S’il était dans la capacité de le faire, Inaho chercherait sans répit les responsables de cet examen et ceux qui ont eu la brillante idée – ceci est dit avec un sarcasme sans limite – d’établir une épreuve de survie. Les mots clefs dans cette tirade sont, certes, sans répit. Puisqu’en ce moment, tout ce que souhaite notre héros est de prendre uniquement un peu de repos. Traverser un désert pendant des heures n’a clairement rien d’une promenade santé. Surtout avec un assassin qui colle sur les baskets de nos protagonistes ainsi qu’une aride chaleur persistante. Et n’oublions point le mollet endommagé qui complique la randonnée. Si ce n’est que ça, il y a un autre facteur qui a embrouillé la situation : la perte d’une paire de mains dans le groupe. Non que la blondinette qui a perdu conscience à la moindre balle qui l’a atteinte ait pu être d’une quelconque utilité, mais disons simplement qu’une tête de plus à tirer aurait augmenté ses chances d’éviter de se faire tirer dessus à nouveau par le mercenaire. Enfin, tout ceci appartient au passé. Désormais, il est à l’intérieur de la tour. La Sunajin obtient son pardon vis-à-vis son incompétence ainsi que sa sottise.

Un soupir de soulagement échappa ses lippes lorsqu’il entra dans la tour, libre de l’agression du sniper. Contrairement à son pauvre choix esthétique de l’extérieur, l’éternel Genin approuve définitivement le choix de luxure du marbre blanc à l’intérieur. Malgré l’absence de lumière qui peut être corrigé par quelques lanternes, le Yamanaka s'installerait bien ici. Une tour comme manoir, ne serait-ce pas original ?

• Bon, on y est. J’suis Chûnin maintenant ? J’peux retourner chez moi ? Marre du sable.

Le duo traversa le hall puis tombèrent dans l’enceinte de l’édifice. Au fond de celle-ci, l’on peut y apercevoir un escalier qui mène à l’étage au-dessus. Puis, un objet cylindre non identifiable repose au centre de la salle sereinement. Aucun autre élément ne sort du lot. Le jouvenceau arqua un sourcil et continua à s’approcher du fameux objet, insouciant de ce qu’il s’agit. Cet objet peut être un explosif ou autre chose, qui sait ? Heureusement, l’appareil n’implosa pas lorsque le brun s’en approcha. Au lieu de cela, deux silhouettes lumineuses apparurent au-dessus de l’engin.

• What the…

Peu importe de ce qu’il s’agit, les deux individus entamèrent un dialogue. Pendant ce temps, intrigué par cette technologie, Inaho passa sa main à travers l’hologramme et examina même l’arrière de la machine. Pourtant, les nains ne semblent être dérangés par les actions du Lutin, l’ignorant même. Puis, aussi vite qu’ils sont apparus, les silhouettes s’évaporèrent, laissant derrière eux un adolescent totalement confus. Néanmoins, la réalité le rattrapa rapidement. Cet homme et cette femme, bien minuscule qu’ils étaient, sont des responsables de toute cette merde qu’est l’examen. Et ils viennent tout juste de donner des instructions supplémentaires pour la suite de l’examen. Ce qui signifie qu’il y a une seconde épreuve. Ce qui signifie, en autre, qu’Inaho ne peut dormir comme il l’avait planifié trois minutes plus tôt.

• … Nope. Réveillez-moi dans une heure.

Ainsi s’exclama le Lutin, blasé. Avec le peu d’énergie qui lui restait, il traîna ses pattes jusqu’à un mur de la tour et se coucha sur le sol, visage face à la muraille de marbre. Puis, au moment où sa tête toucha la tuile frisquet au sol, l’on pouvait l’entendre roupiller délicatement.

Spoiler:

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L’univers des rêves est un monde où l’impossible n’est point possible. Il n’y a guère de limite, et si certains réussissent même à devenir lucides dans leur sommeil, ils acquièrent un pouvoir où la seule frontière est l’imagination. Malheureusement pour notre héros, il n’a jamais eu la chance de prendre contrôle de l’un de ses songes. Certes, il a cependant déjà joué avec les rêveries d’autrui – à quoi bon sert les techniques secrètes de son clan si ce n’est pas pour se foutre un peu de la tronche de son prochain ? – mais jamais n’a-t-il eu l’occasion de manipuler l’un de ses propres phénomènes psychiques. Et non, ce jour n’est toujours pas arrivé. Le moyen plus simple serait qu’Inaho matérialise un clone puis s’endorme pour que ce dernier puisse contrôler son psychisme selon ses désirs. Cependant, il faut se rendre à l’évidence : le double s’endormirait aussi en voyant l’original roupiller. Le brun est probablement condamné à être esclave de son propre subconscient. Ce qui est plutôt ironique pour un individu tel que lui. Néanmoins, il arrive certaine fois que des éléments de la réalité puissent impacter sur les rêves. Comme dans ce cas-ci. Voici un rêve comme un autre. Flou, agité, indistinct. Comme la plupart du temps, notre protagoniste oubliera totalement ce qui s’est produit à l’intérieur de ce monde artificiel et temporaire.

Il se situait sur l’apex d’une haute montagne. Comment était-il arrivé jusqu’au sommet d’un mont ? Même une entité divine ne pourrait probablement pas répondre à cette question. Mains dans les poches, il observait avec une attention particulière le crépuscule qui s’éteignait à l’horizon. Ce qui est totalement stupide puisqu’il est hors de question que le Lutin escalade une montagne dans l’unique d’observer le coucher du soleil. Il peut très bien faire ça depuis le toit de son appartement. Pourquoi se casser la tête alors qu’il existe toujours une solution plus simple ? Est-ce pour ajouter du romantisme à la signification que porte ce déclin ? Encore une théorie hébétée, il est de connaissance générale que le Konohajin n’est guère un être s’attardant à ces bêtises. Un nouveau scénario qui ne fait aucun sens.

Soudainement, Inaho sentit une pression désagréable sur ses jambes et peu après, le sol à ses pieds commença à s’écrouler. La cime du mont s’écroula sans explication, créant une avalanche de pierres. Autre qu’une expression qui exprimait toute la surprise et la confusion du monde, le Yamanaka eu le sentiment de vertige – le même que l’on ressent quelques fois en se réveillant. Ce n’est point une sensation agréable. Volant parmi un millier de rochers, brusquement, sa chute stoppa et il lévita un instant dans les airs. Puis débuta son ascension vers les cieux. Une lumière naquit dans les nuages et l’on pouvait entendre en arrière-plan des anges chanter gloire au Seigneur. Puis, lorsqu’il allait entrer dans la faille lumineuse… Un terroriste apparu par magie et s’explosa avec lui. Quelle merveilleuse fin pour achever un rêve.

• Dafuuuuuuq.

Première chose que vit le Yamanaka en ouvrant les paupières est deux lianes rouges lui tenant les jambes. Il n’est pas un expert dans les plantes, mais normalement, les lianes sont vertes. Cette interrogation perdura jusqu’à ce qu’il comprenne que ces lianes sont composées de liquide. De sang. Avec une délicatesse particulière et un dégoût non camouflé, il se libéra de cette emprise avant qu’elle perde sa forme et tâche ses vêtements. Il se releva, craqua son cou et observa un peu les alentours. Une brune à ses côtés, une pièce qui n’a rien d’extraordinaire puis une autre brune de l’autre côté de la pièce. Qui est le clone ? Rien à foutre. Pourquoi est-il ici ? Il n’en sait rien. Mais s’il doit suggérer une idée, c’est que la jouvencelle n’a pas voulu attendre la fin de sa sieste pour progresser dans la tour.

• Roh. T’es pas patiente du tout. Allez, dépêche-toi si tu veux autant avancer.

Dit-il en roulant les yeux, blasé de sa situation. Il commença à escalader l’escalier en soupirant et d'un pas traînant. La douleur dans son mollet le réveilla un peu plus.

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Alors que le duo arriva au second étage, ils passèrent le portail et entrèrent dans une salle particulière. Effectivement, sans pour autant déplaire à notre jeune héros, la salle est engouffrée dans les ténèbres. Cependant, suite à une close observation – ou plutôt, un second coup d’œil – l’on peut percevoir que ladite salle n’est, en fait, pas une pièce ordinaire. Le sol ainsi que les murs sont inexistants. Une brève analyse au plafond pour découvrir que le même vide du côté opposé repose. L’attention du Lutin se focalisa ensuite sur ce qui se retrouve de l’autre côté de l’abysse, à deux dizaines de mètre de la paire : un autre passage, menant cette fois-ci à un étage inférieur.

De nouveau, ces fameuses silhouettes lumineuses apparurent au milieu du gouffre, lévitant – littéralement – dans les airs et donnèrent de nouveaux instructions avant de disparaître aussitôt leur tâche accomplie. Atteindre le pallier au-dessus alors qu’il n’y a aucun chemin visible pour s’y rendre ? Voilà un objectif simple. Ceci dit, Inaho examina une nouvelle fois son environnement pour bien le saisir et éclairer ses doutes. Puis, il adopta la célèbre position du « facepalm », découragé par cette perte de temps. Clairement, ce lieu n’est nul autre qu’un piètre mirage dans le but de duper les participants. Il est d’une facilité déconcertante de découvrir ce subterfuge – comment la tour tiendrait debout si tout ceci est réel ?! Einstein n’a-t-il donc rien n’apprit à personne ?! Malheureusement pour les aspirants Chûnin, ce n’est pas un Genjutsu que des novices peuvent annuler. Il s’agit d’une illusion de haut niveau touchant les cinq sens de l’humain. Il serait aisé pour le jouvenceau de se sortir de cette distorsion de la réalité, si seulement un certain sceau sur son tronc lui coupait l’accès à plus de la moitié de sa réserve de Chakra. Dissiper l’illusion reviendrait à de la mutilation. Inaho n’est pas encore assez « emo » pour ça malgré son look vestimentaire.

• Nope. Réveille-moi dans cinq minutes. Avec un peu de chance, on se fera téléporter directement dans un lit et je pourrais pioncer sans aucun regret.

Sur ces paroles, ma foi, très familières, il se coucha sur le côté face aux escaliers qu’il a emprunté plus tôt et ferma les yeux, laissant encore la Ketsueki gérer le problème d’elle-même. Il semblerait que deux minutes plus tôt, elle a fait un excellent travail pour gérer la situation seule tout en traînant notre protagoniste – lui dévouant quelques points d’utilité. Un vrai larbin loyal… Néanmoins, le Yamanaka ne put s’endormir instantanément cette fois-ci. Il rouvrit les paupières après dix secondes. Un élément spécifique le trafiquait : Il est interdit d’user d’une quelconque technique de clonage ; un chemin mène jusqu’au niveau inférieur alors que le but premier de cette épreuve est d’atteindre le sommet. Serait-ce un artifice visuel également ? Encore une fois, à ce niveau, il ne peut se sortir de ce Genjutsu. Un pari risqué à prendre sans accès au clone de l’ombre. Peu importe le choix à faire, il y a cinquante pourcents de chance de se tromper. Comment donc vérifier cette théorie ?

• …

Subtilement, il jeta un regard par-dessus son épaule. Sa décision prise, il se retourna et effectua un signe. La transposition, technique secrète de son clan. Il s’empara sans mal du corps du vampire. Maintenant, que faire ? Sauter dans l’océan de ténèbres, bien sûr ! Ce simple geste annule le mirage et la pièce redevient régulière, quoi que toujours plongé dans la pénombre. Ensuite ? Prendre l’escalier qui descend. S’il s’avère être la bonne voie, alors il suivra sa comparse de missive avec son corps originel. S’il s’avère être un piège, alors il sera indemne. Inaho n’a absolument rien à craindre.

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