Cela faisait plusieurs jours désormais que Rakuzan Satochi était rentré au village de Konoha. La mission de rang S qu’il avait mené à bien avec Yusei n’avait pas été simple, mais au bout du compte. Les différents résultats obtenus par les différentes équipes semblaient prometteurs. Nami allait pouvoir, se reconstruire et aller de l’avant.

Cette escapade loin du village avait donné la possibilité au Jônin de la feuille de réfléchir et de faire le point sur sa situation. Bien évidemment, l’entrevue avec le Chef du Chûmon faisait partie de ces interrogations. Jusqu’au jour d’aujourd’hui, Satochi n’avait jamais donné suite et il s’était contenté de faire son boulot de shinobi.
Cependant, une décision cruciale allait sans doute bientôt s’imposer pour lui. Vivre sa vie actuelle et rester à Konoha pour y protéger les siens des menaces extérieures ou bien déserter pour rejoindre Chûmon et sauver le monde du Kaiho-sha.
Ce n’était pas une décision à prendre à la légère, quitter Konoha revenait à renoncer à sa famille, ses amis, ses élèves au nom de la libération du monde, y rester, c’était renoncer à secourir les autres.
Un choix cornélien pour un shinobi tel que Satochi.

Afin de se guider dans son choix, il avait besoin de faire le point sur l’un des points clefs de son rôle au sein de Konoha. Le Kiyomeru.
Cela faisait un certain temps qu’il n’avait pas pris de nouvelle de ses trois poulains et il était plus que jamais grand temps d’y remédier.

Comme à son habitude, il rédigea à chacun une petite missive indiquant, une date, un lieu et une heure de rendez-vous qu’il expédia ensuite à l’heure d’oiseau messager.
Il avait pris la décision de les inviter à un petit festin. Un petit repas autour du grill où ils pourraient discuter, du présent, mais surtout de l’avenir.
Le Rakuzan souhaitait être clair et sincère avec les trois Genins d’où cette petite réunion improvisée.

Il passa ensuite la journée à ranger son bureau tout en traitant les différents dossiers de clan à traiter.
Puis ce fut le moment de partir, direction le restaurant.

Une fois sur place, il s’installa à une table se situant dans l’angle de l’établissement et patienta.

Et bien moi cela faisait plusieurs jours maintenant, que je travaillais sur un sérum pour me soigner de cette satanée myopie. Je n'en étais encore qu'au stade des recherches. J'avais même fais un aller-retour express entre Konoha et le village de mon clan plus au Nord, au pied du Mont Mori. Pourquoi ? Juste pour récupérer une copie de notre encyclopédie des plantes du Pays du Feu et du monde. Avec cet ouvrage, cette véritable Bible du Akizakura, je pouvais faire mes recherches convenablement, étudier, analyser, comparer, pour avancer. Un travail de longue haleine. Bien sûr, aujourd'hui je ne savais pas encore que j'allais réussir et m'injecter ce sérum de mon invention à peu près deux mois plus tard. Avec l'aide de ce docteur de l'ombre, j'ai nommé Mr Jinshi (voir mes Pnjs).

Mais en tout cas j'allais devoir me mettre en pause sur ce boulot "personnel", car je venais de recevoir une missive de la part de Satochi sensei qui invitait l'ensemble du Kiyomeru à venir manger au restaurant. Festin & Grill. C'était d'ailleurs le nom approximatif de l'endroit où nous avions rendez-vous. J'y parvenais quand l'heure fut arrivée, habillée simplement d'un pantalon violet et d'un haut débardeur blanc qui arborait le symbole de mon clan en son centre : Une fleur imbriquée dans un croissant de lune. Parce que nous étions botanistes mais vénérions les astres nocturnes que nous offraient le monde. J'avais aussi mes lunettes rouges sur le nez... Mon tic habituel en arrivant et en les saluant, c'est à dire que je réajustais ces dernières avec mes deux doigts.

- Salut à tous, vous allez bien ?

Je m'installais autour de la table. Je ne savais pas trop qui l'avait choisie, ce devait être Satochi lui-même, nous étions dans un angle de la pièce à manger du restaurant. J'imaginais d'ailleurs que vu le nom, on ne devait y manger que des trucs du genre grillades et brochettes. C'était dommage parce que je préférais, de base, les légumes à de la simple viande croustillante. Je pris donc en vitesse la carte du restaurant pour me renseigner sur ce que j'allais pouvoir manger. Mes yeux le parcouraient, en silence, jusqu'à ce que je leur précise d'une voix calme comme si je ne voulais pas embêter :

- Je regarde s'ils ont des légumes... j'aime bien la viande, mais en petite quantité quand même.

Voilà qui était dit, au cas où l'on se retrouve avec trois kilogrammes de viande à manger chacun. Je n'y survivrais pas !

- Ah ils en ont en accompagnement ! On commande quoi alors ?

Quoi de mieux pour lancer le sujet que de parler de ce que nous allions manger. Après tout nous étions dans un restaurant et j'imaginais que nous n'allions pas attaquer les choses sérieuses directement s'il y en avait à aborder pour l'équipe. Aussi, je remarquais que j'avais peu passé de temps avec Kinoe, mais cela ne m'empêchait pas de le connaître un petit peu de par les moments que nous passions en équipe assez régulièrement.

Aujourd'hui est un jour spécial, Satochi, chef du Kiyomeru et accessoirement Jonin de Konoha nous a convoquée, Misao, Kinoe et moi-même pour un repas et certainement discuter de l'avenir et du passé. Je me réjouis de retrouver mes camarades et mon senseï lors de cette soirée et c'est donc une journée toute guillerette que j'ai passé et ce, malgré les fortes douleurs qui me traverse la poitrine comme une balle de fusil. Je devrais peut-être consulter. Je vais en parler à mes parents en rentrant ce soir.

Je passe donc une journée plus ou moins paisible dans ma chambre à peindre, de l'abstrait tout comme du plus technique. J'ai dû décommander le cours de ce soir, le devoir de shinobi prime sur celui de professeure d'art, au grand dam de certains et plutôt certaines de mes élèves. Ils comprendront tous lorsqu'ils auront un shinobi dans leurs familles, chose assez rare, de ne pas en avoir, surtout dans un village caché comme Konohagakure no Satô. Les plus compréhensifs étaient les membres de clans officiels du village tels que les Nara et les Akimichi. Bref, un bon trois-quarts des participants.

Il est maintenant l'heure de prendre la direction du restaurant auquel le jeune Rakuzan nous a convié afin d'y manger, certainement, des grillades. Je suis déjà allée dans ce restaurant accompagné de mes parents et on y mange très bien. Je me prépare et me maquille légèrement afin de paraître plus belle. Pas de fioritures niveau habillement, mes habits de tous les jours.

J'entre dans le restaurant et retrouve Satochi, assis dans un coin de celui-ci, pour l'instant non-accompagné. Je m'approche de celui-co afin de le saluer et de prendre place à notre table.

"Bonjour Satochi, je te remercie de l'invitation. Comment vas-tu ?" Lui dis-je tout en inclinant légèrement le torse en guise de salut et de respect.

Je pris ensuite place à la gauche de celui-ci et vit un deuxième camarade arriver, certainement Kinoe.

J'arrivais avec un peu de retard, je saluais mes camarades et m'asseyais ensuite. Avant de venir, j'étais parti m'entraîner avec mon père qui souhaitait me montrer une technique, un héritage du clan Hayashi. Cependant, je lui ai dit que j'avais des choses à faire et que je n'aurais pas le temps de m'entraîner. Il était déçu, mais il comprenait, je lui rassurais en disant que ça n'arriverait plus, bien que je savais que cette situation allait forcément arriver de nouveau.

Cependant, Satochi nous avait convoqués pour, non pas une mission ou un entraînement, mais pour manger au restaurant. Je n'avais jamais mangé là-bas, mais j'appréciais beaucoup la viande, donc il devait me plaire. Il est rare que je mange dans un restaurant de viande, mais là, je n'étais pas avec mes parents, ce qui changeait de mon habitude. Je pris place après avoir salué tous mes coéquipiers. Il y avait d'ailleurs une certaine Misao que j'avais très peu vue, je pensais que c'était l'occasion idéale pour nous de faire un peu plus connaissance. Après tout, c'est peut-être ce que recherchait le Rakuzan par cette invitation.

"J'pense... en fait, je sais pas parce que j'ai jamais mangé ici. Vous avez quelque chose à me conseiller ? Sinon, je prendrais toutes les grillades qu'ils ont avec un assortiment de sauce."

J'avais déjà mangé dans un restaurant proposant des grillades, mais jamais ici. C'était l'occasion pour moi de tester le restaurant en le comparant à la concurrence. Pour le moment, il m'avait fait bonne impression, il était à la pointe de la technique ; contrairement à certains restaurants au coeur du village, à l'ancienne qui ne s'était pas rénové, préférant une méthode de cuisson à l'ancienne.

Satochi eut à attendre une petite dizaine de minutes avant que le premier de ses élèves se décident enfin à arriver.
Perdu dans ses pensées, il ne sentit Midori que lorsque cette dernière fut à porter.
Détournant le regard, il croisa celui de la jeune kunoichi toujours souriante et pleine de bonne humeur.
Elle salua le Sensei et demanda si ce dernier allait bien. Honnêtement, cela dépendait de quel côté on se plaçait. Mais néanmoins, afin de ne pas alarmer la jeune fille. Il se résigna à dire que oui.

- Je vais très bien merci, et toi comment te sens-tu ? Ne me remercie pas cela fait partie de mon travail de vous offrir des petits moments de complicité afin que vous puissiez tisser vos liens.

Il n’eut pas à attendre longtemps ensuite pour voir apparaître Misao.
Fidèle à elle-même et à ses tics, elle prit place et salua les membres présents.
Le groupe présent patienta quelques minutes et Kinoa arriva enfin, s’excusant de son retard.

Le débat de la nourriture fut lancé. Misao n’était pas très viande et aspirait à prendre des légumes. Kinoe n’avait aucun idée de ce qu’il désirait commander. Bref. La commande n'était pas prête d’être formulée.
Néanmoins, c’était sans compter sur Satochi et ses habitudes culinaires.
Les Genin de la feuille n’avaient rien à craindre, ils mangeraient tous très bien et à leurs faims.

- Je pense que nous allons prendre un assortiment de viande, c’est des viandes purement élevées à Hi no Kuni. Un délice, on prendra aussi des assourdissements de légumes. Comme ça, il y en aura pour tous les goûts.

Il marqua une pause laissant le temps à l’audience d'appréhender ce qu’il venait de dire.

- C’est ok pour vous ?

C’était d’ailleurs le moment de prendre une décision, car un serveur venait de s’approcher de la table prêt à noter la commande des shinobis, commençant par les boissons.
Kinoe était très jeune alors afin d’être sur un pied d’égalité, le repas serait sans alcool.

- De l’eau pour commencer, puis je vais prendre un bouillon s’il vous plaît.

Au tour des autres à présent.

Misao et Kinoe n'ont pas tardées à arriver pour se joindre à Satochi et moi. Les salutations passées Misao nous a expliquée qu'elle était végétarienne et que c'est donc pour cela qu'elle remuait la carte si frénétiquement à la recherche de légume, Kinoe quant à elle, n'est jamais venue ici et demande donc quelques conseils au jeune Rakuzan. Quant à moi, je regarde et observe, attandant une réponse de Satochi à leurs questions.

La chaleur est passablement élevée pour dire que nous ne sommes qu'au printemps de cette année, je pense que cela est du aux grills qui parsement le restaurant et qui sont une grande partie de la journée allumé au maximum afin de griller toutes cette viande que nous autres, Konohajins adorons manger, enfin, pas tous. Misao fait partie des exeptions et je ne vais absolument pas la juger pour cela.

Le jeune jonin de la feuille nous propose un assortiments de toutes les viandes accompagnées d'eau, il est vraie que Kinoe est encore mineure, faire boire de l'alcool à une jeune fille n'est pas très conseillés, surtout lorsque nous sommes jonin et donc en charge d'une équipe. Cela dit, je ne peux m'empêcher d'être d'accord avec le jeune Rakuzan sur son choix de repas, l'assortiment de viandes et légumes me convient parfaitement. Je décide cette fois de prendre la parole, pour signifier que je suis encore bien présente et ce, malgré la douleur qui commence réllement à devenir de plus en plus forte.

"Je suis tout à fait d'accord avec Satochi, je suis déjà venue ici, je peux te garantir que les viandes sont excellentes Kinoe. Quant aux légumes, ils sont juteux et pleins de goût. Vous ne regretterez rien, peut-être que Satochi savait déjà tout cela et que c'est donc pour cette raison qu'il a décidé de nous amener ici." Dis-je tout sourire.

Le serveur arriva ensuite et je suivi l'exemple de notre sensei qui commenca sa commande par les boissons.

"De l'eau pour moi aussi s'il vous plait, mais ensuite je prendrais plutôt une soupe miso." Dis-je à l'homme qui était là pour prendre notre commande.

Il ne reste donc plus qu'à Misao et Kinoe de commander leurs propres boissons, avant que nous passions aux choses serieuses, le repas.

Hayashi Kinoe, blondinet à piques, semblait apprécier les grillades de toutes sortes. Avec de la sauce. Midori confirmait qu'elle les appréciait beaucoup elle aussi, elles étaient, selon elles, succulentes ! Et les légumes : juteux et plein de goûts. Satochi certifia que c'était des aliments label de qualité du Pays du Feu, notamment la viande, mais les légumes devaient l'être aussi car Hi no Kuni était des plus fertile. J'étais bien placée pour le savoir. Sincèrement, encore heureux pour la viande qu'elle n'était pas importée de Kaze no Kuni, loin de moi l'idée de vouloir manger du scorpion, du serpent, ou pire : du chameau baveux ! C'était répugnant d'y penser.

« C'est ok. »

Je reposais la carte du menu.

« Pas trop mou ni trop juteux les légumes hein, moi je les préfère sautés et un peu croquants mais pas trop non plus. Enfin je me comprends ! »

L'art de parler de ses goûts aux autres en paraissant un peu difficile sur les bords. Mais je l'étais !
Le serveur arriva et il fallait commander nos boissons pour commencer. Les deux premiers prirent de l'eau. De l'eau plate et pure. Moi je pouvais en boire chez moi de l'eau...

« Un jus de citron bien glacé pour moi, merci ! Puis une soupe aux légumes après ça s'il vous plaît. »

J'avais cette terrible impression que tout allait très lentement, pas assez vite, et que nous ne mangerions que dans une heure si ça continuait. Je laissais à Kinoe le soin de commander sa boisson et nous avions ensuite un peu de temps avant que les commandes n'arrivent sur la table. Je remontais mes lunettes avec mes deux doigts puis regardais notre sensei.

« C'est pas habituel que vous nous invitiez comme ça sensei. On fête quelque chose ? » demandais-je par curiosité et avec le sourire.

Ensuite, les boissons arrivèrent déjà. Le serveur ou la serveuse nous les déposa à chacun délicatement. Mon eau citronnée paraissait beaucoup plus aguichante, avec sa couleur jaune pâle, que l'eau plate qu'ils avaient choisi !

« Santé ! »

Mon verre dans la main, je commençais à me désaltérer un peu.

Dubitatif, c'est donc Satochi-sensei qui prit ma commande. J'avais le droit à un assortiment de viandes élevées dans le pays du feu. D'ailleurs, le pays était réputé pour ses viandes particulièrement tendres et goûteuses. Le pays jouissait d'une excellente fertilité, les éleveurs du coin bénéficiaient de toute sorte de végétaux pour pouvoir élever leurs bêtes, ce qui rendait la viande particulièrement délicieuse. Cependant, les différentes viandes proposées par le restaurant étaient cuisinées de façon différente, avec des épices, des sauces, des cuissons qui variaient. Il était donc difficile de faire son choix.

"Merci Satochi-sensei." - Disais-je avant de m'adresser au serveur.

"Je voudrais aussi une boisson fraîche menthe citronnée, si vous en avez."

Je ne savais pas s'il possédait ce que je recherchais, mais toujours est-il que c'est ma boisson préférée depuis tout petit. Ma mère avait l'habitude d'en acheter à l'épicerie du quartier des Hayashi et je buvais la bouteille entière, quasiment à moi tout seul. Ce qui ne lui plaisait pas, puisque la boisson était excessivement sucrée et néfaste pour ma dentition. Cependant, elle n'était pas là et je pouvais donc absolument faire ce que je voulais.

D'ailleurs, Satochi, responsable de moi, avait tout un tas de consignes de ma mère et il m'avait donc à l'oeil. Je comptais sur sa gentillesse pour m'accorder quelques rares excès. Le serveur nous emmena très vite nos boissons, il manquait plus qu'à attendre de recevoir nos grillades. J'étais impatient de pouvoir les déguster. Sentir simplement l'odeur et les voir dans les assiettes posées sur les autres tables me donnait l'eau à la bouche, j'en salivais.

Chacun commanda donc sa petite boisson et l'assortiment de viandes et légumes proposés par le brun sembla convenir à la petite assemblée. De ce fait, il procéda à la commande et la réunion pu continuer tranquillement.
Tour à tour des serveurs vinrent installer tout l'outillage nécessaire à la grillade et les boissons furent également apportés.
Chaque membre du petit groupe leva ainsi leurs verres en guise de toast.

- Santé. Ponctua le Rakuzan.

Il avait néanmoins d'autres préoccupations en tête. Et c'est en rebondissant sur l'excellente capacité d'analyse de Misao qu'il allait les introduire dans la conversation.

- Tu avais raison Misao lorsque tu disais tout à l'heure que ce n'était pas dans mes habitudes de procéder à ce genre d'invitation. Et c'est bien dommage d'ailleurs... Alors déjà, nous dirons que cette soirée est dédiée au retour des troupes envoyées à Nami no Kuni. Le Pays semble sauvé et va pouvoir repartir vers l'avant.

Il marqua ensuite une pause, son regard se perdant un peu dans ses pensées.

- Ensuite, je souhaitais également aborder avec vous, l'avenir du Kiyomeru.

Cette phrase pouvait sembler étrange et inquiétante. Les Genin ne devaient pas forcément s'en faire pour autant.

- Rien de grave, je vous rassure, néanmoins, il faut que vous sachiez certaine chose. Suite à la bataille de Suna qui comme vous l'avez sûrement entendu à droite et à gauche opposa l'Ordre shinobi à une nouvelle espèce de mégalo surpuissants fut le prétexte pour un homme mystérieux œuvrant pour la paix et participant à un projet d'envergure de me trouver. Jusqu'à aujourd'hui, je n'avais jamais eu l'occasion de réfléchir à sa proposition et l'Hokage n'a d'ailleurs pas connaissance de cette information, avec mon retour de Nami, je me dois maintenant d'y réfléchir avec sérieux.

Il marqua une nouvelle pause, il avait fait un large monologue et il apercevait d'ailleurs au loin les premiers aliments s'approchaient de la table.
Il attendit donc l'arrivée du serveur, d'avoir placé ses premiers morceaux sur le grill puis il reprit.

- Je souhaitais donc vous informer que dans ce cadre de recherche de paix, il était fort probable que je déserte le village. Une condition démontrant mon appartenance à l'organisation s'opposant au Kaiho-sha ayant ravagé une partie de Suna.

La bombe venait d'être lâchée. Mais avant de poursuivre, il patienta et scruta les réactions de ses trois élèves tout en ayant hâte de savoir ce qu'ils pourraient bien penser de tout cela. L'argumentaire viendrait sans doute après.

Nous avons tous commandé nos boissons et attendions l'arrivée des plats ainsi que nos boissons. Ceux-ci arrivèrent peu de temps après et c'est donc ce moment-là que choisi Satochi pour nous parler de son avenir, de l'avenir du Kiyomeru.

Je n'étais pas à Suna, mais je sais très bien ce qu'il s'y est passé et ai donc entendu parler du conflit ordre-nation et certains noms des belligérants qui se sont battus là-bas. Satochi en faisait partie. J'écoute attentivement les mots du Rakuzan tout en mettant mes premiers bouts de viandes à griller et c'est là que la bombe explosa, tombant en plein milieu du repas et me transperçant comme la douleur qui était mienne depuis maintenant quelques semaines. Satochi veut déserter. Je reste dubitative et comme paralysée et pour ne rien arranger, la douleur devient bien trop forte pour que je reste là, je suis prise de légers vertiges, le choc de l'annonce ainsi que la fumée qui émane du grill n'aidant pas.

Je lève gentiment la tête afin de regarder Satochi, j'ai presque peur de lui, peur de le regarder dans les yeux, peur d'affronter son regard. Pourtant, son but est noble, la paix. Mais à quel prix ? Je sais qu'il saura prendre la bonne décision, mais comme tout déserteur il sait très bien ce que cela va amener, sa traque par ses anciens camarades.

"Je... suis déçue... La cause est noble, mais à quel prix ?"

Je marque une petite pause et le regarde dans les yeux. Comme si j'attendais une réponse, mais que peut-il me répondre.

"Je ne sais pas si je vous en ai déjà parlé, mais depuis quelques semaines je ne me sens vraiment pas bien, je vais terminer cette viande et m'en aller, si vous me permettez."

Je n'attendais pas vraiment de réponse, de toute façon ma décision était prise. Le fait que le jonin ai parlé de déserté me fait bizarre, lui que je croyais fidèle au village en tout point. Je termine donc ma nourriture avant de me lever.

"Je vous remercie tous les trois, Satochi, j'espère que tu prendras la décision qui te convient le mieux en réfléchissant aux conséquences que celle-ci peut provoquer." Je marque une légère pause avant de continuer. "Encore merci et passez une bonne fin de soirée !"

Je tire donc ma révérence sur cette soirée d'une drôle de façon et un peu plus tôt que prévu. Le chemin du retour a été rude, très rude. Terrassée par la douleur j'ai dû m'arrêter un bon nombre de fois afin de reprendre mon souffle et de m'appuyer contre un mur. La nuit est claire et nous pouvons très bien voir les étoiles ainsi que la lune, pleine et haute dans le ciel. Après un retour qui a duré environ vingt minutes de plus que d'habitude, j'entre dans ma maison et me dirige immédiatement dans mon lit où je me pose sans même prendre le temps d'enlever mes habits. Je tourne vraiment et une sensation très bizarre m'habite, je n'ai jamais connu cette sensation. Comme si tout devenait blanc, le repos éternel. Suis-je en train de mourir ?!

La douleur ma traverse cette fois-ci tout le corps et j'essaye de bouger le bras, mais pas de réponse. Je ne peux plus bouger et suis clouée au lit. La douleur s'en va aussi vite qu'elle est arrivée et je ne vois plus que du blanc. Je suis donc morte cette nuit de printemps, terrassée par un arrêt cardiaque.

Le lendemain matin, mes parents ne voyant pas de réponse sont venus dans ma chambre afin de me retrouver sans vie, éteinte, couchée sur mon lit. En paix avec le monde, avec moi-même.

Une fois le choc passé, mes parents accompagné de ma famille ont réalisé un faire-part, faire-part qui va être déposé à grand nombre de personnes du village, mais surtout Satochi, Misao et Kinoe. Ceux-ci, deux jours après le repas retrouverons donc une lettre cachetée avec les armoiries du clan Hyô, leur apprenant ma mort.