Pnj présent : Yamada Nako, mère de Tetsui

Note : Ce rp se passe entre la vie et la mort, pendant le coma de Tetsui suite au combat contre « V ». Il sert de transition.

Je venais de fermer les yeux sur les deux silhouettes de Yell et de Zoroganju s'approchant de moi, pour les rouvrir quelques instants après, même si c'était inquantifiable en terme de durée. Ce qui m'apparut, l'endroit où je me retrouvais dès lors, m'était inconnu. Il était sombre et seulement éclairé par un feu de bois comme ceux que l'on faisait en plein de désert pour établir un campement pour la nuit. Là ça ne semblait pas être ce genre d'environnement, c'était plus flou, plus sombre. Comme si autour de moi il n'y avait nulle part et juste une immensité. En tout cas je n'essayais pas de m'aventurer dans cette obscurité. Préférant me dire que la lumière du feu représentait ce qu'il me restait de force vitale. Pour cette raison je restais autour, comme pour m'y accrocher. Parce que si la mort c'était le noir total, alors ce devait être super naze. Autant ne pas s'y perdre.

En même temps la vue de ce feu de bois minable ne m'enchantait guère plus. Je vins m'asseoir en tailleur devant celui-ci pour aller chercher sa chaleur car je me sentais comme frigorifié et je sentais que mon chakra était inutilisable. Symptôme de mort pour un Yamada ! C'était certain ! Je trouvais quand même la force de souffler de lassitude comme à mon habitude. Parce que de tout mon cœur et de toute ma tête je ne voulais pas d'une mort comme ça. Ce n'était pas mon heure, pas mon jour bordel. Mon père en mettrait bien sa main à geler lui, si l'on reprenait l'image de son expression favorite quand il était sûr de quelque chose. Si je ne le voyais pas ici, avec moi, c'est qu'il était encore en vie n'est-ce pas ? Espérons que oui... Mais allez savoir vous. Qui aurait cru vivre une telle expérience après avoir reçu un coup de marteau bouffon dans la tête ? Pas moi en tout cas. Je rapprochais mes mains du feu pour les réchauffer, car il faisait froid glacial ici. Je ne comprenais pas grand chose à ma situation...

Des bruits de pas à peine audibles à cause du sable au sol se firent entendre. Ils se rapprochaient et je me retournais pour apercevoir là une silhouette s'éclairant au fur et à mesure de son avancée. Un visage et des cheveux d'un roux presque rouge que je reconnaissais entre mille. Ma mère. Yeux écarquillés, cœur lourd, je ne ni à bouger ni à dire quelque chose. Le choc de la revoir était silencieux. Jusqu'à ce qu'elle s'approche et s'agenouille devant moi. Elle me caressa la joue comme une mère qui n'avait pas vu son fils depuis dix années. Depuis qu'elle était morte. Son visage était triste et n'offrait aucun sourire tandis qu'elle me regardait, et réciproquement. Sûrement parce qu'elle ne s'attendait pas à me voir arriver de si tôt... J'en étais désolé. Elle s'asseyait enfin à mes côtés, à même le sol ensablé.

« Tetsui... Je ne m'attendais pas à déjà te revoir. Quelle tristesse, il est trop tôt pour toi... Tu dois avoir 18 ans si je ne me trompe pas, et ton anniversaire était il y a deux jours... Je te le souhaiterais bien, mais ce serait un peu malvenu vu que ta situation a l'air indéfinie pour le moment. »

Je m'efforçais de ne pas lâcher toutes les larmes de mon corps, ce n'était pas le moment. Et devant elle j'avais toujours voulu paraître fort et fier. Néanmoins elle devait voir mes yeux qui brillaient.

« Maman ? ... si je te vois c'est que je suis... mort ? »

Mon cœur était à nouveau lourd en attendant sa réponse. Mort ou vivant ?

« Non tu ne l'es pas encore ! C'est un peu onirique tout ça je sais... j'ai vécu la même chose quand je suis morte. Tu vois ce feu ? Tant qu'il est allumé tu es en vie... si il s'éteint c'est que tu es mort pour de bon. Tu ne peux pas influer sur ce dernier, juste l'observer. Ton sort n'est plus entre tes mains, aussi dur cela puisse-t-il être. »

Je restais silencieux, comme si l'on m'avait annoncé le décès de quelqu'un. Sauf que l'on parlait de moi bien évidemment.

« Oh... » fis-je.

Silence. Soupir.

« Mais rassure toi, ma flamme était déjà éteinte à ce moment. La tienne est toujours là. Tu t'accroches à la vie, et il se peut que des gens s'accrochent à toi en te venant en aide. »

Mais oui !

« Yell, Zoro... je n'étais pas seul oui... mais...non ils ont dû réussir à fuir. Il le faut. »

Elle me regardait en s'interrogeant. Cherchant une réponse.

« Suna a été attaqué c'est ça ? On ne t'aurait pas déjà donné une mission dans laquelle tu puisses périr... »
« Oui. » dis-je.
« Bien. N'en dis pas plus. Il n'est pas bon de parler à une âme de ce qu'il se passe actuellement chez les vivants. Ce n'est pas dans l'ordre naturel des choses. »

Je la regardais, surpris, mais compréhensif sur les points qu'elle soulevait.

« Et pour ta mort ? » me risquais-je.

La voir sourire m'apaisait toujours autant. C'était instinctif.

« Je ne peux pas non plus t'en parler. C'est contre nature et aucun son ne sortirait de ma bouche. »

Elle prit ma main dans la sienne. Les deux étaient glacées, la mienne un peu plus chaude, mais l'ensemble était froid comme la mort. L'oxymore de ce que ça aurait été chez les vivants.

« Vis, bats toi, et laisse moi ici Tetsui. Ta place n'y est pas. Et tu devras découvrir par toi même les circonstances de ma mort si cela te tient à cœur. Mais tu dois vivre. »

J'étais comme déçu par ce qu'elle me disait, car ça aurait été bien plus facile si elle avait pu tout me raconter. Pourquoi et comment était-elle morte ? Au lieu de ça, j'allais devoir continuer de travailler à chercher ces réponses qui semblaient enfouies quelque part. Et si je restais ici parce que ce feu s'éteignait il n'en serait rien. Je regardais donc celui-ci, sa lueur brillant dans mes yeux signifiait que je n'étais pas encore mort. Je soufflais comme pour me rassurer.

« Je vois. Je vais le faire. Et puis... il y a papa, et des gens que je ne peux pas laisser là-bas. »
« Comme toujours pour la plupart des gens. On ne prévoit pas. Mais si c'est cela qui anime ta flamme, tu peux t'y raccrocher. »
« Oui ! »

Elle souriait de plus belle, comme contente de me voir gagner en motivation alors que mon destin se jouait entre le noir et la lumière de la vie. C'était très étrange de parler à sa mère alors que celle-ci était morte il y a longtemps. Vous n'imaginez même pas. Encore plus quand celle-ci agissait comme un ange gardien pour vous éloigner de la mort qui vous pendait au nez. C'était réconfortant de la voir agir comme une mère dans un moment pareil. J'aurais aimé de tout mon cœur rester avec elle plus longtemps, mais la notion du temps ici ne semblait pas la même que dans le monde réel. Je ne savais donc pas combien d'instants je pourrais passer à ses côtés pour profiter du son de sa voix ou de ses conseils avisés. De son contact, même s'il était glacé. Et pour finir de son amour. Je comptais alors profiter pleinement malgré que tout ça ressemble à un rêve. C'était pour le moment réel. L'ange gardien ayant le droit de venir dire un mot à son protégé...

Peu importe combien de temps dura la suite. Ma mère et moi échangions des mots simples comme si nous ne nous étions jamais quittés. Parlant plutôt du passé ou de choses banales pour ne pas dérégler l'ordre des choses. En tant qu'âme décédée elle ne devait pas savoir que Kioshi était Kazekage, que papa se portait bien, et que moi-même quelque chose, ou quelqu'un, avait apporté un souffle nouveau à mon existence. Elle en profitait aussi pour me toucher, me remettre une mèche de cheveux en place, avant de ne plus pouvoir le faire. Un seul et unique câlin nous permit d'accentuer cet échange, tandis que les flammes du feu brillaient toujours. Au bout d'un moment, son foyer prit de l'ampleur, gagna en hauteur, et nous éclaira d'autant plus. Je sentais une once de chaleur me parcourir comme si la vie revenait en moi petit à petit. Il était temps ? Déjà ? Ma mère l'avait compris bien assez vite elle aussi. J'entendis sa voix maternelle une dernière fois me dire qu'elle m'aimait, et qu'à mon réveil il se pourrait que je ne me rappelle pas de l'entièreté de notre entrevue un peu particulière. Seulement des bribes, quelques images, ou une idée globale, mais sans plus. Une larme perla sur ma joue en ce dernier instant, et je n'arrivais même pas à lui dire que je l'aimais moi aussi, ni à la remercier pour tout ça. Ma voix ne voulait pas faire de sons. Comme si mon esprit commençait déjà à retourner là où il devait être : sur terre et avec les vivants. Pourtant je ne doutais pas qu'elle le savait même sans les mots. La dernière chose que je vis fut son sourire aimant et sincère alors que je semblais disparaître progressivement de cet endroit onirique censé représenté un entre deux. Il était temps de se réveiller... Qui sait combien de temps ou combien de jours étaient passés pendant ce temps... ni où j'allais me réveiller.