tu ? Dit-il

Je fis un geste bête et innocent de la pointe de l'épée vers lui en répondant aimablement "ici". Quatre flèches le transpercèrent de part en part et il tomba à genoux. Je décidais que je pouvais m’avancer tranquillement vers lui. Malgré la douleur, il essaya bien de joindre ses mains, mais j'arrivai assez vite pour mettre un coup de pied dedans.

-Tu es sans honneur, tu n'avais rien dit....
-Qu'aurais-je dû faire ? Me battre à la loyale et mourir ?
-Tu aurais dû respecter les règles...

Je brandissais mon épée de côté et prenait la posture adéquate pour une décapitation net et sans bavure.
-Attend Attend !
-Mmmh ?
-Pourquoi je n'ai pas pu les sentir ?
-Parce qu'ils ne sont qu'humains et que tu cherchais du chakra, alors que ceux-la n'en dégagent pas. Mettre des règles à la guerre ça ne dure jamais. Si tu veux une règle, c'est que la guerre n'a pas de règle.


Il sentait la fin inexorable, il baissait un moment le regard sous le mien et il ajoutait.
-Tu vas même pas me laisser dire mes dernières paroles ?
-Il n'y a personne d'assez important ici pour les entendre.

Le coup fut aussi net que précis et la tête suivit le corps quelques instants avant de s'en détacher. Mes compagnons revinrent de leur cachette. Je regardais le cadavre et la tête de Raiken quand il me vint une idée. Mais avant d'évoquer cela, j'étais quelque peu, non pas mal à l'aise, mais désolé... Les enfants jumeaux avaient vu la scène et j'entendais les civils murmurer. Si je n'entendais pas réellement ce qu'ils disaient, je savais que ça n'avait rien de jouasse. Quelle curieuse idée de la paix, ces enfants devaient avoir maintenant.

18 jours plus tard, Teichirô reçu un paquet, dedans, il y avait un message qui lui était adressé personnellement ainsi que la tête de Raiken. Les personnes présentes furent abasourdies par la trouvaille de la boite. Lorsque Teichirô lus le message, chacun s'empressait de lui demander ce qu'il contenait et Teichirô répondit : "ce n'est pas toujours le vainqueur qui écrit l'histoire, ce n'est qu'une illusion." "Envoyez cette tête à Urio avec un message qui me tient pour responsable de ce meurtre" finira-t-il par ajouter avec amusement par-dessus la lecture du mot.
J'aurai voulu voir sa tête au moment d'ouvrir ce paquet. Mais j'avais choisis d'écrire ma propre histoire plutôt que de continuer vers la sienne. Je découvrais le monde shinobis et ses particularités depuis quelque temps, mais je commençais à préférer l'idée de retourner chez moi, reprendre le boulot de bûcheron pourquoi pas, ou même devenir forgeron. Je décidai pour le moment de me rendre vers le Mont Mori, que l'on réputait aussi haut que ceux de chez-moi, avant cela, j'avais congédié les quatre hommes qui me servaient d'escorte pour un voyage plus solitaire. J'arrivais vers l'Automne au Mont Mori. J'y débouchais par un sentier parfaitement dessiné au travers d'un champ de lin. La montagne se dressait derrière lui, immense, mais pas autant qu'on le racontait. Du haut de ma monture, j'avais déjà l'impression d'avoir vu ça dix fois. Au pied de la montagne, je trouvais un grand lac, où je décidais de me rendre pour camper cette nuit. Lorsque je m'y trouvais, je découvris aussi un homme sur son bord, en train de pêcher, du moins attendant que quelque chose morde à la ligne. C'était un vieil homme. À vestige des temps anciens, les sages aux barbes longues et blanches me suis-je dit. Il était assis là, dans l'herbe, au beau milieu d'un après-midi frissonnant. Je m'approchais de lui sur ma monture pour entamer la conversation.

-Est-ce que ça mord ?
-Avec le bruit des sabots sur le sol, ça ne mordra plus.
-Je suis désolé.
-Une conversation pour un poisson, je ne pense pas qu'il faille que quelqu'un soit désolé.
Dit-il en s'amusant.
Je quittais ma monture pour m'asseoir à côté de lui, tout vêtu d'armure et sans heaume, je ne m'en séparais plus depuis quelques jours. Je regardais sa canne et sa ligne, que lui-même ne cessait de fixer aussi.
-Si tu penses qu'il n'y aura pas de poisson pourquoi tu regardes ta ligne comme ça.
-La ligne m'aide à penser à autre chose, le poisson je m'en fous.
-Et c'est quoi c'est autre chose si ce n'est pas indiscret.
-C'est indiscret. Pourquoi tu es venu ici ?
-Je voulais voir la montagne.
-Et maintenant que c'est fait ?
-Je me demande pourquoi je suis là pour être honnête.
-Tu es shinobis, peut-être que ta place serait plutôt sur un champ de bataille quelconque.
-Je ne suis pas Shinobis.
-Alors qu'est-ce que tu fous là en armure au lieu d'aller vivre ?
-Je cherchais le moyen de quitter le passé.
-Paraît que la vie, c'est une femme, des gosses, une baraque et tout ce tralala. Si tout le monde le dit, c'est que ça doit être vrai.
Je ne répondis pas. Ce n'est pas que cela m'avait touché, comme si les vieux souvenirs étaient toujours aussi intenses après plus d'un an. C'était différent, j'en avais assez, je voulais autre chose.
-Tu crois qu'un guerrier peut changer de voix ?
-Je crois que c'est inutile de courir après le destin, il nous trouve tout seul.


Je baissais la tête sur le vieil homme qui n'avait pas quitté sa ligne, cette fois, j'étais décidé. Je ne rentrais pas chez moi, c'était ici, dans ce monde, que j'étais désormais chez moi. Quand je me relevais pour reprendre la route avec mon cheval, le vieil homme me rappela, et cette fois, il avait lâché sa ligne du regard, son timbre se fit plus avertis, c'était comme si étrangement, j'entendais là un autre homme...

-Il faut se méfier de nos rêves, parfois ils se réalisent.
Je plissais le regard sur ce vieil homme. Cette fois, la conversation prenait une tournure qui ne me plaisait pas.
-Le passé, ne peut être que le passé. Lui dis-je en serrant les reines de mon cheval.
-Tu devrais aller au temple du feu, qui est juste à côté. Tu y trouveras peut-être quelques réponses.
-Qui a dit que je posais des questions ?
-Nous posons tous des questions. LA VIE, est une question.
-Tu parles beaucoup trop, tu ne vas jamais rien attraper, je crois.
-Évidemment, il n'y a pas d’hameçon au bout de la ligne, juste un caillou.
-Ça sert à quoi alors ?
-À rien.


Je restais dubitatif devant cet homme des plus étrange qui semblait venir de nul part. Qui ne semblait aller nul part. Qui ne semblait être personne en fait. J'avais pourtant l'étrange et irrésistible sensation que je devais l'écouter, même si j'ignorais pourquoi. Alors je m'en retournais au galop vers le temple du feu qui n'était effectivement pas si loin de ce lac.


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Message(#) Sujet: Re: Je regardais son souffle [Solo] Je regardais son souffle [Solo] - Page 2 EmptyLun 12 Sep 2016 - 19:34

Chapitre - La prophétie des oubliés - Partie 2

Le temple du feu, encore un temple, qu'avait-il donc plus que les autres ? Rien sans doute. Après ces quelques mois d'errance, lorsque j'arrivais à cheval, je trouvais une entrée avec à la droite une statue de singe et à la gauche une statue de tigre, plus un escalier, qui menait vers une immense façade dont l'entrée, une double porte large, paraissait ne jamais être fermée. Je laissais le cheval à l'arrière, avant de monter l'escalier pour être accueillit par un prêtre du feu qui se reconnaissait à sa tenue. Il me fit un signe religieux et me gratifia d'un "soit le bienvenue, mon enfant".
-Bonjour, lui répondais-je. Je viens de la route au sud, j'aimerais passer la nuit ici si c'est possible.
-Mais monsieur... Il n'y a pas de route par le sud ici.
-Vous vous fichez de moi je viens juste de...


Quand je me retournais, la route et les statues par lesquels j'étais arrivé avaient changées de place. Tout était inversé, et j'avais beau chercher à me convaincre que c'était mon esprit qui me jouait des tours, ce n'était pas possible, j'étais certain que cette route n'était pas à cette place quand je suis arrivé. Je retournais mon visage vers le prêtre, qui avait l'air sur le coup dubitatif devant ma propre réaction et il me répondait tout de même.
-Vous pouvez passer une nuit ici, ça ne pose pas de problème. Nous sommes toujours ravis d’accueillir les shinobis.
-Je ne suis pas Shinobi.
-Peu importe.


Il se retournait, et me conduisait à l'intérieur, en m'assurant que quelqu'un prendrait soin de mon cheval. Bien entendu, il m'hébergeait, mais pas gratuitement, une aumone plus que généreuse pour lui et son temple m'avait été, comment dire, implicitement quémandée. Heureusement dans ce paiement, était comprit le gîte, le couvert, pas seulement pour moi, mais pour mon cheval, c'était déjà ça de prit... Il fallait admettre que ce temple était magnifique, parfaitement entretenu, le feu y tenant une grande place, mais ce n'était pas tant cela qui me plaisait, c'était que la quiétude et la beauté qui en émanait ne venait pas dorure ou de la richesse dont il semblait dépourvu, mais d'une harmonie architecturale. Je devais loger non pas dans une belle chambre, mais dans une espèce de salle commune où il n'y avait que de la paille pour tenir chaud. Cela ne me dérangeait pas tant que ça, à vrai dire, j’appréciais même l'idée d'avoir de la compagnie, sûrement que ces mois passés dans les baraquements avec mes hommes m'avaient donnés quelques habitudes. Je ne comptais cependant pas aller me coucher tout de suite, je voulais passer quelque temps dans la salle principale, la nef, car je m'y sentais paisible, je m'y sentais étrangement chez moi, entouré de ces symbole du feu, et de feu partout. J'en profitais aussi, tout en marchant, pour discuter avec ce prêtre du feu qui paraissait être la bonté incarnée.
-Si vous n'êtes pas Shinobi, qu'est-ce que vous êtes ?
-Un guerrier je présume. Vous allez me dénoncer ? Je sais que les civils n'ont pas...
-Ça ne me regarde pas. As-tu choisit ta vie ?
-Je ne suis pas certain...
-Moi je te dis que non. C'est elle qui nous choisit, et nous n'y pouvons rien.
-Comment tu peux le savoir ?
-Nous sommes tous guidés par la lumière, nous ne faisons que la suivre, comme ces papillons attirés par les lampes.
-Si tu tentes de me convertir je crains que tu ne perdes ton temps.
-Te convertir ? Ho ho... Tout le monde est déjà convertit au feu.
-Au feu... Il brûle.
-Il éclaire aussi.
-Je n'ai pas peur du noir...
-Peut-être parce que tu éclaires toi-même ?
-Tu parles comme tous ces gens qui se prennent pour des sages.
-Je n'ai pas la prétention d'être sage. Un sage qui se dirait sage de son vivant ne serait pas sage qui plus est.


À cela je souriais, car je ne pouvais le contredire sur le coup. J'avais l'impression que ce prêtre cherchait à me dire quelque chose, mais j'ignorais pour le moment quoi.
-Tu ressembles à un oiseau qui erre sans but. Comme si tu fuyais le soleil.
-Je fais un rêve chaque nuit, où le soleil m’apparaît.
-Veux-tu me le raconter.


Et je le lui racontais, il fut le premier à qui je le dis, il était si paisible, si calme, que j'avais l'impression de pouvoir parler de tout à cet homme. Il n'avait pas l'air surpris par le rêve, c'était même presque déstabilisant.
-Le monde, ne peut avoir deux soleils. Me répondit-il quand je terminais.
-Mais je ne suis pas un soleil. Et ce monde a aussi besoin de sa lune. Et je ne suis pas la lune non plus.
-Peut-être pas au sens où tu l'entends. Mais en tout cas, tu éprouves l'envie de t'envoler vers lui. Tu le veux, hardiment, mais tu le veux pour fuir quelque chose aussi. Cet homme dans ce rêve, il t'en empêche.
-Pourquoi ?
-Peut-être as-tu une tâche à accomplir ?
-Je ne suis qu'un homme.
-Tous les hommes ne sont que des hommes mon enfant. Mais chacun d'eux avancent dans la même direction pourtant.
-Quelle direction ?
-La mort... C'est le bout du chemin pour nous tous. Ce qu'il y a entre la naissance et la mort, nous pourrions ne considérer cela que comme du divertissement. Mais il y a de ces êtres qui changent le monde. Nous ignorons pourquoi.
-Devenir une légende ne change pas le monde...
-Il y a beaucoup de légendes sur les Shinobis, tu veux en connaître qui me plait particulièrement.
-Mais je vous en prie faites.
-La légende la plus populaire sur la naissance des Shinobis est celle du Rikoudo Sennin. Il y a très longtemps, un homme vivait en paix avec sa famille, il était dit-on, aussi doué à la plume qu'à l'épée, mais n'avait jamais trouvé de raison de la brandir pour tuer un homme, il était, le "sage guerrier". Il arriva cependant un jour un drame dont on ignore tout, de sa haine et de sa rancune, il planta deux épées dans le sol et maudit son propre pays, il y déversa toute sa peine et toute sa rancune jusqu'à ce qu'elles lui échappent et s'étendent bien au-delà de son pays. C'est alors que naquirent les dieux de cauchemars, les premiers démons de haine. Aux nombres de neufs, les Shinobis les appellent les Bijuus. Les bijuus furent une légende jusqu'à ce que Sanbi frappe Mizu no Kuni, enclenchant la création du village du même temps. Les démons de haine attaquèrent le monde, accompagnés de Furyou, des armes monstrueuses, car c'étaient les âmes de tous les défunts qui trouvaient un espoir de vengeances et investissaient les corps pour les pervertirent. Les humains durent survivrent grâce à l'intervention du Rikoudo lui-même, qui se sentit coupable de son acte. Il planta ses épées une seconde fois, y déversant cette fois toute sa compassion, et les humains acquirent la domination de leur essence, ils l'appelèrent "chakra". Ils battirent les démons, mais lorsque le Rikoudo fut trop vieux pour les unirs ils furent face à leur destin. La terre fut maudite, elle le resterait. Tant que le monde n'aura pas fait pénitence, il devra payer. Le Rikoudo le jura "Tant qu'une parcelle d'innocence n'aura pas été sauvegardée".
-Une parcelle d'innocence... Nul en ce monde n'est innocent, pas même vous, je le crains.
-Tu as bien raison. Et c'est pour cela que cette légende me plait particulièrement. L'innocence, nous la perdons si vite.
-Le monde nous y force, je crois.
-Pourtant, toi qui portes l'épée, je vois dans tes yeux bleus que la haine n'existe pas. Et tu te dis malgré tout impur.
-J'ai fait de mauvaises choses, j'ai échoué à d'autres.
-Prétends-tu connaître la frontière entre le bien et le mal ?
Me dit-il comme surprit.
-Je pense que cette frontière est celle commune à toute les dualités. Là où la frontière te paraîtra plus profonde que large. Autant que de haïr, c'est vider et que d'aimer, c'est combler. C'est là que réside la profondeur de la dualité. Pour le bien et le mal, ça ne doit pas être si différent.
-C'est un point vu très intéressant.
-Qu'importe ce que je pense pourtant. Je ne suis personne.
-Si tu étais personne, personne ne pourrait t'atteindre. Car on ne peut entrer en conflit, avec personne... Est-ce le cas ?
-Non...
-Alors tu es quelqu'un.
-Je suis un meurtrier.
-Comme nous tous... Hier, j'ai tué une fourmi en marchant. Je m'en suis beaucoup voulu. Mais je devais bien avancer.
-Tuer est si facile...
-Tuer, c'est facile oui, y mettre la forme beaucoup moins, quant à savoir quand il est juste de le faire... Dis-moi plutôt, qu'est-ce que tu veux. Si tu devais choisir maintenant.
-Je voudrais creuser dans la terre ou le ciel. Y former un cocon. Un lieu inviolable où j’amasserai les hommes et le savoir. Un lieu au nom de chacun, avec pour seule loi le bannissement du conflit. En lui, tous les êtres seraient à l’abri. J’en garderais paisiblement l’entrée et protégerais tous ceux qui voudraient y rester.
-Tu n'es un pas si mauvais homme, tu vois.
-Mais je n'ai pas le pouvoir de cela.
-Un jour peut-être, un jour peut-être.


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Message(#) Sujet: Re: Je regardais son souffle [Solo] Je regardais son souffle [Solo] - Page 2 EmptyLun 12 Sep 2016 - 23:54

Chapitre - La prophétie des oubliés - Partie 3

-Les hommes cherchent un but, vous me demandez ce que je voudrais maintenant. Mais comment puis-je seulement être sûr que c'est réellement ce que je veux ? J'ignore qui je suis aujourd'hui, je sens un cœur vide, et je vis uniquement, pour vivre.

Ce prêtre et moi continuions de converser ainsi dans la nef, en tournant en rond parmi les stèles et les gravures qui ornementaient la salle. Il voulait m'aider à me trouver, je le savais bien, c'était si étrange que je crains, que personne ne pourrait comprendre. J'étais dépassé par moi-même, il y avait un, je ne sais quoi en moi qui avais poussé le jour où j'avais adopté Snow, je sentais un message, mais plus je me pensais le découvrir, plus il m'échappait, comme si le destin se jouait à me pousser dans une direction sans que j'en aie le choix. Pourtant, malgré mes doutes, lui, ce prêtre, semblait comprendre ce quelque chose qui m'échappait, du moins il paraissait mieux le saisir que moi.
-Penses-tu que le destin eut été clément avec toi jusque-là.
-Je ne crois pas non...
-T'es-tu demandé pourquoi ?
-Pas jusqu'à maintenant.
-Peut-être que tu te refuses à une destinée qui est la tienne, alors il t'y pousse à sa façon.
-Il a de bien curieuses manières alors...
-Si un Dieu existe, il ne fait aucun doute qu'il a l'humour noir, j'en conviens. Puis-je te poser une autre question ?
-Bien sûr...
-Entre régner en enfer ou servir au ciel, que choisirais-tu ?
-Entre régner en enfer ou servir au ciel... Je choisis de vivre sur terre. L'Homme et son destin façonneront l'horloge du temps ou il périra. Ne croyez-vous pas ?
-Je crois que c'est ce que nous croyons qui rend les choses réelles. Peu importe ensuite ce que l'on croit.
-J'ai peur d'être égoïste en réalité, j'ai peur de croire en quoi que ce soit, car on pourrait à tout instant me l'arracher.
-Parce que tu crois que l’égoïsme est contre nature ?


C'est alors qu'une profonde réflexion me prenait, et sans m'en rendre compte, sous son sourire, je m'élançais à voix haute dans mes élucubrations. C'était comme si je me découvrais soudainement moi-même, peut-être l'ambiance de ce lieu, ou la conversation avec cet homme qui m'avait transcendé, je l'ignore, je regardais alors fixement devant moi sans cesser de marcher, et je partais dans un long monologue qui coulait de moi sans même que je ne m'en rende vraiment compte.

-Aspire-t-on à devenir un saint, l'ami le plus dévoué, la femme parfaite, l'employé modèle ? Je me demande si l'important n'est pas, finalement, de sortir de l'ordinaire ; l'exaltation du désir essentiel conduit souvent à une nervosité faite de ressentiment et d'une extrême ambivalence dans l'estimation des autres et de soi-même, la survalorisation, le mépris. Croit-on au contraire pouvoir se passer du désir essentiel et trouver son équilibre dans la seule satisfaction des désirs matériels ou sexuels, comme le propose l'idéologie consumériste et hédoniste ? Je réponds : faux désir, banalisation de l'être, vanité, arrivisme ; culpabilité se manifestant par le cafard, l'ennui incurable ou l'insatisfaction chronique ; paresse de l'esprit, dénoncée par tous les grands systèmes symboliques comme responsable de la mort de l'âme.
Aucun but, aussi matériel soit-il, ne peut mobiliser un être s'il n'entraîne d'autres dimensions que le seul intérêt égoïste. Aucune quête, aussi spirituelle soit-elle, ne peut ignorer les désirs premiers : sublimer n'est pas ignorer. D'où la nécessité de l'introspection et de la recherche du désir essentiel, aussi indispensable à l'humain que la nourriture ou la reproduction. Double objectif : libérer l'imagination, seule créatrice de rêves ; exercer la raison, seule faiseuse de possibles.
Il serait aussi faux de croire que cet égoïsme est immoral, tout comme pensé à l'inverse que son aspect "conséquent" en effacerait toute recherche de satisfaction de l'intérêt personnel. Ici, je ne me fais pas faute de démontrer les mécanismes par lesquels nous nous aveuglons - aucune de nos petites excuses ne paraît plus sans importance. L'égoïsme conséquent ne se contente pas de faire la part entre égoïsme et altruisme, notamment du fait de besoin que l'on a des autres, il se livre à une juste estimation du rapport entre nos moyens et nos buts.

Cette délibération consciente demande du bon sens, du courage et de la volonté. Il serait tentant de se réfugier dans l'imagination exaltée, en se demandant si le désir choisi doit être gardé ou abandonné, sans chercher à savoir comment il pourrait se réaliser. L'imagination exaltée délibère dans l'absolu, par oui ou pas non. Ces solutions extrêmes ne tenant pas longtemps, le psychisme oscille d'un pôle à l'autre : garder ce désir, le rejeter. À la fin, cette ambivalence mène à ne plus savoir ce qui est bon ou mauvais pour soi.
Elle aboutit à plusieurs manières de se masquer la réalité et de se fabriquer de fausses motivations : la vanité, on s'imagine une tâche grandiose par laquelle on dépassera les autres, évitant de s'atteler à l'essentiel : la formation du caractère et de la personnalité ; la sentimentalité, on prend les autres comme modèle dans l'espoir de leur ressembler ou d'être accepté dans leur milieu ; l'accusation, on rejette sur autrui la responsabilité.


Soudain, je me reprenais, ou... Me retrouvais. J'arrêtais de marcher, durant ce court instant, j'avais été quelqu'un d'autre que moi, ou plutôt j'étais un moi à la troisième personne. L'homme me regardait d'un air satisfait, comme s'il avait obtenu ce qu'il désirait de moi, j'avais la mauvaise sensation d'avoir été manipulé et pourtant, je ne lui en voulais pas. Un poids m'avait été retiré, je me sentais plus libre, plus en adéquation avec moi-même, et bien que tout n'fût pas expliqué, bien que je susse qu'il me restait énormément de travail, je devais avouer que ce moment, je le lui devais, et que j'en éprouvais une certaine gratitude...
-Peut-être finalement, de ton jeune âge, tu es plus sage que moi mon enfant.
-Vous m'avez accordé beaucoup de votre temps... Pardonnez-moi pour cette lancée, j'ai un instant perdu mon contrôle.
-Il n'y a rien à excuser. Petit oiseau tombé de son nid, ici, tu me parais plus chez toi que je ne le suis. Suis-moi donc, je pense que tu as besoin de dormir.


Je le suivais donc, vers cette pièce pleine de paillasse où je devais passer la nuit, mais que ne fut pas ma surprise quand j'y retrouvais les autres personnes qui y passeraient elles aussi la nuit. Luka... Le hasard, c'est Dieu qui se promène incognito me suis-je dit sous la surprise. Elle m'avait tout de suite reconnu, et venait vers moi tandis que le prêtre nous laissait, j'étais abasourdi.
-Mais enfin qu'est-ce que tu fais ici ? Lui disais-je.
-J'ai laissé le An'teï après la bataille, quand tu es partis.
-Mais pourquoi ?
-Mitomi, Imoshi, Sogo, Mina... Et tous les autres,... Ils y sont tous morts. Tu ne savais pas ? Alors avec toi de partis, j'ai préféré partir aussi. Le An'teï n'avait pas vraiment besoin de moi de toute façon et mes filles étaient maintenant à l'abris.


Alors... Imoshi n'était pas revenu de la mission que je lui avais confiée... Alors, tout ceux que j'avais côtoyés là-bas avaient périt... Ou presque... Je baissais la tête de honte, égoïstement, j'étais parti, laissant derrière des morts et des souvenirs et elle, Luka, qui s'était retrouvé seule avec les autres filles sans nous.
-Je suis tellement désolé...
-Il ne faut pas. C'est la vie.


C'était Luka, elle affronterait la mort comme si elle se rendait au marché, jamais de colère, jamais de tristesse, elle était la belle demoiselle qui affrontait le destin sans vraiment en faire un cas. Je redressais l'œil sur elle qui me fascinait sur l'instant.
-C'est quand même exceptionnel de te voir ici.
-Je t'avoue que j'y suis arrivé un peu par hasard...
-Si le destin nous a fait nous retrouver, peut-être devrions-nous ne pas nous séparer cette fois non ?
-Qu'est-ce que tu veux dire ?
Lui disais-je en lui faisant comprendre ce que je craignais entendre derrière cette proposition.
-Ô allons, pour qui tu me prends ? Je ne parle pas de ça.
-Oui alors, peut-être.
-Gondo est là, tu sais, enfin, il doit revenir demain, il est parti faire un peu d'argent dans un village pas très loin d'ici, il sera heureux de te voir.
-Décidément...
-Ho attend ! Viens voir ça ! À toi, je sais que ça va plaire ?


Elle me tirait le bras vers l'un des murs où je pouvais découvrir des gravures faites à l'arrachée avec je ne sais quel instrument. Cela semblait venir d'un simple anonyme, mais surtout, elle avait parfaitement raison, je restais saisi par ce que je lisais sur ce mur, comme si cela me parlait plus que cela ne le devrait.

I. Ô chevalier ! Rêve de noblesse et de gloire. Je m’initie à la quête de ce titre. Par le vœu et le désir, d’être assez juste pour que l’on se souvienne de moi. Vertu, honneur et dignité pour vie, jusqu’à ce que l’arme me soit imprégnée et la peur dominée. Sans jamais craindre le nom de tuer, mais d’y être obligé. Aimer le monde et les hommes. Riche ou mendiant. Religieux ou athée. Puis faire de ma vie un don de moi, pour ne jamais offenser. La terre et le ciel. Mon temple et ma maison. L’Homme pour patrie. Un drapeau blanc taché de sang pour nom. Par mon sang, mes armes, mon âme et Dieu qui est de moi. Je fais serment de respecter ce vœu dès maintenant.

II. Je peux lui sourire alors à cette masse belliqueuse. Le charme fit état de sa splendeur et ma prophétie s’entamait. Peut-être l’heure de ma libération. Voilà donc pourquoi je souris. Les bienfaits de la douleur sur l’âme. Le duel de deux démons. Le temps des blâmes. Pour les larmes au cœur des enfants bastion.

III. Je ne renierai ni ma vie. Ni mon présent. Ni mon passé. Ni mon futur. Ni rien de ce que je suis. Ce sont l’espace et le temps. Les immuables et sans maître. Au contraire, j’embrasse tout. M’ouvrant tant à la lumière qu’à l’ombre. De la trinité, j’aurai dépassé le poids du monde.

IV. Conquit par arme et mariage, les duchés. Je suis tout cela et cet héritage. Un métissage de cultes, de cultures et d’ethnies. Dans ce triste monde où l’Homme désolé de voir le passé mourir refuse la nouvelle année. Ô moi chevalier, je dois panser ses plaies, le défendre et l’accompagner. Accepter ce qui ne naquit pas à mes côtés, comme frère, compagnon et appui, dans ce devoir sacrer.

V. Don de moi qui reçoit de l’autre. Je renie la richesse et l’opulence. La duperie et le mensonge. La dictature et l’intolérance. Je fais de mon savoir un don à l’autre. De mes compétences, un dû à l’Homme. Me préservant par l’humilité, de refuser ce que par amour l’on me donne.

VI. Vivre et appréhender sans haine, aucune. Les choses passant sur nous comme un vent. Nous le sentons, nous l’absorbons et nous le mesurons. Les rencontres et les événements. Nécessités et étapes de la vie passante. On se doit pour y faire face de dominer toute forme de peur. La peur puise son corps et son essence dans l’ignorance. Plus nous en saurons et apprendrons, mieux nous nous sentirons. Mais n’espérons jamais tout savoir. Parce que l’esprit n’a pas la capacité du tout. Viendra alors un moment où nous en saurons assez pour nous dire qu’une part d’ignorance est induite à la faveur de la sagesse. Car le monde ne s’intellectualise pas. Il se sent et s’écoute. Plus on sait, plus on sait qu'il faut en savoir encore plus.

VII. Mort, je ne te crains point. Car s’il existe bien deux règles sempiternelles, ce sont celles de naître et de mourir. Je ferai avec la mort comme je ferai avec la vie, je la passerai quand elle me viendra. Comme un dernier baiser. Présentement avec courage et à l’Homme entièrement dévoué.

VIII. Ô ma terre. Ô mon ciel. Toi qui me nourris et m’abrites. Gaïa, la tendre mère. Permets-moi de t’écouter. Aide-moi à tout aimer. Ce petit passage dans l’éternité résonnera en toi par-delà le temps. J’aspire comme je te vois et les miens. À un écho respectueux et serein.

IX. Dieu n’est pas unique. Dieu n’est pas homme, car il est au-delà de la condition humaine. Lorsque nous prions Dieu. Nous nous prions nous-mêmes. Dieu est notre volonté par opposition ou union. Lorsque nous prions Dieu, quel que soit son nom, prions-nous. Et la terre et le ciel. Et ce qui vit et ce qui meurt. Ce grand tout apporte toutes vérités propres et communes. Elles forment le monde et ses nuances que notre prière, notre foi et notre volonté, transcendent en réalité. Dieu est un tout immatériel et informe que le raisonnement n'a pas la capacité de concevoir. Mais que nous pouvons pénétrer de l’âme, si tant que nous y consentions.

X. Parce que le passé est le passé. Que l’important est avant tout maintenant. Nous devons accepter nos fautes et par le vœu de chevalerie renaître un instant.

XI. Quand la trompe du papillon grandit. L’espace de la fleur aussi. Ainsi dure, ce qui ne passe ni au-dessus ni au-dessous. Car au-dessous, la terre et l’espace sont. Au-dessus, le ciel et le temps aussi. Ce pleins et ce vide me forment et me terminent. Mon devoir est d’aimer cela en remerciement de la providence qui me permit d’y participer.

Maintenant à toi qui lit ceci, entend ma prière, entend mon supplice, et que par tout ce qui se jure et se prie, entends-moi, respecte ceci.

Les trois inviolables

L’existence-L’avenir-L’innocence
.


-À ton avis ça date de quand ?
-Je ne sais pas, mais l'homme ou la femme qui a écrit ceci a dû y mettre beaucoup de passion, peut-être est-ce pour cela que les prêtres n'y ont jamais touché...
-Je savais que ça te plairait.
-Cette journée a été vraiment étrange pour moi, tu sais... Je crois que je vais aller me coucher.



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Message(#) Sujet: Re: Je regardais son souffle [Solo] Je regardais son souffle [Solo] - Page 2 EmptyMer 14 Sep 2016 - 15:43

Chapitre - La prophétie des oubliés - Partie 4


Année 4 - Hiver - Premier temps du règne des ombres

Snow


Plusieurs mois que nous voyagions avec Gondo et Luka sans vraiment savoir où nous allions. Nous nous étions en quelque sorte créé notre petite famille de trois, et si certes, nous n'avions pas de but, pas de grands idéaux, et enfin... Que nous étions sans domicile, nous étions bien ensemble, nous y trouvions un certain équilibre. Certains jours étaient difficiles depuis que nous avions quitté le temple, nous gagnions notre pain comme nous pouvions, et n'allez pas croire que nous remettions Luka sur le trottoir, nous avions même plutôt tendance à lui épargner le moindre travail hormis quand nous ne pouvions faire autrement. Gondo travaillait dans des forges, je prêtais mon sabre et mon savoir de la culture, car j'étais fermier autrefois, et Luka faisait de la garderie et du ménage. Nous passions le plus généralement nos nuits dehors, mais il arrivait parfois que nous trouvions assez peu cher pour la partager. Oui oui, un cinquantenaire, un jeune-homme et une jeune femme dans la même chambre, mais nous en rions le plus souvent...

Malheureusement, la saison de l'hiver nous rendait la tâche beaucoup moins facile. Nous n'avions pas quitté Hi no Kuni, pourquoi l'aurions-nous fait, alors certes, nous n'avions pas toujours le droit au froid et la neige, mais la pluie et la boue étaient le minimum. Les chevaux, heureusement, nous facilitait grandement la vie, Gondo et moi y avions initié Luka et elle commençait à se sentir à l'aise là-dessus. Nous approchons de la nuit, mais surtout, perdu au milieu de nul part dans une forêt, nous étions tout à fait trempés. Il n 'y avait pas d'abris pour le moment, et vu l'état des lieux, faire un feu n'était même pas envisageable. Aucun de nous trois, nous en plaignons en réalité, nous relativisions comme nous pouvions, il n'y avait que ça à faire.

Cette fois, heureusement la chance nous souriait, même si c'était de façon un peu brute. J'étais simplement descendu de cheval pour pisser, un peu en retrait au milieu des arbres, mais j'eus la mauvaise idée de tomber dans un trou... Pas trop profond heureusement, mais assez pour que je hurle un bref instant et me fasse un peu mal... Mon coccyx a chaud au cul si je peux me permettre l'expression. Dans le noir, je ne l'avais pas vu. Au-dessus, il y avait maintenant Gondo et Luka qui m'interpellait.
-Ça va aller ?! Me criait Luka.
-J'ai mal au cul... Lui répondais-je bêtement. Mais ça va...
-Faudrait que tu arrêtes d'être poissard un jour hein... Rajoutait Gondo.
-Aidez-moi à remonter au lieu de me tailler...
-Et avec quoi on n'a pas de corde andouille !
Me criait Luka.
-Bah descendez alors... Au moins, moi, je suis à l'abri.

Et ils sautaient tous les deux après m'avoir jeté les sacs. Nous étions dans un quasi noir complet, alors Gondo sortit ce que nous avions pour faire du feu, on sentait certes l'humidité, mais ici l'eau ne tombait pas et le feu pouvait tenir. Nous commencions à nous installer proche de ce feu naissant qui nous ouvrait la vision du lieu dans lequel nous étions tombé. J'aurais dit un très ancien fortin abandonné depuis longtemps. Vraiment... très longtemps, personne n'avait mis les pieds ici depuis des siècles, et c'était euphémisme. Nous commencions le repas, mais j'étais intrigué par la profondeur, alors je me saisissais d'un bout de bois enflammé pour m'en faire une torche et je m'enfonçais plus loin sous les regards de Gondo et de Luka. Plus loin là-bas, ce que je voyais me surprenait tellement que je ne pouvais le garder pour moi et inviter mes deux amis à me rejoindre. Sur le moment ils pestaient, mais finir par me l'accorder, et furent, finalement, devant ce que je leur éclairais, aussi ahuris que moi.
Nous trouvions sept squelettes d'êtres humains, dont quelques armes autour d'eux. Nous déduisions que ces hommes devaient occuper ce fortin il y a longtemps, mais surtout, il y avait au milieu quelque chose d'écrit avec du sol avec du sang, beaucoup de sang, il avait imprégné la pierre au point qu'il avait pu tenir toutes ses années sans disparaître.
-Mais où ils ont trouvé le sang pour écrire ça... Y a aucune issue ! Se demandait à voix haute Luka.
-Peut-être était-ce simplement le leur. S'il n'y a aucune issue, c'est qu'ils ont été enfermés et oubliés ici. Répondais-je.
-Pourquoi écrire ceci ? Demandait Gondo.
-On dirait une prophétie.
-Tout de suite ça sonne en prose avec un peu de rîmes alors c'est une prophétie ? Ça se trouve c'est juste un poème qu'ils ont écrit pour passer le temps...


Je ne répondais pas à cela, mais il avait raison, conclure à une prophétie d'oublier était hâtif, mais comme de ce que j'avais lu dans le temple du feu, j'avais l'impression de trouver quelque d'improbable, dans le sens et la profondeur me perçait au cœur.

"Il marcha dans la plaine le chevalier. Quêtant de ci et là quelqu'un à aimer. Ne cessant jamais d'espérer être enlacé. Enfantant l'innocence pour la pureté. Doutant de tout sans jamais abandonner. Il marcha dans la plaine le chevalier. Découvrant le doux et le dur. Il se plaça au vestibule du temps, priant les anges de lui donner la force de briller. Il marcha dans la plaine le chevalier. Courbé au poids des fautes, percé de ses déceptions, fixant en l'être et l'oeil de ce qu'il prisa, la force du sentiment. Il marcha dans la plaine le chevalier. Abattu de contempler, l'ardeur de ses promesses retournées. Son anonymat qu'il voulait force le fit sombrer.

Il marcha dans la plaine le chevalier. Mâle vestale. Son feu brûla sans le consumer. Le Kalki Purana l'avait ébloui, mais il craignait trop le Dies Irae. Il marcha dans la plaine le chevalier. Se perdit dans l'or, le voeu de posséder, ce qui pouvait en son coeur vide le combler. Il marcha dans la plaine le chevalier. Il renia l'objet, le plaisir et l'oisiveté. Il ne put aussi se résoudre de l'espérer. Marie, Ninhursag, Gaïa et l'elle, la violacée dans l'iris percé. Il marcha dans la plaine le chevalier. Au vent se sacrifie le bonheur. Il perdit l'humeur. L'espoir d'un retour unique. La bulle des amants, il en fit son testament.

Il marcha dans la plaine le chevalier. Son honneur précipita son émoi. Il repoussa le très grand. Il dérogea à l'absolu. Pour la vertu et le rêve, il se refusa, d'être le bien d'une seule espérance. Il lui dit aux creux de sa folie ; mort un jour, je serai pour le très grand, et tu me refuses le lien éternel. Avant toi, je connus tout, le sel, le miel et le sang. Tu seras ma dernière faiblesse, devant qui j'oserai m'agenouiller pour le très grand. Ton étreinte forcée me résolve. J'y trouverai l'encouragement dès que je serai bas. Puis alors tu partiras. Seul, le chevalier marchera encore, sans étreinte, sans le partage, il s'achèvera. Trône de l'éternel, il l'abolira, pour que le souvenir de lui traverse les océans. Rends fier, échos de lui-même, et sa belle, qui fut son intime du très grand.

Il marcha dans la plaine le chevalier. Rompant son corps à l'exercice de la mort et de la pensée. Il criait solitaire, blâmant le ciel de triompher de lui. Il embrassait le sol, réclamant l'épée de Nuada, qui pousserait dans la terre. Mais le sol ne répondit pas. Alors, il brandit son fer au ciel, seul face au très haut. Il provoqua le duel, jeté en bas des cieux. Le très haut rit sous les nuages. Maudis le chevalier. Marche ! Lui a-t-il dit. Tu seras vaincu de ta propre témérité. Il marcha dans la plaine le chevalier. Seul et oublié. Convaincu le malheureux de guerroyer au très haut. Que ceux d'en bas s'élèvent vers lui. Sans le corps et le bras, rien qu'à la hauteur de l'esprit. Mais le très haut riait encore. Le très grand ne suffisait pas. Le malheureux resta malheureux. Et oublia le chevalier. Alors, il marcha dans la plaine le chevalier. Il fit le grand serment. Il épousa la plaine. Il leva une armée. Combattit le très haut. Il périssait en peine, de n'avoir plus d'une belle le partage du très grand. Alors, il marcha dans la plaine le chevalier.

Vieillissant et malmené. Il n'écoutait plus le chant de la beauté. Il marchait dans la plaine le chevalier. Sans avoir jamais abandonné. Il dit au très haut ; je me courbe, j'abandonne la femme et la félicité. J'abandonne le très grand. Je m'incline à Sa Majesté. Le très haut ouvrit les nuages. Il sourit au chevalier ; c'est maintenant que tu abandonnes. Ramasse ton épée. Va chanter la louange du malheureux. Le très grand te sera rendu. Quand du deuil, tu seras dévolu. Alors, il marcha le chevalier. Il marchait jusqu'à s'épuiser. Quand le serment fut annoncé, que le deuil du très grand fut terminé. Le très haut le lui avait ordonné. Que ta peine, soit le promontoire de l'indigné. Que ton sacrifice, soit le déversoir de la dignité.

Alors, il marcha dans la plaine le chevalier. Dans les méandres du très grand, il découvrit les ignorances et les vérités. La pointe lumineuse à l'horizon. Il le comprit. C'est ce qu'il désirait depuis toujours retrouver. Pauvre chevalier, il délirait, il voyait l'apocalypse et la craignait. Alors, il se dressait. Avalant une lumière. Il s'opposa aux sept têtes. Les brûla dans le soleil. Et la foudre frappa le clocher. Sonnant le quatrième âge. Le sang devait couler. Pour le juste, il jura de donner le sien. Quatre cavaliers, tête de lion, d'aigle, d'homme au monstre, vingt-quatre sages agenouillés, la marche de l'eau, vers le sud et le centre. La mort du taureau, les innocents oubliés versèrent leur sang. Le Ciel s'ouvrit, l'or fondu. Alors, il marcha le chevalier, il marcha et éploré, témoin de son propre échec, punition de sa vanité, il marcha dans la plaine, jusqu'à s'y noyer."


-Je ne sais pas pourquoi, mais même si je comprends absolument rien, je sens beaucoup de tristesse dans ce texte. Nous faisait partager Luka.
-En même temps vu leur situation, ils devaient pas être dans les conditions pour écrire une comédie, tentais-je de laisser entendre pour détendre l'atmosphère.

-C'est face à la mort que les hommes se révèlent véritablement eux-mêmes.

Cette voix retentit de derrière nous, et nous en fussent tous surpris. Lorsque nous nous retournions, c'était pour trouver un homme un visage masqué, la goûte de sang sous l'oeil... Ce masque, je le reconnaissais directement. Le masque que portait l'homme qu'avait tué Sendaï quand je recueillais Snow. Le masque de l'homme qui avait engagé le fossoyeur à Ame no Kuni. Le masque de l'homme qui m'observait quand je passais le lac Sennyo. L'instinct me l’ordonnait, je dégainais mon épée et la pointais sur lui, prêt à en découdre tandis que Luka se mettait derrière Gondo avec son marteau et moi.
-Je te reconnais,... lui disais-je bassement
-Mais tu ne me connais pourtant pas, me répondit-il tout aussi bassement.

Luka et Gondo étaient tout aussi surpris de ma réponse que de la sienne. Il ne comprenait pas, et Gondo tentait alors de comprendre.
-Comment ça ?! Vous vous connaissez ? C'est quoi cette histoire ?

Mais je ne répondais pas, je le fixais, pourquoi se montrait-il maintenant ? Nous étions dans une souricière, dans l'incapacité de nous enfuir et s'il voulait nos têtes, c'était le moment rêvé. Voilà ce que je me disais. C'est lui, après un petit moment à nous observer, qui rompait le silence.
-Me tuer ne me tueras pas. J'arcquais un sourcil pour réponse, les autres restaient silencieux alors il reprenait.
Il y a très longtemps, au pays de la terre, durant la grande guerre, un clan de Mizu no Kuni est venu pour une mission. Une bataille a eut lieu dans mon village. Mes parents m'ont cachés dans le sol durant la bataille. J'étais enterré vivant, dans une boite, mais avec le temps qui passait, j'ai finalement décidé de sortir. Je me trouvais au milieu de centaines d'êtres humains carbonisés. Ils n'avaient plus de visage, plus de nom, ils étaient tous noirs, et fumant, fixés à jamais comme des statues dans leur postures douloureuses. Parmi eux, mes parents et ma soeur que je ne retrouvais pas, parce que je ne pouvais pas les reconnaître. L'homme responsable de toute ceci, s’appelait Samidare Teichirô. Et je suis né en quelque sorte de ses flammes, je suis la cendre morte laissée dans le sillage du phœnix
-Il n'est pas ici... Et je ne travaille plus pour lui. Lui répondais-je tristement sous les regards médusé de mes amis.
-Je ne peux pas tuer Teichirô. Personne ne peut tuer un phœnix. Mais je peux le faire souffrir en torturant son fils.
-Son fils est mort.
-Pourtant, il est devant moi et se tient fièrement l'épée à la main.


Comment ça ? Les yeux ahuris de Luka et Gondo se fixaient sur moi qui ne comprenait pas plus qu'eux ce que cet homme venait de dire.
-Je ne suis pas son fils...
-En es-tu si certain ? Il y a de ces choses de la vie qui nous échappe, Snow est mort, Snow est revenu. Tu es comme moi, comme Teichirô, tu ne meurs jamais vraiment n'est-ce pas.


Et soudain, un autre homme masqué avec exactement la même voix apparaissait, puis un troisième, puis un quatrième... Nous étions petit à petit encerclés. Voyant que nous ne bronchions pas, il reprenait.
-Lequel est le vrai ? Lequel est le bon ? Ils sont tous le bon, ils sont tous,.. Le vrai. Si tu me tues, je ne meurs pas. L'âme se divise-t-elle ? Où est-elle prisonnière du corps...
-Je comprends rien à ce que tu dis. Mais tu n'auras pas gain de cause. Si je ne peux pas mourir comme tu dis. Pourquoi tu fais ça !
-Tu possèdes un héritage unique, dont tu n'as même pas conscience. L'héritage de ton père d'âme et de cœur. Un héritage qui traverse les âges. La seule chose que je peux faire est de te le dire.
-Mais me dire quoi enfin !
-Tu fuis ta destiné, plus tu la fuiras, plus tu souffriras, jamais, tu ne connaîtras le repos.
-C'est quoi cet héritage ! Et tu es qui ? Pourquoi tu ne te bats pas ? Tout ceci n'a aucun sens !
-Si le phœnix se collait au soleil, lequel périrait ?


Soudain, je fus frappé, le soleil... Qui m'appelle, et Teichirô dans ce rêve qui m'empêche d'aller vers lui... Un message, une idée se dessinait dans mon esprit, mais je n'en saisissais pas encore toute la teneur. J'abaissais l'épée, comme si je me savais déjà vaincu, et le visage des hommes masqués penchaient comme s'ils furent satisfaits, alors le premier d'entre eux reprenait.
-Un jour la vérité te sera transmise. Un jour, tu découvriras la raison de ton existence. Ce jour-là, tu repenseras à moi, victime de la folie des hommes, qui s'est transmise de l'origine à aujourd'hui. Je suis ton ange et ton démon. Car je te garde en vie et me délecte de tes souffrances.

Luka et Gondo restaient silencieux, aucun n'y comprenait quoi que ce soit. Qu'importait, je savais qu'il y avait en moi un, je ne sais quoi que je ne maîtrisasse ni ne comprisse. Depuis que les Shinobis étaient entrés dans ma vie, je n'avais fait qu'errer sans but, et je n'en avais toujours aucun, j'étais comme perdu dans le vide, comme si je ne savais pas exactement où j'étais. Comme si j'étais tombé de quelque part dans un endroit qui n'était pas le mien... Je voulais rentrer chez moi... Je le voulais, mais je ne savais pas où c'était, ce chez-moi... Cette nuit là, nous avons longuement discuté lui et moi, sans jamais que je n'obtins de réponse. J'appris qu'il avait la capacité de se dupliquer à l'infini, et que c'est pour cette raison, que le tuer ne le tuait jamais, car, tous étaient le vrai, tous étaient le même... Il me le dit, ce que je découvrais de si étrange depuis ces derniers mois, ces écritures sur le sol, ce rêve que je fais chaque nuit et les inscriptions sur le mur du temple du feu, c'était des messages de quelque chose, de quelqu'un qui en appelait à ce que je réalise ma destiné, sauf que j'ignorais laquelle, et vengeresse qu'elle était, plus je m'en éloignais, plus elle me punissait. J'étais donc condamné à ça... Être prisonnier de mon destin. Qu'avais-je donc fait pour mériter pareil sort, je l'ignore... Mais c'était le destin qui m'attendait, trouver le destin. Avant de disparaître, cet homme me dit quelque chose, quelque chose qui me marquait à jamais.

-Garde-toi de haïr quoi que ce soit, garde-toi de céder à la folie meurtrière qui est en toi, ou le courroux que tu subiras sera plus terrible encore que tout ce que tu peux imaginer.


Générique : Une des musiques ayant servi à l'inspiration.


Je regardais son souffle [Solo] - Page 2 919888maxresdefault

"Cette voix retentit de derrière nous, et nous en fussent tous surpris. Lorsque nous nous retournions, c'était pour trouver un homme un visage masqué, la goûte de sang sous l'oeil... Ce masque, je le reconnaissais directement. Le masque que portait l'homme qu'avait tué Sendaï quand je recueillais Snow. Le masque de l'homme qui avait engagé le fossoyeur à Ame no Kuni. Le masque de l'homme qui m'observait quand je passais le lac Sennyo. L'instinct me l’ordonnait, je dégainais mon épée et la pointais sur lui, prêt à en découdre tandis que Luka se mettait derrière Gondo avec son marteau et moi."


Dernière édition par Snow le Mer 12 Oct 2016 - 14:59, édité 4 fois
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Message(#) Sujet: Re: Je regardais son souffle [Solo] Je regardais son souffle [Solo] - Page 2 EmptyMer 14 Sep 2016 - 23:02

Chapitre - Le 277 ème chapitre de Kariska - Partie 1


"Il ne faut pas être plus royaliste que le roi"
Chateaubriand, François René de

" En politique, il faut suivre le droit chemin, on est sûr d'y rencontrer personne "
Bismarck



Année 6 - Hiver - Premier temps du règne des ombres.

Snow


Après l'épisode du fortin abandonné, nous étions parvenus à nous en sortir en empilant des pierres les unes sur les autres. L'homme masqué m'avait juré que jamais il ne me quitterait même si je ne le voyais pas. Cela ne me mettait pas plus mal à l'aise que cela. Et avec toutes ses révélations, bien que je craignisse un regard différent de mes amis, cela n'arriva pas, ils me traitaient tout à fait normalement ce que j'appréciais sincèrement. Certes, toute cette histoire était folle, mais que m'importait, je n'allais pas... Bref... Tout le reste du temps ne fut qu'un long voyage fait de rencontres et de galères que nous traversions encore.

Avec la belle saison terminée, nous avions décidé aussi de remonter vers le nord, pour changer d'air, si bien que nous eussions finalement atteint le pays du fer, qui était beaucoup plus frais que les autres nations que j'avais découvertes. C'est moi, qui avais émis l'idée de nous y rendre, car avec le temps, je m'étais rappelé une très ancienne promesse, retrouver le clan Kögan pour payer ma dette. Nous étions, pour le moment, bredouilles, malgré l'aide de Luka et Gondo nous ne parvenions pas retrouver ce clan samouraï. Il fallait dire qu'ils étaient nombreux, le nombre de châteaux et domaines était impressionnant et nous tombions parfois sur des conflits que nous souhaitions à tout prix éviter. Si en effet, on ne pouvait parler de guerres civiles, nous n'en étions parfois pas si loin. Les recherches durèrent si longtemps sans donner de résultat et nous avions tellement apprécié l'endroit, que nous avions décidé de nous y installer pour cesser de voyager. Particulièrement, Condo qui aimait voir ses talents de forgerons reconnus, car les samouraïs étaient de très bons clients et savaient reconnaître de bonnes lames. En particulier s'il s'agissait d'un travail de qualité comme celui de Gondo. Nous n'avions pas les moyens de nous acheter un palace malheureusement, même avec ce que nous avions économiser... Nous avions les moyens de nous poser tous les trois. Luka restait avec Gondo au village de Kariska, pour l'aider, car il prenait de l'âge et pour moi...

Pour moi, c'était une vielle demeure, abandonné depuis des lustres. Cependant, elle avait d'excellente terre, et j'espérais pouvoir les cultiver, du lin en particulier, car c'était ce j'avais fait chez moi autrefois. C'est moi qui avait conclu l'affaire, Gondo et Luka étaient restés dans la ville la plus proche, c'est à dire Kariska, de la terre que j'avais choisi justement, le temps que j'aille rétablir la demeure, sinon au moins faire un véritable état des lieux, car nous nous étions mit d'accord avec l'ancien propriétaire pour l'acheter avant même de la voir, à ce prix nous ne nous attendions pas à un miracle de toute façon. Gondo et Luka étaient déjà installés depuis un moment et s'étaient adaptés aux mœurs et coutumes d'ici alors que moi, j'avais préféré avant de m'installer définitivement traverser encore un peu seul le pays pendant encore une petite année

À mon retour, je commençais machinalement par me rendre vers ma maison, que je trouvais en ruine tout autant que mes terres. Un peu plus d'un an aura donné à ma demeure l'allure d'une bicoque de clodo bien plus qu'elle ne l'était déjà. Nous étions en hiver, et déjà la neige tombait. Toujours cette neige. Cela ne rendait l'ensemble pas si mal. Je savais hélas que je ne pourrais pas passer la nuit ici. Je passais donc devant elle, sans la quitter du regard, comme s'il ne s'agissait que d'un au revoir. Je comptai réhabiliter mes terres, qui sait peut-être retrouver une femme, qui sait, fonder une famille, qui sait... Je me rendais au village, chez Grondo, c'était le dernier ami qu'il me restait réellement hormis Luka bien entendu. Sa maison était à la banlieue du village non loin de la seconde entrée, et celle que nous partagions tous ou presque lorsque nous étions arrivés ici, car avec ses affaires Gondo faisait beaucoup plus d'argent que nous. Quand il m'ouvrit la porte, son visage passa du sombre au clair et il m'invitait sans peine à entrer. À sa table, il me servit un rhum, que je ne finissais que difficilement. Puis nous parlions.
Gondo paraissait surpris de ce que j'étais devenu avec le temps. Mon mètre quatre-vingts était encore rehaussé par la peau d'ours sur mes épaules et l'armure devait y faire.

-Il n'y a pas que toi qui a changé. Les choses ici ont évolué aussi.
-De quelle façon ?
-Le conseil des propriétaires à mené une solution diplomatique pour faire cesser les raids. Ce sont des troupes des hommes venues de l'ouest qui sont chargées de faire la sécurité. Des samouraïs. Le village n'a pas d'homme en arme, tu sais bien.
-Ce ne sont que des imbéciles.
-Tu crois ?
-Il n'y a que deux forces en ce monde, le sabre et l'esprit, ils viennent de céder le sabre à un autre.
-Ils font du bon travail pour être honnête avec toi. Mais il y a un problème.
-Lequel ?
-La fille du seigneur de guerre Alderic devait épouser Monsieur de Cagour.
-Et alors ?
-Il est mort d'une tuberculose avant la noce. Sans ce mariage, le pacte ne tient pas et le clan de samouraï refuse d'offrir sa protection
-Mariez-en un autre tout bêtement.
-Personne ne veut.
-Elle est si laide ?
-Ha ha non pas du tout, enfin, j'en sais rien personne ne l'a jamais vu. C'est que l'autre, la tuberculose, il ne l'a pas chopé tout seul et tout le monde le sait. Ils ne veulent pas être les suivants.
-Les gens triment pour qu'ils les protègent, et ils ont peur d'épouser une femme.
-Faut les comprendre, la vie, c'est dur à mettre en jeu.
-Dès que tes yeux s'ouvrent, elle est en jeu.


Je l'avais dit sèchement, et du regard, je m'en excusais auprès de Gondo qui l’accueillit aussi d'un regard compatissant.
-Tu peux m'héberger pour cette nuit ?
-Évidemment. Ho fait, je suis désolé pour Teichirô
-Qu'est-ce que tu veux dire ?
-J'ai gaffé... Haru leur a tendu un piège avec les villages réunis, le An'teï est mort et Teichirô l'est sans doute avec lui.

Je terminais le verre d'un cul sec sans y répondre. Je lâchais un sourire ironique à moi-même en me disant "voilà, il a écrit son histoire". Puis, je me relevais.
-Montre ma chambre s'il te plait, demain je vais me lever tôt.
-Tu comptes faire quoi ?
-La guerre du Furyou ne m'intéresse pas. Je veux la paix ici. Dans quatre jours, j'irai à la réunion du conseil qui se tiendra.


Au matin, je sortais faire les courses de Gondo, me logeant, je m'acquittais des coups de ma présence. Le magasin était loin, mais je le faisais à cheval, le mien qui me portait et un autre qui devait porter les courses. Devant ce magasin, je trouvais une mère qui grondait ses gosses pour quelque chose que je n'avais pas vraiment compris. C'étaient de faux jumeaux de 9-10 ans pas plus, aux cheveux longs et bruns. Je ne m'y attardais pas plus que cela et entrait dans le magasin. Tout le monde était chaudement couvert depuis l'arrivée de l'hiver, et même si j'avais l'habitude d'attirer l'attention, je sentais que cette fois c'était accompagnée de murmures. Je préférai pour le moment faire comme si de rien afin de ne pas céder à une sorte de paranoïa dont je serai capable. Quand j'arrivai au comptoir, je fus accueilli pour gentil bonhomme, pas très grand qui peinait à faire le compte de ce que je lui devais.

-Si tu veux je te donne 500 grammes d'or, ça fera plus que tout ça j'en suis sur.
Le petit homme riait sur le coup, mais ne cachait pas son embarras.
-Je suis un peu fatigué excusez-moi, j'ai presque fini.
-Je comprends qu'on puisse être surmené.
-C'est les hommes de l'ouest, avec leurs allers-retours, le commerce tourne, mais je n'ai plus une minute à moi.
-Embauchez non ?
-Je veux bien, mais qui ?
-Je n'ai pas réponse à tout.
-Ha ha je me doute bien. Vous êtes revenu au pays finalement.
-Vous me connaissez ?
-Jeune homme ici tout le monde vous connaît, et sait ce qu'il vous ait arrivé.
-J'espère pouvoir encore cultiver un peu de mystère.
Laissais-je passer pour l'humour.
-Ho ho j'en doute. Vous comptez vous rendre au conseil ?
-Oui. La classe paysanne pense quoi de tout cela ?
-Pas grand chose, du moment qu'ils sont en paix ça leur convient.
-Bon, vous vous magnez le cul ! Y en a d'autres qui attendent là !


Sursaut du gérant et moi. Derrière moi, une jeune fille avait semble-t-il trop attendu. Je riais devant sa caboche de furie décontenancée certes, mais tous juste capable d'impressionner un môme. Le gérant la rassura heureusement immédiatement.

-J'ai terminé mademoiselle vous en faites pas. Ça fera 30 s'il vous plaît.

Je déposais les pièces et emportais ce qui m'appartenait maintenant vers l'extérieur. La neige tombait plus abondamment et cela profilait que je doive me dépêcher. Je chargeais rapidement mon deuxième cheval pour quitter l'enclos à l'entrée du magasin quant à la sortie de celui-ci, je retrouvais les deux jumeaux en train de lire. Du haut du cheval, je ne pouvais voir ce qu'il lisait, alors je leur demandais.

-Vous lisez quoi ?
-La légende du Phoenix noir.
-Vous pouvez m'en lire le début ?
-elle n'est pas longue...


"un oiseau naquit sur la terre. Il était gentil et aimait toutes les créatures. Mais le petit oiseau depuis sa naissance, ne pouvait s'empêcher de brûler toutes les créatures qui voulaient l'aimer, qui voulaient l'embrasser, ou juste être à ses côtés. Le petit oiseau a grandit en tapant toutes les créatures méchantes grâce à son pouvoir de brûler les autres. Mais quand il a finit de grandir, le petit oiseau était devenu un Phoenix, un Phoenix qui était fatigué de renaître et de mourir tout seul. Alors il s'envola vers le soleil pour savoir si ce serait son feu ou le sien qui s'arrêterait de brûler."
-C'est une drôle d'histoire.
-Oui...
-Tu sais toi ?
-De ?
-Si ce serait le soleil ou le phoenyx qui s'arrêterait de brûler ?


La neige me tombait dessus au point de m'en avoir blanchit les cheveux, et pourtant je ne sentais absolument pas le froid. Sa question m'avait fouetté le sang, sans que je ne puisse dire pourquoi. Mensonge... Je savais très bien pourquoi, mais je préférais simplement... fuir cela.

-Je ne sais pas.
-T'es nul toi...
-Où est votre mère ?
-Bah elle fait les courses, tu veux qu'elle fasse quoi d'autre ?


Je ne m'éternisai pas plus avec ces enfants. J'avais un sentiment étrange en leur parlant et je préférai partir. Cette nuit ne serait pas bonne, vraiment pas bonne, et je ne sais pas pourquoi, mais j'eu raison, je fis le même rêve, puis impossible de me rendormir. Les trois jours qui suivirent ne furent de toute façon pas de bon jours. Je pris commande à Gondo d'une nouvelle armure, ce qui avait suffit à m'enjoliver tout une journée, bien qu'elle ne soit pas prête avant 6 mois. Je n'avais rien à faire, alors je lisais, mais je finissais souvent par tourner en rond dans cette foutue baraque avec le martèlement continuel du marteau et de l'acier causé par Grondo. Quand vint le jour du conseil, je décidais que je devais faire effet dès mon entrée. Je savais comment fonctionnaient ces gens là, à la parade, comme tous les bourgeois. Je m'habillais avec sobriété et élégance, une longue cape blanche recouverte de ma peau d'ours sur les épaules, mes cheveux plaqués sur le crane pour une coupe impeccable et la barbe parfaitement taillée.


Je me levais avant le soleil ce matin-là. J'aimais prendre de l'avance. Lorsque je sortis de chez Gondo le soleil n'était pas encore tout à fait levé et il faisait frissonnant même pour les gens de chez nous. La salle où devait se réunir notre conseil se situait au centre du village, nous appelions ça le forum, une grande bâtisse en bois sur un seul étage, mais finement sculpter à l'extérieur comme à l'intérieur. Je m'y rendais lentement, j'avais une bonne marche à faire. Sur le chemin je rencontrai un cavalier qui discutait avec les pelleteurs. Ils paraissait richement vêtu, avec la distance et la pénombre je ne distinguais pas son visage, mais quand je fis assez proche il retourna tout de suite sa monture vers moi et laissa les pelleteurs à leur travail. Je souris dans l'instant où nos regards se croisèrent. Un beau jeune homme de 32 ans, aux cheveux blonds dont le physique ferait tomber les dames de tous les palais.

-Geoffrey
-Gallian.


Il descendit de cheval pour venir m'embrasser. Je sentis la sincérité dans ses gestes et son regard et cela me fit chaud au cœur. Nous reprenions la route, lui tenant cheval à côté à la bride tout en marchant à travers les ruelles avec moi, où ne croisions personne à une telle heure de la journée. Quel hasard de le trouver ici n'est-ce pas ? Lui qui venait de Gresgo, mais je ne m'étonnais même plus de ce genre de chose. C'était Gondo, qui pendant mon voyage avait repris contact avec lui, et flairant peut-être de bonnes affaires, il avait décidé de quitter lui aussi Tsuchi no Kuni pour s'installer ici.

-Gondo m'avait prévenu que tu partirais tôt.
-Il parle toujours un peu trop.
-Tu évitais les Chapitres de propriétaire terrien autrefois chez nous. Pourquoi tu viens à celui-ci ?
-Aujourd'hui, je me sens concerné d'avantage.
-Ton retour a fait un peu de bruit.
-Le gérant du magasin m'a dit que tout le monde me connaissait.
-Il exagère. La plupart des propriétaires qui seront au chapitre ne savent même pas ton nom, seulement ce qu'il est arrivé et que tu es revenu.
-C'est déjà beaucoup, je trouve.
-C'est vrai que tu as visité le sud, au-delà même de Tsuchi no kuni ?
-Oui.
-Et tu as fait quoi là-bas ?


Je m'arrêtai pour le regarder sans savoir que répondre sur le moment. Je cherchais, c'était assez difficile à dire et pourtant, je revoyais nombres des moments vécus, douloureux comme joyeux, mais j'avais vraiment du mal, ce n'est que timidement que je répondis avant de reprendre la route.

-J'ai appris des tas de choses en voyageant avec des gens du sud.
-Alors c'était vrai. L'épée que tu portes à la ceinture n'est pas que pour la parade.

-Gondo encore... Soupirais-je. Tes affaires ont l'air d'aller bien.
-Mes terres produisent trois plus que les autres. Grace à mes relations avec la famille d'Alderic, j'ai appris un système de rotation des cultures, j'ai pu faire agrandir ma maison et je me suis même fiancé.
-Les adolescents débarqués de la mine ont bien grandi.
Disais-je en souriant.
-Tu comptes faire quoi de tes terres.
-Un joli royaume.
Répondais-je sans perdre mon sourire. Alderic, c'est celui qui a empoisonné Cagour pour qu'il évite d'épouser sa fille ?
-Faut replacer les choses dans le contexte, ce mec avait 80 balais si ce n'est pas plus, "élu" par notre conseil pour épouser la fille d'Alderic. Sauf qu'elle a 15 piges. Le papa n'a pas dû apprécier la manœuvre si tu vois ce que je veux dire.
-Et aucun ne veut suivre. Pour eux, ça ne paraissait pas choquant la notion d'âge, mais ces hommes de l'ouest ne sont pas comme nous, ils marient leur femme jeune, mais pas pour que les maris crèvent le jour de la nuit de noces, comme m'aura soufflé le fils d'Alderic.
-Je vois que tu te fais de belles connaissances.
-Les affaires marchent comme tu le disais.
-Tu sais qui il y aura là-bas ?
-À peu près tous les propriétaires de la région de l'extrême Nord. C'est la crise, ils ont peur que Alderic retire ses protections et que les pillages reprennent.
-Qui est envisagé pour épouser sa fille ?
-Personne, si l'homme ne plaît pas au père, il est certain de crever.
-Je vois.


Devant l'entrée à double porte qui était ouverte, les allers et retours des esclaves pour remplir les tables de bouffes et de boissons perduraient. Autour d'eux, toujours dehors, les "seigneurs" étaient là, tous rivalisant d'élégances. La moyenne d'âge d'une quarantaine, allant jusqu'à certains dépassant largement les soixante ans. Voilà ce que comptait "d'important" la région extrême nord, de gens. Une nouvelle neige tombait tandis que nous arrivions nous-même, ce qui pressait les esclaves. Les seigneurs ne me firent aucun accueil, Geoffrey s'en alla les saluer alors que je restais à l'écart en patientant, en observant, en observant tout. Un gros, un vieux bonhomme qui souffrait de calvitie, mais possédait une barbe parfaitement taillée sorti de la grande salle.

-Mes amis, vous pouvez prendre place, nous allons pouvoir commencer.

Nous pénétrions dans la salle, l'unique salle de la bâtisse, un grand feu au centre, dans un trou perçant le sol jusqu'à la terre et encerclé d'un muret de brique pour protéger des flammes. Dedans brûlait un arbre entier, ce qui donne une idée de la dimension de la pièce. Tout autour de ce feu de grandes et longues de tables entourées de chaises faites d'un excellent bois.
Je n'accompagnais pas Geoffrey qui avait ses propres connaissances. Je prenais place au plus proche du feu, là où les gens semblaient rechigner à aller, car il était trop intense pour les vêtements que nous portions. Les hommes se mirent immédiatement à profiter de la boisson et de la nourriture sauf quelques-uns qui ne faisaient que discuter. Mais cela ne dura pas longtemps. Un esclave dans le fond de la pièce tira sur un corde qui fit sonner la cloche au centre du plafond de la pièce. Le tintement effaça tout autre son et nous revîmes celui qui nous avait invités debout à côté du feu.

-Le 277 Chapitre de Kariska peut commencer.
Le premier seigneur qui se levait était âgé, mais à l'inverse de beaucoup, il paraissait digne et sage, voyant qu'il captait naturellement l'attention de l'assemblée, je décidai moi aussi de l'écouter avec intérêt.
-Il y'a pas si longtemps, la région a subit une série de pillage durant une seule et terrible nuit. Une nuit furieuse où nous avons tous, perdu quelque chose. Certains ici étaient partisans de créer notre propre milice armée. Mais ici, il n'y a pas de samouraï, ou de shinobis comme disent les gens du sud. Maintenant, nous avons un seigneur qui ne fait pas régner sa tyrannie par la terreur de l'épée, mais pas un procédé bien plus sournois. Je sais qu'il n'y a pas de guerrier ici, qu'aucun de nous n'est un guerrier, mais je préfère encore réclamer de l'aide aux villages Shinobis plutôt qu'à ces étrangers-là. Ils ont beau être des samouraïs de notre pays, ils ne sont pas réellement des gens biens ! Ils ne veulent qu'exploiter nos terres !
Il se rassit, laissant la salle dans le plus complet silence durant deux bonnes minutes. Quelques murmures suivirent de-ci de-là quand un nouveau seigneur se dressait. Plus teigneux et plus jeune que le précédent.
-Cela fait 300 ans que nous sommes hors des guerres du sud. Notre pays n'a pas de village "Shinobis". C'est ainsi que nous avons pu préserver la paix dans notre région. Ces hommes en armes sèment le malheur chez eux, nous ne le voulons pas chez nous ! Ce fut une acclamation dans la pièce. Des "oui !" ou des ", c'est vrai, il a raison !" S’enchaînaient sans discontinuer et l'homme reprit pour les faire cesser.
Les hommes de l'ouest aiment l'argent, tant que le commerce est bon avec eux, ils gardent leurs armes au fourreau et entretiennent le poste-frontière qui empêche les pillages. Il faut élire un nouveau mari ! Nous le devons !
Mais cette fois, il n'eut pas d’acclamation. Il sembla qu'un seul parmi eux osa se lever pour en parler, c'est Geoffrey qui alors se levait à son tour.
-Je n'ai pas hérité de mes terres comme vous. Mais j'aime mes terres au moins autant que vous. Je dis que nous poser une lame sous la gorge en promettant de ne pas trancher si nous payons n'est pas un bon deal. Nous devons avoir notre milice, pas Shinobis, pas des hommes samouraï de l'ouest, la nôtre ! D'une façon où d'une autre. Mais nous devons aussi honorer nos engagements. Il faut un mari pour la fille de Alderic, un mari qu'il ne pourra dire, comment dire, considérer inadéquat pour sa princesse...
Il y eut quelques rires. Je riais moi-même, mais d'autres se tendaient comme des piquets et allez savoir pourquoi, il s'agissait surtout des plus vieux. Les rires furent interrompus par un autre seigneur qui se leva pour s'adresser directement à Geoffrey. Il avait une voix roque, et paraissait être le plus rugueux de ce conseil.
-Tu es un beau jeune-homme, dans ses beaux vêtements, mais ce n'est pas toi qui va créer cette milice si ?
-Je ne peux pas, c'est vrai.
-Ha ! Et combien elle va coûter cette milice ?
-Je ne sais pas.
-Mais moi, je le sais.


J'empêchais ainsi ce rugueux bonhomme de lâcher son "ha" qui m'insupportait. Je sentis tous les regards sur moi et considérais que c'était le moment de me lever à mon tour. Je le fis et me tins droit pour me préparer à parler, mais le rugueux bonhomme m'en empêcha en reprenant la parole à son tour, il beuglait presque sur moi pour une seule phrase, mais je restais tout à fait constant.

-L'inconnu qui vient sauver l'assembler ? Dois-je faire entrer un barde ? Et puis qu'est-ce que tu sais d'ailleurs hein ?
Je me contentais de dresser les yeux dans les siens de courts instants pour y faire passer tout ce que je voulais y faire passer. Il ne m'avait pas tant blessé que ça, et je ne voulais pas non plus parler dans le détail du sud, ni même de chez-moi... Alors je préférais le silence, et je sentis que mon interlocuteur s'en sentit oppressé, il restait silencieux, mais se renfrognait. Cela ne dura en réalité que quelque secondes, mais Geoffrey intervint avant que je ne sois obligé de répondre.
-Cet homme a vu le sud ! Il était avec les Sennins ! Il a fait la guerre du Furyou.
-Et quel est son nom à ce guerrier ?
-Je suis Snow.
-Snow ?
-Oui... Snow.

C'était à un homme assis que je répondais. Je savais que maintenant, je ne pouvais y couper et je devais me lancer. C'est hélas sans bien de grandeur que je le fis, je paraissais presque timide malgré moi au milieu de tous ces hommes, mais ma voix portait, et surtout, pour eux, elles sonnaient vraie.
-J'ai apprit le métier des armes avec des guerriers du sud. Je connais leurs méthodes, et les hommes samouraïs de l'ouest ne sont rien comparés aux Shinobis que j'ai vus au combat. Si vous m'en donnez les moyens, je peux vous créez cette milice.
Je sentais que plusieurs dans la salle étaient intéressés, mais encore personne n'osait répondre jusqu'à ce que le premier qui avait pris la parole se relève pour me faire face de l'autre côté du feu.
-J'ai combattu moi aussi pour Tsuchi no Kuni, il y a longtemps à la grande guerre. Je sais que tu ne mens pas Snow. Je suis Kingo Haldebarde et je t'aiderai à créer ta milice.
"Qu'il épouse la fille aussi !" Qu'il fut lancé dans l'assemblée sans crier gare. Je me faisais plus grave et cela se vit, je m'y refusai sans même y penser.
-Vous devrez trouver quelqu'un d'autre pour cela, je ne me marie pas.
-Tu n'as pas plus de 20 ans ! Ça passera tout seul ! Fut encore crier.
-Pas de mariage pour moi, sinon pas de milice.


Geoffrey ne cessait plus de me regarder pour me convaincre. Passant de l'autorité au supplie dans le regard. Puis il me vint à l'esprit que lui aussi était encore très jeunes. Je le pointais du doigt en élevant la voix.

-Lui il peut !
Mais je m'étais trompé. Il me suppliait de l'épouser, pas de le choisir à ma place. Son regard me le confirma dès l'instant et il se dressa, je dois dire, vigoureusement.
-Je suis fiancé je ne peux pas !
Mais l'assemblée rechigna à l'entendre et les seigneurs passaient de l'encouragement à l'ordre sans que chacun ne se rappellent comment ils purent en arriver si vite là. Mais Geoffrey n'en démordait pas, puis la cloche sonna de nouveau pour que tous se tuent.
-Ici ! On se tient. Geoffrey refuse le mariage. Nous ne pouvons pas lui imposer. Il est fiancé et engagé. Seigneur Snow, quelle raison, vous, vous avez de refuser.
J'aurai pu le dire, je voulais le dire, je m'entendais même le dire, mais je ne pouvais pas, le dire. Alors je me résignais à répondre ce qui ne pouvait que me libérer sans... Sans. Geoffrey fut le seul a comprendre. Il me regardait désolé et quand nos regards se sont croisés, il détourna le sien.
-Aucune.
-C'est dit ! Snow ! Protecteur du village de Kariska et de ses propriétaires terriens ! Le protecteur à l'épée !


Ils acclamaient, mais je n'acclamais pas avec eux. Je souriais tout de même, une part de ce que je voulais était accomplit. Mais on me donnait une jeune femme de 15 ans. Rien que son âge, non qu'elle soit trop jeune, mais 15 ans... Je croyais au mariage d'amour. J'y croyais encore, c'était donc beaucoup plus la situation qui me rendait mal à l'aise. Je sortais de la pièce sans le dire. Geoffrey et Kingo me suivirent tout aussi discrètement au-dehors, il était encore le matin, ce ne fut pas si long que je l'aurai cru. Je relevais le regard vers le ciel une fois sorti, pour respirer à pleins poumons. Kingo arrivant derrière moi me prit l'épaule et quand je me retournais, il me dit.
-Viens chez moi s'il te plait, j'ai quelqu'un à te présenter. Ils peuvent bien finir le reste seul derrière.
-Je ne sais pas, j'ai une maison à reconstruire et...
-Crois-moi, ce choix-là n'est pas un choix que tu regretteras.

Cela sonnait comme l'invitation du diable et pourtant, je cédais sur les conseils de Geoffrey qui suivait. Je n'eus pas le temps de rentrer chez moi qu'on loua un cheval au village pour que je parte directement chez ce seigneur. Il habitait m'avait-il dit à 25 kilomètres du village, plus proche de la forêt que du Mont. C'est à travers un sentier parfaitement tracé que je découvris la bâtisse. Tout en pierre, d'une grande hauteur avec des colonnes à l'avant.
-Qu'est ce que ceci ?
-Un architecte acheté aux hommes de l'ouest. Il m'a coûté une fortune, mais je suis fier du résultat.
-Et l'architecte l'est-il ?
-Quoi dont ?
-Fier du résultat.
-Qui s'en souci...
-Moi.
-Mmmh. Geoffrey parlait tout à l'heure de votre condition commune. Tu n'es pas de ligner.
-J'ai eu un père et une mère.
-Qui t'ont loué à une mine.
-La mine me nourrissait, mon salaire nourrissait mon père et ma mère, c'est ce qu'on appelle la famille selon moi, du moins une partie. Ils faisaient ce qu'il leur était permis de faire pour nous vivions tous. Et je suis là et je vis.
-Est-ce que tu crois que les seigneurs deviennent grands en portant ceux qui les portent ?
-Les hommes qui nous portent le fonds pour voler avec nous. Si nous les laissons en bas, ça ne sert à rien qu'ils nous portent. Mieux vaut un roi qui nous tire vers le haut plutôt qu'appuyé sur nous.
-Je peux très bien m'occuper d'eux d'en haut, comme ces éleveurs de fourmis ou d'abeilles.
-Si on avait peur d'écraser les fourmis à chaque pas que nous faisons, nous n'oserions plus avancer.
-HA HA HA HA ! C'est bien dit ça ! Je vais la garder.



Dernière édition par Snow le Mer 12 Oct 2016 - 15:25, édité 3 fois
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Message(#) Sujet: Re: Je regardais son souffle [Solo] Je regardais son souffle [Solo] - Page 2 EmptyJeu 15 Sep 2016 - 2:42

Chapitre - Le 277 ème chapitre de Kariska - Partie 2


Je ne répondis pas à cela, la conversation m'ennuyait et nous traversions déjà le pont-levis. Cet homme n'avait pas compris que je l'insultais, et je souhaitais qu'il ne comprenne pas. Je soupçonnais aussi qu'il fasse bêtement semblant de n'avoir compris. Il avait un incontestable talent pour séduire autrui étant donné ce que j'avais vu au 277 ème Chapitre, mais c'était aussi un seigneur bien installé aux idées qui ne me faisaient pas vraiment vibrer. Je préférais parler à Geoffrey.
-Je suis désolé pour le coup au Chapitre, je t'avais mal compris. Et je suis heureux que tu aies bien choisi ta fiancée plutôt que l'ambition.
-Mon ami, je suis ambitieux, mais un ambitieux qui sait être digne.
Geoffrey semblait déjà connaître, car une fois que les gens de maison eurent saisi nos chevaux, il, nous dirigeâmes vers la bonne porte de la cour. Une fois traversée, l'antichambre et ces froids escaliers, nous atteignîmes une pièce tout ouverte en fenêtre sur son côté, avec au fond une vaste cheminée qui suffisait à réchauffer l'ensemble. Las rayons du soleil éclairait les tapisseries rouges, symbole de richesse, et les meubles tout aussi raffinés. Ce vieil homme savait vivre aurais-je dit.
Dans cette pièce, je trouvais déjà deux personnes installées. L'une à la cheminée, un grand homme bien beau, les tempes rasées jusqu'à la nuque avec les cheveux du sommet du crâne qui se finissaient en tresse descendant jusqu'aux fesses. Bien battis, on le sentait vigoureux au premier regard. Le suivant était assis sur un fauteuil prêt de la cheminée aussi, mais je ne voyais que sa main tenante nonchalamment un verre.
-Entrez entrez je vous en prie. Geoffrey ?
-Rhum Ambré comme toujours,
tandis qu'il allait prendre place sur un fauteuil.
-Snow ?
-Du lait.

Kingo hésita en pensant d'abord à une plaisanterie, mais comprit rapidement que ce n'était pas le cas. Là-dessus, il reprit.
-Chez moi mon garçon on ne boit que de l'alcool.
-Alors j'attendrais d'être chez moi pour boire,
répondais-je plein d’amabilité.
-Pourquoi une telle réticence ?
-Parce que les grandes conversations méritent qu'on y soit l'esprit clair.
-Et c'est encore mieux si celui à qui l'on s'adresse ne l'a pas !

Nous fûmes interrompus ainsi par l'homme assis, qui s'annonçait bien gaiement. Il se levait pour me saluer, démarrer la conversation et m'invitant même à m'asseoir à côté de lui. Il était brun à l'inverse de son frère, très grand mais aussi très maigre, avec une queue-de-cheval et une petite barbichette. Il semblait bon vivant et plein de finesse malgré son flegme naturel.
-J'aime les esprits fin.
-Et pourtant, vous buvez la même chose que Geoffrey,
avant que je prenne place sur un très confortable fauteuil et que Kingo en fasse autant.
-En fait je préfère le Wisky, mais celui de Kingo est répugnant. Ce qui fit "tousser" Kingo justement.
-Comment vous appelez-vous ?
-Ho oui, désolé, je suis Iveric, et lui c'est Alderic mon cadet.
-Mais le Alderic ?
-Par chez moi c'est courant de donner son nom à son fils.
-Étonnant.
-Et vous vous êtes ?
-Snow.
-Snow... heuuu ?
-Juste Snow.
-Ho et d'où cela vient ?
-Mon fils me l'a donné.

Iveric s'arrêtait de parler en me scrutant. Je lui répondais du regard, il y avait un feeling indéniable. Il comprit de lui-même qu'il ne servait à rien d'en demander plus à ce propos. C'est son cadet qui reprit pour nous.
-Alderic pff, un doigt dans le cul et il chante ! Crachait-il
-Comme tu peux le voir mon frère aiment les situations merdique.
Il me tutoyait d'office, et je n'ai absolument pas pu retenir un sourire alors que chacun n'osait montrer le moindre intérêt pour la remarque. Kingo s'imposa tout de suite avec sa grosse voix.
-C'est celui qui a été élu pour la milice et pour épouser ta soeur. Voilà qui titillait ma curiosité, je voulais voir la réaction des frères, cela m'en apprendrait assurément beaucoup, mais avant cela je tiltais sur autre chose.
-Vous êtes pour la création de la milice, n'est-ce pas aller contre vos intérêts ? Quant à votre sœur hein...
-Je dois t'expliquer. Premièrement, mon père est vieux, gros, ivre et gay. Et en plus pour couronner, c'est un con qui attend ma mort pour mourir lui-même
-Vous sortez d'où vous alors ?
-Mon cher, quand un homme est cuit, il pourrait même faire un enfant à une chèvre. Notre mère est une putain qu'il a achetée pour nous concevoir.
-Ce devait être une grande dame,
répondais-je ironiquement.
-Prend garde petit ma mère avait arrêter son métier à son premier enfant.
-Elle fut achetée, comme vous tentez de me vendre votre sœur - "grand".
-Mon cher quand tu la verras, crois-moi, tu nous remercieras.
-Quand je le verrais, je lui demanderais aussi pourquoi on l'oblige à me dire merci.
-Allons Snow, pourquoi ça ne passe pas ? 15 ans, ta femme avait le même âge quand tu l'as épousé.

Je regardais Geoffrey gravement et fixement, je lui fis ressentir que ce n'était une raison, mais un problème.
-Mon cher
-Je ne suis pas votre cher. Je suis Snow. Si vous tenez tant à ce mariage, vous devez me dire pourquoi, et, je dois rencontrer cette jeune fille.
-Que d'exigence pour un paysan, nous savons que ta baraque est une bicoque en ruine,
disait le frère cadet pour tenter de me diminuer.
-Je possède peu de chose, mais ce que je possède est à moi, et j'aime savoir pourquoi.
-mmmh, très bien. C'est parce que notre père la fera épouser quelqu'un de chez nous ; si nous ne faisons rien. Et nous préférons que ce soit quelqu'un d'ici.
-Pourquoi ?
-Parce qu'ici, c'est à nous d'assumer les relations en son nom. Notre père est trop vieux et trop malade pour venir, sauf si sa fille chérie vient à se marier. Jamais il ne résistera à l'envi de venir à ce mariage.
-Et donc ?
-C'est si difficile à comprendre.

Et avec cela, je compris. Le procédé était abject à mon sens, mais je voulais tout de même comprendre la manœuvre et surtout, j'avais une autre question.
-Pourquoi tuer le premier prétendant alors ? Cela n'aurait rien changé à votre plan.
-89 piges le machin, je veux bien l'obliger à se marier, mais quand même, on n'est pas des bêtes...
-Vous avez tué un homme pour ça ?
-Il était déjà à moitié canné de toute façon, tu peux le croire, c'était de l’euthanasie plus qu'autre chose, une tuberculose foudroyante, mais sans déconner qui a gobé ça ? Personne, et c'est pour ça que cela a marché. Maintenant, on t'a toi. Et c'est déjà mieux, même si t'es moyen beau gosse quand même avec ton air tout mou et austère.

Je me retournais vers Geoffrey abasourdis, et si tôt qui croisait mon regard écrasant le sien vers le sol que je compris qu'il savait, et qu'il m'avait tout de même entraîné ici. L'ambition digne disait-il... Iveric sous son air d'homme instruit certes, restait d'une sans-gêne comme je n'avais vu autrement que chez Vitovi. Il avait un truc qui me faisait hurler de rire intérieurement, mais qui m'offensait en même temps. Je devais de toute façon lui répondre.
-Et bien sûr une fois que le papa est tombé, je tombe.
-Il est doué ! Mais non. Nous financerons ta milice et nous devons avoir quelqu'un d'ici pour la diriger, si cela vient de nous Ça ne marchera pas. Les gens d'ici sont trop...
-Patriotes,
intervenait son frère.
-Oui c'est ça, des patriotes, des racistes quoi.
-Ils aiment leurs terres et veulent en garder le contrôle, à ce titre, si vous défendez votre maison, vous êtes déjà un patriote ou un raciste.
-Il est vraiment doué.
-Avec sa langue, peut-être,
intervenait de nouveau Alderic.
Kingo reprenait la parole en suivant.
-Snow, qu'allez-vous faire ?
-Les poches pour commencer, les vôtres, pour la milice, puis j'attendrais qu'il fasse venir leur soeur.
-Il y en a pour quatre mois de voyage, tu sais...
-Je suis un homme patient.
-Pourquoi la faire venir ? C'est que tu acceptes ?
Demandait le frère cadet.
-Quand je lui aurais parlé. Mais avant toute chose. Soyons honnête. Vous voulez hériter rien de plus ? Pourquoi ne laisserais-je simplement pas faire le destin ?
-Ce vieux bâtard est l'héritier du clan Kögan. Il est le seul à pouvoir commercer avec vous, puisque qu'un décret nous interdit de commercer avec les Shinobis ou les villages hors de notre domaine, mais que ses terres débordent sur une zone neutre elle aussi par décret, c'est un trou juridique que j'ai exploité. Me répondait vigoureusement le cadet en continuant avant que je puisse répondre. Kögan pensais-je en même temps, décidément le destin savait mener sa barque...
-Il amasse l'argent pour une dote afin de marier ma soeur à un homme que nous ne pouvons accepter pour parent.
-Parce que ?
-Cela nous regarde !
-Si je dois tuer un homme, cela me regarde aussi.
-Allons allons,
tentait de nous tempérer ainsi Geoffrey, mais je le regardais brièvement, et il comprit que son avis m'était désormais indifférent.
-Il a raison ! Suivit férocement Kingo.
-Je vais te le dire puisque tu insistes, commençait Iveric. L'homme à qui il veut la marier, c'est Loui Roger Merçant, une personne qui habite si loin que tu ne la verras probablement jamais, cet homme est pour la fermeture de nos frontières et c'est un homme important où qu'il soit par chez nous, il souhaite l'autarcie, et mon père, il se trouve qu'il se méfie fortement de vous.
-Nous ?
-Ceux de votre continent que vous appelez dans votre trou de chez vous, "les gens au-delà du mont Gephel". Les Shinobis.
-Si vous les aviez vus, vous comprendriez pourquoi il s'en méfie.
-Chez nous, on dit seulement que les Shinobis sont capables de tout ce que l'être humain peut imaginer. En gros, on raconte tout et n'importe quoi.
-C'est ça.


Mais il y eut un silence que je trouvais bien pesant. Ils doutaient de moi, je le sentais bien. Nous étions, il est vrai très loin d'eux, tout le monde se foutait de notre région pauvre, Tsuchi no Kuni n'avait jamais eu de village guerrier jusqu'à aujourd'hui pour la simple et bonne raison que les "seigneurs" auto régulaient les guerres. Mais ici à Tetsu, les samouraïs commençaient à peine à connaitre les Shinobis
-J'ai vu comment se battent les gens de chez vous, ils ne font pas le poids.
-Tu as vu des pillards bannis par notre pays, pas des guerriers, pas des chevaliers, pas des soldats, pas des samouraïs.
Répliquait Alderic, je tournais mon regard sur lui pour me plonger dans le sien et me penchait légèrement en suivant d'une voix que je ne pouvais qu'à peine retenir.
-J'ai vu un homme faire pousser un volcan sur le sol, un autre qui pouvait vous endormir en vous parlant, ou en vous regardant, j'ai vu des hommes sortirent leurs os du corps pour se battre avec comme si c'étaient des lames, et s'en étaient. J'en ai vu encore capable de créer des vagues d'eau qui sauraient écraser tout un village. J'ai vu des animaux grands comme des maisons et aussi féroces que vous ne sauriez l'imaginer. La seule chose qui ne fait pas de ces gens-là des Dieux, mon cher, ... C'est qu'ils peuvent mourir et heureusement, ils se chargent de le faire entre eux. N'allez pas les titiller car quoi que vous possédiez, vous seriez vaincu.
-S'ils sont si fort, pourquoi toi tu es revenu, redemandait Alderic.
-J'avais la chance d'être du bon côté. Ainsi, sur cette réponse, je devenais tout simplement glacial, assez pour faire taire cet imposant homme, hors à ce moment, je ne me voyais pas vraiment et ne m'en rendis pas compte.
-Cela n'empêche que nous voulons conserver le commerce, et que un jour, peut-être mon monde acceptera de rencontrer le tien.
-Avant d'arriver à cela, vous et moi serons sans doute déjà mort.
-Tant que nous aurons participé à abolir d'autres frontières.



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Message(#) Sujet: Re: Je regardais son souffle [Solo] Je regardais son souffle [Solo] - Page 2 EmptyJeu 15 Sep 2016 - 15:12

Chapitre - Le 277 ème chapitre de Kariska - Partie 3

Iveric, quel personnage fascinant, tout autant que son terrible frère, je nous trouvais déjà différents des gens du sud, mais d'eux, cela l'était encore plus. C'est samouraï du clan kögan... Nous avions convenu que l'organisation de la milice me revenait entièrement, je ne pouvais cependant décider d'aucun budget. C'était le Chapitre, ou tout au moins ceux qui les finançaient, c'est-à-dire les frères Kögan des terres de l'ouest de ce pays. Je pouvais faire construire des casernements sur toute la région, et par cela, je pouvais aussi les remplir d'une garnison d'au moins sept hommes. Les recrues étaient des volontaires que je n'avais pas encore rencontrés. Je mis ma dernière semaine de liberté à la disposition de ma demeure, du moins c'est que ce que je prévoyais le lendemain de cette fameuse rencontre qui soulevait autant de question qu'elle apportait de réponse. Je sortis de chez Gondo avant le levé du soleil. Habillé chaudement et le cheval prêt, je me rendais chez moi au galop. J'y allais pour faire la première chose qui était nécessaire à sa reconstruction. J'y arrivais à l'aube, je trouvais cette maison encerclée d'un mur de neige et les écuries écroulées sous son poids. Je m'organisais rapidement pour pouvoir paisiblement regarder. Je m'installais à une vingtaine de mètres et m'accroupissais tandis que les flammes montaient sur ce qu'il restait de ces ruines. Un beau feu, illuminant la neige, je me disais qu'avant de reconstruire, il fallait détruire ce qu'il restait. Je restais fixe sur ce feu gigantesque, je l'appréciais et je ne me demandais pas pourquoi, je voulais seulement en voir le début, et en voir la fin.

Lorsqu’il ne restait que des cendres, je me remis à cheval en direction de Kariska. C'est là que je devais rencontrer le premier contingent recruté et je dois dire que j'avais hâte. C'est encore au galop que je m'y rendais. Je devais alors contourner le village pour atterrir vers une petite prairie aménagée en un vaste campement militaire, enfin vaste, ce fut vite dit... Les hommes m'attendaient à l'extérieur, avec eux, il y avait Kingo qui fut chargé par le conseil de l'administration du recrutement. Je les trouvais alignés, car de loin, j'entendis et vis Kingo les mettre au garde-à-vous. Je me présentais vers eux en ayant ralenti le pas. Un beau couché de soleil sur les neiges des forêts derrière me les rendait avec plus d'héroïcité qu'ils ne devaient réellement l'être. Je fus surpris par le nombre, j'en avais 14, cela en une seule journée. Quand je fus assez près, je les longeais sur ma monture jusqu'à y descendre quand j'arrivais en coin de la ligne. Je passais ensuite de nouveau, mais à pied alors qu'un homme attrapait mon cheval et que Kingo me parlait.
-Ils sont très motivé.
-Comment tu as pu en avoir autant en si peu de temps ?
-La Cloche a sonné ce matin, le Hérault a parlé, la rumeur s'est portée et les voilà.
-Toi, comment tu t'appelles ?
-Meleagan monsieur.
-Snow.
-Pardon monsieur ?
-Je suis Snow. Vous m’appellerez simplement par mon nom donc.
-Bien.
-Toi, pourquoi tu es ici ?
-Mon père est mort dans un incendie, les pillards de l'ouest avaient brûlés les récoltes et il tentait de l’éteindre.
-Il y est arrivé ?
-Pardon ?
-À l’éteindre.
-Non Monsieur...
-Alors apprends à le faire pour lui, qu'il ne soit pas mort pour rien. Qu'est-ce que tu en penses ?
-Je ne sais pas monsieur.
-Moi non plus.
-Toi là, un pas en avant. Tu as déjà combattu un homme ?

"Non monsieur" me répondit-il pendant que je m'approchais et à peine arrivée à bonne distance, je lui mettais une gifle qui le mit au sol, un homme de ma taille qui avait la trentaine, mais qui transpirait le pacifisme.
-Considère que maintenant c'est fait. La mort joue à cache-cache avec nous dès que nous ouvrons les yeux, et même peut-être avant. Et si elle est juste, c'est parce qu'elle est certaine de venir et se fou de savoir qui tu es. Le mot "jamais" avec la mort, n'existe plus. Si vous avez toujours conscience, vous tous, que votre vie ne vaut rien, que vous êtes de toute façon déjà mort, et que le sachant, que malgré la trouille, malgré tout ce qui peut se produire, vous allez au combat, alors vous pourrez vous dire des guerriers. Et c'est ce à quoi nous allons nous employer. Vous êtes ici pour protéger vos terres. Mais on se bat toujours réellement seulement, pour protéger quelque chose, fusse notre vie. Alors maintenant au travail. À votre avis quelle est la première chose que nous devons absolument faire ?
Et l'un d'eux se tentait tandis que Kingo s’éclipsait sans le dire vers le campement en soupirant.
-Se battre.
-Non, changer de nom, milice, c'est pourrit.
-Patrouilleur !

Je filais vers celui qui le dit. Un jeune homme de 17 ans, aux cheveux longs et châtain et qui ne semblait jamais perdre son air questionneur.
-Pourquoi pas, comment cela t'est venu ?
-Chez moi, les habitants se sont organisé des patrouilles à tour de rôle, pour veiller la nuit, ils s'appellent les patrouilleurs.

Je lui posais la main sur l'épaule
-Mon garçon, comment tu t'appelles ?
-Elrod,
répondit-il sans perdre ce curieux air questionneur, et je lui répondis d'un sourire d'abord pour terminer ce qu'il me semblait utile de dire.
-On va faire de belles choses tu vas voir.
-J'en suis certain monsieur.


Et je les entraînais, des jours durant, à la course, aux armes, à l'équitation, à l'archerie et je leur apprenais la guerre et tout ce que j'avais appris des Shinobis qu'il soit accessible, et quand ce n'était pas l'arme que j'aiguisais, c'était leur esprit. Je ne voulais pas en faire des hommes, mais des protecteurs. Des guerriers qui ne seraient pas fidèles à un seigneur, mais à leur peuple, qui me tueraient même, si je trahissais leur famille. Nous avions utilisés cette première semaine à nous organiser pendant que ma maison se construisait sous la direction de Kingo, toujours aussi passionné d'architecture et qui sauta sur l'occasion, ce vieil homme infatigable prenait en charge aussi les casernements, il m'avait promis qu'avant l'arrivée de la sœur d'Iveric tout serait construit, et qu'il me revenait de faire des hommes capable de les remplir utilement, ce qu'avec une pointe d'ironie Alderic le cadet m'avait dit que ce n'était qu'ainsi, que je mériterais la maison personnelle que l'on me finançait. Nous avions un second campement après une semaine également. Je les obligeais en effet à des marches et des galopades successives et intensives. Ils devaient ainsi être capables de s'installer et de partir en un temps records, savoir se nourrir, se loger, se chauffer par eux-mêmes, sans avoir l'usage du pillage et pour cela, ils devaient parfaitement connaître leur région, ce que heureusement, je n'eus pas à leur apprendre, si ce ne fut quelques rudiment de chasses qui était interdit normalement au-delà de ses terres (ce qui voulait dire pour peu près à peine 70 pourcent dans notre région, autrement dit, personne). Un campement de "suivant ", c'était organisé, et ce qui était 14 hommes le premier jours, en fut 98 hommes que j'organisais en 14 groupes. Pour le moment, je n'autorisais pas les patrouilles, car je n'estimais pas les hommes prêts. D'ailleurs, il fallait attendre que les troupes des Frères Kögan se délogent et ce ne me fut promis pas avant un mois. Dans le campement des suivants, c'est-à-dire un campement qui avançait beaucoup plus lentement que nous, mais à vitesse et distance raisonnable pour être en sécurité et rapidement rejoint à cheval, il y avait surtout des artisans, dont Gondo, que j'avais fait embaucher avec Luka qui l'assistait, des membres des familles des patrouilleurs, mais aussi des prostitués, des usuriers, des prêteurs et autres que je ne faisais que tolérer. Cependant, un matin l'on me réveilla dans ma tente, et l'on m'apprit un assassinat. Une prostituée fut poignardée au cœur dans le campement des suivants. J'avais simplement ordonné que l'on démasque le coupable et de centrer l'enquête sur le campement militaire à proprement dit. Les prostitués, je le savais, étaient surtout fréquenté par mes hommes. Cependant, une semaine de plus passait et il n'y eut toujours pas le moindre résultat. Je m'agaçais et réunis tous les officiers au centre du camp. Les Marauds, tels qu'ils furent surnommés à la blague d'un patrouilleur, et ce fut le titre officiel qu'ils garderaient. Je me présentais paisiblement vers eux et je m'adressais à eux avec la simplicité qui m'était habituel. Maoji, mon ordonnance, m'accompagnait avec quelques Patrouilleurs triés sur le volet qui était mon Septa de patrouille. Il comportait notamment Elrod et Meleagan.
-Je n’ai toujours pas de responsable pour le meurtre de la prostituée. Vous êtes responsable de la discipline des hommes. Aussi, j’ai décidé que tant qu’il ne sera pas découvert. Vous subirez chacun une partie de la sentence qui lui est réservée. Maoji s’en chargera.
Quelques regards fugaces et effrayés. Certains oubliaient facilement qu’ici, Patrouilleurs ou non, il s’agissait d’un campement militaire. Une certaine rigueur devait y régner, sans quoi nous ne serions bientôt plus que des brigands. Ce que je ne pouvais certainement pas permettre. Il y avait une punition différente pour chaque acte répréhensible. Je laissais tout loisir de l'appliquer à Maoji, qui y trouvait bien plus d’inspiration que moi. Et le ciel savait bien quelle imagination il avait pour ces choses-là. Si l’un d’eux se montrait réfractaire, les Patrouilleurs pouvaient l’y obliger sans mal. D’où leur présence. Autour de nous, tandis que les officiers se regardaient en priant que l’un d’eux ait suffisamment de courage pour prendre sur lui et se désigner lui-même, les hommes commençaient à observer autour. Chacun savait que cela arriverait. Entre culpabilité et soulagement leur visage se tordait de crainte. Ainsi, j’imposais une certaine autorité. Récompensant ce qui doit l’être et punissant ce qui le doit aussi. Calme et ferme, j’insistais alors, car ne trouvant aucun écho à ma demande.

-Et bien ?
Soudain. Un Patrouilleur intervint. Il préféra prodiguer ses conseils en chargeant d'être celui qui aurait de plus sages mesures. À vestige des temps anciens, les sages aux barbes longues et blanches. Il prit la parole intelligemment, prudemment. Alors, je tournais un regard bas sur ce grand homme et imposant, qui fit preuve d’autant de délicatesse. Un regard de ma part mérité, quand je le désignais du doigt.
-Si tu connais la justice, fais-la donc.
Ordre ou conseil ? Le ton ne l’annonçait pas. Un visage surpris et apaisé sur les officiers suivit. Les sévices de Maoji faisaient en effet pâlir d’effroi les hommes les plus rugueux du camp. Mes proches, faciès marbré par la neutralité, firent soudainement un grand sourire au vieillard. Telle l'estampe admirée dans les salles d’été. Mais rien ne bougea si ce ne fut moi, qui me redressais sur les jambes. Je fis un demi-tour sur lui, approchant au pas indolent le vieil homme. Des suggestions, il en possédait, mais des réponses, me les donnerait-il ?

-Peux-tu, toi, trouver l’assassin ?

Un officier s’esclaffa, pris de panique les mots lui échappèrent. Les autres se fixèrent à lui du regard, stupéfait de son audace que Maoji appréciait d’une macabre observation. Mais je ne me retournais pas. Car c’était là un effort bien inutile…

-Un officier ! Un officier est coupable !
-Voilà qui facilite la tâche. Si tu échoues vieil homme, c’est ma lame qui t’imposera justice, autant à toi qu'à eux.

À la lueur du matin, dans la brise des derniers frissons de l’hiver. Le camp entendait le rappel des règles les plus éminentes d’un campement militaire. Ce fut la première fois que je découvris un visage si sévère à mes hommes et j'espérais déjà la dernière. Ho loin d’ici, au sud et à l’Ouest, dormait un ennemi aguerri par 5000 ans de tradition guerrière. Il n’était pas concevable, d’imaginer vaincre un lion, si on lui opposait des brebis. Alors l’homme du camp devait être droit, grand d’âme et de force, par le billet de l’argent ou de la foi, de ses idéaux ou de sa soif de gloire, peu m'importait. Certains devaient être employés à juste escient de leur talent. Ceux-là, les officiers, et les "hauts" seraient les piliers de la meute, les faucons veillant au-dessus de nos terres pour frapper les rats qui voudraient y festoyer. Et de la discipline, je manquais un représentant, je le découvrais. Celui-ci aux allures justes donnerait peut-être justement la justesse à la justice de ce camp. C'est bien cela qu'était la justice pour moi. La justice, c'est la justesse !
Le vieil homme s'approchait des Marauds. Il n'était en réalité pas si vieux que ça, la cinquantaine, bien rasé et cheveux poivrés court, son visage était à peine marqué par le temps. Il leur parla avec tendresse et assurance et les logeant pour les regarder tour à tour.
-Vous savez, ce qui est juste c'est de prendre le coupable, vous croyez faire preuve d'honneur en vous taisant, de patriotisme, mais la prostitué, fut-elle femme de petite vertu, mérite que son coupable nous donne au moins la vérité, vous ne croyez pas ?
Et l'un d'eux, baissant la tête se lâcha. "C'est Maryo" dit-il, Maryo fit immédiatement un pas en avant et se tint droit et digne, pour se présenter en homme prêt pour sa sentence.
-Je suppose que j'aurai le droit à la mort, j'ai prêté serment comme tous ici, j'accepte ma sentence, Snow.
Je ne tournais que le regard sur lui. Il savait ce qui l'attendait et il y faisait face du mieux qu'il pouvait, cela payait déjà une partie de sa dette selon moi, mais ce n'était suffisant.
-Dis-nous la vérité, et c'est d'une peine d'esclavage que tu écoperas.
-Je suis marié Snow, elle voulait me faire chanter.
-Tu as donc tué une femme parce que tu ne pouvais pas retenir une bite dans un pantalon.

Maoji et Elrod en rient, mais je ne riais pas. Il m'avait toute fois paru convainquant et j'avais donné une parole que je me devais d’honorer.
-Quitte ce camps et va dans le camps des suivants. Trouve-y le Gageur, qu'il t'emmène à Kariska pour recevoir ta peine, et si je te retrouve libre alors que tu ne le devrais pas sur ma route, je terminerais moi-même la sentence.

Je ne cherchais même pas à connaître la réaction des autres, devant cela, je préférais m'en aller vers ma tente pour... pour trouver un peu de solitude. Lorsque je m'y trouvais pourtant ce n'était pas pour être seul, même si pour moi cela revenait au même. Les femmes étaient normalement interdite dans le camp, mais Luka avait dirons-nous une dérogation et m'aidait dans de nombreuses tâches. Certains diraient qu'elle était devenu ma domestique, mais cela allait en réalité bien plus loin que cela, elle me "couvait" comme une maman. Lorsqu'elle me vit rentrer dans la tente elle était elle-même occupée à faire des classements de document. Je paraissais "légèrement plus désappointé" que ce qu'elle me connaissait quand je m'asseyais à mon bureau. Elle cherchait immédiatement à comprendre.
-Qu'est-ce qui ne va pas ?
-Je viens de condamner un homme.
-Pour le meurtre de la prostituée ?
-Oui.
-C'est ton rôle de maintenir la discipline.
-Je n'aime pas faire du mal à qui que ce soit, quelle que soit la raison.
-Je sais bien, mais c'est comme ça. Tu as déjà bien avancé, tu sais, ils seront tous bientôt prêts.
-Bientôt la jeune soeur des frères Kögan va arriver, et je devrais probablement épouser une parfaite inconnu.
-Y a pire comme supplice pour un homme non ? Parfois quand tu parles, j'ai vraiment l'impression d'être avec une femme.
-Dans le doute, je vais le prendre comme un compliment hein.
-Tu es bientôt en mesure de lancer les patrouilles. Ne pense à rien d'autre pour le moment. Les affaires politiques hein, tu auras bien le temps de t'y coller quand ce sera nécessaire.



Générique : Une des musiques ayant servi à l'inspiration


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"-Toi là, un pas en avant. Tu as déjà combattu un homme ?
"Non monsieur" me répondit-il pendant que je m'approchais et à peine arrivée à bonne distance je lui mettais une gifle qui le mit au sol, un homme de ma taille qui avait la trentaine mais qui transpirait le pacifisme.
-Considère que maintenant c'est fait."

Fin partie 3 : Le destin qui poursuit


Dernière édition par Snow le Mer 12 Oct 2016 - 15:54, édité 3 fois
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Message(#) Sujet: Re: Je regardais son souffle [Solo] Je regardais son souffle [Solo] - Page 2 EmptyDim 18 Sep 2016 - 0:01

Background de Snow partie 4 - La trinité est un triangle



Chapitre - La jeune fille aux cheveux de lin teillé - Partie 1


"Le luriot jaune, quand il gazouille, sait très bien se tenir"
Confucius commentant cette phrase du "Livre des Odes", souligne : " Se pourrait-il qu'un être humain en sache moins qu'un oiseau ?"

"L'avenir de l'homme, c'est la femme. Elle est la couleur de son âme - Elle est sa rumeur et son bruit - Et sans Elle, il n’est qu’un blasphème"
Louis Aragon

Ce qui gêne l'homme le fortifie.
Léonard de Vinci



SNH. Shinobi no Hattan

Au lieu de vouloir sauver tout le monde, il vaut mieux aider le monde à se sauver lui-même.
Snow


Me sentirais-je coupable ? Parmi les multiples souffrances de l'âme que l'être humain doit affronter, le sentiment de culpabilité occupe une place tristement privilégiée, encore assombrie d'un indéniable tabou. Aborder le thème de la culpabilité implique de rencontrer d'autres compagnons de route comme la honte, le péché, la faute, l'hypocrisie et bien sûr le mensonge, sans oublier la mésestime de soi qui fait tant de malheureux. Misérable compagnon dont on se délesterait bien . Et pourtant...
Si se sentir coupable de tout est pathologique, selon un philosophe (Paul Ricoeur), les individus qui n'ont jamais de culpabilité n'ont aucune identité morale et ne peuvent vivre avec autrui. Comme toujours, tout dépend du dosage : il s'agit de savoir de quoi chacun de nous peut légitimement se sentir coupable, sans s'y perdre.
Le prêtre du feu que je rencontrais (catholique Stan Rougier) aime rappeler que beaucoup d'adolescents se suicident parce qu'ils se trouvent laids dans le regard des autres. "La culpabilité est la condition paradoxale de la liberté", ajoute pourtant le médecin Philippe Naquet. Et le prêtre de Kyubi que je rencontrais plus tard (orthodoxe Jean-Yve Leloup) précise : "un homme sans angoisse ne serait plus un homme. C'est ici que la psychanalyse doit reconnaître son immense besoin de la théologie."

SNH. Shinobi no Hattan

Année 7 - Printemps - Premier temps du règne des ombres.

Snow


Il ne restait plus que quelques jours maintenant avant l'arrivée de la fameuse sœur des frères Kögan. Snow était parvenu à créer une véritable milice armée. Les patrouilleurs, il avait créé un véritable réseau de surveillance avec des itinéraires modifiés chaque semaine. Ses hommes connaissaient parfaitement le terrain, étaient parfaitement entraînés et équipés. Les samouraïs de Kögan qui plus avaient enfin déguerpit de la région tel que le pacte le stipulait. L'art de l'équitation était d'ailleurs parfaitement adapté à ces anciens civils désormais en arme et l'expérience militaire de la discipline que leur apportait Snow les fortifiait au moins autant que les rudes entraînements qu'il leur imposait.

Meilleure nouvelle encore, sa demeure était enfin réhabilitée par les architectes de Kingo et le domaine pouvait enfin accueillir les plantations de lin si précieuses à Snow. Son amour de la terre le poussait en effet à ne pas entièrement se consacrer aux arts militaires ou aussi aux autres disciplines intellectuelles, mais à faire de sa maison un véritable havre de paix dont la terre serait bercée pour l'aura de la quiétude. Il était malgré tout stressé, on lui avait annoncé la venue du père des frères Kögan avec leur soeur, l'heure de la rencontre avec sa future épouse venait, ainsi que la terrible machination qui prenait forme en même temps autour du seigneur dont le portrait parlé qu'on lui avait fait rebuterait tout ce qu'il y avait d'individu noble en ce monde.

Snow avait bien changé, il s'était considérablement "refroidi" depuis le petit adolescent qu'il était autrefois. Désormais calculateur, méfiant, doté d'un charisme indéniable et respecté dans sa communauté, tout ce qui lui manquait de seigneur était le titre. Pourtant, comme le remarquaient ses proches, comme Luka ou Gondo, il n'avait rien perdu de son profond altruisme, toujours si aimable et aimant, toujours si... Innocent. La vie et le destin le forçaient à devenir toujours plus maître de lui-même et tout ce qu'il avait déjà vu en avait fait un homme serein, habitué aux situations difficiles. Il était un maître aimable, juste et doux, mais savait aussi montrer une grande sévérité dans des cas que la plupart des gens pensaient justifier, ce qui le faisait gagner indéniablement en prestance, du moins parmi ceux qui le côtoyait régulièrement, d'ailleurs le respect que ses hommes avaient pour lui ne faisait qu'y ajouter.

On lui avait dit que la rencontre avec sa future épouse se passerait au château de Kingo, alors qu'une splendide réception serait donnée en l'honneur du seigneur qui nous rendait visite avec sa fille. Snow ignorait encore quel plan tramaient les deux frères Iveric et Alderic, mais il s'en méfiait comme de la peste et craignait d'être pris à partie par ceux-ci. Cela ne l'avait pas empêché de se faire beau, sous les conseils avisés de Luka, pour se rendre à cette fameuse réception. Beau était un petit mot quand on voyait le beau jeune-homme qu'il était devenu, ce petit défaut de manque de confiance en lui d'autrefois s'était estompé avec les responsabilités, il avait en quelque sorte désormais la hauteur d'un prince, même si tous n'étaient pas de cet avis. La salle de la réception était une gigantesque pièce à très haut plafond où transpiraient encore le luxe et le raffinement, tel que l'appréciait Kingo. Les notables de la région affluaient en ayant besoin que de stipuler leurs noms pour y entrer. Si l'on avait pu croire que cela manquait de sécurité, c'était en oubliant que ceux qui gardaient l'entrée n'avaient qu'à regarder la tenue pour être certain de qui ils avaient en face d'eux, aucun paysan en effet n'aurait pu se payer les vêtements que portaient les gens à ce genre de soirée.
Snow voulait se faire accompagner de Gondo, mais il n'aimait pas ce genre de réception et avait refusé, de même que Luka lui avait dit que venir accompagner d'une femme, quelle que soit la bienséance de leur relation, à la rencontre de sa future épouse, aurait été inconvenant. Snow n'était cependant pas stupide, il s'était parfaitement renseigné sur la jeune fille avant de venir à cette réception, il apprit ainsi avec grande surprise, qu'il ne s'agissait pas juste d'une poupée à vendre, mais d'une samouraï qui savait fort bien manier l'épée, ce qui avait de quoi l'intriguer.
Lorsqu'il entrait, il y eut quelques murmures de-ci de-là parmi ceux qui le croisaient, chacun connaissait le pacte qui le liait à la famille Kögan, et même s'il n’appréciait pas particulièrement cela, il n'en faisait pas grand cas, car il était désormais habitué aux "bonnes manières mondaines... Il ne touchait pas à la nourriture ou ne profitait pas de la musique sur le coup, il préférait se diriger vers Geoffrey et Kingo, qui dans un coin reculé discutait, sans doute de la réception. La famille Kögan n'était en effet pas encore là, le père et la fille était arrivé chez Kingo dit-on depuis quatre jours et ils se préparaient à faire leur entrée. Lorsque Snow arrivait à leur niveau, la conversation démarrait naturellement. Geoffrey et Kingo étaient surtout inquiets de la posture de Snow devant la situation, de comment il réagirait devant le stratagème et surtout de s'il allait faire ce qu'il fallait avec la jeune fille.
-Pas de blague hein Snow. On joue gros là. Lui répétait Kingo.
-Je sais très bien ce que j'ai à faire. Ce n'est qu'une petite fille et son père est déjà mourant ou presque, lui répondait bêtement Snow.
-Attend un peu de la voir, tu imagines pas, argumentait Geoffrey.
-La beauté... C'est si relatif, qu'elle me plaise ou non de toute façon, je devais faire avec.

Il n'y eut pas de grandes annonces quand la famille Kögan descendait de l'escalier, ils attiraient de toute façon tous les regards, et soudain Snow perdit pied, du moins quelques instants. La jeune fille était, à proprement parler, magnifique à ses yeux, il en perdit la voix et ne comprenait pas comment elle put lui faire un tel effet. Il se tint droit quand ils approchaient de lui, Geoffrey et Kingo, parfaitement digne et assuré, pourtant face à lui, il y avait désormais Alderic 1er du nom, Alderic second du nom, et celle que Iveric présentait sous le nom de Laya, sa jeune soeur. Le père était effectivement âgé, très âgé, mais loin d'être mourant et son inclinaison vers la jante masculine se sentait franchement au regard qu'il portait sur Snow. Mais Snow à ce moment n'écoutait rien, il ne voyait qu'elle, Laya, qui sur le coup mal à l'aise lui disait avec les joues rouges.
-Qu'est ce que vous avez à me regarder comme ça ?

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Une manière un peu brutale de s'annoncer, elle avait l'air d'avoir été obligée de venir ici, et ne semblait pas emportée à l'idée d'un mariage jusqu'à ce qu'elle aussi, croisait le regard de son promis. Iveric et Alderic en étaient intérieurement très satisfait, "c'est dans la poche, se disaient-ils discrètement du regard", cependant l'intérêt que portait Alderic premier du nom à Snow les inquiétait, ils craignaient immédiatement que leur père décide de se réserver la chaire du jeune homme pour lui plutôt que de le céder à sa fille. Quelle drôle de famille... La conversation de politesse entre chacun démarrait, mais Snow et Laya n'avaient aucune attention pour celle-ci, ils ne se lâchaient simplement pas des yeux jusqu'à ce que Snow s'empare de sa main pour la baiser.
-Vous êtes un ravissement. Voudriez-vous m'accompagner sur la terrasse, loin de ce tumulte.
Nouvelle rougeur sur les joues de l'adolescente qui acquiesçait d'un hochement de tête sans même hésiter. Son père semblait renfrogner, mais il ne pouvait jouer sur deux tableaux ou faire d’esclandres maintenant, et les laissait donc aller sans rien dire. Les deux tourtereaux se rendaient donc vers la terrasse pour converser loin du bruit et du monde, et lorsqu'ils y étaient, alors que l'un semblait parfaitement à l'aise et l'autre était plus intimidée, le courant semblait plutôt bien passer, Snow se disait avoir beaucoup de chance sur le coup, mais rien n'était encore décidé et la jeune fille ne comptait pas se laisser "prendre" si facilement.

-Je vous imaginais moins... Masculin. Dit-elle dans l'instant, ce qui amusait Snow.
-Je suppose que votre frère a eut à coeur de faire mon portrait selon ses convenances.
-Il n'est pas aussi dur qu'il veut le faire croire.
-Iveric m'a apprit que vous étiez douée à l'épée.
-Il y a tenu et ça ne m'a pas déplu, mais les femmes en arme ne sont pas très appréciées par les samouraïs. Vous m'interdirez de continuer vous ?
-Je préférais me mesurer à vous pour être honnête,
lui répondit-il en souriant.
-Vous êtes étrange pardonnez-moi.
Snow penchait la tête en signe de questionnement alors Laya reprenait.
-Vous n'êtes pas samouraï, même si on vous en donne le titre, ni Shinobi. Alors... Qu'est-ce que vous êtes ?

Snow fit quelques pas de plus et regardait le ciel tout en lui répondant de dos. Il paraissait fier de ce qu'il allait dire, comme s'il en était entièrement convaincu. Il se remémorait les paroles de son maître, ce qu'il lui avait dit, et savait qu'aujourd'hui, c'était d'autant plus vrai.
-Tenir une arme cela suffit à se faire appeler guerrier. Alors je suis un guerrier. Je fais la guerre, pas besoin de titre autre que celui-là.
-Et pourquoi vous la faites la guerre ?

Il se retournait sur cette question, cette fois, elle perdait de son assurance et on lisait le doute dans son regard, mais l'innocence ne tombait pas, il avait l'air d'un petit-enfant perdu et cela attendrissait la jeune fille.
-Je l'ignore encore. Pour la paix, pour l'honneur peut-être. Mais nous avons tous ce petit quelque chose en plus, qui n'est qu'à nous, ce quelque chose que nous n'avons pas choisi, mais qui nous a choisit. Mais je ne sais pas encore quoi pour moi.
-Comme une femme ?
Osait-elle un peu gênée ce qui fit rire d'amusement Snow.
-Pourquoi pas, si cette femme a cette valeur. Elle rougissait de nouveau.
-Mon frère m'a dit ce que vous faisiez ici. Les pillages ont cessés grâce à vous. Ne serait-ce pas de rendre le monde meilleur qui vous ferait finalement vibrer ?
-Je ne crois pas qu'on puisse sauver le monde.
-Ho...
-Mais mais on peut apprendre au monde à se sauver lui-même.
-Quelle différence ça fait ?


Mais Snow se contentait de sourire, la vérité, c'est qu'il n'était pas certain lui-même de la réponse à donner, bien qu'il soit convaincu qu'il n'était alors pas dans l'erreur. Alors il détournait habilement la conversation.
-Peut-être souhaiteriez-vous venir à l'une de nos patrouilles un jour. Si vous montez à cheval.
-Tous les samouraïs montent à cheval, lui répondit-elle fièrement, ce qu'il appréciait d'ailleurs. Et j'en serais ravi finissait-elle.
-Vous voulez danser ?
-Mais....
Fit-elle en baissant les yeux. Pardonnez-moi, je ne sais pas danser.
-Moi non plus, lui répondit-il en souriant.
-Mais nous allons être ridicule devant tous ces aristocrates.
-Le ridicule, c'est l'absence de confiance en soi,
lui répondit-il sereinement en lui tendant la main. Permettez.

Et ils dansèrent, ils rirent une bonne partie de la nuit ainsi. Iveric en était pleinement satisfait, car il appréciait Snow, bien plus que son frère cadet, Geoffrey et Kingo eux aussi étaient satisfait, le plan se déroulait tel qu'ils l'avaient prévu à la barbe de Alderic premier du nom qui, contrairement à ce qu'ils croyaient, n'avait pas l'intention de laisser sa fille si facilement à ce jeune homme qu'il convoitait. En dehors de la famille certes cela ne se remarquait pas, mais Iveric et sa petite bande de comploteurs ne pouvaient imaginer ce qu'il avait alors en tête.



Dernière édition par Snow le Mer 12 Oct 2016 - 17:30, édité 3 fois
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Message(#) Sujet: Re: Je regardais son souffle [Solo] Je regardais son souffle [Solo] - Page 2 EmptyDim 18 Sep 2016 - 23:34

Chapitre - La jeune fille aux cheveux de lin teillé - Partie 2

Après la réception Snow avait été convié à passer la nuit chez Kingo, mais il s'y refusa en prétextant le travail dont il ne pouvait se laver les mains chez lui. Cependant, on lui proposait un petit tournoi amical des patrouilleurs, pour montrer à Alderic premier du nom ce qu'il avait accompli ces quatre derniers mois, y voyant l'occasion de revoir Laya il acceptait et promit d'organiser cela durant la semaine qui suivrait ; ce qu'il fit. Les patrouilleurs étaient exaltés à l'idée de pouvoir montrer leur talent à l'épée à de véritables samouraïs et Snow n'avait aucun doute quant à leur compétence militaire. Pour l'occasion, il avait décidé que cela se passerait cette fois dans son propre domaine, en plein air, où une petite arène et une petite tribune avaient été organisées. Certes, Laya lui avait fait tourner la tête, mais il ne perdait jamais de vue ses devoirs.

Le tournoi organisé avait tant de bruit que nombres de combattants qui n'étaient pas patrouilleurs avaient réclamé de pouvoir y participer, et Snow, bien loin de ne pas apprécier, avait encourager le conseil des propriétaires à accepter ces inscriptions de dernières minutes. Le tournoi aurait lieu un jeudi, sous beau temps et surtout l'œil de spectateurs qui étaient fiers de voir les leur être le centre d'attention du moment. Dans cette petite région, les fêtes étaient rares, alors un tel événement provoquait rapidement l'émulation.

Alderic premier du nom avait demandé à Kingo de rencontrer personnellement Snow seul à seul, prétextant qu'il devait voir avec lui les modalités du mariage. Snow avait flairé tout de suite l'étrangeté de la demande, mais il ne fallait surtout pas froisser ce "grand seigneur" et Kingo, tant que Geoffrey et les deux frères Kögan ne lui avaient pour ainsi dire pas laissé le choix. Avec tout le travail qu'il avait déjà à faire Snow n'était pas emballé par l'idée de la conversation, cependant, il avait cédé, car il y avait autre chose désormais, il voulait réellement épouser cette Laya. Alors il acceptait, a contre cœur, de se rendre chez Kingo pour parler avec cet homme. Il le fit la veille du tournoi, au soir juste après le repas, car il aimait que les conversations se passent à cette heure, et cela, il n'en avait pas laissé tellement le choix à Alderic.

Alderic premier du nom n'était pas un si vieil homme que cela, la bonne cinquantaine, relativement fine et bien conservée quoi qu'un peu usé par l'alcool, cela se ressentait, mais surtout son inclinaison sexuelle se ressentait trop facilement même s'il ne faisait absolument pas efféminer. Il rencontrait Snow dans la même pièce où il rencontrait Iveric et Alderic second du nom autrefois. Le seigneur était déjà installé le verre à la main alors que Snow avait pris place à côté de lui dans un fauteuil près de la cheminée.
-Vous êtes bien aimable d'être venu, lui disait Alderic.
-Il faut parfois se laisser tenter, répondit simplement Snow.
-Votre future épouse vous convient-elle ?
-Je ne peux que vous félicitez d'avoir une fille telle que Laya. Elle est exceptionnelle. Ses cheveux me rappellent le lin teillé, et j'aime le lin.
-Si seulement elle n'avait pas emporté par ses frères dans le maniement des armes. Elle le serait encore plus.
-Au risque de vous paraître inconvenant, pourrais-je connaître le réel motif de cette entrevue ?
-Ô, mais bien sûr, c'est assez simple en vérité, je veux savoir quand mon fils aura décidé de me tuer.


Snow se tue sur le moment. Ce ne fut pas tant qu'Alderic se doutait du complot qui le surprit, mais qu'il devine que Snow en fit partie. Même si ce fut à contrecœur et que son rôle était finalement tout à fait mineur. Cela pouvait être aussi une ruse pour savoir, si oui ou non, il était de mèche avec les deux frères, Kingo et Geoffrey, cependant, il jugea inutile de jouer un jeu de dupes, cet homme devait bien plus habituer que lui à ce genre de manipulation et il se dit que le mieux était peut-être de jouer cartes sur table maintenant. Il n'était pas paniqué, il n'était pas emporté, non, il était même plutôt serein et cela étonnait Alderic au moins autant que cela lui plaisait.
-Je l'ignore, mais si je devais prévoir, ce serait le jour des noces.
-Vous êtes doué, car c'est sans doute ce jour oui. La date du mariage n'étant pas encore officiellement fixé, et le mariage ne pouvant avoir lieu sans mon consentement, ils sont obligés d'attendre.
-Vous voulez annuler la noce ?
-L'annuler ? Quelle bêtise, certainement pas, je veux seulement m'entendre avec mon gendre.
-Si vous comptez me retourner contre vos fils n'espérez rien. Je veux épouser Laya, mais je préfère rester loin de vos histoires.


Alderic n'aura pas apprécié cela, il but cul sec le restant de son verre en fixant Snow d'un très mauvais oeil, pourtant Snow sentit parfaitement que le problème n'était pas tant qu'il refusa de tuer les deux enfants du seigneur, il commençait à avoir l'habitude de devoir jauger ses ressentis pour comprendre les intentions de ces interlocuteurs, non, le seigneur voulait bien quelque chose en rapport avec ses enfants, mais ce n'était pas cela, de même, il désirait encore autre chose, mais Snow avait peur de comprendre quoi. Le vieux bonhomme continuait alors plus sèchement.
-Si vous pouviez seulement me prévenir de leur intention et de la méthode, ce serait bien suffisant. Je sais que vous vous entendez particulièrement avec Iveric, mais croyez-moi, une fois mort, il ne fera plus grand cas de vous, quoi qu'il vous ait dit.
-Je ne lui fais pas spécialement confiance. Ni en vous d'ailleurs. Qu'ai-je à gagner à accepter dites-moi ?
-Vous pourrez dormir sur vos deux oreilles, ce serait un début.
-C'est une menace ?
-Un fait.
-À quand est fixé le mariage ? Si nous devons vraiment... Traiter ensemble, j'ai besoin de garantie.
-Ô, vous l'épouserez, mais vous ne la toucherez pas.
-Voilà une affirmation curieuse.


Le seigneur tendit la main et la posait sur la cuisse de Snow d'une façon, ... Tendancieuse. Mais celui-ci sur le coup ne paniquez pas, bien qu'il éprouvât un certain dégoût, il parvint à parfaitement à le cacher en préservant simplement la sérénité de son visage. Il fixa dans les yeux Alderic, questionneurs, pour chercher à comprendre et celui-ci et lui répondit tout de suite.
-Vous et moi pourrions devenir très proche, comme un fils... Et son père. Ma fille est très jeune, trop pour comprendre certaines choses, j'aimerais disons ne pas avoir à partager.

Un père et un fils, quelle curieuse méthode de montrer son affection paternelle pensait Snow, mais il se sentait aussi prit au piège, s'il faisait un faux pas, il se pourrait bien que ce mariage n'advienne jamais. Alors il se dit simplement et gravement, qu'il aviserait le moment venu, mais que hélas, pour l'heure, il devait se soumettre quoi qu'il lui en coûtât. Cette femme en valait-elle tant la peine ? Peut-être pas, il la connaissait à peine, pourtant, il se sentit prêt à ce sacrifice et décidait de répondre par un sourire qui se vit plus vrai que nature.
-Nous devrions pouvoir nous entendre. Répondit Snow à la voix basse.
-Ce mariage va sceller notre union. Et bientôt les deux imbéciles qui me servent de fils n'auront plus l'occasion de vouloir se rendre coupable de parricide. Vous serez bientôt le maître de cette région grâce à moi, croyez-moi, vous faites le bon choix. Vous allez rester... Cette nuit, je présume.
-Allons allons, demain a lieu le tournoi, nous verrons nos affaires ensuite, c'est mieux ne pensez-vous pas ?
-Oui, vous avez raison. Nous verrons après. Et nous utiliserons cette occasion pour annoncer la date officielle de votre mariage.
-J'en suis honoré, mon seigneur.
-Appelez-moi Alderic voyons, après-tout, nous sommes déjà presque parents.
Lui dit-il d'un large sourire ironique.
-Pourrais-je parler à votre fille avant de partir ?
-Vous voulez lui dire quoi qui ne peut tant attendre ?
-Jouer le prince charmant pour la convaincre de mes bonnes intentions.
-Vous me plaisez de plus en plus vous savez.
-Je vous remercie de vos chaleureuses paroles, Alderic.
-Elle est sans doute dans un des petits salons avec l'une de ses lectrices, je vous y autorise.


Snow se levait pour le saluer, ne plus avoir sa main sur la cuisse était ainsi un soulagement, et il sentait qu'il ne pourrait plus feindre d'être jouasse encore bien longtemps sans préparation. C'était très grave ce qu'il se passait et ce qu'il venait d'accepter, il en avait conscience, et prit de culpabilité envers la jeune fille qu'il était en train de trahir, par affection pour elle qui plus est, il se dit qu'il fallait lui parler pour... Être certain d'avoir fait le bon choix. Après les formules de politesse, il se rendit donc vers le petit salon où se trouvait Laya, toujours si radieuse à ses yeux, dans son air si atypique. Il aimait déjà la comparer à Gaïa, la terre elle-même, tant il trouvait une correspondance spirituelle à celle-ci. Sans compter qu'il éprouvait le désir de découvrir cette facette qu'il savait cacher par les soins de la jeune fille, bridée par une éducation très stricte.

Elle était effectivement en train de se faire faire la lecture par l'une de ses suivantes quand il arrivait. Assis à une petite table, sa lectrice avait remarqué Snow et cessé de lire, ce qui fit se retourner Laya sur sa chaise pour le voir. Son visage s’irradiait de bonheur d'un coup tant elle appréciait cette visite impromptue. Snow, eut pour la première fois un peu de mal à ne pas se cacher, à paraître encore et toujours tout à fait serein, mais il y parvenait, en tenant droit, souriant et le regard brillant sur elle.
-Que lisez-vous ?
-Rien de bien passionnant. Une histoire d'amour pour les jeunes filles. Mais vous que faites-vous ici ?
-J'avais des affaires à régler avec votre père, il aurait été stupide de ma part de ne pas en profiter pour vous voir.
-Vous êtes prévenant. Mais n'avez pas mille choses à faire avec le tournoi de demain ?
-J'aurais toujours un peu de temps pour vous. Puis-je m’asseoir ?
-Mais je vous en prie.


La lectrice se levait donc, restant discrète, pour laisser sa place à Snow. Elle quittait ensuite la pièce pour les laisser seul à seul, du moins en apparence, car elle avait aussi ordre par Alderic de surveiller Laya, alors c'est discrètement, derrière la porte qu'elle attendait en épiant la conversation. De là où elle était, elle ne pouvait pas entendre grand chose en vérité, mais ce qu'elle devait surtout surveiller, c'était si Snow et Laya n'allaient tout simplement pas en bas de la ceinture. Heureusement Snow n'aurait jamais été assez stupide pour cela, et même, ce n'était pas la raison de sa visite.
-On me dit beaucoup de choses sur vous.
-Pas de vilaines choses, j'espère.
-Que vous étiez soldat dans les guerres Shinobi. Que vous étiez résident à Tsuchi no Kuni avant de venir ici et que vous maniez l'épée comme si vous étiez né avec. On dit aussi que beaucoup de dames, vous convoitent.
-La dernière affirmation est sans doute exagérée. Lorsque je suis arrivé à Tetsu no Kuni ce n'était qu'un petit village qui m’accueillit, Kariska. Les pillages qui ont eu lieu en mon absence ont été un tremplin auquel je ne m'attendais pas à mon retour, mais vous savez, je reste avant tout un cultivateur.
-Oui, Iveric m'a dit que vous cultiviez le lin. Les champs doivent être magnifiques à la belle saison.
-J'ai bien d'autres choses à apprécié du regard aujourd'hui.
-Vous ne perdez jamais une occasion vous.
-J'espère vous voir demain au tournoi.
-Vous y participerez ?
-Non hélas, cela est destiné à nos hommes et tous ceux qui voudraient y montrer leurs compétences, il serait indécent de m'y voir prendre l'épée.
-Quel dommage, mais vous m'y verrez. Mon père y a tenu.
-Ho cela vous déplaît d'y venir ?
-Pas du tout au contraire.
-Alors à demain, je ne veux pas plus abuser de votre temps.
-Ce fut un plaisir Snow, comme la dernière fois.
-J'espère que cela en sera encore un demain.


Cette simple conversation avait suffit à faire retomber la tensions que ressentait Snow. Plongé dans le visage de Laya, il oubliait aisément la gravité de situation et trouvait de quoi affirmer ses décisions, même si, il le savait bien, tout ceci n'avait rien de logique. Jusqu'alors il n'avait jamais imaginé pouvoir retomber amoureux, et ce n'était pas encore d'amour qu'il s'agissait, comme toujours, il suivait sa pente, mais il s'avérait que celle-ci n'était pas si désagréable.



Dernière édition par Snow le Mer 12 Oct 2016 - 17:43, édité 4 fois
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Message(#) Sujet: Re: Je regardais son souffle [Solo] Je regardais son souffle [Solo] - Page 2 EmptyMar 20 Sep 2016 - 17:13

Chapitre - La jeune fille aux cheveux de lin teillé - Partie 3

Ce matin du tournoi était radieux et il y eut tant de monde pour venir voir les combats que la tribune n'avait pas suffi, au dernier moment des hommes avaient dû aménager un emplacement exprès pour que la foule puisse s'y amasser et profiter du spectacle. Il y avait bien entendu une tribune d'honneur pour les hautes personnalités de la région, tels que les propriétaires terriens et la famille Kögan. Snow tenait lui-même une place de choix et avait fait jouer ses relations pour que ses premiers officiers tels qu'Elrod, Gondo et Luka puissent se tenir assis près de lui.
C'est vers 10 heures que les festivités commençaient et les hommes de Snow firent preuve de toute l'efficacité de l'entraînement qu'il leur prodiguait. Snow était particulièrement attentif à cela, car après-tout, au-delà du divertissement de la foule, c'était son travail que l'on jugeait avant tout, mais pour les quatre premiers combats, les hommes qu'il avait choisi s'en sortirent haut la main, que ce soit à l'épée ou à la lance. Deux choses venaient cependant gâcher légèrement le tableau, la première, c'était les regards insistant d'Alderic premier du nom qui ne cessait jamais de lui lancer des regards tendancieux à toute occasion, mettant mal à l'aise Snow qui faisait pourtant bonne figure aussi discrètement et efficacement qu'il le pouvait, la deuxième était l'absence de Laya dans les tribunes, ce qui l'avait lourdement déçu, car il espérait pouvoir la revoir. Il remarquait cependant comme les frères et leur père savaient en public avoir l'air d'une famille strict et noble, mais aussi soudé et aimante, paradoxal quand on savait qu'ils cherchaient simplement à s'assassiner mutuellement.

Nous en venions au cinquième combat sous les annonces et les applaudissements quand la plus grande surprise vint, c'était une jeune fille qui se présentait dans l'enceinte de la petite arène, le casque ne permettait pas de la reconnaître, mais les courbes de la silhouette ne trompaient personne. Sur le coup, il y eut quelques rires et médisances et l'homme qu'elle retrouvait en face d'elle se permettait même d'en faire autant. C'était un patrouilleur de Snow assez doué, mais pas forcément non plus le plus malin de la bande. Snow ne se permettait cependant pas d'en rire, ni de médire, il restait attentif et intrigué par cette femme qui osait l'affrontement devant tout ce monde et, immédiatement, il pensait, "c'est sûrement elle, j'aurais dû le prévoir" et lorsqu'il voyait le regard surprit de la famille Kögan, la fierté des frères, le dégoût du père, pour lui cela ne faisait aucun doute, c'était Laya qui se tenait là avec une armure et une épée. Snow en sourit et n'attendait que de voir de quoi elle était capable, elle qui fut formée à l'épée par Alderic second du nom et par Iveric à la stratégie militaire.
Le combat ne démarrait pas sur le moment, il y avait d'abord la présentation d'usage des combattants et le pseudonyme de la jeune fit sourire Snow "Pousse de Lin", était-ce un clin d'œil pour lui ? En tout cas, Laya n'aura jamais regardé vers lui jusque-là en étant concentré sur le combat, et Snow estimait qu'elle avait fort bien raison de cela. Le patrouilleur cependant, après que l'arbitre ordonnait le début et qu'elle se mettait en garde préférait se moquer un peu d'elle.
-Les femmes c'est pas fait pour les champs de bataille ma petite. Tu devrais retourner à tes tapisseries.
-La mort, ça n'épargne pas les femmes, alors pourquoi seuls les hommes pourraient la donner ?
Lui répondit-elle fièrement. Je n'ai pas demandé à naître femme. Contente-toi de frapper et tu verras.

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Le patrouilleur soupirait comme si c'était une besogne trop basse pour lui et Snow en profitait pour apprécier les commentaires de Gondo et Luka.
-Elle a du cran celle-la, disait le vieux forgeron.
-Elle est tellement belle, je voudrais être comme elle, ajoutait Luka.
-Je vous présente ma future femme... Disait simplement Snow avec amusement sous les regards abasourdis de ses amis.
-Faut quand même qu'elle fasse attention, c'est pas n'importe qui en face, terminait Elrod.
Mais Snow avait l'air confiant et surtout paraissait la trouver d'autan plus attirante dans cette position, une femme capable de tenir une épée qui avait le caractère si bien trempé ne pouvait que lui rappeler son ancienne épouse et éveiller ses sens. Cela n'échappait pas Alderic premier du nom d'ailleurs, ce qui le fit encore plus déprécier sa propre enfant. Lorsque le combat commençait le patrouilleur qui se lançait vers elle ne s'attendait pas à ce que la demoiselle possède tant de réflexes. En effet, ne pouvant jouer entièrement sur la force, elle jouait sur l'esquive et la vivacité qu'elle avait de bien loin supérieur à son adversaire, rien qui n'était susceptible cependant d'échapper à Snow qui n'en perdit pas une miette. Le patrouilleur s'épuisait simplement dans le vide à tenter de la toucher, jusqu'à ce qu'il fût trop fatigué pour continuer à ce rythme, alors elle saisit l'occasion et lui plantait l'épée dans les côtes au premier faux pas, ce qui le mit simplement à genoux. Silence complet dans l'assemblée, c'était la première fois qu'un patrouilleur était battu, par une femme qui plus est. Cela pouvait tourner mal pour Snow, car que l'un de ses hommes puisse être vaincu par une femme était mauvais pour la réputation de sa troupe, mais sur le moment, il s'en fichait complètement, il était simplement fière de pouvoir bientôt épouser une jeune fille de cette trempe.

Snow n'avait alors qu'un seul souhait, la rejoindre sous sa tente pour la féliciter, ce que la foule n'avait pas dénié faire alors que de nombreuses femmes auraient bien voulu. La crainte de celles-ci était compréhensible et la position de Snow ne permettait pas plus. En effet, quitter la tribune se serait remarqué et on en lui aurait fait certainement le reproche. Il posait instinctivement la main à la garde de son sabre pour le presser fortement, une façon pour lui de retenir plus facilement ses élans. Pourtant, il n'était pas au bout de ses surprises. Il était désormais un guerrier accompli et d'aucun dirait qu'il n'avait que peu de prétendant digne de lui à l'art du sabre, c'était comme un talant inné qu'il avait, et bien qu'il le niait lui-même, pour lui-même, personne n'aurait osé le contredire. Pourtant, quand le duel suivant demandait aux nouveaux participants d'intervenir, le patrouilleur qui était là devait faire face à un homme qui n'était manifestement pas de la région, un genre de mercenaire que chacun estimait déjà bassement, imaginant qu'il n'était que là que dans l'espoir d'obtenir la récompense due au vainqueur, c'est-à-dire une belle somme. Il était assez jeune, environ le même âge que Snow, mais surtout, il avait une épée bien plus grande que la moyenne fixée dans le dos, elle était si grande qu'on pouvait se demander si le jeune-homme était réellement capable de la manier. Snow ne pouvait s'empêcher de le regarder, il lui trouvait quelque chose de différent des autres combattants qu'il avait côtoyé, quelque chose qu'il ne s'expliquait pas lui-même. Le jeune guerrier se présentait au nom de Batz.

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Lorsqu'il sortait son épée de son dos pour la planter dans le sol, elle paraissait encore plus énorme à n'importe qui et cela fit même froid dans le dos du patrouilleur sur le moment. Dans la foule, et même dans les tribunes, on pouvait entendre, "c'est qu'un gamin", "tu as vu la taille de son épée, il ne peut pas manier un truc pareil", "regarde comme il se la pète, il se faire couper en deux". Mais Snow voyait ses muscles saillants et savait y reconnaître l'entraînement adéquat au maniement de cette énorme épée. Il doutait sur le moment et s'en intriguait au point de porter un intérêt encore plus prononcé à ce combat.

Cet homme était une véritable machine à tuer, cette puissance désarçonnait le patrouilleur qui ne pouvait rien faire hormis parer les coups comme il pouvait, son adversaire, ce Batz, était un fonceur, qui ne craignait manifestement ni la mort ni les blessures, il était comme en train de se tester à chaque instants. Les coups de lame résonnaient dans le vide et il se battait si bien que la foule se sentît emportée au point de l'encourager lui plutôt que le patrouilleur, cependant, il y eut un drame, ce genre d'homme ne sait pas se retenir, et il blessait très gravement son adversaire qui tombait au sol dans son propre sang, sans pouvoir retenir ses spasmes de douleurs. Si la foule et la tribune appréciaient ce sanglant spectacle, Snow le jugeait bien autrement. Quand le combat terminait Elrod se permit de demander à Snow "c'est pas n'importe qui ce mec en fait, tu penses que tu pourrais le battre ?", Luka s'insurgeait fébrilement avec son "Dis pas de bêtise il l'écraserait comme une mouche". Mais Snow ne répondit pas, il ne lâchait plus du regard ce guerrier qui paraissait le fasciner. Il avait bien entendu la question, alors pourquoi ne pas répondre. Simplement parce que lui-même ignorait la réponse et selon Snow, quand on ne sait pas, le mieux c'est de se taire plutôt que de parler pour combler le vide ou dire une bêtise.

Les combats se succédaient et sans surprise, aucun patrouilleur ne parvint à la finale, c'était Laya et Batz qui s'y retrouvaient, un combat qui était attendu désormais au vu de leurs exploits mutuels. Ce que la foule peut-être inconstante décidément. Snow regardait attentivement le déroulement de ce dernier duel, mais il n'avait pas de préféré, il voulait seulement apprécier le talent de chacun.
Ce fut probablement le début de duel le pus violent de la journée, ce n'est pas parce qu'il avait une femme en face de lui que Batz se retenait, il n'y avait qu'à voir les vibrations que devait retenir Laya dans son épée pour s'en convaincre, mais elle n'avait pas non plus dit son dernier mot et se défendait férocement contre cette masse de muscle. Un mauvais coup passait et son casque s'envolait, la laissant sur le moment projeté à quelques mètres de son adversaire, plus loin sur le sol. Il fut surpris de trouver une femme, comme s'il ne s'en était alors pas aperçu jusque-là et la jeune fille vexée l'insultait pour bondir dessus de plus belle. C'était alors le silence le plus complet dans la foule devant un si beau spectacle, mais Snow restait concentré sur ce qu'il se passait jusqu'à ce que la jeune fille tombât sur les fesses à cause d'un nouveau coup bien placé. Batz dressait l'épée, Snow le comprit instantanément, ce fou voulait l'achever ! Il voulait la tuer ! Pour lui, ce n'était alors qu'un adversaire comme un autre et que ce soit une femme n'allait pas le retenir. Panique dans la tribune, si Laya mourrait, ce serait un véritable drame.

Snow n'allait cependant pas laisser faire. À la barbe de tous, il se saisit de l'épée à la ceinture d'Elrod et la lançait pour la planter au sol entre Batz et Laya. Nouveau silence de la foule tandis que Snow d'un seul bon quittait la tribune pour arriver dans l'arène paisiblement à côté d'eux. La famille Kögan était soulagée, tout le monde l'était et Batz attisait dès lors les plus vifs mécontentements. Snow avançait d'un pas lent vers eux et laissait sereinement passer de ses lèvres.
-Cette femme est ma propriété. Tu peux ranger cette épée.

Mais Batz qui le regardait comme s'il découvrait un nouveau défit brandissait son épée vers lui avec la ferme intention de s'en servir. Snow restait serein et laissait à nouveau entendre.
-Alors tu refuses.

Il dégainait à son tour son sabre tandis que la bête bondissait sur lui. On entendit quelques cris retenus et des "Snow ! Attention !" et pourtant, le coup puissant de Batz fut paré net, comme si cela fut extrêmement facile à Snow. Des bouches s'ouvraient d'étonnement, le premier étant étonné était Batz, car la perfection de cette parade lui paraissait tout à fait impossible sur le coup. L’enchaînement de frappes suivait, la force de brute de Batz opposée à l'intelligence tactique de Snow. Sous l'œil éberlué de Laya et de la foule qui se trouvait désormais à devoir découvrir le chef de leur milice aux prises avec un adversaire qui, il faut le dire, était à peu de choses près son égal. Snow semblait véritablement apprécier le duel, il était comme un enfant qui jouait à l'épée, alors que Batz déversait toute sa rage à chaque coup qu'il donnait. Mais cela ne faisait qu'attiser encore plus l'intérêt de Snow pour lui, jusqu'à ce qu'une simple ouverture à saisir se profilât pour qu'il lui plante le sabre juste au-dessus du cœur, pour ne pas tuer l'homme qui tombait d'évanouissement sur l'instant. C'était alors une acclamation tandis que Snow rangeait paisiblement l'épée au fourreau en regardant Batz de haut. Alors que Batz, lui, le regardait d'en bas...

Snow ordonnait aux patrouilleurs de l'emmener sous la tente des soins, ceux-ci cherchèrent à aider aussi Laya, mais elle les repoussait vivement et avec fierté pour se rendre seule sous sa propre tente. Il n'y aurait finalement aucune récompense versée à un vainqueur aujourd'hui. Ce n'était pas un complet fiasco, les patrouilleurs avaient prouvé leur valeur et le public avait eu le droit à un beau spectacle. Il était prévu pour la suite que la famille kögan, et entre autre Alderic premier du nom annonce la date du mariage, mais Snow ne se rendit pas à eux sur le moment, il préférait aller voir Laya sous sa tente.

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Lorsqu'il arrivait, elle était en train d'ôter son armure, et même si elle avait remarqué que Snow était à l'intérieur et pouvait ainsi la voir... Sans tenue, elle ne s'en formalisait pas. Il découvrait ainsi une nouvelle facette de sa personnalité, la guerrière, qui désirait hardiment être traité autrement que comme une petite fille de famille noble destinée à faire la potiche à côté de son mari. Snow attendait patiemment et silencieusement qu'elle se rhabille pour la petite réception qui aurait lieu plus tard et lorsqu'elle terminait, c'était un étrange regard qu'elle lui portait. Déçu d'elle-même, qui avait échoué à la finale, Snow lui renvoyait en retour un regard compatissant et admiratif. Cette fois, maintenant, il se tutoyait, preuve qu'il avait passé un cap, du moins sur le plan de l'intimité.
-Je me suis humiliée devant ce type, lui dit-elle.
-Au contraire, tout le monde a pu voir que tu es une excellente bretteuse. Tu n'as pas à être si dur avec toi-même.
-Mon père va être fou de rage.
-Il ne t'arrivera rien. Tu es ma promise, du coup, il ne peut pas te toucher.
-Tu ne peux pas comprendre. Tu l'as dominé quasiment sans difficulté toi. Alors que moi, j'ai été vaincu sans lui rendre difficile la tâche justement.
-Je me donnais l'air de ne pas être en difficulté, mais je l'ai été tout autant que toi. Ce n'était qu'apparence.
-Vraiment ?
-Vraiment.
-Nous allons bientôt être officiellement fiancés de toute façon. Je n'aurais plus le droit de tenir l'épée. Je voulais juste éprouver ça encore une fois.
-Tu veux être dans les patrouilleurs ?
-Tu te fiches de moi ?
-Non.
-C'est le plus beau cadeau que tu puisses me faire.

Snow ne répondit alors que d'un sourire avant de quitter la tente. Mais lorsqu'il passait presque le seuil de la sortie Laya l'interpellait.
-Quand tu disais que j'étais ta propriété. Qu'est-ce que cela sous-entendait ?

Snow ne se retournait pas entièrement, se contentant de la regarder du coin de l'œil.
-Choisis ta réponse.
Et il se rendait à la réception.



Dernière édition par Snow le Mer 12 Oct 2016 - 18:09, édité 5 fois
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Asshu Kaderik
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Message(#) Sujet: Re: Je regardais son souffle [Solo] Je regardais son souffle [Solo] - Page 2 EmptyJeu 22 Sep 2016 - 14:55

Chapitre - La jeune fille aux cheveux de lin teillé - Partie 4

Lorsque Snow sortait de la tente, ce n'était pourtant que pour retrouver Iveric qui l'attendait là. La vérité, c'est que les deux jeunes-hommes s'appréciaient, mais que leur situation commune ne leur permettait pas de s’appeler réellement "des amis". Parler de respect mutuel, c'était déjà beaucoup en l'état. Cela étonnait Snow de le trouver à ce moment, mais il ne lui montrait pas. Iveric et lui se dirigèrent simplement vers l'arène quand celui-ci entamait ce qu'il avait de si important à lui confier.
-Pourquoi tu es allé la voir ? Lui demanda Iveric.
-C'est ma fiancé, et je voulais la rassurer.
-Tu aurais dû tuer cet homme. Tes patrouilleurs m'ont dit que tu as ordonné de le garder vivant et de bien le soigner. Je peux savoir pourquoi ?
-Non.
Lui répondit-il tout naturellement.
-Ne prend pas trop la confiance, tu n'es pas encore marié.
-Ton père va faire l'annonce de la date sous peu, je sais que c'est quasiment fait. Alors toi, en revanche, tu devrais peut-être avoir "un peu moins confiance".
-Comment fais-tu ?
-Quoi donc ?
-Pour être si arrogant sans être hautin ?
-Je ne sais pas. Je suis seulement moi.
-Mouais... Tu as parlé à mon père récemment, j'ai entendu.


Mais Snow ne répondit pas à cela tandis qu'ils continuaient d'avancer. Il savait que Iveric n'en venait pas là de façon anodine. Premièrement, cela entendait qu'il ne savait pas de quoi avait parlé Snow avec le père, et c'était très important, deuxièmement s'entendait aussi que Iveric se méfiait autant des réactions de Snow que de celle de son père. Snow était pris dans la tourmente, mais si la sérénité de son visage ne quittait pas, il était sous une extrême tension et à la vérité, il ne savait pas encore comment cette histoire allait se terminer. Le père voulait coucher avec lui, et ne le partager avec personne, pas même sa fille qu'il mariait comme un mariage blanc, ainsi que son aide pour tuer ses fils. Mais ses deux fils voulaient aussi l'aide de Snow pour tuer leur père, avec l'aide de Kingo et de Geoffrey et Snow jouait un dangereux double jeu malgré lui, car il ne voulait pas que sa milice ni que son mariage ne soit annulé. Aurait-il pu dire à Iveric ce qu'il s'était passé avec son père ? Il aurait pu oui, mais il ne le fit pas, car, peu importe l'intelligence de cet homme, Snow ne faisait confiance qu'à lui-même réellement, et gardait les informations qui pouvaient lui servir un jour. Alors lorsqu'il répondit, son timbre était si naturel que cela en devenait déroutant pour Iveric.
-Il voulait simplement parler des modalités du mariage. La date, la cérémonie, pour quelle raison, j'acceptais d'épouser sa fille.
-Et tu lui as répondu quoi ?
-Qu'elle avait des cheveux qui me rappelaient le Lin teillé et que j'aimais beaucoup ça.


Pourquoi le mensonge de Snow passait si bien ? Parce que Snow savait que les meilleurs mensonges, étaient encore ceux qui disaient la vérité paradoxalement, car dans tout ce qu'il dit, pas un seul mensonge ne ressortit, et c'était cela le génie de Snow. Il se souvenait de cette énigme qui démontrait que le mensonge finissait un jour par être vrai.
L'énigme de l'antichambre est énoncée comme ci : vous êtes mort et vous vous retrouvez donc dans l'antichambre. L'antichambre est selon l'idéologie chrétienne l'endroit où l'on vous juge pour savoir si vous deviez aller en enfer ou au paradis. Dans cette antichambre, il y a deux portes. Devant chacune d'elles se tient un homme. L'un ment nécessairement, l'autre dit forcément la vérité, mais vous ignorez, lequel ment et lequel ne le fait pas. Une porte mène en enfer et l'autre au paradis. Mais vous ignorez laquelle. Autant que vous ignorez si le menteur est devant la porte de l'enfer ou non ( en gros, vous ne savez pas grand-chose...). Mais eux savent, quelle porte correspond à quel plan.

Vous apprenez alors que vous n'avez le droit qu'à une seule question pour découvrir quelle est la porte du paradis. Quelle est cette question ?

Si je demande à ton voisin quelle est la porte du paradis, que me répondrait-il ?

C'est assez simple en fait. Vous faite par cette question de celui qui dit la vérité un menteur, puisqu'il répondra ce que dirait le menteur par honnêteté. Et le menteur. Bah, il mentira. Donc dans les deux cas, il suffit de prendre la porte inverse de ce que l'on nous répondra. Cette énigme démontre que le mensonge peut être aussi vrai que ce qui est vrai peut être un mensonge selon le point de vue d'où l'on se place. L'un et l'autre se confondant aisément pour peu qu'on les oppose. Tout est susceptible d'être un mensonge en réalité. Elle démontre également, que la transmission d'un mensonge peut-être tout à fait honnête. L'expression ", c'est vrai ce mensonge ?" Prend soudain plus de sens...
Le monde et l'univers sont si... Sadique. Dieu a l'humour si noir... "Rien n'est vrai, sauf que rien est vrai. Ce qui revient à tout est faux, sauf que tout est faux". Et si celui ou celle qui lit ceci ne comprend pas, il/elle ne comprendra jamais cette histoire...
-Je ne te savais pas si romantique. Reprenait Iveric
-J'ai beaucoup plus de talent que tu ne peux l'imaginer.
-Vu le temps que tu passes dans tes livres, je me doute bien. M'enfin, fais vraiment attention avec mon père, c'est un vicelard et un manipulateur encore pus doué que moi. Ne te laisse pas prendre.
-Je fais attention soit sans crainte. Tu as prévu une date ?
-Mmmh. Pas encore, nous verrons quand... l'occasion se présentera.
-Très bien.


Snow et Iveric arrivaient alors vers l'estrade ou se tenait Alderic premier du nom et quelques propriétaires terriens importants comme Kingo. Lui et Iveric se tenaient en bas dans la foule, avec Alderic second du nom et Laya qui les rejoignait bientôt de nouvellement apprêtée comme une belle jeune-fille bien que quelques murmures se dessinaient autour d'elle, le regard de Snow suffisait à les lui faire ignorer. Alderic premier du nom allait parler à la foule, Snow fut très attentif, il n'attendait plus qu'une chose, une date et Laya en était au même point.
-Après ce spectacle il est temps d'annoncer la nouvelle. Moi, seigneur Alderic Kögan, j'ai décidé d'offrir mon unique fille en mariage à celui qu'on appelle ici Snow, le chef de la milice, a fin de sceller une alliance entre nos deux régions qui perdura au-delà de moi. Ce mariage aura lieu durant l'hiver de cette année, le 10 du mois tel que nous l'avons décidé avec le conseil des propriétaires, toutes mes félicitations aux jeunes fiancés.

C'était une acclamation sans surprise dans la foule pour les deux promis du moment. Snow et Laya souriaient à chacun en répondant à tous les remerciements qu'ils pouvaient. Une date était enfin fixée et cela soulageait beaucoup de monde à commencer par les deux mariés et les deux frères Kögan. Snow n'eut pas vraiment le temps de profiter de sa fiancée, ni du bain de foule, car il s’éclipsait pour faire quelque chose, une chose dont il avait tout aussi hâte. Il se rendit vers la tente de soin, très bien gardée d'ailleurs à fin d'y trouver ce fameux Batz. Le blessé était dans le lit et avait reçu tous les soins qu'il lui avait fallu. Son armure et son arme étaient à côté de ce lit quand Snow pénétrait dans la tente. Batz ne dormait déjà plus, mais il était encore trop faible pour se lever, à cause de la quantité de sang qu'il avait perdu. Il regardait Snow étrangement, mélange entre respect et indignation.
-Je suis Snow, lui dit-il naturellement avec le sourire. Et toi ? Comment tu t'appelles ?
-Batz, lui lâchait-il comme un grognement.

Snow tournait le regard vers son épée ensuite, qui était à côté, cette énorme épée.
-Elle est très belle. Et tu la tiens bien.
-Pourquoi ?
-Mmmh ?
-Pourquoi tu m'as pas tué ? Pourquoi tu m'as fait soigner ?
-Pour le moment repose-toi. Quand tu seras remis, nous en reparlerons. Demain, tu seras transféré chez moi, pas dans ma maison, mais dans le camp des patrouilleurs qui est à côté.
-Et si je refuse ?
-Tu n'as pas le choix pour le moment. Tu pourras bien te rebeller quand tu seras en état de le faire,
lui disait Snow amusé.

Batz, esprit belliqueux et colérique tentait de se relever vivement en lâchant un "espèce de !" Mais la douleur le fit rapidement retomber sur le lit en expirant fortement. Snow avait alors le regard bienveillant pour lui. Pourquoi ? Cela ne s'expliquait pas encore, mais à la vérité, Batz, qui était un homme qui n'avait été à proprement parlé jamais vraiment aimé, appréciait ça sans même le savoir. Pour le moment, Snow le laissait ou plutôt le forçait, il fallait bien l'admettre, à digérer sa journée. Plus tard serait sûrement encore plus intéressant pour les deux hommes.



Générique : Une des musiques ayant servi à l'inspiration

Je regardais son souffle [Solo] - Page 2 331467Chapter43
"Mais Snow voyait ses muscles saillant et savait y reconnaître l'entraînement adéquat au maniement de cette énorme épée. Il doutait sur le moment et s'en intriguait au point de porter un intérêt encore plus prononcé à ce combat."


Dernière édition par Snow le Jeu 8 Déc 2016 - 1:52, édité 2 fois
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Message(#) Sujet: Re: Je regardais son souffle [Solo] Je regardais son souffle [Solo] - Page 2 EmptyVen 23 Sep 2016 - 15:45

Chapitre - L'ombre et la Lumière - Partie 1

"Ne te plains pas de l'obscurité. Deviens une petite lumière."
Li Van Pho (philosophe chinois du III ème siècle)

"Il n y'a pas de fait, il n'y a que des interprétations."
Friedrich Nietzsche

"loin de l'équilibre, le chaos engendre spontanément de l'ordre"
Ilya Prigogine



SNH. Shinobi no Hattan

"Le mot souffrance ne dépeint pas seulement les moments de crise les plus pénibles de nos vies, mais une très large gamme de sentiments comme la frustration, la peine, l'angoisse, par exemple, et plus généralement tout ce qui exprime notre insatisfaction profonde par rapport à la vie. Image-toi une journée idéale, un monde fantastique où tout marcherait parfaitement, depuis le petit déjeuner au lit avec des croissants chauds jusqu'au dîner intime avec un ou une amie que tu avais justement très envie de voir, en passant par des choses très positives au travail. Eh bien, même une journée heureuse comme celle-là ne serait pas exemple d'une certaine souffrance, du fait que tu saurais déjà que le lendemain risque d'être tout à fait le contraire. Rien n'est jamais sûr et garanti d'avance dans la vie, et c'est cette incertitude permanente qui nous angoisse. C'est comme une douleur lancinante et secrète qui nous travaille et qui empoisonne même nos meilleurs moments puisqu'on craint déjà de les voir s'enfuir et disparaître. C'est dans ce sens là qu'on peut dire que la vie est souffrance."

(Extrait de "Soyez Zen", Charlotte Joko Beck, édition Presses Pocket)

Ecoutez Noëlla Jarrousse, auteur de plusieurs ouvrages remarqués et sexologue travaillant notamment à comprendre les liens entre sexualité et cancer avec le professeur David Khayat, de l'hôpital de Konoha (de la Pitié-Salpêtrière) :
"Sexualité et santé sont étroitement liées. La frustration sexuelle provoque un syndrome pathogène, en particulier par contraction du petit bassin, blocage de la circulation et congestion du bas de l'abdomen. À l'inverse, une personne qui a bien fait l'amour voit ses sécrétions d’adrénaline baisser, son stress s’atténuer, ses reins moins se fatiguer et son système cardio-vasculaire mieux fonctionner. Parallèlement se produit en elle une décharge d'endorphine, qui induit un état de calme, permettant à tout l'organisme de se régénérer. L'orgasme, on le sait, stimule le réseau lymphatique : les déchets s'éliminent mieux, on a faim, on s'endort facilement, etc. On peut donc logiquement s'attendre à ce que ses défenses immunitaires soient également renforcées. Pourtant, je ne connais pas de recherches scientifiques sur ce sujet, ni à l'INSERM ni ailleurs. Si une institution en prenait l'initiative, je serais la première à participer à un tel travail."


SNH. Shinobi no Hattan




Année 7 - Printemps - Premier temps du règne des ombres.

Snow / Batz / Laya



Cela faisait déjà deux jours que la date du mariage était annoncée. Batz avait été transféré vers le camp des patrouilleurs comme l'avait réclamé Snow, et on lui rapportait que son nouveau protégé était victime de cauchemar. Snow n'y prêtait pas vraiment attention jusque-là pourtant. Ce soir-là, il sortit de chez lui et se dirigeait vers les champs de lin pour s'y promener, tel qu'il en avait l'habitude. Ce n'était pas encore exactement comme il le préférait, quand les pousses bercées par le vent donnaient l'illusion de se trouver au milieu d'un océan au bleu particulier, mais il aimait tout de même ce qu'il voyait. Le soleil n'était alors pas encore couché, et il savait qu'il devait se rendre chez kingo pour retrouver Alderic premier du nom et y "honorer" sa promesse... Il s'y préparait intérieurement comme il pouvait, pour qu'il y paraisse tout à fait consentant une fois qu'il y sera. Même, songeait-il, devrait-il mimer le plaisir au mieux. Lui qui ne connaissait toujours pas la haine, lui qui était le pardon, craignait cette fois de ne pouvoir supporter ce qui l'attendait. Cette tâche sur le corps et dans le cœur, pourrait-il réellement y trouver le pardon ? Au destin, à l'être humain, à lui-même. Il devait de toute façon tenir bon jusqu'au mariage.

Il reçut alors une visite, une visite à laquelle il ne s'attendait pas, l'homme masqué apparaissait loin devant lui, sur un cheval. Il s'avançait paisiblement au pas, sur le chemin parcourant le champ. Snow restait immobile, il ne le craignait pas, il n'en avait aucune raison depuis leur dernière rencontre n'avait jamais oublié que cet homme pouvait l'épier à chaque instant. Lorsqu'il fut assez proche, c'était avec politesse qu'il s'adressait à lui, comme s'ils durent de vieux amis, et Snow, en faisait curieusement autant lorsqu'il l'accueillait très simplement d'un verbe serein.
-Il y avait longtemps depuis le fortin. Lui dit bêtement Snow
-Tu n'avais pas besoin de mes conseils jusque-là. Lui répondit alors l'homme masqué.
-Je croyais que tu te délectais de me voir souffrir. Alors pourquoi me conseiller ? Et pourquoi j'aurais besoin de conseils maintenant d'ailleurs...
-Lorsque tu es sur le bon chemin, j'ai plus grand intérêt à ce que tu y restes qu'à te voir souffrir.
-Tu parles encore en énigme... C'est dépassé ce style, tu sais, limite ennuyeux.
-Si je te disais tout maintenant, tu ne me croirais pas toi-même.
-Alors qu'est-ce que tu as à me dire ce coup-ci ?
-Tu fais toujours ce rêve ?
-Oui...
Et Snow n'était alors même pas étonné que cet homme le sache alors qu'il n'en avait parlé qu'à une seule personne jusqu'à aujourd'hui.
-Quand tu seras chez le seigneur ce soir, pense au soleil.
-Pourquoi ?
-Parce que c'est ce qui te permettra de rester pur.
-Je ne crois plus être pur depuis bien longtemps.
-Il n'y a pas de plus mauvais juges pour soi que soi-même...
-Pourquoi tu as autant d'intérêt à ce que je ne haïsse pas ? C'est quoi ton but à toi.
-Lorsque je me baladais au milieu de ces corps calcinés et que je comprenais que je n'y retrouverais pas ma famille, j'ai décidé de tous les enterrer. Ainsi, quoi qu'il arrivât, même si je ne savais pas qui et où, mes parents et ma soeur étaient enterrés dignement. J'ai alors prié, prié si fort, pour qu'ils me pardonnent, pour me pardonner moi-même d'avoir vécu et pas eux. Et ma prière fut exaucée.
-Comment ça ?
-Le feu brûle, mais le feu éclaire aussi la nuit. Le soleil est un astre de feu. Je voulais que sa lumière éclaire à jamais le monde. Et le monde me répondit, un phoenix était déjà dans son œuf. Il était cependant imparfait, alors il enfanterait quelque chose de plus grand encore. Quelque chose qui ferait un monde parfait. C'est ce que je veux. Un monde parfait.
-Un monde parfait, ça n'existe pas.
-Qu'en sais-tu ? Tu as hérité d'une épée légendaire, de la nature même de l'un des êtres les plus hauts que le monde aura connus. Malheureusement, il monte si haut qu'il va finir par se brûler les ailes. Tes ailes à toi ne brûleront pas.
-Tu crois que j'apporterais un monde parfait ? Comment pourrais-je avoir envie de cela, alors que je n'y crois pas moi-même.
-L'envie... De quoi tu as envie ? D'épouser cette femme ? De cet homme ?
-Je ne sais pas...
-Nous ne sommes qu'un produit, qu'une cause et notre libre-arbitre est si relatif. Le monde est chaos aujourd'hui, il se lave de tous ses pêchés, parce qu'un homme, il y a très très longtemps le lui a ordonné. Mais du chaos jaillit spontanément l'ordre. Il ne te faut qu'une ombre, une ombre triste et mortuaire, pour porter sur les épaules le poids de tes dernières fautes, le poids de ton sacrifice. La seule chose dont tu ne pourras jamais à la fois te déposséder, ni posséder.
-Cette fois encore, je ne comprends rien...


Mais l'homme masqué s'en retournait à nouveau en renouvelant son conseil.
-Ce soir, pense au soleil, et n'oublie pas que le phoenix noir t'empêche toi, de t'y brûler les ailes.

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Pendant ce temps Batz combattait ses propres démons. Les cauchemars qu'il faisait la nuit et qu'on avait rapportés à Snow étaient moins anodins qu'aucun n'aurait pu le croire. Batz, cet homme avait attiré le regard et l'intérêt de Snow malgré lui et pour le moment, à cet instant précis, c'était le cadet de ses soucis. Mais qui était-il donc ? L’esprit inflexible de Batz s’est façonné dès sa macabre naissance, lui qui vit le jour au beau milieu d’un charnier. Il fut, lors des premiers instants de son existence, bercé par la mort au bout de son cordon ombilical, ultime et dérisoire lien qui l’unissait encore à sa mère, pendue alors qu’elle donnait la vie. L’art de la guerre reste un art, et, en ce domaine, Batz est un maître. Il suit à sa façon la voie du guerrier, cultivant cet art de vivre qui le maintient en vie, toujours en quête de combat. Pourquoi être ainsi ? Batz est profondément plus semblable à Snow que n'importe qui et sûrement que chacun des deux l'ignorait alors. Que ce soit par cette naissance monstrueuse, par le viol qu'ils ont subi, par les batailles vécus, ils ont un parcours étrangement similaire. Pourtant Batz est entièrement porté vers la haine, il descend lentement vers l'enfer, comme si son destin l'écrasait, alors que Snow, s'empêche toujours de haïr, il est à l'inverse porté par son destin qu'il ne conçoit pas encore. Batz ne pouvait donc que cauchemarder chaque nuit. Se rappelant cette enfance malheureuse où la seule chose qui lui permettait de dormir était d'avoir son épée contre lui. Cette nuit-là en revanche fut bien différente pour lui, il avait encore plus de mal à dormir que d'habitude... Ce n'était pas tant à cause de sa blessure, mais parce que quelqu'un l'épiait alors qu'il cherchait son sommeil. Lorsqu'il ouvrait les yeux, à une heure très tardive, c'était pour trouver cet homme masqué devant lui, au pied du lit.

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Batz ne paniquait pas, mais il restait très méfiant sur le coup, zieutant vers son épée pour s'en saisir au moindre geste suspect, ce que l'homme masqué avait bien entendu remarqué. Il penchait la tête sur Batz à ce moment, une sorte de mimique qui lui était habituelle.
-Elle ne te servirait à rien dans le cas présent. Lui dit-il.
-T'es qui toi encore ? Demandait Batz tout transpirant à cause de son cauchemar.
-Cela non plus ne te servirait à rien dans le cas présent.
-Tu m'veux quoi ?
-Jamais je n'ai rencontré quelqu'un qui portait autant l'odeur de la mort sur lui. Tu as ce regard, ce regard de ceux qui n'ont jamais été aimés par qui que ce soit.


Batz grimaçait violemment, il montrait presque les crocs, mais ne répondait pas, il ne savait tout simplement pas quoi répondre sur le coup. Ainsi, l'homme masqué continuait son monologue.
-Ton épée ne t'appartiendra bientôt plus. Tu seras l'unique moyen pour les hommes d'expier leur misère. Pour cela, tu devras accepter.
-Accepter quoi ?
-D'être son malheur. Son seul véritable malheur.
-Son malheur ? Je suis encore dans un cauchemar, c'est ça hein !


L'homme masqué s'en retournait de nouveau comme il était venu sous les appels de Batz qui criait "hey ! Reviens ici ! ", mais l'homme masqué l'ignorait.

Bien loin de là, Snow arrivait chez Kingo à cheval, et immédiatement, on s'occupait de lui et de sa bête. On le conduisit sans qu'il le demande vers l'un des petits salons où Alderic premier du nom l'y attendait, il faut dire, avec une certaine impatience. Snow était bien entendu beaucoup moins pressé d'y être. Il se demandait comment cela pourrait paraître inaperçu, mais quand il apprit d'un domestique que les frères et la soeur n'étaient pas dans la maison, mais partis pour deux jours de pêche, il saisit immédiatement la manœuvre du vieil homme.
La conversation qui devait précéder leur "entente" était aussi dépourvue de profondeur que d'utilité. Snow sentait l'impatience de son nouvel ami et qu'il ne parlait que pour meubler, comme une certaine forme de politesse jusqu'à faire des approches de plus en plus entreprenante.
Aussi étonnant que cela pût être, Snow fit preuve d'une incroyable performance, il mimait le plaisir avec une finesse qu'il ne se serait pas pensé lui-même s'il ne l'avait vécu. Alderic n'en était que plus jouasse. Mais pourquoi être aussi, "facile". Snow suivait le conseil de l'homme masqué, il s'imaginait tout du long de cette terrible nuit en train de courir vers le soleil, il s'imaginait le saisir ; la puissance du soleil, dans la paume de sa main. Et cela le faisait tellement vibrer que le pauvre homme abusant de lui, aveugler par son propre plaisir, ne voyait pas qu'il ne s'agissait certainement pas de sa propre performance. Snow prenait soudain conscience de quelque chose durant cette nuit du coup. Sa fascination pour le soleil, sa grandeur, sa magnificence, l'une des rares choses que personne ne peut posséder et il se disait que malgré ce qu'il était en train de se produire en ce moment, cet homme ne le possédait pas en réalité. Il ne faisait que le croire. Le soleil, le soleil qui éclaire, sans qui la vie n'aurait plus court sur le monde. Une imagerie celeste de sa condition lui prenait au corps et lui fournissait bien plus de plaisir que les coups de reins qu'il prenait ou donnait. Même s'il ne comprenait pas pourquoi il éprouvait soudainement un tel plaisir, pourquoi cette image le saisissait si fortement, même s'il ne savait pas encore ce qu'il voulait réellement, un quelque chose se manifestait en lui. Et un moment, dans son propre esprit, il se dit :

Trouve ton rêve.
Poursuis-le
Deviens son martyr
Qu'il devienne ton Dieu...


Mais quel rêve se demandait-il nu sur la terrasse alors qu'il en avait terminé avec sa besogne en laissant épuisé et endormit le seigneur sur son lit...
Le lendemain matin, Snow n'attendait pas qu'il se réveille pour partir. Il esquivait ainsi un "petit déjeuné en amoureux" et ne reviendrait que pour exécuter sa tâche. D'autant qu'il n'y avait ni Laya ni Iveric pour l'y retenir. Il avait de toute façon bien d'autres choses à faire. Il rentrait donc chez lui pour s'occuper de sa routine. Régler les papiers administratifs, les petits problèmes logistique habituels, s'assurer que ses hommes suivaient bien l'entraînement entre autres.

Batz ce matin-là se sentait prêt à marcher et c'est ce qu'il fit en sortant de la tente, découvrant tout le campement militaire en mouvement. Ici, on s'occupait des chevaux, ici, on faisait quelques passes à l'épée, ici, on discutait simplement de tout et de rien. Face à lui qui s'était déjà habillé d'un maillot, de braies et surtout de son épée, arrivait alors Snow qui commentait d'un "tu es enfin debout". Batz restait donc devant sa tente, droit comme un piquet et très méfiant. Il remarquait de suite la popularité de Snow, tout le monde le saluait comme si c'était obligatoire et paraissait heureux de le voir. Et Snow lui semblait être rayonnant de tendresse et de bien-être, alors qu'intérieurement, à ce moment même, il se sentait sale comme un lépreux.
Quand Snow arrivait à portée de voix basse, il commençait immédiatement la conversation avec l'intention de conduire Batz un peu plus à l'écart de l'attroupement autour d'eux pendant qu'ils conversaient.
-Tu vas mieux ?
-Ouais...
-Tu es un rude gaillard. Tu veux marcher un peu avec moi ?
-T 'es plutôt populaire. On est où ici ?
-Au campement des patrouilleurs de Kariska. Tu connais ?
-Non. Vous servez à quoi ?
-À empêcher les raids de bandits.
-Pourquoi les samouraïs ne s'en occupent pas ?
-Les gens d'ici ont voulu apprendre à se défendre seuls.
-Mouais. Mais tu vas me le dire ?
-Quoi ?
-Pourquoi tu ne m'as pas tué. Tout le monde le réclamait, je l'ai entendu.


Ils arrivaient vers un petit enclos qui servait généralement à des entraînements. Les duels étaient particulièrement affectionnés par Snow il faut dire, et de là, il y avait une splendide vue sur le soleil qui baignait de sa lumière les champs de lin. C'est de dos qu'il lui répondait tandis qu'il appréciait pour l'énième fois ce spectacle.
-Je t'ai bien regardé te battre. Tu me plais toi. Je te veux à mes côtés.
-Attends deux secondes, ... Je te plais ? Je te plais, mais... Comment ? Tu ne t'imagines pas des trucs là ?
-Ha ha. Quand tu tiens ton épée, on a l'impression que tu te bats juste pour voir si tu peux survivre.
-Et alors ?
-J'ai vu juste !
Dit Snow tout souriant. Je te veux.
-Et pourquoi j'accepterais ?
-Tu refuserais ?
-Bah oui ! J'ai quoi à y gagner ! Je n'aime pas qu'on me tienne en lesse moi ! Et je te connais pas ! Et ton boulot, c'est de tuer des gens ! En plus, tu te crois supérieur avec tes airs-là !


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Batz dégainait violemment son épée pour la brandir vers Snow, il y avait dans son regard quelque chose qu'il ne pouvait pourtant pas cacher. Tout ceux qui l'avaient voulu, l'avaient voulu uniquement pour ses qualités au combat. On voulait se servir de lui. Mais il sentait malgré lui que Snow n'était pas intéressé que par cela. C'était autre chose, le genre qu'on ne s'explique pas.
-On va régler ça à l'épée ! Si je gagne, je te laisse une belle cicatrice et je me tire ! Lui grognait Batz.
-Et si c'est moi qui gagne ? Demandait gentiment Snow.
-T'auras ce que tu veux, mon cul ou mon épée.
-Entendu
. Répondit-il assurer de lui-même. Ça ne me dérange pas de te faire obéir par la force.


Je regardais son souffle [Solo] - Page 2 Berserk4


Dernière édition par Snow le Mer 12 Oct 2016 - 18:24, édité 5 fois
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Message(#) Sujet: Re: Je regardais son souffle [Solo] Je regardais son souffle [Solo] - Page 2 EmptySam 24 Sep 2016 - 12:42

Chapitre - L'ombre et la Lumière - Partie 2


SNH. Shinobi no Hattan

Ce qui nous dépasse en nous dépassant nous-même

L'homme passe infiniment l'homme
Blaise Pascal

Notre moi n'est pas tout entier en nous, il est en tout.
Jean-Jacques Rousseau

Que ce soit par nature, sous le commandement d'un principe évolutif ou par la simple mécanique des modifications de son environnement, "l'homme ne vit pas que de pain", comme le dicton le dit bien. C'est qu'il éprouve dans la richesse de son fonctionnement mental un élan de satisfaction naturel devant le juste, le bon et le beau (car bon, n'est pas forcément juste qui n'est pas forcément beau), sait-on depuis Socrate. La modernité a confirmé le besoin de se voir reconnu, aimé, ou d'aimer et l'importance du lien de solidarité entre les individus et l'harmonie avec l'univers. De telles promesses de satisfaction ne peuvent s'accomplir sans une transformation de l'esprit humain qui soit en quelque sorte "spiritualiser" tous ses désirs. La tâche est difficile. Elle correspond pourtant à un objectif suprême : nous conduire à devenir de plus en plus conscients de notre vie intérieure pour nous libérer de la détermination extérieure.
Arrivée à ce stade d'évolution, il est vraisemblable que l'espèce sera transformée. Une transmutation, comme le diraient des alchimistes. L'inconscient collectif, qui nous dépasse autant qu'il nous influence, en serait-il les prémices ? Idéa, l'ego du monde, le désir unis et absolu.

Le philosophe Pierre Theilhard de Chardin (1881-1955), prêtre de la foudre (prêtre jésuite) interdit de publication par son ordre, parlait d'un point "oméga" de jonction des âmes humaines, d'une "parousie" (retour du christ sur terre). L'humanité y serait conviée par la formation (grace à l'expansion des communications en tout genre et toujours plus rapide) d'une vaste "noo-sphère", une sphère de pensée, venant, telle une pellure d'oignon, s'ajouter aux autres peaux de la planète mises à jour par le géobiologiste russe Vladimir Vernadsky : litosphère du support, biosphère, technosphère. Tout écrasé que vous soyez par la marche du monde et la puissance des grands, ne sentez-vous pas comme un désir de participer à l'aventure collective ? Ce désir deviendrait-il un besoin ? Créera-t-il la fonction ?

(à partir de là je ne fais pas de modification pour correspondre à l'univers Naruto car cela casserait le message de ce texte, collez les noms que vous voulez en rp derrière ceux qui ne correspondent pas, osef hein)

Dans les "dialogues avec l'ange", la voix de l'inspiration poétique la plus belle que l'on puisse imaginer parlait par la bouche artiste hongroise, Hanna Dallos, qui finira emportée dans les camps nazis, comme Joseph Kreutzer son époux, et Lili Strauss, leur amie. En substance et en bien d'autres choses, cette voix disait ceci : " Je suis ta moitié créatrice, tu es ma moitié créée. Tu es dans le temps, je suis hors du temps. Tu peux m'ignorer dix mille ans, nous sommes inexorablement liés. Mais si tu veux que nous jouions ensemble, trois conditions au moins doivent être remplies :
1 - Tu dois cesser d'essayer de ne pas peser et de "sortir de ton corps"- car de nous deux, le léger c'est moi ! Toi, au contraire, réalise que tu as le privilège d'habiter un corps. Alors habite-le. Ta voie c'est le poids. Pèse !
2 - Mais pèse joyeusement. Avec la joie d'un enfant !
3 - Et hisse-toi au sommet de tes questions. Ainsi entre toi et moi, se tendront les cordes d'un instrument très subtil, et nous pourrons commencer à résonner ensemble à la musique divine, d'une façon radicalement nouvelle à chaque instant, en toute liberté, et cela fera naître, puis danser, l'Homme... C'est-à-dire la force créatrice en action dans le monde par ton intermédiaire !"

Quand vous résumiez de cette façon lapidaire et cavalière l'oeuvre des "dialogues", Gitta Mallasz (la survivante de l'aventure, qui réussit à transmettre cette expérience au monde) ne vous désapprouvait pas, mais vous versait plutôt une rasade de bourbon supplémentaire. L'essentiel, pour elle, tenait dans la triple notion de totale liberté, de radicale nouveautés et d'exigence de créativité : le jamais vu, le jamais entendu ne peut jaillir que du sommet de notre désir, à l'extrême opposé de la paresse. C'est par là que nous reliés au principe créateur, par là que nous sommes inspirés, que nous arrivent les idées, les inventions, y compris si nous sommes Descartes ou Einstein. Ce par quoi nous pouvons créer , à chaque instant, des oeuvres ou des objets, mais surtout des états, des situations, des relations, des communications. Ce par quoi nous pouvons nous dépasser et, partant de "nos petits moi", contribuer à l'accomplissement de l'homme.

Le désir

"Le propre du vivant tient à la présence du désir en nous. Le mot désir vient du latin de-sidera et signifie "privé d'étoiles", "séparé des astres". Sommes-nous séparés d'une étoile, d'une planète, d'un paradis pour que nous portions, chacun en nous, une telle nostalgie ? Oui, certainement. Les êtres réalisés qui ont rejoint leurs étoiles intérieurs vivent, dit-on, un bonheur sans désir. Mais encore ? S'interroger sur le mystère du désir, c'est ouvrir la porte à la quête essentielle de l'homme, à son mouvement vers l'inaccessible, à son aspiration, à un ciel non pas réduit ou religieux mais ouvert sur le divin. Certaines dépressions serait la perte de cette recherche, de cet espoir.

La dépression se vit parfois comme un état sans désir ("je n'ai envie de rien"), mais c'est l'état sans désir de celui qui, ne croit plus au possible d'un changement, se désespère, renonce à chercher, abandonne. Parfois aussi notre désir essentiel risque de s'éparpiller, de s'ancrer ou de se perdre dans une voie lactée d'étoiles partielles. D'autres fois encore le désir veut prouver son existence et il se cherche et s'incarne dans un objet, dans les biens matériels, sensoriels, affectifs, culturels et éthiques. Alors il renaîtra sans cesse des cendres. Des déceptions et des satisfactions momentanées pour se trouver encore dans de nouveaux biens, de nouveaux objets, de nouveaux engagements. Le désir est vraiment un mystère dans le sens où il échappe à toute définition, à tout enfermement. Ce qui nous semble le mieux le décrire, c'est l'idée de mouvement. Le désir est mouvement porteur d'énergie, porteur d'un élan du meilleur de nous-mêmes vers le meilleur de l'autre. Le désir de la présence de l'autre, de son amour, de ses attentions, peut être variable, mouvant, instable. Il peut se dérober, se diluer, voire disparaître sans raison, sans cause apparente. Le désir sexuel, par exemple, peut s'évanouir chez une femme après une naissance, comme si le bébé, nouveau venu, comblait ses sens, rassasiait toutes ses aspirations.

Le désir sexuel, si puissant quelques mois encore auparavant peut s'atténuer, se dissoudre chez un homme sans qu'aucune stimulation ne parvienne à l'éveiller. Ces phénomènes incontrôlables vont réveiller chez l'autre partenaire une souffrance insupportable parce que incompréhensible. Il peut chercher des causes en lui-même : " Qu'est-ce que j'ai fait, ou dit, ou pas fait ?" ; ou chez l'autre : "il est fatigué, il/elle en aime un/e autre, il ou elle vieillit..." avec un aveuglement pathétique, le désirant tente de comprendre, d'expliquer, d'influencer la situation. L'appel aux sentiments, au devoir, à la volonté se révélera pernicieux dans le sens où il accélérera les blocages. Dans ce domaine qui échappe à toute logique, le recours à la bonne volonté ou à l'effort est illusoire. Tout comme les parents d'antan, chacun envoie à l'autre des messages aliénants : " tu devrais renoncer à ton désir ou à ton non-désir et entrer dans le mien avec plaisir" ; "il n'y a pas que ça quand même, arrête de te faire souffrir tous les jours, tu sais bien que j'aime." Il semble quasi impossible d'entendre que le désir et le plaisir appartiennent à celui qui les éprouve. Quasi impossible à renoncer à ce mythe de la puissance possible sur le désir d'autrui. Inacceptable d'ébranler la croyance tenace en la toute puissance de l'amour : " si mon amour est suffisamment fort, il/elle arrivera à m'aimer de la même façon que je l'aime."

Alors nous allons imposer à l'autre un amour qui sera... un étouffoir. Face à la demande impérieuse de l'autre, celui qui subit de la pression peut éprouver un sentiment archaïque d'inexistence, il peut se sentir nié, mauvais, pas à la hauteur, pas normal. Dans certaines relations, quand l'autre a été particulièrement comblant et qu'il se dérobe un jour à mon désir, il me dépossède du sien, je me sens alors renvoyé au néant :"j'existais par le désir de l'autre, et sans ce désir vers moi, la vie n'a plus de goût, plus de sens."

Cela peut réactiver les béances insondables et mal cicatrisées, des manques, toujours présents de la petite enfance, même quand nous croyons les avoir oubliés. C'est ce qui explique les réactions disproportionnées, violentes, irrationnelles qui surgissent chez des adultes par ailleurs raisonnables, sensés, respectueux et même très ouverts sur le plan social qui, dans l'intimité, sont capables des pires outrances.

Extrait de "Du désir désirant à la violence du désir, Jacques Salomé, "in nouvelles clés numéro 27.


Le faux désir

Pour parvenir à une certaine plénitude, ou même pour arriver à vous motiver réellement, il faut tenter d'harmoniser ses désirs multiples : matériels, affectifs, et... spirituels. Il n'est pas question ici de disqualifier a priori l'un quelconque de vos très très nombreux désirs (s'ils ne nuisent pas à autrui). Mais une introspection sérieuse vous conduira forcément à vous rendre compte que ces très nombreux désirs hypertrophiés par la société du spectacle et de la consommation, se réduisent en fait à quelques uns. Imaginez que votre vie soit en danger et que vous craignez votre dernière heure : quels désirs brilleraient soudain en vous ? Le Philosophe Paul Diel dit qu'en réalité tous nos désirs n'en cachent qu'un seul : "le désir essentiel". Mais faire la part entre vrai et faux désir n'est pas si aisé.

De fausses idées sur le désir

La première erreur consiste à croire que l'on peut se passer complètement des désirs matériels ou affectifs et ne s’intéresser qu'aux désirs spirituels. On veut devenir un saint ou un ami dévoué, la femme parfaite, l'employé modèle. L'important est, finalement, de sortir de l'ordinaire. Mais l'exaltation du désir essentiel conduit à la nervosité. En provoquant une surtension nerveuse vers l'idéal, elle accentue le phénomène culpabilité ou de vanité et déclenche des comportements inadaptés.

La seconde erreur est beaucoup plus commune dans notre civilisation actuelle, à tel point qu'elle est souvent ressentie comme quelque chose de normal : c'est le fait de croire que l'on peut se passer du désir essentiel et trouver son équilibre dans la satisfaction unique des désirs matériels ou sexuels. Paul Diel appelle ce phénomène "la banalisation". Elle génère une vanité : l'arrivisme, et une culpabilité qui se manifeste par le cafard, l'ennui incurable ou l'insatisfaction chronique. La banalisation est une paresse de l'esprit dénoncée par tous les mythes comme responsable de la mort de l'âme. Nervosité et banalisation existent en tout être à des degrés divers. Pour y échapper, rien ne sert de chercher à remplacer un désir essentiel par un désir matériel, il faut trouver comment les harmoniser. Mais cela, vous le savez sans doute déjà maintenant.

Faire le point sur ses désirs

Vous pouvez dresser une liste de tous vos désirs, appétits, centres d'intérêts, mobiles, inclinations, aspirations, passions, ambitions, obnubilations, options... Et vous concentrez sur ceux qui pourraient converger vers vos buts.
Voici, inspirées par Stephen Jourdain, quelques clés pour aider votre enquête :

1 Le faux désir donne volontiers dans le grand, l'auguste.
2 Le faux désir arrive facilement à vous convaincre de son importance et de votre complète implication en lui "une bonne idée, propose Stephen Jourdain, serait d'aborder le suspect avec le tranchant de cette question, simple et brutale : en ai-je quoi que ce soit à foutre ?"
3 Le faux désir aime se confondre avec un manque engendrant une souffrance. Autre question proposée par l'auteur : "La douleur, ça fait mal, où ai-je mal ?"
4 Le faux désir est souvent, tout simplement, un ancien vrai désir qui n'est plus à son heure mais auquel vous vous accrochez en souvenir d'un temps où vous vous sentiez plus vivant, plus enthousiaste. "Hélas, je n'ai d'attention que pour les restes gris, et inconsistants de mon coup de coeur de jadis... Je devrais achever de les dissiper, ouvrir grand les fenêtres. Je m'y accroche, je pratique une forme spéciale peu décrite, d'acharnement thérapeutique : je maintiens le grand disparu en état de survie artificielle. Et ce "je", dans quel état se trouve-t-il ?"

Où se trouve les racines de nos désirs ?

Un désir peut avoir toutes sortes de racines. Le votre est forcément lié à votre histoire. S'interroger sur cet enracinement éclaire sa quête avec intelligence. De quelles racines s'agit-il ? Est-ce par exemple :

1 Une loyauté familiale ?
Dans certaines familles, on est médecin de père en fils, ou musicienne de mère en fille, etc. Il n'y a là aucun mal (qui reprocherait à Bach ou Mozart d'avoir "bêtement" suivis son père ?). Le tout est de savoir si la personne est ainsi poussé à son sommet ou si ce système de loyauté l'aliène d'une voie qui pourrait mieux l'aider à s'épanouir.

2 Le dépassement de l'interdit ?
Là aussi, de deux choses l'une : si vous vous sentez bloqué depuis longtemps dans une voie que vous pensez essentielle pour vous, il est grand temps de prendre enfin votre place. Mais si c'est le simple fait d'être empêché d'agir qui vous motive, vous devriez peut-être y réfléchir un instant : est-ce bien là un but qui vous concerne directement et personnellement ?

3 Le résultat d'une frustration ?
Une longue famine, une interminable soif, un désir épouvantablement frustré pendant des lunes à fait naître en vous une sourde volonté, qui s'exprime dans votre but. La question est celle des raisons profondes de cette frustration. Constitue-t-elle vraiment le front sur lequel vous devez vous battre pour vivre mieux ?

4 Une inspiration radicalement personnelle ?
Quelles qu'en soient les origines, vous n'en démordez pas. Peut-être même votre entourage vous caractérise-t-il fortement par ce but censé tout dire pour vous ! Vous êtes certainement sur le bon chemin. Mais rien ne vous interdit de prendre du recul. En quoi vous distinguez-vous de votre but ? Vous aidera-t-il à devenir plus vous-même.

5 Le résultat d'une rencontre ?
Parmi toutes les rencontres qui nous aident à tisser notre existence, il en est quelques-unes qui s'avèrent décisives. Votre but est-il le fruit de l'une d'elles ? Diriez-vous que la personne concernée a éveillé en vous un désir dont vous n'aviez pas encore conscience ? Ou avez-vous en quelque sorte emprunté le désir de l'autre ?

6 Un épisode dans une histoire collective ?
Les plus grands désirs sont ceux qui s'inscrivent dans un contexte qui les dépasse. Diriez-vous que votre but représente votre façon d'entrer dans une aventure de ce genre ? Pourriez-vous l'apparenter à un engagement vis-à-vis d'une vaste communauté ? En ressentez-vous une forme de responsabilité ?

7 Autre chose ?


La violence du désir

Quelle chance nous avons. Vie et Mort se déchirant par désir de nous, qui avons le choix de suivre l'une autre l'autre, jusqu'à ce que finalement nous acceptions l'inéluctable. Car en réalité, nous ne sommes tous que des morts en sursis.
Snow

Dans les relations humaines, le désir a toujours deux faces :

1 Mon désir vers l'autre, caractérisé par le mouvement, la créativité, l'offrande : j'ai envie d'être avec lui, de lui parler, de lui donner, de le connaître, de m'apporter à l'autre.

2 Mon désir sur l'autre, ou mon désir du désir de l'autre : j'ai envie qu'il est envie d'être avec moi, de m'écouter, de recevoir ce que j'apporte, de se laisser connaître, qu'il entre dans mon désir ; si je te désire, je désire que tu me désires. Cette deuxième phase du désir est la plus difficile à vivre car elle nous confronte à nos limites. Lorsque le désir est frustré, il peut nous conduire aux exigences et aux aberrations relationnelles du type : "tu dois m'aimer", "tu ne peux pas me faire ça", "tu dois t'occuper de moi, puisque je ne peux pas me passer de toi." Ce désir là débouche sur la violence contre soi-même et contre l'autre. Car nous n'avons pas prise sur le désir de l'autre, nous n'avons que le pouvoir restreint de l'éveiller et de le stimuler (éventuellement). Le désir de l'autre lui appartient, il est spontané ou ne l'est pas. Cette impuissance-là, quand nous découvrons nos limites sur le désir de l'autre, n'est jamais vraiment acceptée. Elle blesse les reliquats de notre toute puissance perdue. Alors nous rencontrons notre refus profond, notre inacceptation intime d'être dépourvu de ce pouvoir... et c'est difficile à vivre, parfois insupportable à accepter.

Que devient un désir non-satisfait ?

"L'intolérance à la frustration a peut-être transformé un désir en vaine exigence (demande répétées), en blessures profondes (mutisme, refus, repli sur soi), en obsession dévitalisante (pornographie...). Un désir non satisfait entraîne la plupart du temps l'accusation de l'autre ou de soi-même. Et après ? Va-t-il se renier ? Se refouler, s’éteindre, se réorienter vers d'autres objectifs ? Va-t-il demeurer vivant et blessé ou vivant et créatif ? Tous les possibles existent. Certains ont tendance à renier leur désir aussitôt qu'ils rencontrent une réponse négative. Ils confondent le désir avec la réponse reçue : " je n'ai pas envie de l'épouser puisqu'il ne veut pas. Je ne peux avoir envie de me marier avec quelqu'un qui ne veut pas. Je n'ai pas envie de se voyage puisqu'elle m'a dit qu'elle n'aimait pas l'Italie. Je n'ai plus envie de lui depuis qu'il est allé avec une autre." Ils ne respectent pas leur désir propre, il l'oriente en fonction de la réponse de l'autre, lequel collabore parfois avec cette négation : "tu ne devrais pas avoir envie de te marier avec moi puisque tu sais que je ne veux pas".
Cette confusion entre le désir et la réponse est très généralisée. C'est une tactique d'évitement de la frustration, une protection contre la blessure d'une fin de non-recevoir : " Plutôt refouler mon désir que de lui donner la forme d'une demande et risquer la blessure d'un non." Ce qu'il faut savoir, c'est que le désir a surtout besoin d'être entendu, reconnu par moi-même et par l'autre. Pour entendre mon désir propre, je dois le distinguer de la réponse supputé de l'autre, et de son éventuelle approbation ou désapprobation.
Aucun désir ne peut s'énoncer en termes de "si tu veux" ou "si tu es d'accord". Le vouloir ou l'accord de l'autre, c'est la réponse, ce n'est pas le désir. Dans un premier temps, oser reconnaître que j'ai un désir et qu'il est bien de chez moi (ou un non-désir). Ou oser reconnaître le désir (ou le non-désir) de l'autre comme étant bien... chez l'autre ! Cette démarche (séparer le désir de la satisfaction) peut sembler aberrante. Tout se passe comme si la dynamique interne de certains désirs ne pouvait pas s'envisager sans être comblés ! Dans beaucoup de relations parentales (désir des parents sur l'enfant, désir de l'enfant sur les parents) comme dans de nombreuses relations affectives, un terrorisme relationnel violent, ou subtil, parfois barbare, sévit surtout lorsque le désir est nié, par soi-même ou par l'autre, lorsqu'il n'est ni reconnu ni énoncé.
Reconnaître le désir de l'autre ne signifie pas se sentir obligé de le satisfaire :
- Puis-je reconnaître que je veux un enfant même si je sais que mon partenaire n'en veut pas et que mon désir le fera peut-être fuir ?
- Puis-je reconnaître que mon fils désire une présence que je ne peux lui donner, ou vais-je rejeter son désir en lui disant qu'il est trop dépendant ?
Le désir, protéiforme dans ses manifestations, mystérieux dans son éveil, et surtout évolutif, mobile, changeant, est le nerf de tous les projets, de tous les drames aussi. Son infinie variété et sa ténacité à renaître suscitent émerveillement ou angoisse, plaisir ou déplaisir, bien-être ou malaise. Il est toujours à l'origine de la créativité, du dépassement de soi. Le désir se déplace, s'engrange ou se transmute dans la création, il est le levier d'un nombre incroyable miracles, littéraires, musicaux, picturaux, ou simplement vitaux. Il peut être aussi la source d'une souffrance répétée quand nous cherchons ou voulons l'imposer.
Extrait de "Du désir désirant à la violence du désir", Jacques Salomé, "in nouvelles clés numéro 27"



Désir essentiel

En vérité, la soif de confort assassine la passion de l'âme et va en ricanant à son enterrement.
Khalil Gibran

L'être humain est avant tout un être de désir. Pour le philosophe et psychologue Paul Diel, l'origine de ce désir se situe dans la faculté que possèdent nos lointains ancêtres, les premiers organismes vivants, à réagir au milieu en fonction de la satisfaction de leurs besoins. Le premier de ses besoins primitifs est de se conserver soi-même. Paul Diel l'appelle la pulsion matérielle ou nutritive. Le second est de conserver l'espèce : c'est la pulsion sexuelle. Le troisième , nommé par Paul Diel pulsion évolutive, conduit les espèce à se transformer sous l'impulsion de leur milieu, pour donner naissance à de nouvelles formes d'organisation, aussi bien psychiques que physiques, mieux adaptées parce que plus satisfaisantes.
Au fil de l'évolution, ces trois pulsions primitives s'élargissent. Chez l'homme, la pulsion matérielle devient sociale, la pulsion sexuelle se fait affective, et la pulsion évolutive se transforme en pulsion spirituelle. Cette dernière devient même prédominante et prend la forme de ce que Paul Diel appelle le "désir essentiel", en opposition aux désirs multiples, plus matériels, dictés par les pulsions sociales et affectives.
La satisfaction du désir essentiel passe par la mise en application de valeurs morales telles que le Juste, le Bon, le Beau. Pour offrir des perspectives d'accomplissement, les désirs multiples doivent être harmonisé par le désir essentiel. Sinon, une part de vous-même ne sera jamais satisfaite : la réussite professionnelle est trop chèrement payée si l'on gâche sa vie affective à la gagner, les prouesses sexuelles finissent par générer le dégoût de soi, l'amour exclusif de l'esprit porte en lui le germe de l'echec. Moralité : l'accomplissement d'un désir repose sur l'équilibre de ce qu'il cherche à satisfaire.

Du désir et du besoin

Tous deux sont liés au manque et à l'absence, mais besoin (comme besogne) vient d'un mot francique signifiant soigner, tandis que désir a pour origine le latin "de sidera", littéralement : privé d'étoiles, séparé des astres.
Autrement dit, le besoin est enraciné dans la survie alors que le désir tente de nous faire dépasser notre condition animale. Ils ne sont nullement contradictoires et l'on pourrait dire qu'au départ, chez le nouveau-né, ils se confondent. Mais le projet humain porte en lui la rupture de cette confusion originelle.
Confondre désir et besoin, ce serait en quelque sorte nier la condition humaine, la seule où le désir sexuel est libéré de la nécessité de se reproduire, comme le montre Freud en faisant de la "pulsion" le fruit de leur différence. Ce serait surtout vous condamner à ne chercher le bonheur que dans le bien-être matériel.
Une fois vos besoins vitaux satisfaits, que désirerez-vous ? Il faudra vous créer d'autres besoins... Et tâcher d'oublier ceux que vous ne pourrez jamais satisfaire ! "Tout ce qui au sentiment de mes besoins attriste et gâte mes pensées", écrivait Jean-Jacques Rousseau. "Je le désire parce que j'en ai besoin" conduit à ressentir des frustrations (que l'on peut détourner ou dissoudre) comme de véritables privations. Faut-il n'avoir jamais eu soif !

SNH. Shinobi no Hattan







La force telle qu'entendu en terme de physique est-elle seule gage "de force". N'est-il pas enseigné au samouraï que sa puissance vient avant tout de sa posture, de la projection de sa volonté, ou encore n'apprend-t-on pas au boxeur comment faire partir sa puissance du bout de son orteil ? Pendant ce duel de titan, les hommes entendant les lames résonner à l'unisson s'amassaient autour de la barrière comme des fous pour encourager le sang et se permettaient surtout de critiquer Batz qui selon eux "n'avait pas encore retenu la leçon". Snow leur paraissait être comme à l'entraînement, sans difficulté, en parfaite maîtrise lui-même face à un adversaire belliqueux et rageur à souhait. Il ne voyait que des coups, sans comprendre ce qui se passait réellement sous leurs yeux. Snow était en difficulté en réalité, mais il aimait ça, il aimait voir cet homme le regarder comme un défis, comme une lumière à atteindre, il aimait le voir rugir à chaque frappe qu'il portait, chaque coup qui se faisait toujours plus violent.

Qu'est-ce qu'un samurai ? Qu'est-ce qu'un homme de guerre ? En quoi, celui-ci fit preuve d'autant de particularités que sa singularité étouffa les mythes les plus anciens sous la légende à son degré le plus saint de la perversité. Le samurai a donné à la vie guerrière un sens d'une telle profondeur qu'une existence passée à en saisir les échos n'a pas suffi à la plupart des penseurs. Il y a les vertus. Il y a les raisons du combat. Il y a le code qui se doit d'être respecté. Dévoué corps et âme à un art qui l'habite dès l'enfance. Dire que le sabre du samouraï est son âme n'est pas qu'une phrase lâchée pour faire beau. Peu importe le talent des armes d'une personne. Nul ne peut être forgé s’il n'en possède pas un profond désir. Un sens juste et pieux du sacrifice. Longtemps, Snow a cherché une réponse au cœur du métal. Que ressent-on réellement quand le sabre est dégainé ? Qui est à même de comprendre l’euphorie qui est alors ressentie. Lui-même, il trouve difficile de le représenter. De l'écrire. C'est un cheminement complexe et symbolique. Il y a en fait tant de spiritualité que c'est une chose que l'on comprend sans le dire. Car le dire, c'est déjà cessé de le comprendre... Comme le néant qui se meurt à la première pensée que l'on se ferait de lui.


On tend ses muscles. Le corps est droit, ferme, tout son poids est reposé sur quelques centimètres de peau. Le sommet du crâne est fixé au ciel, et les pieds amourachés à la terre. C'est si intense, si puissant, que le corps semble sur le point d'imploser. La lame est au fourreau, prête à renaître. La main légère à la garde est une maman berceuse qui attend le moment de la mettre au monde. Nous sommes à la fois durs et doux. Lourd et léger... Puis la poussée. Toute la force chargée est projetée du pied à la pointe. Comment le retranscrire ? Cela ne dure qu'une fraction de seconde. Mais ce laps de temps. C'est comme si la vie et la mort nous traversaient. Une totale liberté. On se sent vibrer, sans entraves, prêt à s'envoler. La lame est luisante mais invisible, un éclat de lumière aveuglant et captivant qui porte en sa pointe toute la virulence de nos sentiments, qu'ils soient néfastes ou généreux. Même le sifflement est comme un appel, un cri de naissance, cinglant et perçant. C'est... C'est... Le pouvoir de la vie et de la mort en sa main, c'est le pouvoir divin. La stopper ou la laisser aller. Il y a presque de l'érotisme en cela. Cette lame, nous l'aimons au point que cela devient orgasmique. Défense de soi, de la maison, de ce qui est précieux et de ce qu'il ne l'est pas. Une notion vibratoire de l'union entre l'homme et le métal. Ah ! Quelle bêtise en réalité... Ceci est un romantisme qui masque le vide que ressent le samurai. Instrument de mort. Le sabre est une arme et le Kenjutsu l'outil du meurtre. La justification que nous y trouvons est divine, car ceux qui nous jugent se laissent berner par les subterfuges masquant la véracité de nos idéaux...

C'est autant que leur code d'honneur. Si quelques mots suffisaient à rendre le monde beau et bon. Pourquoi s'en servons-nous comme porte-malheurs aux incompris, aux faibles et aux indignés. Le courage peut devenir inconscience, l'amour peut devenir jalousie et possessivité, l'honneur peut devenir bêtise. L'honneur en vérité, cela n'intéresse que ceux qui pensent en avoir. C'est telle la justice sans le pouvoir qui n'est qu'illusion. Ou le pouvoir sans justice qui n'est que tyrannie. Un Samurai qui obéit au code sans se poser de question considéra son droit de mort sur tout être insultant lui-même ou sa lame. Que cette insulte se justifie ou non. Le code, c'est la porte à la justification de toutes les bassesses si la sagesse n'est pas au point du guide pour en extirper toutes les plus viles ironies. Le code, c'est la porte vers la lumière où l'ombre. Les meilleurs ayant compris que les deux sont un juste-milieu nécessaire à l'existence. Le code... ce n'est que des mots aux quels chacun colle sa propre définition.

Qui saurait contredire que sans mort il n'y est de vie ? Ainsi, le meurtre trouve une pieuse justification de sa raison. Pourvu qu'il soit dévolu avec justesse et honneur. Car l'affaire de la mort est autant l'affaire de la vie. Nos entraînements si longs et épuisants nous poussent à cette optique magnanime. Être autant capable de laisser vivre que de tuer et surtout savoir pourquoi le choix de l'un ou de l'autre. Quand une tranche est exercée, c'est une concentration portant la volonté à son paroxysme qui porte en réalité le fil vers sa cible. Un seul point précis, qui nous incombe au point de se sentir en lui, d'être lui. Si je désire trancher la montagne, alors je fais partie de la montagne. Le chemin qui nous sépare n'existe plus. Et encore, que les sages se l'entendent, nous distribuons nos punitions sans vergogne, mais avec le sentiment toujours d'être avant tout de droit divin. Car pour tuer, il faut se sentir divin. Se sentir au-dessus de la vie elle-même. N'oublions pas les leçons de nos anciens. Pour ouvrir, il faut d'abord fermer. Pour mourir, il faut d'abord vivre. Réponds à la force par la légèreté et répond à la rudesse par la souplesse. Le puissant poing sera toujours inefficace devant la malléabilité de l'eau. La puissance de Batz est inefficace face au vide de Snow.

Dieu est la terre. Le ciel et le soleil à la fois. Les arbres, la forêt et la nature. Dieu est en chacun de nous. Nous sommes notre propre dieu. Tel des astres, en perpétuelle attraction et répulsion. Certains éclatent et certains demeurent. La seule vérité en ce monde que personne ne puisse mettre en doute. C'est que tout a une fin. Tuer est simple, y mettre la forme beaucoup moins... Ma philosophie trouve sa justesse dans le sens de la réciprocité. Après tout, le seul droit de l'homme du fait de son intelligence si particulière, ce qui le différencie tant de ce qui l'entoure, c'est le droit de s'accepter lui-même tel qu'il est. Influencé que nous sommes par le Tao, il est admis que tout existe par son inverse. Pas de ciel sans terre, d'homme sans femme, d'ombre sans lumière et enfin de vie sans mort. Sa lame est l'expression de ceci. Le sang est la nourriture des dieux. Le sang fertilise la terre. Dans le sang, les hommes naissent et meurent. Le sang est composé de métal. Ce métal qui nourrit l'acier de nos sabres. Qui peut le juger d'être ce que la nature désire de l'homme ? Le pacifisme est une idéologie qui s'est oubliée dans les paroles de prophètes illuminés. Être proche de Dieu, c'est accepter la mort sous toutes ses formes. Les luttes que le destin nous impose comme des rythmes et des cycles naturels que l'on ne peut évincer. Après tout, comme la terre, l'homme possède ses propres cycles. Sa naissance dans le printemps. Son apogée dans l'été. Sa régression dans l’automne. Sa mort dans l’hiver... Le temps lui-même est une farce des hommes. Le temps n'existe pas. Nous l'avons inventé pour nous justifier dans l'espace. Ceux qui peuvent le remonter ne font que revenir en arrière, mais l'arrière n'est pas le passé, si je fais un pas en arrière cela voudrait-il dire que je remonte dans le passé ? Mais peuvent-ils entraîner le monde en arrière avec eux ? Ils se croient rapide ou lent... Le vrai rapide, c'est le maître charpentier qui par ses mouvements simples, précis et sans hésitation ira deux fois plus vite que son apprenti aux gestes hésitants et maladroits. Et pourtant, le maître ne s'abreuve pas de drogue étrange pour parvenir à cette rapidité d'exécution. Il sait et il voit et c'est tout. Nous sommes cela. Nous voyons et nous agissons. Sans état d'âme, sans hésitation. Sans considération inutile. Nous cherchons la profondeur en tout. Le bol n'est jamais pour nous à moitié vide ou à moitié plein. Il est les deux.

Quel est donc le sens de l'amour dans tout ceci ? Trois tablettes de chocolat permettent de ressentir les bienfaits de l'amour sans prendre le risque d'être percée par ses ardeurs. Le Samurai s'encombre comme tout homme de ces sentiments. Mais il les opère avec plus de déférence et de retenue. La passion se traduit dans ses gestes, son verbe et surtout dans son cœur. À quoi sert d'exprimer le salut de l'âme, les larmes de la passion si son écho résonne dans le vide ? C'est bien là le risque que le samurai ne prend pas. Il aime, mais ne s'attache pas. S'attacher équivaut à s'enraciner dans une machiavélique perfidie. Un oubli de soi qui ne demeure pas aux heures les plus glorieuses, preuve non de sagesse, mais bien de folie. Un homme de guerre, ne peut trouver en amour que le malheur et la peine à moins qu'il ne s'abaisse à ranger définitivement sa lame au fourreau. Car dans sa force, il ne pourra s'empêcher de blesser un jour le faible. Et le faible dans sa faiblesse, ne pourra s'empêcher un jour de haïr le fort.

Nous lisons dans le cœur des hommes et des femmes. Nous lisons dans le ciel et la terre. Nous voyons le sens de la vie évoluer à chaque instant. Nos corps sont les réceptacles de la mélodie céleste. Suivant le bâton du maestro qui harmonise ce monde aux apparences chaotiques. Il nous apparaît le sens du mal dans le bien et inversement. Ce qui fait le monde des hommes alors ne nous accommode plus. Les modes et les religions, les principes et les lois, les gouvernements et les politiques. Rien ne nous atteint. Car nous savons que toutes ces choses sont condamnées à disparaître...

Force de raison que d'admettre que ce qui soumettait Batz à Snow n'était pas une supériorité de l'un sur l'autre, mais l'irrépressible envie d'être reconnu dans l'oeil de l'autre. À force de coups, les hommes devenaient comme des bêtes, qui retrouvaient le goût du sang. Et quand la lame de Batz se détachait de ses mains, désarmé qu'il était avec la pointe de Snow face à son visage, c'était le silence qui suivait. Le sourire de Snow n'était pas celui de l'homme satisfait d'avoir vaincu, il était celui de l'homme satisfait d'avoir obtenu quelque chose qui normalement ne pouvait appartenir à personne. Il n'en avait pas conscience lui-même, de cette chance, de ce qu'il tenait désormais au creux de sa main. C'était comme si le soleil avait obtenu la seule chose qui jamais ne pouvait lui appartenir,... la lune, à jamais attachée au sol terrestre, maison des hommes desquels il s'éloignait toujours plus, comme un oiseau s'envolant vers le paradis.

Je regardais son souffle [Solo] - Page 2 275082Griffithfull1357855

Snow prenait alors les joues de Batz entre les mains, pas comme son jouet, c'était si étrange, l'homme si rugueux eu sur l'instant l'impression d'être saisit entre les mains d'un Dieu aimant. Il n'était pas son jouet, ni son amant, c'était bien plus profond que cela. Snow, avait confiance en lui, Snow, le reconnaissait, pour ce qu'il était, et cela lui suffisait.
-Maintenant tu es à moi, lui dit-il et les hommes l'auront tous comprit, les patrouilleurs avaient un nouveau membre.

Snow repartait ainsi, simplement et le laissant là, comme si tout ce qui se fut avant ce jour n'avait existé pour aucun de ces deux hommes. Puis chacun des patrouilleurs courraient vers Batz qui avait du mal à revenir sur terre tant il fut troublé. Il l'aimait, celui qui avait tenu si longtemps face à leur chef et prouvé une force qu'aucun d'eux ne possédaient.


Dernière édition par Snow le Dim 2 Oct 2016 - 2:02, édité 2 fois
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Message(#) Sujet: Re: Je regardais son souffle [Solo] Je regardais son souffle [Solo] - Page 2 EmptyLun 26 Sep 2016 - 16:50

Chapitre - L'ombre et la lumière - Partie 3



"Tu es à moi..." Ces quelques mots résonnèrent étrangement dans le cœur de Batz. À lui ? Comme un objet que l'on possède ? Mais ce regard que Snow avait quand il lui avait prit les joues entre les mains sonnait différemment. C'était comme avoir été emporté sous les ailes d'un homme aussi bon que perdu. Les patrouilleurs comptaient effectivement un nouveau membre et la force de Batz qui par deux fois en avait fait démonstration suffisait à les convaincre de son utilité dans la troupe. Cependant, il fallait le dire que c'était le calme plein, depuis l'avènement de ces patrouilleurs les attaques de bandits étaient rares, pas folles les guêpes, ils savaient que cette région était bien gardée et ne voulait pas se frotter à ces hommes armés et entraînés. Alors les bandits n'apparaissaient plus depuis un moment. Que faisaient les hommes du coup ? Ils s'entraînaient, ils patrouillaient et s'occupaient le reste du temps de leur famille, de leur véritable métier, ou comme ils pouvaient. Ils étaient rares les véritables soldats de métier parmi eux, Batz en faisait cependant partie.

Il passait le plus clair de son temps avec son épée cet homme. Jamais il ne manquait une occasion de fendre l'air avec, l'amélioration de sa technique était une obsession pour lui et cela n'échappait pas aux autres patrouilleurs parfois un peu plus fainéant qu'il fallait sans cesse remotiver. Cette semaine fut pour Batz le moyen de se sociabiliser, du moins de commencer à le faire. Snow était très occupé, mais trouvait toujours un peu de temps à passer avec lui et c'était bien le seul qui était capable de toucher Batz "au sens propre". En effet, personne ne pouvait approcher de trop prêt cet homme qui avait un instinct de survie et de conservation à toute épreuve. Un après-midi alors qu'il s'entraînait encore, Elrod et Méléagan venait le voir, pas pour l'ennuyer, juste pour le regarder avec quelque peu d'admirations. Les hommes, en effet, commençaient à considérer Batz comme le protégé et le second de Snow, alors qu'il n'en était rien, du moins pour la deuxième hypothèse.
Batz fendait l'air, avec des petites bûchettes attachées au-dessus de la garde pour encore augmenter le poids d'une lame bien lourde, et cela, sous le regard étonné des deux officiers. Lorsqu'il terminait, c'était tout souriant qu'ils l’accueillaient avec même une petite pointe d'humour.
-Tu vas nous faire rétrograder si ça continue, lui dit Elrod.
-Ça veut dire quoi rétrogradé ? Répondit Batz...
-Heureusement que tu sais tenir ton épée toi franchement.
-Hein ?
-Non-rien... Tu veux venir avec nous Chez Snow ? On doit lui remettre le compte-rendu de la semaine. Et Y aura Laya là-bas, on a appris qu'elle lui rendait visite, ce sera l'occasion de se rincer l'oeil !
Ajoutait Méléagan.
-Vous matez la fiancé du boss ? Vous n'êtes pas suicidaires vous ? Vous voulez qu'il vous refile à Maoji ?
-Roooog, c'est pour les yeux ! En plus parait-il qu'elle sera des nôtres dès qu'ils seront mariés, même si on a pas trop le droit d'en parler.
-Sans déconner ? Une femme ?
-Une femme qui t'a tenu tête hein.
-Tsss... Allez, je vous suis, j'ai que ça a foutre de toute façon.


Le campement étant juste à côté de la maison de Snow, il n'y avait pas long à marcher et c'était maintenant Batz qui récoltait les salutations de tous à son passage, cependant à l'inverse de Snow, il était beaucoup moins à l'aise avec ça et cela amusait Elrod comme Méléagan tandis qu'ils avançaient.
-Tu as l'admiration des hommes aussi maintenant.
-Y a une semaine, ils voulaient tous ma peau quand même.
-C'est ça les hommes qu'est-ce que tu veux. Nous, on n'est pas mécontent que tu sois là. T'es un sacré atout, y a même des samouraïs qui ont entendu parler de ta performance au tournoi et contre Snow.
-Snow... Il est étrange ce type. Son sabre n'est pas plus gros qu'une feuille de chou, et pourtant...
-Snow a un truc que nous, on n'a pas.
-Comment ça ?
-Ça ne s'explique pas. C'est ce petit quelque chose en plus que certaines personnes ont quand elles naissent. Un, je ne sais quoi... Tu vois ?
-Pas vraiment. Un genre de but, c'est ça ?
-Non... On a tous plus ou moins un but dans la vie, sauf si on est perdu. Tu vois y a des gens que le destin porte, et d'autres que le destin écrase, et enfin d'autres dont le destin se fou. C'est comme ça, on y peut rien.
-Mouais.


Batz se remémorait la venue de l'homme masqué alors, comme si cette conversation faisait écho avec ce qu'il lui avait dit. Il n'en avait parlé à personne et à dire vrai, il n'était même pas bien certain qu'il ne s'agissait pas d'un rêve de plus qu'il n'aurait pas compris. Pendant ce temps Snow était à son bureau quand Laya frappait à la porte, habillée pour ainsi comme un homme. Elle fuyait autant que possible la maison de Kingo et sa famille, il fallait dire, alors à la première occasion, elle partait rejoindre son fiancé. La rumeur de sa venue parmi les patrouilleurs grondaient, même si aucun d'eux ne l'avait confirmé pour lui éviter des problèmes avec son père qui n'accepterait jamais une telle chose. Snow ne paraissait aucun mal à lui cacher sa relation avec son père. Il ne fallait surtout pas qu'elle l'apprenne et il le savait. Il avait depuis attrapé une sorte de rituel, il se lavait chaque matin avec beaucoup plus d'attention qu'auparavant, comme si ce bain froid ne faisait pas que laver son corps... Mais lorsqu'il se retrouvait avec Laya, c'était à chaque fois une nouvelle raison de perpétuer ce sacrifice pour lui. Alors que seule Luka ou Gondo avait normalement le privilège de pouvoir rentrer sans frapper dans le bureau de Snow, Laya se l'était naturellement arroger avec le temps et nul n'avait à y redire.
-Qu'est-ce que tu fais ? Lui dit-elle.
-Rien qui ne te passionnerait je le crains. Dit-il en lâchant son stylo pour se retourner. Tu abandonnes les robes ?
-Je suis plus à l'aise comme ça.Dit-elle renfrognée tandis que Snow souriait de cela.
-J'ai du temps si tu veux. Tu voulais quelque chose de particulier ?
-Juste te voir un peu...
-C'est une bonne raison.


Mais Luka entrait dans la pièce pour couper les deux jeunes gens.
-Snow, trois de tes hommes sont là, ils t'apportent un rapport selon eux.
-Décidément.


Laya se renfrognait, elle qui espérait avoir pour elle seule Snow comprit rapidement que cela ne serait pas si simple. Dans la pièce entraient Batz, Elrod et Méléagan. Bayz et Laya se jetèrent dès l'instant des regards assassins, du moins ceux de Laya invitaient Batz à en faire autant, car il ne lui trouvait rien qui puisse au-delà de cela attiser son intérêt. Ils restaient tous silencieux tandis que Elrod vint à donner son rapport à Snow qui restait assis à son bureau et qu'ils discutaient ce qu'ils y avait d'écrit. Cela n'échappait pas à Snow, que Laya et Batz avaient l'air de s'entre-tuer du regard. Alors il jetait son rapport sur la table en laissant passer un "cela peut attendre". Il se dressait de sa chaise de façon bien guillerette et saisit par les creux des bras Laya et Batz à la nuque. Cela surprenait Elrod et Mélégan qui n'avaient pas l'habitude de le voir si enjoué, mais ils n'osaient dire le moindre mot.
-Allez ! On va trouver de quoi se détendre un peu !

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C'était rocambolesque de le voir agir de cette façon, mais enfin, ils n'allaient pas faire la tête. Il tirait tout son monde hors de chez lui pour aller vers les champs de lin qu'il affectionnait tant. Là, il se couchait dans l'herbe, comme s'il comptait faire une sieste. Batz et Laya étaient ainsi forcé de composer l'un avec l'autre, car Elrod et Méléagan préféraient retourner à leur travaux au camp des patrouilleurs. Il fallait dire qu'ils se sentaient comme qui diraient de trop au milieu de ce curieux trop, Snow avait bien tenté de leur proposer de rester, mais ils refusèrent obstinément, comme s'ils avaient compris que c'était bien mieux ainsi.

-Ce que vous pouvez être grincheux ! Regardez comme il fait beau. Aujourd'hui est un jour de paix, profitez-en, on ne sera pas réunis tous les trois de si tôt.

Réunis, tous les trois de si tôt ? C'est ainsi que Snow tentait de les pousser l'un vers l'autre, il tenait tellement à ce qu'ils s'apprécient, ils étaient tous les deux ses protégés alors que lui-même ne s'en rendait pas compte. Certes Gondo et Luka étaient de fidèles amis, certes, il s'entendait très bien avec Iveric, certes, il avait l'amour de ses hommes, mais eux-deux, c'était différent. Cela leur paraissait tout aussi étonnant à eux qu'il agisse de la sorte, il était comme Dieu qui souhaitait que Adam et Eve parviennent à s'entendre. C'était très étrange et pourtant, ils se sentaient obligés de le satisfaire, de lui faire plaisir et de s'entendre.
Laya, sous l'impulsion des regards insistants de Snow, fit donc l'effort de parler à Batz avec un peu plus de douceur, alors que lui, sans oser vraiment la regarder, répondait aussi bien qu'il pensait le pouvoir.
-Tu te bats vraiment bien, lui dit-elle.
-Toi aussi, je m'attendais pas à ça d'une fille.
-Une fille ?
-Bah t'en ai une non ?
-Oui si on veut.
-Y'a une rumeur qui dit que tu vas rejoindre les patrouilleurs. Paraît qu'il ne faut pas trop en parler, mais... C'est vrai ?
-Oui. Snow m'a dit qu'il m'intégrerait quand nous serons mariés.
-Ça ne t'embête pas d'être forcée à un mariage ?


Snow ne pouvait retenir un sourire amusé alors que Laya rougissait comme jamais devant Batz qui ne se rendait pas compte qu'il était un peu trop "sans gêne" avec ce genre de question et la réaction de Laya ne fit pas que l'étonner loin de là.
-Non, nous nous apprécions beaucoup lui et moi. Et toi ? Pourquoi tu as rejoints les patrouilleurs ?
-Il m'a gagné à l'épée. C'est une loi de la guerre. Ce que l'épée prend seule l'épée le rend. C'est comme ça.
-Tu n'as pas l'air si malheureux qu'il t'es pris si je puis me permettre.
-Mais vous savez que je suis là ou pas ?
Commentait Snow comme une plaisanterie.
-Il est fort et, ...
-Et ?
-J'aime bien ce qu'il fait ici. Protéger la région, créer un petit havre de paix. La grande guerre n'a pas l'air d'avoir court, c'est comme si on était dans un cocon sur lequel il veille. Ça me plaît de prêter mon épée pour ça. Et toi ? Pourquoi les patrouilleurs ?
-Je suis fille de seigneur, même si c'est un petit seigneur. Mes frères m'ont appris à me servir d'une arme en cachette et j'aime ça. Je suis faite pour être guerrière pas tapissière. Snow me donne ce droit, alors je suis heureuse, tu comprends. Avec lui, ici, on me traitera comme une samouraï, pas comme une femme à marier.
-Non mais vous m'écoutez vraiment plus en fait...


Mais Batz se foutait de lui sur le moment. Il regardait subitement Laya différemment, l'avoir vu rougir, l'avoir vu si féminine à ce moment tout en étant une guerrière si douée, lui avait fait un curieux effet et Laya ne s'en rendit pas vraiment compte, car ce bourru qu'il était ne savait absolument pas exprimer ce genre de chose. Laya en vint à se coucher dans l'herbe près de Snow, la tête reposée sur son buste, alors que Batz restait debout à les regarder d'abord, eux, puis à tourner le regard vers le soleil que Snow ne paraissait jamais quitter des yeux. Alors soudain, il lui posait la question.
-Et toi Snow, pourquoi tu te bats ? Pourquoi les patrouilleurs ?
-Parce que c'est là que le destin m'a conduit. Je me contente d'avancer jusqu'à trouver mon but.
-Et quand tu l'auras trouvé, tu feras quoi ?
-Je te le dirais quand je l'aurais trouvé.
-Tu vas venir chez Kingo ce soir ?
Demandait Laya à Snow.
-Oui. J'ai des affaires à régler là-bas. Lui dit-il étrangement.

Laya fut cette fois interpellée par ce timbre légèrement différent de celui habituel à Snow, mais l'ambiance ne se prêtait pas à ce genre de question. C'était bien entendu pour ses affaires avec son père qu'il devait y aller et qui avait causé ce léger trouble dans sa voix. Mais il n'allait certainement pas en parler maintenant. Batz se sentit alors de trop, et les laissait ainsi en les saluant d'un "à plus tard, j'y vais".
-On se verra demain, lui dit Snow alors qu'il était encore assez proche pour l'entendre.
-Pourquoi tu l'apprécies tellement ce type ? C'est juste une brute.
-La brute ne te laisse pas si indifférente que ça avoue-le.
-Il ferait un sacré compagnon d'armes, je l'admets.
-J'ai confiance en cet homme-la.
-Vraiment ?
-Vraiment. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais il me plaît. Il est comme moi dans un sens.
-Comment ça ?
-Un animal indompté.
-Mhh..


Mais Snow ne répondit pas, il regardait simplement le soleil, car il ne connaissait pas la raison lui-même. Il savait juste que cela lui faisait du bien d'avoir ce Batz près de lui et qu'il en avait en quelque sorte besoin.

Au soir, lorsqu'il se trouvait chez Kingo pour ses devoirs, il y eut cette fois cependant un drame. Alors qu'il se trouvait à la terrasse de la chambre de Alderic, premier du nom, pour prendre l'air comme il en avait souvent besoin ces soirs-là, Laya se promenait avec l'une de ses suivantes dans les jardins, jusqu'à parvenir à la semer pour avoir enfin un peu de solitude. Ses frères étaient souvent absents pour leurs affaires commerciales et elle s'ennuyait beaucoup, en passant à travers un danse feuillage, elle avait fini par se couper et se perdre jusqu'à retrouver le chemin de la demeure et que ne fut pas sa surprise, quand elle vit Snow sur cette terrasse, avec son propre père en petite tenue lui aussi. Snow la remarquée sur le moment, mais il ne lui offrit qu'un regard glacial pour réponse avant de s'en retourner à l'intérieur. Le père lui, qui ne vit pas sa fille, s'en retournait alors pour le suivre. Laya douta de ce qu'elle avait vu. Comment cela se pouvait-il ? Snow était-il réellement de ce genre ? Il était pourtant si différent des autres. Elle était soudainement dégoûtée, prête à vomir de l'homme qu'elle devait épouser. Elle ne comprenait plus... Elle était perdue, alors, elle se rendit chez la seule personne qui lui restait pour en parler et qui ne risquerait pas de se servir de cette information à de mauvaise fin, du moins selon elle. Batz... Elle s'était rendue au camp à cheval en toute hâte pour débouler dans sa tente et il était extrêmement gêné de la voir débarquer à une heure si tardive.
-Mais qu'est-ce que tu fous là toi ? Tu te rends compte si on te prend ici ? Tu veux que je me fasse décapité ?

Mais elle le regardait, dans sa petite robe pourpre, les yeux larmoyants, tellement que cela coupait la voix à Batz.
-Mais qu'est-ce qu'il y a ? C'est Snow il lui est arrivé quelque chose ?
Elle tombait enfin dans ses bras, alors qu'il ne savait pas réellement comment le prendre... Comment était-ce possible, pourquoi ? Comment prendrait-il ce qu'elle avait à lui dire ?
Alors Batz la rassura, il lui dit tout ce qu'il pouvait dire pour la calmer. Il lui dit que Snow était un homme digne et qu'il y avait forcément une raison valable à tout ça, qu'il lui en parlerait lui-même. Surtout, il lui dit de garder ça à jamais pour elle... Mais le pourrait-elle vraiment.


Dernière édition par Snow le Mer 12 Oct 2016 - 18:39, édité 2 fois
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Message(#) Sujet: Re: Je regardais son souffle [Solo] Je regardais son souffle [Solo] - Page 2 EmptyMer 28 Sep 2016 - 18:57

Chapitre - L'ombre et la lumière - partie 4

SNH. Shinobi no Hattan

"la femme tombe amoureuse de ce qu'elle entend, et l'homme de ce qu'il voit, ai-je lu, c'est pour cette raison que la femme se maquille et que l'homme ment que j'ajoute."
Snow

(Comme d'hab, pour la cohérence RP changez les noms par ce que vous voulez parce que dans l'absolu on peut mettre ce qu'on veut)

Si l'on recherche la consistance, la substance du mot. Sur quoi tombe-t-on ? Un mot amène une définition, elle-même composée de mots, eux-mêmes composés d'une définition, elle-même composée de mots et ainsi de suite jusqu'à ad vitam aeternam. C'est ce que j'appelle l'abîme du mot. Chercher le fond du mot, c'est ne jamais en trouver la fin. Un mot, c'est la représentation d'une idée, d'une pensée, d'un objet. C'est le "nom" qui permet d'identifier ceux-ci. Cependant, le mot "amour" par exemple peut représenter à la fois une profonde amitié, l'amour d'un fils à sa mère, l'amour entre un homme et une femme et ainsi de suite. Le jeu du mot dont nous sommes capables montre également que la langue n'est pas "figée" dans le temps. Elle évolue avec l'Homme. Notre Français d'aujourd'hui est une version plus moderne d'un celtique latinisé et fusionné tant au germanique que l'anglais. Les codes de l'orthographe, eux-mêmes changent. C'est ainsi qu'avec les siècles le "ois" est devenu "ais"; "François" (vieux français), "français". Les encyclopédistes qui reniaient en majorité l'existence de Dieu considéraient tout de même que le mot avait une âme parce que justement, comme pour l'âme, on ne trouve jamais le fond d'un mot. C'est un "abîme" sans fin. N'oublions pas cette maxime biblique "au début était le verbe". N'est-ce pas cela qu'elle voulait peut-être dire finalement ?

 l’union. Elle n’a que deux chemins. Un ennemi ou un bien commun. Que ce soit le couple à l’amour intime ou l’armée à la frontière commune. Pour mener à l’union, trouve l’objet et l’idée de la passion commune.
Snow

Amour, trop vaste sujet

Le problème lorsque l'on parle d'amour en français, c'est que nous utilisons le même mot pour aimer une femme, Dieu, les fruits, ou nôtre chat... Les philosophes grecs étaient plus subtils en matière d'amour. Ils en distinguaient plusieurs formes : pornéia, l'amour vorace et infantile ; éros, l'amour ailé passionné de beauté ; philia (qui donnera tous nos mots commençant ou finissant en phil) qui personnifie l'amitié ; et enfin agapè, différent degré d'une force de vie qui, en s'élevant et se sublimant, prend des visages différents, chaque amour ayant son temps et son utilité.
Tout commence par la pornéia. L'amour du bébé qui dévore le sein de sa mère. Puis l'amour grandit comme un enfant, il s'allège progressivement en amour érotique, qui donne des ailes à la gourmandise infantile, lui évitant de s'alourdir en voracité. Mais éros, malgré ses ailes, vit encore dans le manque. Alors vient l'amour adolescent philanthropique qui est plein, apaisé et relie les vrais amis dans un partage égal. Mais cela ne s'arrête pas là : philia doit devenir adulte, quitter le plan simple de l'amitié pour s'élever plus tard encore plus haut. Là où règne l'agapè, c'est à dire lorsque qu'on attend plus l'amour et que l'on se trouve capable de le donner sans attendre en retour.
Cet amour-là est encore quasiment impossible à vivre pour la majorité d'entre nous, et pourtant toute notre existence devrait viser à l'injecter dans les autres formes d'amour que nous connaissons. Gourmandes, érotiques, amicales. Car l'agapè délivre des souffrances de l'amour (attente, ressentiment, jalousie, possession...) pour ne garder que la joie et les plus grandes extases.

Passant sans cesse du psychologique au physique et de purement sexuels à des considérations d'ordre hautement philosophique, illustré tout du long par des estampes et des gravures en noir et blanc, le recueil de Jolan Chang montre à quel point, pour les sages de l'orient antique, l'amour est une énergie cosmique émanant de plus haut niveau concevable : Le principe même du Tao. Dans la vision chinoise taoïste, il n'existe pas, comme en occident, de cloison entre l'amour sacré et l'amour profane. De cette approche globale, résulte une connaissance subtile de l'être humain. Notamment dans un rapport entre sexualité, santé et longévité.
De ce livre, l'écrivain Lawrence Durrell disait : "pour la première fois, un ouvrage où l'érudition ne le cède en rien à la compréhension profonde tente de rassembler en présentation cohérente les fragments qui subsistent encore des enseignements taoïstes sur le rôle de la sexualité et de l'amour comme agent thérapeutiques universels de la médecine des temps anciens."

Les cinq conditions amoureuses du bonheur

1 Être aimé de ses parents
Au début des années 1950, des psychologues de Harvard avaient mené une étude sur la vie affective de centaines d'étudiants, qui devaient indiquer le degré d'amour qu'ils avaient eu l'impression de recevoir de leurs parents. Trente-cinq ans plus tard, reprenant cette étude, l'équipe du professeur Gary Schwartz constatait que 91 % de ceux qui s'étaient sentis le moins aimés avaient ensuite connu de graves problèmes de santé (troubles cardiaques, hypertension, ulcères et alcoolisme), contre 45 % de ceux qui s'étaient sentis le plus aimés. Cas extrême : pour ceux qui disaient n'avoir jamais reçu d'amour ni de leur mère ni de leur père, 100 % étaient tombés gravement malade.

2 Être aimé de son conjoint
Dans une étude menée auprès de près de dix mille hommes mariés de Cleveland par des chercheurs de la Case Western Reserve University, il apparaît que, parmi ceux dont le terrain (génétique, physiologique, etc..) est le plus favorable à l'angine de poitrine, ceux à qui leur femme montre ostensiblement qu'elle les aime courent 50 % moins de risques d'attraper cette maladie. La biologiste Joan Borysenko, qui a fondé l'Institut Corps/Esprit à l'hôpital Beth Israel de Harvard, explique que l'un des rares moyens de comprendre pourquoi la relation amoureuse constitue un chemin majeur vers la plénitude est de faire appelle aux notions indiennes de prana et de chakra. Quand, de ton sexe au sommet de ton crâne, tous tes centres sont ouverts par l'amour (qui dissout toute peur), alors l'énergie vitale peut te traverser et l'existence de ton corps-esprit devient une réalité consciente. " Un coeur ouvert, dit Joan Borysenko, est en état de don permanent, et l'acte de donner devient pour lui un acte de recevoir."

3 Être entouré affectivement
"Vous sentez-vous seule ?" Selon une étude menée dans le Michigan, les femmes qui répondent oui à cette question courent 3,5 fois plus de risque de développer, sur une période de 17 ans, un cancer du sein, des ovaires, ou de l'utérus. Bon an mal an, les gens mariés tombent en moyenne deux fois moins malades et vivent 30 % plus longtemps que les célibataires. C'est vrai notamment pour les personnes opérées d'un cancer quel que soient leur âge, leur sexe et la gravité de leur maladie. D'après de nombreuses études parmi les survivants de crises cardiaques, dont celle menée par le docteur Redford Williams à l'université Duke, ceux qui vivent seuls risquent deux fois plus de mourir dans l'année qui suit, et trois plus si leur isolement est tel qu'ils n'ont personne à qui se confier. D'autre part, des chercheurs hollandais enquêtant sur les personnes de plus de 55 ans ont montré que l'espérance de vie de ceux qui se sentaient affectivement entourés était deux plus grande que celle des personnes qui se sentaient seules.

4 Pouvoir se confier
En 1989, excédé d'être systématiquement confondu avec le docteur Berni Siegel (auteur de l'amour, la médecine et les miracles et fondateur des "groupes de cancéreux exceptionnels"), le cancérologue David Spiegel, de l'école médicale de Stanford, décide de mener une étude pour prouver qu'il n'existe pas de lien significatif entre la maladie de ses patients et leur vie affective. Il invite une moitié de sa clientèle féminine à participer, une fois par semaine, pendant une heure et demi, à une séance de partage où chacune peut parler de sa maladie et nouer des amitiés. L'expérience dure un an. En 1994, David Spiegel constate, stupéfait, que l'espérance de vie des femmes qui ont pu se confier et se lier d'amitié a été le double de celles qui n'ont pas été invitées à le faire. En fait, seules les femmes du premier groupe vivent encore. Résultat : David Spiegel a totalement révisé sa vision et entrepris d'écrire un livre (Living Beyond limits, New York, Time's Book).

5 Percevoir l'amour entre les êtres
Le docteur David Mcclelland de New York rapporte que des étudiants à qui son équipe vient de montrer un film sur Mère Teresa et sur des actions de compassion et de solidarité ont vu, pour la plupart, leur système immunitaire fortement stimulé (ils compte davantage d'anticorps dans leur sang après la séance qu'avant). Contemplé même passivement, le spectacle de la sollicitude et de l'amour fait du bien. Quelques uns montrent cependant des signes inverses, comme si le film les avait déprimés. Intrigués, les chercheurs veulent savoir ce qui distingue ces étudiants. Ils leur font passer un test psychologique, leur demandant de commenter la photo d'un couple assis sur un banc. Les étudiants "déprimés" imaginent tous que le couple est en train de se disputer ou de se séparer. Autrement dit, ces étudiants (peut-être à cause d'une expérience malheureuse dans leur enfance), se comportent de manière réactionnelle : le spectacle de l'amour abaisse leurs barrières immunitaires !

SNH. Shinobi no Hattan



Batz avait du mal à y croire. C'est vrai que Snow était très efféminé de nature et qu'on avait parfois du mal à savoir de quel bord il était, mais tout de même, avec le père de sa fiancé... Cela ne passait dans son esprit. Et Laya qui larmoyait dans ses bras, cela le rendait mal à l'aise, il avait l'impression de trahir Snow alors qu'elle-même avait l'impression que Snow l'avait trahit. Cela durait une bonne partie de la nuit, durant laquelle Batz parvint à convaincre Laya de se calmer et de le laisser faire pour savoir ce qu'il en était. Mais elle n'était pas prête de s'en remettre en réalité, la perte de sa confiance était consommée, et elle décidait d'éviter son fiancé tant que la situation n'aurait pas été éclaircie.

Batz se rendit le lendemain, très tôt, à l'aube, alors qu'il n'avait pas dormit de la nuit, vers le puits du domaine de Snow. Il s'y lavait généralement à l’abri des regards et chacun le sachant, on l'y laissait tranquille. Lorsque Batz arrivait, il le trouvait en train de se verser de l'eau pour rincer le savon qu'il venait de se mettre. Il le trouvait, à proprement parler, magnifique, même s'il ne se le serait jamais avoué à lui-même, d'autant qu'il avait une toute autre chose en tête. Snow n'était pas stupide, il savait que Laya allait se poser des questions, et quand il voyait Batz arriver vers lui avec cette mine étrange, il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre. Il n'était pas étonné de la réaction de Laya, mais il était beaucoup plus étonné qu'elle se confie à Batz plutôt qu'à l'un de ses frères, ce qui, il faut le dire, était une sacrée chance pour lui.

Lorsque les regards des deux hommes se croisaient, on sentait le doute dans l'un, et l'autre qui assumait ses actes pour convaincre l'autre de ses doutes. Batz comprenait que Snow savait pourquoi il était là simplement à son regard, et la gravité de l'instant était que cela l'avait convaincu de la véracité de ce qu'avait vu Laya. Un silence pesant suivait et Batz, sous sa pression ne pouvait s'empêcher de le rompre en grognant sa question comme une menace.
-Mais pourquoi ?!

Snow le regardait fixement droit dans les yeux après s'être versé une nouvelle de l'eau dessus. Sa voix se fit ferme comme jamais Batz ne l'avait entendu et cela lui décollait légèrement la mâchoire sur le coup.
-Si je ne le fais pas, il refuse le mariage avec sa fille. Alors je perds Laya. Si je ne le fais pas, il refuse de continuer le financement qu'ont engagé ses fils pour la milice, donc je perdrais la milice. C'est un petit sacrifice.
-Un petit sacrifice ?! Tu y perds ton honneur !
-Mon honneur ? L'honneur, ça n'intéresse que ceux qui pensent en avoir. Je fais ce qu'il faut pour maintenir la paix dans cette région.
-Nous pourrions les battre ! Ces samouraïs, on s'en fout, maintenant, on est assez fort pour les battre s'ils veulent encore s'imposer.
-Entre attirer un homme dans mon lit ou en perdre deux-cent sur le champ de bataille le choix est vite fait.


Snow ne parlait cependant pas de la machination politique entre les fils et le père qui allait encore au-delà de ça. Cela lui semblait inutile et il avait sans doute raison, car jamais Batz, qui avait beau être considéré comme un être sanglant et cruel, n'aurait pu imaginer ça. Batz comprenait alors l'avis de Snow, il ne pouvait le contredire. Il préférait cela à la mort de ses hommes tout simplement. Mais son avis sur l'honneur, il réfléchissait à ce que cela pouvait bien sous-entendre. Qu'il n'en avait pas ? Que sa conception de l'idée était différente ? C'était répugnant ce qu'il faisait, et pourtant, il se trouvait soudain admiratif d'apprendre qu'il l'aura fait. Il restait le problème de Laya, accepterait-elle une telle chose ? Si Batz lui confirmait ce qu'elle avait vu ne serait-ce pas un drame ? Snow devinait encore cette réflexion, et n'allait pas attendre pour donner son avis.
-Je ne peux pas t'imposer ce que tu lui diras. Je suis seulement surpris qu'elle soit venue vers toi pour en parler. Je te laisse décider. Lui dit-il sans le quitter du regard.
-Je... Je trouverais quelque chose... Répondait Batz en détournant le regard.

Snow lui jetait alors un seau d'eau au visage. L'eau glacée réveillait Batz d'un seul coup et lorsqu'il collait un regard furieux à Snow, il le trouvait avec le visage d'un enfant qui jouait, un enfant qui semblait lui dire, "ce n'est pas grave ne t'en fait pas, tout va s'arranger". Il se calmait sur le coup. Étonné, lui-même de l'effet que cela lui faisait. Batz s'approchait alors de Snow et saisit à son tour l'un des sots remplit pour le lui jeter au visage. Snow restait trempé, et ce, n'attendait pas une telle réaction, il en rit alors de bon coeur jusqu'à tomber assis par terre. Batz le suivit silencieusement, tous les deux trempés au soleil, qui les séchait, ils ne se regardaient plus, malgré tout ce qu'ils venaient d'apprendre l'un de l'autre, cela ne les avait pas éloignés, mais plutôt rapprochés.
-Tu vas finir par avoir des problèmes tu sais... Disait alors Batz
-À quel propos ?
-Je sais pas comment je vais lui faire gober la connerie que je vais lui raconter. Mais elle aura toujours le doute maintenant. Et cette nana, c'est un sacré bout entre nous...
-Elle te plait hein ?
Dit-il moqueur.
-Non mais pas comme ça !
-Allons allons, je ne suis pas bête, je sais qu'elle est belle et spéciale.
-C'est plus un compagnon d'armes qu'autre chose pour moi.
-ÔOO ça, il se pourrait bien qu'elle te sauve la peau un jour.
-C'est moi qui lui sauverais la sienne plutôt. C'est une furie. Tu l'as vu se battre ? Une vraie lionne.
-Un peu comme toi non ?
Continuait Snow moqueur.
-Moi c'est normal...
-Évidemment...


Quelques jours passèrent et Batz parvint à convaincre Laya qu'il s'agissait d'un énorme quiproquo, jamais elle n'osait en parler à son père ou l'un de ses frères, la véritable raison était tout simplement qu'elle désirait se convaincre elle-même de la chose. Les jours passant, elle passait de plus en plus de temps avec Batz et moins avec Snow. Ce n'était pas qu'il la dégoûtait, ou qu'elle perdit confiance en lui, car Batz avait bien joué le coup, c'était qu'il était toujours occupé à quelque chose, à ses études, à sa milice, à son entraînement, à ses affaires "politiques". Le fait que Batz l'aura écouté et se soit montré depuis plus "conciliant" ou plus "ouvert" selon les points de vues mettait en confiance la jeune fille, alors que le guerrier se disait surtout être le protecteur de la fiancée de Snow en son absence. Ils appréciaient particulièrement leur balade à cheval et savaient qu'ils ne faisaient rien de mal, car leurs discussions étaient toujours tout à fait innocentes. Batz gardait précieusement son secret avec elle, non seulement par amitié, mais cela lui donnait l'impression d'être quelqu'un de particulier de privilégier avec Snow, et cela, il l'appréciait encore plus.

Pendant ce temps, cet après-midi-là, Snow était en pleine conversation avec Iveric dans son bureau, ce n'était pas de la milice de patrouilleurs dont il était question cette fois. C'est bien pour cela que la porte était fermée et que la seule à pouvoir entrer était Luka.
-Maintenant que nous avons la date de ton mariage, nous allons pouvoir agir. Disait avec un petit sourire Iveric.
-Je savais que tu viendrais me parler de ça bientôt.
-Ça n'a pas l'air de t'enjouer dis-moi. Tu éprouves encore des réserves parce que ça te paraît mal honnête ?
-Ce n'est pas de tuer un homme qui me gêne. Mais de le faire le jour de mon mariage. Cela ne pourra que me porter malheur.
-Je ne te savais pas superstitieux.
-La superstition n'est pas si illogique quand on considère que tout se paye pour s'équilibrer.
-Tu ne veux pas savoir comment cela va se passer ?
-Je le sais déjà.
-Vraiment ? Et par quel prodige ?
-Tu vas empoisonner sa nourriture ou sa boisson. Tout bêtement.
-C'était le plan de base ça. Mais j'ai une autre idée depuis peu.
-Laquelle ?
-Pourquoi ne pas employer ton protégé ? Il pourrait le tuer durant la nuit discrètement d'un coup d'épée.
-La nuit de mes noces ?
-Oui.


Snow fixait alors gravement Iveric, il ne doutait pas que Batz obéisse sans la moindre hésitation, mais cela l'ennuyait de lui réclamer une chose pareille. D'autant que s'il se faisait prendre, ce serait une catastrophe absolue, bien que Iveric, et il le savait bien, avait pensé à lui parce qu'il n'était pas sans ignorer le talent pour les armes qu'il avait. Snow répondit alors froidement à Iveric, mais cela ne l'étonnait guère, il s'y attendait.
-Je te donnerais ma réponse demain.
-Tu crois qu'il refuserait ? Tu devras le tuer dans ce cas, tu sais.
-Ce n'est pas son refus que je crains, c'est le mien.
-À force d'hésiter, on avance plus Snow
-À se précipiter, on trébuche Iveric. Tu attendras, nous ne sommes pas à un jour près.
-Comme tu voudras... Alors à demain.


Dans le camp, Batz était avec Laya à la forge auprès de Gondo qui aiguisait l'immense épée du jeune homme. Dans la forge, il y avait déjà l'équipement tout neuf de Laya que Snow avait commandé pour elle, et qu'elle pourrait porter le jour de son intronisation dans les patrouilleurs. Ils furent étonnés tout deux d'apprendre que Gondo connaissait Snow depuis très longtemps, et ils ne purent s'empêcher de vouloir en apprendre plus sur lui qui n'était jamais très bavard sur son passé, c'était il faut dire, un homme résolument tourné vers l'avenir.
-Mais tu sais qui sont ses parents alors ? Demandait Batz.
-Il a été abandonné dans un écurie où son père adoptif travaillait. Un jour, il venait panser un cheval et il l'a trouvé là, près de l'étalon et l'a emporté avec lui. Il n'avait pas plus de 2 ans, je crois, il ne s'en rappelle plus et personne ne lui a jamais dit. D'ailleurs, c'est mieux comme ça.
-Il faisait quoi là-bas ?
Ajoutait Laya.
-Cultivateur de lin, jusqu'à ce que des Shinobis entrent dans sa vie. Toute sa famille a été tuée dans un raid de bandit. Alors il a pris la route et est devenu soldat.
-Sa famille ? Tu veux dire qu'il a déjà été... Marié ?
-Ce n'est pas bien de parler de tout ça, il n'aimerait pas. Alors arrêter de poser des questions. Bon dieu Batz tu lui fais quoi à ta lame ? Si tu l'entretiens pas mieux que ça un jour, elle finira par te péter dans la main.
-J'aime qu'elle soit un peu émoussée.
-Fais gaffe quand même hein.



Générique : Une des musiques ayant servi à l'inspiration

Je regardais son souffle [Solo] - Page 2 665589screenshot20130625at55551pm
"que ne fut pas sa surprise, quand elle vit Snow sur cette terrasse, avec son propre père en petite tenue lui aussi."

Fin Background de Snow partie 4 : La trinité est un triangle


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Background de Snow partie 5 - La couronne Brisée


Chapitre - Les chasseurs chassés - Partie 1

"Deux excès : exclure la raison, n'admettre que la raison."
Blaise Pascal



SNH. Shinobi no Hattan

Le discernement


Pendant des millénaires, dès qu'il s'agissait d'établir un rapport avec l'invisible (et ce quelque soit la culture où l'on vivait), la hiérarchie religieuse d'interposait, imposant son autorité médiatrice. Non sans raison : le dialogue avec l'invisible peut s'avérer très dangereux (qu'il s'agisse de projection fantasmatiques et illusoires ou d'un véritable et saisissant contact avec des dimensions que l'individu ordinaire ne peut manquer de connaître sans être violemment aveuglé : c'est l'histoire du voleur du feu).
Fait symbolique, c'est en 1966 que le pape Paul VI abrogea l'article 1399 du droit canon qui interdisait de publier, en dehors de contrôle pontifical, quoi que ce fût sur les révélations, apparitions, prophéties ou miracles. Il se trouve qu'à la même époque, de grandes foules de jeunes gens se mirent à multiplier des expériences de toutes sortes, susceptibles de les conduire à des états mystiques....ou à la folie.
Qu'il s'agisse de la prise de psychotropes puissants, traditionnellement réservés à des cultes chamaniques extrêmement canalisés, de pratiques divinatoires, de channeling ou de voyance, des millions d'Occidentaux ont inauguré une nouvelle ère, abrogeant de facto l'époque de la modernité sceptique, sèche et coupée de toute transcendance, et s'invitant les uns les autres à goûter à la redécouverte du mysticisme et du merveilleux. Non sans courir de grands dangers de confusion mentale (sur quoi insistent les conservateurs matérialistes) ou de confusion spirituelles (la hantise des conservateurs spiritualistes), mais aussi en ouvrant tout en grand à la liberté individuelle les gigantesques portails des grandes traditions.

Nécessaire boussole

Dans l'extrême confusion engendrée par ce double mouvement (disparition des gardes-fous classiques avec les centaines de lois juives ou le dharma indien de moins en moins respecté) et multiplication des contacts avec les dimensions invisibles, l'individu moyen risque fort de se perdre, s'il n'entretient pas en lui la précieuse boussole du discernement.
D'abord se connaître lui-même, avec ses qualités et ses faiblesses. Ensuite pour être capable de distinguer ce qui relève du labyrinthe de sa psyché et ce qu'on pourrait appeler "la présence spirituelle" véritable. Et cela ne va pas de soi, comme le remarque le docteur Jacques Vigne, ce psychiatre français qui vit en Inde : beaucoup de participants à des stages de spiritualité feraient mieux d'aller d'abord clarifier leur vie psychique avec un bon thérapeute : à l'inverse beaucoup d'analysés devraient stopper leur interminable cure et aller méditer dans un lieu en silence. Quant à tous les intrépides, qui ont tôt fait de vous parler de leur contact avec "la grande lumière", ils pourraient se rappeler que, dans la mythologie judéochrétienne, "le porteur de lumière" s'appelle Lucifer, qui symbolise la coupure d'avec le centre du mensonge débordant de fausse spiritualité (principe prométhéen certains diraient).
Tel est le prix à payer pour que la liberté individuelle se renforce. L'évolution ne peut se faire que lentement. Au point que l'on pourrait oser dire qu'une personne en proie au chaos mental (et il y en a plus qu'on ne le croit) ferait mieux de rester psychiquement fermée, plutôt que de s'ouvrir à n'importe quoi.

Absolue présence à soi

Le grand problème de l'esprit de discernement face à l'invisible, c'est que les dimensions supérieurs ne se laissent pas pénétrer par des consciences trop mentales (trop logique). Pour connaître une expérience mystique il faut s'y jeter pleinement et laisser son appareil critique au vestiaire.
Mais comment se garder de la confusion sans appareil critique ? Socrate commença sa vie publique après que la Pythie de Delphes eut décrété qu'il serait l'homme le plus intelligent du monde. Le fils de l'accoucheuse accepta l'augure de bon coeur, mais sans se laisser griser : la Pythie n'avait fait que reconnaître une chaîne de cause et des effets dans laquelle il s'inscrivait, rien de plus.
Le sage sait lire les jeux de résonances entre les manifestations. Il sait aussi que beaucoup de faits et d’événements n'ont d'autre sens que d'être ce qu'ils sont (pourquoi joues-tu de la flûte dans une cellule ? Demanda un homme à Socrate. Pour jouer de la flûte dans une cellule, répondit Socrate) : chercher à les interpréter peut s'avérer pure folie. Les paranoïaques voient des signes partout, alors qu'ils ne font que projeter leur obsessions sur le monde sans voir celui-ci. La première condition de la capacité de discernement est sans doute l'attention, la capacité d'être totalement présent.

Dyade

Dyade : Paire, ensemble de choses, de deux idées.

Romantisme et complémentarité

"Deux personnes qui s'accordent ne peuvent plus se passer l'une de l'autre : une bienveillance mutuelle en doit naître nécessairement", "écrivait Goethe dans "les affinités électives".
L'émotion tient-elle une part importante dans vos relations ? Imaginez la personne avec qui, de façon normée et hors norme, vous formez une Dyade. Considérez l’interaction de vos émotions respectives : parfois elles se répondent ou s'alimentent l'une l'autre, parfois elle se différencient. Mais quelle que soit votre intimité, voyez-vous combien chacun est seul responsable de ses émotions ? Certes, celles de l'un peuvent éveiller celles de l'autre, mais il revient à chacun de gérer adéquatement les siennes.
il en va de même des orientations que suppose votre but. Elles sont vôtres, et en même temps, la relation vous conduit forcément à les partager en partie. C'est un grand avantage : l'autre peut vous servir de miroir, de critique, d'aide, de soutien. Dans ce manège permanent entre fusion et séparation (loi de l'univers et raison du mot "dyade"), votre but est un défi lancé à votre complémentarité. Goethe aura également écrit : "c'est précisément ainsi que peuvent naître entre les hommes des amitiés vraiment fortes ; car des qualités opposées rendent possible une union plus intime."

Un point de vue contemporain

Plus près de nous, Jacques Salomé, reconnu comme expert en communication, recense, dans son ouvrage "pour ne plus vivre sur la planète taire", les différentes causes de dissensions au sein du couple et leurs remèdes.
Au passage il définit ce qu'il entend par "relation" :

Une relation est semblable à :
-Un canal
-Un couloir
-Un pont


La question est de savoir :

-Ce canal est-il libre à l'autre bout pour recevoir ?
-Ce canal est-il encombré de déchets relationnels dues à de précédents échanges ?
-Ce canal est-il nourri, entretenu, vivifié convenablement par des stimulations positives de part et d'autres ? Car c'est ainsi qu'une relation saine peut se transformer en lien suffisamment solide pour résister aux malentendus, aux avatars inévitables de la communication et à une évolution différenciée des protagonistes.


Le coup de l'écharpe

Egalement proposée par Jacques Salomé comme représentant une relation, l'écharpe symbolique engendre une distance qui dépassionne les échanges houleux. Chacun tenant, une extrémité, peut répondre posément à son bout de l'écharpe et s'expliquer plutôt que de rentrer dans la surenchère du mode réactionnel. La pensée systémique dirait que cela favorise la "métacommunication" : l'écharpe permet de parler de la façon dont on communique. Jacques Salomé, lui, en tire quelques principes de base :

1. La responsabilisation : "dans une relation de non-dépendance, chacun se sent responsable de son bout et se comporte ( ou apprend et s'engage à se comporter) en cohérence avec cette responsabilité." En prenant les responsabilités de ce que vous dites, exprimez, ressentez, faites, vous invitez l'autre à agir de même. Alors que dans une relation dominant/dominé, chacun collabore directement ou indirectement au pouvoir de l'un et à la soumission de l'autre.

2. La co-responsabilisation : "Dans une relation de réciprocité possible, chacun assume la responsabilité de ce qu'il émet et reçoit." Il est donc en droit d'espérer la pareille.

Et le grand amour alors ?

Pour Carolyn Bushongn autre psychothérapeute chevronnée, "le vrai problème est que personne ne nous a jamais appris ce qu'est l'amour sain ni comment l'obtenir". Spécialiste des problèmes conjugaux, elle a fini par mettre au point une grille des sept erreurs à éviter dans un couple :

1. Imposer l'intimité.
2. Attendre de l'autre qu'il déchiffre nos pensées.
3. Jouer les martyrs.
4. Supposer que l'on a toujours raison.
5. Systématiquement secourir l'autre.
6. Le considérer comme une quantité négligeable.
7. Laisser mourir la passion.


En toute honnêteté, vous reconnaîtrez sans doute avoir tendance à céder à l'une ou l'autre de ces erreurs. Vous pouvez l'éviter, mais il faut commencer par rompre... avec l'idée (pas le partenaire hein) que le vrai grand amour serait facile : au contraire, corrige Carolyn Bushong, l'amour demande du temps, de l'énergie, des efforts. Un vrai chantier !

C'est aussi l'avis de Gérard Leleu, médecin qui sait bien qu'à l'origine de nombreuses maladies gît un manque d'amour. Ne pas aimer tue. Ne pas être aimé aussi. Et pourtant, la plupart d'entre nous sommes passés par de belles rencontres. Pourquoi ne durent-elles pas ?
L'amour exige une écologie, c'est-à-dire un subtil équilibre entre de multiples interdépendances, échanges, dons, exigences, attentions, créations, que trop souvent nous négligeons. Drôle de mélange entre une foule de subjectivités très fines. Chaque instant compte dans l'emploi du temps amoureux, érudit et sensible, du docteur Leleu, et l'entreprise de fond, qui exige une dynamique de bâtisseur. Car l'amour conjugal se construit, ou plutôt se cultive, se laboure, se sème, se taille, se greffe pour finalement se moissonner.

Jugement de l'infidélité ?

Du travail, donc, d'autant que certains n'ont pas renoncé aux idéaux d'émancipation affective et de relations entre personnes libres et adultes. Et de façon générale, on ne peut nier que nos relations amoureuses sont souvent extrêmement juvéniles (pour ne pas dire infantile) et fragiles. Il suffit que notre partenaire éprouve du désir pour une tierce personne et nous voilà ébranlés, prêt à passer à la violence ou à nous séparer de notre amour. Son désir pour l'autre s'exprime-t-il en véritable relation sexuelle, et voilà pointer la guerre ! Comme si un amour tiers ne pouvait que nier le notre et nous menacer de mort...
Pourtant l'expérience prouve que de nombreuses relations se sont rallumées (tel un volcan qu'on croyait éteint) du fait de l'apparition d'un partenaire extérieur. Et si la fidélité ne voulait pas dire nécessairement exclusivité ? Être fidèle en amitié, cela signifie-t-il n'avoir qu'un ami ?
Auteur spécialisé dans ce domaine, Paule Salomon imagine ce qu'elle appelle une "poly-fidélité" où plusieurs personnes se respectant comme sujets s'aimeraient d'un amour à la fois égalitaire et spécifique. Courageuse, provocatrice ou structurante comme le défend l'auteur, cette démarche offre au moins l'avantage de mettre au jour les questions cruciales que pose aujourd'hui plus que jamais toute relation amoureuse (sur la jalousie, le désir ou sur le fantasme d'une intrusion tierce).

SNH. Shinobi no Hattan


Année 7 - Eté - Premier temps du règne des ombres

Snow / Batz / Laya


Le destin ? L'homme, est-il, réellement maître de son destin alors qu'il a déjà tant de mal à être maître de sa propre volonté. Quand des soldats meurent par milliers pour des rois qu'ils n'ont jamais rencontrés, uniquement, parce que cela leur fut ordonné. Si la main de Dieu existe, une main qui transcende tout, quelle place au libre-arbitre dans tout cela ? Les hommes meurent pour la plupart sans avoir jamais connu les raisons de leur existence, en cela ne peut-on dire, que la vie est tristement commune à chacun.

L'été pointait, son soleil baignant la contrée et invitant à la contemplation des grands horizons. Bien avant cela, Snow avait invité son ami, tard, chez lui. Ils eurent une bien longue conversation à l'abris des oreilles indiscrètes, personne, pas même Luka n'eut le droit de venir les interrompre. Cette fameuse soirée, ils se lièrent dans un nouveau secret à jamais, cette fameuse soirée, ils la passèrent au milieu des livres de Snow, cela sentait l'ancre et les confessions intimes. Batz à nouveau un peu plus privilégié, et ce soir là quelque chose de nouveau chez Snow lui avait apparu, il ne s'en était pas rendu compte lui-même réellement, mais il avait vu l'inquiétude. Une sorte de petite faiblesse que le jeune-homme ne montrait normalement jamais. Lui qui paraissait toujours confiant, toujours serein, toujours mesuré, cette discussion de cette soirée-là l'avait quelque peu troublé et cela avait troublé Batz avec lui, ne faisant que raffermir le lien qui les unissait.

Durant ce bel après-midi, Laya fut invité par Batz à rejoindre l'une des patrouilles routinières. Snow l'avait placé à la tête d'un groupe de patrouilleurs justement, et celui-ci voulait montrer à Laya comment cela se passait. Elle avait obtenu l'autorisation de ses frères, et même de son père qui avait depuis quelque temps "la tête ailleurs". Elle s'était préparée avec impatience à cet événement, et fut permise exceptionnellement et en secret de porter l'armure et l'épée que lui avait fait préparer Snow pour le jour de son intronisation, Gondo bien sûr, l'avait fait promettre de ne jamais en parler à Snow ainsi qu'aux hommes qu'elle allait accompagner. Tous étaient heureux de l'avoir avec eux, à commencer par Batz, elle mettait de l'animation et de l'entrain à ces jeunes gens. Snow qui était toujours trop occupé lui consacrait autant de temps qu'il pouvait à leurs balades dans son domaine ou dans le camp, mais ce n'était jamais suffisant pour réellement lui faire passer le temps.

Batz pensait de toute façon qu'il n'y avait aucun risque, c'était le calme plat et sans l'entraînement sans doute que les hommes perdraient la main. Et puis d'ailleurs, tous savaient depuis le tournoi que Laya savait parfaitement se défendre, elle était un peu jeune certes, mais chacun lui faisait confiance, et même Batz quoi qu'il s'estimât en être responsable. Les absences de Snow à répétition ennuyaient la jeune fille et c'est avec cette solution qu'il espérait lui redonner le sourire. La région était, pour ainsi dire, pacifiée de toute façon, et cela, sans l'aide des samouraïs, ce qui rendait fiers tous ces jeunes-hommes de basse extraction avec l'incroyable sentiment de devoir toute cette fierté alors que lui-même ne serait sans doute pas d'accord avec cela. Ils galopèrent donc, neuf cavaliers pendant des heures à travers les plaines et les petits sentiers de montagnes boisées. Ils galopèrent tant qu'ils en arrivèrent à sortir du territoire qu'il leur était normalement assigné, se retrouvant à une frontière que les hommes décelèrent rapidement, ils stoppèrent la petite troupe lorsqu'ils se trouvaient sur une petite colline, surplombant de quelques mètres une vallée servant sans doute à des pâturages. L'un des hommes interpellait alors Batz.
-On ne peut pas aller plus loin capitaine.
-Pourquoi ça ?
-C'est le territoire d'un seigneur de guerre au-delà. Si nous y sommes prit cela causera des problèmes avec le conseil des propriétaires et Snow nous réprimandera.
-Je vois. C'est une belle vallée.
-Ce ne sont pas des maisons là-bas ?
Disait Laya tout en désignant son horizon du doigt.
-Si. Répondit l'un des hommes.
-C'est quoi ces hommes à cheval qui foncent dessus ? On dirait des samouraïs. Ajoutait-elle.

Batz, ni aucun des hommes ne répondaient, car ils savaient ce qu'ils se passaient lorsqu'ils voyaient les familles quitter leurs maisons en toute hâte. C'était une expédition punitive... Les raisons pouvaient être multiples, impôt impayé, affront au seigneur des terres, vole ou dissimulation de récoltes, réclamation estimée injustifiée et ainsi de suite. Laya était horrifiée alors qu'elle regardait ces cavaliers au loin brûler les maisons pour partir ensuite à la poursuite d'une dizaine de pauvres gens, des femmes, des maris, et des enfants.... Les hommes sur leurs chevaux se contentaient de rester à regarder, sachant qu'ils n'y pouvaient rien, ce n'était hélas pas dans leur droit et Laya, la pauvre, ne savait sans doute pas que son père avait parfois fait bien pire à ses paysans. Batz n'était même pas désolé, lui qui en avait déjà vu tant considérait cela comme une routine.
-Mais vous allez rien faire ?! s'écriait-elle.
-Tu restes où tu es et tu ne t'en mêles pas ; lui ordonnait Batz.

Laya lui faisait la mauvaise mine, puis l'impétuosité de la jeunesse parlait pour elle quand elle se laissait emporter au grand galop vers la descente de la colline et surtout qu'elle dégainait son épée. Son cœur avait parlé et elle ne pouvait laisser ces famille seules face à leur destin. Batz n'en revenait pas, mais il ne réfléchissait pas longtemps et ordonnait à ses hommes après avoir pesté à haute voix "putain la salope". Les autres hommes étaient tout autant stupéfaits, pourtant, ils n'y pouvaient rien...
-À la charge ! Protégez la fiancée de Snow ! Allez !

Je regardais son souffle [Solo] - Page 2 358595berserkfilmbylalykiascad4zk1c8

Ils s'élancèrent tous malgré eux vers les samouraïs. C'étaient de grands cavaliers en armure, certains en naginata et d'autres avec un arc, mais sans la moindre épée si ce n'était à la ceinture. Laya avait hélas prit déjà pas mal d'avance sur ses amis et arrivaient déjà trop tard pour certains, car l'un des samouraï avait déjà pourfendu une mère qui dans la chute lâchait son nourrisson en l'air. Il pleurait... jusqu'à atteindre le sol... et là il ne pleurait plus... Laya était hors d'elle et brandissait sa lame avec la ferme intention de trancher tout ce qui se présentait en armure devant ses yeux. Les samouraïs étaient surpris, mais cela n'aurait pas suffit à les faire reculer, ils ne se posèrent d'ailleurs pas beaucoup de questions quand l'un d'entre eux ordonnaient aux autres de s'occuper de ces cavaliers sortit de nul part en laissant du coup de côté les familles qui ne savaient plus vraiment ce qu'il se passait. Les maisons derrière eux brûlaient déjà et il n'y avait plus grand chose à y sauver. Alors la seule chose qu'ils pouvaient faire étaient de fuir chacun de leur côté, car c'était leur seule chance. Cependant le mari qui venait de perdre sa femme courrait vers son enfant en pleurant et en maudissant Dieu de ce qu'il lui arrivait, jusqu'à ce que celui qui avait donné les ordres lui décocha une flèche en plein visage pour le faire taire.

Laya galopait encore, avec les hommes derrière elle, Batz à leur tête qui commençait à paniquer de la voir en furie et incontrôlable. Face à elle un premier cavalier chargeait avec sa naginata, il ne fit pourtant pas long feu et fut désarçonné d'un coup d'épée de Laya. Il tombait de son cheval et mit quelque temps à se relever alors que Laya continuait droit devant. Batz en tête frappa le samouraï qui fut mis un sol d'un seul coup d'épée et lui tranchait la tête. C'était de toute façon trop tard pour des négociations. Laya fut alors accueillie d'une flèche qu'elle esquivait de justesse pour atteindre le second cavalier qui lui faisait face. Cet homme était, à proprement parler, immense et son armure plus épaisse que les autres. D'un seul coup de sa lance, c'est cette fois Laya qui s'écrasait au sol tandis que son cheval continuait sa route sans elle. Il brandit alors sa lance, prêt à la transpercer, elle le regarda d'en bas, il lui paraissait si haut, et elle prenait soudain conscience de sa bêtise en ne pouvant que penser "je suis morte", mais Batz arrivait avec les autres.

C'était une charge furieuse, flèches et lames s'entrechoquaient entrent-elles et sur les armures au milieu des cris de guerre qui n'évoquaient pas plus que le désir de vivre. Mais surtout l'énorme épée de Batz qui frappait la Naginata du samouraï qui allait transpercer Laya. Sur le coup, les armes se fixèrent l'une à l'autre, comme un centre de gravité et sur leurs montures les deux guerriers tournaient autour de cet axe, comme deux chiens qui se tourneraient autour avant de se bondir dessus. Laya dû s'écarter sur le moment, sous peine d'être piétinée par les chevaux. Le samouraï regardait soudain Batz avec un certain intérêt, il avait senti dès l'impact la force impressionnante de ce jeune homme.
-T'es qui toi ? Lui dit-il sèchement.
-Capitaine des patrouilleurs de Kariska. Batz ! Répondit-il tout aussi sèchement.

Laya encore au sol n'en croyait pas ses yeux, elle était à la fois apeurée et impressionnée, admirative, elle voyait ces deux hommes immenses et regardait soudainement Batz bien différemment... Plus loin de là, les autres hommes se battaient comme des bêtes et le sang commençait à couler furieusement. Certains d'entre-eux étaient déjà hors de combat et malgré leur infériorité numérique, ils s'en sortaient, bien que cela ne fut pas sans prix. Pendant ce temps, c'était un duel titanesque qui s'opérait entre Batz et le samouraï. Le tintement de leurs armes étincelait autant qu'il sonnait le fracas et Laya se sentait aussi inutile que désemparée face à cela. Batz parvenait à mettre des coups sur l'armure de son adversaire, assez pour l'endommager, mais son adversaire était aussi assez fort pour parvenir à lui blesser sérieusement une côte, il en gémissait même de douleur sur le coup. C'était là son avantage pourtant, car le samouraï dont il était l'adversaire y prit tellement de plaisir qu'il s'arrêtait pour l'apprécier, ce que jamais Batz n'aurait... Il saisit l'occasion pour lui asséner un très violent coup au visage, celui-ci perçait d'abord le casque et éteignit enfin celui de son ennemi. Un œil tombait, le sang le suivait, puis le cavalier, enfin, s'écrasait...

Batz se tenait le flanc tant la douleur était difficile à supporter, il perdait d’ailleurs son sang en quantité. Il regardait en avant pour voir que plus loin, de tous ses hommes, il n'en restait qu'un vivant, et dans un sale état. Il avait terminé son combat au sol et avait une jambe complètement écrasée par l'un des cavaliers qui l'avait piétiné dans le combat, cependant, tous les samouraïs étaient morts eux aussi. Laya en tournant le visage restait tétanisée, pas par la peur, mais par la culpabilité.
-Pardon... Pardon... Pardon... Disait-elle bassement sans pouvoir retenir quelques larmes.

Batz serrait les dents comme un animal, il regardait son compagnon d'armes au sol qui répétait machinalement en se traînant "je dois me lever", "je dois me lever", "il faut que je me lève", mais il ne pouvait pas et plus il tirait sur son corps par les coudes, plus il se vidait de son sang jusqu'à ce qu'enfin, il tombait évanoui.



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Message(#) Sujet: Re: Je regardais son souffle [Solo] Je regardais son souffle [Solo] - Page 2 EmptyMer 5 Oct 2016 - 17:43

Chapitre - Les chasseurs chassés - Partie 2

Laya tentait alors de s'approcher de Batz qui le regardait fixement, elle s'approchait lentement et lorsqu'elle posait la main sur sa cuisse, il retournait un regard bestial sur elle.
-Ne me touche pas ! Grognait-il sur le moment tel un réflexe.
Elle en fut désarçonnée, et reculait sur le coup de frayeur. La pauvre ignorait que ce n'était pas tellement contre elle qu'il grognait, mais contre lui-même. Il rangeait enfin son épée et tout en se tenant le flanc d'une main fit avancer son cheval vers l'homme évanoui, unique survivant de l'escarmouche. Atteignant sa hauteur et laissant Laya derrière, il le regardait étrangement, d'un oeil de désolation, sans pitié. Laya se reprenait comme elle pouvait, elle qui éprouvait tant de culpabilité, elle ne pouvait que répéter encore.
-Je suis désolé... Je suis...
-Tais-toi ! Tu leur fait honte à pleurnicher !
-Qu'est-ce qu'on va faire ? Les chevaux sont soit mort soit enfuis...
-Nous allons...


Batz était coupé, beaucoup plus loin, on entendit la course à cheval de plusieurs autres cavaliers, Batz, sans pouvoir dire le nombre, savait au remous du sol qu'ils étaient très nombreux et que cette coïncidence ne pouvait pas en être une. Son sang ne fit qu'un tour et il regardait l'homme évanoui en bas de lui, tout en tirant son épée.
-Mais qu'est-ce que tu fais ! S'écriait Laya qui comprenait.
-Je sauve les patrouilleurs, répondit-il fermement en frappant le coeur de l'homme au sol.

Laya se trouvait désemparée, mais elle n'avait pas le temps de pleurnicher, Batz lui ordonnait de monter sur le cheval et elle s’exécutait parce qu'il fallait bien le dire, elle n'aurait pas su quoi faire d'autre que lui obéir. Elle fut horrifiée par l'achèvement du patrouilleur des mains de Batz, elle lui en voulait même, elle le trouvait brutal, sans considération pour la vie humaine, elle le trouvait sur le moment tout simplement monstrueux. Or, lorsqu'ils partaient au galop sans savoir vraiment où et qu'elle vit à l'arrière d'eux au loin des samouraïs à cheval, elle commençait à comprendre et Batz qui lui confirmait la chose la fit définitivement oublier ses remontrances intérieures envers lui, mais pas envers elle cependant.
-Il l'aurait soigné et interrogé pour qu'il dise d'où il vient et les patrouilleurs de Kariska auraient été dans la panade. Ils ne doivent pas savoir d'où on vient ni nous attraper. Il était foutu de toute façon.

Laya, entre ses bras et les reines se taisaient, car elle pensait ne rien pouvoir faire d'autre. Les samouraïs étaient beaucoup trop loin pour partir à leur poursuite, mais Batz qui galopait se vidait simplement de son sang, si bien qu'il en vînt après quelques heures à tomber de son cheval, lui aussi évanoui et en pleine forêt. Le sang qu'il avait perdu avait eu raison de sa constitution pourtant robuste. Laya hésitait alors, n'avait-il achevé le patrouilleur tout à l'heure ? Pourquoi le sauverait-elle lui maintenant ? Elle le regardait alors longuement, étonnée d'elle-même de trouver de la compassion en une bête qui pouvait parfois se montrer si repoussante et en d'autres occasions si attirant. Elle ne pouvait décidément le laisser là se disait-elle, car probablement que Snow ne le supporterait pas et lui en voudrait, ce qu'elle ne pourrait assumer. Elle descendait de son cheval pour le traîner contre un arbre. Heureusement, le temps était clément pour eux et elle n'avait pas d'abris à monter. Elle dut faire un feu, déshabiller le bonhomme et lui procurer les premiers soins en espérant que cela suffise. Il n'y avait alors plus qu'une chose à faire, attendre qu'il passe au moins la nuit, alors elle saurait qu'il est sorti d'affaire.

Cette nuit fut longue pour Laya, elle ne pouvait pas trouver le sommeil, d'abord à cause de la culpabilité qui la rongeait, ensuite parce que Batz gesticulait comme un damné dans son sommeil. Elle comprenait rapidement qu'il cauchemardait, d'autan avec ce qu'il lui arrivait de dire de temps à autre. Elle n'aura pas tout compris, mais elle en aura compris suffisamment pour comprendre le pire. Elle devait éponger son front de temps à autre et veiller à ce qu'il ne rouvre pas sa plaie, ce qui était éprouvant pour elle. Elle avait par ailleurs attrapé la fièvre sans savoir comment et s'affaiblissait durant la nuit aussi, si bien qu'au matin, quand Batz se réveillait nu et surprit de l'être, comme d'être encore envie, c'était une jeune fille à côté d'un feu dormant autant qu'elle qu'il trouvait. Sa respiration était haletante et sa peau transpirante à son tour. Batz ignorait de quel mal elle souffrait et comment il en fut arrivé à cette situation avec elle, mais les rôles étaient soudainement intervertis et c'est lui, qui durant cette deuxième journée et cette deuxième nuit prit soin d'elle.

Lorsqu'elle se réveillait à son tour au matin, c'était dans les vêtements de Batz qui avait dû la dépouiller des siens à son tour tant elle était trempée. Elle n'avait pas compris comment elle avait pu sombrer si facilement et se trouvait encore faible sur le moment. Mais lorsqu'elle comprit qu'il l'avait vu nu et elle le regardait bizarrement.
-Me regarde pas comme ça... Tu es étais trempée, j'ai juste fait ce qu'il fallait, ne va pas t'imaginer des trucs hein !

Sa réponse était des plus simple, il prit un coup de poing aussi sec, mais c'était sans doute plus pour la forme, car elle retombait aussi sec sur ses genoux... Batz n'avait vraiment pas apprécié, et en la pointant du doigt, il s'emportait.
-Salope ! Je risque ma peau pour te sauver les fesses et c'est comme ça que tu me remercies ! Si t'étais un mec, je t'aurais déjà coupé la main !
-Si j'étais un mec ?! Dit-elle les yeux écarquillés. VA TE FAIRE FOUTRE ! Tu crois que j'ai voulu être une femme ! Et puis qu'est-ce qui m'obligeait à pas t'abandonner hein ! Je vais te !

Je regardais son souffle [Solo] - Page 2 837619berserkmangabylalykiascad4ym6l7

Cet élan d'émotion avait cependant raison d'elle à nouveau et elle allait s'évanouir, Batz courrait pourtant d'instinct pour la rattraper, pas rancunier pour le coup... Il fallait l'avouer, il l'avait sauvé certes, mais elle aussi d'une certaine façon...
-C'est bon c'est bon ! On se calme...
Il la reposait contre l'arbre et ranimait le feu pendant qu'elle se recroquevillait sur elle-même dans sa chemise. Elle mit de longues minutes avant d'oser rouvrir la bouche. Batz la comprenait malgré lui, mais il restait aussi lui-même quand il lui répondait. Ils n'étaient que tous les deux à ce moment, et peut-être que l'ambiance les invitait aux confidences. Toujours est-il quand tandis qu'il se parlait, elle qui craignait d'être jugée ou prise en pitié, n'avait pas idée que Batz se moquait bien de juger ou de la pitié, il la considérait simplement, pour ce qu'elle était et restait fidèle à ses idées.
-Je suis nulle... Ils sont morts à cause de moi. Parce que je suis une femme. Tous ces hommes sont morts bêtement, comme des faibles, anonymes et c'est ma faute.
-On ne t'a jamais enseigné que celui qui vit par l'épée doit être prêt à mourir par l'épée ? ... Ces hommes n'ont fait que répondre à l'épée par l'épée ! Il n'y a rien à leur reprocher sur ce point ! Pleurer sur ces hommes, c'est leur manquer de respect, c'est déshonorer la bataille de tout à l'heure... Ou plutôt c'est déshonorer ceux qui ont croisé le fer avec ces hommes.
-Pour toi tuer, c'est tout ce qui compte. Tu es comme un chien fou, tu agites ton épée dans tous les sens sans te poser de question. Est-ce qu'il t'arrive parfois seulement de pleurer ? De regretter des actes ?
-Quand je tranche... c'est comme si je pleurais. Je suis né avec une épée, c'est comme ça. Peu importe que l’on soit de sang royal, noble ou modeste… À la guerre, ceux qui échouent meurent. Alors tu n'as pas le temps de penser à tout ça sur le moment, à l'honneur, à la mort, à la vie... Trancher et tuer, c'est tout ce qui compte sur le champ de bataille, c'est ça ou être tué.
-Je ne vous comprends pas... J'ai essayé... Mais je ne vous comprends pas...
-Qui ça vous ?
-Vous les soldats. J'aimerais être comme vous. Mes frères m'ont appris le métier des armes, j'ai abandonné la féminité alors que je serais mariée à un homme de force s'il le fallait. J'espérais qu'ils me repousseraient tous... J'espérais que je deviendrais un samouraï, que je serais aussi libre et forte qu'eux... Mais je ne vous comprends pas..
-Quel intérêt y a-t-il à survivre sans mener l'existence que l'on désire. Tu désires être un guerrier ? N'essaye pas de nous comprendre nous les guerriers, essaye de te comprendre toi, en guerrière... Rébellion, insoumission, défiance ! C’est là la première arme de celui qui fait face à la mort ! Ne jamais l’oublier ! Tu es une femme qui tient tête à la plupart des hommes, et sans féminité, ils te trouvent tous magnifique. N'est-ce pas une réussite ?
-Je voudrais être meilleure, pour ma famille, pour Snow...


Batz ne répondit pas à cela, il en était troublé et ne comprenait pas tellement pourquoi tandis qu'il la regardait se cacher le visage entre ses genoux. Il attendit quelques longues secondes, pour lui apprendre quelles étaient maintenant ses intentions.
-Nous allons devoir repartir. Ils vont s'inquiéter, peut-être même qu'on nous cherche, mais je crois qu'ici, on est dans notre région.
-Mon père et mes frères vont devenir fous...
-Tu as un ange gardien, il ne peut rien t'arriver.
-Tu ne peux pas verser ton sang à chaque fois pour moi.
-Ce n'est pas de moi que je parlais.
Dit-il en se relevant.

Laya comprenait immédiatement de qui il parlait, mais ce n'était pas ce qui la troublait sur le moment, c'était qu'elle avait pensé à l'un, plutôt qu'à l'autre... Lorsque Batz se relevait pour saisir le cheval, elle cherchait à l'en dissuader, car il l'estimait trop faible pour cela, mais il la repoussait sèchement en lui rappelant qu'elle n'était pas forcément dans un meilleur état que lui. Elle dut donc se plier à lui et monter sur le cheval en s'accrochant derrière pour qu'ils puissent repartir vers le domaine de Snow.



Dernière édition par Snow le Mer 12 Oct 2016 - 19:41, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Je regardais son souffle [Solo] Je regardais son souffle [Solo] - Page 2 EmptyVen 7 Oct 2016 - 0:40

Chapitre - Les chasseurs chassés - Partie 3

Il y eut une grande panique dans le domaine de Snow quand on s'aperçut qu'une patrouille ne revenait pas et que Laya était avec elle. Snow avait été immédiatement contacté par les frères Kögan qui se montraient virulents dans leur lettre, sans parler du père qui lui, curieusement, répondit bêtement à Kingo que c'était "dommage pour le mariage, si elle devait disparaître".

Gondo vint s'excuser auprès de Snow et lui expliquer de quoi il en retournait, entre autre, pour quelle raison Laya était partis avec la patrouille. Snow ne le réprimandait pas, il n'en vit absolument pas l'utilité et préférait se concentrer sur les recherches en ignorant tout simplement les mises en garde des frères Kögan, il avait en effet maintenant autre chose à penser et d'ailleurs, les hommes étaient tous surpris par le calme avec lequel il prenait l'affaire, c'était presque trop. Il était certes ferme, mais il restait doux tout en étant directif, comme si rien avait changé ou comme si rien de grave n'était advenu. Heureusement, connaître la région était le métier des patrouilleurs, et l'organisation du balayage de la zone pour les recherches se fit rapidement et les cavaliers partirent tout aussi rapidement tous en trombes aux quatre coins de la région. Snow lui-même avait pris le cheval avec une petite troupe de quatre cavaliers pour participer aux recherches.

Luka et Gondo étaient beaucoup plus inquiets, s'il était arrivé quelque chose à Laya, le mariage était caduc, l'accord avec les Kögan aussi, et tout ce qu'ils avaient battit volerait en éclats, on pouvait donc admettre qu'il y eut une certaine panique dans la région dès que s'ébruitait cette histoire. Seul Alderic premier du nom prenait "un peu trop bien" l'affaire, mais il n'était pas difficile de comprendre pourquoi. Bien qu'il eût le corps de Snow, il éprouvait une certaine jalousie envers sa propre fille pour les sentiments que lui portait son jouet du moment et il n'était pas assez stupide pour l'ignorer. La vérité, c'est qu'il aurait organisé l'assassinat de sa propre fille s'il l'avait pu, mais sachant qu'alors il n'aurait plus la moindre emprise sur Snow, il s'y refusait... Les frères Kögan partaient eux aussi à sa recherche bien entendu, bref, c'était un bran le bas de combat à Kariska...

Pendant ce temps Laya et Batz avançaient sur le même cheval sans vraiment savoir vers où, ils cherchaient désespérément une route, mais après plus de deux heures, ils n'étaient toujours pas sortis de cette forêt et commençaient à se demander s'ils ne tournaient finalement pas en rond. De plus, le cheval commençait à fatiguer avec deux individus sur le dos, il fallait dire que Batz était quand même un sacré morceau... Laya était, en plus, inquiète, elle savait que depuis que les patrouilleurs avaient chassé les bandits de la région, ils avaient beaucoup de mal à survivre et se cachaient particulièrement dans les forêts proches des frontières pour attaquer les régions avoisinantes. Batz le savait aussi, mais il pensait qu'il valait mieux ne pas en parler plutôt que de l'inquiéter, alors que paradoxalement, elle, intérieurement, ne pensait qu'à cela.

-Si des bandits attaquent qu'est-ce qu'on fait ? Demandait Timidement Laya
-On se bat... Répondait bêtement Batz. Tu vas nous porter la poisse à parler de ça.
-Ta blessure saigne... Ce n'est pas douloureux ?
-Si et alors ?
-Bah... Je ne sais pas...
-À quoi ça servirait de se plaindre ? C'est comme pleurer qu'on a soif alors qu'il n'y a pas d'eau. Tu gâches juste le peu d'eau qui te reste dans le corps.


Une flèche frappait soudainement le cheval qui entraînait dans sa chute Laya et Batz. La bête comptait se relever, mais le temps que les deux compagnons s'écartent, elle fut à nouveau frappée, même criblée de flèches qui la clouèrent définitivement au sol. Lorsqu'ils se relevaient, ils découvrirent qu'ils étaient encerclés par tellement d'hommes qu'ils ne pouvaient pas les compter. Batz soupirait la fatalité qui les frappait sur le coup.
-Quand je disais que tu nous porterais la poisse... On attire toujours ce que l'on craint.

Les hommes qui les entouraient étaient mal équipés certes, mais équipés, nombreux, sales et épuisés, cela se voyait au premier coup d'œil. Batz et Laya sortaient immédiatement leur épée, mais ne se lançaient pas dans la mêlée, la situation devenait effectivement compliquée et Laya qui se collait dos à dos à Batz commençait à se demander si elle ne portait effectivement pas la poisse... Au milieu des hommes, l'un d'entre eux mieux équipé vu l'épaisseur de l'armure se présentait comme le chef de la troupe, il faisait le fier avec un fléau à la main et s'estimait semblait-il chanceux.
-Alors les patrouilleurs ? On fait mumuse dans ma forêt ? Disait l'homme en armure.
-Ta forêt ? Tu ne te tripotes pas un peu toi ?
-Depuis que les patrouilleurs nous ont chassés, on s'est rassemblés. Tu as une centaine d'hommes ici. Vous êtes simplement fini, mais ne t'en fait pas, ta petite copine en armure, on la garderait vivante, on a pas souvent l'occasion d'avoir des femmes, il faut en profiter.

Les hommes qui les entouraient semblaient plus jouasse rien qu'à l'idée de ce qu'il pourrait faire à Laya. Ils commençaient même déjà à s'approcher à petit pas.

-Si tu aimes les coups de griffes... S'amusait Batz qui prenait une petite tape sur le casque.
-La ferme ! Depuis que vous êtes là, on crève de faim ! On n'a plus rien ! On prévoyait une attaque, mais on va se faire un casse-croûte avec vous !

Batz souriait en posant son épée sur l'épaule après avoir rabaissé la visière de son casque.
-J'ai rien à me mettre sous la dent depuis un moment ; dit-il, j'avais peur de rouiller.
Laya était silencieuse, elle ne savait pas vraiment ce qu'il allait advenir d'eux maintenant, mais elle savait qu'elle ne se laisserait pas prendre si facilement, elle sentait seulement Batz, qui avait l'air non seulement aucunement effrayé, mais en plus excité par l’événement.
-Mais t'es vraiment un dingue... Commentait-elle la voix basse tandis que les hommes les chargeaient.

Ils ne pouvaient pourtant tous charger en même temps pour la simple et bonne raison qu'ils étaient beaucoup trop nombreux pour le faire dans un endroit aussi petit. C'était donc par vague de dix ou quinze qu'ils fonçaient sur les deux samouraïs. Batz commençait, et malgré qu'il fut blessé, les morceaux d'hommes volaient dans tous les sens sous ses coups d'épée alors que Laya éprouvait plus de difficulté à suivre. Les bandits restaient des bandits, ils n'étaient pas entraînés, ils étaient mal équipés, cela faisait une lourde différence face à des guerriers expérimentés comme Batz ou parfaitement formés comme Laya. Les hommes à force de perdre des membres commençaient à douter, mais ils étaient encore loin de l'avantage du nombre, et Batz commençant à fatiguer s'écriait durant le combat.
-Fout le camp !

Laya n'en croyait pas ses oreilles, c'était hors de question pour elle, question d'honneur peut-être, mais pas seulement, alors voilà que les deux samouraïs s'engueulaient devant les hommes qui n'en croyant pas leurs oreilles les chargeaient les uns après les autres.
-Mais t'es dingue ! C'est hors de question !
-Tire-toi, je te dis !
-Va te faire foutre !
-Saleté de morue, fais ce que je dis !


Batz prit soudainement un coup de lance à la cuisse, il répondait en plantant son énorme lame dans le visage du bandit qui avait osé faire ça. Laya courrait vers lui, elle qui ne le voyait que dos, et les hommes tout autour d'eux commençaient à vraiment hésiter, mais leur chef les exhortait en leur rappelant les mois de calvaire qu'ils avaient dû vivre à cause des patrouilleurs. Laya allait tenter de l’étreindre, mais Batz la repoussait. Elle en était vexée, mais elle ne pouvait pas comprendre, alors elle lui demandait...
-Mais pourquoi ?!

Il ne se retourna pas, il lui répondait, à sa façon, fière en brandissant son épée vers les hommes en face de lui, il avait la hargne, il respirait le sang, mais surtout, il avait une idée, une idée personnelle, il ne voulait pas décevoir quelqu'un, quelqu'un d'important pour lui, et cela n'avait rien à voir avec elle.
-Une femme doit retourner vers son homme. Allez fou le camp.
-Mais ! ...
-Je n'ai pas l'intention de mourir.
-Pourquoi ?!
-Reviens avec de l'aide, le temps que tu arrives, je réfléchirais à une réponse.



Dernière édition par Snow le Jeu 8 Déc 2016 - 2:07, édité 3 fois
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Message(#) Sujet: Re: Je regardais son souffle [Solo] Je regardais son souffle [Solo] - Page 2 EmptyVen 7 Oct 2016 - 16:35


Chapitre - Les chasseurs chassés - Partie 4


Laya restait hésitante, mais face à ma détermination, après quelques pas, elle se décidait à fuir alors que je faisais rempart de moi-même pour qu'elle y parvienne. Putain, mais quelle connerie, moi, dans ce trou paumé, je risquais ma peau pour cette pouffiasse... C'est ce que je me disais sur le coup. Je n'en avais tué peut-être qu'une trentaine quand elle se décidait. En partant, elle me hurlait dessus quand elle passait entre les arbres.
-Ne meurt pas !

Je regardais son souffle [Solo] - Page 2 574134berserkfilmbylalykiascad4zk0xe

Je ne répondais pas, je ne me retournais pas, comme si ça pouvait être autrement. Moi ? Crever ici ? Si réellement, c'était ma fin, bordel qu'elle serait belle ! Après quelques imbéciles de plus, mes ennemis continuaient d'hésiter, mais la vérité, c'est que moi aussi, j'étais crevé... Comment j'allais pouvoir m'en sortir. Les coups fusaient en tout sens, et sous le nombre, je ne pouvais pas faire autrement que d'en prendre aussi. Une flèche dans la cuisse, un coup de lance dans le flanc, une épée sur l'épaule, mon sang, mon sang coulait, il se mêlait au leur, je perdais la notion du temps, la notion de tout... Je retirais mon casque en souriant, quelque chose en moi grondait, quelque chose se réveillait. Mon épée bougeait quasiment toute seule. Je n'entendais pour ainsi plus rien, rien que des bruits de sourds... Un flash, une mémoire, un discours enivrant... Snow, qu'est-ce que tu ferais à ma place. Est-ce que je devrais fuir moi, aussi maintenant que Laya a pu se tirer... J'ai protégé ta femme, et moi, me protégeras-tu... J'entends le son du métal, le sang ruisseler sur ma peau, la moindre goutte sur le sol... Je nage dans un océan de sang... Snow, salopard, tu vas me laisser crever ici. C'est comme si j'existais dans tes yeux, mais je voudrais exister ailleurs...

Les hommes s'acharnaient sur moi, j'avais beau trancher des bras, des têtes et des jambes et des corps, j'avais l'impression que cela n'en finissait pas. C'était interminable, et ces pensées qui m'embrumaient l'esprit, cette sensation puissante... Je voulais vivre, juste vivre, je voulais qu'il me reconnaisse, pour moi, comme son égal. Mon esprit n'est lié qu'à mon épée, pas d'émotion... pas de question... pas de réponse.... Non ! Pas le temps de penser, trancher, bouger, survivre, c'est tout ce qui compte... Je leur arracherais à tous le cœur, je les noierais dans leur propre corps démembré. Je ne serais pas une victime anonyme du monde, je ne serais perdu dans ce trou ! Trancher ! Encore et encore ! C'est tout ce qui compte.

Je regardais son souffle [Solo] - Page 2 940386GutsBERSERK6001147092

Et la lame s'envole, on n'en décèle plus le mouvement, ce n'est plus un homme qui se bat, c'est une bête, un animal acculé de toute part qui désire vivre, une soif irrépressible de sang l'anime, les bandits ne comprenaient pas tandis qu'ils se battaient que ce qu'ils avaient en face d'eux n'étaient plus un être humain, l'excès animal, l'instinct pour seule directive, les dents serrées comme des crocs acérés, c'était un chien fou qui se battait. La mort, était sa nourriture, la mort était son métier.

Le chef de bande commençait lui aussi à douter, mais avoir perdu autant d'homme face à un seul, son excès d’orgueil lui faisait perdre de vue la valeur de la vie, et il les envoyait un à un à la charpie. "Debout, les morts !" Criait-il me montrant du doigt. C'était cela, un champ de bataille, pas de conscience, pas d'humanité, c'était le plus bestial qui demeurait toujours à la fin.

Laya pendant ce temps courrait à travers la forêt en larme, avec un seul espoir, trouver quelqu'un qui pourrait l'aider, elle courrait si vite, comme si elle avait alors possédé des ailes. La culpabilité au corps, elle savait comme Snow aimait Batz, elle ne pourrait jamais assumer de le lui fait perdre cet homme. Alors elle courrait, elle courrait parce que la peur de l'avenir l'y poussait. Au loin, elle entendait les cris de terreurs, ceux des hommes, et de leurs souffrances, et malgré la distance qui grandissait, elle entendait ses cris à lui, ses cris de fureur et de bestialité. Elle fermait les yeux et serrer les dents, elle priait même tout ce qu'elle pouvait pour qu'il soit épargné. Mais Dieu était avec lui à ce moment-là ?

Moi, je ne considérais pas Dieu, si je devais rencontrer Dieu, la seule chose que je pourrais lui dire serait de me foutre la paix. Je ne croyais qu'en mon épée...

Laya finit par voir la lumière, épuisée, elle était tombée à genoux, transpirante et le souffle coupé. Elle appelait intérieurement à l'aide, et quand elle relevait la tête, c'était pour le trouver lui, Snow, sur son cheval. Le soleil dans le dos, elle n'en croyait pas ses yeux, les hommes qui l'entouraient n'en croyaient pas leur yeux aussi. "Putain, mais quelle chance !" disait-il. En effet, le hasard pouvait-il être la seule cause de cela ? La question ne se posait ni pour Snow ni pour Laya sur le moment. Elle courrait vers son cheval en larme.
-Nous sommes là il ne peut plus rien t'arriver. Lui dit-il tendrement au visage orné d'un beau sourire consolateur.
-Batz est resté en arrière ! Ils sont des centaines, il va se faire tuer pour m'avoir aider à m'enfuir !

Les yeux de Snow changèrent du tout au tout, pour la première fois, Laya lisait la panique dans le faciès de son fiancé, il retournait son regard vers ses hommes et ses ordres tonnèrent si violemment qu'ils n'osèrent sur le coup protester. Mais se reprirent ensuite.
-Emmenez la au domaine ! Je vais rejoindre Batz !
-Mais...
-Snow ! Emmène-les ! Tu es fou !
Criait alors Laya.

Snow s'élançait au galop à travers la forêt comme un furieux, son œillade ne fixait alors plus qu'une seule chose, la survie de Batz. Laya voulait le suivre, elle avait peur pour lui, peur pour Batz, mais les hommes de Snow n'oseraient jamais lui contrevenir à ses ordres. Elle fut entraînée sur un cheval et les hommes, eurent alors une hésitation. L'un d'eux préférait la désobéissance à la folie.
-Ramenez-la. Je vais rejoindre Snow.
-Entendu.
Lui répondait l'un des autres.

Lui aussi partit alors au galop, mais il ne pourrait jamais rattraper Snow dont le cheval était plus rapide et surtout qui ne faisait guère attention à le ménager. Pendant ce temps Batz était encore aux prises avec les hommes, ils ne lâchaient pas le morceau et le spectacle n'avait alors rien de héroïque. Il allait s'écrouler de fatigue, sans parler de la quantité de sang qu'il avait perdu... Il était comme dans la pénombre, un voile noir tombait sur ses yeux, son instinct ne se mourrait pas, mais son corps ne le suivait pas non plus. Il entendit alors, lui aussi la lumière...
-BAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAATZ !

Snow hurlait son nom, jamais il n'avait pas vu Snow en colère, ni même désappointé, il vit son ami sur son cheval blanc se jeter dans la mêlée avec fureur, les coups pleuvaient sur les hommes comme une pluie de pierres et le sang maculait sa belle cape blanche. Batz en profitait pour se reposer un peu sur son épée. L'arrivée de ce nouveau venu fit reculer quelques hommes, du moins se replaçaient-ils pour mieux les encercler. Snow vint vers Batz, sabre au poing, et lorsqu'il le vit dans cet état, il était à la fois fier et inquiet, mais il ne lui dit rien de cela. Batz, épuisé, levait des yeux à demi-fermés sur lui.
-Mais qu'est-ce que tu fous là imbécile...
-On en parlera plus tard.


Snow descendait de son cheval et retirait son casque à son tour.
-Tu en as tué une bonne soixantaine. Tu es vraiment increvable hein. Lui disait Snow heureux de le retrouver vivant et en le soutenant sous le bras.
-Si tu n'étais pas arrivé j'aurai pu terminer le travail. Répondit Batz en s'en amusant.

La trentaine d'hommes qu'il restait faisaient donc face à eux deux, qui se tenaient au milieu d'un véritable charnier, une boucherie, un carnage innommable, et il était certain que tous ces cadavres n'auraient pas de tombes. Le chef de la troupe avait beau encore exhorté ses hommes, ils refusaient de continuer cette fois et s'en allaient un à un devant Snow et Batz. Si bien que finalement, le chef en eut autant qu'eux a faire et s'enfuit aussi. Batz ne tenait simplement plus debout et Snow l'en posait contre un arbre avec son épée contre lui. Il était redevenu lui-même.
-Tu vas pas mourir maintenant hein ? Lui dit-il comme une plaisanterie.
-Si tu ne me secoue pas trop je devrais pas perdre le peu qu'il me reste de sang... Rendant Batz avec un sourire. Laya est sauve ?
-Oui ne t'en fait pas.


L'autre à cheval arrivait enfin, après la bataille, mais il avait la voie coupée par ce qu'il venait de voir, par cet horrible spectacle, alors il restait sur son cheval, à côté de celui de Snow et il attendait qu'ils terminent.
-C'est vraiment pas un cadeau ta femme tu sais...
-Elle a eut son lot d'émotion, je crois.
-Je suis vraiment désolé.
-Tu es en vie, et elle aussi, alors il n ' y a pas de quoi être désolé...



Dernière édition par Snow le Mer 12 Oct 2016 - 19:59, édité 3 fois
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Message(#) Sujet: Re: Je regardais son souffle [Solo] Je regardais son souffle [Solo] - Page 2 EmptyDim 9 Oct 2016 - 1:10

Chapitre - Un amour lié par un autre - Partie 1

"De quoi les humains aujourd'hui ont-ils besoin, sinon d'amour et de sens ?"
Alain Delourme

"Une carte n'est pas le territoire ni ne le couvre tout entier : les mots ne sont les choses qu'ils représentent."
Alfred Korzybski



Année 7 - Eté - Premier temps du règne des ombres

Snow / Batz / Laya


Le soulagement parmi les patrouilleurs de Kariska était sans contestation la preuve suprême de leur amour pour ce qu'ils faisaient ici, dans cette région, et pour leur chef, Snow. Cependant, ce n'était pas tout cette fois. Quand Laya avait été ramenée, elle fut accueillie avec tous les égards dus au rang d'une fille de noblesse, et surtout les hommes était soulagés que leur groupe ne fut pas responsable de sa mort ou de l'échec de l'alliance qui se conclurait par le mariage entre elle et Snow. Elle fut rapidement prise en charge et Luka, qui grâce au concours de Gondo et Iveric parvint à la faire loger chez Snow le temps qu'elle se remette de ses émotions. Enfin venait également les héros, Snow et Batz sur le même cheval... Tous les hommes apprirent qu'il avait risqué sa vie pour protéger Laya et surtout qu'il avait tenu tête seul face à une centaine d'hommes. Cela faisait de lui désormais un être tout à fait exceptionnel aux yeux de la troupe, ce qui ne manquait pas de rendre extrêmement fier Snow de lui en plus. Malheureusement, ses blessures étaient sérieuses et cela lui prendrait plusieurs semaines avant de pouvoir tenir l'épée à nouveau selon les médecins. Snow le savait de toute façon robuste, et ce n'était pas son problème du moment, il avait appris de Batz les raisons de cette bravade. La folie sanguine de Laya, c'était durant le trajet de retour, alors qu'il avait envoyé l'autre cavalier qui les avait rejoints prévenir tout le monde que tout allait bien. Ils étaient donc durant ce trajet tous les deux sur le même cheval, la pauvre bête avait la robe blanche couverte du sang de Batz, qui s'accrochait à Snow pour ne pas tomber, et cela aurait pu paraître bien ridicule, de voir ce si grand homme accrocher à ce si petit homme à côté de lui, mais, pas dans la situation actuelle.

-Je l'ais pas vu partir sur le coup... Elle a pété les plombs, tous mes hommes sont morts et on a bien failli y passer aussi.
-Elle est encore plus passionnée que ce que je croyais.
-Tu n'es pas en colère ?
-À quoi ça servirait ? Cela ne les ramènera pas. Vous deux, vous êtes vivant, c'est le principal. Mais je parlerai quand même à Laya.
-Pourquoi tu es revenu me chercher ? Je ne suis qu'un de tes hommes, et vu comment tu considères la mort des autres...
-Pas de raison particulière, je n'ai pas besoin d'une raison à chaque fois que je te sauve la vie, tu fais que ce qu'il te plaît pas vrai, moi, c'est pareil.
-T'es vraiment difficile à comprendre des fois...
-Tu vaux cent hommes maintenant. Ce n'est pas rien.
-Il en restait une bonne trentaine quand tu es arrivé. Ils se sont enfuis comme des lapins à peine après t'avoir vu couper les têtes.
-Tu sais, ce n'était pas que des bandits.
-Comment ça ?
-C'était des hommes avant tout. Comme nous. Les patrouilleurs de Kariska les ont condamnés à la famine, alors il fallait s'attendre à ce que cela arrive.
-Tu pardonnes toujours tout et tout le monde toi...
-Accroche-toi bien où tu vas tomber avec tes blessures.
-Tsss !
-Comment va Laya ? Elle avait l'air perdu quand je l'ai retrouvée.
-Elle se sent coupable, de la mort des hommes, de mes blessures...
-Elle ne l'est pas vraiment, personne n'aurait pu prévoir ce qui est arrivé et de toute façon, on ne blâme pas quelqu'un pour être ce qu'il est.
-Les hommes vont mal prendre la perte de leurs camarades, tu ne crois pas.
-Je m'arrangerais pour que leurs familles ne payent plus d’impôts, ça leur fera passer la couleuvre.
-Tu as une solution pour tout toi hein.
-Si seulement...


Laya n'avait pas été logé chez Snow par hasard, elle savait que ce serait le désir de Snow et que la pauvre jeune fille devrait faire face à son père et ses frères, si elle était renvoyée chez Kingo. Elle voulait lui épargner cela. Une fois que Snow avait laissé Batz aux soins des médecins, il se rendait directement au chevet de sa fiancée. Elle était au lit, sans blessure, mais épuisée par les événements. Luka avait prit soin de lui faire une toilette et de lui donner une excellente chambre. Snow avant de pouvoir la retrouver avait malheureusement dû faire face à autre chose. Les frères Kögan l'attendaient dans son salon, déjà assis, et très bien servit à coup de boisson et de nourriture par Luka pour les avoir fait patienter. Ils se rendirent en effet chez Snow dès qu'ils apprirent le retour de Laya. Mais le père en revanche était parfaitement absent. L'ambiance ne serait clairement pas bonne étant les regards qu'ils lui jetaient à peine rentrait-il dans sa propre maison... Mais Snow restait impassible, il vint s’asseoir à la table et croisa les jambes en leur faisant face sans montrer le moindre signe de tension en lui. Le premier à prendre la parole fut Alderic, tandis que Iveric se contentait d'un jeu de regard avec Snow de temps à autre.
-Je peux savoir comment elle a pu avoir une armure et une épée ? Comment elle a pu partir à cheval dans l'une de tes patrouilles ? Non de dieu ! S'il n'y avait pas le pacte, je te couperais la gorge ! Ma sœur est dans un état lamentable ! Elle faillit y passer tu te rends compte ?!
-Du calme du calme,
tentait de le tempérer Iveric. Je suis moins catégorique Snow, mais il a raison.
-Elle voulait découvrir le métier de patrouilleur. C'est chose faite ;
répondit calmement Snow.
-Tu te fous de nous !!! S'emportait Alderic.

Snow fixait alors dans les yeux le grand blond qui servait de frère à Iveric, un regard perçant et menaçant.
-Dans ma demeure, il n'est pas permis de lever si haut le ton.
Un silence suivait, Alderic voulait lui rentrer dedans, mais le sourire de Iveric qui découvrait là un homme capable encore aujourd'hui et dans une telle situation de rester haut l'excitait. Snow avait toujours en effet ce petit quelque chose d'indifférent à tout qui séduisait son entourage, comme si l'on voulait l'atteindre, mais que cela paraissait impossible. Voyant le silence, c'est d'ailleurs Iveric qui reprenait.
-Quand pourrons-nous la ramener chez Kingo ?
-Jamais,
répondit très aimablement Snow.
-Comment ça jamais ?! Reprenait Alderic.
-Elle est ma fiancée, elle ne manquera de rien ici, et ce n'est pas dans les mains de son père qu'elle paraîtra le plus épanoui. C'est la décision que j'ai prise.
-Tu crois tu peux imposer une décision comme ça ?!
-À moins que tu as quoi que ce soit pour m'obliger du contraire, je me pense dans mon droit.


Alderic restait bouche béante face à tellement d'assurance et d'arrogance. Snow paraissait encore différent de leur rencontre, qu'est-ce qui avait bien pu lui donner autant d'assurance d'ailleurs ? La vérité, c'était que les frères Kögan n'avaient aucun moyen de le contraindre à leur obéir étant donné la situation. Il restait le père, ce fameux père, qui n'apprécierait sans aucun doute absolument pas cette décision. Mais les frères avaient de mauvais rapports avec lui, et le problème ne serait pas que Snow garde Laya près de lui, mais sa jalousie, cependant Snow ne laissait jamais rien au hasard et ne prenait jamais de décision sur un coup de tête, alors sûrement dévoilerait-il quelque chose de nouveau plus tard. Pour le moment, c'était Iveric qui était le plus étonné et qui reprenait la conversation.
-Nous en ferons part à notre père tu sais. Et lui a le pouvoir de te faire plier. Tu prends d'aise cette fois Snow. N'oublie pas qui t'a fait ici.
-Si vous m'avez fait, c'est uniquement parce que je vous suis utile. Notre accord est sale, Laya doit être éloignée de vos manigances. Je me chargerais de votre père. Dois-je rappeler l'accord que nous avons conclu ici-même ?
-Ce ne sera pas nécessaire.
-Je vais donc vous demander de sortir. Je ne doute pas que j'aie bientôt de vos nouvelles.


Les deux sortirent après les formules et gesticulations d'usage. Snow devait alors prendre quelques instants pour remettre ses émotions et ses esprits en ordre, alors que Luka, la brave Luka, venait comme toujours à sa rescousse pour l'aider à préserver sa tempérance.
-Tu joues avec le feu... J'imagine que tu sais ce que tu fais. Mais tout de même.
-Laya sera bien mieux ici, sous ta garde et tes soins. Cette famille est malsaine, elle a besoin d'équilibre et ce qu'il vient d'arriver l'a sévèrement touchée.
-Ce ne sont pas tes motivations que je mets en doute, mais tes moyens. Tu es certain de pouvoir gérer le père ?
-Absolument certain. Mais dis-moi, comment va-t-elle ?
-Elle refuse de sortir de sa chambre. Elle est certaine que tu lui en veux. Elle a honte aussi.
-Tu penses que je dois aller la voir tout de suite ?
-Toi, tu en penses quoi ?
-Je crois que je devrais.
-Alors tu attends quoi ?


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Snow se mit à sourire à Luka, elle avait le chic pour le rassurer et lui donner toujours les bons conseils. Rare étaient ceux qui pouvaient, et osaient surtout, lui parler sur ce ton. Il se levait donc de sa chaise pour se diriger directement vers la chambre désormais attitrée de Laya. Il frappait d'abord, mais n'entendant aucune réponse, il entrait tout de même pour trouver la jeune fille assise au bord de sa fenêtre.
-C'est beau temps, lui dit-il sans obtenir de réponse.
Il vint se poser à côté d'elle, doit et digne, il regardait dehors tout en lui parlant, son timbre de voix se fit si doux qu'elle finissait par lui répondre.
-Tu vas vivre ici quelque temps. J'ai déjà parlé à tes frères c'est arrangé.
-Tu cherches à me protéger de mon père. Mais les hommes qui sont morts avaient aussi des amis ici. Et d'eux ? Tu pourras me protéger ?
-Qui a dit qu'ils t'en voulaient ?
-Ce n'est pas le cas ?
-Ils se sont engagés en connaissant les risques. Près d'une centaine de bandits sont mort en plus grâce à tout cela. Ce n'est donc pas un fiasco. Et les samouraïs que vous avez tués n'ont aucune chance de savoir d'où vous veniez. Les hommes morts auront leur cérémonie, leur famille seront exonérées d’impôts, et dans une semaine tout le monde les auras oubliées.
-Pas moi.
-Ô si crois-moi. Les souvenirs des morts ne restent pas.
-Qu'est-ce que tu en sais ? Je ne suis pas comme toi. J'ai honte...
-Tous les humains oublient. S'ils n'en étaient pas capables, ils cesseraient de vivre.
-Je dois devenir plus forte. Sinon...
-Entraîne-toi alors. C'est aussi simple que ça. Personne ici ne te jugera.
-Comment va Batz ?
-il est robuste, il s'en remettra ne t'en fait pas. Tu lui dois beaucoup cette fois.
-Je n'ai pas la moindre idée de comment le lui rendre.
-Le temps te le dira.


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Laya daignait enfin tourner son visage vers Snow, elle le trouvait alors magnifique, lumineux, il n'y avait pas la moindre colère sur son visage, le moindre jugement en était absent, c'était comme si rien avait changé pour lui. Elle ne saisissait pas comment il pouvait avoir une telle constance, mais n'osait pas lui demander non plus. Snow tournait alors le regard sur elle, qui rougissait et esquivait tout de suite le sien. Alors Snow reprenait.
-Ton armure et ton épée t'attendent, si jamais tu souhaites les retrouver. En attendant, j'aimerais quand même que tu me rendes un service.
-Quoi ?
-Mange un peu... Je ne veux pas épouser une maigrichonne.
-t'es bête...
-Cette maison est la tienne. Si tu as besoin de quoi que ce soit, Luka est là,
dit Snow avant de s'en retourner vers la porte. Mais avant de saisir la poignée Laya l’interpellait.
-Snow ?
-Mhh ?
-Qu'est-ce qu'il y a à manger ?
Et Snow se retournait tout souriant.
-Pas la moindre idée.

Alors il ressortait, en passant dans le couloir, il retrouvait Laya, qui en voyant son visage satisfait qui passait à côté d'elle sans dire mot, essayait tout de même d'en savoir plus. Snow lui répondit, mais sans s'arrêter.
-Tout va bien ?
-Très bien.
-Mais tu vas où là ?
-Voir un ami.


Snow allait bien entendu rendre visite à Batz, mais lorsqu'il rentrait dans la tente de soin du campement, c'était une tente vide qu'il trouvait... Snow se rendit donc vers le médecin de campagne qui devait en avoir la charge et celui-ci lui avoue qu'à peine avait-il terminé de recoudre et de panser les plaies que le gaillard n'en avait fait qu'à sa tête, refusant de rester au lit pour sortir dehors. Snow pensait déjà savoir où il le trouverait, et il avait vu juste, il était au terrain d'entraînement. Il ne s’entraînait pas heureusement, il se contentait de regarder les autres, mais il avait quand même son épée près de lui. Ce type était décidément une tête de mule, mais c'était pour cette raison que Snow que l'aimait, enfin, peut-être pas la seule... Il vint s'accouder à la rambarde juste à côté de lui, Batz n'était même pas surprit de le voir là.
-Tu vas me faire la morale ?
-Tu es un grand garçon, tu n'as pas besoin de ça. Mais j'espère que tu ne comptes pas reprendre l'épée aujourd'hui quand même.
-Je vais attendre une semaine.
-Le médecin n'avait pas dit un mois de repos ?
-Qu'est-ce qu'il y connaît ce gland...
-Haaaa... Tête de pioche que tu es.
-Tu as vu Laya ?
-Oui. Elle va mieux ne t'en fait pas.
-Je ne m'en faisais pas.
-Tu as été capable de risquer ta peau, juste pour la sauver. Je dois te dire merci, je pense.
-Tu l'aurais mal pris si je ne l'avais pas sauvée, je pense...
-J'ai confiance en toi.
-Vraiment ?


Batz tournait un regard étonné vers Snow, confiance, ce mot lui avait fait un petit quelque chose. Lui qui n'avait été qu'un instrument de mort et vendu à un pédophile, lui qui n'avait connu que le regard haut, traité comme un misérable, il avait alors la sensation de quelque chose de nouveau, une sensation d'accomplissement. Il n'ajoutait rien pourtant, alors qu'il en avait bien envie et détournait le regard quand Snow portait le sien vers lui avant de reprendre.
-C'est évident je crois.
-C'est vrai que Laya va vivre chez toi ?
-Les nouvelles vont vraiment vite décidément... Mais oui c'est vrai.
-C'est une bonne fille.
-Tu pourrais faire encore plus pour elle que de lui sauver la peau.
-Quoi ?
-Lui donner confiance.
-Je suis un mercenaire, ce n'est pas tellement dans mes cordes.
-Tu crois ? Ici dans cette arène, ça me paraîtrait pourtant possible. Qui sait.
-T'es vraiment étrange des fois.
-Je dois me rendre cette nuit chez Kingo. Tu veilleras sur elle ?
-Tu... Oui, je le ferais ne t'en fait pas.
-Merci.


Dernière édition par Snow le Mer 12 Oct 2016 - 20:16, édité 3 fois
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Message(#) Sujet: Re: Je regardais son souffle [Solo] Je regardais son souffle [Solo] - Page 2 EmptyDim 9 Oct 2016 - 19:16

Chapitre - Un amour lié par un autre - Partie 2


SNH. Shinobi no Hattan

Le Jeu d'Eleusis

Éleusis est un jeu de cartes inventé par Robert Abbott en 1956, puis popularisé par Martin Gardner dans sa colonne « Mathematical Games » dans Scientific American. Son nom fait référence aux mystères d'Éleusis. Robert Abbott améliora le jeu dans les années 1970 pour aboutir à la version actuelle, appelée Nouvel Éleusis (New Eleusis). Bernard Werber en explique les règles dans l'Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu et a contribué à la popularisation du jeu.

En général, il faut être quatre joueurs et avoir deux jeux de 52 cartes. Un joueur (appelé « Dieu ») détermine une règle secrète (appelée « règle du monde ») qui définit quelles cartes auront le droit d'être posées. Les autres joueurs doivent essayer de la deviner en faisant des expériences, c'est-à-dire en proposant à tour de rôle des cartes qui seront soit acceptées soit rejetées par Dieu en suivant sa règle du monde. Les cartes sont ensuite placées les unes à la suite des autres pour former la séquence principale si elles sont acceptées ou bien mises de côté si elles sont refusées. Les deux séquences de cartes ainsi formées sont disposées de telle sorte que l'on voie toujours les face des cartes, ce qui permet aux joueurs de deviner la logique suivie par la règle du monde. La chose est compliquée par un score qui tente de donner à Dieu la motivation de trouver des règles suffisamment faciles pour être trouvables mais suffisamment difficiles pour n'être pas immédiatement apparentes, et (dans Nouvel Éleusis) par un système de prophètes qui répondent à la place de Dieu s'ils croient avoir compris la règle.

En effet, dans cette version, lorsqu'un joueur pense avoir deviné la règle, il s'auto-proclame prophète. Il prend alors le rôle de Dieu pendant 10 tours et doit dire si les cartes proposées sont acceptées ou non. Si le prophète se trompe, Dieu le destitue et le jeu reprend son cours. Si le prophète ne fait pas d'erreur jusqu'au 10e tour, il énonce la règle du monde qu'il a devinée et devient le Dieu de la partie suivante.

L'apparence que le monde a pour nous

Il n'y a pas de matière, il n'y a qu'un tissu de relations.
Niels Bohr

Le monde réel n'est pas celui que nous croyons en nous fiant à nos sens et aux technologies d'observation qui "objectivent" le monde. Ancien directeur du laboratoire de physique théorique et particules élémentaires de l'université d'Orsay, Bernard d'Espagnat a enseigné à la sorbonne et fut le premier théoricien en poste au CERN de genève. Il est l'un des plus grands spécialiste de la mécanique quantique qui, paradoxalement, remet radicalement en cause la vision mécaniciste du monde. Je vais vous renvoyer à l'un de ses discours. Je vous demanderai d'être attentif et de ne pas perdre le fil.

"Je regardais récemment une émission de télévision qui nous présentait les atomes comme ayant un noyau avec des petites billes rouges et noirs (neutrons et protons en somme) et avec des éléctrons qui tournent autour. C'était très joli, très facile à comprendre.... Mais complètement faux ! C'est cela, l'essentiel de la physique quantique : Les constituants fondamentaux des objets ne sont plus des objets : on assiste à une "déchosification" de la matière. Je m'insurge contre ce fait que, non seulement des vulgarisateurs, mais aussi des collègues, propagent des idées qu'ils savent fausses. On reprochait aux prêtres du Moyen Âge de propager l'obscurantisme en affirmant que l'enfer est en bas et le ciel en haut. Mais ce que disent ces gens est à peu près aussi faux. Ainsi, une certaine vulgarisation propage de nos jours une sorte d'obscurantisme scientifique. Parfois ils me disent "tu comprends, c'est une première approximation". Mais c'est comme dire aux gens que le soleil est plus petit que la terre et qu'il tourne autour d'elle... Et cela constituerait une bonne approximation de l'astronomie moderne !
Parler d'un réalisme non physique, ce n'est pas un postulat c'est une démonstration. Certes, il y a bien un postulat à l'origine de cette démarche. C'est qu'il existe une réalité indépendante de nous et que cela a un sens de parler d'une telle réalité. J'ai des arguments en faveur d'une telle idée. Mais on ne peut véritablement la démontrer. Certains soutiennent à l'inverse le "solipisme collectif" (seuls nos esprits existent). C'est pourquoi je dis qu'il y a un postulat. Par contre, le reste s'inspire, je pourrais même dire, découle, des principes de la physique quantique. Les énoncés de la physique classique sont à objectivité forte. Une proposition comme "deux corps s'attirent en fonction de leur masse et du carré de leur distance" est objective au sens fort, elle ne dépend pas de nous. En physique quantique les énoncés sont de la forme "on" a fait ceci, "on" a observé cela. Ainsi le "on", l'observateur humain, fait partis de l'énoncé. Il s'agit d'un énoncé à objectivité faible. Or, malgré certaines tentatives, il semble impossible d'éviter de tels énoncés quand on veut décrire les fondements de la matière. Voilà pourquoi lorsqu'on effectue une démarche scientifique, on a pas accès au réel "en soi", mais au "réel empirique". Voilà pourquoi le véritable réel est au-delà du physique, au-delà des perceptions que nous pouvons avoir, au-delà des mesures que nous pouvons faire avec les instruments les plus perfectionnés existants ou pouvant être réalisés dans le futur.
Les électrons, neutrons, protons ne sont pas des petites billes. Mais alors comment peut-on se représenter un atome ? Il faut savoir se passer de représentation ! Mais rassurez-vous, des allégories peuvent nous y aider. Par exemple l'arc-en-ciel. Imaginez toute l'humanité rassemblée sur une petite île au milieu d'un fleuve. S'ils voient un arc-en-ciel, les hommes seront alors persuadés qu'il est aussi réel que l'arc de triomphe. Qu'il prend appui sur le sol. Mais s'ils peuvent sortir de l'île, ils verront que lorsqu'ils se déplacent, l'arc-en-ciel se déplace aussi !
Ainsi l'arc-en-ciel existe de façon indépendante de nous (il est lié à l'existence de la lumière et de ses gouttes d'eau), mais certaines de ses propriétés (sa position par exemple, comme il vient de le démontrer) dépendent de nous ! Il en est de même pour l'atome : ce n'est pas un rêve, une illusion, mais ce n'est pas un objet à lui tout seul, car une partie de ses propriétés dépendent de nous ! Les êtres humaines. Ce n'est donc pas un objet "en soi".
Un autre aspect important de la physique est la non-séparabilité. Très important : C'est la première fois que l'on peut montrer scientifiquement que la proposition "le tout est plus que la somme des parties" n'est pas un vœux pieux. Dans le langage courant, on pourrait dire que, dans les expériences qui ont montré la validité de cette notion de non-séparabilité, deux particules restent reliées par un lien étrange qui ne dépend ni de l'espace ni du temps. Comme le formalisme quantique l'avait prévu, toute action exercée sur l'une se répercute sur l'autre instantanément et ce, quelque soit la distance qui les sépare. Et cela, même s'il est vrai que cette non-séparabilité n'est pas exploitable dans l'action. "


SNH. Shinobi no Hattan





Snow avait l'habitude aujourd'hui de ces trajets entre son domaine et celui de Kingo, mais il savait que cette soirée serait spéciale, il devait en effet expliquer au père Kögan les raisons qui l'avaient poussé à garder Laya chez lui. Il savait d'avance que le problème ne serait pas de lui avoir pris sa fille, mais la jalousie qui pourrait directement en découler. L'entrevue avec les frères Kögan s'était certes bien déroulée de son point de vue, mais le père, lui, avait des pouvoirs, le pouvoir de le faire plier entre autres, par une simple menace, la mise à mort des patrouilleurs de Kariska ou la rupture de la promesse de mariage. Il avait un plan en tête, simplement de donner la meilleure des nuits à ce père pour le convaincre que Laya n'était pas un risque, et que sa décision était motivée par la mauvaise influence qu'avaient les frères sur elle, même s'il n'y croyait pas du tout. Cela fonctionnerait à n'en pas douter étant donné la lubricité du père, mais la nuit allait être extrêmement difficile pour lui.

Le soir tombait alors que Snow arrivait chez Kingo, et dans son domaine, Laya se trouvait à table avec Luka et Gondo pour l'heure du repas. L'ambiance était bonne, Luka savait en effet redonner de la joie dans le coeur des êtres les dépressifs et Laya se sentait en sécurité ici. La conversation tournait surtout autour de Batz, qu'elle avait vu nue et qu'il l'avait vu nu aussi. L'étonnement était là, mais Luka et Gondo prenaient cela surtout avec humour aux vues des conditions dans lesquelles cela s'était passé. Laya en fit un descriptif tout de même, appétissant, selon les termes de Luka, qui en matière d'homme savait, vu son ancien métier, de quoi elle parlait... Ils conseillèrent cependant à la jeune fille de ne jamais parler de cela à Snow et de le garder pour elle à l'avenir, histoire d'éviter de mauvaises retombées et la jeune acquiesçait sans mal à l'idée. La pauvre, elle n'avait pas la moindre idée de ce que Snow devait faire pour lui permettre de passer une si bonne soirée, et sûrement ne le saurait-elle jamais. Mais la question n'était pas là. Après ce repas, elle demandait la permission de sortir, après autant de temps passé enfermée, elle avait besoin de prendre l'air et c'était bien normal. Luka l'autorisait, mais étant donné qui elle était, elle exigea que quelqu'un l'accompagne, quelqu'un de son choix certes, mais quelqu'un tout de même, Laya choisissait bien entendu Batz qui fut convoqué pour cela.

Il ne se sentit pas bien à cette idée, il y rechignait presque même, mais un ordre était un ordre et les exigences de Laya passaient avant les siennes. C'était couvert de bandages qu'il la rejoignait et elle en fut touchée. N'en était-elle pas la cause après tout ? Elle le conduisit à marcher tranquillement, le long du camp et du domaine de Snow, dans une belle soirée d'été où la température était aussi douce de clémente. Il était épuisé, elle aussi en réalité, mais elle l'appréciait plus qu'avant, son sacrifice et la façon dont elle l'avait vu dernièrement faisaient qu'elle le regardait autrement. Tous les deux savaient aussi qu'ils appartenaient à Snow et qu'il désirait profondément qu'ils s'entendent. C'était d'ailleurs bien le seul sujet actuellement qui les réunissait tous les deux, Snow... Il l'aimait tous les deux et ne demandaient qu'à lui faire plaisir, et aux vues de ce qu'il était arrivé, ils ne pouvaient plus faire autrement que de s'accorder.

-Tu as l'air en meilleure forme que ce que j'aurais pensée...
-Je suis résistant ne t'en fait pas. Tu as l'air d'aller mieux toi aussi.
-Snow est passé me voir. Il m'a consolé, et Luka est adorable aussi.
-Il a le don pour s'entourer des bonnes personnes, il faut croire.
-Il ne t'en a pas voulu à toi non plus hein ?
-Non... Même pas une remarque, rien... Tu sais, quand il est arrivé sur son cheval, j'étais à bout de forces... Et lui, il a chargé, tout seul au milieu de tous ces bandits, tout ça juste... Pour moi. Il était tellement...
-Il t'aime, c'est évident. Je ne comprends vraiment pas pourquoi. Mais il t'aime.
-Je ne suis pas certain qu'il s'agisse d'amour. Je lui suis utile et il me respecte. Mais de là à dire qu'il m'aime.
-Luka et Gondo m'ont beaucoup parlé de lui. Ils disent qu'il n'est pas proche des gens comme ça normalement. Qu'il a une distance avec tout le monde ou presque. Que nous sommes des privilégiés.
-Plus je le regarde, plus je lui trouve quelque chose d'étrange. Il est tellement... Différent. Derrière sa façade de sourire et sa voix douce, il a l'air glacial, sans ressentis, sans émotion.
-Et en même temps, il est tellement gentil.
-Y a quelque chose de pas normal chez ce type que je me dis parfois.
-Qu'est-ce que tu veux dire ?
-Quand j'étais dans la mêlée, au milieu de tous ces hommes, je ne pensais qu'à une chose avant de n'avoir plus le temps de penser. Je voulais qu'il me voie... Je ne comprenais pas, mais c'est ce que je voulais.
-Il a confiance en toi... Et il a raison. Moi, je n'ai fait que le décevoir.
-On pourrait changer ça si tu veux.
-Qu'est-ce que tu veux dire ?
-Tu veux que je t'entraîne ?
-Tu es sérieux ?
-Pas aujourd'hui, mais dès que je suis capable de reprendre l'épée.
-Pourquoi tu ferais ça pour moi ?
-Peut-être que j'ai envie de faire plaisir à une amie ? Pour qu'elle plaise encore plus à son mari ?
-T'es vraiment bête...


La conclusion était celle-ci, le triangle amoureux n'en était pas vraiment un. Ce n'était pas deux hommes qui se battaient pour une femme, ni une femme et un homme qui se battaient pour un autre, c'était deux individus, qui souhaitaient seulement faire plaisir à l'unique homme qui leur donnait l'impression d'exister alors qu'il les regardait. Mais était-ce là tout ? Snow avait effectivement quelque chose de plus, mais eux aussi, alors qu'ils l'ignoraient. Le destin était peut-être déjà tout tracé. La guerre des Shinobis était loin d'eux, et pourtant, ils devaient mener leur propre bataille. La vie pour eux, était, une bataille. Pendant qu'ils se rapprochaient, affectivement, Snow lui fit preuve de la plus grande performance d'acteur de sa vie. Laissant le père Kögan tellement satisfait qu'il s'endormit quasiment tout de suite après que s'eut été fini. Ce soir-là, le jeune avait besoin de sortir. Il se rendit discrètement vers les salles de bains, et le regard centré sur le vide, qui n'était alors centré que sur lui-même, il se demandait comment il avait pu en arriver là et surtout, comment il ne pouvait pas se dégoûter lui-même, comment il ne pouvait pas ressentir ni honte ni culpabilité. Il se demandait même sur le moment s'il était encore humain et comment finirait cette histoire.

Le trio évoluait ainsi, paisiblement et passablement, durant ce bel été, prit entre travaux, entraînements et moment d'amusement. Les secrets étaient partout, sur eux planait l'horreur, une horreur telle qu'ils ne l'auraient jamais imaginée. Pourtant, la vie suivait son cours et ils connaissaient purement et simplement le bonheur, sous l'aile protectrice de Snow, qui commençait à entrevoir une idée de son avenir. Un but naissait en lui alors qu'il redécouvrait les joies d'une vie simple, qui ne l'était en réalité absolument pas.

Le temps avait passé, du mineur cultivateur, il était passé guerrier, du guerrier, il était passé seigneur. Comme si la vie l'avait poussé vers son destin sans qu'il n'ait pu lui tenir tête. L'homme au masque avait-il finalement raison ? Maintenant qu'il ne luttait plus, maintenant qu'il acceptait ce qu'il advenait, le bonheur lui souriait. N'était-ce pas étrange finalement, de songer qu'il ne suffisait que de ne pas se poser de questions, et d'accepter la vie telle qu'elle était au jour le jour. Il était pourtant aveuglé par sa propre lumière, ce qui maintenait tout cet ensemble idyllique, n'était que ses efforts et sa sérénité, que cela s'écroule et tout s'écroulerait avec, lui, et cela, il l'oubliait facilement. De même qu'il oubliait, que l'amour que Laya et Batz lui portaient si hardiment qu'ils étaient prêts à s'aimer en retour pour lui faire plaisir, pourrait bien se retourner un jour contre lui. Tel est le destin des Dieux aimant à outrance, celui qui veut tout, risque fort un jour de ne plus rien avoir.

Qu'importait, bientôt le mariage viendrait, avec ce mariage, les premières émanations de sang qu'il aura directement provoqué. Pas le sang que l'on fait couler sur le champ de bataille, ce cimetière aussi sacré qu'un sanctuaire pour les soldats, celui de la trahison et du complot, une sale besogne dont il se serait bien lésé s'il avait pu. Tout cela pour la conservation de Laya, de son travail avec les patrouilleurs, de son domaine, tout ce qu'il avait battit. Le cocon était-il réellement formé ? Pas encore, trop fragile et il le savait, mais il prenait aujourd'hui beaucoup trop de confiance, il croyait tout maîtriser, tout dominer, alors qu'il n'était qu'un homme, quelles que soient ses apparences et ses facultés extraordinaires, oui, il n'était qu'un homme, et tous les hommes connaissent l'échec. Combien de sacrifice encore avant d'obtenir ce qu'il souhaite sans même le savoir.

Bien loin de là, un homme faisait l'expérience qu'aucun autre n'avait fait avant lui. Il affrontait un véritablement démon, son maître et son nom allaient bientôt traverser le temps, découvrir les frontières de la réalité et de l'illusion, cela Snow l'ignorait, et sans doute s'en serait-il moqué, pourtant, l'importance de cet événement était sans appel, et serait pour lui le début d'une nouvelle histoire, dont il ne maîtriserait pas forcément tous les aboutissants comme jusqu'à maintenant.



Générique : Une des musiques ayant servit à l'inspiration

Je regardais son souffle [Solo] - Page 2 59163858ed27969d960fd241fe7fadc689956f
"il entrait tout de même pour trouver la jeune fille assise au bord de sa fenêtre.
-C'est beau temps, lui dit-il sans obtenir de réponse."


Fin Background de Snow partie 5
Fin du topic - Je regardais son souffle



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