Music ♫:

Son ardeur redoublait d'intensité et le voir aussi emprunt de désir galvanisait le mien. Ses baisers, ses morsures, ses gestes... tout se montrait sulfureux et je ne manquais pas d'en être satisfaite même s'il me manquait cette once d'affection et de sentiments que j'aurais aimé retrouver en lui comme je m'évertuais à le lui en prodiguer moi même...

Pourtant, je n'avais pas le droit de m'en plaindre parce que j'avais accepté que cela se passe ainsi alors je devais simplement me contenter de profiter : comme je le lui avais suggéré. Tant pis si ses intentions et ses sentiments n'étaient pas sincère au moins, l'espace de quelques instants, je n'étais qu'à lui : je lui appartenais...

Il reprenait les rênes de notre union, décidant de changer de posture, nous retrouvant debout, contre le mur, mes jambes autour de son bassin pour me maintenir. La passion était toujours de plus en plus folle, le désir toujours plus croissant, la chaleur toujours plus intense. Mes soupirs étaient ternis par ses baisers envieux qu'il m'échangeait.

Ma robe subit le même sort que mon soutif mais je ne protestais pas, j'étais à des années lumières de m'en soucier. Je le dévorais aussi ardemment qu'il le faisait pour moi, le laissant reprendre ses mouvements que j'accompagnais.

Nos corps ainsi collés l'un à l'autre, je m'évertuais à profiter de sa chaleur et de sa présence en plus de me délecter de notre union. Mes bras se nouèrent autour de sa nuque tandis que mon front se posait contre le sien alors que mes yeux demeurait clos pour mieux profiter de l'instant encore. Ma respiration haletante ne manquait pas de s'accompagner de râles que je voulais imperceptibles mais que lui seul était en mesure d'entendre : ce qui ne manquerait sûrement pas d'accroître son excitation.

J'avais terriblement chaud, mon cœur battait à tout rompre et des vagues de chaleurs serties de picotements éparses semblables à des décharges doucereuses et agréables parcouraient peu à peu mon corps, signe indéniable que je ne pourrais tenir beaucoup plus longtemps...

Je me mordais la lèvre inférieure pour étouffer mes gémissements alors que je sentais la respiration de Kioshi plus lourde elle aussi. Après quelques instants encore frénétique, je défaillis et fus submergée par une extase incomparable à nulle autre. Mon corps était parcouru de spasmes et je respirais plus vite que jamais, tentant de reprendre peu à peu mon souffle, reposant mon front contre son épaule tout en étant encore submergée par un plaisir incommensurable.

Je resserrais mon étreinte contre lui, satisfaite de ces instants partagés avec lui, priant pour qu'il y en ait d'autres et qu'aux prochains se rajoutent l'affection et l'amour qu'il me porterait... Heureuse et comblée, je rapprochais ma bouche de son oreille pour lui murmurer :

« Je t'aime... »

Peut-être que cela allait le rebuter et que je me ferais repousser mais j'avais besoin de le lui dire et de le lui exprimer : sans espérer de réponse...
Après ces mots, je lovais ma tête dans son cou, bercée par sa chaleur et sa présence réconfortante tout en me cramponnant plus fermement à lui encore.

Comme bien souvent, rien ne se passait comme prévu. Je sentais Kioshi défaillir alors que je l'étreignais, tombant a genoux subitement tout en veillant à ce que je ne me blesse pas. Il était soudainement livide, fatigué et haletant. Il était difficile de savoir ce qu'il avait vraiment... Etait-ce le contrecoup de notre union ? Les effets secondaires de l'aphrodisiaque ? Les deux ? Ou autre chose ?

Je me redressais dans mon plus simple appareil, m'inquiétant de son état. Je fronçais les sourcils et lui demandait ce qui lui arrivait en me positionnant à sa hauteur. Il se contentait de sourire, le regard hagard tout en m'expliquant que faire du sport après s'être fait prendre du sang n'était sûrement pas conseillé. J'écarquillais les yeux, repensant à l'hémoglobine que j'avais ingéré un peu plus tout, me sentant immédiatement coupable de son état... En avais-je pris tant que ça ? Mes idées étaient désordonnées et je ne parvenais pas à m'en souvenir.

J'entendis des bruits de pas, signe que des personnes approchaient sans doute a cause du vacarme de sa chute. Je reboutonnais ses vêtements et composais des mudras pour créer un henge de moi habillée, attrapant les lambeaux de mes vêtements au sol pour les tenir dans une main tandis que je soutenais la tête de Kioshi de l'autre pour lui donner une position semi assise plus confortable.

Les curieux arrivaient et leurs regards inquisiteurs qu'ils posaient sur leur Kage ne me plaisaient pas...

« Circulez. Il n'y a rien a voir. Tout va bien, je contrôle la situation. »

Ils savaient quelle autorité je représentais à présent et ils ne tentèrent pas de s'approcher davantage bien que les messes basses fusaient. Ils étaient loin de se douter du pourquoi nous nous trouvions là et c'était tant mieux.

Je mordis mon pouce et l'apposais sur le sol pour invoquer Hotep. Mon félidé nu bipède fut le nouveau centre d'intérêt et puisque je n'avais aucune envie qu'il comprenne ce que j'allais lui dire, je parlais dans le langage des Anciens que je commençais à bien maîtriser.

« Hotep ! Kas' sol' zot Kadem rukolom ! »

Je lui demandais d'emmener Kioshi au manoir, j'allais les rejoindre.
Hotep hocha la tête et passa le bras du Rokudaime autour de son épaule avant de prendre une impulsion pour se propulser dans les airs et voler à vive allure en direction de ma demeure.

Je ne prenais pas la peine d'adresser le moindre regard aux curieux, concentrée sur le mal aise de Kioshi qui était entièrement de ma faute... Je courais donc a travers le village pour le rejoindre le plus rapidement possible. Quelques minutes à peine me suffirent à traverser la distance qui me séparait de mon manoir. Ils étaient bien évidemment déjà arrivés et mon félin avait pris soin de déposer Kioshi sur le canapé du salon.

« Merci Hotep. Peux-tu lui amener quelque chose à boire et à manger ? »

Le chat s'éclipsa et revint quelques minutes plus tard avec des pâtisseries et un verre d'eau alors que j'étais au chevet du Yamada, caressant sa joue du bout des doigts.

« Kioshi ? Ça va mieux ? Tiens mange ça, ça te fera du bien. »

Lorsque l'on était anémié, il fallait manger et justement je lui tendais de quoi faire pour qu'il recouvre des forces.
Méphisto vint apparaître sur la table basse face au canapé, son éternel sourire figé aux lèvres, serti d'un bruit de ronronnement lorsque je vins caresser sa tête décharnée. Il disparut de notre vue aussi vite qu'il était apparu.

« Je suis désolée... C'est de ma faute. »

Me contentais-je de lui dire. Ce n'était pas grave, fort heureusement, mais je m'en voulais tout de même.

« Nous sommes en sécurité ici. Tu peux te reposer. »

Je le couvais d'un regard et d'un sourire affectueux tout en demeurant inquiète pour son état.

Je ne m'attendais pas du tout à cela... Ce baiser... Il était si tendre comparé à tout ceux qu'il avait déjà pu me donner... Etait-ce l'aphrodisiaque qui parlait encore ? Non... Il s'était montré beaucoup plus désireux par son biais mais pas aussi attentionné... Je déglutissais, sentant la gêne m'imprégner quelque peu après cet échange comme j'en avais toujours rêvé depuis que j'avais pris conscience de mes sentiments.

Il me remerciait même d'être là pour lui... Le voir si avenant d'un coup... c'était surprenant... Toutefois je n'allais pas m'en plaindre. Je lui adressais un nouveau sourire.

« Tu as toujours été là pour moi toi aussi... »

Même s'il n'éprouvait pas de sentiments à mon encontre n'était-ce pas ainsi qu'agissait les amis ? Nous pouvions toujours compter sur eux.

Il ne mangea pas grand chose, ce qui me déplaisait du fait de son état car cela lui aurait été bénéfique... Toutefois, ses paroles me firent me détourner de cette réflexion alors qu'il me forçait même à le regarder dans les yeux. Il avait senti ma culpabilité et me faisait comprendre qu'elle n'avait pas lieu d'être : pourquoi ne pouvais-je pas m'en empêcher alors ?

Il lui fallait encore quelques instants de répit avant de vouloir reprendre là où en étions avant notre … dérapage. Il était agréable de pouvoir reprendre un fil de conversation normal sans gêne malgré ce qu'il s'était passé. Je n'aurais pas voulu que le fait qu'il recouvre son état normal le terre dans un silence honteux ou une prise de recul vis à vis de moi. Il me proposait même de m'allonger à ses côtés le temps qu'il récupère... Que lui arrivait-il ? C'était si... soudain. Presque inespéré.

Je lui adressais un faible sourire, toujours quelque peu coupable et m'installais à ses côtés, sur le canapé, la tête et une main posée sur son torse. Je me sentais bien ainsi... reposée et apaisée.
J'aurais voulu que ce moment se fige dans le temps pour en profiter plus encore. Toutefois, après une dizaine de minutes que j'avais savouré, nous nous levâmes et nous dirigeâmes vers la fameuse porte qui devait donner sur la bouche des enfers à quelque chose près...

Je repensais alors au henge et me demandait s'il avait pu sentir que je n'étais pas vraiment habillée alors que j'étais ainsi collée à lui... Je déambulais donc dans les couloirs de l'étage, passant devant la chambre de La pour me rendre dans la mienne dans laquelle Kioshi me suivait certainement. Je posais un instant un regard attendri sur ma commode sur laquelle reposait une peluche chauve souris et un lapin... Bloody et Rabbit : nos peluches à moi et Oniri...

J'attrapais ensuite de nouveaux sous vêtements et une nouvelle robe, assez semblable a celle qui était maintenant en lambeaux... Et me ôtait mon henge pour me rhabiller sans honte ni gêne.

« Voilà ! Nous pouvons ouvrir la porte des Enfers maintenant... »

Disais-je, peu rassurée.
Je n'avais aucune envie de mettre un pied là dedans...

Spoiler:

Alors que j'étais tout juste changée, prête tenter de dé-sceller la porte pour pénétrer dans la pièce qui m'horrifiait, quelque chose heurta mon crâne, semblable à une piqûre d'insecte. Je me retournais dès lors instantanément pour apercevoir La, en pyjama et débraillée, qui me vociférait dessus.

Cette fois-ci, elle me reprochait de l'avoir réveiller... Je n'avais pourtant pas fait de bruit et je me doutais bien que Kioshi dans son état non plus. J'étais encore chez moi et j'y faisais ce que je voulais : ce n'était quand même pas ma faute si elle avait le sommeil léger.

Comme à son habitude elle manquait de tact et considérait même Kioshi comme « n'importe qui »... Je soupirais avant de la regarder droit dans les yeux depuis ma position :

« Je n'y peux pas grand chose si tu te réveilles facilement... Et tu devrais faire preuve de plus de politesse. Ce n'est pas n'importe qui mais le Rokudaime, ton Kazekage. »

Notre Kage venait en notre demeure et la seule chose qu'elle trouvait à dire c'était de le traiter d'inconnu... Toutefois je n'espérais pas davantage de sa part, elle ne connaissait pas vraiment le sens du mot respect et se moquait éperdument de la hiérarchie du village : elle ne s'acclimatait pas.

« Kioshi je te présente La. La je te présente Yamada Kioshi... »

Voilà ! Les présentations étaient faites. Allait-elle retourner se coucher ?

« Oh et inutile de retourner dormir car il risque d'y avoir un vacarme pendant quelques minutes... Nous allons ouvrir la chambre de Megami. »

La savait qu'elle était ma mère et qu'elle avait été la précédente Comtesse du clan. Après tout, son portrait était encadré en grand dans la salle à manger...

Je guidais ensuite Kioshi jusque devant la fameuse porte blindée. Elle semblait être faite dans une sorte d'alliage métallique résistant et un clavier nous invitait à entrer un code pour la déverrouiller... Code que nous n'avions pas puisque Oniri l'avait oublié suite à son épisode d'amnésie...

« Peut-être qu'une forte température pourrait faire fondre le métal ? »

Proposais-je au Yamada.
Le sol et le mur encadrant la porte allait certainement brûler mais nous serions en mesure de contrôler le feu s'il devait se déclarer...

Il me demandait de me reculer et je ne me faisais pas prier. J'avais déjà vu et même subi la chaleur incandescente des Yamada et je n'avais aucune envie d'être brûlée de nouveau...

Kioshi s'asseyait dès lors devant la porte et augmenta drastiquement la température avoisinante. L'air devenait irrespirable alors que l'atmosphère s’alourdissait, laissant ses vêtements rougis tandis que la porte gouttait peu à peu comme neige au soleil... Le sol craquait, une odeur de brûlé commençait à se faire sentir et les gonds de la porte ne tardèrent pas à lâcher eux aussi après plusieurs minutes.

J'espérais que le Yamada ne soit pas trop fatigué suite à cette démonstration qui puisait sans doute pas mal dans ses réserves de chakra... d'autant plus avec le sang qu'il avait pu me donner et l'activité à laquelle nous nous étions adonnés plus tôt...

La porte tombe lourdement en arrière, s'effondrant sur le sol de la chambre de Megami à présent dé-scellée... Je déglutissais. Face à moi ce tenait mon pire cauchemar. Si je ne craignais pas outre mesure ma mère, sachant pertinemment qu'elle n'était plus de ce monde, en revanche, je craignais que me trouver dans une pièce lui ayant appartenu et riche en souvenirs parvienne à dé-sceller son esprit ou plutôt sa mémoire, encore présente en moi...

Mon père avait veillé à l'y condamner sans possibilité de refaire surface mais je demeurais toutefois pas tranquille... Qu'adviendrait-il de Kioshi et de La si elle s'éveillait de nouveau ? Pour l'avoir moi même affrontée je savais a quelle point elle était puissante...

Je scrutais l'intérieur perdu dans la pénombre du fait des épais rideaux de velours qui étaient fermés. C'était presque comme si ouvrir cette pièce revenait à ouvrir la boîte de Pandore... Qui sait ce qui allait en ressortir... Je m'approchais d'un pas peu assuré, ne perdant pas de vue la pièce dans laquelle je voyais l'imposant lit à baldaquin de Megami à droite ainsi qu'une commode, à miroir, face à nous, sur laquelle se trouvait des produits en tout genre ainsi qu'un cadre photo renversé face contre la commode.

Si j'entrais là dedans est-ce que celle que je devais appeler mère se manifesterait de nouveau en moi ? Peut-être... Peut-être pas... Mais s'il y avait dans sa chambre un indice ou quoique ce soit évoquant ma maladie, dès fois qu'elle s'en soit soucié, je devais y aller...

J'inspirais et expirais profondément, me focalisant sur l'objet de toute mes hantises, n'osant entrer dans la pièce... Finalement, je pris mon courage a deux mains et pénétrais dans la pièce pour me figer en son centre après trois pas. Mes yeux scrutaient l'environnement sans que je ne bouge le moindre petit doigt, comme tétanisée de me retrouver ici. C'était sûrement psychologique mais c'était presque comme si je pouvais sentir sa présence alors même qu'elle avait été expédiée dans l'au delà... Pourtant d'apparence il ne se passait rien mais moi j'entendais presque le murmure de sa voix...

Je discernais désormais également un coffre ancien et imposant contre le mur de gauche. Beaucoup de mystères se trouvaient sans doute dans cette pièce mais je n'étais plus en mesure de faire le moindre pas pour les découvrir...

La lumière se fut brusque dans la pièce, décimant toute l'obscurité environnante qui avait presque l'air de me happer dans son étau meurtrière. Je ne bougeais plus, telle une statue, tétanisée par cette maudite salle et surtout à cause de celle qui y avait vécu.

J'entendais Kioshi me parler, je le regardais même, mais je n'arrivais pas à ouvrir la bouche. Il me posait des questions mais je ne parvenais pas à lui répondre. Et lorsqu'il prit ma main au creux de la sienne, je commençais à me sentir rassurée : je n'étais pas toute seule à affronter ces ténèbres... Il était là.

Une dose de chakra parcouru mon corps depuis mon front mais cela ne changeait rien.

« Je ne suis pas sous l'emprise d'un genjutsu... »

Parvenais-je finalement à articuler bien que ma frayeur était toujours présente bien qu'atténuée. Je pus presque voir le soulagement sur son visage à ma réaction.

Je fermais les yeux, inspirant profondément avant d'expirer avec la même intensité, posant de nouveau mon regard sur la pièce. Ma main libre vint se poser sur son torse, rejoint par mon front. J'avais besoin de sentir sa présence, sa chaleur : ne plus me sentir seule pour avoir le courage nécessaire pour avancer. Ainsi contre lui, je répondais à sa précédente question :

« Je n'ai aucune idée de ce qu'on l'on vient chercher ici... Il y a peut être quelque chose à propos de ma maladie de sang, si elle se souciait un tant soit peu de moi... »

En plus de souvenirs qui pourraient agir de catalyseur à sa présence...
Lorsque je retrouvais mes esprits, je me détachais du Yamada et laissais mon regard flâner. J'avais déjà remarqué le cadre photo retourné sur son bureau... Je m'en approchai, méfiante et espérant sans doute secrètement figurer dessus pour ainsi découvrir qu'elle avait finalement de l'estime pour moi qui était sa fille...

Je déglutissais et pris mon courage a deux mains pour retourner le cadre et y risquer un œil, craignant ce que j'allais y voir. Ce fut en effet surprenant... Megami et Eien, pris en photo je ne sais où au milieu du désert... Comment s'étaient-ils procurés ce cliché ? Peut-être était-ce la connaissance Saibogu de Megami qui l'avait prise... Celui là même qui lui avait fabriqué sa boite à musique. Il était étonnant de les voir ainsi, presque heureux finalement alors qu'aujourd'hui ils se vouaient une haine viscérale. Ma mère n'était plus mais j'avais bien vu la rancœur qu'éprouvait mon père à son encontre dans la façon qu'il l'avait scellé en moi pour qu'elle ne me nuise plus jamais...

Je ne pouvais même pas dater ce cliché... Ils avaient le visage comme je leur avais connu mais peut-être cela datait-il d'un siècle. Plus je l'observais et plus je ne pouvais le nier : je ressemblais énormément à Megami, Eien n'avait d'ailleurs pas manqué de le souligner, ce que je ne prenais pas vraiment comme un compliment au vue de la personne qu'elle était...

« Mes parents... »

Précisais-je a Kioshi au cas où ça ne serait pas clair.

« Ketsueki Megami et Ketsueki Eien, respectivement 3ème Comtesse du clan et 4ème Comte du clan... »

A vrai dire seul Eien aurait dû être Comte du clan et finalement il n'avait rien été du tout puisque Megami l'avait laissé pour mort pour s'emparer du titre à sa place, m'abandonnant au passage dans un orphelinat.

Je reposais le cadre sur le bureau, déportant à présent mon regard sur le coffre qui se trouvait dans un coin de la chambre. Je l'ouvrais et fouillais son contenu. Des vêtements, des livres traitant du Jashinisme, des bijoux... Autant d'affaires auxquelles je ne voulais vraiment pas toucher.

J'observais alors son armoire, me souvenant de la nuit où elle avait été tuée du fait de sa trahison au village alors qu'elle m'avait demandé de m'enfermer dans cette armoire pour ne pas que l'on me trouve... J'avais quinze ans et je venais tout juste de quitter l'orphelinat. Saisie par la nostalgie, j'ouvrais le meuble vide. Vide à peu de chose près puisqu'un papier y était scotchée. Je l'attrapais et lisais ce qui y était griffonnée dans une calligraphie parfaite.

« Jashin... »

Encore et toujours lui... Etait-ce vraiment la clé pour ma guérison ? Cela avait-il un quelconque rapport ? Si tel était le cas alors il s'agissait sans nul doute du rituel...
Je soupirais. Il n'y avait vraisemblablement rien... Si ce n'est ses affaires et des souvenirs. Voir son lit et l'imaginer dormir là chaque soir de son existence à Suna, me faisait apercevoir sa silhouette malsaine, ouvrant subitement les yeux pour m'observer en étirant un sourire. Cette vision d'horreur me fit quitter précipitamment la pièce, entraînant Kioshi par le poignet avec moi. Je refermais le semblant de porte d'acier fondu, me jurant d'y placer un cadenas pour ne pas laisser ça entrouvert où je ne parviendrais plus à dormir tranquille.

« Il n'y a rien là dedans. J'aurais dû m'en douter que mon état ne la préoccupait pas... C'était stupide de croire le contraire... »

Elle m'avait pourtant appeler sans cesse « ma chérie, mon trésor » alors qu'elle séjournait dans mon corps... Elle m'avait protégé d'Oniri et de la mort dans les ruines en me sauvant de la noyade. Elle m'avait placé en orphelinat après avoir presque mis à mort mon père : alors qu'elle aurait très bien pu me tuer ou m'abandonner en plein milieu du désert... Elle m'avait aussi protégé cette nuit où elle était morte … pour mieux se servir de moi comme seconde chance à sa vie écourtée. Non décidément, elle restait un monstre.

Kioshi semblait remarquer mon désarroi tant et si bien qu'il me prit dans ses bras pour tenter de m'apaiser et d'en comprendre la cause. Il se demandait si je n'étais pas passé à côté de la dite chose que nous recherchions concernant ma guérison tout en me demandant ensuite ce qui n'allait pas...

Sa voix m'apaisait mais mon corps refusait de quitter cet état de tétanie. J'avais horreur de me sentir si impuissante et désemparée : tout simplement parce que ce n'était pas vraiment moi mais...

« Il y a deux choses sur cette planète qui m'effraie plus que n'importe quoi... La solitude... Et Megami... »

Parce que les deux étaient liés. Elle m'avait abandonné et bafoué l'honneur de mon père, le laissant comme mort dans le désert tandis qu'elle gravissait les échelons, seule, de son côté, en toute impunité sans le moindre remords d'avoir abandonné sa famille. J'avais grandi seule en orphelinat, pensant jusqu'à il y a peu que mes parents n'étaient plus et que j'étais la seule rescapée de mon clan. Finalement j'avais appris l'existence de mon père, lui en voulant pour m'avoir abandonné et comprenant ensuite qu'il n'avait pas eu le choix : le véritable monstre de toujours était celle qui se servait de mon corps pour agir et s'octroyer une nouvelle vie malgré son trépas à travers moi : celle qui n'était autre que ma mère...

Repenser à tout cela était comme autant de coups de poignards que l'on m'infligeait en plein cœur. Kioshi devait bien le comprendre, si j'éprouvais une telle crainte, moi si fière et droite que j'étais, c'était qu'elle était justifiée et que jamais, ô grand jamais je ne souhaitais la revoir d'une quelconque manière.

« Cette chambre... c'était la sienne. La première fois qu'elle s'est manifestée en moi c'était grâce au son de sa boîte à musique. Cette pièce, imprégnée de sa présence et de ses souvenirs, si jamais elle devait revenir à travers moi, ce serait grâce à elle qu'elle y parviendrait. »

Puisque c'était là où demeurait ses souvenirs, son énergie d'antan, qu'elle était la plus forte. Elle était morte et tout ce qui restait d'elle en moi avait été scellée par mon père : je ne risquais en apparence plus rien mais rien n'était moins sûr avec elle...

Une once de chaleur m'envahissait désormais, depuis que Kioshi me portait tout contre lui. J'aurais sans doute dû protester face à son geste : je savais encore marcher et c'était lui qui était mal en point mais sa présence si apaisante m'empêchait d'agir, me laissant simplement profiter. Il nous mena ainsi jusqu'à la première pièce qu'il trouva soit l'une des nombreuses chambres inoccupée de la demeure.

Lorsqu'il me reposa sur le lit, s'asseyant à mes côtés, il me demanda d'un ton léger s'il devait me gratifier d'un titre telle que Princesse... Je ne m'y connaissais pas vraiment dans les titres de noblesses pour n'avoir jamais reçu une telle éducation mais Oniri m'avait expliqué par le passé.

« Bien sûr que non. Je suis une future Comtesse ou une Vicomtesse tout au plus... Mais qu'importe... Yami c'est très bien aussi... »

Je n'étais pas très attachée à cette tradition de Comte et Comtesse du clan pourtant je savais que, plus que de passer le titre de génération en génération c'était avant tout le chef du clan qui héritait de ce titre, d'autant plus s'il était parvenu à atteindre l'immortalité.

« Les Ketsueki sont des nobles mais ce titre n'est là que pour souligner la grandeur de la dite personne assignée à la tête du clan. »

Je soupirais, l'observant dans les yeux alors que la tension redescendait peu à peu.

« Je ne suis donc rien de plus qu'une Ketsueki pour le moment et cela est bien suffisant... Et toi ? Comment cela fonctionne chez les Yamada ? Qui est promu chef de clan ? J'aurais pu pensé que c'était le doyen mais tu l'es aujourd'hui pour le tiens... N'importe qui ayant les épaules peut choisir de diriger les siens ? »

La fatigue commençait à me gagner sous le coup de l'émotion si bien que je posais ma tête contre son épaule tout en gardant les yeux ouverts, attentive à ses réponses. Était-ce un tord de me montrer si proche de lui ? Peut-être mais désormais tout me paraissait si naturel... Nul doute à présent que j'avais bien plus besoin de lui que lui n'avait besoin de moi... Cette pensée parvint à m'attrister quelque peu, laissant mon regard plus fuyant l'espace d'un instant.

« Kioshi... Tu sais... Si cela te gêne ou que tu souhaites que j'arrête de me comporter de la sorte... tu sais... si proche de toi... eh bien tu n'as cas me le dire... J'arrêterais... »

Après tout, il m'avait appris à ne pas garder ses états d'âmes pour soi et à se confier...
C'était égoïste de vouloir agir ainsi sans prendre en considération son propre avis sur la question. J'étais égoïste. Mais pas pour lui...

Kioshi ne tarissait pas d'éloges à mon sujet... A l'encontre j'étais la bonté incarnée : s'il savait seulement... Oui j'avais fait de nombreux efforts, j'avais franchi de nombreux obstacles et gravis tout autant d'échelons mais pas sans concessions, pas sans sacrifices, pas sans blessures... Certaines personnes de mon entourage, comme Kioshi, me faisait voir la vie autrement, m'avait appris de nombreuses choses et m'avaient permis de devenir celle que j'étais aujourd'hui. Pourtant tout n'était pas rose et si je jurais de tout faire pour les protéger et leur venir en aide, je ne pouvais en revanche pas leur promettre de choisir ma patrie plutôt que moi même si le sort l'exigeait... Peut-être cela changerait aussi comme tout le reste. Après tout, jamais je n'aurais imaginé devenir celle que j'étais aujourd'hui...

Pourtant son discours me mettait du baume au cœur. Oui. Il m'avait demandé d'être son ombre en rejoignant le Kakumeigun et je m'étais évertuée à toujours agir en tant que telle depuis, bien plus encore depuis que j'avais pris conscience de mes sentiments à son égard. Je le comprenais peut-être de travers mais il m'expliquait même que je pourrais l'être plus encore comme pouvait l'être une ombre... Le fait qu'il réalise que j'avais pu lui être d'un quelconque soutien me faisait du bien. Mes efforts n'avaient pas été vains et chaque jour j'avais espéré qu'il irait mieux le jour suivant...

Il voulait trouver une solution pour me guérir, ne voulant nullement ajouter mon nom sur son collier. J'espérais que Megami ne revienne jamais mais si tel devait être le cas il me promettait d'être là pour l'arrêter... C'était toujours ainsi : il était toujours là... C'était lui qui m'avait sorti de l'illusion cauchemardesque du Nidaime Kazekage. C'était lui qui m'avait été a remonté la pente suite aux agissements de Shinji et au fait qu'Oniri ne voulait plus avoir affaire à moi... C'était lui qui m'avait appris a m'ouvrir aux autres et ne pas garder pour moi tout ce que j'éprouvais.

La tête toujours posée contre son épaule, je souriais en repensant à tout cela. J'étais bien, là contre lui. Pourtant il me rappelait ce qui constituait selon lui ma seule erreur : alors qu'elles étaient si nombreuses... Pour lui, elle résidait dans le fait d'être tombé amoureux de lui, un homme au cœur brisé, qui ne savait pas s'il serait un jour en mesure de me rendre heureuse et de partager mes sentiments. Il me recommandait même de me tourner vers Oniri, qui elle, avait des sentiments pour moi, nous rappelant alors que le destin aimait bien se jouer de nous puisque l'amour était a porter de nous mais nous le cherchions ailleurs...

« Un cœur brisé se répare... C'est long, fastidieux et douloureux mais cela est possible... Je n'attends pas de toi une réponse rapide, ni même une quelconque réponse d'ailleurs... Je n'y connais pas grand chose mais ces choses là ne se contrôlent pas vraiment... »

Le regard dans le vide et la tête toujours contre son épaule, je poursuivais :

« Laisse moi seulement t'aimer et te choyer malgré tout...Tu veux bien ? »

Parce que j'ai besoin de te l'exprimer et que je sais qu'au fond tu apprécies ma compagnie et que celle-ci t'aide un tant soit peu à aller de l'avant.

Je comprenais l'infini souffrance que ressentait Oniri a voir ses sentiments non partagés et bien que je l'affectionnais particulièrement je ne pouvais malheureusement pas aller en son sens mais, si elle semblait vouloir m'oublier depuis quelques temps, moi je ne parvenais pas à m'y résoudre pour le moment... Je voulais lui apporter l'affection dont il avait besoin en espérant rien en retour... Peut-être cela serait temporaire, peut-être pas... Seul le temps pourrait nous le dire...

Je redressais la tête pour l'observer dans les yeux, une certaine appréhension dans le regard :

« Prend la décision que toi tu veux. Ne la prend pas par pitié...»

Je savais qu'il plaçait mon état au centre de tout cela et qu'il voulait me donner de bons souvenirs si je venais à périr mais je voulais qu'il décide de lui même : ce que lui voulait, pas la manière dont il devrait agir à cause de mon état... J'attendais une réponse sincère qui viendrait uniquement de lui...
Mes tracas concernant Megami était désormais bien loin, seule sa réponse m'intéressait car elle déterminerait le comportement que je pourrais adopter en sa présence sans peur de le froisser.

Mon cœur s'imprégnait de chacune de ses paroles, mon âme se délectait de chacun de ses mots... Mon visage, crispée par la crainte de son discours, s'adoucit pour me laisser esquisser un franc sourire, les yeux presque larmoyants de bonheur face à ce qu'il me disait.

Il me voulait auprès de lui, il voulait veiller sur moi et ne pas me perdre de vue pour me protéger. Il affirmait que ma présence le rassurait et c'était là tout ce que je désirais entendre : que je puisse être d'une utilité quelconque à son bonheur puisque c'était là tout ce que je voulais.

Lorsqu'il me dit que le jour où il aurait sa réponse il m'embrasserait d'une façon tout autre que tous les baisers qu'il avait pu me donner et qu'alors je comprendrais la portée de ses sentiments, je ne pus m'empêcher de sourire.

Ses parents me l'avaient dit : il aimait me voir sourire et il n'y avait que comme cela qu'il aurait l'impression de m'être utile et de contribuer à ce que je me sentes bien et pour le coup, je n'avais pas besoin de me forcer pour le lui adresser : ses paroles y étaient parvenues.

Pour le moment et peut-être en attendant, il me gardait tout auprès de lui pour que je ne partes pas, se demandant alors si cela me suffirait tandis que je lui répondis d'un hochement de tête. Bien sûr que cela m'allait... Tant que je pouvais passer du temps avec lui et l'aider à être heureux de nouveau...

Il me proposait ensuite un cadeau pour fêter ma guérison... Un cadeau qu'il m'offrirait ? Drôle d'idée...

« Pour quoi faire ? »

Me contentais-je de lui dire.
Il poussa ensuite sa réflexion sur le fait qu'il était doué pour organiser des fêtes et surtout sélectionné des danseuses, elle eut le don le me laisser pousser un petit éclat de rire alors que je repensais à mon numéro en danseuse orientale.

« Je crois d'ailleurs que les quelques verres de trop pris cette soirée là t'avais encouragé à lorgner de haut en bas ces dites danseuses... »

Là aussi je le taquinais.
Il concluait finalement sur sa décision : me garder auprès de lui et trouver le moyen de me guérir, me demandant finalement le cadeau que je choisirais. Je ne le quittais pas un instant du regard tout en lui répondant, l'air tout à fait sérieux cette fois :

« Je n'ai besoin de rien et ne veux rien de matériel... La seule chose que je veux... c'est toi... »

Mes yeux rubis restaient figés dans les siens pour qu'il comprenne toute la portée de mes mots.

« Mais puisque tu as dit que je pourrais choisir ce que je voudrais alors... »

Lui disais-je sur le ton de l'ironie en laissant ma phrase en suspend tout en affichant un regard taquin. Ma tête se posa cette fois au creux de son cou alors que je me rapprochais plus encore de lui. Je me sentais bien plus légère, mes craintes précédentes complètement balayées par sa simple présence et ses mots chaleureux.

Je ne répondis pas tout de suite à sa proposition quant à une doctoresse qu'il disait connaître car l'idée même de placée ma vie entre les mains d'une inconnue ne me plaisait guère tout comme le fait de lui faire part de mon problème.

« Peut-être devrais-je la rencontrer avant de lui parler de quoi que ce soit concernant mon état... »

Je possédais encore ma fierté et si je n'aimais déjà pas parler de ma maladie auprès des êtres qui m'étaient chers, ce n'était pas pour en parler aux étrangers...

« Oui je vais mieux... Je vais toujours mieux lorsque tu es avec moi... »

Lui répondis-je alors qu'il s'interrogeait sur mon état.

« Je suis bien ici... Je n'ai pas envie de retourner là bas... Nous n'y trouverons rien de plus de toute façon : j'en suis convaincue. Il nous faut trouver des pistes ailleurs... Je sais qu'Oniri a été opérée de son œil dans une clinique par un médecin particulièrement performant... Peut-être pourrait-il nous en apprendre plus ? L'établissement se situait à Kawa d'après mes souvenirs... Cela pourrait être une piste comme une autre... »

Toutes ces émotions m'avait fatiguée et ma maladie n'était pas non plus étrangère à cette soudaine fébrilité, tant et si bien que basculais mon poids pour que Kioshi soit a moitié allongé sur le lit de cette chambre inhabitée. Je me retrouvais ainsi donc la tête toujours calée dans son cou et une main posée contre son buste tandis que mon corps reposait au côté du sien.
Je gardais les yeux ouverts, me lovant contre lui tout en lui faisant part de mon état d'esprit :

« Je me sens si sereine et bien avec toi... »

Tout me semblait franchissable, même ma maladie...

Ses propos me faisait une nouvelle fois sourire alors que ma tête reposait au creux de son cou. Il disait qu'il préférait me voir ainsi et je savais à quel point cela était vrai, tout comme ses parents avaient pu me le dire.

Il parvenait encore à s'inquiéter de mon état tout de même, me demandant si j'avais pris assez de sang car je pouvais lui en reprendre au besoin.Il m'en fallait toujours... Mais son corps ne supporterait pas les quantités que je devrais lui prendre pour aller mieux... Heureusement pour moi, les transfusions sanguines que je subissais chaque jour me le permettaient. La peau diaphane de mes bras était d'ailleurs parsemée d'hématomes liés aux aiguilles.

« Ne t'en fais. J'irais à l'hôpital plus tard... »

Me contentais-je de lui dire. Pour l'heure, mes forces m'abandonnaient et la fatigue me gagnait de plus en plus. Le tableau que nous dressions semblait si serein et pourtant mon sang bouillonnait dans mes veines, m'infligeant des douleurs affreuses dont je commençais à avoir l'habitude, si bien que je ne sourcillais plus devant l'affliction qu'elles m'infligeaient.

« Oui. Cela pourrait être une idée pour la clinique... Peut-être y-a-t-il une piste à éclaircir. »

Il m'exprimait ensuite son désir de me revoir danser comme à la fête qu'il avait organisé pour Kibo, précisant par la même occasion que je devais vivre pour cela. Dans tous les cas, j'avais une solution a porté de main et je ne craignais donc pas de mourir bien que cette méthode ne me glace le sang d'avance et m'effrayait au plus haut point tant j'avais peur de changer drastiquement... Et si j'en venais à les détester ou à me montrer totalement indifférente ? Je préférais ne pas y penser.

Kioshi proposa alors que l'on se repose ici quelques heures pour récupérer. Après tout, il venait également d'essuyer un malaise. Cette proposition m'alla parfaitement, tant et si bien que je fermais les yeux ainsi posée contre lui. Ses doigts vinrent repousser quelques mèches de mes cheveux de devant mon visage, me gratifiant d'une légère caresse sur la joue qui avait le don de me conforter à la sérénité.

Lorsqu'il reprit la parole, je ne pus m'empêcher de m'esclaffer. Ma robe... en effet elle n'existait plus... Je l'aimais bien pourtant. C'était ce à quoi je pensais de façon ironique tandis que je me redressais pour le regarder dans les yeux.

« Ce n'est pas grave. Disons que j'étais bien trop focalisée sur la situation pour m'en soucier...Et puis... »

Laissais-je en suspend avant de reprendre dans un murmure :

« Cela m'a plu de te voir agir ainsi... »

Mon regard se voulait enjôleur et taquin, tout comme mon sourire tandis que je déposais un baiser sur sa joue bouillante.

« Sans cette substance que tu as bu... Jamais tu ne te serais laisser aller ainsi dans une ruelle en pleine journée...N'est-ce pas ?! »

Exprimais-je, un rien moqueuse.

C'était drôle et attendrissant de constater de sa pudeur. Ce qu'il avait bu l'avait plongé dans un état tout autre de ce qu'était le sien de prime abord. Jamais il n'aurait agit ainsi sans cela comme je le lui avais fait remarquer et ses joues rougissantes ainsi que son propre aveux confirmait mes dires.

Je souriais de le voir rougir, me moquant de sa gêne apparente alors que je n'en éprouvais nullement. Il disait ne pas me savoir de ce « genre » … A vrai dire je ne savais pas grand chose sur la question non plus alors j'imaginais qu'il y avait sans doute bien des choses que j'appréciais et qu'il ignorait tout comme je l'ignorais moi même...

« Il y a beaucoup de choses que tu ignores sur moi... »

Me risquais-je à lui dire dans un murmure enjôleur : comme une invitation à ce qu'il puisse découvrir ces choses... Au fond, je m'amusais de la situation. C'est pour cela que lorsqu'il suggérait de déchirer la robe que je portais à présent comme pour me gêner, je ne pus m'empêcher de l'observer avec une lueur de défi :

« Eh bien fais le... »

Ses mains étaient de part et d'autres du tissu qui couvrait mon corps, je lisais en lui comme dans un livre ouvert. Même s'il se donnait des airs assurés tout a coup, je savais qu'il ne le ferait pas ou tout du moins que ce n'était pas son genre d'agir ainsi. Je m'approchais donc à quelques millimètres de son visage, toujours une lueur de défi dans le regard.

Un silence pesant s'installa entre nous alors que j'observais son comportement, sachant pertinemment qu'il ne le ferait pas : je le connaissais. Comme pour mettre fin à son supplice, je me reculais et y alla de mon petit commentaire :

« Le but de la manœuvre était de me faire rougir ? Perdu ! Je pense que tu as été bien plus gêné par ta manœuvre que je ne le suis moi même... »

En effet, tes joues sont empourprées mon Yamada alors que mon teint est toujours aussi porcelaine.
Je lui adressais un sourire un brin moqueuse et me réinstallais contre lui pour tenter de m'endormir. J'avais beau faire la maline, j'étais réellement fatiguée et ma maladie n'aidait en rien : il me fallait du repos... et du sang... Ce soir, à l'hôpital, comme d'habitude...