Le nouveau chef du Sasayaki avançait lentement dans les couloirs d’un bâtiment annexe du Palais Impérial. C’était là où il avait décidé d’effectuer les tests pour la possible future intégration de deux shinobis prometteurs de l’Empire. Etant nouveau à son poste, le nouveau responsable avait voulu marquer de son empreinte les nouveaux moyens d’intégration à cette Unité Spéciale. Elle était composée de quatre membres au maximum, et depuis qu’Hiko avait repris la direction, il avait préféré repartir avec une nouvelle équipe. Choix approuvé par le Kamui en personne.

L’enfant aux cheveux blancs souhaitait faire en sorte que Samui Kakeshuou soit fier de lui. Non pas parce que le jugement du vieillard représentait quelque chose d’important pour lui… Non. Au contraire, il se fichait bien de ce que pouvait penser le Viok’, mais cela était nécessaire qu’il soit bien vu. C’était cette nécessité qui lui faisait effectuer des missions dangereuses pour le compte du vieux Samui. Hiko ne ménageait pas sa peine lorsqu’il s’agissait de devoir faire bonne figure devant celui qui maîtrisait tyranniquement sa population. Et aujourd’hui était un nouveau test. Il savait qu’il serait scruté de près, aussi bien sur la composition de son équipe que sur la réussite des missions qui lui seront confiées. C’était donc pourquoi il avait passé presque deux jours entiers à établir une série de tests reflétant les différentes situations auxquelles pourraient être confrontés les membres de l’Unité Spéciale. Il fallait savoir juger un élément lorsque l’on était chef, et aujourd’hui c’était la première fois qu’Hiko se prenait au jeu. Il faut l’avouer… Il était un petit peu stressé.

***

Arrivant au bout du couloir, il sortit une de ses mains de son large manteau qui le recouvrait de la tête aux pieds et il actionna la poignée, donnant ainsi accès à une pièce d’un blanc immaculé où trônaient deux pupitres d’écoliers. Les candidats seraient au nombre de deux. Ils avaient été triés sur le volet parmi près d’une vingtaine de candidats et eux-seuls semblaient avoir le profil pour intégrer l’Unité.

Cependant, le verdict final revenait au Sairyo. Il se plaça au fond de la pièce et appliqua un camouflage visuel et chakratique sur sa personne. Il était devenu invisible et indétectable. Il aimait ce petit tour de passe-passe pour pouvoir observer les réactions des différents individus lorsqu’il dévoilait sa présence. Et les deux candidats n’allaient pas tarder. Deux shinobis de l’académie avaient eu pour ordre d’aller les chercher à leurs domiciles à l’aube et de les mener sans un mot jusqu’à cette pièce. Leur vue leur avait été dérobée car un bandeau avait été mis sur leurs yeux pour éviter qu’ils ne retrouvent l’endroit facilement.

Hiko commença à entendre des bruits de pas, les candidats se rapprochaient et allaient désormais entrer dans la pièce immaculée comportant uniquement les deux pupitres en son centre. Aucune feuille, aucun stylo, aucune indication. Hiko, toujours tapis dans l’ombre restait camouflé et allait avoir l’occasion d’observer les deux individus.

S’étaient-ils laissé docilement emmener ? Avaient-ils accepté le bandeau sur les yeux ? Quelle serait leur réaction lorsqu’ils arriveront dans cette pièce ? Tant de paramètres qui seraient pris en compte lors de leur évaluation dans le but de rejoindre l’Unité Spéciale Sasayaki…

Hrp:

Ce fut quand il sortit de son dojo pour récupérer plus de filins métalliques et vit que les premières lueurs du matin s'éveillaient à l'horizon que Mikami comprit la gravité de la situation. Du moins, une nouvelle apparition d'un phénomène qui commençait un peu trop à se répéter, repoussant toujours à plus tard ses heures de sommeil et les réduisant à des interventions irrégulières aux souvenirs fantomatiques. Si auparavant il s'effondrait à l'aube, à ce jour deux nuits s'étaient écoulées sans qu'il ne sombre dans les bras de Morphée ou de sa sœur qui gère les évanouissement. L'amnésique sauta dans le hamac devant le sentier menant chez lui et essaya de se laisser glisser, transporté par les va et vient, lentement, plongeant petit à petit dans...

- Mikami-san ?
* Bordel *
- Veuillez me suivre s'il vous plait, et enfiler ceci.

Pas un mot de plus. Était-ce déjà un mauvais rêve qui débutait ? Une mauvaise blague ? À moins que... l'empereur ne se soit enfin décidé à réprimander le manquement à son devoir lors de l'assaut subi à Suna. Vue la façon de procéder, ce scénario n'apparaissait pas comme le plus plausible. Mais étant sûrement le plus délicat à gérer, il restait celui à appréhender en priorité. Manquant d'informations, il marmonna sans rouvrir les yeux :

- Je suis indisponible pour la matinée. Si c'est important, veuillez laisser un message à la main qui se présente à vous, sinon, repassez plus tard.

Le sabreur ponctua sa phrase par un bip sonore on'kyôton, espérant une réaction de son interlocuteur. Il y eut un instant de flottement. On aurait pu s'attendre à ce qu'il ne cherche du papier pour écrire dans la mesure où ce dernier ne pipait mot, ou qu'il s'en aille, mais sa respiration demeurait à un ou deux mètres de lui. Le Yorurai finit par ouvrir un œil et le tourner vers ce jeune homme, bandeau noir levé en évidence.

- C'est très important.
- ... Je vais chercher à manger.

Ce devait sûrement être pour ça qu'il s'entrainait toute la nuit durant. Dès que le jour se levait il devenait difficile de se dégager ne serait-ce qu'une demi-journée de temps libre. Mais pas question de partir le ventre vide, surtout à la connaissance de ce qu'il avait mis de côté. Pourtant le garçon qui avait été envoyé sembla plus pressé et ne pas l'entendre de la même oreille que lui. Mikami l'entendit l'approcher par derrière et le bandeau se balancer au vent près de sa nuque. En un instant il se retourna et balaya l'émissaire, lui attrapa un bras pour le désarmer et l'attacher au second, dans son dos, le laissant allongé et ligoté au pas de sa porte.

Et les bonnes manières ? Étonnant que l'empereur n'envoie quelqu'un d'aussi peu dégourdi, qui plus est l'insultant de tous les noms de phoques plutôt que de trouver un moyen de se défaire de son entrave. Sûrement y avait-il une autre raison derrière cette étrange convocation, qui commençait doucement à évoquer sa curiosité vis-à-vis de son véritable objectif. Armé d'un sac en papier et de son katana, le shûkaijin tira la porte et releva le jeune garçon.

- Maintenant, on peut y aller. Attends, fais ces mouvements avec tes mains pour te dégager. C'est une technique pour se libérer lorsqu'on est ligoté, personne ne t'avais encore appris ça ?

Mikami comprit devant l'air mutin de son vis-à-vis que ses professeurs étaient passés outre cette leçon, et attendait qu'il prenne les devants pour lui emboîter le pas. Ce fut devant son immobilisme qu'il compris l'importance d'avoir les yeux bandés pour ce trajet. Il essaya pourtant de lui affirmer que ce serait inutile, mais il n'insista pas plus devant la fermeté de l'émissaire et préféra jouer le jeu. Ainsi il le suivit en piochant de temps en temps des morceaux de gâteaux en guise de déjeuner. Ils semblèrent suivre une route familière jusqu'à ce qu'une agitation urbaine ne se fasse entendre.

- Eh, c'était bien la peine de me bander les yeux si c'était pour monter à Shozaichi.

Il n'en rajouta cependant pas plus à l'écoute du soupire d'exaspération de son guide, resté bien silencieux durant tout le trajet. Ils parcoururent les routes de la capitale quelques minutes, jusqu'à entrer dans un bâtiment bien plus calme et longer tout un couloir. Après la rotation d'une poignée, Mikami fut bousculé vers l'avant sans qu'un mot de plus ne lui soit adressé et sans omettre de claquer violemment la porte derrière lui. Comprenant être arrivé à destination, il retira son bandeau et observa autour de lui, un instant éblouit par la blancheur d'une pièce aussi reluisante qu'aseptisé après ces minutes plongé dans le noir.

Cet endroit, sans vue sur l'extérieur, lui était tout à fait inconnu. Néanmoins il l'avait repéré à une centaine de mètre du centre-ville et des bruyants travaux de reconstruction qui y étaient menés ainsi que deux croisements de ruelles après avoir passé la forge et ses interminables coup de marteau. Soit. Une jeune femme était aussi présente, mais semblait être dans la même situation que lui. Le Yorurai s'assit sur l'un des pupitres et déballa à côté de lui ce qu'il restait de gâteau au chocolat, embaumant déjà les recoins de la pièce de part les arômes que relâchaient sa texture encore fondante.

- Ton visage me dit quelque chose... Pourtant je ne me souviens pas t'avoir déjà rencontré. Tiens, du gâteau.

Perplexe mais fidèle à lui-même, Mikami lui tendit le bras au bout duquel trônait une part de son déjeuner.

Certains disent que la vue est le sens le plus important. Que la cécité est une prison de noirceur qui vous coupe du monde alentours. Kaya doit bien reconnaître qu'il y a de ça. Il n'y a rien d'agréable à être privée de sa vision. Mais ce n'est pas une fatalité en soi... Un shinobi versé dans les arts de la sensorialité trouvera toujours en refuge en l'odorat ou en l'ouïe. Il y plus d'une façon d'appréhender le monde. Et la vue n'est qu'une nuance dans cette palette de possibilités. Depuis qu'on lui a mis ce bandeau sur la tête, la Mamoru a amplifié ses autres sens pour garder un certain contrôle sur la situation.

Car ce qui la dérange réellement, bien au-delà de ce bandeau, c'est la présence de cet homme venu la chercher à l'aube. S'en remettre à autrui n'est pas un exercice facile pour la demoiselle. Mais vu les circonstances elle n'a guère le choix. Alors elle garde à l'esprit que son chaperon improvisé peut être quelqu'un d'autre que celui qu'il prétend être. Que c'est dans un piège et non auprès d'un officiel de l'Empire qu'on la mène. Et que les apparences sont bien souvent trompeuses. La méfiance est un gage de survie. Et dans cette optique Kaya a jugé bon d'invoquer deux esprits qui la flanquent et la guident. Deux précautions valent mieux qu'une n'est-ce pas?

Ces esclaves fantomatiques lui fournissent ainsi toutes les informations qui échapperaient à ses sens amplifiés. Elle comprend donc rapidement que c'est vers le palais que leur groupe se dirige. Le bruit de ses pas commence à résonner, lui indiquant qu'ils sont entrés à présent dans une bâtisse. Quelques secondes plus tard on l'installe avec une délicatesse toute militaire à un pupitre. Puis le bruit d'une porte qui se referme sonne comme une invitation à retirer son bandeau. Ce qu'elle ne se prive évidemment pas de faire.

Elle découvre tout d'abord un jeune homme à ses côtés. Lui aussi installé à une table. Hormis lui et les deux esprits, la pièce semble vide. Kaya s'attarde un instant sur le blancheur des murs puis sur son voisin qui lui propose une part de gâteau. Son regard s'attarde quelques instants sur la... nourriture puis remonte pour croiser celui du jeune homme. Elle lui dit quelque chose? Lui, en revanche, ne lui dit absolument rien. Et le détachement du jeune homme révèle soit une trop grande confiance en lui, soit une insouciance frôlant l’imbécillité. Dans les deux cas, il n'y a rien de bien positif...

"Si un inconnu te proposait du gâteau après qu'on t'ait mené yeux bandés jusqu'à une destination qui se veut inconnue, le tout sans te fournir de véritables explications et aux premières lueurs de l'aube... Tu l'accepterais, toi?"

La question n'est que pure rhétorique, évidemment. Il est hors de question qu'elle accepte quoi que ce soit d'un homme dont elle ne sait rien. Jusqu'à preuve du contraire ce n'est pas un allié. Juste une variable inconnue. Et avec l'inconnu il vaut mieux se montrer prudent. En fait... Il faut toujours se montrer prudent. Toujours est-il que cette mise en scène n'est que l'arbre qui cache la forêt. Silencieuse, flanquée de ses deux esprits, Kaya se concentre donc sur son environnement. S'il y a un danger, il ne tardera sans doute pas à se manifester...

Hrp:

Mikami resta un instant et légèrement figé et bras tendu devant le refus de sa vis-à-vis, avant de l'affubler d'un « Tant pis pour toi. » et d'engouffrer d'une bouchée la dernière part de gâteau. Ce même gâteau dont il était encore en train de lécher les miettes s'étant auparavant arrêtés aux coins de sa bouche alors qu'il lui proposait. Est-ce que ce détail aurait réellement suffit à prouver la qualité sanitaire de ce produit aux premiers abords des plus innocents ? Sûrement pas pour quelqu'un d'aussi prudent avec dans l'esprit l'idée d'être déjà prise au beau milieu d'un piège. Pourquoi n'aurait-il pas avalé un contre-poison pour tromper sa vigilance ? Les possibilités étaient infinies, et du point de vue de l'amnésique, entasser des suppositions dans la méfiance relevait du même niveau qu'un excès de confiance à autrui. Il considérait simplement qu'il était possible de s'égarer dans un sens comme dans l'autre et que cette affaire n'était que question de choix.

Lui avait depuis longtemps fait le sien, préférant risquer de se voir trahir que de se retrouver dans un combat à mort face à quelqu'un avec qui il aurait pu énormément partager et évoluer, même malgré la fausseté de leur relation. Pour se couvrir il s'était fixé un repère : tant qu'il lui était possible de se battre et dégainer Raigetsu, il pouvait avancer l'esprit léger et rester attentif à son environnement. Il se ferait souvent trahir et en était conscient, mais dans l'impossibilité de trancher, cette option restait préférable à la précédente où les conséquences lui pourfendaient l'âme dans ses profondeurs en une souffrance qui transcendait le temps comme les souvenirs, et l'amnésie... et subitement :

- Silence. Asseyez-vous... sur vos chaises.

Une manifestation soudaine, d'autorité qui plus est. Il s'exécuta, ce après avoir pris le temps de froisser et de réduire à sa taille minimale l'emballage de son petit-déjeuner. Une façon de gagner du temps et réfléchir un peu plus à la situation. En vain pour le coup, le fait qu'un homme masqué apparaisse ne lui apprenait rien si ce n'était qu'il était bel et bien sous la juridiction de l'empire à l'heure actuelle. Quant à ces papiers... étrange interrogatoire. D'abord il se méfia, malgré sa façon de penser. Entre-temps il tourna le regard vers son homologue féminin, observant sa réaction par curiosité. Puis il se retourna sur sa feuille, tentant de suivre le cheminement entre les questions pour comprendre la finalité de cette mise en scène.

Mais s'il avait acquis quelque chose ces dernières années, c'était certainement le fait qu'il ne pouvait tout contrôler, savoir, et comprendre. Parfois il lui fallait lâcher prise et voir jusqu'où il pourrait aller, quitte à faire confiance à l'inconnu et se jeter dans la gueule du loup, tant qu'il lui reste sa dent de sabre sous le coude. C'était sa garantie de retour. Il finit par prendre la décision, en particulier en survolant la première question, de donner un maximum de détails afin de voir jusqu'où cette histoire le mènerait ; en espérant que ce ne soit pas un de ces tests psychologiques menés sur tout le shûkai... Comme si on pouvait rentrer dans un esprit comme le sien. L'amnésique était en permanence en contradiction avec lui-même, et sûrement était-ce une des choses qui le rendait imprévisible, ou du moins socialement difficile.

Il se lança. Posa la pointe du stylo. S'arrêta. Il avait faillit écrire un truc du genre " Je me trouve dans un simulacre de relation subordonnée visant à rappeler quelle est notre place dans ce foutu empire " ... mais mieux valait partir sur l'hypothèse du lieu géographique que l'interprétation qu'ils se faisaient du contexte. Néanmoins, il souleva le regard en un sourire moqueur envers leur examinateur (ou surveillant ou peu importe qui il était) avant de se lancer pour de bon. Alors il griffonna... question 1... question 2... affirmant pour celle-ci son sens des priorités. Il fit l'impasse sur la trois, passant directement à la quatrième. Celle-ci, Kirito lui avait donné la réponse au retour de Suna, contrastant alors avec la dernière qui constituait sûrement la plus difficile tant il aurait fallut qu'il traîne bien plus souvent à proximité des lieux remplis de bureaucrates. Pour celle-ci il dut faire jouer ses relations, ou tout du moins ne parler que de ce dont il était sûr. Puis il revint à la troisième question... réfléchit une seconde, griffonna une dernière chose et posa le stylo, curieux de voir comment se passerait la suite des évènements...

Quelque chose de tantôt bien écrit, tantôt mal écrit:

Le ton est rapidement donné par le nouvel arrivant. Ce dernier, faisant irruption des ombres, a tôt fait de remettre au pas le second shinobi. Il est vrai que son détachement et son... aisance pour la discussion semblent un brin inadaptés au vue des circonstances. Mais ce n'est plus lui qui l'intéresse désormais. Toute l'attention de la noiraude est focalisée sur le regard qui se dessine derrière le masque doré symbolisant un aigle. Elle ne l'a pas remarqué avant qu'il se manifeste. Ni elle, ni ses esprits. Autant partir du principe qu'il est plus doué qu'elle dans l'air subtil de la sensorialité. Ce qui n'est pas vraiment de bon augure...

Mais l'inconnu ne semble pas avoir perçu les esprits qui hantent la salle. Ou, si c'est le cas, il a décidé de les ignorer. Peut-être cherche-t'il justement à l'induire en erreur. Les apparences sont souvent trompeuses. Mais c'est cette incertitude qui fait également toute la beauté de l'instant. Kaya détache finalement son regard du nouveau venu pour le poser sur la feuille qu'il vient de déposer sur le pupitre devant elle. Elle sent le regard de son voisin peser un instant sur elle mais choisit de l'ignorer.

Les cinq questions posées sont à la fois simples et subtiles. Et les réponses données fourniront de précieuses informations à l'homme en train de les évaluer. Les deux premières servent visiblement à évaluer la capacité d'analysé et le sens de l'observation. La troisième est un vrai piège. Concrètement, il s'agit de se définir. Et c'est sans doute l'un des exercices les plus durs qui soit. Enfin, la quatrième et cinquième question portent sur l'actualité interne et externe au Shûkai. Sûrement une façon de mesurer l'intérêt des sondés pour le monde qui les entoure et leur faculté à se tenir informés.

*Je veux des indications précises sur mon emplacement actuel!* ordonne-t'elle à ses esprits. *Et le nom de l'homme qui m'a menée jusqu'ici!*

Elle a une idée encore trop vague de l'endroit où elle se trouve pour fournir une explication satisfaisante. Quant à son guide, elle n'a tout simplement pas fait attention à son nom: après tout s'il était un ennemi il n'aurait pas été assez bête pour indiquer sa vraie identité sur une plaque. Et s'il était bien du Shûkai - ce que tout semble confirmer - son nom n'avait pas le moindre intérêt, simple messager qu'il était. Mais l'intéressé doit encore être dans les environs. Et avec lui, la précieuse information demandée.

La noiraude se concentre donc sur les autres questions en attendant que ses éclaireurs reviennent. On ne leur a pas donné une limite de temps pour répondre au questionnaire. Mais le temps est sûrement un facteur qui rentre en ligne de compte pour l'évaluation finale. Autant ne pas trop faire attendre le mystérieux examinateur. Kaya s'applique donc à remplir la feuille, complétant par la suite les informations manquantes lorsque les esprits reviennent avec de nouvelles données. Sa rédaction terminée, elle jette un regard à son "oeuvre":

clik:

Elle retient une grimace. Sa dernière réponse est révélatrice du peu d'intérêt qu'elle porte au Shûkai dans son ensemble. Il n'y a rien de très étonnant à cela dans la mesure ou le noiraude ne se sent pas réellement impériale. Elle, elle est takijin. Son passé, son présent et son futur son liés à ce pays. Tout comme celui de son clan. L'Alliance devenue Empire ne changera rien à ce qu'elle est. Et si elle se renseigne sur la politique internationale et qu'il est aisé de connaître l'identité d'un Kage, elle se fiche en revanche pas mal de savoir quel Heishi ou Chûnin du Shûkai est promu tant qu'il n'est pas de Taki. Reste à savoir si ce manque d'intérêt - voir ce rejet - pour les actualités impériales lui portera préjudice.

Elle pousse sa feuille sur l'extrémité du pupitre pour indiquer qu'elle a terminé et note au passage que son voisin - adversaire? - l'a devancée. Avec un peu de chance il a écrit tout ce qui lui passait par la tête. Mais elle n'y croit pas trop. La compétition vient de commencer. Et il ne serait pas ici sans une sacré bonne raison. C'est donc au tour de la noiraude de l'observer un bref instant avant de reporter son attention sur leur examinateur. Et maintenant?

Leurs réactions étaient des plus différentes. D’un côté, l’un des deux jouait clairement la carte de l’assurance en soi. Tandis que de l’autre, la seconde prenait clairement plus son temps et réfléchissait d’une manière beaucoup plus posée à la situation. Intéressant.

Hiko n’avait pas bougé, il se contentait d’observer les deux candidats sans sourciller. Il avait appris, grâce à son expérience de l’observation, qu’on en apprenait beaucoup plus sur une personne en prêtant attention à son langage corporel plutôt qu’à sa communication verbale. A ce qu’il pouvait voir jusqu’à maintenant, Mikami tentait à tout prix d’impressionner, peut-être malgré lui, les autres en étant tellement détaché de la situation qu’il n’avait aucune peur. Tandis que Kaya semblait beaucoup moins sûre d’elle, elle hésitait et semblait légèrement moins gérer les situations de stress.

Mikami partait avec l’avantage, ou devrait-on dire le désavantage, qu’Hiko le connaissait. Il savait comment il fonctionnait, il avait appris à l’analyser et à le comprendre ce qui démystifiait son comportement de tire-au-flanc qu’il semblait se donner un malin plaisir à se donner. Mikami était quelqu’un de sensé, et il ne faisait que très rarement des choix au hasard. Son comportement avait donc un sens… Mais lequel ?

Tandis que de l’autre côté, Kaya était une parfaite inconnue pour l’enfant aux cheveux blancs. Cependant, un certain mystère l’habitait et il avait énormément de mal à cerner sa personnalité. Etait-elle réellement aussi timide qu’elle ne le laissait transpirer ? Rien n’était moins sûr. Mais les interrogations du jeune garçon allaient bientôt trouver des réponses, car les deux candidats semblaient avoir fini leurs réponses.

Sans perdre de temps, et toujours sans un mot, l’enfant se déplaça et vint prendre les copies. Il leur laissa les stylos et revint vers le coin de la salle. Il parcourut alors les réponses, et certaines le firent sourire. Un sourire dissimulé par le masque d’aigle doré qu’il portait sur son visage. Ces deux personnages étaient diamétralement opposés, et tous deux avaient marqué des points avec leurs réponses. Cela promettait d’être intéressant, même si le test ne faisait que commencer.

« Bien. Désormais je vais vous demander de me suivre. »

N’attendant pas leurs réponses, Hiko leur avait déjà emboîté le pas et était sorti de la pièce. Il marchait d’un pas vif, mais sentait que les deux candidats le suivaient. D’ailleurs, il semblerait que d’autres présences se soient jointes à la fête. Mais Hiko ne reconnaissait pas ces êtres, et il ne le savait pas encore… Mais il sentait les esprits de la Mamoru.

Quoi qu’il en soit, ils arrivèrent rapidement dans une gigantesque pièce. Le plafond était très haut, mais de gigantesques murs venaient former un labyrinthe dans la grande pièce. Cet endroit serait le lieu idéal pour tester leurs réelles capacités d’infiltration et d’espionnage. Mais cela se passerait en plusieurs étapes. Hiko s’arrêta donc devant un premier obstacle où une porte trônait fièrement au milieu d’un mur gigantesque… C’était le seul accès pour passer plus loin dans la pièce, et les deux candidats devront donc la franchir s’ils espéraient pouvoir un jour postuler à un poste au Sasayaki.

« L’épreuve numéro 2 est très simple. Cette porte est scellée par un code à 4 chiffres. Votre but est très simple, vous devez simplement réussir à passer de l’autre côté dans un laps de temps de 10 minutes. Sur ce, je vous attends de l’autre côté. »

Formant le signe du tigre, l’examinateur disparut ainsi dans un nuage de fumée. Un clone donc…

Quelle serait la stratégie adoptée par les deux candidats ? Seront-ils capables de savoir trouver la bonne information ? Ils avaient le droit de tout tenter, mais chacun de leurs choix serait passé au peigne fin par le jeune Hiko.

Hrp:

Le masque aquilin récupérait leur feuille et s'isolait dans un coin de la pièce. Soumis à l'attente, Mikami s'empara du stylo qu'il lui avait laissé et se mit à jouer avec. Il le faisait virevolter silencieusement entre ses doigts, patientait calmement le temps qu'on ne daigne revenir vers eux. Son regard allait et revenait par ci par là aux différents angles et pans de mur qui entraient dans son champs de vision. Malgré son insouciance, il espérait qu'on ne le renvoie pas directement à l'extérieur. Ce détour pour répondre à quelques étranges questions l'aurait bien évidemment frustré. Mais le fait qu'on ne les reconduise pas immédiatement prouvait qu'il y avait une suite. Restait à savoir s'ils y seraient conviés...

- Bien. Désormais je vais vous demander de me suivre.

Bingo ! L'aventure continue. S'offrant une satisfaction intérieure derrière deux paupières closes et un flegme rare et pourtant héréditaire, l'amnésique se relevait enfin de sa chaise en embarquant le stylo avec lui. N'attendant que d'en voir plus avant de poser des questions. Ils entrèrent dans ce labyrinthe, le laissant impressionné de part l'immensité de ce lieu existant à l'insu de tous à Shozaichi. Jusqu'à ce qu'ils arrivent devant cette porte et sa serrure.

- L’épreuve numéro 2 est très simple. Cette porte est scellée par un code à 4 chiffres. Votre but est très simple, vous devez simplement réussir à passer de l’autre côté dans un laps de temps de 10 minutes. Sur ce, je vous attends de l’autre côté.

À chacune de ses paroles, chacune de ses actes, le contexte de cette convocation singulière s'éclaircissait un peu plus. Pourtant, son objectif demeurait toujours aussi sombre vis-à-vis de l'empire. Mais les conséquences négatives à tout ce jeu perdaient petit à petit en crédibilité... Leur examinateur donc, car il ne pouvait se définir seulement comme tel, disparut. Mikami détourna son regard de la porte pour le laisser vagabonder tout autour de lui, d'abord à vérifier si les murs touchaient bien le plafond, tout en se remettant à jouer avec le stylo qu'il s'était accaparé comme un de ces briquets qui voyagent entre mille et une personnes. Un instant il mit son jeu en suspens pour créer un clone de foudre qui sans rien dire se mit à marcher en kinobori sur les murs et vers le plafond, retournant un peu sur leur pas pour voir s'ils n'avaient rien louper. Après quoi il s'adressa directement à la kunoichi qui l'accompagnait...

- Bon, je peux t'expliquer comment je vois les choses ? Il n'y a qu'une seule porte. Merci pour la précision. Et il n'a jamais été question "d'épreuve" éliminatoire à ce que je sache. Vu le temps qu'on a, on ferait mieux de réfléchir ensemble à la question.

L'original du Yorurai s'approcha du sceau fermant la porte.

- Notre seul objectif est de passer de l'autre côté, pas nécessairement de trouver le code. Et puis, qu'est-ce qu'on a comme base pour le trouver ? La suite de questions qu'on nous a donné tout à l'heure ? J'vois pas quelle logique on pourrait y appliquer, à part en fouillant dans le cerveau de l'inconnu qui vient de disparaître... ou je sais pas, peut-être que c'est tout bêtement nos âges respectifs mis bout à bout.

Comme... s'ils mettaient des informations en commun ? Encore faudrait-il que l'amnésique soit sûr de son âge. Sûrement serait-ce en fonction de celui qu'il avait renseigné en entrant au shûkai.

- De mon point de vue, il y a de fortes chances pour que ce code ne soit une diversion. Parce que, sincèrement... je peux créer une ouverture dans ces murs où je veux, ne serait-ce qu'en m'aidant de ce stylo.

Et il lui présentait le dit objet en tendant le bras, comme pour mettre en avant la simplicité et la vulgarité de la tâche à effectuer. Si ce stylo recelait un détail, peut-être était-ce le moment où la jeune femme le capterait...

- Donc dans le pire des cas, il nous reste cette solution si on a rien trouvé au terme des dix minutes. Si jamais t'as des capacités sensorielles, je crois que c'est le moment de me prévenir d'un éventuel piège qui pourrait m'attendre dans ce scénario. Moi, je n'ai que mes yeux...

Pour pleurer, en particulier sur le sort de mes oreilles sans lesquelles je commence à me sentir autant désarmé que sans mon sabre. Mais Mikami pouvait s'adapter, peut-être même pouvait-il espérer camoufler le bruit que ferait la découpe de la porte si jamais ils en venaient à cette solution. Son clone inspectait partout, ceci dit avec peu d'espoir d'arriver à quelque chose avec ses maigres moyens. Bien qu'il fasse attention à la régularité des surfaces, à d'éventuelles différences de textures ou de couleurs, à des odeurs, aux impressions que son pied fasse sonner creux.

Le clone créait un autre clone qui retournait inspecter la salle d'examen et disparaîtrait après avoir retourner les deux bureaux, le nombre exact de chaises, et ce tableau d'écolier ; simplement au cas où il était vraiment question de trouver de foutu code...

- Je sais pas, peut-être qu'il y a d'autres failles cachés dans les murs, sous le sol, ou un autre angle de vue à adopter... qu'est-ce que tu en penses ?

Là, c'était le moment où il avait besoin d'un point de vue terre à terre. Parce que, qui sait à quel point cet examinateur pouvait être tordu ? Mikami projetait sûrement ses propres travers sur cet inconnu, étant sûrement lui-même plus tordu que tous ces shinobi qui occupaient les postes les plus obscurs de l'empire. Pour ces premières minutes, peut-être en avait-il dit assez et mieux valait qu'il tempère ses ardeurs plutôt que ne s'égare dans les profondeurs de son esprit. Il s'en voudrait sûrement de ne pas avoir vu ce qu'il y avait au bout de toute cette mise en scène...

Spoiler:

La seconde épreuve contraste de beaucoup avec la première. Il n'est pas question de questionnaire cette fois-ci. Mais la matière grise des deux examinés risque d'être largement sollicitée. Kaya écoute la fin des explications de l'homme au masque doré puis contemple la porte qui se dresse en face d'elle. Quatre chiffres. Et des milliers de combinaisons possibles. Ce n'est pas le hasard qui lui ouvrira les portes de l'épreuve suivante. La réponse doit se trouver quelque part, ici. Bien cachée. Reste à la trouver. Et en dix minutes top chrono...

La Mamoru promène son regard sur les différentes parties de la pièce après avoir amplifiée ses facultés visuelles. Et c'est précisément cet instant que choisi son adversaire pour prendre la parole. Elle l'écoute tout en poursuivant sa tâche. Il y a une certaine pertinence dans ses propos. L'entraide pourrait bien leur offrir la clef de cette énigme.

"Continue..."

Elle estime inutile de lui préciser que l'épreuve, même si rien n'a été précisé sur le sujet, peut être éliminatoire. Elle préfère le laisser exposer ses idées, l'écoutant avec une certaine attention tandis qu'elle poursuit son observation des lieux. Ainsi donc c'est bien la collaboration qu'elle prône. Elle est tentée de refuser mais elle n'a pas la moindre idée du code. Il peut être utile. Et si ce n'est pas maintenant ce sera peut-être plus tard. Pourquoi se priver de lui? Après tout il se peut que l'épreuve suivante soit un combat et qu'elle ait besoin d'une personne apte à encaisser les coups. Ce serait... imprudent de refuser une alliance qu'elle pourra par ailleurs briser lorsqu'elle ne sera plus dans son intérêt.

D'un autre côté et comme l'a précisé son adversaire, il est juste question de traverser cette porte. N'importe quel imbécile penserait à la détruire. C'est une réaction primaire. Mais l'examinateur a sûrement prévu cette éventualité. Ca coule de source. S'il suffisait d'un jutsu les choses seraient bien trop faciles. Et n'auraient pas le moindre intérêt pour celui ou ceux qui les observent à cet instant. N'importe quel Heishi sait lancer un jutsu...

"Cette porte ne cédera pas par la force." indique-t'elle avec certitude. "Mais nous ne perdrons rien à essayer lorsque le temps imparti sera presque écoulé..."

Autrement dit, quand ils n'auront plus rien à perdre... La noiraude réfléchit aux idées de Mikami, espérant les utiliser comme tremplin vers une solution. Elle s'approche du mur et cherche les éventuels pièges qu'il évoquait. Les pièges... Elle s'arrête et reste immobile quelques instants, réfléchissant à toute vitesse. Puis elle tourne un regard malicieux en direction du noiraud. Cet imbécile vient de lui donner la solution sans même s'en rendre compte...

"Épreuve numéro deux... Quatre chiffres... Dix minutes..." récite-t'elle lentement. "Ce qui donne: deux-quatre-un-zéro!"

La réponse n'était pas dans la pièce mais bien dans la donnée en elle-même. De mémoire ce sont les seuls chiffres énumérés par l'homme au masque d'aigle. Du moins dans cette pièce. Et le tout dans une seule tirade? Il est possible que ce soit un hasard. Mais elle ne croit pas que l'examinateur soit du genre à faire les choses à moitié. Il leur posait le problème tout en leur donnant la réponse. Bien vu!

Kaya mesure néanmoins ses ardeurs. Car il se peut que ce soit effectivement un piège destiné à les induire en erreur. Mais les secondes s'égrainent et les solutions ne se bousculent pas au portique. La Mamoru active deux de ses sceaux et deux ailes d'un cuir sombre apparaissent au niveau de ses omoplates. Elle s'élève ensuite vers le digicode et rentre les trois premiers chiffres puis hésite avant de tourner le regard vers son... allié.

"À toi l'honneur!"

Elle s'efface pour lui laisser l'honneur d'ajouter le dernier chiffre. Oui, à lui l'honneur de voir la porte lui exploser à la figure si d'aventure le digicode leur réservait quelques surprises. On est jamais trop prudente...

clik:

Hrp:

Mikami lève un regard d'hésitation vers Kaya quand celle-ci lui propose de taper le dernier chiffre. Si ce geste a l'air d'une faveur pour sacraliser leur travail commun sur ce dernier numéro, l'hésitation que son doigt eut à le sceller ressemble plutôt à une marque de prudence. Le Yorurai esquisse un sourire en coin, préférant ressentir de l'ironie que de la traîtrise dans cette pointe d'individualisme coulant au cœur de l'esprit collectif de la jeune femme qui se tient non loin de lui. Ainsi ce fut son clone qui sauta du mur sur lequel il était perché, et, approuvant leur théorie, pousse le bouton où la bulle était dessinée.

Bingo, encore. Le loquet se déverrouilla dans une atmosphère digne d'un des meilleurs tomes de Doubt pour que la porte ne s'ouvre en jetant un sombre rayon lumineux sur une pièce paraissant aussi immense que totalement obscure. Aussi fragile était-il le dernier halo de lumière se trouvait dès à présent dans leur dos, et il fallait dire que seules les ombres de leurs jambes étaient discernable sur le sol, le reste se fondant bien rapidement dans la noirceur de la pièce. Une seule chose était visible : « Trouvez le bon chemin jusqu’à la fin du labyrinthe, et votre test sera terminé. »

- Bien, il semblerait qu'on ne va pas tarder à avoir le fin mot de cette histoire. Il tournait alors la tête vers la noiraude. Tu comptes me laisser marcher devant au cas où la voie serait piégée ?

Quoi que c'était plutôt le moment où elle le doublerait sans attendre et le laisserait seul face à cette galère. Comment résoudre ce problème d'ailleurs ? Il était hors de question de faire demi-tour, et pire que ça, il lui était impossible de malaxer tout chakra raiton dans cette salle. Mais ses clones tenaient bon en revanche, le deuxième venait tout juste de les rejoindre. Alors quoi, que testait-il à présent ? La dernière énigme montrait que leur examinateur était un adepte du contre-pied. Ici, il pouvait très bien attendre d'eux de les voir agir avec prudence comme il pouvait aussi espérer qu'ils refoulent toute hésitation. Mais ne venaient-ils pas de montrer qu'ils pouvaient agir sans tergiverser plus que de raisons quand ils tenaient une solution, ne serait-ce qu'en tentant d'ouvrir la porte avec le code trouvé avant même de réfléchir à d'autres solutions ?

Un repérage était de mise ; et encore une fois, il faudrait faire avec les moyens du bord et l'environnement donné. Autrement dit pas grand chose pour le coup. Après ces réflexions, l'amnésique s'avançait de quelques pas devant ses clones et composait deux signes incantatoires. Laissant la moitié du dernier sur ses lèvres entrouvertes, il souffla longuement une modeste brise en décrivant un arc-de-cercle, horizontalement. Prenant son temps, il fit un aller, pour compter le nombre de fois que l'air recraché serait scindé, déterminant ainsi le nombre d'entrées possibles à ce dit labyrinthe ; et une seconde fois, dans l'autre sens, appliquant une certaine rigueur au temps passé sur chacune des entrées (si tant est qu'il s'agissait réellement d'un labyrinthe, ou du moins du premier type de labyrinthe qui leur venait à l'esprit), pour y laisser s'engouffrer une quantité d'air précise - si ce n'était similaire à chacune - en marquant une pause entre chacune des entrées.

Ceci, dans le but d'en écouter le reflux ou le sifflement, d'en ressentir le retour. Si l'air lui revenait vite, il y avait de fortes chances pour qu'il ait affaire à une impasse. Mais si en revanche il semblait se perdre dans les méandres de l'obscurité, il y avait de fortes chances pour que cette voie, la plus longue, soit la meilleure. Néanmoins s'il s'avérait au premier souffle que ce soit un labyrinthe conventionnel et que la sortie se trouve à l'autre bout de la pièce et non pas sur un autre mur...

La combinaison se révèle être la bonne. La porte finit donc par s'ouvrir et leur offre l'accès à... l'obscurité. Kaya plisse les yeux pour tenter de s'habituer aux ténèbres mais mis à part le rayon de lumière provenant de la pièce où ils se trouvent elle ne parvient pas à distinguer quoi que ce soit. Autrement dit la troisième épreuve se révèle être un grand saut dans l'inconnu. Si la théorie est simple voir simpliste, il s'agit maintenant d'anticiper les obstacles qui pourraient se dresser sur leur chemin. Leurs chemins? La coopération ne semble pas être nécessaire pour cet examen-là. Pourtant la noiraude n'est pas si pressée de rompre la coopération qui s'est installée entre elle et Mikami. Il pourrait bien être davantage encore utile qu'il y a quelques instants.

De son côté le jeune homme semble lui aussi favorable à poursuivre le travail d'équipe. Du moins est-ce ainsi qu'elle choisit d'interpréter la phrase qu'il lui lance. Ou s'agit-il d'une simple moquerie pour souligner sa prudence? Il n'a peut être pas apprécié qu'elle lui laisse... l'honneur de rentrer le dernier chiffre. Et s'il l'a tout de même fait c'est sans doute qu'il ne souhaitait pas laisser une concurrente prendre trop d'avance. Peu importe finalement. Ses motivations importent peu tant qu'il peut se montrer utile.

"Puisque c'est proposé si gentiment je ne vois aucune raison de refuser!" répond-t'elle avec un léger sourire. "Je suis certaine que tu feras parfait comme guide!"

Devant elle. Là où elle n'aura pas à craindre un coup de katana ou un quelconque jutsu. Pourtant ce n'est pas uniquement la prudence qui guide Kaya à cet instant. C'est surtout le fait que ses esprits semblent incapables de pénétrer dans la troisième pièce. Des sceaux? Est-ce que les Mamoru ont participé à la conception de ce labyrinthe? Toujours est-il qu'elle semble privée de sa principale ressource. Ce qui est plus qu'ennuyant vu les circonstances. Il aurait été si facile d'envoyer des spectres en éclaireur, d'attendre qu'ils trouvent la sortie puis qu'ils la mènent jusqu'à cette dernière. Mais leur examinateur ou ses supérieurs avaient visiblement prévu le coup.

Indécise, elle laisse donc son adversaire s'installer devant l'entrée et... souffler de l'air à l'intérieur. Elle ne saisit pas tout de suite ce qu'il tente de faire. Mais ça devient rapidement évident. Et il se trouve qu'à ce petit jeu-là elle peut l'aider. La sensorialité est d'ailleurs le dernier recours qu'il lui reste. En se concentrant elle pourra sûrement se focaliser sur les courants d'air. Kaya vient donc se placer à côté du noiraud et jetant un regard à ses clones. Ils feront des éclaireurs parfaits.

"Ensemble?"

Elle n'attend pas vraiment sa réponse et amplifie son ouïe pour profiter de l'écholocalisation improvisée que lui offre le noiraud. Elle tente donc d'identifier les bruissements d'air qui se prolongent en écartant ceux qui rencontrent un obstacle. Le tout dans le but de se faire une idée précise de cette zone d'ombre qui leur fait face. Cependant elle garde à l'esprit la possibilité de l'échec. Le labyrinthe peut très bien avoir été conçu pour bloquer ce genre de tentatives, induire les examinés en erreur. Mais lorsqu'un obstacle se révèle trop important il convient de le contourner. Après tout leur terrain de jeu improvisé ne se limite pas à ce bâtiment, si? En tout cas il n'y a eu aucune indication confirmant l'inverse.

Ainsi donc la noiraude décide de déployer ses esprits autours de la pièce qui leur fait face. Certains traversent les murs pour longer l'obstacle de l'extérieur tandis que d'autres s'élèvent dans les airs pour le survoler. Cette pièce n'est pas sans fin. Et si elle arrive à en localiser la sortie elle pourra toujours envisager de faire un petit détour...

Hrp:

- Ensemble ?

Bien que concentré sur son opération, Mikami ne tourna pas la tête vers elle, mais un léger sourire et pourtant des plus pures souleva le coin de ses lèvres. Peut-être s'était-il trompé, mais il avait osé croire que le renouveau de cette coopération ne dépasse la simple concordance des intérêts. Pourtant ces derniers ne demeuraient jamais bien loin, et dépasser leur frontière revenait à s'aventurer hors de l'ordre maintenu par les différentes rationalités, dans un monde où régnait à la fois le néant et le chaos, où la versatilité défiait à chaque instant les logiques les plus ancrées. Pourtant la femme qui se tenait à ses côtés n'avait pas l'air d'être du genre à s'en remettre au hasard et restait une inconnue à chaque épreuve un peu plus mystérieuse aux yeux de l'amnésique. Encore loin d'imaginer qu'ils puissent un jour partager un bout de chemin, ce simple mot prononcé suffit en revanche à lui donner l'espoir de voir leur coopération porter des fruits bien plus loin que cet étrange examen.

La posture revêtue et la concentration qu'exprimait son faciès lui permirent rapidement de comprendre à quelle jeu la kunoichi se livrait, pour avoir déjà observé de tels comportements par le passé. Le fait de la voir compléter son action, comblant son handicape, ne manqua pas de combler aussi sa satisfaction. Néanmoins ils n'obtinrent qu'une réponse négative. S'agissait-il d'un labyrinthe à base de passerelles et de précipices ? Sûrement pas, et ce car ils en auraient entendu l'écho. Le Yorurai se retourna vers ses clones... Disparus. Un coup d'œil interrogatif envers la noiraude qui semblait l'être tout autant que lui. Pourtant, il aurait clairement senti leur destruction et notamment grâce au transfert d'information. Ce ne l'empêcha pas de poser sa main gauche sur le manche de son katana, suspectant un ennemi invisible de s'en prendre à eux pendant qu'ils restaient inactifs.

Mais pourquoi ne s'en prendre qu'à des copies ? Parallèlement, Kaya eut l'air d'échouer à son tour dans une tentative plus personnelle. Cette pièce recelait apparemment bien plus de secrets que ce qui n'était déjà caché dans l'obscurité. Impossible d'utiliser la moindre technique raiton, clones créés au préalable y compris. Alors quoi ? Était-elle truffée de mécanismes et de sceaux pour empêcher les candidats d'agir comme ils avaient l'habitude de le faire ? Après tout, ça correspondait bien à l'esprit qui semblait se dégager de cette épreuve : un saut dans l'inconnu, qui devrait être géré par des moyens encore inexploités. Se débrouiller à partir de rien constituait pourtant un défi récurrent chez le jeune sabreur préférant évoluer dans la simplicité. Cependant, le simple fait d'imaginer l'envergure des moyens matériels et humains à mettre en œuvre pour inhiber la plupart de l'éventail de capacités de shinobis presque diamétralement opposés eut le don de lui donner le vertige.

Combien de fuinjutsu auraient été nécessaires pour ainsi sceller la plupart de leurs possibilités ? Il aurait fallu un nombre incalculable de jutsu... à moins que les moyens ne soient spirituels. ... Et que ce labyrinthe ne soit mental. Ce qui expliquerait facilement les difficultés rencontrées jusqu'à présent. Mais à quel moment y seraient-ils entrés ? Simplement en passant le pas de la porte ?!
Mikami s'arrêta net dans ses réflexions, relâchant son emprise sur Raigetsu. Plongeant sa main à l'intérieur de ses vêtements, il en sortit un épais mouchoir en tissu qu'il laissa tomber sur les inscriptions en rouge, recouvrant la moindre de leurs lueurs. Un genjutsu ? S'il suffisait d'un kai pour s'en sortir, la réussite s’avérerait alors des plus simplistes... Encore fallait-il y penser et éviter de s'enfoncer dans une obscurité sans réelle fin. Même s'il n'écartait pas la possibilité que la solution soit d'aller affronter l'invisible et l'intangible, l'hypothèse précédente demeurait la meilleure en sa possession et la plus logique à le vue des jeux d'esprits auparavant proposés par leur examinateur. Le Yorurai se retournait alors vers son homologue féminin...

- Dis-moi, à combien estimes-tu nos chances d'avoir été piégés dans une illusion ?

Le moins que l'on puisse dire c'est que les solutions ne se pressent guère au portillon. La fluctuation des courants d'air n'apporte pas non plus les effets escomptés et laisse le duo pantois devant l'obscurité qui se dessine, menaçante, derrière la porte. Mais ce qui inquiète le plus la Mamoru ce n'est pas l'énigme qui leur est posée mais bien l'absence de manifestations de la part de ses esprits. Ils devraient déjà avoir contourné cet obstacle. Alors pourquoi mettent-ils autant de temps pour revenir?

Venant d'esprits entièrement soumis à la volonté d'une Mamoru, cette absence de réponse est troublante. Et la noiraude a de la peine à imaginer ce qui peut retenir ses serviteurs. Après tout le monde physique ne représente en rien un obstacle pour eux. Et sans être une experte du Shozaichi elle connaît suffisamment les alentours du palais pour savoir que cette chambre ne peut pas avoir des dimensions démesurées. Si ses spectres ne sont pas encore revenus c'est qu'ils ont été confrontés à un problème. Reste à savoir de quel genre. Une rencontre avec un autre manieur d'esprits? Un dispositif de sceaux les retenant captifs? Les hypothèses plausibles ne sont pas légion, heureusement.

Kaya ferme les yeux et amplifie à nouveau ses sens pour repérer ses serviteurs. Elle se résout néanmoins à accepter l'inexplicable. Pour l'heure il importe de trouver la solution à l'énigme qui la retient dans cette pièce et l'éloigne de ses ambitions. Il semble évident que la disparition des spectres et le labyrinthe sont liés d'une manière ou d'une autre. Mais la clef du mystère lui échappe encore. Ce piège, quel que soit son fonctionnement, semble très bien pensé. Et pour le moment il a bloqué toutes les tentatives du duo, les privant ainsi d'idées. Et pendant ce temps l'horloge continue de tourner et les rapproche de l'échec...

Les yeux de la Mamoru se posent sur l'embrasure de la porte puis sur le message rouge qui balise l'entrée du labyrinthe. Sa clarté attire l'oeil. C'est à peu près la seule chose que l'on discerne à part l'obscurité. Autrement dit c'est plutôt dur de le manquer. Et si... La voix de Mikami la tire de ses pensées et achève sa réflexion mentale. Il n'y a pas à dire, il est plutôt loquace. Mais s'il est arrivé à la même conclusion pourquoi n'a-t'il pas pris les choses en main et se contente-t'il de la concerter? Est-ce parce qu'il se sent lié par "l'alliance" qu'ils viennent de conclure? L'honneur... Comme c'est pathétique. Mais Kaya ne va pas se plaindre de pouvoir exploiter une telle faiblesse si elle s'avère réelle.

Mais le noiraud est peut-être guidé par la nécessité également. Il n'a peut-être pas les capacités nécessaires pour lutter contre un genjutsu. Il lui a déjà indiqué que la sensorialité n'était pas son point fort. Or il se pourrait qu'il ne soit pas non plus versé dans l'art des sceaux. Jusqu'à maintenant il n'y a pas eu recourt en tout cas. Et il ne s'interrogerait pas au sujet d'une illusion s'il était lui-même versé dans ce domaine. Conclusion? Il a besoin d'elle. Du moins s'il souhaite éviter de se blesser...

"Une illusion hein?" répète-t'elle en faisant mine de réfléchir. "Oui, c'est probable. Et ça expliquerait pourquoi nos tentatives se sont soldées par des échecs jusqu'à maintenant..."

En réalité elle ne voit pas d'autres explications. Et cela ne lui coûte absolument rien de tenter de briser un éventuel genjutsu. Elle sait très bien ce qu'elle doit faire. Mais elle est plus hésitante quant à la marche à suivre avec son partenaire. L'aider? Ou lui rappeler de manière cruelle qu'il ne lui est plus vraiment utile? Après tout ils sont en compétition. Quel avantage a-t'elle à l'épauler? Absolument aucun...

"Je suppose que tu connais la meilleure façon de briser un genjutsu sans recourir aux arts shinobis?" demande-t'elle avec un léger sourire. "Si j'étais toi je choisirais la cuisse!"

Un regard appuyé au katana qui pend à ses côtés pour confirmer qu'elle parle bien de mutilation. Une blessure devrait l'aider à y voir plus clair. Kaya l'observe encore un instant avant de perturber la fluctuation du chakra qui parcourt son corps. Le temps est presque écoulé et il n'y aura sûrement pas d'autre tentative. L'instant de vérité...

Hrp: