Première journée d'un nouveau travail [Kei]

Quelques jours s'étaient écoulés depuis que Nozomi était arrivée à Konoha. Depuis, beaucoup de choses s'étaient passées, et les élèvements s'étaient enchaînés. Elle était passée en seulement quelques jours d'errante perdue à Konohajin, médecin de l'hôpital. Peu après son arrivée, elle avait dû montrer sa bonne foi et prouver que l'on pouvait avoir confiance en elle, en commençant par un interrogatoire.

La confiance. C'était désormais à elle de prouver qu'elle était digne d'être une Konohajin à part entière. Et pour cela, elle allait enfin commencer à travailler. A mettre ses talents au service de Konoha. Et comme ses seuls talents résidaient dans ses connaissances en médecine, c'était tout naturellement que Miko lui avait donné un poste à l'hôpital. Ici, elle ne serait pas responsable de tous les médecins présents comme au Shôraizen. Non, elle débutait au grade le plus bas possible. A elle de faire ses preuves.

Ce matin-là débutait son premier jour à l'hôpital. On l'avait accueillie, et également expliqué quoi faire. Et après avoir passé plusieurs heures à trier et ranger des dossiers, un médecin vint la chercher. Il lui proposait de l'accompagner avec des patients. Ou plutôt, de regarder comment il faisait avec eux. En gros, elle serait son assistante. Elle accepta et ils se dirigèrent vers la salle d'attente de l'homme – qui possédait, lui, son propre cabinet -. Quelques patients attendaient déjà leur tour, et il fit signe à l'un d'entre eux d'entrer.

Nozomi ferma la marche ainsi que la porte derrière eux. Elle les laissa faire les politesses d'usage, et consulta le dossier du jeune homme que lui tendait le médecin. Aburame Kei, le même clan maîtrisant les insectes que celui de l'actuelle kage. Il avait passé plusieurs années ici pour problèmes d'ordre psychiatriques. Psychose maniaco-dépressive. Ceux-ci étaient désormais de l'histoire ancienne, mais il devait tout de même passer régulièrement faire des contrôles de routine. Elle reposa le dossier sur le bureau, et se présenta au patient.

- « Bonjour, je me nomme Myouga Nozomi. Je suis nouvelle à l'hôpital de Konoha et j'assisterais le docteur Awashi lors de votre visite de contrôle. »

Puis, avec un sourire elle poursuivit :

- « Si jamais il y a des choses que vous souhaitez dire en privé à votre médecin, n’hésitez pas à me le dire, et je vous laisserais tranquilles. »

Certaines personnes n'étaient pas à l'aise avec des inconnus, et encore moins lorsqu'il s'agissait de sa propre santé. Ainsi, s'il voulait garder certaines choses privées, il en aurait parfaitement le droit. Suite à quoi, elle recula de quelques pas pour laisser le médecin poser les questions habituelles à son patient. Pour sa part, elle savait parfaitement soigner les maux du corps. Mais concernant ceux de l'esprit, il s'agissait de tout autre chose... Cette première journée serait certainement enrichissante.

Spoiler:

Kei savait que ce jour allait arriver un jour ou l’autre, mais il n’était pas spécialement pressé que cela arrive. En effet, aujourd’hui allait se tenir sa première visite de contrôle à l’hôpital. Il n’avait pris qu’une seule dose de sels de lithium depuis sa sortie de l’hôpital, un soir où il avait eu des problèmes dans la rue et où il avait senti qu’il commençait à perdre le contrôle de lui-même. Cependant, le médicament agissant toujours rapidement, les effets s’étaient vite estompés. Sur le chemin de l’hôpital, il repensa à la difficulté qu’il avait eu à sa sortie de l’édifice avant de sortir de ce même quartier. Peut-être avait-ce été de la peur, peur de resombrer dans la folie sans avoir quelqu’un pour l’aider ? Il ne savait déjà plus ce qu’il avait ressenti les premières nuits qu’il avait passées seul, sans personne à qui parler.

Arrivant à l’hôpital de Konoha, il se sentit obligé de déglutir avant de franchir la porte d’entrée. Arrivant dans un hall qui lui semblait encore plus familier que sa propre maison, il n’eut même pas à s’adresser au jeune homme qui se tenait à l’accueil, puisqu’il savait à quelle heure, où, et avec qui il avait rendez-vous, le docteur Awashi.
Il avait quelques minutes d’avance, alors il eut le temps de penser à ce qu’il allait pouvoir bien dire au médecin qui allait sûrement s’assurer qu’il avait été capable de garder le contrôle de soi pendant les quelques semaines passées hors de l’établissement de santé du village. Tous les visages qui passaient et attendaient lui étaient familiers, il les connaissait tous, sauf un.

Son tour était effectivement arrivé, et ce fut une nouvelle figure qu’il vit, habillée dans l’uniforme des médecins du village, cachant en partie de très nombreux tatouages aux formes exotiques et qui donnaient un caractère unique à son corps. Le docteur l’ayant invité à rentrer, il emboita le pas du médecin afin de rentrer dans le cabinet de consultation, anciennement son « salon de vie »… Une fois à son niveau, Kei se baissa en guise de respect et attendit qu’elle engage la conversation, par respect pour elle, puisque celle-ci semblait avoir quelque chose à lui dire.

Elle se présenta avec une voix très douce. Et savait qui il était, alors que lui ne venait que de l’apprendre. Elle devait donc aussi avoir lu son dossier et savoir tout de son ancienne pathologie. Nozomi lui demanda s’il voulait qu’elle les laisse seuls lui et le D. Awashi. Il faillit simplement hocher la tête à la négative, mais il s’efforça de parler d’une voix calme.

« Enchanté, mademoiselle. Ne vous en faites pas pour moi, je n’ai rien de particulier à cacher, vous ne nous dérangerez nullement. »

Kei avait été entièrement sincère lors de ce cours échange avec la jeune femme. En effet, il savait combien il était difficile de devenir médecin, son père ayant durement travaillé pour le devenir. De plus, ceux-ci gardaient pour secret tout ce qu’ils pouvaient entendre lors d’une consultation. Parce qu’il respectait son corps de métier, il ne pouvait pas refuser la présence de la jeune femme, qui semblait désireuse d’apprendre de ces confrères. Il reprit doucement, en esquissant un sourire honnête mais discret :

« Vous savez, on ne se rend pas compte de sa folie, voilà pourquoi je vous ai dit que je n’avais rien à cacher. Le docteur connaît déjà tout de moi, si l'on peut dire ça. »

Alors :

Le jeune homme qu'ils recevaient ce matin là ne semblait visiblement pas contre sa présence. Elle pourrait ainsi en apprendre d'avantage sur les maux de l'âme auprès de son confrère et de ce patient. Et elle lui adressa un sourire complice lorsqu'il parla de sa folie. Il en parlait librement, c'était une très bonne chose. Un signe qu'il l'avait acceptée, et dépassée.

- « Très bien, dans ce cas nous allons pouvoir nous occuper de vous. »

Elle-même avait bien failli sombrer. Heureusement pour elle, elle s'en était rendue compte à temps. Peut-être grâce à son métier, justement. Il fallait dire que discuter régulièrement avec un mort n'était généralement pas un signe de bonne santé mentale. Mais elle s'était reprise, avait tourné la page et commençait désormais une nouvelle vie. Où elle pouvait aider des gens qu'elle comprenait. Même si pour le moment, elle se devait de rester à l'écart.

Le docteur Awashi, lui, s'avança vers son patient. Il devait d'abord s'assurer qu'il allait bien, et qu'il n'y avait aucun risque de rechute. Car même s'il était actuellement soigné, le risque existait toujours. Il suffisait parfois d'un rien pour que la personne replonge dans cet état. C'était pour cela qu'il fallait rester prudent, et surveiller. D'où les rendez-vous réguliers. Il invita Kei à s'asseoir en face de lui, de l'autre côté de son bureau, pour discuter de cela. Nozomi restait debout derrière le médecin, à écouter ce qu'il se disait.

- « Bonjour, Kei. Comment vous sentez-vous en ce moment ? »

Il analysa d'un œil expert la façon de s’asseoir de son patient. S'il était agité ou non. Chaque geste non verbal était un indice pour qui savait les voir.

- « Avez-vous des insomnies ? Des maux de têtes ? Vous sentez-vous fatigué ? »

C'étaient les premiers signes vers un état mélancolique. L'un des deux états de cette maladie. Concernant le second, Il ne possédait aucun signe qui pourrait indiquer qu'il soit dans un accès maniaque. Il avait répondu calmement à la jeune femme et ne présentait aucun signe visuel d'excitation anormale.

- « Avez-vous ressenti le besoin de prendre vos médicaments ? Et si oui, en quelles circonstances ? »

L'homme parlait d'une voix posée, et laissait le temps de bien écouter ses questions à son patient. Lui-même était visiblement en position d'écoute et prêt à accorder le temps qu'il fallait à l'Aburame. Nozomi restait attentive dans son coin, à observer l'échange entre les deux personnes. Elle restait en retrait le plus possible, essayant de faire oublier sa présence pour que le jeune homme se sente à l'aise. Qu'il se croit seul avec son médecin et n'hésite pas à parler de ce dont il avait envie avec lui, même malgré sa présence.

Après s’être brièvement présenté, il avait été convenu que Nozomi allait rester assister à la consultation, qui allait sûrement plus s’apparenter à un entretien qu’une consultation. Elle s’était placée calmement derrière le docteur, sans faire un bruit, et écoutait les questions de son confrère.

A la première il répondit qu’il se sentait tout à fait bien depuis plusieurs semaines et que l’amélioration lui faisait du bien. Connaissant le docteur Awashi mieux que n’importe quel autre patient de l’hôpital et étant le meilleur ami de son père, il ne prêtait pas une grande attention à ce qu’il pouvait dire et y allait donc de bon train. Il raconta ces quelques mésaventures au sein du village de Konoha, notamment sa difficulté à s’orienter après sa perte de mémoire, laissant tous ces détails couler à flot et se laisser entendre par la shinobi médecin qui était silencieuse au fond de la salle.

A la seconde question, il nia toutes les propositions énoncées. C’est tout en renonçant qu’il espérait être véritablement guéri de sa psychose passée, supposant que si le docteur demandait s’il avait des symptômes, ces derniers pouvaient être liés à la maladie, et par conséquent, puisqu’il ne les présentait pas, il ne devait plus être affecté.

Il buta néanmoins sur la troisième question. Il avait effectivement failli prendre son médicament une fois.

« Je ne l’ai pas pris, mais j’ai bien failli. Une semaine après ma sortie de l’hôpital, je n’avais parlé à personne à Konoha, si ce n’est pour m’acheter à manger. Je n’osais pas revenir ici, j’avais encore presque peur de cet endroit, alors j’ai préféré errer dans les rues en attendant. Cependant, un soir, il faisait vraiment très froid, alors j’ai cherché à rentrer chez quelqu’un... Il s’est avéré que je me suis fait stopper dans mon élan par un shinobi de Konoha, qui m’a ensuite aidé à retrouver mon domicile. »

Il fit une brève pause et sourit :

« Nous dirons que ses manières n’ont pas été des plus délicates, même si j’étais en train de m’introduire chez lui par effraction, alors quand la peur est montée, j’ai ressentie une envie cruelle de prendre les sels de lithium. Mais finalement, j’ai réussi à me calmer tout seul. »

L’entretien continua quelques minutes, avant que Kei, s’adressant à la Myouga, ne rajoute :

« Vous me rappelez ce shinobi d’ailleurs. Vous et lui êtes abondamment tatoués. Peut-être le connaissez-vous ? »

infos:

Les deux médecins écoutèrent calmement le patient, sans lui couper la parole. Il était important de savoir se taire quand il le fallait, et prendre la parole quand il était nécessaire également. Et parfois écouter était plus utile que de prononcer des mots creux. Le docteur Awashi hochait parfois la tête et notait les informations qu'il jugeait nécessaires dans le dossier du jeune homme. Nozomi l'observa un peu. Il était jeune, encore un adolescent. Elle se demanda alors ce qu'il avait bien pu vivre pour finir dans cette situation. En tous cas il s'en était sorti et aujourd'hui il allait mieux, et c'était le principal.

Il conta alors comment s'était déroulé sa sortie de l’hôpital. Le mal qu'il avait eu à se repérer dans son propre village. La jeune médecin comprit à quel point il avait du se sentir perdu et seul, même malgré les « siens ». Aucun repère où se raccrocher, si ce n'était cet endroit qui lui rappelait des mauvais souvenirs et dont il craignait d'y remettre les pieds. Elle songea alors à proposer aux dirigeants de l'établissement à mettre en place un suivi à l'extérieur pour éviter que cela ne se reproduise. Enfin, quand son avis aurait plus de poids car pour le moment elle était une étrangère.

L'Aburame n'avait-il donc eu aucun endroit où se loger ? Elle-même était dans une auberge en attendant de trouver quelque chose qui lui convienne d'avantage. Il y avait visiblement des progrès à faire de ce côté là. Elle compris ensuite qu'il n'avait simplement pas retrouvé sa propre demeure et que c'était pour cela qu'il désirait entrer chez quelqu'un. Une mésaventure qui pourrait faire sourire mais qui était tout de même inquiétante. Heureusement, il n'y avait rien eu de grave. Puis il s'adressa directement à elle.

- « Un homme tatoué ? »

Elle en connaissait effectivement un à Konoha. Celui qui l'avait accueillie aux portes et qu'elle avait vu à plusieurs reprises par la suite. Elle lui sourit et reprit :

- « S'agit-il de Nara Natsuki ? »

Elle ne pouvait nier qu'ils se ressemblaient physiquement. Autant par leurs nombreux tatouages que pour la couleur de leurs chevelures.

- « C'est vrai qu'il peut être froid au premier abord, alors qu'il est pourtant très aimable. »

Lors de son interrogatoire, il avait été complètement différent de l'homme avec qui elle avait dîné. L'adolescent avait certainement du se retrouver en face de ce Natsuki là lorsqu'il avait essayé de rentrer chez lui. Le pauvre, pour l'un de ses premiers contacts ça n'avait pas dû être facile. Ce n'était pas étonnant qu'il ait eu peur. Mais le Nara avait ensuite dû s'adoucir, puisqu'il l'avait aidé à retrouver sa demeure.

- « Je suis contente que vous ayez pu retrouver votre domicile. Et surtout que vous ayez réussi par vous même à lutter contre cette envie de prendre vos médicaments. »

C'était plutôt bon signe. Mais ce n'était pas à elle de juger de son état de santé, alors elle s'abstint de dire son avis. Elle se recala dans le fond de la pièce pour ne pas gêner, tandis que le médecin reprit la parole.

- « Je vois. C'est très bien que vous ne les ayez pas pris. »

Même sans qu'il le dise, on pouvait ressentir une pointe de fierté dans sa voix. Il était ravi des progrès de son petit protégé. Mais il ne pouvait l'avouer car devait considérer tous les patients de la même façon.

- « Avez vous autre chose à rajouter ? »

Il croisa les bras et se mit de nouveau en position d'écoute.

Spoiler:

L’Aburame n’avait strictement rien à ajouter, si ce n’est son désir de faire plus ample connaissance avec la shinobi tatoué qui connaissait également Nara Natsuki. Cet homme, effectivement un peu froid au premier abord, lui avait rendu un service dont Kei lui serait redevable pour le restant de ses jours.

« Non docteur, je n’ai plus à rien ajouter. »

Après une brève seconde de reflexion, le silence s’installant à nouveau, le médecin reprit de plus belle :

« Au fait Kei. Si jamais tu ne me vois pas la prochaine fois que tu passes à l’hôpital, n’hésite pas à consulter Nozomi. Elle est très qualifiée et peut tout à fait s’occuper des consultations de routine… même pour toi » rajouta-t-il avec un mince clin d’œil. « Tu peux y aller, je n’ai aucune raison de te retenir ici plus longtemps. Nozomi, veux tu bien le raccompagner s’il te plaît ? » Il hurla : « PATIENT SUIVANT ! »

La nouvelle avait fait comme un mince choc à Kei. Son médecin ne voulait plus le couver comme il l’avait fait auparavant. Il avait toujours insisté pour faire ses consultations, le voir tous les jours quand il était interné et s’était assuré à chaque fois d’être présent à chaque examen que l’on faisait passé à l’Aburame aliéné afin de s’assurer régulièrement de ses progrès. A vrai dire, au sein de l’hôpital, Kei le considérait comme un médecin paternaliste, sans pour autant abuser de son statut, et demandant souvent d’une façon ou d’une autre le consentement de ses patients, même pour les cas les plus graves.
Etonné, il acquiesca de la tête, sans dire un mot.
Le duo sortit alors de la pièce, et c’est ainsi qu’ils purent brièvement continuer leur conversation, Kei faisait gare à ne pas rementionner ce qu’il venait d’être dit dans le cabinet :

« Je parlais effectivement de Nara Natsuki. Ce n’est d’ailleurs pas si étonnant que vous le connaissiez après tout, il est apparemment… au courant de tout ce qu’il se passe à Konoha. Alors votre nouvelle présence ici n’a pas du lui échapper. C’était une sacré histoire de retrouver ma maison dans l’immensité du village sans aucune indication… »

Il se rendit compte de la bêtise de ce qu’il venait de dire, il aurait pu demander à n’importe qui, que l’on aurait pu lui indiquer simplement la direction des quartiers résidentiels du clan Aburame. Vaincu, il avoua :

« Et à cause de ma timidité… »

Certes, à l’hôpital, il ne se considérait pas comme timide, et devait faire preuve d’une certaine assurance, mais c’est car il se considérait comme un habitué, il connaissait chaque médecin, alors cela ne lui posait plus de problèmes. Aussi avait-il montré de brillants résultats lors de ses examens d’analyse et de mise en situation shinobi. Ainsi, quand la situation l’exigeait, il était capable de mettre sa timidité, sa réserve à côté et de n’utiliser ses capacités cognitives qu’à bon escient, et c’était tout à son honneur.

« D’ailleurs. Comment avez-vous trouvé logement à Konoha ? » Il fit preuve de sa capacité d’analyse. « Vous ne devez pas venir d’ici, simplement car si vous assistez aux consultations du docteur Awashi, vous n’êtes certainement pas une débutante à peine diplomée. Je vous aurais surtout déjà vu. Si ça n’est pas indiscret d’où venez-vous ? »

Il sourit afin de la mettre un peu plus en confiance. Il essayait tout de même d’en savoir un peu plus sur elle car après tout, elle connaissait tout de sa maigre nouvelle vie, et il aurait aimé qu’elle lui rende la pareille.

La consultation n'était que pour vérifier que tout allait bien, et elle fut rapidement terminée. Le docteur annonça en effet qu'ils pouvaient disposer lorsque son client leur apprit qu'il n'avait rien à rajouter. La jeune femme ne put s'empêcher de rougir légèrement lorsque le médecin la gratifia de compliments. Elle venait à peine d'arriver et pensait ne pas encore avoir fait ses preuves. Elle se reprit rapidement et accompagna Kei vers la sortie, tandis que le client suivant entrait à son tour dans le cabinet.

Souriant, elle écouta ce que le jeune Aburame avait à lui dire. Il s'était retrouvé dans une situation délicate mais avait heureusement réussi à s'en défaire. C'était vrai aussi que le village était plutôt grand et il était difficile de s'y retrouver aisément. Il y avait certes quelques points de repères évidents, mais encore fallait-il les connaître. Guère habituée aux grandes villes, la jeune femme aussi avait eu du mal au début. Et pour l'instant elle ne s'éloignait guère du trajet travail- hébergement.

- « Et pourtant, vous avez tout de même réussi à retrouver votre maison en discutant avec quelqu'un qui vous a surpris à entrer par effraction dans la sienne. »

Preuve qu'il était plutôt débrouillard. Il se disait timide, mais la timidité venait souvent d'une seule chose : le manque de confiance en soi. Ce qui n'était pas étonnant lorsque l'on ne pouvait pas compter sur ses propres capacités. On se basait sur ses propres expériences, sur ce que l'on savait faire pour se comparer aux autres et se juger plus ou moins fort. Mais lorsque l'on avait oublié tout cela, que l'on ne savait pas du tout notre propre niveau, qu'en était-il, alors ? Il était donc important de rassurer le jeune homme en lui montrant qu'il savait se débrouiller par lui-même et qu'il n'avait pas à douter de lui.

La conversation dévia sur elle-même. Que pouvait-elle dire, et que devait-elle cacher ? Certaines choses devraient rester secrètes, comme le fait qu'elle était l'une des Aizuyake du Shôraizen. Malgré la politique de Miko de vouloir intégrer les membres dans le village, peut-être que certains Konohajins ne voyaient pas la chose du même œil. Surtout concernant quelqu'un qui avait des liens si étroits avec un « terroriste ».

- « Je suis actuellement toujours logée à l'auberge où l'on accueille les nouveaux venus. Je n'ai pas encore cherché mon propre logement. Et puis, je suis arrivée il y a peu. »

Pour l'instant l'auberge lui convenait très bien. Elle lui adressa un chaleureux sourire.

- « Quant à vos autres questions, hé bien... Je viens du pays du feu. Je suis née au cœur de la forêt. »

Le sourire s'estompa petit à petit.

- « Mais je ne m'y suis pas installée. J'ai parcouru le monde, soignant tous les blessés que je pouvais. J'ai acquis quelques compétences qui me permettent aujourd'hui d'être présente à l'hôpital de Konoha. »

Petite pause avant de reprendre.

- « Je me suis rarement posée quelque part, mais je crois qu'avec Konoha j'ai fait le bon choix. Ce village me semble être agréable à vivre. J'espère pouvoir être utile, ici. C'est le moins que je ne puisse faire. »

Et puis, elle s'y sentait plutôt bien.

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