Ensemble côte à côte elles forment le duo immortel et arpentent sans se presser les rues de la mégalopole menant à l'établissement de la Grande Grue. Seulement quelques semaines se sont écoulées depuis l'attaque sur Kaminari, depuis que Rokubi a semé la dévastation dans tout Kawa. Catastrophe à laquelle les deux Kunoichi restent parfaitement hermétique. Là où certaines personne n'y voient que souffrance et mort, elles n'y voient que divertissement et profits. Seulement elles ne sont pas ici en ce jour pour s'amuser, tout du moins pas dans l'immédiat. Une certaine ironie s'empare de la Saibogu au moment où elle perçoit les pourtours de la façade de l'établissement qu'est le Renard Rouge au loin. Vêtue de son habituelle tenue de cuirs et de tissus, d'un épais et long manteau posé sur les épaules et équipé du katana de l'empereur attaché à la taille, tout en elle exulte un profond sentiment d'assurance et potentiellement celui d'en découdre aux cas où les choses dégénèrent.

« On fait comme d'habitude. Je tente d'y aller en finesse et si cela passe mal tu détruis tout. »

Lance-t-elle dans un sourire complice à son éternelle Ketsueki avant de la laisser à l'entrée du bâtiment. Évidemment aucune n'est dupe et toutes les deux sont conscientes que leur futur hôte est très certainement déjà au courant de leurs venues. Pour ainsi dire à aucun moment elles n'ont cherchée à dissimuler leurs présences et avancent tout en étant consciente de ce fait. Ainsi, une fois pénétrée dans l'établissement Red va directement rejoindre le barman qu'elle connaît déjà, pour l'avoir rencontré il y a quelques années de cela. Elle s'installe sur un tabouret sans passer commande préférant plutôt jeter son dévolu sur une cigarette.

« Bonsoir...» Dit-elle après un court instant tout en adressant un regard pénétrant au serveur. « Je suis à la recherche d'une bonne amie à moi et je sais de source sur qu'il lui arrive d'accueillir des visiteurs dans cet établissement. »

Au cas ou ses propos soient trop subtile pour certains, il est bon de préciser qu'elle ne cherche pas à rencontrer une amie, bien qu'il soit sur que Red nourrit une grande forme de sympathie envers la noble marchande. Pour ainsi dire elle ne cherche personne en particulier si ce n'est une capable de lui fournir les informations qu'elle recherche. Et en même temps qu'elle parle, la démone laisse promener ses capacités sensorielles à travers tout l'établissement dans le but d'appréhender le contexte avec davantage d'informations. Malgré son détachement, aux premiers abords, certains, la démone n'en est pas moins consciente de se trouver dans ce que l'on peut qualifier d'un camp ennemi.

« Dites simplement à la Grande Grue que Saibogu Red souhaite s'entretenir avec elle pour négocier. Elle a bien entendu toute ma sympathie ! »

Recrachant la fumée de ses lèvres sous la forme d'une épaisse volute, la Nukenin se contente à présent d'attendre, les jambes croisées, que les engrenages de la machine se mettent en marche.

Spoiler:

Si le barman n’eut guère trop de réaction, adressant un sourire poli comme l’exigeait sa fonction à la jeune femme, il n’apprécia guère qu’elle le prenne comme un ami. Les effectifs avaient changé depuis le temps de son dernier passage et il était peut-être temps qu’elle retire les clapets qui obstruaient son regard. Toujours est-il que rapidement, et d’autant plus lorsque son nom fut prononcé, l’un des grands responsables de l’organisation fit son arrivée battante, adressant un sourire énigmatique et presque hypocrite à la femme à la chevelure de feu. Agitant doucement sa main, il indiqua soigneusement à tout le monde de retourner à ses tâches usuelles, prétendant faire comme s’ils n’avaient rien entendu de l’identité de la demoiselle. Il va sans dire que tous obéirent au Voyageur.

"Il y a des gens qui possèdent de l’audace, certes, mais vous voir venir ici, seule, c’est de la stupidité pure et dure Saibogu."

Il ouvrit ses bras et montra ses paumes à la jeune femme avant de hausser ses épaules, son regard se plissant naturellement dans le geste avant de redevenir absolument stoïque, à l’instar de son visage dont le sourire venait de disparaître. Jetant un bref regard à la salle et au monde présent, il cligna des yeux à deux reprises et invita d’un geste de la main la femme à le suivre, l’emmenant dans une salle isolée où ne se trouvait qu’une table et deux chaises, bien loin des confortables salons pour les invités de marque divers et variés.

"Vous venez ici vous présenter comme « vieille amie », n’est-ce point hypocrite alors que vos propres hommes s’amusent à lorgner sur nos terres… Pour le charme de vos ordres. N’espériez-vous tout de même pas venir, faire table rase de ce passé et vous entretenir directement avec Dame la Grue ?"

Il rigola doucement avant de souffler un bon coup, laissant la légère pique d’agressivité à la fin de son discours disparaître pour laisser place au mystérieux, calme et presque chuchoté son de ses chants initiaux.

"Pourquoi ne devrions-nous pas vous tuer sur le champ ?"

Il croisa ses bras, soutenant le regard de la maudite renarde. Elle avait intérêt à avoir un argumentaire tout aussi long que large pour défendre sa position, parce qu’une chose était certaine : elle n’était pas la bienvenue ici.

HRP: