Natsuki lui avait enfin remis son porte-serviette. Victoire. La prothèse tant attendue allait enfin lui être greffée. Un peu plus d’un an pour ravoir une main, et une demi-journée pour ravoir un bras … Allez comprendre. Bon, certes, dans un cas le membre avait été consumé et dans l’autre il avait été conservé. Mais tout de même …

Examinant le paquet via nano-insectes à la recherche de fonctionnalités non voulues du style auto-destruction/explosion, ou tout simplement des sceaux cachés, l’Aburame avait testé le briquet elle-même. Convaincant. Du beau travail. Elle avait sourit à la vue des initiales "SAO" Saibogu A___ Oniri. Il était normal pour un artiste de signer son oeuvre. Mais un orthoprothésiste ? Une main de fer dans un gant de velours … cette expression la définirait à merveille à partir de bientôt. Elle convoqua Mizuki afin d’assister Nozomi, quant à la sécurité, les ANBU du voyage seraient bien évidemment mis à contribution.

Le jour J, elle se rendit accompagnée par ses gardes sur place. Nozomi et son aide du moment l’y attendaient. Son assistante et son médecin personnel. Elle sourit même à moitié en se rendant compte à quel point elle privilégiait Nozomi par rapport aux autres eisenin depuis son arrivée au village en ayant beaucoup plus confiance en ses capacités qu’en celle des autres médecins. De quoi faire des jaloux. Ajoutez à ça le népotisme vis-à-vis de sa nièce …

Bonjour vous deux. Vivement la deuxième main … Je n’aurai enfin plus besoin d’assistante.

Sous-entendu fort prononcé pour Mizuki. Plus besoin d’assistante mais … *wink wink*.

J’ai déjà inspecté la main qui ne semble pas posséder aucun élément dangereux … Nozomi je te confie la suite. Tu te souviens j’en suis sûre de cette histoire de canaux.

Que ses nano-insectes puissent sortir de la main en fer. Ah et dernière demande, elle se croyait décidément au marché à faire ses courses et à donner d’ultimes directives.

Et étant donné que nous sommes à Suna, je pourrais supporter l’opération avec une anesthésie locale comme la dernière fois, ne t’en fais pas. Mizuki, toi qui me disait vouloir devenir médecin, regarde et apprends.

Que ça commence, son rp était fait en tout cas. Vivement la main ! Mizuki gagnerait un PS. Et Nozomi possiblement des PI si elle décidait d’apprendre dans la foulée une technique à Mizuki.

La seconde épreuve de l'examen chûnin était enfin terminée. Les deux premières s'étaient enchaînées, sans possibilité de se reposer entre. Certes, Nozomi était à Suna pour cela, mais elle était ravie d'avoir un peu de repos. Car avant de venir au pays du vent elle avait aussi dû réimplanter son bras à Miko ainsi que dépecer et analyser Envizib. Le départ s'était fait juste après, ne lui laissant guère de répits. Et même si elle était ravie de pouvoir apporter son aide à Konoha, elle savait qu'elle ne tiendrait ps longtemps avec ce rythme. Tout humain normalement constitué se devait de prendre soin de son corps.

C'était ainsi qu'à la fin de l'épreuve, Nozomi avait retrouvé rapidement son sensei Natsuki. Celui-ci lui avait remit Haru. Elle fut ravie de les revoir tous les deux en bonne santé. Ce qui n'était pas très étonnant pour le Nara, mais d'avantage pour le caméléon. Ainsi malgré sa « malédiction » il pouvait prendre soin de quelqu'un, même si ça n'était pas dans le cadre d'une mission et que rien ne l'obligeait à le faire. Il se sous-estimait beaucoup. Ou bien avait fait des progrès, et se basait sur ses anciennes expériences. En tous les cas, c'était bon à savoir.

Elle délaissa l'agitation du centre de Suna et des rencontres entre candidats, et évita soigneusement tous les bars et autres endroits à débauche. Non, après ces épreuves et maintenant qu'elle avait récupéré son animal elle se dirigea directement dans le logement qui lui avait été attribué. Elle prit une bonne douche délassante avant de se laisser tomber sur le lit et s'endormir jusqu'au lendemain matin. Elle ne fut pas réveillée par elle-même mais par quelques petits coups sur la porte. Après divers grognements elle dû se rendre à l'évidence : c'était à la porte de son logement que l'on frappait. Nozomi se leva à contre cœur et prit le temps de se vêtir avant d'ouvrir. On lui demandait de se rendre dans le palais afin d'y préparer la pièce pour l'opération de Miko. Une prothèse allait lui être mise le lendemain. Et c'était elle qui devrait le faire, évidemment.

- « Oui, bien sûr. »

Jamais elle ne refusait son aide pour quoi que ce soit. C'était cela, être médecin : toujours se tenir prêt à aider les autres, les faire passer avant soi-même. Se donner corps et âme tant qu'il restait un souffle de vie pour préserver celle des autres. Celle de l'Hokage n'était pas en danger, du moins pas de façon connue. Mais en tant que tête pensante de Konoha dans un pays étranger, il valait mieux pour elle qu'elle soit au mieux de sa forme et en pleine possession de ses moyens. On ne savait jamais ce qu'il pouvait arriver...

La jeune femme se prépara donc et alla ensuite s'occuper de la pièce. Il fallait que tout soit en place pour le lendemain matin, rien ne devait être laissé au hasard. Nozomi avait d'ailleurs quelqu'un pour l'aider dans cette tâche : la jeune femme qui organisait l'examen chûnin auquel elle participait. Mais ce n'était ni l'endroit ni le moment pour en parler. Alors elle donna simplement quelques consignes, indiquant ce qui devait être fait pour le lendemain. L'endroit fut parfaitement stérilisé et préparé pour l'occasion. La pièce eut même droit à quelques gardes afin que personne de malintentionné vienne y mettre les pieds.

Le lendemain, après une bonne nuit de sommeil, Nozomi se prépara une nouvelle fois. Après cela, Miko serait de nouveau « complète ». C'était une journée importante. La jeune femme se rendit donc sur place, à l'endroit que les deux Konohajins avaient préparé la veille. Elle salua Mizuki qui était déjà là et s'assura que rien n'avait bougé. Puis la patiente arriva ensuite avec sa prothèse. Une main de métal, voilà qui n'était pas commun. Était-ce censé impressionner ses potentiels ennemis ?

- « Bonjour Miko. Très bien, je ferais donc de nouveau une paralysie partielle ainsi qu'un blocage des nerfs. »

Puis elle se tourna vers l'assistante :

- « Vous désirez apprendre la médecine ? Voilà quelque chose de noble. Qui requiert beaucoup de patience et d'abnégation. »

Savait-elle dans quoi elle voulait s'engager ? Ce n'était pas une voie pour soi-même mais dédiée aux autres. Elle l'observa quelques instants. Après tout, elle était l'assistante personnelle de Miko et s'était donnée entière pour l'examen. Et avec ces insectes qui parcouraient son propre corps, elle devait bien posséder quelques bases.

- « Dans ce cas je devrais pouvoir vous apprendre quelques petites choses afin que vous puissiez m'assister lors de l'opération. »

L'Hokage servirait de cobaye et l'organisatrice de l'examen serait son élève. C'était étrange comme les rôles pouvaient changer dans certaines situations. Miko allongée, Nozomi la paralysa puis bloqua ses nerfs afin qu'elle ne puisse ni bouger ni souffrir durant l'opération. Elle n'en restait pas moins consciente et pouvait suivre tout ce qui allait se dérouler dans la pièce. De plus elle n'était pas totalement démunie, puisque ses insectes eux étaient toujours en pleine forme.

- « Avez-vous des questions, des informations à communiquer avant que je ne vous montre quoi faire ? »

Tournée vers Mizuki, elle attendit sa réponses afin de pouvoir procéder à la suite.

C’était quand même vaguement dégoûtant. A ce que j’avais compris, Miko n’allait pas être endormie et pourrait donc assister à cette transplantation en direct. Normal, après tout, c’est pas tous les jours qu’on peut boire le thé avec son tendon et son os, hein. Qu’est-ce qu’on se marre avec les Aburame. Pour être franche, je regardais le moignon d’un air dubitatif : pourquoi est-ce que le sang et les veines étaient apparents et… pas les insectes ? Pourtant, le réseau chakratique qui les héberge s’étend dans tout le corps : pourquoi est-ce que l’Hokage n’aurait pas d’insectes qui vivent dans la main ? De toute façon, le chakra était quelque chose de bien trop étrange et mystérieux pour le moment. Et c’est exactement la raison pour laquelle je voulais apprendre la médecine.

Car oui, j’avais bien conscience qu’être Eisenin, c’était d’abord se soucier des autres avant de soi. Mais j’en avais une vision toute différente. Ce que je vais dire ici, c’est quelque chose que je n’ai jamais dévoilé. Sentez-vous donc privilégiés, vous, public. Chaque personne possède plusieurs facettes. Prenez les deux femmes à mes côtés, par exemple. Un médecin d’exception, mais une ancienne Nukenin à la solde du Shoraizen d’un côté ; une Hokage dévouée et protectrice de siens, mais qui n’hésite pas à humilier et couper les mains d’un homme de l’autre. Nous avons tous un côté « lumineux » et un côté plus « obscur » (certaines galaxies en ont d’ailleurs fait leurs mots d’ordre). A charge à chacun de montrer celui qu’ils estiment le mieux leur correspondre. Nozomi et Miko avaient choisi le leur. Moi, j’avais d’un côté celle d’une gamine un peu naïve, qui a peur de ses insectes et qui se plie à tout ce que sa senseï pourrait dire, et c’était mon côté lumineux, celui qui prédominait. Mon côté obscur recelait de l’ambition. Je ne tendais pas à prendre la place de Miko, loin de moi cette idée, ni à conquérir la gloire paralytique comme certains ont pu le faire, non. Mon côté obscur à moi ne puisait pas son essence dans le pouvoir politique, mais dans la crainte et le respect. J’aspirais à ce qu’un jour, on se souvienne de moi comme une personne bonne, souriante, aimable et généreuse, mais qu’il ne fallait pas chercher parce qu’on risquait de trouver quelque chose qu’on ne souhaitait pas.

J’avais choisi d’étudier la médecine, de ce fait, non pas pour me lever aux aurores et aller soigner des blessés, mais pour me pencher dans tout ce que l’Homme n’a toujours pas découvert. Le chakra, par exemple. Et toutes les fonctions vitales. J’avais déjà réfléchi à ça : un ninja possède des milliers de façons d’esquiver une technique que vous lui lancez, ou d’en sortir, parce que le chakra sort de ses ports pour prendre la forme que le ninja demande. Néanmoins, comment faire pour se battre contre quelque chose qui vient de l’intérieur de soi ? Imaginons deux minutes qu’un de mes insectes parvienne à se faufiler dans le système sanguin, nerveux, digestif ou respiratoire de ma victime : comment va-t-il faire pour lutter, alors que mon insecte boira son sang, coupera son air ou sa circulation, le rongera de l’intérieur ? Jusqu’ici, mes insectes n’étaient capables de manger le chakra, parce que je ne savais les entraîner qu’à ça. En leur apprenant, à eux aussi, l’anatomie humaine et le fonctionnement du corps, quand je le connaîtrais moi-même… On sera capable de faire des choses extraordinaires.

Mais pour l’heure, j’avais rendez-vous avec Miko aux mains d’argent. Je regardais Nozomi faire les premières manipulations, en observant tranquillement, sans broncher. Elle se tourna vers moi, visiblement au courant de mon envie de me lancer dans cet art médical. Des questions ? Une seule, à vrai dire. Peut-être deux. Je m’éclaircis la gorge, cherchant mes mots pour être le plus clair possible, mes mais sortant de leurs attaches aux coudes pour bouger un peu.

- Ouais, heu… Je ne comprends pas, d’abord, pourquoi est-ce qu’aucun insecte ne s’échappe alors que son poignet est ouvert ? Et concrètement : la main en métal n’est que décorative, n’est-ce pas ? Elle ne sera pas… Innervée ?

Public adoré, vous pouviez de toute façon déjà m’applaudir. Je n’avais aucun vertige, aucune nausée alors que le bras de Miko était à vif.