Rempart Est [Parallèle Acte 6]

- Estimez-vous qu’assassiner un empereur est une tâche réservée à qui de droit ? Si tel est le cas, alors retrouvez-moi le long du rempart Est. Si vous le faites, nous pourrons prendre le temps de débattre sur le sujet. Mais cela impliquera de laissez-seul votre empereur aux prises avec un Furyou. Faites votre choix. Sachez cependant que les clones ne seront pas admis à cette rencontre.

Et Mikami répondit de ces quelques mots, jetées au vent comme une poignet de sable...

- J'estime qu'agir seul vous emmène vous et vos cibles sur une pente glissante dont l'échec de votre tentative n'est que le commencement...

...qui retombait en même temps qu'un silence bien relatif tant le sol tremblait à chaque instant des multiples combats secouant Sunagakure. Tsss... Rien que pour avoir imposé cette condition, l'assaillante ne méritait que de ne recevoir qu'un clone. Croyait-elle vraiment qu'il allait laisser son ami et l'empereur se battre seuls pendant qu'ils allaient débattre sur un sous-entendu ?! Les bras croisés et la mine renfrognée, l'amnésique tapait nerveusement du pied. Il avait assez confiance ne serait-ce qu'en sa force de persuasion, sans même considérer l'écart qu'il y avait entre leur deux réserves de chakra - même si pouvoir le jauger était hors de sa portée - pour admettre qu'envoyer un clone faisait parti des possibilités envisageables.

En revanche, bien qu'il ait absolument horreur qu'on ne lui soustrait son libre-arbitre, le Yorurai avait encore assez la tête sur les épaules pour éviter de risquer qu'une occasion comme celle-ci ne lui échappe parce qu'il avait voulu marquer sa personnalité. De plus, la capacité de leur adversaire à se rendre invisible, très souvent associée à de bonnes facultés sensorielles, pouvait faire qu'il poireauterait bien longtemps avant d'être sûr d'avoir loupé le coche. Du moins, s'il n'arrivait pas après elle. Trop d'éléments demeuraient hors de son contrôle, rien ne disait que la tireuse irait directement au lieu de rendez-vous ou qu'elle ne prendrait pas une distance de sécurité...

Alors il irait personnellement. Non sans se sentir abusé ceci dit... Mais hors de question qu'il abandonne ses camarades ! Ce scénario était tout à fait exclu. Tourner le dos à l'empire était une chose, mais tourner le dos à ses membres était la réelle trahison à ses yeux. Ce même s'il avait confiance en leur capacité à se sortir de cette situation. Les trois clones qu'il avait déjà créé auraient cette utilité, couvrirait son absence en plus de pouvoir servir de relais d'information quant à la situation de l'équipe shûkaijin. Sans perdre plus de temps, le jeune homme leva une main et l'abattit sèchement pour sonner le départ.

- EH ! Vou... je... !

Mikami soupira profondément en s'essuyant le creux de la main sur tout le visage, tirant fortement sur son œil, sa joue, le coin de sa bouche. Force était de le constater, d'autant plus difficilement que c'était de ses propres yeux, il était un véritable boucan. Vraiment, quand il arrive enfin à prendre une décision et que ses copies partent chacune dans un sens différent, difficile d'en faire autrement...

- Moi, j'y vais. Vous, défoulez-vous pour nous.

Voilà une solution qui plairait à tout le monde. Au moins, à tous ceux qui partageaient la même boîte crânienne que lui. Les autres... pas d'avis qu'il prendrait en compte : son côté grand prince estimait qu'il avait déjà fait assez de concessions comme ça. Sur ce, le trio de raikage bunshin retourna au combat le sourire au lèvre, une expression démontrant le focus sur le peu qu'il avait pu voir de leur ennemi mécanique, et le dernier un air grave refoulant les multiples pensées virevoltant dans sa tête dont la petite voix qui le condamnait d'un « J'ai faim. » ...

* * *

Prendre à nouveau de la hauteur lui avait permis de trouver une route aux nombreux détours qui lui permettrait d'éviter de se retrouver pris dans un affrontement. C'est à ce moment là qu'il comprit que la personne avec qui il avait échangé ces quelques mots avait une analyse remarquable de la configuration du village dans ce genre de contexte. Tournant le regard vers la zone qu'elle lui avait indiquée, le shûkaijin remarqua que plus il s'éloignerait vers l'Est, plus la densité des affrontements était moindre. Le lieu de rendez-vous avait-il été donné en connaissance de cause ? Une question qu'il ne se posa pas ce jour-là... ses réflexions étaient tournées vers le chemin à emprunter, notant tout de même "l'accalmie" dans cette région du rempart et ne pouvant qu'apprécier la possibilité de ne pas être dérangé, ainsi que la chance grandissante de ne pas avoir été envoyé là-bas uniquement pour le séparer du reste de l'équipe.

Ainsi il s'élança dans le vide et fendit sans accélérer plus que besoin ni s'arrêter une seule fois, vers l'Est. Le jeune homme contourna quelques pâtés de maison repérés à l'avance mais dut opérer un détour supplémentaire en croisant la route d'un corps inerte et volant. Glissant dans le sable il avait rebroussé chemin et tourné un quartier plus tard... jusqu'à ce qu'il ne se retrouve au pied de l'immense muraille, frappée pleinement par la force des rayons du soleil en ce dur après-midi. Toujours personne de visible... Un regard à gauche, un second à droite... pour se familiariser avec la configuration du terrain en cas de mauvaise surprise. Ses oreilles commençaient à entrevoir bien plus de choses que ses yeux. Debout là, semblant seul dans la chaleur accablante, les bruits des combats lui parvenaient comme les échos d'une mélodie brutale encloisonnée dans les ruelles étroites et sablonneuses. Parfois elle se rythmait d'une explosion et de la nouvelle répartition du sable aux alentours en des voix qui s'évaporaient progressivement. Les bruits de pas les plus proches étaient sa priorité, pour aucun cas il ne les ignorait et restait calme, paraissant presque insouciant, les mains reposées proche de la ceinture.

Mais même si l'une s'appuyait sur sa hanche, l'autre ne dormait que d'une oreille avec pour oreiller le manche d'un sabre qui pourrait briller au vent aussi vite et brutalement que ce que la foudre pouvait s'abattre. En espérant qu'il ou elle ne le fasse pas trop attendre...

Citation :: Ce rp fait suite à la tentative d’assassinat contre Samui Kakeshuou : Ici

Encore et toujours, ces colonnes de fumées qui s’élevaient dans le ciel. De toutes parts résonnaient la clameur des combats, des explosions. Les combattants brandissaient leurs armes, faisant crisser le chant funeste de l’acier à chaque coup tandis que d’autres, préférant jouer sur la singularité de leurs dons, déchaînaient les éléments pour attaquer et se défendre. Flamme, foudre, vent, eau, terre, tout autant d’éléments qui s’entremêlaient au milieu de ce chaos. Chaque seconde était propice à une nouvelle détonation, à un fragment de la terre arrachée à même le sol pour être projeté sur l’ennemi. Et rien de tout ceci ne prenait fin, enfermé dans le même cycle, la même mélodie qui déterminait à elle seule le rythme des combats se répétait. Les cendres venaient progressivement se mêler au sable qui caractérisait tant ce village. Celui-là même transformé en vaste champ de bataille.

Mais l’heure n’était pas aux remords, au doute ou encore à la perspective d’échec. Je savais qu’à mon niveau je ne pouvais plus rien faire pour Suna si ce n’était me tourner vers l’avenir. Ce même avenir qui comme à chaque fois demeurait incertain. L’histoire semblait être inévitablement mené à se répéter, comme si un nouveau groupe de Furyou venait s’abattre sur le Sable plutôt que sur la Brume. Il m’était possible de ressentir le chakra de ces individus dépassant l’entendement. Yami se trouvait précisément au prise avec l’un d’eux, tandis que Kioshi restait, au demeurant, bloqué au palais en compagnie de Natsuki ceux-ci sembla faire face avec d’autre Shinobi à une menace moindre. Autant dire que tout que ce qui était en train de se passer n’avait pas vraiment de sens.

Hors, il ne s’agissait guère de ma priorité sur l’instant. En effet, j’avais fait convier cet épéiste du Shukai à une rencontre somme toute privée au sommet d’un des grands remparts situés à l’autre bout du village. Cela n’était pas sans raison. La première étant qu’il serait peu probable que nous soyons dérangés à cette hauteur, notamment au vu de ce qui se passait en bas. La seconde étant qu’il avait fallu plus d’une vingtaine de minute pour traverser une partie du village jusqu’à parvenir à destination, ce qui m’avait valu de récupérer un tant soit peu de chakra. Durant le trajet, j’avais également fait usage de ma sensorialité pour suivre mon hôte à la trace, afin de m’assurer qu’il répondrait convenablement aux exigences de cette entrevue.

Aussi, l’ignorait-il encore, mais j’étais déjà présente non loin de-lui alors que sa patience était mise à l’épreuve. En effet, depuis le surplomb de cette immense structure rocheuse qui entourait le village caché du sable était visible le théâtre des conflits en contre-bas. De mon côté je me contentai simplement de désactiver mon camouflage tout en continuant d’avancer vers le Shukaijin qui me faisait désormais face. Dans un tourbillon le vent secoua vers l’est les pans de ma cape. Là sur cette muraille, nous étions entre deux mondes. D’un rugissait la cacophonie de la guerre tandis que de l’autre, il n’y avait que les lourds murmures du vent et l’immensité du désert s’étendant à perte de vue.

-Heureuse de vous trouver ici Shukaijin. Parlais-je de cette voix synthétisée par le biais de mon masque. Dois-je en conclure que vous préférez vous entretenir avec la personne qui a tenté d’assassiner votre empereur plutôt qu’à chercher à le défendre contre cette menace éminente qu’est le Furyou ?

En effet, sa simple présence en ce lieu témoignait d’un manque d’allégeance envers la cause de l’empire. Néanmoins avant que le dialogue ne débute réellement, il était important de clarifier certain faits.

-Vous vous posez certainement la question, mais sachez que je n’ai rien avoir avec tout ceci. D’un geste de la main je désignai le village caché du sable en proie à la guerre civile. Mon unique ennemi n’est autre que l’Empire… A présent si nous en venions directement au fait ?

Je laissai retomber le silence un instant, les bras le long du corps plongé sous ma cape, je ne montrai aucun signe d’agressivité.

Tout ceci n’est que le début. Je compte continuer de m’en prendre au Shukai et à l’Empereur. Ceci inlassablement jusqu’à ce que tous deux finissent par tomber. Et quand bien même il me serait gré d’échouer dans ma quête vous ne pourrez renier vos pertes.

J’étais en effet consciente des risques que j’encourais, mais également des dégâts que j’étais en mesure de causer à l’empire. Ainsi, quel qu’en soit l’issu il ne s’en sortirait jamais indemne. Il n’était pas nécessaire d’être devin, seulement Shinobi pour comprendre que tout conflit engendrait des dommages collatéraux.

-Les pertes civiles ne m’intéressent pas, pas plus que celle des Shinobi. Repris-je après une courte pause. Seulement si elles sont une nécessités pour parvenir à mes fins je n’hésiterai pas un seul instant. Vous pouvez éviter cela tout dépendra des alternatives que vous avez à proposer quitte à y gagner en retour, mais tout cela dépendra de votre choix

Laissant cette phrase en suspens, je penchai légèrement la tête sur le côté, comme pour attirer l’attention sur ce qui allait suivre. Mon apparence dans cette tenue était des plus singulières, mais ce n’était pas sans raison. Plus qu’une identité à cacher, il y avait toujours un message à transmettre derrière un masque.

-Votre lame vous sert-elle à protéger votre peuple ou bien votre empereur ?

Tel était le choix que je lui donnais. Je ne doutais pas un seul instant que l’empire possédait nombre de détracteur, la principale cause étant son nom, mais également les origines de sa création et tout portait à croire que cet homme en faisait partie. Son soutien n’était qu’un marchepied dans la réalisation de mes plans dont l’absence n’entacherait en rien leurs mises en œuvre, quand bien-même un part des conséquences déprendrait tout de même de sa décision.

Mikami finit vite par accorder ses innombrables divergences intérieures sur le fait que monter sur le rempart pouvait être plus judicieux que d'attendre à son pied. Certes. Il fit, et une course verticale passée il remarqua une chose qui ne lui avait pas traversé l'esprit jusqu'ici. Le calme régnant en maître à l'extérieure du village... restait maître par delà les dunes alors qu'une bataille sûrement sans précédent se voyait confinée dans ce qui semblait ici un espace bien étroit. Comment le reste du monde pouvait-il rester aussi stoïque à seulement quelques mètres des premières flammes d'un brasier qui serait lui, pour sûr, sans aucun précédent ? Le rendez-vous avait été fixé à la frontière de deux mondes différents dont les dissimilitudes frappait le corps de l'amnésique de toutes parts comme deux bourrasques qui n'arrivaient à se départager. L'une poussée par la torpeur de la guerre, l'autre amenée par la placidité d'un paysage qui survivrait à tous ceux qui s'entre-tuaient face à lui, comptant sur le cycle naturelle des évènements et sans lever la moindre main pour le tirer à son avantage. Peut-être était-ce les shinobi qui ne regardaient pas assez loin... Lui en était convaincu, et regardait de haut cette révolution qui s'était jeté dans la même boîte qu'eux.

* Choisis ton camp... *

Se dit-il comme pour y enfermer toutes ses dernières pensées et les jeter par-dessus son épaule et la frontière du rempart. Alors que le vent soufflait vers l'Est, le Yorurai détourna son regard de Sunagakure...

- Heureuse de vous trouver ici Shûkaijin.

... pour le porter en direction de la voix qui n'avait pas tardé à poindre.

- Dois-je en conclure que vous préférez vous entretenir avec la personne qui a tenté d’assassiner votre empereur plutôt qu’à chercher à le défendre contre cette menace éminente qu’est le Furyou ?

- C'est mon problème, ne portez pas de conclusion hâtive.

S'il avait eut des informations sur un Furyou mécanique, elle venait de lui affirmer que c'était bien cet Atifiziel qui venait de les attaquer. Jusque là, il ne s'était pas posé la question et s'était préparé au combat aussi vite que l'urgence de la situation le demandait. Tout s'était ensuite enchaîné et la version originale de son corps se trouvaient là, au sommet des remparts à s'entretenir avec la personne qui avait tenté d'assassiner leur dirigeant.
Ce fut un étrange sentiment qui l'envahit quand la tireuse lui déclara ne rien avoir avec tout le grabuge. C'était un soulagement accompagnée d'une nouvelle montée de colère alors qu'il avait appris quelques minutes plus tôt que le shûkai avait aussi été attaqué en son cœur. Qu'est-ce que ces gens espéraient obtenir avec leurs assauts répétés, à part un retour de flamme d'une puissance impériale ? Tous ceux qui se justifiaient en prétendant vouloir rapporter l'équilibre étaient soit dans l'erreur, soit dans le mensonge.

Mikami ne dit rien de plus et laissa prospérer le silence qu'elle avait invoqué, attendant silencieusement que, comme elle venait de le dire, en vienne directement au fait. Ce n'était pas face à elle qu'il devrait évacuer son ressentiment, quand bien même il pouvait être fort dans cette situation. Néanmoins, elle ne l'aida pas à le faire redescendre. Lui qui portait encore les espoirs de l'alliance au fond de lui, il n'en pouvait plus de voir se tenir le Shûkai et l'empereur côte à côte sur la même cible. Le mieux était de garder la tête froide et continuer de maintenir ses multiples réactions, dont l'idée de la neutraliser, et surtout l'envie de lui couper la parole pour la marteler de toutes les erreurs que, en tant que shûkaijin, il voyait dans ses agissements. Comment pouvaient-ils tous croire que chacun d'eux avaient emboîté le pas du Kamui si rapidement ?

Alors il la laissa calmement finir, se disant que toute chose venait au moment approprié de la même manière que le désert savait rester une vaste étendue de sable quand toute flamme rageait juste en face de lui. Vint enfin l'ultime question, que le Yorurai balaierait d'un non-sens même s'il l'avait comprise, s'assurant simplement de reprendre la main sur le fil d'une conversation qui pourrait très vite se transformer en négociation.

- Votre lame vous sert-elle à protéger votre peuple ou bien votre empereur ?

- Ma lame tranche, il n'y a aucun mérite à lui attribuer.

Pfff... et puis à quoi bon...

- Ce sabre m'aide à combattre les ennemis des peuples auxquels je me rattache, sans aucune distinction de classe si ce n'est placer les personnes les plus influentes en tête de liste.

Seigneurs féodaux y compris. Plus qu'une réponse à sa question, la femme masquée devait ici comprendre que ces troupes meurtrières envoyées pour pousser les daimyo vers une sortie par la grande porte ne l'avait pas été par désir d'expansion. Si ce dernier était réel, son commanditaire l'avait précieusement gardé sous clef au fond de lui.

Bref. En tout cas, pour avoir tenter d'assassiner Kakeshuou, la jeune femme ne devait pas avoir des idées bien éloignées des siennes. Alors autant enchaîner. Même si dans le détail son idéologie restait un mystère, l'amnésique pensait en savoir assez sur ses motivations.

- J'aimerais vous féliciter pour avoir essayé d'agir proprement, certains y sont allés avec beaucoup moins de pince aujourd'hui et en plein cœur de Shozaichi. Mais ce serait à contre-cœur. Je suis sûr que vous faites une assassine hors pair, mais le fait d'avoir ce furyou apparemment à vos côtés vous a fait perdre votre discernement.

Ses bras étaient restés croisés, ignorant les appels que Raigetsu appliquaient aux alentours de son coude, lui titillant, caressant même, à chaque fois qu'un souffle céleste venait secouer leurs habits et ses cheveux.

- Agir seul aurait pu causer votre perte et l'échec total de votre mission. Avez-vous un commanditaire ? J'en doute, ou alors il vous laisse une assez grande liberté pour pouvoir prendre le temps de vous entretenir avec vos ennemis... Mais peu importe. Vous vous attaquez à une organisation sans rien connaître de ce qui se passe à l'intérieur de ses murs, je me trompe ? Ce n'est pas de légitimité dont je vous parle, mais d'efficacité.

Il était rare que l'opportunisme porte de bons fruits. Pour le shûkaijin, il était déjà usant d'avoir à faire face à des ennemis venus des quatre coins du monde tirant sur tout ce qui bougeait et elle pouvait le ressentir ne serait-ce qu'en observant l'expression de son visage et le froncement de ses sourcils tandis qu'il jetait un nouveau coup d'œil sur Sunagakure. À ce moment, ses idées étaient tout aussi brouillon que l'était le village caché. Un beau bordel à mettre au clair donc.

- Vous dites que certaines pertes sont acceptables si elles vous permettent d'atteindre votre objectif... Vous n'êtes pas si différente de l'empereur vous savez ?

Son visage se retourna vers elle et ses yeux vinrent chercher les siens derrière les deux trous qui les ombrageaient.

- Qu'est-ce que vous lui reprochez ? Croyez-vous vraiment que tout le shûkai est à son image ?

Du moins, l'image que se faisaient chacun du kamui au-delà de la sphère privée, des murs de shozaichi, et des frontières. L'inconvénient d'avoir à sa tête un homme dont l'aura dépasse celle de son organisation, souhaitant attirer à lui les torts de cette dernière mais voyant aussi les attaques qui lui étaient destinées retomber tout autour de lui. L'amnésique avait espéré voir le shûkai partir dans la direction opposée, là où aucune tête ne pouvait être coupée et où tous pouvaient soutenir l'organisation si jamais on cherchait à la déstabiliser...

Spoiler:

Le glas des révélations sonnaient comme une douce mélodie à mes oreilles. Il ne me restait plus qu’à faire concorder le mien avec la même idéologie que l’épéiste qui, dans le font, n’était pas si différente.

« Cela fait de nous un premier point commun. Mes armes me servent également à protéger le peuple de l’oppression. Tel est la raison de ma présence ici aujourd’hui. »

A ce niveau, je me retrouvai à la fois complimentée et dénigrée par cette tentative d’assassinat ratée. J’avais effectivement manquée cette occasion, mais il ne s’agissait que d’une étape dans le vaste plan que je comptais mettre en place. La mort de l’Empereur aurait aisément facilité sa mise en applications. Cependant les imprévus continuaient de se dresser sur ma route comme si le sort s’acharnait sur ma personne. C’était amusant car, a contrario, l’homme face à moi se montrait plus que prometteur d’autant plus quand chacun de ses gestes et paroles me permettaient de lire en lui

« Vous êtes plutôt perspicace. Seulement le Furyou n’est qu’un accessoire parmi tant d’autres. Malheureusement comme avez pu le constater aujourd’hui rien ne se passe comme prévu. »

Fis-je avec gravité en balayant d’un geste ample de la main le village en proie aux nombreux conflits qui sévissaient à travers.

« Mais vous faites erreur de croire que j’ignore ce qui se passe entre les murs de l’Empire. » Les doigts de cette même main se refermèrent jusqu’à faire grincer le cuir du gant qui la recouvrait. « Un état dont les fondations reposent sur des cadavres se voit par nature doté de nombreux détracteurs dans ses rangs et vous me semblez en faire partie. En soit, je suis parfaitement consciente de tout ceci. »

Cette lame au service des faibles. Combien de vie innocente l’Empire engouffrerait-il au travers de son désir d’expansion ? Il me fallait jouer sur cela. Au fond ce n’était pas seulement Kaze. En œuvrant ainsi j’agissais dans l’intérêt de tout le continent ce qui me garantirait de nombreux alliés. Samui Kakeshuou aurait pu agir avec tellement plus de subtilité, mais sa soif de grandeur et son arrogance l’avait érigé au rang d’icône à abattre aux yeux de nombreux individus. Sans cela cette conversation n’aurait jamais avoir lieu. Hors mon interlocuteur souleva un point intéressant.

« C’est exact. Je ne prétends pas valoir mieux que lui. Je ferais en sorte d’éliminer tous ceux qui se dressent sur ma route, tous ceux qui chercheront à le protéger et ce quelque fut leurs idéaux, néanmoins il ne s’agit pas d’une fin en soit, seulement d’un choix. »

Parce qu’à mon sens, ma vision était celle qui se rapprochait le plus de celle d’une Kunoichi. A savoir accomplir ma mission à tout prix sans laisser le moindre sentiment ou doute influencer mon jugement. Que l’on me considère comme un monstre m’importait peu, que j’en devienne un également. Tout du moins si ce n’était déjà fait depuis mon retour du Pays des Neiges.

« Et si je vous ai convié à cette rencontre c’est également pour discuter de ce point. Je partage l’idée que nombres de Shukaijin ne méritent pas de périr pour un idéal qu’ils ne reconnaissent pas. C’est pourquoi nous pourrions conclure un accord. Après tout nous souhaitons tous les deux la même chose… »

La pause fut brève, mais nécessaire pour annoncer cette vérité.

« La chute de l’Empereur. »

Le dernier mot avait été souligné par sa lenteur et s’achevait dans le silence pour lui donner le temps de le graver dans son esprit. Je savais d’avance qu’il ne pourrait jamais avoir une totale confiance en moi et réciproquement. C’est pourquoi nous devions rester centré sur cet objectif.

« Facilitez-moi la tâche. Permettez-moi d’accéder à ses faiblesses. Et ainsi n’aurais-je pas à employer de moyen détourné pour y parvenir. »

L’idée se révélait certainement alléchante. Ses derniers propos avaient légitimé mon aptitude pour l’assassinat, seulement cela serait-il suffisant?

« Tsuchi, Mizu, Kusa, Taki, Tori, Yuki tout autant de nations qui ont perdu leur libre arbitre suite au coup d’état qu’a mené Samui Kakeshuou pour lui premettre de s'auto-proclamer Empereur. Tout autant de nations qui demeures soumises à son seul jugement et qui continueront de payer pour sa soif de conquête. Combien de ces Shinobi et civils mourront pour étancher la soif de grandeur d’un seul homme ? Ce que je désir, c’est rendre leur liberté à ces peuples, qu’ils puissent à nouveau décider de leur devenir. Vous connaissez désormais ma position, mais il me reste encore à connaître la vôtre. »

Mes bras retombèrent lentement le long de mon corps pour s’engouffré dans ma cape poussée par les vents de l'ouest. Aussi lointain que portait notre vision sur le désert ma vérité demeurait tout autant hors de sa vue. Ma volonté n'était nullement mu par un désir de prospérité, mais par l'anéantissement totale de ce qu'était le Shukai. Quand je remportai une victoire. Je le faisais définitivement.

« Et vous ? Que ferez-vous ? »

C’était exactement cela : Que ferez-vous ?

- Facilitez-moi la tâche. Permettez-moi d’accéder à ses faiblesses. Et ainsi n’aurais-je pas à employer de moyen détourné pour y parvenir.

Alors les grandes lignes de la méthode imaginée par les deux shinobis convergeaient. Si Mikami passait assez de temps au shûkai pour en connaître les leviers d'action et les bases fragiles, agir constamment de lui-même aurait fini par exposer sa flagrante culpabilité. Mais avoir cette femme pouvant devenir fantôme à leurs côtés permettrait au sabreur comme à la tireuse de semer le trouble sur la provenance des attaques, voir même de l'induire sciemment dans certaines zones pour l'utiliser à bon escient. Cependant ce n'était qu'un schéma qui lui apparaissait à la volée. Assez large pour y adapter de nombreuses situations, assez vagues pour aisément en changer. Au moins, ils étaient tous deux conscients de ce que l'un pourrait apporter à l'autre.

- Tsuchi, Mizu, Kusa, Taki, Tori, Yuki tout autant de nations qui ont perdu leur libre arbitre suite au coup d’état qu’a mené Samui Kakeshuou pour lui permettre de s'auto-proclamer Empereur. Tout autant de nations qui demeures soumises à son seul jugement et qui continueront de payer pour sa soif de conquête. Combien de ces Shinobi et civils mourront pour étancher la soif de grandeur d’un seul homme ? Ce que je désir, c’est rendre leur liberté à ces peuples, qu’ils puissent à nouveau décider de leur devenir. Vous connaissez désormais ma position, mais il me reste encore à connaître la vôtre.

S'il y avait bien une victoire que le Yorurai accordait à l'avènement de l'empire et qu'il défendrait de sa peau peu importe la personne en face ou au-dessus de lui, c'était cette même liberté que les shinobi étaient venus récupérer des mains de ces quelques démagos qui avaient fait un usage abusif et égocentrique de ces armes pour lesquelles ils les prenaient. Eux. Eux-mêmes envoyés combattre face à leurs frères. Ses pupilles vaquèrent sur le village en proie à ses démons avant de retourner sur la femme masquée. Tout ceci n'avait pas encore changé… Quel dommage que le shûkai se soit débarrassé de rois pour finalement prendre leur place.

- Et vous ? Que ferez-vous ?

Une goutte d'eau dans l'océan ou un gravier qui se détache du rocher. Un reptile dans les broussailles ou une étincelle dans les nuages. Laisser l'immobilisme et la vacuité qui s'en dégage gagner les esprits des observateurs, profiter de cette liberté tout en emmagasinant l'énergie nécessaire avant de tomber comme un éclair, d'un regard aguerri, sur une cible qui aurait eu l'erreur de le juger passif, oisif, ou ayant choisi d'être seulement de passage.

- Je ne compte pas attendre la chute de l'empereur ou la prise de pouvoir d'un groupe contestataire pour jouir de ma liberté. Mais j'apprécie que vous vous en souciez…

Dire que ces mots ne venaient pas de lui, mais d'un paysan comme on en dépasse tous les jours en partant en bataille. Au moins l'amnésique avait les moyens de se défendre. Chose qui ne semblait pas faire défaut à celui qui vivait dans la plus humble des modesties. Étrange…

-Non seulement notre cible est la même, mais elle l'est pour les mêmes raisons. Si nous avons un intérêt commun… unissons-nous pour frapper efficacement. Ainsi je serai sûr que vos balles ne se perdent pas n'importe où et vous serez certaine de pouvoir faire mouche.

Il la laissait entrer chez eux tout en gardant un semblant de contrôle. Était-ce vraiment sacrifier de sa liberté que de s'allier ? Voler de ses propres ailes… était-ce l'antagonisme des concessions ? Ces pensées furent aussi jetées aux flammes du village caché. Il devait continuer d'avancer, sans encore imaginer la limite de la volonté destructrice de la kunoichi qu'il inviterait sur les terres qu'il protégeait.

- Il semble évident que nous soyons d'accord sur ce point, tout comme tenter un nouvel essai aujourd'hui est compromis. Couper une tête ne servira à rien si la structure qui la tenait se maintient. Alors je suppose qu'il est facile d'imaginer la suite des évènements…

Autant se projeter rapidement, le shûkaijin ne pouvait se permettre de s'attarder.

- Nous allons devoir nous revoir afin de nous accorder sur un plan d'action, ou du moins les grandes lignes et quelques priorités. Pour ça… nous aurons déjà besoin de savoir dans quel état sera le monde demain. Il nous faudra un moyen de nous contacter discrètement… et de nous reconnaître.

Ses yeux allèrent à nouveau chercher derrière le masque, et Mikami comptait bien ne plus avoir à le faire. Les choix s'enchaînaient rapidement, emportant avec eux leur lot de risques aussi nombreux que ce que les décisions étaient fréquentes. Rien ne leur garantissait qu'il ne se découvriraient pas rapidement quelques accrocs qui relaieraient toutes les dernières minutes au rang d'erreur. Mais dès maintenant ils pouvaient tous deux voir s'il était possible qu'ils gèrent raisonnablement leurs différends.

- J'imagine que vous ne serez pas à chaque fois dans cette tenue. S'il vous plaît, levez votre masque. Et sans henge ni un quelconque artifice, je veux être sûr d'avoir la même personne en face de moi la prochaine fois que nous nous verrons. Je conçois que ce soit pour vous d'une sécurité sans pareille de le garder ; mais vous voyez bien que je me contente de faire sans. Je m'appelle Mikami Yorurai. Vous connaissez mon visage, et maintenant vous connaissez mon nom. Il serait facile pour vous de me dénoncer et de me faire tomber même sans rien savoir de mon identité.

Même si je n'avais fait que jouer la comédie et que j'avais dans l'idée depuis le début de vous trahir, ne pas avoir encore essayé de vous capturer constitue déjà une trahison à l'empereur. Si nous voulons vraiment avancer, nous devons partager les mêmes risques. Peu importe la confiance que nous nous accordons, vous devez sûrement savoir que je ne pourrai pas vous être utile si je ne crois pas en vous. Vous n'avez pas à me craindre…

Est-ce que dévoiler une partie de son identité constituait toujours, à cet instant précis, un véritable dilemme pour la kunoichi ? Mikami était digne de confiance, mais elle n'avait pas à le savoir. En revanche s'ils étaient l'un comme l'autre prêts à concéder quelques éléments ils pourraient avancer sans cette dernière. De toute manière ils étaient en permanence obligés de surveiller leur dos...

Dernière édition par Aozora S. Oniri le Jeu 3 Mar 2016 - 13:36, édité 1 fois

Le Shukaijin se montrait plus que coopératif et semblait adhérer aux idéaux dont je lui faisais part. Ainsi, en combinant mes talents pour l’assassinat et les réseaux de la résistance nous serions plus qu’à même d’atteindre notre objectif. Tout du moins en apparence. Il allait sans dire que mes ambitions personnelles se présentaient au-delà. Je l’avais moi-même avoué en prétendant ne certainement pas valoir mieux que l’Empereur. Peut-être dans un sens cherchais-je à lui ressembler. Eprouvais-je des remords ? Pas le moindre. Tel était fait le monde dans lequel nous vivions. La guerre se présentait ainsi. Par-delà les idéaux s’opposaient les intérêts de chacun. Et ce n’était ni plus ni moins que ce qui m’unissait à présent avec la Rébellion du Shukai.

« Dans ce cas retrouvons nous au Pays des Cascades d’ici un mois. Contentez-vous d’avoisiner les frontières de la Roche dans un village non loin. A partir de là je n’aurais aucun mal à vous retrouver. Nous pourrons alors prendre le temps de planifier nos projets. »

La suite de son dialogue fit entrer la conversation dans un sujet on ne peut plus délicat. Il fut le premier à dévoiler son identité clamant qui était prêt à prendre ce risque face à moi, une parfaite inconnue. A ce stade je n’aurai su dire si son acte témoignait d’une profonde détermination envers sa cause ou d’une éminente stupidité. J’optai pour la première supposition quand bien même le résultat s’avérait similaire. Ses intentions demeuraient louables, mais une telle droiture d’esprit en tant que shinobi ne lui permettrait jamais de se frayer un chemin pour atteindre l’Empereur. En témoignait les derniers évènements. Hors, en retour le dénommé Yorurai Mikami me demandait de faire part de la même dévotion à son égard. Faire tomber le masque ? Dans tous les cas si je souhaitai avancer je n’avais qu’une seule possibilité et puis, mes gênes d’Akuma venaient d’achever leurs œuvres sur ma personne. Ma main gantée se dirigea alors lentement vers mon masque.

« Soit Shukaijin… Je suis prête à vous concéder cela en retour. Prenez cela comme une preuve de la confiance que je vous porte. »

Tout en m’ôtant ce faciès, je retirai méticuleusement ma capuche avant de dénouer ma chevelure attaché. Ainsi, un rideau d’or se déversa de part et d’autres de mes épaules, ces dernières encadraient un visage à la peau claire dont les yeux azurés semblaient n’être qu’un reflet des cieux. Pas de cicatrice, aucune trace trahissant mon œil gauche aveugle. Pourtant ce dernier l’était toujours. Et pour sublimer le tout j'arborai également une autre signature chakratique.

Image:

« Je me nomme Shayou S. Ierou. Je n’appartiens à aucun village, à aucune nation. Tout ce que vous avez à savoir est que je suis une femme d’une peuple avant d’être une Kunoichi, rien de plus. »

J’abordai une expression froide et déterminée. Sur mon visage était encore lisible les traits de la Saibogu. Des proches n’auraient certainement pas de mal à me reconnaître. Il me faudrait encore perfectionner cet atout. En attendant cela était amplement suffisant pour ce que j’avais à faire. Ce fut quand je m’apprêtai à reprendre la parole que, soudainement, une immense source de chakra en partant de l’est attira mon attention. Quelque chose de phénoménal et de totalement incomparable face au commun des mortels. Et… Cela semblait se diriger vers le village. Mon attention se perdit en direction du désert durant un instant avant de se reporter sur l’épéiste.

« Je ne saurais dire ce qu’il en est mais une créature particulièrement dangereuse semble se rapprocher de nous. C’est bien au-delà de tout ce que vous pouvez imaginer. Kage, Furyou ou tout autre… Je vous conseillerai de ne pas rester ici. »

En total opposition à mes paroles je me rapprochai progressivement du bord de la muraille, n’étant plus qu’à un pas du vide, j’adressai un dernier regard à mon allier d’un temps.

« Restez fidèle à votre cause Yorurai Mikami et j’en ferais de même. »

Et sur ces derniers mots je me laissai choir dans le vide tandis que le vent fit claquer les pans de ma cape. Mes pieds entrèrent en contact avec le mur entraînant un long dérapage qui, inexorablement, ralentit ma chute. Descendue à une certaine altitude j’activai le système de mes Dark Boost pour me donner une impulsion et ainsi filer de plus belle dans les airs. Je retombai à même le sable au milieu des dunes à plus d’une centaine de mètre de ma position initiale. De là j’entamais ma course jusqu’à une planque dans laquelle j’avais entreposé du matériel et notamment Destiny qui m’attendait pour mon long voyage. A la base il était prévu que je m’en serve pour quitter Kaze après ma tentative d’assassinat, mais force était de constater qu’aujourd’hui absolument rien ne se passait comme prévu.

J’en profitai pour troquer mes apparats sombres contre une tenue couleur ocre davantage adaptée à la traversée du désert. Après m’être équipée d’une écharpe et de lunette de soleil le fis rugir le moteur de ma moto pour mettre en route sans tarder. Filante à vive allure je ne laissai qu’un immense panaché de sable dans mon sillage. Ma destination n’était autre que celle où se trouvait cette monumentale source de chakra.

Résumé:

(#) Sujet: Re: Rempart Est [Parallèle Acte 6] Mar 1 Mar 2016 - 1:51

- Je me nomme Shayou S. Ierou. Je n’appartiens à aucun village, à aucune nation. Tout ce que vous avez à savoir est que je suis une femme d’une peuple avant d’être une Kunoichi, rien de plus.

Un véritable sourire s'ancra sur le visage de Mikami, dissipant même la rugosité de son regard. La description que la kunoichi fit d'elle-même lui rappela sensiblement la période qu'il traversa avant de rejoindre l'alliance des pays neutres, alors qu'il n'était qu'un amnésique fraîchement tombé du nid. Malgré son attachement au pays de la Terre, les racines qu'il s'était découvert au pays de la Foudre, rien n'avait vraiment changé depuis. Il œuvrait pour une cause qui lui était propre, qui lui procurait épanouissement et surtout, qui ne pouvait être rattaché à aucun pays ni aucun village en particulier. Il était un shinobi pour le monde entier et ses actes ne devait être résumé qu'à cette vision et sa propre personne. S'il était shûkaijin ce n'était que parce que les différentes nations avaient besoin de répertorier leurs effectifs. Il comprenait, laissait faire... mais comptait bien partir un jour aussi librement qu'il était venu. L'amnésique poursuivait son vagabondage, et le shûkai était une étape qui s'était vue chargée de plus de responsabilités que les autres foyers qui l'avaient accueillis. Comme d'habitude il partirait le cœur noué, et s'assurerait que ce soit encore une fois le sourire au lèvre plutôt que le poing serré.

- Je ne saurais dire ce qu’il en est mais une créature particulièrement dangereuse semble se rapprocher de nous. C’est bien au-delà de tout ce que vous pouvez imaginer. Kage, Furyou ou tout autre… Je vous conseillerai de ne pas rester ici.

Shayou S. Ierou. Cette kunoichi... Non, cette charmante kunoichi. Dire qu'à peine quelques minutes plus tôt, ils auraient pu s'étriper sans se permettre de montrer la moindre once de pitié et d'humanité. Quel gâchis ç'aurait été... C'était un exemple de toute beauté pour illustrer à quel point Mikami était réticent à mettre les rennes de sa vie et de ses combats entre les mains d'un quelconque chef qu'il n'aurait désigné. Combien de potentiels alliés s'éviscéraient plus bas pour des causes qui les bouffaient alors qu'ils devraient les alimenter ? Hum, attendez. Elle a bien dit au-delà de Kage, Furyou, ou tout autre... ? C'est quoi cette histoire de créature particulièrement dangereuse ?

- Restez fidèle à votre cause Yorurai Mikami et j’en ferais de même.

- Je compte bien là-dessus.

Et sur ce elle sauta. Le Yorurai s'approcha du bord, à l'endroit où Ierou se trouvait la seconde qui précédait. Les bras le long du corps, il l'observa user de ce qui devait être des gadgets et disparaître une nouvelle fois dans Sunagakure, avant de se retrouver à nouveau seul au sommet du rempart, prenant de face et de plein fouet ce vent d'Ouest particulièrement fort ce jour-ci... Il lui ramenait l'odeur des cendres et de la fumée, parfois de la poudre derrière les différents minerais, et à l'arrière goût de ce large mélange... l'aigre parfum du fer, du sang, du sang, du sang, et encore du sang.

- Moi aussi je ferais bien de ne pas m'attarder.

Il prit appui sur le rebord de la muraille et s'élança dans le vide aussi loin que sa détente le lui permettait, puis disparut dans un éclair aussi noir que le senbon qu'il avait lancé...

Spoiler:

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