J'avais été conviée aux festivités organisées par Tsukiko pour sa prise de poste en tant que chef de clan Kawaguchi. J'avais longuement hésité à m'y rendre, ne trouvant guère ma place dans les mondanité de ce genre bien que mon clan noble devait y être habitué par le passé.
Toutefois, il m'était gré de constater qu'en tant que futur chef de mon propre clan, je me devais de prendre part aux réunions des autres pour assurer une certaine cohésion hypocrite en justifiant de ma présence.

La était également à mes côtés et semblaient même ne pas vouloir y déroger ce qui était pour moi une bonne chose, je n'avais nullement envie de passer le temps de cette soirée ennuyeuse à courir après ses frasques.

Pour l'occasion, je revêtais une robe écarlate et noire sertie d'un corset de même couleur qui laissait apparaître, entre mon décolleté, l'esquisse d'une cicatrice y dépassant de deux ou trois centimètres à la verticale. Une marque nouvelle, s'il en était, que je ne craignais guère d'exposer à l'assemblée tant sa symbolique relatait d'une certaine fierté. Le cœur qui battait juste en dessous n'était plus le mien mais appartenait autrefois au Seigneur Noir qui nous l'avait confié de génération en génération. Cette marque attestait de cette passation bien que les non Ketsueki l'ignorait totalement tout comme certains membres de mon clan d'ailleurs, preuve indéniable que nos dogmes d'autrefois tendaient à se perdre dans la nature et qu'il fallait y remédier...

Les ruelles du quartier étaient festives : musiques, banquets, boissons, toute la panoplie d'une soirée huppée était réunie. La vermine grouillait en tout coin et s’encanaillait entre eux pour faire bonne figure : un véritable déversement d'hypocrisie. En ce genre de circonstances, étrangement plus personnes ne se détestaient, tout le monde s'appréciait et riait de bons cœurs avec ces « amis » d'une nuit qu'ils auraient tôt fait d'oublier une fois l'aube nouvelle survenue... Il était hors de question que je me mêle à cela. L'honnêteté du genre était bien plus préférable aux discours vaniteux.

Je restais donc dans mon coin en écoutant le discours de la nouvelle cheffe et appréciais également celui du Kazekage qui la gratifiait de nouveau de son grade perdu, signe indéniable qu'elle était rentré de nouveau dans les clous. Je n'applaudissais pas non plus, me contentant d'observer la scène avant de me quérir d'un nouvel endroit.

A défaut de trouver tout cela intéressant et inoubliable, je pouvais peut-être glaner des informations ici ou là prononcées par les langues déliées progressivement par l'alcool qui faisait son office...

Spoiler:

Pourquoi avais-je trouver une telle invitation dans ce qui servait de boite aux lettres. Avaient-ils simplement mis une lettre dans chaque boite aux lettres, ou alors ils tentaient de faire bonne impression face à leurs nouveaux alliés de la Feuille. Peu importe la raison, j’avais cordialement été invité à participé aux festivités du clan Kawaguchi, qui acquérait une nouvelle cheffe de clan. Je réfléchis pendant plusieurs minutes la question, ne connaissant qu’un seul Kawaguchi et il n’était pas des plus commodes. Réalisant que je n’avais de toute façon rien d’autre de mieux à faire, j’étais tout aussi bien aller faire un tour, représenté Konoha et à la limite carrément m’en aller si ça n’était pas de mon goût. Je passai la journée à me vautrer dans mon logement, faisant un peu d’entraînement physique ainsi que de la méditation. Puis, le soir tomba rapidement et il fut temps de se présenter à la cérémonie de passation. Je revêtis ma veste longue de chûnin ainsi que mon bandeau shinobi autour de mon biceps pour bien représenter mon village puis quittai mon domicile en direction du quartier Kawaguchi.

Heureusement pour moi, Kira-san avait passé plus de temps ici qu’à n’importe quel autre quartier, excepté peut-être celui des Yamada. Il ne me fut donc pas très difficile de trouver le quartier en question, dans lequel je pénétrai sous plusieurs regards interrogateur des Sunajins. « Pourquoi avait-elle invitée ces saletés de Konohajin? », devait-il se demander. Faisant fi des regards venant dans ma direction, je continuai mon chemin jusqu’à la place centrale où Tsukiko-sama fit son discours, suivi par le Kazekage lui-même. Une fois la cérémonie terminée et les festivités officiellement débuté, tout le monde se dispersa pour s’adonner à divers activités. Avec la foule de gens, je n’eu pas le choix que de prendre ma forme sans ailes pour pouvoir me déplacer sans gêne dans cette cohue. Certains buvaient à n’en plus finir, d‘autres dansaient, il y en avait aussi qui jouait aux cartes et autres jeux de groupes. Tout cela ressemblait presque à un carnaval. Je déambulai dans le quartier que je ne reconnaissais plus tellement il était décoré. Je me servis une tasse de saké ça et là, goûtant aussi aux hors d’œuvres Sunajins.

- *Mmmmm, c’est trucs sont délicieux !*, constatai-je avec surprise.

J’avais à peine regardé ce que j’avais pigé, tellement il y avait foule, et en y repensant je préférai ne pas savoir. J’avais entendu de drôle d’histoire sur le bateau qui nous avait menés à Suna. La boisson était tout aussi bonne, quoi que je ne fusse pas vraiment difficile à combler. Dès qu’il s’agissait de saké, on tombait dans mes goûts. J’étais un amateur, ainsi qu’un connaisseur, de saké. C’était donc avec une bouteille d’un très bon saké, acheté à bas prix à cause des festivités, que je marchais dans les rue du quartier, à la recherche d’amuse-gueule où de divertissement. Je vis alors un trop d’ivrognes qui semblait s’en prendre à… Kibo-san!? Accompagné de deux jolies demoiselles, je devais bien l’admettre. M’approchant tranquillement de la scène, je pouvais voir déjà que c’était sur le point de dégénéré. L’une des jeunes demoiselles cracha aux pieds des ivrognes puis tourna les talons, quittant l’altercation. Prenant alors une gorgée de ma bouteille, puis je me dirigeai vers les fauteur de trouble.

- Apprenez donc à boire! Vous êtes une honte. Si vous ne savez pas vous comportez et boire raisonnablement en public, alors abstenez-vous ou bien faites ça chez vous! Laissez ceux qui savent fêter le faire en paix!

L’alcool me déliait la langue. Moi qui n’était pas de nature bavarde et me voilà en pleine foule à m’imposer dans une situation que ne m’impliquait pas du tout. Je reçu toutefois des applaudissements des autres fêtards qui, comme moi, voulais profiter des festivités dans la bonne humeur. Les Sunajins, maintenant rouges de honte, ne s’éternisèrent pas puis partirent ailleurs, chez eux avec un peu de chance. Je me tournai alors vers Kibo, qui semblait avoir prit le verre à la place de la jeune femme derrière elle. Quel gentlemen.

- Kibo-san, le saluai-je d’une révérence que l’alcool rendait exagérément révérentielle.

Hrp:

La tranquillité n'était visiblement pas quelque chose que l'on voulait concédé à me laisser. Sitôt avions nous pénétrer dans le bâtiment après le discours que Kibo se posta à nos côtés, visiblement surpris que nous obtempérions à rester. Il était vrai que je commençais à me demander pourquoi je n'avais pas plutôt fait demi-tour... La curiosité de savoir ce qui allait se passer au cours de cette soirée mondaine sans doute ? Ou peut-être pour écouter les rumeurs pour glaner quelques informations ? Toutefois sans grande valeur puisque les langues ne parvenaient à se délier qu'uniquement par la présence l'alcool.

Nous marchions dans les couloirs alors que le silence se faisait de plus en plus pesant : je n'avais pas adresser le moindre mot au bras droit du Kazekage. Malgré tout, il jouait encore les bons samaritains en m'évitant une douche d'alcool qui se serait sans doute fini dans un bain de sang... Cette soirée était déjà passablement ennuyante pour que je n'ai pas à écoper de ce genre d'incidents qui me mettraient vraiment, vraiment, hors de moi...

Je levais les yeux aux ciel lorsque je vis La cracher aux pieds des soûlards et du Chasseur de Chimères avant de mettre les voiles. Voilà qu'elle avait craqué... Son manque de patience lui jouerait un jour cruellement des tours... Quant à ma sérénité, elle venait une nouvelle fois de s'envoler alors qu'un Konohajin s'immisça dans notre « groupe » déjà lourd à porter. Lui aussi semblait avoir bien « fêté » l'événement. Il accorda des remontrances aux buveurs qui ne tardèrent pas à décamper avant de s'adresser à Kibo : il le connaissait visiblement.

Je m'adressais finalement à ce dernier :

« Merci pour m'avoir évité cette douche improvisée. Tout le monde sait qu'il valait mieux que ce soit toi que moi... Sans quoi les conséquences n'auraient pas été les mêmes... »

Clairement pas... Les responsables avaient simplement subi des remontrances pour leur actes quand je les aurais volontairement étripés sur place sans sommation.

« Il n'aurait pas fallut gâcher l'ambiance de cette petite fête n'est-ce pas ? »

Poursuivais-je dans un sourire un brin perfide avant d'attraper à mon tour une coupe de champagne sur le plateau de l'un des serviteurs qui agrémentait les invités de mets et diverses boissons. Je me délectais dès lors de mon verre en reprenant la conversation :

« Et toi ? Que fais-tu encore ici ? Ne devrais-tu pas faire parti de ceux qui n'ont aucunement envie de rester ? Comme quoi, ce soir le monde tourne à l'envers. »

Je reprenais une gorgée avant de me terrer de nouveau dans mon silence. Le bal des hypocrites pouvaient se poursuivre...

HRP:

HRP:

Kibo arguait que sa présence n'était mue que pour vérifier que je ne tues personne même si cela ne semblait pas vraiment le déranger outre mesure. Cette réponse me fit arquer un sourcil. Bien évidemment, il n'avait pas prévu de me chaperonner pour la soirée, il ne savait sans doute même pas que je serais là : sa présence ici demeurait donc un mystère. La curiosité peut-être ? Quoi qu'il en soit je ne voulais pas m'en mêler, j'avais bien d'autres chats à fouetter.

Le Bras Droit du Kazekage me demandait alors ce qu'il m'était arrivé en déportant le son de sa voix pour rester discret. Cette méthode me fit esquisser un rictus tandis que mon regard se posait de nouveau sur lui.

« Rien du tout. Je ne vois pas de quoi tu parles.»

Me contentais-je de répondre tandis qu'il reprenait la conversation avec le Konohajin. Je n'avais rien à cacher mais le fait qu'il me demande cela dans une discrétion absolue m'avait donné envie de m'amuser à le faire tourner en bourrique : je le connaissais suffisamment pour savoir qu'il allait revenir à la charge un moment ou à un autre.

Notre petit groupe s'agrandissait à vu d’œil puisque Kioshi et Ema ne tardèrent pas à s'y mêler. Je ne portais aucune attention à la seconde. Quant au premier, il portait sa tenue de Kage, ce qui était étrange tant il ne nous habituait pas à cela. J'observais cependant la scène avec indifférence. Il disposait de trois verres d'alcool mais je ne m'en offusquais pas lorsqu'il ne m'en proposa pas. En revanche, le fait qu'il m'ignore royalement après m'avoir lorgné une poignée de secondes me plaisait nettement moins... Non pas que j'accordais du crédit à sa personne mais tout de même... N'était-il pas censé tenir à moi dans mes bref souvenirs ? Je le connaissais suffisamment pour savoir ce qu'il n'appréciait pas et ce qui le mettait mal à l'aise, c'est pourquoi, d'un pas décidé et face à l'assemblée, je m'approchais de lui alors qu'il se trouvait dos à moi et ne s'y attendait pas pour lui faire faire volte face et l'embrassais langoureusement en nouant mes bras autour de sa nuque, après lui avoir adressé un franc sourire.

Il n'aimait pas être affiché en public n'est-ce pas ? Moi je n'en avais que faire. En revanche, j'avais horreur que l'on m'ignore... Force était de constater qu'il serait désormais obligé de me prêter attention.

Je me reculais ensuite et l'observais en espérant voir ses joues s'empourprer et la chaleur augmenter autour de nous : après tout c'était bien ainsi qu'il fonctionnait non ?

« Ben alors... Tu ne me dis pas bonjour ? »

Lui susurrais-je d'un ton enjôleur, le regard planté dans le sien.

Pour réagir cela le fit réagir !
A peine l'avais-je embrassé devant la foule qu'il m'agrippa le poignet pour m'entraîner ailleurs, visiblement passablement énervé tandis que j'esquissais un sourire en me laissant emmener là où il voulait nous conduire.

Il fit volte face, me faisant me cogner contre lui alors que ses yeux étaient rivés aux miens et ses bras cramponnés également. La colère était palpable dans son regard tout comme l'incompréhension. Allions nous vers le chemin d'une énième dispute ? J'avais souvenir que beaucoup de mes actes avaient tendance a agacer le Yamada et cela souvent à tord, lui qui se montrait bien trop protecteur à m'en entraver ma liberté.

Et voilà qu'il me questionnait... Ce qu'il me prenait ? Trois fois rien...

« N'ai-je désormais plus le droit de te montrer mon affection ? »

Ironisais-je dans un franc sourire.

« Cela faisait quelques temps que nous ne nous étions pas vus il me semble non ?! Beaucoup de choses ont changé, comme tu peux le constater... »

Affirmais-je en baissant le regard sur ma nouvelle cicatrice. Je ne voulais pas me montrer virulente. En mon fort intérieur je voulais qu'il comprenne la situation et ce qu'il s'était passé : une idée du vestige de l'ancienne moi qui espérait sans doute qu'il comprendrait et m'aiderait alors que je n'avais que faire de son assistance : je n'en avais pas besoin ! Jamais je ne m'étais sentie aussi bien !

L'une de mes mains se posa sur son bras qui me maintenait, le gratifiant de douces caresses avec ma paume.

« Tu n'as plus à t'en faire pour moi Kioshi. »

Il n'y avait là plus aucune trace de provocation ni de sourire : je restais neutre et détachée sous le lourds poids de mes paroles qui sous entendaient beaucoup... Il devrait comprendre là où je voulais en venir et ce que cela signifiait.

Je n'avais cependant guère envie de m'attarder ici dans cette ruelle, face à lui. Si j'avais pris un malin plaisir à me jouer de ceux que je jugeais autrefois comme des amis ou des proches, cela était différent avec lui : je ne parvenais pas à lui faire du mal pour une raison qui m'échappait. J'étais même peu à mon aise de me retrouver dans cette situation avec le Yamada et préférais retourner aux festivités ennuyantes et pleines d'hypocrisie que de laisser cette situation durer.

Mon regard neutre se plantait dans le sien tandis que je lui parlais.

« Nous devrions retourner avec les autres : ils doivent se demander ce qu'il se passe. »

Non pas que leur avis m'importait et à vrai dire cela n'aurait même pas intéressé mon ancienne moi non plus mais tout valait mieux que de rester ici dans cette entrevue à huit clos non ?

HRP: