Ce n’était ni le fait de devoir se raser les oreilles ou le fait que ces dernières soient anormalement longues qui lui avaient fait percevoir la vérité sur son passé. Il avait toujours su qu’il était un Gekei. Mais en tant que chef d’équipe sous le règne du Shodaime Raïkage ou aujourd’hui en tant que Régent, Bakushô Aomine avait vu nombre d’hommes et de femmes être incapables de contrôler des pouvoirs ou des compétences qu’ils avaient. Et le pouvoir de Gekei, voilà ce qu’il lui était impossible de maîtriser. Et ça semblait le dévorer progressivement.

Lorsqu’il quitta Kumo accompagné de Monjara Shinji et d’une bonne poignée de Kumojins, le Régent s’était fait raser les poils qui pouvaient laisser transparaître un état « anormal » de santé. Et il avait veillé à refaire la même chose le fameux jour J, lorsqu’ils virent la frontière qui marquait la séparation des Pays des Rizières et du Feu.

Aujourd’hui, la vérité allait être révélée. La mort du Rokudaime Raïkage, Kadoria Hôritsu, allait être éclairée par les lumières de ceux qui étaient présents ce jour-là. Une rencontre entre les puissances des Nuages, de la Feuille et du Sable. Et tout ceci en pleine frontière afin d’arranger tout le monde pour leurs voyages et la durée de ces derniers.

« Matsuno Yamuro, Kibô ou tout simplement… Kazekage. Cela fait du bien de voir que Suna tient ses engagements en venant ici. »

Le village caché du Sable était bien le seul envers lequel le Régent des Nuages n’éprouvait pas de réelle colère. En réalité, la seule chose que l’on pouvait leur reprocher, c’était de n’avoir pu se protéger de l’attaque surprise du Kaihô-sha. Mais du reste, ils étaient certainement les plus à plaindre, avec leur village à reconstruire. D’ailleurs, le Bakushô avait pris ses dispositions pour – le cas où ils n’auraient rien à voir dans la mort du Rokudaime – aider un peu pour leurs travaux. Espérons que Zenzaburô Ema n’eut rien fait de déshonorant…

Konoha, c’était de ces chiens qu’il fallait le plus se méfier. Si leurs forces et leur couverture sur le monde étaient moins grandes que celles de l’Empire, ils excellaient depuis longtemps dans l’art de l’accusation et de la fourberie. Et même si le Shûkai avait fait plus de mal à Kumo avant qu’il ne soit Régent, Aomine ne pouvait s’empêcher de préférer un Empire qui clamait haut et fort ses intentions à de pathétiques femmelettes qui se satisfaisaient à comploter partout sans la moindre preuve.

« Dites-moi, malgré nos titres respectifs et vu que nous avons combattu en tant que Bras droits lors de la bataille contre le Kaihô-sha, je vais me permettre d’être familier et de te tutoyer à nouveau… »

Il regarda sur la droite. Derrière Matsuno Yamuro, plusieurs Sunajins, à l’image de ses Kumojins qui attendaient derrière lui. Aomine leva le bras et pointa sévèrement du doigt son flanc gauche. Là où il n’y avait pas l’ombre d’un Konohajin.

« Des trois shinobis qui ont été là lors de la mort du dernier Raïkage, deux étaient Konohajins. Et ils ont répondus positivement à cette rencontre… Alors bordel pourquoi ne sont-ils pas là ? »

Spoiler:

La calamité de Suna a fait d'importants ravages notamment au sein du village caché de Kumo. En effet, le Rokudaime Raikage en a perdu la vie. Il nous fallait donc faire la lumière sur les circonstances de ce drame et y faire régner la justice. Cette rencontre allait justement permettre de faire la lumière sur cette affaire. C'était très risqué compte tenu du caractère du Régent, mais je comptais tout de même être de la partie. C'était une rencontre cruciale qui pourrait conditionner l'avenir du village, du pays, et même du Yuukan, une rencontre au sommet du monde entre trois des personnes les plus influentes.

Je me trouvais derrière le régent au côté des Kumojin, j'étais tout à droite. J'étais vêtu d'un long manteau avec une capuche et je portais un masque afin de ne laisser entrevoir aucune partie de mon corps, pas même ma tenue que j'avais soigneusement changée avant la rencontre. Sait-on jamais, je préférais conserver mon identité au cas où la situation venait à tourner au vinaigre puisque je pourrais éventuellement me mettre à dos l'Hokage et le Kazekage et par extension, l'ensemble du pays du feu et du vent.

Je devais donc rester discret, anonyme d'autant plus que je ne cherchais pas à m'afficher au monde. J'avais d'ailleurs pris mes dispositions au cas où nous serions amenés à fuir, j'avais apposé plusieurs de mes marques à quelques kilomètres plus loin, et même dans le pays adjacent afin de pouvoir battre en retraite si jamais la situation l'exigeait. Si jamais la situation venait à se compliquer, il était impératif que l'un de nous rentre sain et sauf au village.

Étrangement, le Kazekage, Yamada Kioshi, n'était pas là ; il y avait Kibo, sa compagne et trois autres Shinobi. Aurait-il refusé de venir ? Est-il toujours Kazekage ? Est-il occupé ? Est-il vraiment en vie compte tenu de ce qui s'était passé à Suna ? Je n'en savais rien.

*Kibo ? Il a beaucoup changé.* - Pensais-je en analysant les personnes que j'avais en face de moi.

Derrière mon masque, je les observais attentivement et je fus forcé de remarquer que l'homme aux cheveux blancs de sunajin ressemblait fortement à quelqu'un que j'avais déjà croisé. C'était sûrement Kibo, le bras droit du Kazekage ou alors quelqu'un qui lui ressemblait beaucoup. De plus, Konoha n'était toujours pas là. Je restais sur mes gardes et je restais très attentif, car mon acuité et ma vivacité me permettraient de comprendre et d'agir rapidement dans les plus brefs délais. J'étais au second plan dans cette rencontre, je me contentais de regarder, d'observer et d'écouter ce qui se disait, sans prononcer le moindre mot, ni effectuer le moindre mouvement.

Spoiler:

Un jour clé arriva pour l’avenir de Kumo. Après différentes péripéties, la rencontre entre Suna, Konoha et Kumo allait arriver. Cette dernière résultait de mois et de mois de doutes, d’énervement, de confrontation et j’en passe. Le Régent voulait, par tous les moyens nécessaires, obtenir des réponses sur la mort de son maître et cette rencontre allait prodiguer les différentes réponses attendue par le Bakushô. Bien entendu, en tant que Bras Droit et Ministre de la Diplomatie, je me devais d’assister à cette entrevue. Connaissant le tempérament sanguin de mon supérieur, si j’étais amené à me dérober, qui pourrait calmer et apaiser la rage d’un homme qui réclame vengeance. De plus, ayant dialogué directement avec Konoha, plus particulièrement avec le Bras Droit de l’Hokage, Aburame Mizuki, j’étais une pièce maitresse dans le but de ce regroupement.

La frontière des pays de la rizière et du feu avait été choisie comme point de ralliement. Dans ces temps dur, les trois nations ne pouvaient pas se permettre de recevoir leur homologue dans leur sein. Qui plus est, cette bordure assurait un temps de trajet équitable pour chaque force armée.

Ainsi, le grand départ arriva. Le Régent et moi-même ouvrions la marche en direction de Yu no Kuni. Nous étions accompagné de quelques Kumojins, car après tout, on ne sait jamais comment la situation peut évoluer, surtout si, comme moi, vous avez été témoin de la fureur qui anime le Colosse. Etant un petit groupe, nous passions facilement inaperçu, même si quelques têtes se retournaient lorsqu’on observait la grandeur du Régent qui surplombait tout la formation Kumojin. Le voyage se passa sans histoire et le point de rendez-vous fut atteint rapidement.

Notre groupe arriva quasiment en même temps que les Sunajins. J’avais dû mal à reconnaitre Kibo qui avait bien changé depuis des mois. Je me rappelais de lui lorsqu’avec Nara Natsuki nous avions sauvé l’académie de Suna. Le temps a passé depuis et le Sunajin d’antan et se présente devant nous en tant qu’Ombre.

« Mes hommages Kazekage-sama. »

Je m’inclinai légèrement pour saluer respectueusement le Kage tout en saluant les autre shinobis de Suna d’un signe de tête. Néanmoins, après toutes ces formalités, quelqu’un manquait à l’appelle… Konoha. Je restai calme et stoïque, alors que je sentais que le Régent commençait à s’impatienter. Les shinobis de la feuille ne devraient plus tarder…

HRP:

Nous marchions côte à côte, Ema était à mes côtés et notre destination était proche. Notre destination n'était qu'autre qu'un pays neutre pour aller à la rencontre du régent de Kumo et de ses hommes. En effet, le Raïkage était mort sur les terres de Kaze no Kuni et plus précisément dans l'enceinte du village. Suna était en quelque sorte « responsable » de l'affaire, c'était une des raisons qui nous avait poussé à venir ici. Pourquoi Ema était à mes côtés ? Dans un premier temps, elle était témoin de sa mort et était plus ou moins liée à celle-ci. Cette rencontre avec des forces Kumojins avait aussi pour but d'éclaircir cette sombre affaire. Dans un second temps, elle était une force armée très talentueuse et persévérante, nul doute qu'elle aurait pu être utile autrement qu'en qualité de témoin. Nous devions être prudent, ce qu'on pouvait apparenter à de la diplomatie pouvait tourner aux règlements de compte et je devais veiller à la protection de cette dernière.

En tant que bras-droit, j'avais une seconde fois promis de protéger les résidents de Kaze no Kuni ; En plus d'en être une résidente, elle se trouvait aussi être mon amie. Au péril de ma vie, j'étais prêt à la protéger. Même si j'étais ici en tant que bras-droit, je devais tout de même être sur mes gardes. Après un petit sourire à ma partenaire, je pris mon air sérieux pour ensuite prendre la parole.

« La dernière fois que j'ai rencontré des Kumojins hors de Suna, le Raïkage qui était le supérieur durégent actuel a égorgé un homme sous mes yeux. Si « l'élève » a suivi les traces de son maître, nous devons être très vigilant. »

Je marquai une pause de quelques secondes pour qu'elle puisse réfléchir à mes paroles. Cela voulait dire qu'elle devait être à l'affût, être prête à répondre à toutes menaces possibles. De plus les Kumojins n'étaient pas les seuls conviés à cette rencontre, il y avait aussi Konoha. Ils n'étaient pas une menace dans le sens où nous n'avions pas de réels différents avec eux. Je me souvenais par contre qu'ils nous avaient abandonné comme beaucoup d'autre après le chaos ; Seul l'Empire nous avait apporté leur aide en dépêchant des Kusajins expérimentés. Ils nous avaient d'ailleurs été très utiles et on ne pouvait que remercier l'Empire. Si j'avais du mal à adhérer à leurs façons d'instaurer la paix, je ne pouvais nier qu'ils avaient su saisir l'occasion pour nous apporter assistance. En ce monde tout de même, on ne faisait rien par pur altruisme. Ce n'était qu'un pas de plus de leur part...

«  N'hésite pas à utiliser tes capacités sensorielles. Je sais que tu t'es grandement améliorée ces derniers temps non ? Et d'ailleurs j'en suis très content, dés que tu seras assez forte n'hésite pas à rouer de coups celui qu'on appelle maître hein ? »

Après un bref sourire honnête, je diffusai en moi du chakra dans la plupart de mes membres afin de les rendre plus réactif. Je souhaitais seulement anticiper de possibles attaques, Ema allait sans doute de faire de même mais d'une façon différente. Nous approchions peu à peu du lieu de rendez-vous, la route avait été longue mais en valait la peine. Le Kazekage était convié lui aussi mais n'était pas à nos côtés, il avait décidé de rester à Suna le temps du trajet pour veiller sur le village.Une décision tout à fait justifiée, le village ne pouvait rester sans chef en ces temps de malheurs. Cela avait beau être du passé, il y avait encore quelques marques. Le Kakumeigun était bien gardé, Saibogu Lenka en était en charge tandis que Tetsui allait se former à diriger quelques équipes. Ils allaient former une paire mais le Yamada était plus comme un stagiaire en ce jour. Ça ne pouvait qu'être bon pour lui, j'avais de toute façon confiance en cet homme.

La destination était presque atteinte, je pouvais sommer le Kazekage de venir. Je sortis un petit livre avant d'écrire sur celui-ci. Du Fuinjutsu se cachait derrière ce bouquin, c'était un outil de communication à distance. Je me retournai brièvement pour faire signe à la délégation que nous étions bien arrivés ; Quelques Sunajins nous avaient accompagné, je n'étais pas seulement avec Ema. Kibo apparut alors avec son apparat, j'esquissai un sourire avant de prendre place à ses côtés. Quelques minutes plus tard on se trouvait face aux Kumojins.

En guise de respect et pour les saluer, j'abaissai légèrement le haut de mon corps.

Note:

Lorsque Matsuno Yamuro prit la parole, se présenta pour finalement expliquer la « raison » de l’absence du village caché de Konoha, le Régent s’esclaffa. Ce comportement singulier pour un homme de pouvoir tel que lui n’allait néanmoins pas à l’encontre de sa personnalité. Derrière ce rire exagéré se cachait une incompréhension totale, qui ne tarda pas à se transformer en rage. Ses yeux retombèrent sur ceux du Kazekage.

« C’est une plaisanterie, n’est-ce pas ? »

Il regarda tour à tour la fameuse Zenzaburô Ema, Monjara Shinji, puis de nouveau le Kazekage. Visiblement aussi surpris qu’ayant compris que l’Ombre du Vent n’avait rapporté que la vérité, le Colosse serra les deux poings d’une force telle que du sang commença à en couler.

Ce geste fort – à savoir une colère telle qu’il s’en blessait – pouvait paraître comme une chose impressionnante aux étrangers du désert, et plus familière pour les Kumojins. Mais en réalité, cela pouvait également être perçue comme la principale faiblesse du Bakushô : son instabilité émotionnelle. Et il ne tarda pas à l’exprimer avec des mots forts.

« Ils se foutent de notre gueule ! Ces deux vicieuses d’Aburame ne vont pas s’en tirer comme ça ! Si c’est la guerre qu’elles veulent, elles l’auront ! »

Il regarda aussitôt le Kazekage, après avoir un court instant jeté son intérêt sur la kunoïchi qui l’accompagnait. Il le pointa du doigt et continua de parler avec la même colère dans les poumons.

« Kazekage, vu que tu sembles entretenir des discussions privées avec Konoha, transmets-leur ceci : Kumo leur déclare la guerre ! »

Sur quoi il se retourna et adressa un regard à Monjara Shinji. Le déferlement de chakra et la rage du Régent semblèrent empêcher tout comportement contestataire. De toute façon, sa décision semblait prise. Il hurla à son petit groupe.

« Kumojins, nous rentrons sur le champ ! Une guerre nous attend ! »

Aussitôt, son visage se remplit de stupeur. Une sueur froide l’avait gagnée. Et la cause était aussi vive que surprenante : quelqu’un venait de le toucher.

Il se retourna aussitôt. Son flanc gauche saignait. Quelqu’un venait de le blesser, mais qui ?! Qui avait osé s’attaquer au Régent de la Foudre ?!

« Quel piètre chef tu fais, Bakushô Aomine. »

Le regard du Régent de Kumo avait fusé dans la direction de celui qui, en réalité, venait d’apparaître aux yeux de tous. Jiseyama, autrefois surnommé l’Inconnu, ne fut pas difficile à remarquer. Toujours avec son masque en métal dont les formes rappelaient l’attaque sur Suna, le chef du Kaihô-sha avait dans sa main un kunaï imbibé de sang. Si la blessure du Kumojin n’était sans doute pas mortelle, elle était sérieuse.

Malgré les sens éveillés de certains shinobis de Suna ou de Kumo, personne n’avait pu prévoir l’arrivée du shinobi le plus dangereux de ces derniers mois. Que ce soit grâce à ses capacités sensorielles, ses dons de Yamanaka ou encore le pouvoir de son Gène, les dons illusoires et mentaux du leader du Kaihô-sha semblaient imbattables. Mais maintenant qu’il était apparu aux yeux de toutes les délégations de Kumo et de Suna, difficile d’imaginer qu’il puisse s’en tirer avec le même tour de passe-passe.

« Konoha nous a prévenu que vous seriez là… Je dois vous avouer que je ne vous pensais pas si nombreux, la voix venait d’un autre endroit. »

Tous les regards convergèrent vers l’arrière. Jiseyama était réapparu plus loin, entouré de quelques hommes, portant l’uniforme noir du Kaihô-sha.

En réalité, leur leader était perturbé. En blessant Bakushô Aomine, il avait automatiquement lu son futur grâce à ses dons claniques. Et vraisemblablement, ce qu’il y avait vu ne lui avait pas plu. Cet homme était plus une bête qu’un être humain… Est-ce que faire croire que Konoha avait informé le Kaihô-sha suffirait pour être sûr de déclencher une guerre entre les villages cachés de la Feuille et de la Foudre ? Dans tous les cas, Jiseyama avait vu une difficulté future pour son mouvement.

Que devait-il faire ? Détestant agir de manière précipitée, l’Inconnu disparut. Mais la dizaine de membres du Kaihô-sha – certains bien entendu plus forts que d’autres – était toujours là. Un affrontement de taille allait démarrer. Et si Jiseyama en avait vu la conclusion, cela ne changeait pas que pour les autres, ils ne la connaîtraient qu’après avoir combattu…

Spoiler: