Il était très tôt le matin, le Soleil ayant à peine sortie de moitié de l’horizon, et déjà j’étais en direction pour le Village de la Feuille. J’avais été réveillé par un Konohajin qui était venu me porté une missive à délivrer pour le village. Parfois, je regrettais d’avoir proposé mes services ainsi, mais en même temps j’excellais dans ce domaine, alors pourquoi ne pas en tirer profits. Je m’étais donc préparé à manger rapidement puis je me retrouvai dans le ciel de l’immense désert de Kaze. Heureusement pour moi, la température était idéale pour voyager dans le désert normalement chaud comme une fournaise. Malgré ma vitesse de croisière, je ne pus échapper aux cuisants rayons du Soleil. Mes plumes foncés ne m’aidaient pas non plus, mais au moins la brise m’aidait, elle. Environ en milieu d’après-midi, je traversais la frontière de Kawa no Kuni dont la température ressemblait un peu plus à l’hiver qui était supposé régner sur le Yuukan en ces temps-ci. Kaze et son désert aride faisait toutefois exception à cette règle. Longeant la côte maritime au Sud du pays, je volai le restant de l’après-midi et j’empiétai même sur la soirée pour finalement atteindre le Pays du Feu. J’avais rapidement survolé le pays voisin et j’avais aussitôt fait halte sur le territoire du Feu, dans une petite forêt au pied du Mont Ishi.

Je me réveillai à la lueur du jour, reprenant aussitôt mon départ pour le village qui ne se trouvait plus qu’à quelques heures de vol. Coupant directement par le Mont Ishi, au lieu de le contourner, me sauva peut-être une heure ou deux de voyage, arrivant enfin à destination en fin d’avant-midi. J’avais repris ma forme humaine une fois passé le Temple de Kyûbi pour arriver devant mes collègues gardant la porte Sud sous une apparence qui leur était plus familière. Je fus à l’intérieur dans le temps de le dire, traversant la porte à pied avant d’aussitôt reprendre mon envol. Je me dirigeai aussitôt chez moi, où j’enfilai un simple chandail à manche courte sous une veste en tout point identique à la précédente, excepté pour la fourrure qui doublait la nouvelle veste. N’oubliant pas la fameuse missive, je repris alors la route vers le Palais de l’Hokage. Je fis quelques pas dans la neige, qui couinait sous mes pas, puis je repris mon envol. Quelques minutes plus tard je me posai devant l’imposante structure. Je montai les quelques marches puis secouai mes pieds avant de passer la porte. Je me rendis aussitôt au comptoir, où j’expliquai la raison de ma venue. Elle pianota quelques instants sur son clavier puis se pencha, comme pour aller chercher quelque chose sous son bureau. Elle en ressortit une toute petite boite, me demandant de mettre le rouleau parchemin à l’intérieur. Le parchemin entrait dans la boite à la perfection, puis une celle-ci refermé, un fuinjutsu s’activa de lui-même. Elle se leva ensuite pour aller porter la boite avec d’autres boites semblables, mais aux couleurs variés. Elle revint ensuite vers puis se rassit sur sa chaise.

- Y avait-il autre chose, M. Gekei?

- Non. À moins que vous n’ayez quoi que ce soit d’autre pour moi.

Je préférai ne pas avoir à me déplacer pour rien, alors aussi bien ramener quelque chose avec moi, ou alors peut-être un détour quelque part sur le territoire avant de retourner pour le village du sable. Elle avait effectivement quelque chose pour moi, mais ce n’était pas du tout ce à quoi je m’étais attendu.

- Si vous le proposez, j’aurais peut-être quelque chose pour vous. Apparemment, un Genin aurait été aperçu à s’entrainer seul aux terrains d’entraînements pendant plusieurs jours d’affiler. Nous aurions besoin d’un Chûnin pour voir s’il se débrouille et, si besoin est, lui porter assistance.

Ce n’était pas spécialement dans mes cordes, mais en même temps je ne pouvais pas refuser. Je n’avais pas de raison de refuser. J’acceptai donc la requête de la réceptionniste et lui promis que j’irais faire un tour. Elle me remercia avec un beau sourire, auquel je répondis par un petit sourire en coin. Je tournai les talons puis je poussai la porte pour me baigner à nouveau dans l’air froid de l’hiver. Déliant mes bras et mes jambes, je descendis les marches dans un petit jogging puis, une fois en bas, je m’envolai vers les terrains d’entraînements. Serait-il encore là aujourd’hui?

Après avoir effectué une mission qui m’avait fait voyager à la ville portuaire de Kahin, près du mont Ishi, Konoha m’avait refilé quelques jours de congé et comme je n’avais plus de copine et du temps libre à occuper, j’avais décidé de m’entraîner tous les jours jusqu’à ce qu’on me rappelle pour retourner en mission. Je préférais améliorer mes capacités physiques et mentales que de prendre du bon temps, mieux j’étais et mieux, le village se porterait grâce à mon implication. Je voyais Konoha comme une ruche d’abeille et chaque personne apportait son grain de sel et améliorait le village à leur façon. Même si certains ne paraissaient pas sérieux, je savais qu’au fond, ils avaient la flamme en eux.

J’en étais à cinquièmes jours à m’entraîner sans relâche, les deux premiers étaient surtout pour améliorer mon cardio et ma condition physique. La course à pied était l’un des meilleurs moyens pour améliorer le corps, je développais mon endurance ainsi que ma vitesse que demandé de mieux. Le troisième et quatrième jour, je m’étais beaucoup plus attardé à ma technique aux katanas et l’amélioration de celle-ci. Ayant pratiqué pendant plusieurs heures d’affiler mes coups et enchaine avec mes épées, que j’en avais même mal au bras, un bien pour un mal.

Aujourd’hui par contre, je n’avais pas envie de pratiquer mon corps ou mon art pour l’acier, mais plutôt mon ninjustu qui étaient toute autant utile que le reste. C’était grâce à lui que j’avais intégré l’académie du village et atteint le rang où je suis maintenant, certes un rang faible, mais qui ne tarderais pas à augmenter et j’en étais certain. Il y a quelque temps Mizuki, le bras droit de l’Hokage m’avait appris à faire des clones de moi-même et qui explosais sur mes adversaires une fois qu’ils étaient détruits, j’avais réussi à apprendre la technique parfaitement, mais je manquais tout de même de pratique.

Soudainement, un bruit sourd se fit entendre derrière moi et je me retournais aussitôt, j’eus peur pour rien, c’était l’équipe numéro 18 qui venaient s’entraîner, depuis plusieurs aussi leur maître venait les entraîner sur le terrain. Dès qu’il m’aperçut, ils me firent tous un signe de la main, à force de se croiser, nous avions développé un genre d’amitié. Dès qu’il allait quitter les alentours, je pouvais commencer les choses sérieuses. Pour la pratique du jour, j’avais choisi un terrain plutôt petit, un terrain couvert de neige et entouré d’une forêt assez dense.

Le Palais se trouvait à l’opposé des terrains d’entraînements, l’un se trouvant au pied de la falaise rocheuse et l’autre se trouvant près de la forêt bordant les Remparts. Il ne s’agissait toutefois que d’une question de minutes quand on pouvait voler et se rendre directement à destination. Je survolai donc le village assez rapidement pour ralentir une fois à proximité des terrains. J’activai mon œil d’aigle pour scruter lesdits terrains, à la recherche du Genin en question. Je repérai tout d’abord une équipe shinobi, là elle aussi pour s’entraîner. Je les vis envoyer la main tous à l’unisson avant de reposer leur attention sur leur senseï. Je tournai donc la tête pour finalement tomber sur un jeune homme, pas plus vieux que vingt printemps, qui leur souriait en signe de réponse. Le jeune homme se dirigea alors vers un coin reculé des terrains, j’en profitai donc pour plonger et me diriger vers lui. S’étant enfin arrêté, je me posai à environ trois mètres de lui, attirant à coup sûr son attention.

- Yamiko Kinzoku, c’est ça? Senwashi Gekei, dis-je avec un hochement de tête. Apparemment on s’entraîne fort par ici, besoin d’un coup de main?

Je posais la question plus par politesse. J’allais tout de même l’aider peu importe ce qu’il me répondait. Je ne voulais simplement pas lui imposer quoi que ce soit, même si je doutais qu’il refuse mon aide. Je poursuivi donc avec ce à quoi j’avais pensé en chemin.

- Voici ce que je te propose : Je pourrais t’enseigner une de mes propres techniques, ou du moins le principe général de celle-ci, et ce sera ensuite à toi de te l’approprié et de la maîtrisé.

Je lui laissai le temps de réfléchir, mais je pouvais voir à son expression qu’il était partant. Plaçant alors mes mains dans le bas de mon dos, les ailes repliés, je pris une allure de professeur que je ne me connaissais pas puis commençai la leçon.

- Le jutsu que je vais t’enseigner aujourd’hui est un jutsu assez simple et donc d’assez bas niveau. Après une petite série de mudras, je concentre mon chakra fûton dans mes mains. Pendant que je fais mes mudras, je visualise mentalement ce que je souhaite créer avec mon chakra, pour moi c'est une petite tornade, une colonne de vent serait même plus précis. Une fois les mudras terminés, projette alors mes mains vers ma cible, envoyant tout le chakra accumulé sous mon adversaire. En faisant cela, je fais naître la tornade que je visualisais littéralement sous ma cible pour l’envoyer quelques mètres dans les airs, le laissant à ma merci.

J’avais gardé ma position tout au long de mon discours, marchant de droite à gauche devant le Kinzoku. Je lui laissai quelques secondes le temps d’assimiler le tout. Une technique assez élémentaire mais qui demandait tout de même un certain degré de maîtrise. Il fallait réussir à bien matérialiser la tornade, mais le plus demandant était sûrement de matérialiser celle-ci assez rapidement pour ne pas laisser le temps à l’adversaire de réagir d’une quelconque façon. Avant de laisser le Genin à lui-même, je voulais au moins lui montrer le résultat final pour qu’il ait une image de ce que j’attendais de lui.

- Je vais faire une démonstration puis, si tu n’as pas d’autres questions, je te laisserai à l’entraînement. Je vais rester à t’observer et je t’aiderai au besoin.

Je fermai les yeux et me concentrai quelques instants puis, j’ouvrai les yeux tranquillement. Puis, tout aussi tranquillement, je performai la courte série de mudra pour l’épéiste. J’envoyai alors mes deux mains vers l’avant, m’exclamant « Tatsumaki Tsuru ! ». À quelques mètres devant moi, une colonne de vent naquit du sol pour s’élever d’environ deux mètres avant de redescendre et disparaître sans laisser la moindre trace d’existence. Replaçant mes mains dans mon dos, je m’adressai au Kinzoku.

- À toi maintenant.

Alors que j’allais commencer mon entraînement du jour, un homme ailé se posa près de moi, c’était bel et bien la première fois que je voyais une créature du genre. Pendant un instant, je m’imaginais posséder le même don que lui et parcourir les cieux à la découverte du monde. L’homme qui venait d’atterrir près de moi se présenta sous le nom de Senwashi Gekei et me proposait de m’aider dans mon entraînement en m’apprenant une technique, que demander de mieux ? Toute occasion était bonne pour apprendre et je n’allais pas laisser cette chance passer, le village verrait ainsi ma motivation. Je désirais moi-même apprendre des techniques aux gens, mais personne n’avait répondu à mon offre encore.

- Je suis partant pour apprendre de vous, au fait, vous devez probablement connaitre mon nom, mais je m’appelle Yamiko, Kinzoku Yamiko.

L’homme ailé qui me faisait face m’expliquait en quoi consistaient la technique et quelle consommation de chakra celle-ci prenait. Je l’écoutais avec attention et je me disais que ça serait pas mal une technique de déstabilisation serais parfait pour se coupler avec mon panel de technique offensive. Il y avait bien sûr un problème, je ne possédais pas l’affinité Fûton, mais je pouvais transformer la technique pour que je puisse l’utiliser à mon tour avec mes propres affinités.

- Je ne maîtrise pas le vent, mais le clan Kinzoku possède celui de contrôler le métal. Peut-être que je pourrais diriger une sorte de métal afin qu’il sorte sous les pieds de mon adversaire et crée le même genre de déstabilisation ?

La démonstration était plutôt impressionnante, malgré le faible niveau de la technique celle-ci pouvait désarçonner un adversaire et comme tout bon shinobi profité de ce moment de faiblesse pour attaquer une nouvelle fois. Même si nous n’avions pas fait énormément connaissance moi et mon entraîneur, je l’aimais bien. Il allait droit au but et était simple dans ses explications.

- Parfait ! Je commence !

Je joignis les deux mains ensemble et effectuais les mudras que le Gekei m’avait montré plutôt, mais une chose divergeais, je concentrais mon élément kinton et non celui du vent. Peut-être que cela rendrait l’entraînement plus facile, car j’utilisais mon don inné. Une fois que tout était en place et que j’avais visualisé l’endroit que je visais comme conseiller, je relâchais ma technique. Je croyais l’avoir réussi, mais tout ce que sortis du sol était un petit bloc métallique, tout de même décevant.

- Peut-être que avez-vous d’autre conseil, je crois que ça me serais bien utile ! Et préféré vous que je vous tutoie ou vouvoie ?

Le jeune homme devant mi était visiblement très dédier à son entraînement et à son emploie de shinobi. Sur ce point, nous nous ressemblions, mais le jeune moi n’aurait probablement pas accepté l’offre comme il l’avait fait. Bon, nos situations étaient plus que différente, ayant vécu la majorité de mon enfance et de mon adolescence persécuté par les autres shinobis. Mais qui étais-je pour juger cela? Je connaissais aussi peu son histoire qu’il connaissait la mienne. Je commençai alors les explications sans plus attendre, lui donnant une brève description du jutsu avant de lui expliquer la démarche à suivre. Il m’apprit qu’il ne possédait pas l’affinité Fûton, ce qui ne me surprenait pas plus que cela, et proposa donc une version adapté à l’affinité propre à son clan, les Kinzoku. Je portai ma main à mon menton, pondérant l’idée. J’avais déjà appris cette technique à une jeune Hyô qui avait fait lever un pilier de terre pour projeter son ennemi dans les airs. Peut-être le Kinzoku pouvait-il en faire de même, mais avec les métaux dans le sol et non avec le sol lui-même? Il n’y avait qu’une seule façon de la savoir. J’hochai finalement la tête, terminant mes explications avec une démonstration dudit jutsu. Effectuant les mudras nécessaire, je levai mes mains devant moi tout en faisant lever très rapidement une petite tornade. Je laissai alors la place à Yamiko-san.

Déterminé, il s’avança de quelques pas puis se mit aussitôt au travail, se lançant sans plus attendre dans la série de mudras que je venais de lui montrer. Puis, une fois celle-ci terminé, il m’imita dans mes mouvements puis leva les mains dans les airs. À quelques mètres devant lui, un petit bloc de métal sortit du sol. Apparemment, quelque chose avait mal fonctionné lors de l’exécution, mais il fallait trouver quoi maintenant. Me sortant de mes pensées, le Genin me demanda si j’avais peut-être quelque conseil pour lui, me demandant par le fait même s’il devait me vouvoyer ou me tutoyer.

- Tu peux me tutoyer, répondis-je simplement, un petit sourire au coin des lèvres. Quant aux conseils, je suis ici pour justement cela. De ce que j’ai pu voir, deux conclusions me viennent en tête. La première est que tu n’ais peut-être pas été assez précis dans la visualisation du jutsu. Il est important d’avoir une image concrète de ce que l’on veut créer si l’on veut réussir à bien le matérialiser.

Je pris une petite pause, lui laissant le temps de réfléchir à cette possibilité. Même si elle n’était pas la cause première de ce premier échec, peut-être avait-il contribué. Je poursuivi ensuite avec la deuxième possibilité.

- La deuxième possibilité que je vois est le manque de ressource disponible. Je ne connais rien au sol et à sa composition, alors ce n’est que pure spéculation, mais peut-être que le sol ne contient pas assez de minéraux dans le sol pour que tu puisses créer ce que tu avais en tête. Si tel est le cas, alors pense plutôt à faire une plate-forme moins haute et concentre-toi sur la vitesse de ta création. Si tu matérialise rapidement un petit pilier, ce devrait être suffisant pour l’envoyer dans les airs avec le momentum de ta création.

Pour l’instant, c’était tout ce que je voyais. Seulement lorsqu’il réessaierait pourrai-je l’aider à nouveau. C’est d’ailleurs ce que je lui demandai de faire. Je restai attentif aux moindres détails, espérant intérieurement qu’il y parvienne.

Senwashi m’apprenait donc qu’il y avait deux possibilités à l’échec de ma technique, même si la deuxième semblait plus probable que la première, les deux théories tenaient la route. J’avais très bien visualisé la technique avant de la faire, j’étais habitué de maîtriser les métaux autour de moi et il était rare que j’avais de la difficulté à accomplir une tâche quelque conque concernant mon Kinton. Pour m’assurer de la chose, je joignis les mains et fis quelqu’un mudra rapidement et une boule d’acier se matérialisa à mes pieds. Ce n’était pas dû à un manque de précision lorsque je visualisais la technique.

- Comme tu peux voir, la visualisation de la technique est correcte, alors je crois plus que c’est un manque de métaux dans le sol, il va falloir que je me concentre encore plus et faire en sorte d’aller prendre les métaux encore plus profondément dans le sol.

Je fermais les yeux et je pris le temps de ressentir tous les métaux sous le sol et je vis une très grosse source en dessous de l’endroit où j’avais arrêté de puiser pour faire mon précédent essai de la déstabilisation. Je joignis encore une fois et les mains et je recopiais les signes que l’homme ailé m’avait appris plutôt, ensuite, je visualisais l’endroit où je désirais que la technique se matérialise. Une fois que tout était accompli, je relâchais mon chakra rapidement et un gros bloc de métal d’au moins un mètre sortis du sol à une vitesse folle et arrêta aussitôt sa course. Il y avait de quoi déstabilisé un ennemi avec ça.

- Ouah ! J’ai réussi !!! C’est grâce à tes conseils que j’en suis arrivé là ! J’ai tellement l’habitude de maîtriser le kinton que je ne pense pas toujours à aller puiser dans les ressources du sol et pourtant, il est tellement riche et pur !

Il était vraiment gentil d’être venu m’entrainer, mais peut-être que j’avais été trop rapide et que j’avais rat é quelque chose ? Le Gekei allait bientôt m’en parler c’était certain.

- J’espère que j’ai accompli la technique comme il faut ? S’il y a le moindre problème, parle-moi en je suis toute ouïe !

J’avais énoncés deux possibilités les plus probables quant à l’échec de sa première tentative. Il ne put réprimer un petit sourire en coin, subtil certes mais qui ne m’avait pas échappé. Joignant alors les deux mains, il se lança dans une série de mudras qui, une fois terminée, fit apparaître une sphère parfaitement ronde aux pieds du Kinzoku. Les bras croisés, j’haussai un sourcil, ne voyant pas où il voulait en venir. Tout ça pour me faire comprendre que la visualisation n’était pas à la source du problème, se penchant alors plutôt sur la deuxième option. Je n’étais pour ma part pas plus convaincu que cela, cette petite démonstration ne voulant rien dire dans le cas qui nous concernait. Je lui faisais toutefois confiance en ses propres capacités et le laissai œuvrer comme bon lui semblait. Après tout, l’erreur faisait souvent partit du procédé. Je le regardai donc fermer les yeux puis se concentrer.

Après quelques instants, les paumes de mains se fracassèrent dans un *clap*, enchaînant aussitôt avec les mudras que je lui avais enseigné. Il projeta les mains vers l’avant puis, soudainement, un large bloc de métal se forma sur la surface du sol pour s’élever rapidement sur un mètre. Suivant mon conseil précédent, il y était enfin parvenu à modeler le métal comme il le souhaitait. Il laissa le bloc redescendre cette fois avant de s’exclamer de joie. Il se retourna puis me remercia avant de m’expliquer comment il y était enfin parvenu. Je restai stoïque devant le Genin qui, probablement en voyant mon manque de réaction, me demanda s’il y était parvenu. C’était plutôt à moi de lui poser cette question.

- En ce qui me concerne, tu sembles avoir maîtrisé l’essentielle de la technique. La question est : « Est-ce que toi, tu es satisfait avec le résultat? ». Car, au final, c’est toi qui vas en faire usage.

La base d’une technique était une chose, mais elle pouvait avoir plusieurs utilités dépendant du contexte dans lequel elle était utilisée. Selon moi, elle servait très bien sa fonction première, maintenant libre à lui d’en faire ce qu’il voulait. Il n’était pas obligé d’en faire une technique de déstabilisation comme je l’avais fait. Il pouvait tout aussi bien former une stalagmite de métal pour empaler son ennemi, pour ne nommer qu’un seul exemple. Je n’avais toutefois rien à redire sur son travail.

- Si je n’ai rien à redire, et toi non plus, alors je crois que nous en avons terminé ici. Continu ton travail, Yamiko-san, et il sera forcément reconnu un jour.

Je me retournai puis je commençai à marcher sur quelques pas, question de m’éloigner un peu de lui, puis je retournai la tête, lui envoyant une salutation silencieuse avec deux doigts en l’air. Je m’envolai ensuite dans les airs d’un grand battement d’aile, faisant assurément lever un peu de neige de sur le sol. Il ne restait maintenant plus que le Genin sur les terrains d’entraînements.