J'avais marché longuement et ceux, toute la journée durant après cette entrevue avec mon futur professeur. Par chance, ou par malheur, j'avais réussi à me libérer assez rapidement de l'entrave que ce dernier m'avait imposée. Enfin entrave ... Il ne m'avait pas non plus retenue, disons la franche vérité.
Voilà qui allait sans doute faire enrager mon paternel, pour ce que j'en avais à foutre.
Je shootais alors rageusement dans une pierre au sol qui alla s'écraser contre un peau de fleur avant de retomber par terre. J'étais bientôt de retour au quartier Hayashi et là-bas, je devrais me comporter à peu prêt normalement en supportant, une fois encore, les regards pleins de reproches des habitants. Je devrais peut-être rentrer à la maison ? Où peut être pas !

À la place, je passais dans un snack pas loin où j'achetais un sandwich et une boisson alcoolisée en canette. Je n'avais vraiment pas le goût de rentrer à la maison ce soir. Pas l'envie d'affronter à la fois mon père, ma mère et mon frère. Non, juste le besoin d'être seule et de réfléchir.
Mon sachet de bouffe dans une main, la canette dans l'autre, je traversais le quartier sans vraiment regarder autour de moi. Je savais que l'on m'observait, comme d'habitude, mais je m'en moquais. Au lieu de ça, je me dirigeais tout droit vers le grand arbre, car je savais que l'endroit serait désert en cette heure tardive et que j'aurais tout le loisir nécessaire pour m'y détendre et ne penser à rien d'autre.

L'esprit embrumé, je finissais par arriver à destination et me poser sous les immenses branches, face au soleil couchant. C'était agréable et de la façon dont je m'étais mise, personne ne pouvait vraiment me voir.

Je sortis mon hamburger du sac et je commençais à le déguster avec parcimonie tout en ouvrant la canette de mon autre main libre. Mon poignet cassé s'était relativement bien remis de mon aventure et l'observant durant quelques instants, je me surpris malgré tout à penser que les shinobis pouvaient malgré tout avoir une petite utilité de temps en temps !

"Mouais ... Enfin pas tout le temps non plus !" Murmurais-je plus pour moi-même qu'autre chose.

Je me replongeais dans mon repas avant de finalement croiser mes jambes et m'adosser contre l'arbre pour observer le soleil sans rien dire, juste ... Profiter.
C'était vraiment agréable et plein de détente. Je ne ressentais même pas ce besoin viscéral d'allumer une cigarette pour pousser la détente à l'extrême. Non, juste ressentir ...
Pourtant, des bruits de pas ne tardèrent pas à se faire entendre.

Mon faciès se tournait vers la nouvelle arrivante, histoire de la dévisager durant quelques secondes avant de replonger tout aussi rapidement dans mon sandwich, en dévorant une nouvelle bouchée. J'avais vraiment faim et l'arrivée impromptue d'une cousine me laissait légèrement, perplexe. Je mâchais alors longuement, continuant à l'observer sans vraiment prononcer la moindre parole. Puis enfin, j'avalais ma bouchée et je prenais enfin la parole, sans vraiment la regarder :

"Salut Momo ... Qu'est-ce qui t'amène dans le coin ?"

Momo ... Depuis quand je ne l'ai pas appelé ainsi ? Cela fait maintenant douze ans ... Depuis que papa avait disparu et que dû coup nous nous sommes éloignées l'une de l'autre. Je rougis faiblement au niveau des joues et je porte une nouvelle fois mon regard sur la contemplation, au combien appétissante de mon hamburger avant de reprendre pour répondre à sa question concernant ma boisson :

"Non ... Je ... Je ne suis pas une shinobi tu sais, donc les missions ne sont pas vraiment un problème pour moi !"

J'avais dit ça sur le ton de l'humour, un sourire léger aux lèvres avant de me caller un peu mieux contre l'arbre tout en l'observant, avant de regarder une nouvelle fois la nourriture que je tenais entre les mains :

"Je t'aurais bien proposé un morceau de sandwich, mais j'ai pratiquement fini malheureusement ..."

Je rougissais de plus belle. J'étais habituée à partager en général tout ce que je possédais quand je n'étais pas en présence de mon frère, donc c'était plutôt inhabituel pour moi, pourtant, je me saisissais rapidement du sac en papier dans lequel j'avais transporté mon repas avant d'en tirer une pomme que je lui tendais :

"Tiens si ça te tente ! J'en ai acheté deux ! "

Je lui lançais alors le fruit, espérant qu'elle l'attrape et peut être que nous discutions encore un peu.