- Souris un peu, tu voulais plus de responsabilités.
- Me taper une réunion de séniles tous plus frustrés les uns que les autres de ne pas être à ta place n’est pas spécialement ce qu’on peut appeler « avoir plus de responsabilités ».

Miko soupira, levant vaguement les yeux vers moi en continuant de rédiger le document dont elle s’occupait. Loin de moi l’idée de vouloir refuser une offre de travail plus intéressante que de passer mes journées à remplir mes papiers, mais présider et informer une réunion de chefs de clans n’était pas forcément ce qu’il y avait de plus excitant. Sur le papier, ça semblait plutôt correct : avoir toutes ces entités qui vous écoutent et vous regardent, ça peut donner envie, ça peut sembler prestigieux… Sauf que dans les faits, certains jalousent et envient le poste d’Hokage, d’autres considèrent toujours Miko comme une traitresse, d’autres seront offensés d’avoir été conviés mais de ne pas être accueillis par Miko elle-même et d’autres ont un mélange de tout ça, voire bien d’autres.

Les dossiers à distribuer s’empiler sur le bureau. Bientôt, les défenses du village seraient mises en route. Mais cela passait par la coopération des hautes instances du village, et il était toujours de bon ton, diplomatiquement parlant, d’informer certaines personnes de certains faits avant de lancer des projets d’envergure. C’est mieux pris : ils ont l’impression d’être privilégiés, de participer à leur manière alors que non. C’est de la pure hypocrisie. Miko finit par poser sa plume et se cala au fond de son siège, tapotant légèrement son doigt sur le bureau.

- Soit, je demanderai à Satochi de s'en charger puisque tu préfères laisser ça à d'autres.

J’arquai un sourcil. La phrase était plein de sous-entendus : je n’étais qu’une incapable non-qualifiée qui n’étais pas foutue d’exécuter la moindre tâche qu’on lui demandait. Lâchant à mon tour un grand soupir, je levai les bras pour les faire retomber sur mes hanches dans un bruit de claquement.

- Très bien. Je le ferais.

Tournant le dos pendant que Miko retournait à ses papiers, je m’assis en face d’elle et commençai la rédaction des lettres de convocation des différents chefs à un Conseil qui se déroulerait deux jours plus tard.

Le jour J était arrivé. Je me trouvai dans la salle de réunion, regardant par la fenêtre le temps gris et maussade du village. Derrière-moi, une pile de dossiers : un par chef de clan, exposant en détails les différentes mesures prises et expliquant ce qu’on attendait de chacun de leurs clans. C’était la première grande responsabilité que Miko me donnait, et j’appréhendais de la réussir ou non. Je vis la silhouette imposante de Kamino Nara, chef du clan des ombres, accompagné de Chō Aburame, ma propre chef de clan. Je respirai lentement, tentant d’évacuer le stress qui grimpait au fur et à mesure du temps.

Quelques minutes plus tard, on frappait à la porte, et la jeune femme de l’accueil introduit les deux premiers chefs présents, qui s’installèrent à des places apparemment convenues. Les saluant poliment et respectueusement, j’évitai même quelques blagues à l’Aburame, jugeant le moment inapproprié. Peu à peu, la salle se combla : Hyô Masaru, Inuzuka Motari, Hayashi Ryōichirō, Sabakyô Lamara et Hyûga Tensô. Trois chefs de clan manquaient à l’appel : Gekei, Akimichi et Yamanaka. Gekei Pô n’était pas présent et excusé, remplacer par une ambassadrice du nom de Suzuki, Gekei du cheval. Chikin et Meia étaient portés disparus, et leurs clans n’avaient pas encore procédés à leurs remplacements. Ils étaient eux aussi remplacés par des « régents » : Lee Akimichi et Aeka Yamanaka. Les discussions silencieuses étaient en cours, et je devais avouer que je passais un peu inaperçue pour la plupart d’entre eux. Ils savaient mon rôle, évidemment, mais ils pensaient sans doute que je n’étais là que pour leur faire l’accueil en attendant l’arrive du Nanadaime.

Dix personnes en face de moi, assis en rond autour d’une table. La pluie commençait à tomber dans les rues de Konoha. Prenant une grande inspiration, soufflant discrètement, je m’éclaircis la gorge et adressai un grand sourire à l’assistance qui se tourna vers moi. C’est le grand moment, Mizuki, à toi de jouer.

- Bonjour ! Bienvenue à cette réunion. Pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis Mizuki Aburame, assistante de Miko-Sama. Et c’est moi qui serais en charge de cette réunion.

La pilule la plus compliquée à faire passer. Si cette information passait, le reste de la réunion serait comme du petit lait. Mais comme je l’imaginais, un silence pesant se fit entendre, suivi de quelques petits rires. Je t’ai vu Masaru Hyô, pas la peine de te cacher. Mais je gardais le sourire, patientant quelques instants : je savais que des questions allaient fuser. Et bingo, devinez qui l’a ouverte en premier ? Masaru Hyô, bien joué !

- Sa Majesté Aburame-Sama est trop occupée pour prendre la peine de parler au petit peuple que nous sommes ? Et donc on doit se taper ses larbins ?
- Assistante. Et Hokage-Sama a malheureusement d’autres obligations qui ne pouvaient attendre, c’est pourquoi elle m’a envoyé. Vous comprendrez pourquoi dans quelques instants.
- Si Hokage-Sama ne daigne même pas être présente, pourquoi le devrions-nous ?

J’eus à peine le temps de me tourner vers le Nara que d’autres voix fusèrent. Les uns prônèrent le fait qu’un Hokage n’avait pas que ça à faire, que j’étais tout à fait légitime, d’autres que de toute façon, depuis son investiture elle se moquait des valeurs du village… Bref, un joli brouhaha pour pas grand-chose. Laissant un peu passer l’orage, un sourire imperturbable sur mon visage, je repris la parole d’un ton un peu plus autoritaire et haut pour que tout le monde puisse entendre.

- Si Miko-Sama n’est pas présente parmi nous aujourd’hui, croyez bien que ça n’a rien de personnel ou allant à l’encontre d’une quelconque valeur vague que vous prétendez avoir. Croyez aussi qu’il n’y a rien d’exceptionnel qui va se jouer cet après-midi, considérez ce Conseil comme une réunion d’informations plus qu’autre chose. Les décisions concernant la sécurité du village, sa défense et sa surveillance ont été prises, et Miko-Senseï tenait à vous les partager avant de vous les imposer. Sa décision ne vous plaît pas ? Très bien, la porte est grande ouverte et ça ne changera pas l’avenir du village, mais ne venez pas dire après qu’on ne vous tient informer de rien.
– Tu devrais rester à ta place, petite.

Toujours souriante, je me tournais vers le Hyô qui, visiblement, ne semblait toujours pas convaincu ou heureux de voir que sa réunion serait présidée par une Chûnin.

- J’y suis : je suis ici pour vous informer des mesures qui vont être mises en place.

L’homme serra des dents, se levant en tapant sur la table. J’avoue avoir perdu un peu de mon sourire, mais je continuai à ne pas m’écraser face à cette brute épaisse. Il était le seul à poser problème, et je ne voulais pas que d’autres fassent de même s’ils voyaient que je perdais pied.

- Vous devriez vous rassoir, Masaru-Dono.

La voix douce et calme de Chō retentit avant que le Hyô ne puisse répondre quoique ce soit. Perdant un peu de son aplomb, il finit par de nouveau sourire, découvrant toutes ses dents et un sourire carnassier.

- C’est une menace ?
- Un avertissement. Mizuki-Chan a été claire à ce sujet : si ça ne vous plaît pas, rien ne vous retient. Mais j’aimerais si possible ne pas m’éterniser assise ici. Mon dos me fait un mal de chien, avec ces chaises, et je crois que je perdrais vite patience si des gens venaient à continuer d’interrompre notre chère hôte.

M’adressant un très large sourire, je vis su coin de l’œil Masaru se rassoir en bougonnant. Puis le silence revint, comme au début de la réunion. Prenant les dossiers dans les bras, je fis un tour de table pour distribuer les pochettes à chacune des personnes ici présentes.

- Tout est expliqué en détails dans le dossier que je vous ai donné, mais je vais tout de même vous expliquer dans la globalité ce qu’il va se passer... Et ce qu’on attend de vous, également.

Depuis l’intronisation d’Aburame Miko au poste de Nanadaime Hokage. Konoha avait changé de brutalement de façon d’opérer. Les règles étaient devenues plus strictes, et le village avait connu une mobilisation de grande ampleur pour remettre à jour les systèmes de défense du village qui se faisait trop “soft” en ces temps où l’ignorance planait sur le monde shinobis.
La feuille devait se mettre à l’abri, et c’est pourquoi de grands travaux furent menés. Les remparts furent fortifiés, les systèmes de communication et de surveillance reçurent à coup de jeune. Enfin, le système d’accueil des visiteurs fut totalement bousculé afin de coller avec le nouveau visage strict que Konoha souhait montrer aux yeux du monde entier.

Fort de ces modifications de grande ampleur, il restait cependant un dernier travail à effectuer pour dernier l’énorme cahier des charges concocté pour l’occasion.
Il avait été décidé qu’une salle secrète devait être créée. Une salle où serait regroupse au sein de cette dernière la gestion de tout les nouveaux systèmes mis en place par le Village de Konoha.
C’était l'ultime travail à fournir. Mais il sera également le plus monumental à réaliser. Le projet était colossal et il n’y avait aucune seconde à perdre.

Le lieu de la salle secrète avait été déterminé et Satochi et Rakuzan Norio avaient invité à rejoindre cette localisation. Le tout allait prendre racine dans le sous-sol du Palais du Hokage.
À plusieurs mètres sous terre le duo exceptionnel se préparait à entrer en action et le moins que l’on pouvait dire, c’était que l’atmosphère était plus que glaciale tandis que des shinobis masqués de l’Anbu étaient présent pour contrôler le bon déroulement des opérations.

Satochi n’avait jamais eu l’occasion de travailler avec Norio, Quatrième Chef du Clan Rakuzan. Pire, il ne le côtoyait presque jamais principalement à cause des désaccords entre la branche primaire à laquelle Sato’ appartenait et la branche secondaire à laquelle Norio appartenait. Des cousins se détestant, une constatation affligeante pour un clan dont les membres pouvaient se compter sur les doigts d’une paire de mains.

- Bien, je m’occupe de faire fondre cette roche, et toi, tu rends le tout praticable ensuite.

- C’est le plan oui, dépêches toi, j’ai d’autre chose à faire.

Un échange bref qui démontrait légèrement la position de la direction du Clan vis-à-vis des ordres donnés par le village.
L’opération dura pendant plusieurs heures durant lesquelles le duo s’enfonça dans la roche pour finalement se situer des dizaines de mètres sous la falaise des Hokage.
Le couloir convenait aux attentes espéraient, il ne manquait plus qu’à creuser la salle en elle-même.
L’architecture choisie fut circulaire et après le passage de Norio fin utilisateur de la Terre, le couloir ainsi que la salle offraient un visage drôlement réussi.
Les deux Rakuzan avaient terminé leur part de travail.

Satochi s’approcha de l’un des membres masqués de l’ANBU et s’adressa à ce dernier de manière totalement familière. Ses dons de senseurs ne le trompaient jamais, c’est pourquoi il était pratiquement persuadé de l’identité du shinobis cachait là-dessous.
Toutefois, il n’évoqua pas le prénom de ce dernier, bien conscient que l’identité secrète de l’ANBU devait être respectée.

- Le travail sur la structure de la salle est terminé, je vais chercher les experts en Fuinjutsu pour qu’ils prennent la suite. Il reste à rapatrier les différents systèmes, installer les portes et leurs sceaux de sécurité, mettre en place le dispositif Nara et ensuite, la salle sera opérationnelle.

Il marqua une pause.

- Le dernier travail reviendra au Nanadaime qui convoquera les konohajins qu’il souhaite voir détenir la clef des sceaux des deux portes installées.

Sur ces paroles, il s’engagea dans le couloir fraîchement terminé et alla convoquer le responsable de la pause des fuinjutsu et du rapatriement des différents systèmes de défense. Il serait la personne qui relierait la salle à tout les autres systèmes récemment déployés.

Taff Restant:

SALLE DE DÉFENSE

Mise en place d’une salle de laquelle lancer l’état de défense du village

Ajustant mon masque devant mon visage, je me dis que je finirais bien par trouver une position dans laquelle j’étais confortable. Cela ne faisait pas si longtemps que cela que j’avais intégré les forces spéciales de Konoha et porter le fameux masque qui faisait la notoriété de l’unité était une chose à laquelle je ne m’étais pas encore totalement habitué. Il n’y avait pas de problème avec la taille, il avait été fait sur mesure, mais l’impression d’avoir constamment quelque chose dans le coin de l’œil était vraiment gênante. Au moins des fentes avaient été faites au niveau du nez afin que je puisse l’utiliser en toute discrétion sous ce masque. Une autre chose que j’avais de la difficulté à réaliser était les gens ne savaient plus qui j’étais quand je le portais; ce qu’il m’arrivait parfois d’oublier. Bah quoi, à la longue on finissait par oublier qu’il était là, un peu comme une paire de lunette.

Lorsque je me sentis finalement à l’aise sous mon masque, j’ajustai une dernière fois les courroies de mon armure d’office et allai rejoindre Akamori. Eh oui, ce dernier faisait aussi parti de l’ANBU à même titre que moi. Qui plus est, il m’aidait à garder ma couverture. Si vous ne comprenez pas comment un ninken – le signe le plus caractéristique d’un Inuzuka – va pouvoir m’aider à garder mon identité secrète. Laissez-moi quelques instants et vous allez comprendre. Je m’approchai de mon chien-ninja et, une série de mudra plus tard, j’avais à côté de moi une réplique parfaite de moi-même, avec le masque et tout. Et voilà, c’était ça mon truc : au lieu d’avoir un ninken sur les talons j’avais maintenant un frère jumeau. Le seul inconvénient à ce petit tour de passe-passe c’était que nous ne pouvions pas nous battre à proprement parler. Si je pouvais partager mon chakra avec Aka pour qu’il prenne mon apparence, il ne pouvait pas utiliser aucune technique de combat avec le peu que je lui avais donné. Une chance que ce qu’on nous avait demandé aujourd’hui n’en demandait pas, je n’avais aucune crainte qu’on me reconnaisse.

Sans attendre un instant de plus, j’ouvris la porte de ma petite chambre – gracieuseté des forces spécialces – par laquelle j’étais entré quelques minutes plus tôt et sortis dans le couloir. Après tout, me verriez-vous sortir de chez moi avec déjà tout mon uniforme ANBU sur le dos? Bonjour la discrétion. Je laissais donc tout cela dans ma chambre afin que je rentre dans le Palais comme n’importe quel shinobi, mais en ressorte comme Kodama, l’Esprit de la Forêt. Une fois dans le couloir, nous marchâmes jusqu’à la cage d’escalier qui nous ramènerait à la Salle de Vie. C’est là que je saurais plus en détail ce que l’Hokage attendait de nous. Voulait-on reproduire le bunker de l’Académie pour la Nanadaime? Serais-je là undercover afin de les guider grâce à mon expérience? Mais surtout, pourquoi nous attendre à la nuit? L’inconnu me rendait encore plus fébrile à l’idée de commencer et sans m’en rendre compte j’accélérai un peu le pas.

Une fois rendu à la Salle de Vie, j’appris très vite que cela n’aurait rien à voir. Enfin un peu oui, mais ce n’était pas pour cela qu’on faisait appel à moi. Je n’étais là que pour surveiller et m’assurer que tout allait bien. Cela incluait de sentir tous les petits fouineurs qui pourraient s’approcher du chantier de travail. Car ce pour quoi j’étais appelé était nul autre que la création de la salle de défense, l’apothéose de toutes les nouvelles défenses apportés à Konoha. De là, tous les systèmes d’alarme et de défense pouvaient être déclenchés et c’était aussi un point central du système de communication entre les différents postes de gardes implantés sur les Remparts du village. Une salle assez importante, somme toute. On nous expliqua, aux trois autres ANBU et nous, les étapes de création de la fameuse salle puis nous fûmes envoyés chercher ceux qui travailleraient sur celle-ci. Parmi ceux-ci, je reconnus Satochi-san et je me retins au dernier moment d’aller le voir et le saluer. Décidemment, je devrai vraiment travailler là-dessus.

Ce dernier était venu avec d’autres membres de son clan et travaillèrent d’arrache-pied afin de creuser en premier un tunnel, partant d’une des salles au premier étage du QG pour se rendre jusque dans la montagne qui trônait juste derrière le Palais, puis la salle elle-même, une immense salle circulaire au toit en dôme avec plusieurs colonnes afin de supporter la montagne qui pesait au-dessus de nos têtes. Lorsque les travaux furent terminés, le Rakuzan se dirigea immédiatement vers moi pour me dire qu’ils avaient accomplis leur tâche et qu’il allait chercher les experts en Fuinjutsu pour la suite des opérations. Une certaine familiarité dans sa voix me laissait supposer qu’il se doutait de mon identité et ce malgré mon double à côté de moi et je me rappelai que lui aussi se spécialisait dans la sensorialité. Pour le bien de la cause, je n’en fis rien et me contentai d’hocher la tête et il s’en alla, escorté par d’autres ANBU qui s’occuperait de reconduire les Rakuzans à l’extérieur du Palais pour ensuite aller chercher lesdits experts. Leur part était terminé et c’était à notre petit groupe de s’assurer que le restant de la construction se déroule bien. Nous attendîmes plusieurs minutes pendant lesquelles j’utilisai mon futon pour dépoussiérer un peu la salle, qui avait encore l’air d’un chantier de travail. Lorsqu’ils arrivèrent, la future salle de défense était propre et aucune poussière ne viendrait intervenir avec les sceaux qui seraient posés un peu partout dans la salle.

Toujours sans rien dire un mot, je regardai les hommes entrer dans la salle et jeter un coup d’œil étonné à la salle vide devant eux. Ils avaient sûrement marché plusieurs minutes avant de se rendre ici et sortir leur ensemble de sceau. Le Fuinjustu était l’un des arts ninjas qui m’était le plus inconnu, je n’avais donc aucune idée de ce qu’ils devaient faire. Si je devais m’assurer qu’ils ne fassent pas d’erreur c’était loupé de mon côté. Au lieu de cela, je décidai de me rendre utile et de bouger un peu. J’en avais marre de rester là, debout, à regarder les autres travailler.

- Mon partenaire et moi on va s’occuper de l’entrée; j’aurais besoin de deux ou trois d’entre vous.

Les deux ou trois volontaires furent rapidement trouvés et notre petit groupe repartit le long du couloir afin de se rendre jusqu’à l’entrée du côté du Palais. Après tout, il fallait empêcher l’accès à ceux qui n’avait pas d’affaire à l’intérieur. Que ce soit un membre de l’ANBU qui se trompe de salle ou bien un shinobi d’une autre nation qui aurait réussi à entrer d’une quelconque façon, il fallait empêcher toutes les éventualités. Une fois arrivés au bout du couloir, débouchant ainsi sur l’une des salles du premier étage du quartier général, je révélai aux hommes la principale raison de leur venue. Certes, ils allaient établir un sceau permettant seulement ceux étant permis de passer l’obstacle que j’allais justement mettre au point et qui était notre focus. Comme seul un des quatre murs avait subi des dommages, ils ne suffisaient que de camoufler ce dernier afin de duper la plupart de gens. Pour se faire, j’avais justement pensé à un truc vieux comme le monde, mais qui restait indémodable : un faux mur, qui serait recouvert de plusieurs rangées d’étagères. Quelque part sur ce mur serait caché le sceau qui permettrait de passer au couloir menant à la salle de défense. À cinq, nous parcourûmes le village à la recherche de ce que nous aurions besoins pour faire ces étagères et après plusieurs allers-retours nous accumulâmes une quantité de bois raisonnable pour notre projet. À vos marteaux, les travaux sont sur le point de commencer!

Le travail qui suivit me fit regretter ma décision de bouger, mais d’un autre côté cela m’habituait à porter mon masque dans diverses situations. Surtout dans des situations où je risquais de faire travailler mon corps intensément et où je risquais de suer, comme c’était présentement le cas. On parlait ici de transporter du bois à travers le village et ensuite construire un mur et des étagères de toutes pièces. J’eu peur que mon masque ne glisse à cause de la sueur, mais il tint bon et je résistai à l’envie de l’enlever pour sentir l’air sur mon visage. Au bout de quelques heures, nous eûmes finalement notre mur, en bois, devançant l’entrée du couloir de quelques mètres, parsemés de tout son long de trois rangées d’étagères. D’ici, nous ne voyions même pas l’ouverture qui se cachait derrière et qui s’ouvrirait seulement avec le sceau. Parlant de sceaux, c’était au tour des trois hommes tout aussi exténués que moi de faire ce en quoi ils étaient experts : apposer des sceaux. Conformément à ce que le dossier disait – et là je cite le dossier parce que c’est loin d’être mon domaine – il suffisait d’un minuscule sceau qui serait déclenché grâce au sang de la personne. À ce qu’il paraîtrait, le sang de ceux permis dans la salle sont ou seront conservés sur un papier et notre sceau devra être lié à ce document afin de se déclencher seulement par ceux ayant apposé leur sang. Un peu comme les parchemins d’invocations, non?

J’interrompis brutalement les hommes vers la fin lorsque je pensai qu’ils avaient bientôt terminés : il ne fallait pas qu’ils terminent maintenant sinon ceux à l’intérieur seront pris à l’intérieur. L’Hokage ou son entourage s’occupera de compléter le sceau une fois le document créé. Quand ils eurent terminés, j’eu la joie de leur annoncer que nous ferions un dispositif similaire de l’autre côté du couloir. Voyant leur air ahuri, je leur assurai que nous faisions que poser un sceau cette fois-ci, s’ils se rappelaient bien une porte avait déjà été aménagée lors des travaux de ce matin. Le but du deuxième sceau étant de déjouer ceux qui auraient été capable de se procurer un échantillon de sang d’un des membres. J’envoyai Aka cherché divers objets pour remplir les étagères et cacher le sceau alors que je suivais les hommes dans le couloir jusqu’à la porte où ils apposèrent le même sceau que tantôt. Nous avions finalement terminés et je les remerciai au nom de Konoha de leur aide. Accompagné des autres Konohajins, j’entrai de nouveau dans la salle de défense pour observer la progression des travaux et vit qu’un nouveau visage familier s’était glissé dans les travaux pendant que j’étais occupé de mon côté.

Idées proposées:

Le « Conseil » comme je me plaisais à l’appeler – alors qu’il n’avait aucun pouvoir décisionnel, et n’en a jamais eu d’ailleurs, les conseillers n’ayant jamais été les chefs de clan – se déroulait bien mieux une fois la première approche passée. Je me rendais même compte qu’aucune des personnes ici présentes n’était stupide ou déconnectée de la réalité : ils écoutaient, faisaient des questions et des remarques pertinentes et participaient sans vouloir imposer leurs différents avis. Moi, de mon côté, j’avais l’impression de plutôt bien m’en sortir. Je ne bafouillais pas, j’étais rôdée, je maîtrisais mon sujet : bref, la présentation des défenses et de la surveillance de Konoha était un succès. Quand bien même j’avais quelques appréhensions sur certains sujets – surtout lorsque j’apostrophais directement un clan, ou en demandait beaucoup à un autre – et que des voix s’élevaient un peu plus qu’à la normale, un regard sur le côté en direction de ma propre chef de clan me rassurait et me donnait un peu plus de baume au cœur. Elle était redoutable, mais avait ce don de réconforter les siens. Alors, je répondais avec plus d’aplomb, plus d’assurance et finissait par obtenir gain de cause. Encouragée par ces premiers succès, je finissais par ne même plus chercher du regard les yeux approbateurs de Chō, répondant directement aux questions épineuses.

Après quelques trois heures de réunion, il ne restait plus que deux choses : les dates de travaux et les précautions à prendre à ce sujet, ainsi que l’avenir de ces défenses.

- Les travaux débuteront d’ici trois jours, le temps de missionner tous les shinobis aptes à encadrer la mise en place des sceaux et des défenses. Le déploiement de ces défenses vont nécessiter beaucoup de ressources, tant humains que matériels, et le village va un peu tourner au ralenti pendant ce temps. Les missions seront aussi vues à la baisse puisqu’on doit éviter au maximum durant ce temps de perdre des effectifs. En cas de problème. On compte sur vous pour faire passer le message : non, ne pas recevoir d’ordres ne signifie pas qu’il n’y a rien à faire. La supervision est à la charge de tous les gradés, tout comme la surveillance desdits chantiers, même si certains seront spécifiquement assignés. De même, il faudrait éviter de surcharger de demandes en tout genre le Palais. Bien sûr, il y aura des personnes d’astreinte pour gérer les problèmes quotidiens, mais les efforts du village seront majoritairement tournés vers la défense, pour permettre des chantiers rapides. Des objections ?

Un ange passa. Remettant pour la énième fois mes cheveux derrière mon oreille.

- Toujours à propos de la sécurité des chantiers, les travaux ne seront faits que par des Konohajins de confiance, et les subtilités du système par des gradés ayant prouvé leur loyauté envers la Feuille.

Je jugeais qu’ils devaient être informés que tout ça ne serait pas confié aux premiers venus. Les heures de travail à venir allaient consister à trouver les personnes les plus aptes et les plus à même de faire ce qui doit être fait. J’indiquai de passer à la dernière page du dossier que je leur avais donné en début de séance. Une unique page, indiquant le futur des défenses de Konoha. Bien entendu, les chantiers en cours étaient colossaux, et il faudra espacer les différents travaux, surtout que cette page n’indiquait que quelques pistes. Pas des faits établis.

- Je vous demanderais juste encore quelques minutes de votre temps. Les défenses de Konoha sont incluses dans des projets plus grands, des chantiers plus grands et des prévisions plus grandes. Cette page recense quelques idées, qui nécessitent plus de réflexion et qui ne seront pas intégrées aux projets lancés sous peu. Je vous les indique pour que vous ayez une idée de ce qui attend l’avenir de Konoha.

Je parlais comme une entrepreneuse, mais c’était un peu le cas, au final. L’avenir ne se ferait que si Konoha reste uni. Chacun d’entre eux en face de moi avait un rôle dans l’échiquier qu’était le village. Chacun d’entre eux aurait une place. La lecture se fit en silence, et les yeux s’écarquillèrent un peu plus à chaque ligne de ce qui attendait le village. Certains chuchotements, même. Je ne pus retenir un sourire. Masaru leva la tête, un sourire carnassier sur ses lèvres.

- Ca, Mizuki-Chan. C’est du génie. Je suis sûr que l’avenir de Konoha est assuré.