Ma mission à Mizu no Kuni touchait à sa fin. Je sentais que j’avais fait mon possible pour récolter le maximum d’informations. L’archipel n’avait presque plus aucun secret pour moi. Je m’étais attelé à visiter la plupart des territoires de cette assemblée d’îles. Beaucoup de surprises avaient fait leur apparition au sein de Mizu. Moi qui pensais faire ma mission dans le calme le plus total, je m’étais réellement trompé. Dès mon arrivée, j’ai rencontré des Sunajins dans le port de Shu. Première grande surprise puisque l’archipel est très éloigné de Kaze no Kuni. Pour effectuer ma mission officieuse, j’avais engagé la conversation. Même si ces jeunes femmes étaient très charmantes, je n’ai, malheureusement, rien obtenu d’elles.

Cependant, ce n’était que le début de mes péripéties. Depuis la destruction de Kiri, beaucoup de villages civils ont été abandonnés, pillés, saccagés et bien d’autres choses tout aussi déplaisantes. De ce fait, il faut parfois marcher très longtemps avant de tomber sur un village habité. Qui plus est, les routes étaient très dangereuses à cause des bandits de grands chemins. Dans tous les cas, Mizu no Kuni, même sans shinobi, restait très dangereuse.

Lors de mon voyage, je ne compte plus le nombre d’embuscades que j’ai subies. Néanmoins, ces criminels ne maîtrisent pas les arts d’un shinobi. Même seul, c’était avec une facilité déconcertante que je terrassais, sans la moindre hésitation, mes ennemis. Je suis habitué à toujours entamer le dialogue avec les opposants que me font face, mais ces bandits jouent sur la mesquinerie, chose que je trouve exécrable, lors d'un combat. Ces pauvres brigands ne m’ont pas respecté et je devais leur infliger le châtiment logique.

Je ne tuai pas plaisir, mais par besoin. Je devais me rendre sur les ruines de la Brume Sanglante et pour faire cela, je me devais d'emprunter les grandes routes et donc de m'exposer à des potentielles embuscades. Si les malfrats n'ont pas la clairvoyance de ne pas attaquer un shinobi, il méritait sûrement la mort. Une fois les ruines atteintes, j'engageai rapidement la conversation avec le chef du Fumetsu. Étant à Mizu no Kuni, je me devais de profiter de rendre visite à mon chef, surtout vu les informations que je détenais. Je suis resté assez longtemps dans notre repère, car nous avions beaucoup de sujets à aborder.

Après cette très longue discussion, je sortis du QG et je décidai de m'aventurer aux alentours des ruines de Kiri. Je visitais ce qui semblait être un des quartiers de Kiri, comme l'indiquait une enseigne qui avait miraculeusement survécu. Ce village que je connaissais que de nom et de renommé. J'avais vu la passion pour cette brume sanglante lorsque le chef de l'Hydre m'en a parlé. Nous partagions tous les deux cet amour pour nos villages respectifs. En foulant les terres détruites de mon chef, je ressentais ce que le nécromant a subi. Je ne voulais jamais connaître ce même sentiment et c'est de cette idée que par mon adhésion au Fumetsu.

Je continuai ma visite, la tête basse. J'imaginai les cris, le sang, les morts. La destruction de Kiri était un évènement à l'image de la brume, sanglant. Ayant fait le tour de ce spectacle macabre, je me dirigeai vers la sortie du village. Le temps était venu de partir de ces ruines et de rejoindre le village le plus proche. Après quelques heures de marche, j'arrivai finalement dans une petite bourgade où j'entrai dans une taverne pour faire une pause. Je pris une chope d'hydromel et cherchai un endroit où m'asseoir. L'établissement était assez complet et je vis un homme au loin qui semblait intéressant. Grand, mince, blond, les yeux bleus, mais surtout, un katana attaché à sa taille. Cet homme était possiblement un combattant, voir un shinobi. Ayant déjà croisé pas mal de shinobi dans cet archipel, ma curiosité me poussa à m'approcher de l'inconnu.

« Mes hommages. Excusez-moi de vous déranger, mais l'établissement est plein et j'aimerais savoir si je peux me joindre à vous ? »

Je fis une brève pause et repris.

« J’en oublie mes bonnes manières. Je me nomme Monjara Shinji, Jônin de Kumo. Ravie de vous rencontrer. »

En déclinant mon identité ainsi, je voulais mettre cet inconnu dans de bonnes conditions pour commencer le dialogue.

D'une main ferme, j'attrapai ma chope afin de déguster ce doux hydromel que je venais de commander. Le crépuscule ne tardait pas à envahir le ciel. Le soleil commençait son inévitable et répétitive descente. Cette taverne allait sûrement devenir ma demeure d'un soir. Néanmoins, pour l'instant, j'étais à la table d'un homme bien mystérieux. J'ai croisé beaucoup de combattants portant une épée à la taille au sein de cet archipel, mais celui-ci semblait… Différent. Plus calme, plus serein, de prime à bord, il semblait stable. Ce n'était pas comme les criminels qui portaient fièrement leurs armes et la braquaient pour un oui ou pour un non. Cet homme semblait maître de ses émotions et expérimenté. Tout me porte à croire que c'est un shinobi.

Bien entendu, ce n’est qu’une hypothèse. Cependant, je me devais confirmer cette dernière. Kumo… Le Godaime Raïkage m’a envoyé ici pour récolter le maximum d’information sur ce qui se passe à Mizu no Kuni. Depuis mon arrivée, j’ai rencontré beaucoup de shinobis. La plupart d’entre eux étaient bien éloignés de leur village. Quelque chose de louche se trame sur cet archipel. L’attaque du Shukai est proche, c’est une certitude. Cependant, même Suna et d’autre ninja errant se trouvent sur ces terres. L’avenir de ce pays semble être bien sombre !

Enfin, revenons au présent. Mon interlocuteur accepta ma proposition. Tout en prenant une nouvelle gorgée, je m’installai à sa table. Celle-ci était remplie de beaucoup de papier où je pouvais apercevoir des dessins assez quelconques. On aurait dit des plans où je ne sais quoi. Je ne prêtais pas vraiment attention à cela, car c’était plutôt irrespectueux de regarder les affaires de cet homme.

Dans la foulée, je m’étais présenté en déclinant tout de suite mon identité et mon statut en tant que shinobi. Inutile de cacher mon identité et mon appartenance à Kumo, après tout, ma mission officielle est de rechercher mes homologues disparus. De plus, en faisant ainsi, je mettais mon interlocuteur dans les meilleures dispositions pour ouvrir un dialogue. Celui-ci m’indiquant alors qu’il se nommait Hôritsu et qu’il était, en effet, un shinobi. Très vite, je remarquai qu’il n’avait rien révélé sur son appartenance à un village ou non. Est-ce un shinobi errant ? Un déserteur ? Un membre d’un village en mission secrète ? Beaucoup de questions envahissaient mon esprit, mais pour l’heure, je gardais simplement ce détail dans un coin de ma tête.

La suite de la conversation fut étonnante. Il voulait savoir ce que je pensais des Raïkages. Une demande bien étrange pour un début de rencontre. Je restais silencieux quelques secondes avant de prendre la parole.

« C’est, en effet, une demande bien étrange, mais je ne peux refuser une demande de l’homme qui m’a accueilli à sa table. »

« Pour ma part, je n'ai connu que trois Raïkage sur cinq. Je suis arrivé au sein de Kumo lorsque le Sandaime a recueilli mon clan. Il m'a offert un toit et des camarades Kumojins. Il a et aura toujours mon respect et ma confiance. De mon point de vue, le Sandaime Raïkage fait partie des grands de ce monde. Pour ce qui est du Yondaime Raïkage, je n'ai, malheureusement, pas eu la chance de le côtoyer personnellement. J'ai été éloigné du monde shinobi et de Kumo suite à une très grave blessure. Néanmoins, je pense qu'il était un Kage à l'écoute de son village et qu'il souhaitait à tout prix la pérennité et la prospérité de Kumo. Pour ce qui est de l'actuel Raïkage, mon avis est partagé. Il a permis au chef de clan de siéger au conseil de Kumo et c'est une action admirable. Étant chef, j'ai assisté aux grandes décisions de Kumo et j'ai eu la possibilité de donner mon avis. Il m'a accordé beaucoup de sa confiance et je ne l'ai jamais déçu. Il désire, tout comme son prédécesseur, que Kumo soit un village fort et triomphant. Le Godaime est un homme fort et de confiance. Cependant, ces choix et ces décisions sont critiquables et critiqués. Au fil du temps, Kumo s'est affaibli. En tant que Conseiller, mes homologues et moi avons proposé des solutions alternatives. Cependant, le Godaime a fait ses propres choix et en tant que Conseiller, je ne peux que m'en vouloir. »

Une grande tirade remplie de franchise, mais je me devais d'être franc afin d'en apprendre plus sur cet homme mystérieux.

« Puis-je vous demander pourquoi cet intérêt sur les Raïkages et sur Kumo, plus généralement ? »