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Suna
Ketsueki Yami
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Message(#) Sujet: Best Ink. [ft. Red] Best Ink. [ft. Red] EmptyVen 29 Avr 2016 - 23:14

Trente mètres carrés. C'était la surface étriquée dans laquelle nous vivions. Enfin dans laquelle Oniri vivait même si elle m'avait gracieusement prêté son toit. Nous étions bien loin de l'envergure de mon manoir... Mais cela restait tout de même plus appréciable que celle d'une tente...

J'étais dans le seul et unique lit de la pièce alors que je venais de me réveiller par le crissement des ouvrages d'Oniri qui semblait ajouter des parchemins sur les murs, le sol et le plafond de l'habitacle... Comme s'il n'y en avait déjà pas assez...
J'arquais un sourcil, circonspecte par ce que je voyais alors qu'elle tournait sa tête a cent quatre-vingt degrés a la façon d'une poupée démoniaque pour m'observer à son tour puis je me réveillais finalement vraiment et à la place je la voyais marcher au plafond en usant de son chakra pour réaliser les mêmes travaux que dans mon « rêve »... cauchemar ? Je crois que la pauvre perdait totalement la raison... N'importe qui qui ne dormirait pas depuis des lustres serait dans son état. Du moins je l'imaginais. Cela m'énervait. J'avais beau glissé en douce des somnifères dans sa nourriture cela ne faisait aucun effet... Ou peut-être le savait-elle avec sa perception renforcée... Rahhh elle m'énervait !

Je me rendormais en sachant pertinemment que de nombreuses choses changeraient demain. Du moins physiquement. J'avais refusé et débattu plusieurs heures avec la Saibogu concernant la teinture de mes cheveux. Il était hors de question que je troque ma chevelure d'ébène, symbole de mon clan que j'arborais fièrement, pour une couleur plus … exotique ! Je n'arrivais pas à me faire à celle de feu d'Oniri... Où était passé son beau blanc immaculé ? Il fallait croire que j'avais définitivement perdu celle qu'elle était.

Nous avions donc finalement convenu d'une chose : changement de coupe et de style. Même si je pouvais toujours être repéré par mon chakra cela serait tout de même plus discret. D'autant plus que je possédais des liens de sang avec plusieurs Sunajin et que s'ils se rapprochaient de la Mégalopole je le sentirais et pourrais agir en conséquence.

Quitter Suna m'avait fait perdre une partie de moi même et de mon identité. J'allais devoir en changer et composer avec en ne laissant pas mon attachement pour quelques têtes nuire à mes intérêts.

..........…

L'aube était finalement arrivée après une nuit qui m'avait semblé interminable avec son lot de questions m'assaillant de toute part. Au moins nous étions deux à ne pas avoir dormi, même si cela semblait mieux sied à l'insomniaque invétérée qu'à moi même.

Les yeux picotant, et après avoir avalé un semblant de petit déjeuner, j'attrapais un élastique appartenant à la Saibogu pour m'attacher les cheveux en queue de cheval, observant mon profil de façon dubitatif. Quel gâchis de ne pas les laisser tomber en cascade comme à leur habitude et cela depuis toujours et ainsi camoufler le jais des Ketsueki... Au moins gardais-je mes pupilles écarlates pour le moment... J'étais presque persuadée qu'Oniri n'oublierait pas de mentionner des lentilles de couleur...

Je revenais dans la pièce à vivre, observant la Saibogu avec ce nouvel apparat alors que nous partions pour une journée shopping et tatouages. Une presque vraie journée entre filles en quelque sorte... Dommage que cela ressemblait davantage à ce que c'était : un camouflage pour des fugitives en fuite...
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Suna
Meïka A. Oniri
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Message(#) Sujet: Re: Best Ink. [ft. Red] Best Ink. [ft. Red] EmptyJeu 5 Mai 2016 - 20:42



Yami vivait avec moi dans mon petit appartement et ce depuis moins d'une semaine. Ce fut le laps de temps nécessaires pour qu'un véritable quotidien de couple s'installe entre-nous. Je préparai le petit déjeuné, elle le mangeait, je foutais le bazars, elle rangeait derrière-moi. L'autre soir, elle s'était chargée de soigneusement immobiliser l'énergumène qui m'avait sournoisement mit la main au fesse, tandis que je le passai généreusement à tabac jusqu'à ce que nous inversions les rôles. C'était toutes ces petites subtilités, ces échanges de complicités qui formaient le ciment de notre relation. Il y avait les disputes également. Elle me reprochait de ne pas dormir et de trop fumer. Moi, de ne pas vouloir se teindre les cheveux pour changer d'identité. Questions de fierté selon elle. Pourtant j'étais persuadée que le rouge serait une couleur qui lui sied à ravir. Au point où j'envisageai secrètement de lui administrer sa teinture durant son sommeil. La seul chose me faisant hésiter étant... la peur ? Oui, c'était bien cela. Je préférai ne pas imaginer sa réaction en découvrant que je l'avais sournoisement arraché à son bel héritage familiale qui se caractérisait par cette longue chevelure noire de jais. Enfin, ce n'était pas non plus comme si j'avais que cela à faire. En effet en plus de mon quotidien de Nukenin, à savoir création d'organisation criminelle, et planification de complots à l'échelle mondiale, j'avais un planning sacrément chargé.

En effet je m'étais depuis peu penchée sur le fuinjutsu, ou plutôt sur des fondements plus poussés. Cela justifiait pourquoi j'avais soigneusement retapissé les murs et le plafond de l'appartement de parchemins couverts d'inscriptions. Il m'était même arrivé à plusieurs reprises de déborder sur les côtés. L'objectif était de parvenir à confectionner un sceau suffisamment abouti pour me permettre de sceller et de gérer l'ensemble de mon artillerie, qu'il soit question d'armes et de munitions, en un rien de temps car, désormais, il ne m'était plus possible de me balader en transportant la totalité de mon matériel sur-moi. Quelques explosifs et des pistolets passaient encore, mais il devenait beaucoup plus difficile de faire preuve de discrétion en se baladant avec un sniper sur le dos. Ce ne fut qu'au levé du jours, lorsque les premiers rayons de l'aube parvinrent à se faufiler entre les immeubles pour filtrer à travers l'unique fenêtre du salon que j'arrivais finalement à la fin de mon travail.

Yami, affalée dans notre lit, présentait deux petites prunelles ouvertes cerclées de cernes. La pauvre ne semblait pas avoir correctement dormis. Ce genre de désagrément ne me concernait plus depuis que j'avais perdu le sommeil. Sans dire que j'étais parvenue à m'y faire, disons simplement que je parvenais mieux à supporter ma fatigue constante. Le cycle était toujours le même. Trois semaines d'insomnie pour deux jours d’hypersomnie. Cela survenait généralement lorsque mon corps, ainsi que mon cerveau finissaient par totalement défaillir. Par chance aujourd'hui comme y hier, nous en étions encore-loin. Ainsi, la première vision qu'eux la Ketsueki de moi au petit matin, fus de me voir les pieds collés au plafond, la tête vers le bas, à griffonner sur des parchemins. Ma longue chevelure immaculée pendait dans le vide juste au-dessus de la table basse.

-Enfin terminée !! M'exclamais-je en levant les poings vers le haut. Ou plutôt était-ce vers le bas ?

Je me laissai alors retomber, effectua une rapide pirouette pour retomber sur mes jambes dont les bottes impactèrent un bruit sourd sur les lames du planché. Je me retrouvais juste au-dessus du sceau central. De la je composai une longue série de mudra avant d’apposer la paume de ma main dessus. Les centaines d'inscriptions présentes dans toutes la pièce convergèrent alors vers un même point. L'encre se tordit, se déforma, se remodela pour finalement prendre la forme d'une fresque aux aux représentations très « rock » sur un unique parchemin. Une fois le transfert effectué j’attrapais ce dernier pour le présenter à Yami, fière que j'étais de mon oeuvre.

-Tadaaaaaaaaa !! Et voilà !! Qu'est-ce que tu en dis? Avec un tatouage pareil je pourrais même réussir à m'évader d'Ergastule tu ne crois pas ?

Je la vis pencher sa tête légèrement sur le côté, comme si elle cherchait à décortiquer la représentation sous toutes les coutures, mais aussi et surtout pour savoir qu'elles parties du tatouage irait où. Il était vrai qu'en l'état la représentation se révélait assez abstraite et c'était un peu le but.

-Bon, je vais aller préparer le petit déjeuné. On ira faire notre petite séance après. Dis-je tout en roulant le parchemin que je posai sur la table.

Par chance j'avais pris rendez-vous peu de temps après mon arrivé à la mégalopole afin d'être certaine d'avoir une place de disponible durant cette période. Suite à quoi je fonçai directement vers la cuisine pour nous préparer un bref repas. Adieu le thé noir et les pâtisseries secs propre à Kaze. Bonjour les infusions bon-marché et les biscuits surchargés en sucre de la mégalopole. J'arrivais avec un plateau, faisant alors mine d'onduler du bassin sous le regard de Yami, comme pour mimer un rôle de serveuse aguicheuse, le tout accompagné d'un petit clin d’œil complice.

-Madame est servit ! Fis-je en prenant soin de bien me pencher vers l'avant. Sitôt j'allais m'installer à ses côtés, le tout avec un petit sourire amusé aux lèvres.

Dans le fond je ne cherchai pas à la provoquer. Je trouvais simplement cela amusant. Le fait de savoir que je pouvais faire toutes les sottises qui me passaient par la tête sans crainte d'être jugée, pis, qu'elle irait peut-être même jusqu'à se prendre au jeu. La vérité été que j'étais toujours à la limite de la névrose en raison de la fatigue. Mais sa présence parvenait à elle seule à briser la constance maussade pleine de facétie qu'était devenue mon existence. Ce faisant, je plantai un biscuit dégeux dans un thé tout aussi dégeux avant d'en avaler une première bouchée.

-Alors ? Tu as pu réfléchir à quel genre de tatouage tu pourrais te faire ? Si l'idée te branche toujours bien entendu.


Dernière édition par Aozora S. Oniri le Sam 14 Mai 2016 - 18:45, édité 1 fois
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: Best Ink. [ft. Red] Best Ink. [ft. Red] EmptyMar 10 Mai 2016 - 14:18

Oniri avait fini son ouvrage aussi saugrenu que complexe avant de m'apprendre que cela serait son futur tatouage. J'observais ce qui se trouvait sur le parchemin, cherchant à y déceler une certaine logique que je ne parvenais pas a trouver avant de me demander où et comment allait-elle s'injecter ça dans la peau à travers une encre indélébile...

Un motif de cette taille ? En tatouage ? Pourquoi devoir le faire à l'échelle ?

« C'est obligatoire que ce soit si imposant ? »

Je tirais la grimace. Elle allait recouvrir tout son corps avec ça ? Je répondais néanmoins à sa boutade :

« Maintenant que ce n'est plus moi qui ait la charge d'Ergastule, en effet, tu pourrais t'en échapper. »

Je souriais et m'imaginais qu'Ogami avait repris ma suite. C'était le choix le plus logique d'autant plus qu'il avait dû à jouer les régents lors de mon écartement des suites de la fausse accusation.

Après mon passage par la salle de bain et avoir avalé mon petit déjeuner pour lequel Oniri se montrait tout à fait suggestive ce qui ne m'empêcha pas de bouder les premières bouchées tant cela avait la saveur du bon marché à savoir : bourré de sucre et sûrement divers exhausteur de goût pour donner l'illusion que leurs cochonneries valent quelque chose, nous étions fin prête à partir.

Cependant la Saibogu me posait une question des plus délicate : qu'allais-je me faire tatouer ? Bonne question. Ma peau immaculée et parsemée de quelques cicatrices me semblaient bien ainsi. Elle aussi était l'héritage que m'avait laissé mes parents et je devrais la couvrir d'encre pour devenir une fresque vivante ? Cela me changerait quelque peu et c'était ce qu'impliquait ma désertion qui avait marqué le changement de ma vie même si certaines choses resteraient éternellement les mêmes. Que faire donc ? J'imaginais une représentation qui me sied bien et somme toute symbolique.

« Hum... Je pensais à des roses. Avec de belles épines. »

Ajoutais-je dans un sourire un brin malsain.

« Après tout même la plus belle des roses possède des épines ! »

Je possédais déjà un soleil dans la nuque et cela en commun avec Oniri et Tsukiko bien qu'il ne se trouvait pas au même endroit. Il fallait croire qu'il fut un temps où nous étions toutes suffisamment proches pour se décider à faire cela... Comme cela me semblait lointain. Dire qu'aujourd'hui nous sommes des traîtresses aux yeux de notre village que l'on cherche à protéger sans se plier aux règles régissant Suna tandis que la Kawaguchi était celle qui, ironiquement, dirigeait le pays nous pourchassant.

« Sur l'un de mes bras et le cou peut-être. Le tatoueur me conseillera. C'est sa profession après tout ! Et donc toi … ? Tu vas faire... ça ? »

Disais-je en désignant le parchemin et ses symboles compliqué d'un index accusateur.

Il était temps d'y aller où bien nous serions en retard au rendez vous.
L'air était agréable à l'extérieur. Nous étions bien loin du climat harassant de Kaze, ici à Kawa, l'eau n'était pas une denrée rare et donc pas plus que la végétation. Pourtant la nourriture de la mégalopole était bien plus infecte... Moins fade mais tellement détentrice de goût justement qu'elle en devenait écœurant... L'architecture de la grande ville était elle aussi bien différente que celle de Suna. Ici aucune trace de roche, de terre ou de sable mais du béton brut, gris et triste. Les bâtiments se ressemblaient tous et ne dégageaient aucun charme... Mon manoir me manquait. Même les tentes des Yamada semblaient plus conviviales et accueillantes que cela...

Au détour d'une ruelle nous y étions enfin. Une grande enseigne, un tatoueur de renom et doué dans son domaine : Oniri n'avait pas fait les choses à moitié. Il fallait dire qu'il n'avait pas intérêt a se fourvoyer dans une seule ligne, un seul trait de son schéma complexe sans quoi le sceau ne serait pas opérationnel. Pauvre homme. J'espérais qu'il savait dans quoi il se lançait...
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Message(#) Sujet: Re: Best Ink. [ft. Red] Best Ink. [ft. Red] EmptySam 14 Mai 2016 - 22:36

Yami semblait toujours autant désapprouver mon tatouage. Sans doute craignait-elle que cela dénature mon corps. Je trouvais cela mignon de sa part. Pour être franche cela ne m'enchantait pas vraiment non plus. C'était davantage par nécessité que part désir. J'avais depuis longtemps renoncé à mon individualité pour servir Kaze. Mes nombreux changements d'identités n'étaient qu'un exemple parmi tant d'autres, et l'application de ces marques sur ma peau était une étape de plus à franchir. Petit à petit l'ancienne Oniri disparaissait. Tout du moins en apparence. J'étais certes une Kunoichi avant d'être une femme. J'apprenais à endosser de nombreux rôles, à simuler émotions et personnalités, mais dans le fond je restais toujours-moi. Rare seraient ceux en mesure de faire la part des choses et j'étais rassurée de savoir que Yami en ferait partie.

-Ne t'inquiète pas, cela sera plutôt bien réparti. Je ne vais pas non plus me transformer en fresque vivante. Fis-je dans un sourire tout en portant à mes lèvres ma tasse de thé.

La boisson était atrocement fade et sans saveur. Pourtant, je continuai d'en boire, sans doute par habitude et sans doute pour me rappeler le temps où moi et Yami en buvions assise paisiblement sur la terrasse d'un salon en même temps que nous contemplions le soleil se coucher sur le désert. Et pour dire le cadre non plus n'était pas des plus engageants dans cette ville faite de béton et d'acier. Alors je piochai dans les quelques biscuits à notre dispositions tout en écoutant Yami me faire part de ses inspirations. Une rose, cela lui sied tellement. Au moins ne rechignait-elle pas à cette idée.

-Je ne m'attendais pas à autre chose, sinon peut-être à des têtes de morts, une faux et autres trucs assez sanglant venant de toi. Dis-je avec un certain détachement. Seulement je te conseil de savoir exactement ce que tu veux avant d'aller voir car sinon... Il va t'envoyer sur les roses...

Mon attention fut brutalement attirée vers la fenêtre, non pas qu'il s'y passait quelques choses de réellement intéressant, disons seulement que je n'assumais pas cette blague de mon crue. L'humour n'était vraiment pas mon point fort. Après une nouvelle gorgée de thé, je daignais trouver le courage de lui faire face à nouveau.

-Restes à voir à quel point tu veux les montrer. Le dos sera le plus discrets, tandis que sur l'épaule et dans le cou tous le monde pourra le voir. Je marquais une pause. En plus ça te rendrait diablement sexy ! Je passai un doigt fugace sur sa peau dans l'unique but de la taquiner.

Le restant du petit déjeuné se passa dans la même ambiance. Un vif élan de bonté dans un monde décrépi. Sitôt dis, sitôt fait. Nous ne perdîmes pas de temps avant de nous mettre en route. Il était encore tôt, la journée commençait à peine et le soleil se levait progressivement sur l'horizon. La ville quant elle n'avait jamais cessée de rester éveillée. Cette heure-ci servait de passerelle entre les deux mondes qu'offrait la mégalopole. On y trouvait deux voies à sens uniques. Tous les mécréants, les alcooliques, les prostitués et autres raclures que ce monde avait fait rentrait à présent chez eux pour donner droit aux honnêtes travailleurs de profiter des lueurs du jours. Il arrivait même que parfois certains endossent ces deux rôles.

Toujours fut-il que l'on dissociait assez aisément ces deux parties. La cité semblait resplendir de lumières tant que le soleil demeurait présent. Mais au font tous savaient qu'il s'agissait de facéties. D'une pure illusions destinés à tromper âmes vagabondes et autres étrangers arrêtés l'espace d'un temps entre ces murs de pierres. Le salon de tatouage que nous nous apprêtions à retrouver ne faisait pas acception à la règle. Lieu passablement renommé en temps normal. Son gérant s'évertuait au trafique clandestins de fuinjutsu. Autrement dit. Si l'on voulait se faire tatouer des fuinjutsu illégaux, dont certains que l'on pourrait vaguement qualifier de kinjutsu, c'était chez-lui qu'il fallait se rendre.

-Allez, le moment est venu ! M'exclamais-je tandis que Yami restait hésitante depuis quelques secondes déjà face à le devanture du salon.

L'intérieur était plutôt propre comparé à ce que l'on pouvait trouver dans la cité. Aucun rampant présent sur le sol, nulle toile d'araignée au plafond, des murs d'une couleur qui paraissait tout a fait naturelle. De quoi inspirer une certaine salubrité. L'espace à l'intérieur était assez étriqué et avant-tout éclairé par des lumières artificielles de sorte à laisser une certaine intimité entre l'artiste et son modèle. Parvenues devant le guichet, le patron m'adressa un regard interrogateur avant de me poser la question allant de paire.

-Sayou Ierou. J'ai également une amie avec-moi. Serait-il également possible de la prendre ?

En ce qui concernait la première partie, je me présentai effectivement sous l'une de mes identités. Ainsi, le temps de descendre les escaliers de notre appartement Yami avait eut tout à loisir de me voir me parer d'une chevelure d'or et d'yeux azurés. Je préférai garder Red uniquement pour les grandes occasions. Pour la deuxième partie. Le gérant, un quarantenaire à la pilosité faciale sur développée contrairement à celle de son crane, consultât son agenda avant d'expliquer que, par le plus miraculeux des miracles, une places s'étaient libérées justes après-moi. Mon regard croisa celui de la Ketsueki, nous hochâmes la tête de concert. Ainsi serais-je la première à passer sur la table d'opération. Je lui montrai mon parchemin, et lui expliquai de tout devais être répété à l'exactitude. Au premier abord la fresque ressemblait vraiment à un dessin, mais expert qu'il était il devina le véritable potentiel de cette œuvre. Par ailleurs, il m'expliqua d'un ton plus bas qu'il comptait utiliser une encre spécifique pour l'application de fuinjutsu. Ce faisant j’ôtai mon haut avant de m'installer à plat ventre contre le siège. Nous étions partis pour une séance de six heures...
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Message(#) Sujet: Re: Best Ink. [ft. Red] Best Ink. [ft. Red] EmptyDim 22 Mai 2016 - 15:37

Oniri avait lancée une boutade concernant le tatouage et le tatoueur qui me laissa circonspecte : devais-je vraiment rire ? J'arquais un sourcil tout en l'observant alors qu'elle rivait son regard sur la fenêtre visiblement honteuse.

« Tu as en effet de quoi avoir honte. »

Lançais-je en poussant un soupir. Non mais je vous jure. Il fallait dire que j'étais habituée a ce genre de blague que je ne comprenais pas ou ne percevais pas comme tel grâce à Kioshi et son propre humour étrange. Enfin bref, nous passions un bon moment en la compagnie de l'une et de l'autre et c'était l'essentiel : ces instants de mal aises en faisaient également parti et révélait là notre insouciance, chose rare que l'on ne pouvait plus vraiment se permettre. Cela avait du bon de pouvoir jouer comme des enfants de temps en temps.

Malgré tout, Oniri avait soulevé un point intéressant : il fallait que je sache a l'avance ce que je voulais puisque ce motif resterait pour l'éternité encré dans ma peau, tout comme ce soleil dont la symbolique ridicule aujourd'hui témoignait pourtant toujours de notre affection pour Suna et sa chaleur ardente, nos origines. Trouver quelque chose qui me caractérisait était donc essentiel et facile dans un sens : il me faudrait quelque chose représentant mon clan et ce qu'il implique tout en me caractérisant dans le même temps. J'avais déjà ma petite idée.

Le cou et l'épaule plus sexy ? Je la regardais passer un doigt fugace sur ma peau avec son air taquin et lui rendais un sourire enjôleur.

« Oh je vois. Dans ce cas c'est là que je les ferrais ! »

Pourquoi pas après tout ? J'en possédais déjà un dans la nuque et il était vrai que cela ne serait pas visible dans le dos. Si je voulais quelque peu camouflée mon identité autant en mettre là où il n'y en avait pas auparavant pour faire croire aux premiers abord à une personne différente. Mine de rien entre cela et les cheveux attachés mon allure s'en verrait grandement changée.

Puis venait le moment devant le salon où je restais dubitative quant au lieu alors qu'Oniri m'encourageait à m'y engouffrer à sa suite. Elle avait donné rendez vous sous l'une de ses autres identité, qu'elle arborait d'ailleurs et qui me perturbait bien que cette sensation était bien moindre que lorsqu'il s'agissait de son personnage aux cheveux rouges... Je préférais nettement lorsqu'elle restait telle que l'Oniri que je connaissais. Cette dernière s'installait justement sur la table en ôtant son haut pour commencer l'entreprise de cette fresque abominable. Nulle doute qu'elle devrait retirer le reste par la suite pour faire l'intégralité de son motif... Devant cet individu un brin malfamé avec ses sales mains ayant touchées un nombre incalculable de personnes différentes ? Bien sûr il aurait des gants et tiendrait sa machine donc ne la toucherait elle directement mais tout de même...

Je m'installais sur une chaise un peu plus loin tout en regardant le déroulement des opérations avec l'homme posant son calque après un long moment passé dessus pour le reproduire à l'exactitude. Le bruit de la machine rappelait la roulette du dentiste tandis que la peau de mon amie rougissait a vue d’œil sous le traitement qu'elle recevait. Le temps était effroyablement long... plusieurs heures passèrent alors qu'elle retirait son bas dorénavant en sous vêtement devant son bourreau ce qui me laissait étirer une grimace d'insatisfaction. Il avait plutôt intérêt à se montrer respectueux s'il ne voulait pas voir une toute autre forme d'art sur le sol de son local... Encore faudrait-il qu'il puisse en admirer le résultat cela dit...

Heureusement pour lui, mon tour venait avec un autre tatoueur du salon qui avait fini avec son propre client. Plus jeune et dotés de clou enfoncés un peu partout sur ses oreilles et sous sa bouche, je lui expliquais ce que je voulais.

« J'aimerais quelque chose qui représente mes origines. »

Des roses pour me caractériser moi même avec leurs épines, une horloge pour représenter le temps qui n'avait plus d'emprise sur moi depuis mon accession à l'immortalité, la mort par un crâne arborant des ailes de chauve souris en mémoire des kuchiyose de mon paternel ainsi que les quatre cartes d'as qui symbolisait les autres représentants du clan avant moi et anciens Comtes et Comtesse ainsi que leur puissance : mon grand père, mon oncle, mon père – par procuration l'étant légitimement – et ma mère qui avait subtilisé ce droit en laissant mon géniteur pour mort. Ah.. La Famille...

Motif:

C'était donc parti pour ce motif sur l'épaule et le bras ainsi que d'autres roses plus marquées dans mon cou. La sensation était désagréable mais cela ne faisait pas vraiment mal sur l'épaule, la douleur venait sur la durée tandis que cela était tout autre lorsqu'il s'attaquait à mon cou. Toutefois je ne bronchais pas pour autant. La maladie ayant rongé mon corps pendant des années avait été bien plus terrible que tout cela. J'étais comme immunisée contre la souffrance si peu représentative de ce qu'elle était réellement.
Après près de trois heures pour mon cas, le travail était achevé et Oniri m'avait rejoint ainsi bariolé dans son motif de fuinjutsu. Un vrai petit zèbre. C'était en tout cas comme cela que j'imaginais le nom d'un animal plein de zébrures.

« Eh bien... Tu as fière allure comme ça ! »

Du sarcasme ? Seul moi le savait.
Sa peau luisait de part la crème hydratante qu'on lui avait appliqué pour qu'elle supporte les tiraillements. Rien que d'imaginer ce chauve barbu lui en appliquer... beurk non non mieux valait ne pas y penser où j'allais vraiment repeindre le sol avec ses entrailles...

« Qu'est-ce que tu en penses ? »

La questionnais-je en me dirigeant vers elle tout en lui offrant mon cou a vue et mon épaule dénudée.J'étais pour ma part plutôt satisfaite du résultat...
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Message(#) Sujet: Re: Best Ink. [ft. Red] Best Ink. [ft. Red] EmptyMer 25 Mai 2016 - 11:04

Même si je parvenais sans difficulté à résister à la douleur la séance fut tout de même éprouvante. Il n'était pas commun que ces dernières soient si longues. Cependant, le traçage de fuinjutsu sur le corps nécessitait une finition complète. On pouvait difficilement se permettre de s'arrêter en cours de route pour reprendre quelques jours plus tard au risque d'annuler de longues heures de travail en plus de se retrouver avec des tracés inutiles gravés à même la peau. Désormais presque nue sur mon siège je patientai avec une indifférence notable. De son côté Yami avait ses tatouages de bientôt terminé et ce alors qu'elle avait commencé sa séance bien après-moi. Au terme de longues heures mon tour arriva enfin. Je pus apercevoir mon corps rougis et à présent couvert de marque dans le miroir. Certaine partie laissaient davantage place à l'encre qu'à la chair.

Je n'éprouvai aucune satisfaction ni sentiment d'accomplissement devant ce résultat. Je m'en serais très volontiers passé. Seulement avais-je d'autre choix ? Le tatoueur fut payé comme il se doit après quoi nous sortîmes sans plus attendre. J'étais désormais recouverte de bandage et de crème hydratante. Même si ma capacité à changer d'apparence permettait de cacher les traits de la fatigue, ce n'était pas le cas de mon expression. Et cette fois-ci ma volonté ne fut pas suffisante pour la masquer à elle seule. Je sus que Yami l'avait certainement aperçu. Dès lors nous en perdîmes pas de temps afin de retourner à notre appartement. Sitôt rejoins l'intérieur, je m'écroulai lentement sur le lit, à plat ventre, le tête perdue entre mes bras croisés. Je poussai un long soupir en restant statique.

-Je crois que je me suis un peu surestimée pour cette fois...

A ces mots mes cheveux perdirent de leurs éclats d'ors pour retrouver leur aspect immaculé. Mes yeux s'entourèrent de cernes et mon teint devint livide. Je restai ainsi plusieur secondes. S'il m'était difficile de trouver le sommeil, le simple fait de restée allongée m'aidait tout de même à me reposer. Je roulais alors sur le dos, laissant trahir une grimace de douleur. Un bras derrières la tête, je levais l'autre à hauteur d'yeux, contemplant ce dernier enroulé de pansement jusqu'au poignet.

-Il faudra attendre un peu avant de pouvoir les utiliser. Avec cela je devrais pouvoir circuler plus librement. Je tournais la tête en direction de la Ketsueki, lui adressant un sourire fatigué. Cela te va plutôt bien. Aussi avec ta nouvelle coiffure tu es méconnaissables et très jolie.

Jolie n'était pas vraiment un terme que l'on utilisait pour qualifier Yami, non pas qu'elle ne l'était pas. Seulement il symbolisait une forme d'innocence faisant totalement défaut à mon amie. Charmeuse et provocatrice la définissaient davantage. Et moi dans tout ceci ? Qu'étais-je devenue ? Intérieurement j'émis un sourire à la fois ironique et résignée. Une arme... J'étais devenue une arme. C'était vraiment déplorable.Mais je n'avais pas le droit de m'en plaindre. Je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même car il s'agissait de mon propre choix.

-Tu n'as pas idée de ce que nous pourrions faire du restant de la journée ?

Cette dernière était à présent bien entamée. J'avais encore mille et une chose à faire autant en tant que Red qu'en tant qu'Oniri. Seulement je n'avais plus cette envie. Plus pour aujourd'hui.
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Message(#) Sujet: Re: Best Ink. [ft. Red] Best Ink. [ft. Red] EmptyMar 14 Juin 2016 - 13:20

A le voir à ses traits, la séance s'était montrée plus éprouvante que ne l'aurait cru la Saibogu... Elle semblait fatiguée et ne manquait pas d'argumenter en ce sens : peut-être trouverait-elle enfin le sommeil après ça ? S'il fallait en passer par là pour obtenir ce résultat nous ferions souvent un tour sous le bistouri encreur.

Nous avions l'air maline avec notre film transparent de protection sur nos tatouages copieusement hydratés de crème... Je constatais le travail dans le miroir de notre appartement : ma peau n'avait jamais été si rougeoyante. Le résultat n'était pas des plus beaux pour le moment mais restait prometteur pour la suite. Oniri, quant à elle , ressemblait à un morceau de viande rougi sous cellophane : elle avait connu des jours meilleurs.

J'attrapais un verre que je remplissais d'eau, une denrée qui n'était pas aussi rare que dans notre désert, et le tendait à ma colocataire qui m'observait tout en me complimentant, me faisant esquisser un sourire.

« Au moins je n'ai pas fait tout cela pour rien. »

Si j'étais méconnaissable avec cette apparence. Est-ce que cela me plaisait ? Le changement oui mais j'appréciais beaucoup moins mes apparats... Cependant il fallait bien en passer par là car à quoi bon changer son look si l'on garde son style vestimentaire favori ? Ceux qui m'avait côtoyé m'aurait reconnu immédiatement. Je devais me rendre à l'évidence et faire une croix sur les corsets... La praticité avant tout...

« Toi tu fabriquais des armes avant de te façonner toi même et de finalement en devenir une... »

Je me demandais jusqu'où irait ses modifications physiques... Finirait-elle par avoir des morceaux de métal par ci par là ? Comme ce Saix ou Yusuke sous sa dernière forme... ? Elle souhaitait toujours plus de facultés et j'imaginais qu'il y aurait bien une limite à ses ambitions. La connaissant, elle serait bien capable de les dépasser en modifiant son corps pour atteindre ses objectifs... C'était à la fois fascinant et effrayant...

Comme pour changer de sujet ou ne plus y penser elle même, elle me demanda ce que nous pourrions faire pour le reste de la journée et j'imaginais alors qu'elle avait besoin de se détendre et de s'amuser après cet accomplissement dont elle n'avait eu aucune envie mais qu'elle n'avait concédé à faire que par nécessité et non par choix.

« Hum... Que dirais-tu d'aller boire un verre ou deux ? »

Nous ne devions pas trop nous faire remarquer à la Mégalopole et rester discrète mais nous avions bien mérité un instant pour décompresser.

« Demain il faudra que j'aille cueillir des herbes pour préparer des concoctions médicinales car j'arrive à épuisement de mon stock. Tu m'y accompagneras ? »

Et me serviras de cobaye ? Elle n'avait pour le moment pas besoin de le savoir...

Après quelques instants d'hésitations et de réflexions elle finissait par accepter ma proposition. Nous nous retrouvions donc à la « Taverne des Murmures » qui était l'un des bars les mieux coté parmi sa ribambelle de concurrents malfamés comme pouvaient l'être « Le Caboteur ». Pourtant, avec un nom pareil cela ne m'aurait pas étonné d'y voir une scène se déroulant des spectacles faisant monter la température mais il n'en était rien et c'était tant mieux. Il n'était pas question que notre virée nocturne nous fasse côtoyer de parfaits inconnu(e)s de très très près... Oniri était chasse gardée et je me promettais de rester suffisamment lucide pour briser la personne qui tenterait d'y aller outre.

Je ne pouvais malheureusement pas non plus me servir librement à la source de ces gens pour me délecter de leur fluide écarlate alcoolisé sans quoi je serais bien trop vite repérée... Pourtant l'alcool avait tendance à accroître mon mordant... J'irais donc doucement sur ma descente...

Nous nous installions à une table vide alors que l'ambiance était déjà festive malgré l'heure encore raisonnable. Le serveur ne tarda pas à venir à notre rencontre alors que je commandais un Bloody Mary à défaut de pouvoir me le concocter maison... Un peu de vodka, de jus de tomate et une pointe de citron ainsi qu'une pincée d'épices... Rien a voir avec l'objet de mes convoitises mais au moins était-il de la même couleur et à peu près de la même texture en plus d'être assez fort pour me faire renoncer à cette envie... ou pas.

Mon regard rubis se perdait dans la foule, pétillant et affamé, alors que j'observais des proies potentielles bien qu'il n'y avait pas grand chose à se mettre sous la dent... Cela faisait si longtemps que le sang n'avait pas coulé... Un véritable manque irrépressible à défaut de ne plus en avoir besoin pour survivre. J'entendais les murmures de mes ancêtres clamer leur soif au creux du Coeur leur ayant jadis appartenu et qui tambourinait désormais dans ma poitrine. Je sentais cette pulsion presque de façon palpable alors que je me convainquais que le Seigneur Noir lui même en réclamait... Je déglutissais...
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: Best Ink. [ft. Red] Best Ink. [ft. Red] EmptyLun 20 Juin 2016 - 18:18

Abattue que j'étais sur notre lit, Yami me proposa d'aller boire un verre. Sans doute pensait-elle me remonter le morale. L'idée de consommer de l'alcool ne m'enchantait pas vraiment, mais elle avait raison dans le sens où j'avais besoin de m’aérer l'esprit plutôt que rester ici à me morfondre. La journée était plutôt nuageuse à la mégalopole. Un gigantesque tapis de nuages gris défilait dans le ciel, obstruant tout espoir aux rayons du soleil de parvenir jusqu'à nous. Durant le trajet ma Ketsueki émit également le souhait que je l'accompagne pour aller ramasser quelques plantes en pleine campagne. Voilà qui était assez risible quand on y pensait. Imaginer une vampire et une démone s'adonnant paisiblement à la cueillette de fleur au milieu des champs. Cette pensée me fit étirer un sourire.

-Si tu le souhaites, mais ne compte pas sur-moi pour chantonner gaiement tout en te tenant la main.

Après plusieurs minutes passées à longer le trottoir grisonnant et morne de la rue nous parvînmes finalement vers le lieux de notre destinations. Ce fameux bar portait un nom pour le moins médiéval. Je ne m'y étais jamais rendue et me demandait comment Yami faisait pour le connaître. Je ne l'aurai pas cru traîner en ce genre de lieu, mais à présent je comprenais qu'elle s'adonnait à l'exploration de la cité lorsque nous n'étions pas ensemble, fait qui survenaient assez rarement. Comme toujours dans ce genre de lieu, l’atmosphère exaltait le tabac, l'alcool et les jeux d'argents. Lors de notre entrée plusieurs regards, essentiellement masculins, se tournèrent dans notre direction. Cette fois-ci je donnais mon tour à la Ketsueki pour s'occuper des cas de ce genre de rebut une fois qu'ils viendraient nous aborder. Parce qu'ils le feraient, c'était toujours la même. La question étant de savoir quand. Valait-il mieux dans leur intérêt que ce soir après notre collation. Je ne voulais pas que Yami fasse éclabousser leur sang dans mon verre. Sitôt franchit le seuil, nous nous installâmes sur une table haute accompagnée de tabouret.

Mon amie commanda son éternel Bloody Mary tandis que de mon côté je me contentai d'un simple cocktail sans alcool. Sans réellement chercher à pousser avec le contraste de celle cherchant à préserver sa santé je m'allumai nonchalamment une cigarette. Tirant mes premières lattes ce fut plus ou moins à partir de cet instant que je remarquai l'absence de Yami. Elle était bel et bien en face de moi, mais son regard se tournait vers les hommes du coins. Ne pouvant être question de plaisir des yeux pour bien des raisons, j'en conclue rapidement que son principal vice ressortait, à savoir celui du sang. Ce faisant j'allais claquer des doigts devant ses yeux en espérant la ramener dans notre réalité où il était communément mal admit de sauter à la gorge d'inconnues pour les anémier.

-Réveil toi ! On n'est pas vraiment là pour ceci. Si tu veux du sang, tu n'auras cas prendre le mien lorsque nous serons seul.

Je bus une première gorgée de mon mojito, avant de reprendre.

-Je te rappels que l'on doit faire preuve de discrétion. Fis-je tout en la désignant de l'index alors que ma cigarette se trouvait lovée entre les jointures des mes phalanges. J'écrasai alors les premières braises dans le cendrier. Et par curiosité tu espères récupérer quel genre de plante pour me droguer ? Je lui adressai un haussement de sourcil accompagnée d'une moue en coin. Tu pensais vraiment que je n'avais pas remarqué que tu essayais de me faire avaler tes concoctions ? J'ai l'odorat très très fins tu devrais le savoir...

Je m'amusais à la taquiner, car cela me plaisait à la prendre à son propre jeu. Il s'agissait en quelque sorte de ma petite revanche pour tenter de me droguer dans mon quotidien.
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Message(#) Sujet: Re: Best Ink. [ft. Red] Best Ink. [ft. Red] EmptyMar 19 Juil 2016 - 22:56

Oniri avait accepté de m'accompagner dans ma cueillette du lendemain : tant mieux ! Je n'aurais pas a faire cette tâche seule ! J'avais même horreur d'y perdre mon temps mais cela était nécessaire à la concoction de mes remèdes et surtout de mes poisons...

Toutefois je n'y pensais déjà plus, bien trop occupée à observer les hommes se tenant un peu plus loin : l'expression « dévoreuse d'hommes » prenait ici réellement tout son sens... Je sentais leur sang pulser dans leur jugulaire alors que je me rappelais mes anciennes traques pour parvenir à en récolter pour garantir ma vie pour encore quelques jours supplémentaires... Aujourd'hui ce n'était plus une nécessité mais un désir profond lorsque l'envie se réveillait... J'avais appris à contrôler mes pulsions de jeune Ketsueki mais je n'avais simplement pas envie de brider cette attraction... J'étais désormais Nukenin et libre d'agir comme bon me semblait : Jashin le réclamait comme tous les précédents possesseurs du Coeur Eternel.

Mes canines effilées frémissaient d'impatience et de convoitise alors que plus rien ne semblait exister autour de moi... Jusqu'à ce qu'Oniri me ramène à la raison. Un claquement de doigt qui me tira de cette nouvelle atmosphère dans laquelle je m'étais moi même plongée. J'observais ma Saibogu qui avait compris ce qu'il se passait, comme à son habitude lorsqu'il s'agissait de moi : ou en tout cas presque toujours...

Mes paupières s'ouvraient et se refermaient successivement alors que je reprenais mes esprits, quelque peu abasourdie par sa proposition. Nos échanges écarlates avaient toujours fini de manière... particulière : tantôt bonne tantôt mauvaise. Je n'imaginais pas la voir se proposer d'elle même pour étancher ma soif...

Cela dit, elle avait raison : nous devions faire preuve de discrétion pour ne pas entacher nos couvertures alors que nous étions sans doute traquées. Déçue de ne pas avoir pu laisser mes pulsions meurtrières s'exprimer, je venais faire tapoter le bout de mes ongles successivement contre le bois brut de la table tout en prenant un air de nonchalance avant qu'elle n'éveille une nouvelle fois mon intérêt en évoquant la drogue à laquelle je cherchais à la soumettre... Tiens donc... Depuis tout ce temps elle était au courant...

J'aurais pu me sentir gênée de sa découverte mais il n'en était rien : j'arborais même un grand sourire tout en me penchant sur la table pour me rapprocher un peu d'elle en ne lâchant pas son regard.

«  A vrai dire, cela ne m'étonne pas vraiment ! J'ai camouflé les arômes avec divers processus et subterfuges mais je me doutais que tu finirais par le découvrir. »

J'arquais à mon tour un sourcil intriguée :

« Tu étais au courant mais pourtant tu n'as pas rechigné à les boire... »

La confiance ? C'était sans doute cela, couplé à une reconnaissance olfactive qui avait su lui démontrer qu'il n'y avait là aucun produit toxique pour elle.

Je m'adossais de nouveau contre ma chaise et sirotais une gorgée de mon Bloody Mary avant de poursuivre :

« Pour ton information, tu ne jouais pas les cobayes. Je cherchais juste à concocter quelque chose qui te permettrait de dormir ou à défaut de reposer ton organisme comme si c'était le cas. »

Car oui elle en avait besoin et que cet état de conscience permanente, bien que pratique, s'avérait dangereuse pour elle. J'essayais depuis des mois de trouver quelque chose qui pourrait la soulager et il me semblait avoir réussi bien que je préférerais la voir passer de vraies nuits quotidiennes.

J'avalais une nouvelle gorgée avant de la questionner :

« Puisqu'il est inutile de le cacher désormais, j'aimerais ton retour. As-tu observer des changements dans ton organisme ? Au sein même de ton chakra ? Une perturbation quelconque ou au contraire un élan d'adrénaline ? »

Je sortais de ma poche intérieure un calepin ornée d'un tissue de soie pourpre et le glissais dans sa direction.

« C'est là dessus que je prends note de mes « expériences ». Te concernant, ou pas. »

Il était en effet question également du sang de Jisetsu que j'avais conservé depuis ma récolte sur deux d'entre eux ainsi que sur les échantillonnages Furyou que nous avions testé via divers procédé.
La dernière double page écrite concernait Oniri et les différents mélange que je lui avais fait ingurgité ainsi qu'un bref compte rendu des effets observés de l'extérieur : à savoir aucun... Si ce n'était tout en bas de la page après une vingtaine d'essai sans succès.

« Les dernières plantes que j'utilisais, et qui semblaient posséder un effet sur toi, étaient les Epiphyllum oxypetalum. Tu ne pourrais imaginer le mal que je me suis donnée pour en récupérer car je devais non seulement me rendre auprès d'une oasis à Kaze mais également en virée nocturne !»

J'appuyais bien sur tous ces mots comme pour lui souligner ma bienveillance à son égard.

« Tout comme son nom l'indique, elle dure peu de temps et est aussi appelée "Fleur de Lune". 
En plus d'être assez rare, cette plante est éphémère... Elle éclot la nuit et meurt aux premières lueurs du jour.»

Je devais donc toujours me dépêcher à en extraire l'arôme pour le mêler aux concoctions que je pouvais conserver une fois prête mais au jour d'aujourd'hui je n'en disposais plus aucune ce qui m'amenait à cette expédition du lendemain où j'espérais en trouver dans les contrées verdoyantes de Kawa no kuni...

Je prenais un air des plus sérieux en ajoutant à voix basse :  

« Ton Akuma possède-t-il un lien avec la Lune ? »
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Message(#) Sujet: Re: Best Ink. [ft. Red] Best Ink. [ft. Red] EmptyMer 20 Juil 2016 - 13:27

Yami, revenue à ses esprits, avoua de but en blanc qu'elle essayait effectivement à me droguer depuis plusieurs semaines. Le pis étant qu'elle ne cherchait pas à s'excuser ou se justifier ; ce qui ne m'étonnait guère venant d'elle. C'était bien son genre.

-Je suis capable de sentir ce qui est bon pour moi et qui ne l'est pas... Dis-je en levant ma main toujours accoudée sur la table, l'index tendu vers le plafond. Et je ne peux pas vraiment nier mon état. J'ai effectivement besoin de dormir...

Le ton de ma voix s'était fait plus lourd, comme pour souligner la fatigue qui engourdissait mon corps et mon esprit depuis maintenant des mois. Je portais à mes lèvres mon cocktail, dont il m'était possible d'identifier chaque arôme, tout en écoutant chacune de ses paroles. Selon elle je n'étais pas une cobaye, elle faisait cela pour-moi, et me demandait de consigner tous les résultats de ses concoctions sur ma personne. Je reposai mon verre et tirait le calepin dans ma direction. Je parcouru du regard son contenu posant l'index précédemment dressé sur ma tempe. Deux pages m'étaient entièrement dédiées.

« Non. Elle me prend vraiment pour cobaye... » Pensais-je.

Je haussai légèrement les épaules tout en arborant une nouvelle moue en guise de réponse ; témoignage implicites du manque d'efficacité de ses démarches jusqu'à présent.

-Il m'arrive parfois durant certaines périodes de parvenir à maîtriser plus facilement mes sens et ainsi réussir à mieux me « reposer », mais je ne saurais dire si cela vient-delà. Il y avait avant-hier dans l'après-midi. Il y a trois jours en en début de soirée. Et notamment lundi dernier cette fois-ci en milieu de mâtiné.

Je savais mon Akuma de nature particulièrement versatile et changeante surtout depuis que j'avais été en contact avec celui de Natsuki. Chaque jour était différent à ce niveau. Et je ne pouvais me prononcer avec exactitude. Il fallait dire qu'avec tous mes récents projets je n'avais guère eu l'occasion de remettre en question ma nature démoniaque. Beaucoup de choses avaient changé en peu de temps. J'avouai avoir un peu de mal à suivre le rythme contrairement à Yami qui demeurait toujours fidèle à elle-même. Je levais les yeux aux plafonds, un sourire en coin au bord des lèvres en l'attendant énoncer tout le mal qu'elle se donnait pour-moi. J'avais toujours trouvé ce genre de comportement mignon chez elle ce qui n'entachait en rien la reconnaissance que j'éprouvai. Elle se donnait du mal pour moi et je savais le reconnaître.

Malheureusement l'amusement clairement lisible sur mon visage s’effaça sitôt qu'elle me demanda si mon Akuma était lié à la lune. Mon expression se referma légèrement, je marquai un temps mort en tirant sur ma cigarette.

-Toute cette histoire à Yuki a eu lieu durant une éclipse lunaire. Tu devrais t'en douter... Portée par un soupir j'expirai le restant de la fumée par les narines avant d’écraser le mégot à moitié entamé dans le cendrier. Je vais te faire un confidence Yami... Le ton de ma voix était moins détaché. Mon métabolisme est effectivement influencé par le cycle lunaire. Heureusement pour toi cela n'a rien avoir avec les loup-garous. La référence était gratuite. J'ai préféré n'en parler à personne lorsque nous étions à Suna pour éviter toute complication. Quand la pleine lune survient... Il m’arrive de perdre pied, totalement. Je suis jusqu'à présent parvenue à limiter les dégâts, mais je sais qu'il me faudrait moins d'un seul faut pas pour perpétrer de véritable boucherie qui n'aurait rien à envier à vos rituels Jashinistes.

Les dernières phrases avaient été prononcée a voix basse afin d'éviter d'attirer l'attention sur-nous. Depuis que cela avait commencé je n'avais encore fait de mal à personne si ne ce fut à celle qui se trouvait en face de moi.

-Tu te souviens très certainement de notre altercation dans la désert. La lune était quasiment pleine. Dis-toi que j'avais encore la chance d'avoir ma conscience auquel cas je n'aurais pas dévié mon tire.

Le plus horrible dans cette histoire étant que je n'éprouvai aucun remord. Comme si tout ce que je pouvais faire dans cet état n'était qu'un rêve. Que tout ceci n'avait jamais eu lieu.
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Message(#) Sujet: Re: Best Ink. [ft. Red] Best Ink. [ft. Red] EmptyLun 25 Juil 2016 - 20:37

Même si Oniri n'était pas certaine que les améliorations de son état étaient dues à mes concoctions, j'attrapais tout de même mon calepin de ses mains et en tirais le crayon de bois pour noter ses remarques.

« Intéressant... »

Concluais-je en observant mes notes.
Je n'étais pas encore en mesure de réduire totalement cette fatigue présente en elle à cause de ses sens décuplés par sa situation d'Akuma mais j'espérais y parvenir un jour et ne relâchais pas mes efforts pour parvenir à réaliser cet objectif. Pour mener ses projets à bien elle devait être en parfaite forme et je n'appréciais guère la voir différemment.

Je l'avais questionné sur l'affinité de son démon à la Lune de part le fait que la seule plante qui semblait efficace sur elle à l'heure actuelle, était celle qui ne s'épanouissait que la nuit et elle me répondait en apportant des détails dont j'avais déjà connaissance. En effet, notre expédition à Yuki no kuni pour aller la chercher nous avait mené au cœur d'une histoire énigmatique concernant l'Eclipse Lunaire ce qui était directement lié à sa condition d'Akuma. Cette plante était donc une bonne piste qu'il me fallait plus exploiter encore. Malheureusement, elle se faisait assez rare...

La Saibogu m'évoquait alors une confidence des plus notables : il lui arrivait de perdre la raison dans le cours du cycle lunaire et même si elle disait parvenir à limiter les dégâts, je savais qu'il ne faudrait pas longtemps pour qu'elle perde définitivement pied pour laisser son démon basculer complètement de l'autre côté... Peut-être même qu'à terme, il ne lui serait plus possible de faire machine arrière et qu'elle se retrouverait coincée dans cet état autrefois en corrélation avec la Lune.

L'entendre parler des rites Jashiniste me faisait pourtant sourire :

« La différence entre tes actions sous cette forme et les nôtres est que pour nous elle est consentie et exquise... »

Je portais mon verre à mes lèvres pour en boire une gorgée, le regard plein de malice.

« Il ne s'agit pas de massacres vains non plus. Chaque vie prise est nécessaire pour restaurer un peu plus notre nom ou pour étancher notre soif. Le Seigneur Noir remercie les âmes des sacrifices. »

Je me souvenais effectivement de ce qu'elle évoquait et y avais même pensé avant même qu'elle me le dise. Je l'avais retrouvé tout juste quelque temps après l'implantation du Coeur Eternel, sous sa forme démoniaque que j'avais déjà pu admirer à Yuki no Kuni. Un nouvel et énième affrontement avait alors eu lieu entre nous, blessant l'une et l'autre sans sommation alors qu'elle m'avait logé une balle dans l'estomac à bout portant, déviant son tir initial qui cherchait à me prendre la possibilité d'enfanter pour nous remettre sur un pied d'égalité alors que je lui avais moi même rendu cela impossible...

Un nouveau sourire venait étirer doucement mes lèvres alors que je repensais à tout cela. Aujourd'hui nous étions en train de passer un bon moment en la compagnie de l'autre et peut être demain serions nous face à face dans un nouveau duel sans commune mesure... Tout était possible avec elle ! Elle était définitivement ma meilleure amie !

« Pour en revenir à ton cas, sache que tu auras toujours l'impression de pouvoir prendre le dessus sur la bête mais une fois le moment venu tu verras bien à quel point cela est vain... Megami agissait de la même manière que ton Akuma. Elle se terrait dans l'ombre en me laissant penser que je serais tranquille jusqu'à ce qu'elle ré-apparaisse pour me laisser au second plan dans ma propre existence et assistant à tout ses méfaits sans pour autant y changer quoi que ce soit. Le remord n'est présent que dans les premiers temps... Au fur et à mesure que cette situation perdure plus rien ne semble véritablement exister dans ces moments d'absences alors que pourtant, tout à vraiment eu lieu... »

Je reprenais un air plus pensif, levant un instant les yeux vers les poutres de l'établissement pour y perdre mon regard avant de les associés à celle du manoir et donc à la présence des chiroptères, têtes en bas et ailes repliées sur leur corps maigrichon.

« Le seul qui a été en mesure de me débarrasser d'elle c'est mon père. Peut-être que le tien aussi pourrait y faire quelque chose ? »

Et je n'évoquais là pas Saibogu Satochi mais bel et bien Hélios Hairo qui était désormais aux prises de Chura, ce démon même par lequel Ogami semblait affecté.

« Ta mère possédait le même démon que toi n'est-ce pas ? Il doit être le plus à même de t'aider à le contrôler. Peut-être pourrais-tu lui parler à travers Chura et donc à travers Ogami ? »

Mon petit frère de coeur... Que devenait-il à Suna ? Je ne craignais pas pour lui, il savait se défendre et était un puissant shinobi. Au moment même où je pensais à lui, instinctivement, je cherchais notre lien écarlate pour sentir les fluctuations de son sang a distance à travers tout celui que j'avais déjà goûté pour m'assurer qu'il allait bien : c'était le cas même s'il semblait agité... Il me semblait loin... Très loin. La me semblait plus loin encore pour une raison qui m'échappait même si cela me semblait assez évident : soit elle était envoyée en mission ou alors elle avait fini par déserté à ma suite... Quelle idiote. 

Je rangeais mon calepin dans ma poche tout en fixant Oniri en attente de ses éclaircissements et en lorgnant du coin de l’œil un autre groupe d'individus : parler de tout ça m'avait donné soif...
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Message(#) Sujet: Re: Best Ink. [ft. Red] Best Ink. [ft. Red] EmptyMer 27 Juil 2016 - 10:26

Je fis une fois de plus mine d'écouter les inepties sortant de la bouche de mon amie quant-à ses croyances Jashiniste. Jusqu'à présent je m'étais toujours efforcée de fermer les yeux sur cet aspect de sa personnalité et de sa vie. A mon sens il n'y avait pas plus absurde que de croire en une entité supérieur, d'autant plus si cette dernière avait pour dogme d'inciter aux tueries. Naturellement je me gardai de lui faire davantage part de mon point de vu sur la situation. Yami m'était très cher, sans doute davantage que la logique et la raison. C'était pourquoi je continuerai de faire comme si tout ceci n'existait pas. Pour elle. Pour moi. Pour nous deux. Mais valait-il mieux dans notre intérêt que je ne la surprenne jamais à train de s'en prendre à des innocences. Je n'osai imaginer quelle serait ma réaction.

J'attendis donc sagement qu'elle réoriente la conversation sur mon problème, même si une fois encore, elle ne pouvait s'empêcher de faire la comparaison avec son propre vécu. Le prénom de Megami siffla assez désagréablement dans mes oreilles. Elle pensait certainement qu'il s'agissait d'un point de comparaison, mais elle était en réalité à des années lumières de comprendre ce que je ressentais dans ces moments là tout comme dans mon quotidien. L'ancienne comtesse avait été une entité à part entière dans le corps de Yami. Douée de sa propre volonté. Ce qui n'était pas mon cas. Malgré le monumental désordre qu'était devenue mon âme et conscience il n'y avait, dans un sens, que moi et moi seule dans ce corps. Aucune présence singulière ne venait empiéter sur mes pensées. Au contraire, j'étais l'origine de ce mal. Plutôt qu'une entité, il était davantage questions d'une pulsion, d'un désir noir surgit des tréfonds de mon être. Un besoin qu'il me faut assouvir sur le champs et qui m'aveugle au point de ne plus reconnaître la personne en face de moi. C'était... c'était comme...

-C'est comme lorsque tu as soif de sang. Dis-je en réponse à son regard emplit d'appétence. Mais en considérablement plus accru. Ce n'est pas Megami, c'est beaucoup plus viscéral. Et cette « chose » ne prendra aucun plaisir belliqueux à endormir ma vigilance pour mieux me surprendre. Non. Elle sait quand venir lorsque survient son heure. Et à ce moment là il m'est difficile de l'arrêter.

Même si j'avais l'impression que mes sens tendaient à se stabiliser depuis ma dernière rencontre avec Natsuki, il n'y avait aucune amélioration vis-à-vis de mon rapport avec le cycle lunaire. Le fait de parler de tout ceci à Yami me soulageai et me donnait l'impression d'alléger le poids sur mes épaules. Je pensais au Nara en me demandant comment il avait pu vivre tout ceci durant son quotidien durant des années. Son visage tantôt souriant, tantôt moqueur m'apparut distinctement et eu pour effet de faire chuter mon morale à une vitesse vertigineuse.

La joue posée sur ma main j'eus une moue en coin. Lâchant un soupir, je chassai scs vilaines pensées en finissant par m'allumer une nouvelle cigarette. A ce moment-là Yami m'expliqua que mon père pourrait sûrement m'aider à trouver un remède. Je me figeai alors dans mon geste, la clope coincée sur le bord des lèvres, attendant de voir si elle allait en dire davantage. Mais elle n'en fit rien. Je me demandai alors de qui elle faisait référence. Elle ne pouvait pas être au courant pour Hélios. Je n'en avais jamais parlé à qui que ce soit. Aurait-elle put le deviner ? Non, impossible... Pourtant je doutai qu'elle puisse faire référence à Satochi qui, scientifique de son état, n'était pas le plus disposé à traiter dans la démonologie. Dans l'autre cas Hélios était totalement inaccessible ce qui n'était pas plus pertinent. Mais tout ceci ne fut rien comparé à la proposition suivante qui m'irrita au plus au point.

-Ma mère est morte. Dis-je d'un ton cassant. Et ce n'est certainement pas cette monstruosité qui pourra la ramener. Mes doigts fracturèrent la cigarette de crispations bien que, paradoxalement, mon visage ne trahissait rien de cet agacement. Ainsi les deux morceaux vinrent rejoindre leur consœurs dans le cendrier. Et je préfère éviter de mêler Ogami à cette histoire. D'autant plus que nous ne sommes plus vraiment les bienvenues à Suna. Concluais-je plus calme.

Je ne comprenais pas pourquoi elle en venait à faire de telles suggestions. Si je ne le savais pas naturellement aussi à côté de la plaque j'aurai presque cru qu'elle prenait un malin plaisir à ressasser toute cette histoire pour mieux enfoncer le clou à l'arrivée. Voyant qu'elle recommençait à tergiverser en lorgnant les jugulaires d'un groupe d'hommes je me décidai à sortir d'ici en l'entraînant avec moi par le poignet.

-Sortons... Me contentais-je de dire simplement d'un ton un brin autoritaire.

Sitôt l'extérieur rejoint nous fûmes accueillis par le même ciel gris qui déversait son ambiance morose sur la ville. Je lâchai mon amie tout en l'incitant à me suivre dans une ruelle isolée. L'éclairage baissa encore lorsque nous franchîmes le seuil délimité entre deux massifs de béton. Â présent que nous étions loin des yeux indiscrets je retirai ma mitaine et retroussai ma manche. Une griffe chitineuse vint alors entailler mon poignet que je tendis en direction de la Ketsueki. Un épais filet de sang courrait sur ma peau mâte.

-Bois...
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Message(#) Sujet: Re: Best Ink. [ft. Red] Best Ink. [ft. Red] EmptyLun 1 Aoû 2016 - 23:08

Alors que je lorgnais une nouvelle fois de potentielles victimes pour étancher ma soif, Oniri s'exclama subitement pour comparer mon appétence à la sienne tout en jugeant que celle ci était plus exacerbée.

« Je crois comprendre. Cela doit s'apparenter à la soif d'un jeune Ketsueki ne sachant guère maîtriser et encore moins contrôler son envie irrépressible de goûter au sang qu'il apprend à manier à sa guise et contre le gré de ses cibles. »

Je réfléchissais un instant, sirotant la dernière gorgée de ma boisson avant d'en reposer le verre sur la table, et reprenais.

« Il n'y a donc, selon toi, aucune entité autre que toi même dans cette perte de contrôle ? Après tout, il n'y a pas de démon en toi Oniri : tu es le démon. »

Je comprenais son approche et la différence qu'il existait entre sa condition et la mienne, jadis.

« C'est pourquoi je te disais d'en parler avec quelqu'un ayant déjà côtoyé cette forme démoniaque, ou une autre... Seules ces personnes pourront t'aider à en savoir plus sur comment la contrôler. Cela dit tu es aussi une spécialiste du fuinjutsu : peut-être pourrais-tu t'en apposer un pour brider la bête ? »

Même s'il était inconcevable qu'elle n'y ait pas déjà pensé. C'était donc que cela n'était pas possible pour une raison ou une autre sinon cela aurait déjà été fait.

La conversation prenait un tournant que je n'avais pas vu venir lorsque je la vis se crisper et se replier sur elle même en arborant un ton qui me déplaisait. Elle n'avait pas compris le sens de mes paroles justement parce qu'elle s'était focalisée sur le fait que j'évoquais sa mère alors que je parlais de son propre démon et que Hélios avait dû la côtoyer ainsi et être ainsi donc à même de l'aider. Elle était bien trop fermée au sujet de sa famille et se braquait systématiquement lorsqu'il en était question.

Ne préférant pas m'aventurer sur une pente obtus et n'ayant aucunement envie de me quereller avec elle pour de telles broutilles, je repartais dans ma contemplation après avoir soupiré en levant brièvement les yeux vers le plafond. Elle ne l'entendait toutefois pas de cette oreille et m'agrippa le poignet pour me faire sortir de force tandis que je lui adressais dans un fin sourire :

«  A ta convenance... »

Elle ne souhaitait visiblement pas me voir me ruer sur l'un des pleutres présent dans l'assistance... Fort heureusement, elle ne me traîna pas beaucoup plus longtemps, me laissant agir à ma guise une fois sortie tout en m'incitant néanmoins à la suivre dans une ruelle mal éclairée et exiguë. M'attendant parfaitement à ce qu'elle allait me proposer, mes pupilles écarlates se mirent à luire d'impatience, envieuses. Cela faisait quelque temps que je n'y avais pas goûté... Je fus toutefois quelque peu surprise en voyant une griffe chitineuse lui ouvrir le poignet... J'espérais que son Akuma n'avait pas altérer son sang en plus de son organisme...

Je ne jouais cependant pas les offusquées et ne me faisait pas prier pour en récolter le flux lorsqu'elle me le suggéra. Son hémoglobine restait heureusement inchangée : un délice épais et exquis semblable à ces boissons fruitées que l'on nommait smoothie et dont on se délectait sous une chaleur harassante... Un frémissement me parcourait l'échine alors que j'avalais a grande goulée ce nectar directement offert : celui là n'avait rien à voir avec celui que j'aurais pu récolter de force sur les habitués du bar... Il était bien plus raffiné et envoûtant !

Emportée par cette frénésie, je laissais la convoitise m'envahir en laissant courir ma langue sur sa plaie sanguinolente tout en maintenant fermement son poignet d'une main tandis que l'autre se promenait de son cou jusqu'à ses hanches, envieuse...
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: Best Ink. [ft. Red] Best Ink. [ft. Red] EmptyVen 12 Aoû 2016 - 20:53

La langue et les crocs de Yami se firent plus insistant sur ma chair. Je la sentais se prendre de frénésie. Ce n’était pas tant par sa gestuel, mais par ce sentiment qui se dégageait d’elle. Comme un animal capable de sentir la peur, j’étais en mesure de desceller l’excitation qui se dégageait d’elle. Je n’eus aucun mal à comprendre que mon sang était à l’origine de tout ceci. Si dans un sens cela se révélait flatteur dans l’autre je n’appréciais guère qu’elle s’emballe autant. Elle franchit la limite en osant faire courir sa main le long de mon corps jusqu’à ma hanche. J’attrapais alors cette dernière avec fermeté de sorte à mettre à terme à cette activité en lui faisant comprendre que je n’étais pas, mais alors absolument pas réceptive à ce genre de comportement.

-Assez… Dis-je d’un ton capable de fissurer la glace.

Je l’avais jadis aimé, sa silhouette était toujours aussi attirante, mais ce n’était ni la fatigue, ni la maladie, ni le contexte décalé dans cette ruelle sordide qui me poussait à agir de façon aussi cinglante. Non c’était autre chose. Ou plutôt quelqu’un d’autre qui à lui seul occupait toutes mes pensées durant mes longues nuits d’insomnies. Et sur l’instant j’avais eu l’impression que Yami se jouait de moi avant de finir par réaliser que non, elle ne savait rien. Elle ne pouvait comprendre. A ses yeux il n’y avait rien derrière, aucuns enjeux tandis que j’avais stupidement vécu cela comme une sorte d’agression. Le manque de sommeil finissait indubitablement par me taper sur le système…

-Je veux dire… Cela devrait suffire pour le moment.

Le regard que je lui adressai en disant cela était des plus impersonnels. Sitôt je reportais mon attention sur mon poignet, sortis un bandage de ma sacoche pour l’enrouler autour.

-Tu ne voulais pas aller cueillir tes plantes, ces fameuses fleurs qui ne poussent qu’au clair de lune ? Nous pourrions y aller ce soir si l’envie t’en dit.

Ma voix me semblait plus maussade. Sans doute un élan de déprime passager. Après m’être fait ces tatouages dont je ne voulais pas, voici que je n’avais de cesse de repenser à lui, ce qui me rappelait ô combien je me sentais seule malgré la présence de ma meilleure amie. D’une certaine façon elle arrivait un tant soit peu à égailler mes journées et sans qu’elle ne s’en rende compte. Terminant de resserrer mon bandage avec mes dents je m’apprêtai à emboiter le pas quand Yami me dévisagea avec une certaine… suspicions dans le regard. Comme je m’en étais doutée elle supportait mal ce « refus ». Mais je devinais également que ce n’était pas que cela…

-Qu’est-ce qu’il y a ?

La questionnais-je en essayant de paraître naturel. Pour le coup elle était à des années lumières de comprendre mon état d’esprit tout comme je l’étais de deviner ce qui lui passait par la tête.
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Message(#) Sujet: Re: Best Ink. [ft. Red] Best Ink. [ft. Red] EmptyVen 19 Aoû 2016 - 22:58

Son hémoglobine me conférait une frénésie que je n'avais plus connu depuis longtemps. Cet abandon total sans ne songer à rien d'autre que cet exquis élixir s'écoulant dans ma bouche pour se mêler au mien, dans mes veines... Il y avait un moment que je n'avais pas abaisser mes barrières sans me soucier du reste, aucunement, sans crainte du danger rôdant, tapis dans l'ombre. De toute façon, Oniri serait aux aguets elle, comme toujours, et elle me laisserait profiter de cet instant de plénitude.
C'était ce que je croyais...

Froidement et de manière brusque, elle y mettait un terme aussi bien par la parole que dans son geste. Surprise, je fronçais les sourcils, le menton dégoulinant de sang.
Pardon ? Non ?! Je sentais une certaine rage m'envahir brutalement après ce choc émotionnel, mais je la contenais autant que faire ce peut car je n'avais pas la moindre envie de m'aventurer sur une pente raide avec elle.

Elle reprenait ses mots, les adoucissant pour en modifier le message mais c'était trop tard ! Plus que son refus, c'était avant tout son attitude qui me mettait hors de moi.
Elle me cachait quelque chose : je la connaissais suffisamment pour le deviner.

Alors qu'elle usait d'un bandage pour protéger sa plaie qui, je le savais, se refermerait sous peu, Oniri changea de conversation pour amener le sujet de la cueillette prévue initialement le lendemain pour obtenir les plantes dont j'avais besoin pour créer la concoction qui l'aidait à endormir un peu ses sens pour la reposer : seulement je n'avais aucune envie de passer à autre chose. Le ton de sa voix devenu quelque peu maussade, ce refus catégorique et emprunt d'une attitude que je ne lui connaissais que peu en plus de ne pas le comprendre... Tout me laissait penser qu'elle ne me disait pas tout...

Les pensées se bousculèrent dans ma tête alors que j'imaginais tout et n'importe quoi avant de finalement remettre la situation dans son contexte et les choses éventuelles qu'elle aurait pu comprendre là où je n'avais pas vu le même sens qu'elle ou rien vu du tout.
J'imaginais sa réaction excessive comme une atteinte a sa pudeur. Je l'avais en quelque sorte froissée sans m'en rendre compte mais pourquoi une telle réaction ? Je ne tardais pas a avoir une ampoule invisible s'éclairer au dessus de ma tête. Mes sourcils froncés s'arquèrent alors que je la dévisageais tandis qu'elle remarquait mon expression.

« Alors c'est comme ça ... »

Me contentais-je de lui dire, le regard froid et la voix cassante à mon tour.

« Maudit Nara ! »

Pestais-je haut et fort dans cette ruelle sombre et désaffecté.

Si elle avait réagi de cette manière à la situation sortie de son contexte c'était parce qu'elle me percevait comme une intrusion dans sa sphère privée qu'elle réservait à quelqu'un d'autre... Certains penseraient cela sorti de nulle part mais je la connaissais mieux que quiconque. Cela ne pouvait être que cet idiot de Konohajin voulant protéger sa rotule délogée de sa cavité initiale suite à une fracture ouverte ! Pour la simple et bonne raison qu'il avait déjà passé du temps en sa compagnie. Je le savais pour avoir envoyé une escouade du Kakumeigun remonter jusqu'au bruit de coups de feu qui avait été entendu dans son quartier, une nuit où il était présent avec elle.

Je serrais la mâchoire à cette simple idée. Il voulait me prendre Oniri, la détourner peu à peu de ma route ! Elle finirait par m'abandonner et me laisser seule, en proie a la solitude, encore … Non ! Il n'en était pas question !!!

« N'es-tu pas sérieuse ?! Avec cet idiot ? Te rends-tu compte qu'il n'appartient pas au même monde que toi ? »

Et qu'il est terriblement irritant en plus d'être irritable ?
Mais plus qu'autre chose...

« Tu fréquentes les hommes mariés maintenant ?! »

Acerbe, je laissais planer quelque instant avant d'imaginer un raclement de sa gorge tout en m'adressant un regard qui en disait long...

« Notre discussion ne concerne pas mon cas personnel. Et tu n'es pas moi que je sache ! »

Fort heureusement pour elle, je le concédais.

C'était bien ce que le Nara m'avait dit à l'hôpital lorsque j'avais insinué sa relation un peu trop rapprochée avec la Saibogu... Il m'avait parlé du respect a avoir concernant sa femme l'attendant à Konoha. A en croire la tête d'Oniri sur l'instant... Il avait omis quelques « détails ».
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Message(#) Sujet: Re: Best Ink. [ft. Red] Best Ink. [ft. Red] EmptySam 20 Aoû 2016 - 11:36

Contre toute attente Yami parvint à deviner le fond de ma pensée. J’avais du mal à réaliser qu’elle me connaissait aussi bien en dépit de toutes ces années passées côte à côte ce qui eut le dos de m’agacer encore plus que le fait de l’entendre jurer le nom de Natsuki. A ce moment-là la colère reprit brièvement le pas sur la raison. Contrairement à elle je ne comprenais pas son point de vue et m’en moquai.

-Laisse-le en dehors de cela veux-tu ? Ce ne sont pas tes affaires, alors tu me feras le plaisir de ne pas t’en mêler.

J’espérai en finir rapidement avec cette histoire qui me déprimait et je n’avais certainement pas besoin d’elle pour remuer le couteau dans la plaie. Seulement il fallut qu’elle fasse cette remarque qui m’interpela l’espace d’une seconde, en témoignait mon haussement de sourcil.

-Marié dis-tu ? J’eus un instant de flottement, puis secouai la tête pour chasser cette idée. Non, c’était vraiment stupide. Ne fais pas comme si tu prétendais le connaitre. Il a simplement du dire cela pour se débarrasser de toi. Et puis excuse-moi mais…

Cette fois-ci je lui adressai un regard accusateur. En matière de relation, Yami était certainement la personne la moins qualifiée pour me faire la morale. Effectivement je n’étais pas elle et heureusement pour moi, mais ce n’était pas pour autant que j’allais me laisser dominer par son comportement puéril.

-Encore une fois : mêles-toi de ce qui te regarde… Fis-je, cassante.

Je ne comprenais pas pourquoi, mais je bouillonnai de plus en plus. Les poings serrés, je me fis infiniment violence pour ne pas la frapper au visage. Je me m’imaginai très clairement la scène, comme avec Kioshi, mais pourquoi l’aurais-je fait ? Cela n’aurait eu aucun sens. Elle ne méritait pas cela malgré son comportement. Le goût du sang coula dans ma bouche, mes crocs s’étaient plantés dans ma gencive. J’expirai lentement pour relâcher toute la pression. Mes muscles se délièrent, mes la boules amers restaient dans ma gorge. Les émotions en moi comme la fureur ou la peine prenaient des proportions drastiques. Encore un effet secondaire du manque de sommeil. Ce ne pouvait-être que cela. Alors pourquoi ? Pourquoi ne cessais-je de me voir en train d’arracher la carotide de cette garce avec mes crocs ? J’avais besoin de repos, urgemment. Je passai une main évasive de ma chevelure pour chercher à me redonner contenance.

-Qu’importe de toute façon. Je ne le reverrais certainement jamais et c’est mieux ainsi…

S’il avait fallu imager le ton de ma voix, il aurait été question de la pointe d’une lame que l’on ferait glisser sur un bloc de glace. Prononcé ainsi on aurait presque pu croire que je reprochai à Yami ce fait, ce qui n’était évidemment pas le cas.

-Contente ?

Les mots moururent au bord de mes lèvres. La tension retombait laissant place au chagrin, état qui n’était guère plus enviable. Je soupirais à nouveau, écartant les phalanges afin de ré-adopter une posture plus sereine. Cela ne servait à rien de se morfondre. Je savais à quoi m’attendre et ce depuis le départ. J’avais voulu cela, alors maintenant il ne me restait plus qu’à assumer mes choix, jusqu’au bout. Le passé restait le passé. J’avais vécu le moment présent comme il se devait. Une fois celui-ci passé je devais passer à autre chose.

-A présent rentrons.

Je n’avais effectivement plus rien à ajouter et cette journée m’avait largement suffit entre cette maudite séance de tatouage et cette pseudo-dispute qui n’avait pas lieu d’être.
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Message(#) Sujet: Re: Best Ink. [ft. Red] Best Ink. [ft. Red] EmptySam 27 Aoû 2016 - 10:47

J'obtenu rapidement la confirmation de l'identité du nouvel élu... Et cela m'agaçait plus que de raison pour connaître quelque peu le personnage !

« Détrompes toi ! Cela fait bien parti de mes affaires ! »

Sinon je ne m'emporterais pas tant. Les choses qui me touchaient était toujours liées à ma personne d'une façon où d'une autre : elle était simplement trop aveugle pour s'en rendre compte ! Loin de moi l'idée de me sentir en rivalité avec l'autre cervidé mais ma réflexion était simple : puisqu'il se mêlait à l'équation des centres d'intérêts d'Oniri alors elle en aurait moins pour moi et finirait probablement par m'oublier : ce qui était inconcevable ! Il n'était pas question que je sombre dans l'oubli à cause de cet idiot ! Il n'était pas possible que je revives ces périodes sombres de mon existence où je demeurais seule chaque jour durant !
La solitude ne m'était jamais bien allée et s'il était vrai que je n'étais à contrario pas des plus sociables, il y avait certaines personnes qui malgré tout comptaient pour moi et pour lesquelles je voulais continuer d'exister dans leur pensées.

« Peut-être a-t-il effectivement dit cela dans ce but... mais peut-être pas. »

Soulignais-je pour semer le doute dans son esprit quant à ce qu'il m'avait dit concernant sa relation bien établie. Pour autant, je l'avais rarement vu aussi cassante et si méprisante à mon encontre et cela n'avait de cesse d'attiser ma haine à l'encontre de ce Konohajin impromptu. Je n'aimais pas le ton qu'elle employait et j'égalisais avec sa démonstration de méchanceté dans le ton de ma voix et mon expression.

Je sentais cette angoisse sous-jacente, terrée depuis quelques temps, refaire surface à l'idée de me retrouver seule. La solitude, cette chimère obscure qui demeurait mon pire cauchemar...
Il n'était pas là question de jalousie ou de sentiments tel que l'on pourrait le croire et je n'étais pas certaine qu'Oniri en percevait la nuance. Je n'avais certes aucun droit sur son cœur mais j'en possédais sur son esprit. Elle avait croisé ma route et je m'étais attachée à elle : une part d'elle même me revenait donc, en l’occurrence c'était son attention que je souhaitais.

Je serrais la mâchoire tout en l'observant, le poing serré alors qu'elle arborait la même expression. Souhaitait-elle me frapper ? C'était en tout cas l'impression qu'elle me donnait. Eh bien qu'elle le fasse si cela la soulageait ! Qu'elle poursuive sur cette voie pour trahir le lien écarlate que j'avais tissé avec elle par l'échange de nos sang ! Qu'elle bafoue cette symbolique alors qu'elle est la personne avec laquelle ce lien est le plus établi tant le nombre de fois où j'avais pris de son hémoglobine surclassait celui des autres !

Remplacée par le premier venu ? Elle me jetait sans remord aucun après toutes ces années pour une histoire de cœur vouée à l'échec ? C'était donc ça l'importance que j'avais à ses yeux ? Se rendait-elle compte que j'avais quitté le village dans le seul but de la retrouver et de l'aider ? J'y voyais là une opportunité à saisir pour mon propre clan certes mais j'étais également et surtout motivée par l'idée de poursuivre notre cheminement commun !

Quelque chose se brisa dans mon esprit, une nouvelle fois, et n'annonçait rien de bon... Je perdais pieds dans mon inconscient, chutant dans ce trou vertigineux sans fond apparent et obscurci par les ténèbres de mon esprit. J'avais déjà vécu cette sensation auparavant...

La Saibogu me parlait de n'avoir plus la possibilité de le revoir d'un air maussade m'agaçant plus encore tant elle semblait affectée par cette histoire ridicule ! Elle me demandait si j'en étais contente de manière ironique alors qu'elle n'eut qu'un seul regard noir en guise de réponse. Elle voulait rentrer maintenant ? Il n'en était pas question. J'avais besoin de me défouler.

« Rentrons ? … Il n'y a plus de « nous » qui tienne ! »

Me contentais-je de lui répondre avant de tourner les talons, prenant de la hauteur sur les toits pour creuser la distance entre nous deux. Je savais qu'elle ne me suivrait pas tout en connaissant mes intentions. Eh bien soit ! La cité malfamée allait connaître une nuit écarlate...

********

Au petit matin, le monde tanguait quelque peu sous mes pieds. Etais-je ivre ? Disons que je n'avais plus l'habitude d'ingérer autant d'hémoglobine de différents individus à la fois... Cela couplé à un peu d'alcool que je ne tenais pas bien... Mais cela ne m'empêcha pas de me diriger vers notre appartement, la robe déchirée à de nombreux endroits et parsemées de tâches écarlates ainsi que de morceaux de branchage en tout genre. Mes mains s'étaient teintes en rouges et mes pupilles semblaient plus rubis encore qu'à n'importe quel jour.

J'avançais fièrement jusqu'à la porte, empoignant mes présents pour Oniri. Arrivée à hauteur de la porte, j'entrais finalement pour découvrir la Saibogu dans la principale pièce à vivre. L'air amusé, je balançais mon premier cadeau sur le lit : une jolie tête de cervidé.

« Tiens ! Je t'ai ramené ton copain ! Tu te sentiras moins seule.»

Clamais-je. L'expression de l'animal couplé à la cassure absolument pas net de l'os de son cou témoignait de la souffrance dont il avait écopé. Mais il trônait désormais sur le lit de sa bien aimée... Il pouvait reposer en paix à présent... Si seulement il pouvait en aller de même pour le véritable concerné... Je faisais la moue avant de reprendre mon air jovial, embrumée par cette ivresse décadente.

Si elle était surprise de cette attention, qu'est-ce qu'il en serait pour la seconde...
Je révélais ma main cachée dans mon dos jusqu'ici pour lui montrer ce qu'elle contenait. Suspendu par un pied, se tenait un bébé.
Avisant mon amie d'un grand air satisfait je lui expliquais :

« Puisque tu ne peux pas en avoir, je me suis dit que cela te ferait plaisir ! »

Quelle délicate attention n'est-ce pas ? Il était bel et bien vivant quant à lui. Ses petits yeux vitreux de nourrisson ne savaient pas vraiment où donner de la tête qui elle était devenue toute rouge mais il allait bien comme en témoignait ses hurlements à pleins poumons.

Je le déposais sur le lit à côté de la bête décapitée et me tournait vers Oniri :

« Tu devrais le changer ! Il sent fort ! »

Je m'en allais alors vers le point d'eau pour me rincer les mains, l'hémoglobine disparaissant de ma peau pour se confondre avec le liquide plus si translucide que cela...
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Message(#) Sujet: Re: Best Ink. [ft. Red] Best Ink. [ft. Red] EmptyLun 29 Aoû 2016 - 12:18

Je la laissai s'en aller, las de son comportement puéril et des répercussions que cela pouvait avoir. Elle s’en allait je ne sais où et c’était tant mieux pour moi. De mon côté je ne me fis pas prier pour rentrer à l’appartement. J’en avais plus qu’assez de cette journée et mes tatouages encore fraîchement tracé m’élançaient douloureusement. La soirée passant je fus tout de même surprise de ne pas la voir rentrée. Sans m’inquiéter pour elle j’imaginais sans mal quel dommage elle pouvait éventuellement causer. Enfin, elle était une adulte, bien que puéril je l’imaginai mal s’abaisser à faire n’importe quoi comme une vulgaire adolescente en manque d’amour. Je ne m’en fis donc pas et passait donc l’essentiel de la nuit à travailler mes fuinjutsu et notamment l’élaboration de ces fameuses pierres de communications. J’achevai le tout par la lecture d’un livre quelconque pour m’occuper jusqu’à la venue de l’aube. Ces longues heures passées en solitaire furent plus que salutaire pour mon morale.

Mes sens éveillés, je pus suivre le retour de Yami qui empruntait le chemin des escaliers. D’ici, je pouvais même deviner que quelque chose n’allait pas. Elle semblait comme perturbée. M’attendant au pire j’ouvris la porte et fut frappée de plein fouet par les odeurs nauséabonde du sang séché et de l’alcool. Je retrouvais la Ketsueki dans un état pitoyable comme je ne l’avais jamais vu. Les vêtements en lambeaux, la mine plus cadavérique qu’à l’accoutumé et surtout ce regard écarlates aux pupilles dilatées. Je ne la reconnaissais plus et ce simple spectacle suffit à me faire écarquiller les yeux d’étonnement. Il en fallait beaucoup pour m’impressionner et la vision d’une Yami totalement dépravée c’était effectivement « beaucoup ».

-Heu… Yami… Ça va… ? Lançais-je d’un ton qui aurait presque pu paraître inquiet.

Je vis alors une tête de cervidé voler à travers le salon pour s’écraser dans notre lit. Mon attention s’attarda dessus. Le message était on ne peut plus clair, mais j’avais énormément de mal à réagir sur le coup. Mesurant progressivement l’ampleur de la situation je commençai à bouillir intérieurement. Mais le clou du spectacle fut ce nourrisson pendu par le pied qu’elle me tendit après m’avoir lâché une remarque plus que déplacée. Heureusement qu’elle était là pour me le rappeler, moi qui avait toujours fait en sorte de ne pas y penser sachant que la responsable de mon état se tenait justement devant moi. Ce n’était pas dans ma nature, et plus qu’indigne de moi, mais de nombreuses grossièretés circulèrent dans mon esprit sur l’instant. Je gardais néanmoins le silence, me contentant d’expirer longuement, les poings serrés tout en arborant une moue hypocrite qui laissait clairement comprendre que je m’imaginai déjà lui dévisser la tête avec un katana.

-Va donc prendre une douche avant que je ne te balance par la fenêtre…

Elle alla poser le nourrisson à côté de la tête de cerf qui se retourna pour essayer de jouer avec ses ramures, suite à cela elle ne trouva rien de mieux à faire que de se déshabiller devant moi avant de rejoindre la salle de bain. Je l’aurai certainement prit pour une provocation gratuite si elle n’avait pas été dans un tel état. De mon côté je me massai nerveusement les tempes dans le vain espoir de faire passer cette migraine qui me vrillait le crâne alors que l’autre petit se remettait à pleurer de plus bel, créant un bouquant de tous les diables. Quelques secondes avec la venue de la Ketsueki semblaient avoir suffi pour créer le chaos dans l’appartement. Et moi je me retrouvais en face de ce petit braillant comme un diablotin.

« Et maintenant je fais quoi ?! »

J’haussai un sourcil circonspect, me demandant ce qu’il avait pu arriver à ses parents. J’espérai pour Yami qu’elle ne leur avait rien fait auquel cas je ne pourrai garantir l’état dans lequel elle se trouverait d’ici la fin de la journée et ce avant que je disparaisse de sa vie à jamais. Je me laissai un instant crouler sur une chaise, laissant l’enfant s’emporter encore plus. Je possédai de nombreux instinct mais celui maternel n’en faisait pas parti, où plutôt n’avait-il et n’aurait-il jamais l’occasion de se montrer. Cela ne risquait pas de changer aujourd’hui. Dire que je n’étais pas en colère contre Yami aurait été un euphémisme. Sur le coup j’en venais à espérer qu’elle ne ressorte pas de la salle de bain de sitôt. Qu’elle me laisse un peu tranquille temps de réparer ses sottises. A défaut de l’envoyer traverser la fenêtre, ce fut à la tête de cerf que je dédiais ce sort. Celle-ci atterrit directement dans une poubelle en contre-bas. Il ne restait alors plus que le vrai problème. Le petit. Impossible de savoir ce qu’il était advenu de ses parents sans interroger la kidnappeuse, mais vu son état je doutai réussir à obtenir des réponses clairs et précises. J’envisageai déjà de le refiler à un orphelinat qui pourrait surement retrouver ses géniteurs en espérant qu’ils soient encore en vie, seulement je ne pouvais pas laissée Yami seule au risque qu’elle ne créé d’autres ennuis. L’enfermer ? C’était une solution, mais je devais déjà commencée par m’occuper de ce problème en couche dont les pleurs m’étaient de plus en plus difficiles à supporter en raison de mon ouïe d’Akuma.

« Je vais… vraiment devoir le faire ? »

J’écrasai mon visage contre ma paume, résignée. Le change ne fut pas bien compliqué ce qui ne m’empêcha pas de m’évertuer à passer cette étape le plus rapidement possible. Quand à le nourrir. Je ne voyais rien de mieux que de réduire une poire en bouillie pour essayer de le lui donner à la cuillère. Je n’avais aucune idée de ce qu’un bambin de cet âge pouvait avaler, mais cela eu plutôt l’air de passé bien que la moitié de la ration fut étalée à côté. Je terminais de le nourrir lorsque Yami se décida enfin à sortir de la salle de bain.

-Ne fait aucun commentaire… Lançais-je d’un ton cassant qui laissait clairement comprendre qu’il ne manquait plus qu’une goutte d’eau pour faire déborder le vase.

Au moins le calme était-il revenu dans l’appartement. L’estomac remplit le petit s’endormait progressivement. De mon côté je m’écroulai sur le canapé, las et surtout fatiguée. Je frottai nerveusement mes yeux cernés, renvoyais mes cheveux décoiffés en arrière avant de reporter mon attention sur la Ketsueki.

-Bien maintenant si tu me disais où se trouve ses parents et par la même occasion ce que tu as fait durant cette nuit. Dis-je en gardant mon index posé contre ma tempe.

J’espérai pour elle qui ne leur était rien arrivé. Sincèrement.
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Message(#) Sujet: Re: Best Ink. [ft. Red] Best Ink. [ft. Red] EmptyMer 31 Aoû 2016 - 13:55

La voir si agacée à mon encontre me faisait étirer un sourire : surtout le passage où elle voulait me faire passer par la fenêtre ! Je l'avais poussé dans ses retranchements et plus que la colère j'avais suscité en elle la panique face à ce bambin dont elle ne savait que faire. Mes cadeaux avaient apporté l'effet escompté !

Sans perdre de temps, je me déshabillais instantanément au milieu de la pièce après m'être rincée les mains pour me diriger vers la douche sans même lui prêter le moindre regard : elle allait être occupée.

L'eau ruissela sur mon corps diaphane comme une bénédiction, ôtant le sang séché et toutes ces odeurs de morts et d'herbe pour le moins disgracieuses. Malgré tout cela je me sentais parfaitement bien : c'était une belle journée qui s'annonçait.
J'avais expié ma colère sur le premier cervidé venu et continuée en croisant tout ces gens, mû par cette douce frénésie morbide. Tout cela c'était de sa faute à lui !
Je me surprenais à serrer les poings à cette pensée, tendue au point de voir les veines de mes avants bras apparaître, tambourinant de mon sang en ébullition. Je posais ma tête contre le mur, expirant profondément pour laisser ce sentiment s'en aller à la façon de l'eau emportant les traces écarlates témoignant de ma nuit agitée. Je tentais de faire le vide sans pour autant y parvenir.
Depuis combien de temps cela durait-il ? J'avais connaissance de moments passés ensemble peu avant l'attaque envers Suna où j'aurais mieux fait d'achever ce Nara pernicieux plutôt que de le soigner. Mais était-ce plus ancien encore ? Je n'avais jamais perçu de trouble dans l'esprit d'Oniri depuis que je l'avais retrouvé ou bien pensais-je que cela était dû à son démon qui l'épuisait...

Je m'étais évertuée à apaiser ses maux et lui faire retrouver son sommeil par inquiétude alors que son esprit frivole lui, songeait à autre chose ! Elle était celle m'ayant extirpé de ma solitude. Elle m'avait fait découvrir bons nombres de choses dont j'ignorais simplement l'existence pour ne pas m'y être intéressée : un point de repère parmi les abysses de mon existence.
Mais il avait fallu qu'il sorte de nulle part pour balayer ces années d'apprentissage et me terrer dans l'ombre par sa présence ! Il n'était pas question qu'elle m'oublie ! Il n'était pas question que je me retrouve de nouveau seule !

Sans même m'en rendre compte, mon sang s'échappait par une plaie encore sans soin sur mon thorax, lévitant dans la pièce comme autant de fouets acérés prêts à frapper. Lorsque je le vis finalement, le visage défigurée par la haine, je le laissais s'écraser lourdement dans la pièce, explosant le miroir en milles morceaux : je n'étais plus a sept ans de malheur près.

Haletante et encore quelque peu embrumée par cette satiété d'hémoglobine que je n'avais plus connue depuis un moment, je me laissais glisser contre la paroi pour me retrouver assise au sol, rappelant à moi ces larmes de sang qui avaient commencé a s'écouler le long de mes joues.

Après quelques instants, je parvenais à reprendre contenance malgré la présence insistante de mes aïeux au sein de mon esprit, surgissant du catalyseur qui me servait de cœur. Ce même palpitant qu'ils avaient tous, chacun leur tour, porté dans leur poitrine : il s'agissait désormais de mon tour.
La rage passée, bien qu'encore à vif, mes veines quémandant plus de sang encore, je me relevais et me rhabillais tout en observant mes nombreux reflets dans le miroir en morceaux auquel j'adressais un sourire de façade.

Lorsque j'avais terminé de m'apprêter, je sortais de la salle de bains en observant Oniri, donner à manger au nourrisson : ce qui eut le don d'accentuer mon sourire alors qu'elle me demandait de ne pas faire le moindre commentaire. J'aurais presque pu trouver la scène attendrissante si je ne venais pas de laisser s'exprimer mes tourments.

La Saibogu semblait elle aussi sur les nerfs mais il fallait dire qu'elle l'avait bien cherché. Elle apprenait ainsi le courroux que je réservais aux personnes qui me décevaient : bien que ma clémence fut tout de même notable étant donné qu'il s'agissait d'elle.

Je m'asseyais sur la chaise face au bureau pour écraser divers plantes et ingrédients dont j'avais besoin pour renouveler mon stock de consommable utile en affrontement : en l’occurrence ici, du poison.
Le petit fraîchement endormi, la Saibogu se laissa tomber dans le canapé, abattue par la fatigue et me demandais des informations sur ma nuit. Je pivotais sur mon assise pour me retrouver face à elle et levais les yeux en l'air pour réfléchir.

« Hum... Je me suis servis à volonté ! »

Commençais-je avant de prendre un air faussement honteux :

« Oh ! Ses parents ?! Eh bien... Ils doivent être éparpillés dans la forêt...»

Je frottais mon index sur mon menton.

« A moins que ce ne soient pas eux ! Peut-être qu'ils sont avec la femme terrorisée dans la grange ?! Tu aurais dû la voir... Elle a trempé la botte de paille sur laquelle elle s'était réfugiée de peur ! »

Je dévoilais un sourire satisfait avant de le faire disparaître une fraction de seconde, m'attendant à ce que Oniri s'énerve :

« Tu vas réveiller le bébé... »

La regardais-je d'un ton accusateur en chuchotant. Puis je levais les paumes vers le plafond.

« Que veux-tu que j'en sache ? Je ne me souviens plus de tout ceux que j'ai croisé ! »

Lui assurais-je, avant de me rappeler de quelque chose.

« Mais ils sont vivants en tout cas. Je me souviens avoir vu le petit et cela m'a fait penser a toi donc je l'ai simplement subtilisé avant de partir pour revenir ici. »

C'était presque vrai...

« J'ai pris pas mal d'hémoglobine à l'homme. Je pourrais sans doute le retrouver mais je n'ai pas envie de t'aider. Je n'ai plus envie de venir en aide à quelqu'un qui m'oublie. »

Je fronçais les sourcils, la voix cassante, avant de me retourner vers le bureau pour continuer ma tâche malgré mon esprit perdu dans le brouillard...
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: Best Ink. [ft. Red] Best Ink. [ft. Red] EmptyJeu 1 Sep 2016 - 23:46

Vêtue d'une simple serviette autour du buste, elle alla s’asseoir en face de son bureau d'alchimiste pour préparer ses petites concoctions. A la vue de son humeur je devinais qu'elle ne préparai certainement pas des remèdes médicinaux. A côté de moi sur le canapé le petit s'était définitivement endormis. Le silence venait de retomber dans l'appartement et l'on n'entendait plus que Yami écraser ses divers plantes et autres graines avant de glisser le mélanges qui en résultait dans un petit mortier.

Elle parlait en même temps de ce ton à la fois acerbe et détaché montrant clairement qu'elle m’en voulait, mais ce n'était rien comparé à ce que je lui reprochai. Si j'avais voulu, j'aurais certainement pu la briser psychologiquement et ce en un simple claquement de langue. Mais je n'étais ni méchante ni égoïste à ce point. Non, je n'étais pas comme elle. Paradoxalement, l'envie de lui sauter dessus pour lui tordre le coup jusqu'à sentir sa nuque se briser sous mes griffes étaient beaucoup plus alléchante. Là encore je n'en fis rien, réprimant cette soudaine pulsion au fond de moi, malgré que cette dernière continuait de persister. C'était comme un appareil électrique au câble dénudé qui ne cessait de m'envoyer des décharges, picotant l'arrière de ma nuque et contractant nerveusement mes muscles. Je ne laissai cependant rien paraître et me contentai de laisser reposer ma tête contre ma main écartée, mes quatre doigts reposants sur ma temp et mon pousse sous mon menton

J'avisais la Ketsueki avec un calme qui n'était que pur simulacre tant je bouillonnai intérieurement. La fatigue n'était pas en reste. Je me savais blêmes et sertie de cernes. Cet état était déjà bien présent avant ses frasques, mais ces dernières n'avaient fait que l'accentuer. Et la simple perspective de devoir réparer ses erreurs m'épuisaient déjà. J'étais fatiguée, plus que jamais et je me sentais seule, plus que jamais également. J'avais récemment et sciemment décidé de renoncer à mon village, à celui... celui... Bref... Je m'étais préparé à cela, mais pas à retrouver Yami sitôt sur ma route et encore moins devoir faire face à cette forme de jalousie sauvage et désaxées. Bien sûr que je la comprenais. Je savais exactement ce qui se passait dans sa tête. Je la connaissais depuis suffisamment longtemps. Seulement mon état ne se prêtait nullement à la conciliation ou à la patience. C'était toujours la même chose. Avec Yami il fallait y aller en douceur, jouer sur son sentimentalisme. La violence ne servait à rien, pourtant il s'agissait sur l'instant de la seule chose que je souhaitai exprimer à son encontre. Je n'avais aucune envie de me montrer compréhensive, même si je savais qu'il s'agissait de la meilleur... Non. De la seule chose à faire.

Ainsi me relevais-je lentement de mon fauteuil. Je me retrouvais derrière Yami dans la fraction de seconde qui suivit, les mains posées sur ses épaules dénudées, un kunai présent dans l'une d'entre elles. Pas un son, par un murmure si ce ne fut peut-être celui de la brise passant à travers la fenêtre encore ouverte. Une fine entaille sur sa joue me permis de récupérer une goutte de son sang. En une autre fraction de seconde je me retrouvai au centre de la pièce avec une parchemin. J'y déposai le perle vermeille sur le sceau avant de plaquer le tout sur le sol, ayant au préalable composé une brève série de mudra. Hotep apparut alors dans un nuage de fumée. Son regard hagard en disait long sur la soudaineté de la situation. Il s'attendait certainement pas à se faire invoquer par quelqu'un d'autre que sa maîtresse et surtout dans un lieu pareil. De l'index j'allais alors lui désigner le nourrissons dormant en boule sur le canapé.

-Kasi praka sol'rokloks !

A ses mots l'une des oreilles du kuchyose s'agita frénétiquement.

-Kezfal ?
-Yot'Plots, Yami ortro draksom lumi kor askaldor. Ruo praka mel'chiruta'lot.
-Hum... Il se frotta le menton d'un air dubitatif, adressa un regard au bambin ainsi qu'à Yami qui venait d'arrêter son activité avant de déterminer son trajet sur moi.
-Helky notz'trazen !! Clamais-je, autoritaire.
-Oroo oroo ! Fit-il en levant les mains devant lui.

Il balança sa tête de gauche à droite, comme pour chercher quoi faire avant de finalement s’asseoir à la place que je reprenais quelques secondes plutôt juste à côté du nourrisson. Il adressa un regard perdu à Yami tout en se grattant l'arrière du crâne avec le bout de sa griffe.

-Comme tu l'auras compris je vais faire un tour. Taches de ne pas causer davantage de problème en mon absence.

Je m'arrêtai juste avant de franchir le seuil de la porte pour lui faire une même remarque.

-Penser que j'irai jusqu'à t'oublier? Tu devrais mieux me connaître que cela depuis le temps. Mon ton relevait davantage du reproche sur du désappointement.

Dans le fond je savais que je n'irais pas bien loin vu mon état. Mes yeux me brûlaient ma propre hauteur suffisait à me donner des vertiges. La vérité étant que je voulais simplement sortir d'ici.
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Message(#) Sujet: Re: Best Ink. [ft. Red] Best Ink. [ft. Red] EmptySam 3 Sep 2016 - 11:51

Alors que je continuais de moudre ces ingrédients pour renouveler mon stock, je sentais une pression sur mes épaules en un clin d'oeil. Oniri venait d'utiliser ses prouesses de vitesse pour fondre sur moi presque instantanément, ne me laissait guère le temps de réagir pas plus que je n'en eus pour comprendre ses intentions. Je me doutais que sa vélocité n'était pas mu par le désir de me cajoler cela dit et ceci se confirma lorsque je sentis une lame entaillée ma joue dans la même allure et avec précision.

Je ne portais pas ma main à ma joue et un mince filet écarlate s'en échappa avant que je ne lui fasse défier la loi de la gravité pour revenir dans ma plaie que je refermais instantanément comme si rien ne s'était passé : s'en même vraiment m'en rendre compte. J'étais en effet occupée à esquisser un sourire après son geste. Elle aurait pu me prendre ma vie tout aussi facilement pour clôturer tous ses tourments mais ne l'avait pas fait. Elle conservait une once d'attachement à mon égard.

Je me retournais rapidement pour observer la suite de sa manipulation, usant d'un sceau et de mon hémoglobine pour invoquer l'un de mes kuchiyose à ma place. J'arquais un sourcil de surprise face à cette scène. Il lui était possible de faire cela ?

Je voyais alors Hotep apparaître, décontenancé de voir que c'était Oniri qui l'avait appelé. Il m'adressa un regard quelque peu perdu avant d'adresser son attention sur celle qui lui parlait dans sa langue. J'esquissais un nouveau sourire en voyant qu'elle possédait désormais elle aussi un dialecte parfait dans ce langage qui l'avait tant fasciné. La Saibogu lui demandait de s'occuper du petit pendant qu'elle irait chercher ses parents. Mon félin discuta quelque peu les ordres avant qu'elle le fasse taire.

Elle m'expliqua la situation que j'avais déjà comprise et me demandait de rester sage, d'un ton acerbe. Je ne relevais cependant pas, me détournant une nouvelle fois face à mon bureau pour continuer mon office alors que mon félin s'était posté aux côtés de l'enfant endormi sans savoir quoi en faire.

Avant de partir, elle m'adressa quelques mots qui me firent cesser ma besogne un instant avant que je ne les reprenne après son départ. Je pensais justement la connaître suffisamment pour qu'elle ne fasse pas l'erreur de s'enfermer dans une histoire de cœur qui, en plus de la détourner de moi, lui infligerait plus de mal que de bien... Même si j'étais bien loin d'être une spécialiste en la matière, ma propre histoire pouvait en témoigner : pourquoi suivait-elle le même schéma ? En plus de posséder des idéaux différents, ils avaient en prime la différence de Nation : et je devais me faire remplacer dans son esprit par ça ?! Cette histoire vouée à l'échec et la désolation ?! C'était pour cela qu'elle jugeait bon de me mettre à l'écart ? Avec cet idiot et sa rotule ?

Comme pour accentuer ma migraine en prévision, le petit hurlait à plein poumon, décontenançant mon félidé qui courait en tout sens sans savoir quoi faire. Il attrapa un oreiller et le plaçait devant sa tête avant de le retirer pour montrer sa gueule grimaçante, alternant ainsi plusieurs fois : le pire étant que cela marchait malgré sa mine effrayante au possible.

« Kas' trazen rukolom lumi ! Oniri kor dartz urum kasi ikera ! »

Je lui disais alors qu'il avait le choix de surveiller ou non ce nourrisson car Oniri n'était pas son maître. Il m'observa, les oreilles tombantes avant de se redresser, hautes, de par son crâne et il s'asseyait sans s'en occuper alors que le petit agrippait le bracelet doré qu'il portait a l'avant bras.

« Zot aska urum plots ? »

Est-elle de mauvaise humeur ? Me demanda-t-il en parlant d'Oniri.

« Yotro. hypla kadem draksom. »

Oui, lui répondais-je, un homme idiot me l'a prise et occupe ses pensées.

« Ruo' sol' klaroz ? »

Dois-je le tuer ?
Cette réflexion me faisait étirer un sourire. Je déversais le poison obtenu dans une fiole vierge de toute impureté et la rebouchait avant de me retourner vers mon félin.

« Dartz. Ruo' praka sol'... »

Non. Je le ferais...
Cette pensée m'était attrayante. 

Mon Kuchiyose hocha la tête avant de reporter son attention sur le petit, levant son bras et soulevant le petit être par la même occasion, accroché. Hotep l'attrapa par le haut de son vêtement et le déposa à l'autre bout du canapé mais l'enfant revenait a la charge, alors il recommençait, encore et encore, sans que visiblement aucun ne déclare forfait. Je levais les yeux au ciel avant de me détourner tant cette scène me faisant observer de gauche a droite de manière successive commençait à me donner mal à la tête... Tout comme cette histoire.
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Message(#) Sujet: Re: Best Ink. [ft. Red] Best Ink. [ft. Red] EmptyDim 4 Sep 2016 - 16:22

Je remuais le fond de mon verre laissant les glaçons tinter entre eux. Cela faisait maintenant cinq minutes que le barman m'avait servit ma collation dûment payée. Qu'elle idée avais-je eu de vouloir prendre de l'alcool ? Sans doute pour soulager mes nerfs rendus à vif par le manque de sommeil et les frasques de Yami. Seulement l'envie n'y était vraiment pas. J'avais davantage l'impression d'avoir entre les doigts un verre de poison à l'arôme amer. Je finis par le rejeter d'un geste évasif de la main avant de rejoindre la sortie las d'un soupir qui demeura en suspend. L'ironie voulue que je m'allumai une cigarette à peine sortie. Je tirais des lattes répétitives, prenant soins de recracher la fumée par les narines à chaque fois. Il ne me fallut que deux minutes pour la finir avant que je ne m'en serve une nouvelle. Cette fois-ci je la consommai en marchant. Le geste était répété, instinctif et soulageai si légèrement ma tension que je me sentis obligée d'en allumer une troisième, puis une quatrième et une cinquième.

Ainsi au terme de deux heures j'allais jeter le paquet vide dans une poubelle pour en acheter un autre. Las des remous de la cité je rejoignis les hauteurs. Sillonnant certains immeubles en construction je longeai avec aisance les poutres de soutiens avant de finir mon voyage au sommet d'une grue, ouvrage Saibogu s'il en était, portant l'emblème du Johoukokan. De-là tout me paraissait plus simple et l'air y était clairement plus respirable. Le haut soleil de midi frappait avec force sur mon visage si bien qu'il me fallut porter mes lunettes de soleil. Les pieds ballottant dans le vide, j'observai le temps passer, cigarette entre les lèvres. A cette hauteur le vent soufflait laissant ma chevelure, tantôt écarlate, tantôt brune, tantôt blonde danser autour de mon visage.

Je ne comptais pas vraiment partir à la recherche des parents de ce bambin. Pas doute de suite. Je n'en avais pas le courage et cherchai simplement à m'éloigner de Yami sous peine de finir par faire quelque chose que j'aurai pu amèrement regretter. Seulement je savais qu'il me faudrait rentrer, je ne pouvais le ramener à ses géniteurs sans elle. Qui plus cela étant laisser le nourrisson seule avec la Ketsueki n'était certainement pas une bonne idée. De ma position, j'étendis ma sensorialité jusqu'à « rejoindre » notre appartement à quelques kilomètres et fut rassurée de constater que tout allait bien pour le moment. Je m'autorisai alors à lâcher du leste. Le surmenage n'était pas bon pour mes projets, moi qui partait de rien pour tenter d'accomplir ce que nul autre n'aurait jamais tenté avant moi. Plus que jamais j'avais besoin d'allié et de soutien.

Yami était un point de repère pour moi, mais cela elle ne semblait pas s'en rendre compte, éternellement perdue qu'elle fut dans son égoïsme mal avisé. L'heure passant, je parvins finalement à retrouver un semblant de calme. Ces violentes pulsions s'en étaient allées au profit d'une grande fatigue. Corps et esprits n'étaient plus vraiment opérationnel si bien que la synchronisation ne se faisait plus correctement entre eux. Je réduisis mes facultés sensorielle à leur minimal pour me ménager. J’entrepris alors une chute vertigineuse depuis la grue pour me réceptionner en me balançant avec mes grappins d'immeubles en immeubles, profitant alors de la force centrifuge afin de me procurer une accélération vertigineuse. C'était quelque chose d'incroyable grisant que de se donner l'illusion de voler à une allure folle entre obstacles de béton. L'ivresse de la vitesse avait toujours été quelques choses que j'appréciais énormément. A mon sens il n'y avait rien de tel que sentir le vent fouetter son visage tout en voyant le paysage défiler à vive allure.

A l'aide de ce procédé il me fallut à peine plus d'une minute pour arriver devant le seuil de l'appartement. L'après-midi était déjà bien entamé à ce moment là. Relevant la tête vers notre fenêtre j'allais m'enquérir de la situation en tentant de ressentir le chakra de la demoiselle, sans succès. Mes yeux s'écarquillèrent alors en comprenant que l'appartement était vide. Plus de Yami, plus de chat, plus de nourrisson. Si la fatigue ne dévorait pas déjà mon teint j'en serais certainement devenue livide. Je n'osai imaginer ce qu'elle avait bien pu faire avec le bambin sous le bras. Je me mordis nerveusement l'intérieur de la lèvre inférieur. Voilà qu'elle recommençait. Allait-elle finir par cesser ce petit jeu puéril ? Je ne réalisai-t-elle pas que je faisais déjà de grands efforts pour me maintenir et que ma patience finirait par atteindre ses limites ?

Sitôt je relâchais mes capacités de perceptions sur l'ensemble de la ville, allant même jusqu'à vaguement épier la région aux alentours. Je connaissais parfaitement la signature chakratique de Yami ce qui m'aida dans mes recherches. Je finis alors par la retrouver non loin de la sortie de la mégalopole. Le petit était bien avec elle. Sans attendre je fis de nouveau usage des grappins intégrés à ma ceinture pour m'élançai à travers les immeubles. Épuisée, je parvins à la retrouver alors que le soleil était en train de se coucher. L'astre diurne embrasait l'horizon de feu et d'or, laissant aux grattes-ciels le loisir d’étendre leurs immenses ombres sur la cité. Je me postai au sommet d'un petit lotissement de quatre étage à une cinquantaine de mètre de là. En contre-bas se trouvait une Yami sous henge en train de rendre l'enfant à un couple d'individus qui devaient certainement être ses parents. A la vue de cette scène je fus prise d'un grand sentiment de soulagement.

Lorsqu'elle s'éloigna pour pénétrer l'étroite ruelle que formait mon bâtiment perchoir avec celui d'en face, je me laissai tomber pour la rejoindre. Mon premier et unique réflexe fut de la serrer contre-moi. Je ne compris pas vraiment pourquoi. Ce fut instinctif et très paradoxale en sachant que j'avais souhaité l'étriper quelques heures plutôt. Au lieu de cela je resserrai mon étreinte pour l'attirer un peu plus à moi.

-Ne me refait jamais ça... Annonçais-je avec un soulagement qui trahissait ma fatigue. Je m'écartai alors tout en gardant mes mains posées sur son épaule.Pourquoi est-ce que tu as fait ça ?

La question était volontairement imprécise, sachant que je m'attendais à une réponse tout aussi vague. Un nouveau soupir échappa à de lèvres, tandis que ma main, las, s’immisça dans ma chevelure auburn.

-Yami il faut qu'on parle... Écoute...

Je marquai une pause tant il m'était difficile de me concentrer. Ce n'était ni le lieu, ni le moment qui plus étant mon état ne me permettrait de tenir une longue conversation, d'autant plus que je savais que cette dernière risquait d'être éprouvante. Seulement les mots me firent rapidement défauts. Ce n'était dans ma nature de mettre des points sur les « i » lorsqu'il était question de relation affective. Néanmoins il s'agissait de Yami c'était pourquoi je me devais de faire cet effort.

-Je veux t'entendre me le dire. Sincèrement... Explique-moi... Sans... sans pré-avis. Mon regard perça le sien. Pourquoi ?

En réalité je ne voulais pas l'entendre me le dire, je voulais qu'elle s'entende le dire.

-Nous ne sommes plus à cela prêt. Alors s'il te plaît soyons honnête entre nous.
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Message(#) Sujet: Re: Best Ink. [ft. Red] Best Ink. [ft. Red] EmptyMer 7 Sep 2016 - 20:25

L'enfant eu tôt fait d'achever mes nerfs à vifs. Un kunai a la main, je m'approchais de lui, résolution faite. Ses pleurs ne faisaient que me renforcer dans ma décision alors qu'il se débattait, en vain. J'abattais alors le tranchant de l'arme sur la fine paroi qui le recouvrait dans un déchirement net, le libérant enfin et le faisant cesser de geindre sous la surprise. Ainsi libéré du rideau de fils dans lequel il s'était enchevêtré, il m'observa un instant avant de repartir de plus belle dans des crises de larmes. Désespérée, je m'asseyais sur le canapé, le visage entre les mains, la migraine bien présente.

« Mais vas-tu te taire ?!! »

Hurlais-je. Quelle plaie ! Il y avait vraiment des gens qui parvenaient à supporter ça à longueur de journée et qui prenaient plaisir à s'en occuper ?!
Je comprenais un peu mieux pourquoi mes propres parents s'étaient déchargés de la tâche...

Il fallait que je m'en débarrasse ! J'avais bien eu idée de faire rouler sa tête aux côtés de celle du cervidé mais étrangement je savais que cela ne plairait pas vraiment à Oniri et je ne voulais pas la faire fulminer davantage. Il ne pouvait pas rester ici ! J'avais tout essayé ! Dans le placard il hurlait et cela n'atténuait pas vraiment le son, sur le balcon c'était pareil en plus d'attirer l'attention... Il fallait que je retrouve ses parents !

Je n'étais pas certaine de les retrouver cela dit, mon esprit demeurait encore quelque peu embrumé mais j'imaginais qu'ils étaient probablement en train de le chercher ce qui m'aideraient à les repérer.
Je me mettais donc en route, renvoyant Hotep au manoir en le désinvoquant car il ne me serait pas utile et m'engouffrais dans les rues de la mégalopole sous un henge qui ferait bien l'affaire. J'avais trouvé rapidement l'idée en essayant de penser à quelque chose qui n'était pas effrayant et qui mettrait en confiance les parents sans qu'ils me cherchent des noises : Oniri. Elle était la seule personne qui m'apparaissait comme quelqu'un de « mignon » mais bien sûr je ne pouvais pas prendre la version actuelle d'elle avec son œil aveugle et sa cicatrice ! Non ! La Oniri que j'avais connu, bourgeoise sans pour autant l'être en l’occurrence mais avec une peau de pêche et vierge de toutes balafres.

Le bébé contre moi, s'étant quelque peu apaisé d'être ainsi bercé au contact des bras, je m'aventurais dans les ruelles pour essayer de chercher la trace de ses parents. Il était étrange de voir ses mèches immaculés sur mes épaules : cela faisait une drôle de sensation.

Après un moment de labeur et des arguments plus que douteux pour s'emparer du petit, je finissais par trouver ses géniteurs. Il n'y avait pas de doute quant au fait qu'il s'agissait bien d'eux : ils semblaient effondrés, cherchant partout désespérément, en plus de vaguement me souvenir de leurs visages.
Je m'approchais d'eux rapidement avant qu'ils ne me remarquent et fusent vers moi comme si leur vie en dépendait.

« Il s'agit bien de votre bébé ? »

Ils acquiescèrent heureux et perdus à la fois si bien que je ne tardais pas a ajouter :

« J'ai vu ce qu'il s'est passé et est interceptée la femme l'ayant enlevé. Je l'ai récupéré et vous ai cherché partout. »

Je leur tendais l'enfant qui ouvrait les yeux à cet instant. Ils le prirent dans leur bras en faisant mes louanges, me remerciant encore et encore sous le coup de l'émotion alors que je les assurais que ce n'était rien avant de détourner les talons, me retournant un instant devant cette scène puissante et me prenais à esquisser un sourire avant de m'en aller définitivement.

Ce fut ce moment là que choisissais Oniri pour littéralement atterrir devant moi, s'empressant de m'enlacer alors que je venais de retrouver mon apparence. Décidément, que d'affections en si peu de temps... Sans vraiment réfléchir à ses motivations, je l'enlaçais à mon tour, heureuse de la voir se rapprocher de moi à défaut de ne plus avoir envie de m'étriper.

Elle me demandait de ne plus refaire cela et pourquoi je l'avais fait... Ces questions restaient en flottement dans mon esprit car je n'étais pas sûre de bien comprendre à quoi elle faisait allusion. Au fait d'être partie subitement de l'appartement pour rendre le bébé ? Pour l'avoir enlever ? Pour avoir ramener une tête de cerf sur notre lit ? Un peu de tout ça peut-être ?
Il fallait que l'on parle. Effectivement. Nous avions pas mal de choses à nous dire.

Son regard perça le mien tout en me demandant de lui expliquer, sans détour. Pourquoi j'avais agit de cette manière ?! Elle devait pourtant le savoir.

« A cause du Nara. »

Me contentais-je de lui dire en l'observant dans les yeux, boudant quelque peu de devoir parler à cœur ouvert.

« Il va t'éloigner de moi. Il a déjà commencé, et il va réussir. »

Je ne pouvais le tolérer. Me retrouver seule... Rien que d'y penser un frisson d'angoisse me vrillait l'échine.

« Tu l'aimes ? »

La questionnais-je avant d'arquer un sourcil face à sa vaine esquive.

« Sans détour. C'est ce que tu as dit. En toute honnêteté. »

Je ne voyais pas pourquoi je devrais être la seule à parler franchement alors qu'elle savait qu'évoquer mes sentiments relevait de la véritable épreuve...
Lorsqu'elle me donna un semblant de réponse, je me renfrognais sur moi même, bougonnant.

« Je ne le tuerais pas, alors. »

Si c'était ce qu'elle voulait... 
Pourquoi était-ce si difficile de rendre les choses profitables pour quelqu'un d'autre au détriment de soi ? ...
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Message(#) Sujet: Re: Best Ink. [ft. Red] Best Ink. [ft. Red] EmptyDim 11 Sep 2016 - 21:34


Je manquai de rouler des yeux en attendant la réponse que je connaissais déjà. Évidemment, c'était à cause de Natsuki. Même si j'aurais préféré que ce soit pour une autre raison comme une erreur de ma part, quelque chose qu'il m'était possible de rectifier et non une décision faite de mon plein gré et parfaitement assumée. Ce genre d’événements, à savoir la rencontre de quelqu'un, faisaient parties des choses inéluctables, tout du moins j'espérai qu'elles puissent encore l'être pour-moi, malgré ma mauvaise tendance à briser mes propres espoirs en m'évertuant à emprunter la voie opposée à mes rêves.

-Tu... Yami tu ne peux pas contrôler ma vie ! M'exclamais-je sans véhémence, m'efforçant de garder mon calme, non pas pour cette fois-ci cacher ma colère, mais bien mon dépit. Il finira pas y avoir quelqu'un d'autre que tu le veuilles ou non que ce soit Natsuki ou quelqu'un d'autre... Tu dois comprendre... j'ai... j'ai besoin de ça...

La fatigue, la pression, le manque de sommeil, les bouleversements de ces derniers jours, l'imbécile de service qui avait tenté de se tuer. Tant de chose à devoir gérer, encadrer et supporter par moi-même. Il n'était plus là. J'étais de nouveau seule. Les mots se brisèrent. Je sentis l'émoi me saisir en même temps que les tremblements. C'était tellement plus facile d'être une Kunoichi froide et implacable, c'était tellement plus facile que d'être une femme pleine de rêve.

Les rares fois où je m'étais autorisée à pleurer dans ma vie se comptaient sur les doigts d'une main, Yami avait certainement assisté à la moitié d'entre elle. A présent cela en faisait une de plus. Comprenait-elle ce qu'elle représentait pour moi alors qu'il y avait encore ces stupides mots qui restaient coincés entre mes lèvres. Des mots que je ne pouvais dire qu'à elle.

-Je veux une famille Yami...

Cela sonna à la fois comme un aveux et une supplication. Mon cœur tambourinait dans ma poitrine, le chagrin était en train de m'engloutir alors que, paradoxalement, je m'efforçai de reprendre contenance. Alors il ne restait plus que les larmes coulants le long de mes joues pour témoigner de ma peine. Pourtant, quelque part, au fond de moi, j'eus l'impression de relâcher un nouveau fardeau. C'était difficile à croire n'est-ce pas ? Moi Aozora Saibogu Oniri, l'impétueuse Kunoichi, la parfaite petite soldate autoritaire de sa nation qui se trouvait en pareil émoi ; larmoyante face à la révélation de ce qu'elle ne pourrait sans doute jamais avoir. Et en retour elle me demanda si je l'aimais vraiment... Je me contentai alors de baisser la tête en serrant les poings. Ces dernières paroles m'avaient déjà beaucoup coûté. Seulement après qu'elle eut insisté, j'allais soutenir son regard, les yeux rougis par le chagrin et me contentai d’acquiescer presque imperceptiblement. Oui. Je l'aimais...

Alors elle déclara ne plus vouloir le tuer. Si cette remarque sonna puérile, je l’interprétai comme une signe d'acceptation. J'ignorai si elle me comprenait réellement, mais je lui était reconnaissante qu'elle fasse cet effort pour moi en essayant. Sans en ajouter d'avantager, je posai ma joue contre la sienne et l'entourait avec mes bras. Arrivée où nous en étions il n'y avait plus besoin de mot.

Les larmes redoublèrent, plus silencieuse que jamais, tandis que le crépuscule finissait d'embraser l'horizon annonçant par sa clameur ardente la venue d'une nouvelle nuit.
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Suna
Ketsueki Yami
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Message(#) Sujet: Re: Best Ink. [ft. Red] Best Ink. [ft. Red] EmptyVen 16 Sep 2016 - 22:51


Comprendre ? Non, je ne le pouvais pas. Je ne parvenais pas à comprendre avec quelle facilité il lui était possible de m'oublier malgré tout ce que nous avions vécu. Même si elle affirmait le contraire, j'étais intimement convaincue que l'entrée dans sa vie du Nara allait la changer et modifier ses priorités.

« Besoin de « ça » ? Je ne te suffis donc pas ?! Moi, j'ai besoin de toi.»

Qu'avait-il de plus que moi ? J'espérais bien que la réponse ne se situait pas par la différence de nos entrejambes... Et pourtant... Ce n'était pas tant ça. Je venais de le comprendre... L'amour que je portais à Oniri n'était pas le même que j'avais pour Kioshi. Bien que je tenais à elle éperdument et que je la voulais à mes côtés, prête à la soutenir, me complaisant dans la suffisance de sa présence, ce que je ressentais pour le Yamada était nuancé. C'était avec lui que j'envisageais le futur. Un futur pourtant bien éloigné tant il ne me serait possible d'emprunter cette voie que lorsque mes objectifs concernant mon clan seraient accomplis : c'était de cela dont elle avait besoin. D'un futur...

C'est alors que je les vis. Ces larmes si peu visibles sur son visage habituellement. Des perles ruisselantes même depuis son œil éteint alors qu'elle proférait des paroles qui faisaient écho en moi tout en m'assenant un nouveau coup de poignard...
Une famille ? C'était ce qu'elle souhaitait. C'était ce que je voulais aussi. Construire celle que je n'avais jamais eu mais que je ne pourrais avoir de sitôt.
Seulement... Oniri ne le pouvait plus. Et cela était ma faute comme en témoignait cette longue et disgracieuse cicatrice ornant son bas ventre. Il ne s'agissait pas de mon fait direct mais cela n'était pas une excuse... J'avais pris ce qui lui permettrait d'accomplir son souhait.

Après son aveu sur ses sentiments et ma reddition à l'encontre de l'intéressé, elle venait poser sa joue contre la mienne et m'entourait de ses bras. Mes cils papillonnèrent plusieurs fois avant de laisser échapper une larme à mon tour, silencieuse, venant s'écraser contre sa peau. L'une de mes mains se posa derrière sa tête pour renforcer notre étreinte alors que j'étais emplie de culpabilité.

« Pardonne moi... »

C'était là tout ce que je pouvais dire dans ce murmure saccadé.
Je m'en voulais pour cette fois là. Je me maudissais de n'avoir rien pu faire pour empêcher cela.

« Je trouverais un moyen... »

Lui garantissais-je, les yeux rivés sur le mur de pierres face à moi, perdue et ancrée dans ma décision. Je connaissais les arts de la médecine. Je pourrais sûrement faire quelque chose...

Quant au Nara... J'étais prête a la lui confié si tel était son souhait mais qu'il ose lui briser le cœur et je lui arracherais le sien !
Mon regard larmoyant s'était endurci devant cette conviction tandis que mes bras continuaient d'étreindre Oniri avec une infinie douceur.
Personne n'avait le droit de lui nuire, pas même moi...
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