Musique:

La veille j'avais reçu une notification du centre des missions, cette fois-ci c'était aux côtés de Ema. Elle était ma partenaire, il me semblait normal d'être avec elle en mission. De plus nous étions tous deux membre de l'organisation Midorhato, je supposais que ça devait être un facteur influent sur la formation des groupes pour les missions. Je n'habitais plus au quartier général de notre organisation, les courriers étaient redirigés à mon nouvel appartement, gracieusement offert par ma grande-sœur. J'avais eu le temps de me renseigner avant le départ de la mission. Nous avions eu une liste des petits villages entourant Suna. Il en était comptabilisé quatre : Odaï, Kyoko, Gaï, Ipo. Le procédé variait à chaque nouvelle attaque, il était difficile de comprendre pourquoi sachant que les témoignages convergeaient sur un seul et même groupe. Je ne pouvais qu’émettre des hypothèses, seulement je préférai voir ça avec ma partenaire, en l’occurrence : Ema.

Ordre de mission a écrit:

Les attaques de bandits sont de plus en plus fréquentes dans les petits villages alentours de Suna, en ce moment. Beaucoup rapportent un seul et même groupe, mais la méthode de pillage semble chaque fois différer. Voyez donc ce que vous pouvez faire là-bas, et, si possible, faites cessez les attaques.

Le soleil venait de se lever, il était donc relativement tôt. Je pouvais observer à travers les baies vitrées le village. La vue était imprenable, magnifique. Je remerciais chaque jour d'avoir eu un présent de la sorte, ce lieu était simplement somptueux. J'avais la possibilité de voir ma patrie de bon matin et de la regarder avec fierté. Après tout, je me battais pour Suna. La promesse que j'avais faite sur la tombe à mon père n'était pas anodine, je lui avais promis de protéger les miens. L'heure n'était plus aux pensées, je devais rejoindre Ema à la Voie Illusionnée pour débuter la mission. Je n'avais pas à faire un détour au quartier général, cela ne m'aurait pas tant dérangé mais c'était quelques minutes de gagnées.

J'avais tout préparé la veille, tout d'abord mes vêtements. Je portais pratiquement toujours une écharpe autour de mon cou, pour une fois je l'avais rentré à l'intérieur de mon haut noir. Un haut d'apparence simple avec un col. Pour le bas, c'était aussi de couleur noir pour s'allier avec l'autre vêtement. Un espèce de tissu était posé à ma taille touchant par ailleurs Azura que je portais -comme d'habitude- à mes côtés. On disait que le noir avait le don d'attirer le soleil mais je n'en avais rien à faire, même à Suna. Le soleil avait beau être accablant, je m'y étais habitué et je pouvais me vêtir à mon souhait. Enfin, ce n'était pas la seule chose que j'avais préparé avant le départ en mission. Je m'étais procuré une carte pour marquer le nom de villages et donc en faire un tracé. Nous avions aussi eu le temps entre chaque pillage, je m'en étais servi pour noter quelques informations sur la carte.

J’espérais que cela nous soit utile, les bandits avaient comme suivi une route bien particulière. Seulement, ils pouvaient à tout moment la dévier pour mieux nous surprendre. Une attaque suffit à éveiller des soupçons, une deuxième l'aggrave et nous oblige à intervenir bien plus rapidement. Eux ils en avaient fait quatre, je comprenais alors le sens de la mission. Ils nous avaient demandé de faire cesser les attaques mais ils n'avaient point donné d'indication supplémentaire. Je supposais dans ce cas que l'utilisation de la force létale ne les dérangeait pas à condition de réussir la mission et d'apporter des résultats. Pour ma part, je n'étais pas contre de tuer une personne menaçant notre Pays et ma patrie ; Seulement, si je pouvais les interpeller la mission serait rempli doublement. Chose que j'avais beau pensé mais dans le cas où je serais menacé, je n'hésiterai pas une seconde à ôter la tête d'un corps à un de nos ennemis.

Au loin, je vis Ema qui était visiblement plus en avance que moi. J'étais content d'être à ses côtés, nous nous entraînions souvent ensemble et donc avions développés des sens. Je pouvais connaître sa position sans même la regarder, disons qu'on avait une mécanique de combat en équipe améliorée. Face à elle, je m'abaissai légèrement le haut de mon corps.

«  Ema, je suis content d'être à tes côtés pour cette mission. Nos entraînements vont être mis à l'épreuve je pense et j'en suis très content.  »

De la main droite, je fis signe à Ema d'avancer pour sortir du village. J'étais tout de même un peu galant, laisser une femme passer était la moindre des choses. De mon sac, je sortis une carte enroulée que je montrai volontiers à ma partenaire.

«  J'ai noté les villages attaqués et le temps entre chaque attaque, j’espère que c'est assez lisible. Je te propose de nous diriger directement au dernier village attaqué. Si cela te convient bien sûr ? »

Je laissai la carte entre ses mains pour finalement attendre une réponse de la jeune Kunoichi de l'organisation Midorhato.

Encore une belle journée à Suna. Toujours ce soleil loin mais grand dans le ciel. Encore une journée où Ema allait apprendre de nouvelles choses. La première chose qu'elle apparit fut la température en sortant de sa maison. Elle eut vite fait de laisser son gilet en soie chez elle. Être en débadeur suffisait amplement. Il faisait chaud, malgré qu'ils soient en hiver. À Suna, la température était toujours élevée, et aujourd'hui, plus que d'habitude.

Séparée de son gilet, Ema sortit, laissant son bouquin du moment chez elle, emmenant sa gourde et son équipement basique de Shinobi. Aujourd'hui, elle allait faire quelques emplètes chez le commerçant du coin pour prendre quelques fruits et acheter des nouvelles armes. La belle jeune fille s'était pris d'affection pour une arme qu'elle avait vu quelques temps auparavant, rentrant de l'hôpital. C'était une jitte qu'elle allait couplée avec son wakizashi qu'elle portait à sa taille grâce à sa ceinture. Tout en saluant les commerçants qui peu à peu devenait ses amis, Ema eut l'idée de cristalliser les fruits achetés pour garder leur fraîcheur dans ce désert ardent. Elle en avait pris également pour Ogami, car aujourd'hui elle allait partir en mission avec son ami. Ema s'était assurée de prendre sa gourde d'eau qu'elle remplirait à l'aide son Suitôn au cas où ils en auraient besoin dans le désert. La dernière mission avait été longue et de l'eau à disposition aurait pu les aider, sans doute.

Bref, Ema était partie, avait fait ses achats, puis se dirigea, toute fière avec sa jitte, vers la voie Illusionnée, point de départ des missions. Notamment, celle des deux compères. Pourtant, en arrivant, elle ne vit pas Ogami. La jeune fille était sans doute en avance, comme souvent. Elle était très matinale après tout. Tout en l'attendant, elle se permit de prendre un fruit, qu'elle distilla pour enlever le cristal autour et croqua dedans. Il était excellent. Ema se dit qu'en revenant, elle allait remercier l'homme aux fruits, Enko, pour leur qualité.

Finissant son fruit, elle sentit Ogami venir près d'elle. Instinct naturel ou habitude de sentir l'aura qu'il dégageait, en tout cas, elle l'avait vu venir. Elle se dépécha de jeter sa pèche, s'essuyant les mains au passage avec de l'eau de sa technique et se les sèchant sur son pantalon, très classe, oui, elle salua Ogami à son tour.

*J'aurai dû prendre des serviettes... Mais on part pas en pique-nique non plus... N'importe quoi moi...* pensa-t-elle, tout en s'abaissant respectueusement.

Salut Ogami! lança-t-elle, contente de le revoir.

La mission avait commencé. La carte était très détaillée, cela les aiderait à comprendre plus rapidement leur cible et leur avancé. Très bonne initiative de la part d'Ogami.

« J'ai noté les villages attaqués et le temps entre chaque attaque, j’espère que c'est assez lisible. Je te propose de nous diriger directement au dernier village attaqué. Si cela te convient bien sûr ? »

Oui, je pensais exactement à cela. Les informations seront plus fraîches si je peux me permettre, même si cela semble très vulgaire. Et puis nous aurons moins de retard sur la cible. La missive faisait référence à un groupe d'hommes si je ne me trompe pas?

Tout en continuant sur le chemin, Ema et Ogami conversèrent, parlant de la mission principalement.

À peine arrivé, je la vis jeter les restes d'un fruit à la poubelle avant de s'essuyer les mains sur ses vêtements. En voyant cela, je ne pus m'empêcher d'esquisser un sourire face à elle. Aujourd'hui elle était venue équipée de deux armes. Je pouvais voir à ses côtés un Wakizashi et une Jitte, l'état de cette dernière laissait croire à un achat récent. Elle me salua avant de jeter un coup d’œil à la carte que je lui avais tendu. Nous marchions côte à côte, elle prit alors la parole pour me faire part de son idée. Elle semblait vulgaire selon elle, je haussai un sourcil à l'entente de cela ne comprenant pas la raison de ses propos. Dans tous les cas, nous avions pensé à la même chose. Il fallait qu'on rejoigne au plus vite le dernier village attaqué. Il devait y avoir des indices, des témoins à interroger. Plus le temps passait et plus nous perdions de précieuses informations. Il était peut-être temps d'accélérer le pas et de nous hâter à peine parti du village. Sans même avoir besoin de lui parler, on se mit à courir peu à peu ensemble.

Je pris à nouveau la parole, je voulais entendre de ses nouvelles. Cela faisait quelques jours que nos chemins ne s'étaient pas croisés. En soit ça pouvait paraître peu mais il pouvait s'en passer des choses en quelques jours.

«  Alors Ema, comment ça va ? Qu'est-ce que tu as fait récemment, ça remonte à longtemps notre dernier entraînement non ?  »

À vrai dire peut-être pas, seulement j'avais l'habitude de m'entraîner presque à chaque heure libre. Au final j'avais du mal à évaluer correctement la fréquence de nos sessions d'entraînements. Pour être tout à fait honnête, il était plaisant de m'entraîner avec cette jeune damoiselle. Elle utilisait le Shôton avec beauté et confronter sa matière à la mienne se trouvait être très intéressant. Nos niveaux étaient presque équivalent au final, j'avais peut-être une réserve de chakra un peu supérieure à elle, mis à part ça on pouvait se valoir très honnêtement. Cela dit, une fois que j'arrivais au corps à corps les chances pour elle de ma gagner étaient réduites. Il se trouvait d'ailleurs que c'était la plus grande partie de nos rencontres, elle voulait s'entraîner à l'art du combat au corps à corps et je m'adonnais à cette tâche.

Enfin, plus d'une heure après nous pouvions voir à l'horizon se dessiner le village : Ipo. C'était un village « à l'ancienne » si j'ose dire. Il n'y avait pas de bâtiments, seulement des tentes sur une petite parcelle de sable. Le village était attaque de tous les côtés mais cela n'avait pas l'air de leur faire peur, ils avaient après tout Suna tout proche. Disons que c'était l'idée, seulement ils s'étaient quand même fait attaqués il y a deux jours pendant la nuit. Une dizaine de minutes plus tard, nous étions à ce qui pouvait ressembler à une entrée. Des villageois sortirent de leurs habitations pour nous observer, certains étaient rassurés de voir nos bandeaux frontaux. Nous n'étions peut-être pas vu comme des héros mais une certaine joie pouvait se lire sur le visage des nomades. On traversa l'allée pour arriver devant une tente plus plus grande que les autres. Un homme sortit de celle-ci avec le sourire aux lèvres. Il avait une barbe grise et était vêtu de vêtement resplendissant de couleur. Son visage était même plutôt avenant, il nous laissait penser que c'était un homme fort sympathique. Il s'approcha de nous et nous saisit dans ses bras, sa carrure imposante lui permettait. Un son sortit de ma bouche dû à cet étouffement soudain.

«  Oui, oui bon.. bonjour monsieur. »

Dis-je en tentant de remettre mes vêtements en place.

«  Je suis content de vous voir mes enfants ! Nous vous attendions, Mijo qu'on leur amène à boire rapidement. Ils ont du faire un long voyage héhé ! Et aussi à manger et-..  »

«  Je vous remercie, seulement nous ne sommes pas là pour ça et nous n'avons pas le temps pour ça.  »

Dis-je en essayant d'afficher un petit sourire. Je ne voulais pas le vexer, vraiment. Les choses étaient ce qu'elles étaient, nous n'avions guère le temps pour ce genre de chose. C'était même un luxe pour nous à cette heure-ci. Nous avions à commencer notre mission le plus rapidement et recueillir des preuves pour prévoir la prochaine attaque.

«  Vous êtes trop pressé la jeunesse, vraiment !  Vous êtes sûr ?! »

Je me grattai la tête en regardant Ema l'air perplexe pour finalement déposer à nouveau mon regard sur l'homme face à nous.

«  Si la mission est un succès nous reviendrons pour cela. Est-ce que cela vous convient ? »

Il accepta avec joie. L'interrogatoire pouvait commencer, seulement je laissais cela à ma partenaire qui arrivait bien plus à communiquer que moi. Je n'étais pas doué dans ce domaine.

Je pris à nouveau la parole, je voulais entendre de ses nouvelles. Cela faisait quelques jours que nos chemins ne s'étaient pas croisés. En soit ça pouvait paraître peu mais il pouvait s'en passer des choses en quelques jours.

« Alors Ema, comment ça va ? Qu'est-ce que tu as fait récemment, ça remonte à longtemps notre dernier entraînement non ? »

Je n'ai pas fait grande chose, tu sais. Comme d'habitude à vrai dire. Je lis, d'ailleurs j'en ai commencé un tout nouveau. C'est une histoire assez sombre pour changer, mais c'est très intéressant quand même! Et puis je m'entraîne. Je me demande aussi ce que fait notre Senseï des fois. Et puis, je me ballade. Ah! je viens d'acheter une jitte! Je suis tombée amoureuse de cette arme! Alors je me suis dit que j'allais m'en prendre une! Et toi, Ogami? Oh! j'ai aussi rencontré Yami Kestueki! Tu sais tu m'en avais parlé une fois, lors de ma sortie d'hôpital. Et bien je l'ai rencontré... Elle est vraiment très belle...



Ils arrivèrent enfin au village. Ema était légèrement essouflée. Cela faisait un moment qu'ils couraient, et elle avait très soif aussi. Pourtant, son envie de boire s'estompa rapidement en voyant la pauvreté des bâtiments du village d'Ipo. Ema parut gênée, elle qui habitait dans une belle demeure. Elle n'avait rien eu à faire pour l'avoir, c'était un cadeau. Alors en voyant ces gens dans ces tentes, la jeune Kunoichi se trouvait engloutie sous la culpabilité. Mais elle ne fit pas voir ces sentiments très longtemps, en effet, Ogami venait à la rencontre des habitants. Elle ne désirait pas avoir ce sentiment inscirit sur son visage, cela aurait été plus que malpoli.

L'accueil fut chaleureux, Ema ne pouvait rêver mieux, elle qui aimait la joie de vivre. Elle n'eut pas le temps de s'abaisser qu'elle fut, comme Ogami, pris dans les bras de l'homme. Ema ne put s'empêcher de sourire. Elle cacha même un petit rire en voyant Ogami essayer de trouver un compromis. Il avait fait beaucoup d'efforts avec les gens. Elle était fière de son ami.

Puis enfin, comme prévu, Ema prit la parole.

Je me nomme Zenzaburô Ema, et mon équipier, Toshiro Ogami. Nous avons été envoyé par nos supérieurs pour rechercher le groupe de brigands ayant attaqué votre village. D'ailleurs, et je pense que le Kazekage serait d'accord, nous pourrons vous offrir de l'aide, enfin Suna, après avoir réglé ce soucis d'attaques. commença-t-elle, sérieuse.

L'homme la regardait. Il avait compris que ce n'était plus l'heure des plaisanteries. Il acquiesça, fronçant les sourcils.

Je vais devoir vous poser des questions par rapport à l'incident. Avez-vous vu, ou entendu, des éléments qui pourraient nous aider pour retrouver ce groupe. Étaient-ils nombreux? Grands? Avez-vous remarquer des tatouages, des bandeaux, des signes quelconques d'appartenance? Était-ce des hommes?

Elle fit une pause puis continua.

Ont-ils pris quelque chose? Si oui, quoi exactement? Ont-ils agressé des personnes ou bien tué? Avez-vous entendu un ou plusieurs brigands parlés de quoi que ce soit? Peut-être d'un village suivant qu'ils attaqueraient? Et enfin, quand et comment ont-ils attaqués? De nuit? Par tous les côtés? Ces informations sont cruciales et je comprendrais que vous n'ayez pas les réponses à tout. Je désire seulement vous donner quelques pistes de réponses pour nous aider.

L'homme avait bien compris. Il ne se remémorait pas toutes les questions, Ema avait été bien trop vite dans son énumération, mais il avait compris le système et l'intention de la jeune Kunoichi.

Il n'y a que des blessés, pas de morts. Nous avons de la chance d'avoir un médecin parmi nous, sinon ils n'auraient pas pu s'en sortir. Nous avons pu recueillir des informations par le biais de ces blessés. Ceux-là étaient entrain de veiller, de nuit. Comme rapporté, il s'agit d'un groupe de quelques hommes armés. Ils ont pillés les quelques trésors que nous avions. Je pense que ce n'est pas une grande perte, car nous aurions pu perdre plus que des bijoux cette nuit-là.

Pris d'un moment de tristesse, il avait détourné son regarde de la Kunoichi. Il reprit, emplis de colère.

Ils étaient tellement rapides. Nous ne pouvions rien faire. Nous n'avions aucun moyen de défense et ceux qui pouvaient défendre se sont fait tabasser comme rien. Ils étaient partout, sont venus de partout en même temps. Ils ont même essayé de prendre une de nos enfants, mais heureusement, ils n'ont pas pu. Ou pas voulu. Un des hommes dont je vous ai parlé avant, qui fait parti des blessés à entendu un des hommes qui disait n'avoir pas la possibilité de s'amuser. Cette pauvre petite aurait vécue un sale moment.

Il fit une pause, essayant de regrouper d'autres informations utiles.

Il me semble qu'ils sont partis vers le Sud. J'en ai compté cinq en tout. J'en ai peut-être compté un de moins ou de plus, j'étais en colère et désespéré. Je ne comprenais pas vraiment ce qu'il se passait... finit-il, malheureux.

Ema, voyant son désespoir, lui garantit que tout irait mieux, car ils allaient prendre ces brigands et les envoyer devant la justice.
Puis, elle se tourna vers Ogami, peut-être avait-il autre chose à dire ou demander.

J'avais demandé des nouvelles de ma partenaire, ça me semblait normal après tout de m'intéresser à elle. Au vu de nos entraînements et de nos missions, nous devions être coordonnées à tout moment et une bonne entente était presque exigée. Elle aimait lire, elle venait même d'en commencer un nouveau. Il y a quelques temps ces détails, je les méprisais vraiment. Peu à peu, j'avais été amené à m'intéresser aux autres et à les écouter. Après un autre achat elle me parla de Yami. Je haussai un sourcil à l'entente de ce prénom avant de regarder mon interlocutrice. La membre des Midorhato m'expliqua alors qu'elle l'avait rencontré lors de sa sortie de l’hôpital. Cela était étroitement lié à mon sens avec son ancienne blessure, je ne voyais pas comment cela était possible autrement. Après un compliment à son égard qui me fit sourire, je me décidai à lui répondre. Elle m'avait en effet aussi demander de mes nouvelles et même si ma vie n'était pas vraiment passionnante il était normal de lui répondre.

«  Pour ma part, pas grand chose si j'ose dire. Comme à mon habitude, je m'entraîne et j'exerce seulement la fonction de Shinobi.  »

Peut-être était-il normal de décrire plus ses habitudes et même ses loisirs, cela pouvait permettre à la manieuse de Shôton de plus me connaître. L'idée ne me dérangeait pas, je réfléchissais alors à ce que je pouvais bien lui dire. Si c'était instinctif chez certaines personnes de parler de tout et de rien, cela n'était pas facile pour moi. Une passion ? Oui c'était dans un livre et puis elle m'avait parlé de son attrait pour le papier. En me grattant la tête, je repris la parole.

«  Je fais aussi beaucoup de piano, j'aime beaucoup. Dés que j'ai un peu de temps entre une mission, un repas ou un entraînement je joue quelques morceaux. C'est mon père qui m'a initié à cet art qu'est la musique. C'est plaisant.  »

Finalement, les mots me venaient sans le moindre problème. Une fois venu le temps de discuter avec le dirigeant du petit village, j'avais demandé à ma partenaire de prendre la parole. Elle était bien plus à l'aise avec ces choses-là. Les questions de Ema étaient intéressantes et je n'aurais pu dire mieux. Il n'y avait pas eu de morts parmi les personnes touchés, c'était une bonne chose en soit. Le fait de perdre des biens matériels comme des bijoux ne dérangeait par vraiment l'homme menant le village. Il avait bien plus peur de perdre les siens, c'était donc une bonne personne. Il réfléchissait comme nous les Shinobis réfléchissions. Ils avaient par contre essayé de prendre une enfant avant de la relâcher. Selon un témoignage, les bandits n'avaient pas le temps de s'amuser. Pensaient-ils à la violer ou autre ? Cette pensée eut le don de me faire serrer les poings, la cruauté humaine était à un tel niveau-.. Notre interlocuteur était dépité par cette piètre situation, je pouvais observer son visage s’affaisser à chaque parole.

Il nous donna deux informations importantes, la direction qu'ils avaient pris mais aussi le nombre des hommes. Le Sud, si on en croyait ses propos, ils se dirigeaient vers Suna. Seulement, ils ne pouvaient pas s'en prendre à notre village. J'imaginais alors qu'ils tenteraient d'attaquer quelques campements avant de quitter le pays. Personne n'avait le droit d'agir de la sorte. Je m'avançai alors le regard impassible vers le dirigeant du village avant de lui tendre la main droite. Ce geste, symbolique et spontané était accompagné de quelques mots.

«  Nous allons nous occuper de cela, je ne pense pas vous ramener vos biens mais ils seront emprisonnés ou éliminés selon la tournure des choses. Il est impensable de laisser des vermines de la sorte à Kaze no Kuni.  »

L'homme me prit la main avant de remercier. J'avais compris dans son regard qu'il ne souhaitait pas pour autant la mort des assaillants. Il devait faire parti des hommes prônant une paix sans violence, des hommes ne souhaitant pas la mort de ses ennemis. Je pris alors la route avec ma partenaire, nous partions pour le sud. D'après notre carte, il y avait deux villages en cette direction. Deux villages donc susceptible d'être cambriolés. J'étais perplexe à cette idée, on ne pouvait pas veiller sur deux villages en même temps. La technique des clones avait ses limites, si un combat était engagé il ne serait pas aisé de combattre avec un clone de l'ombre. Il fallait donc réfléchir à une possibilité, réfléchir à la façon de procéder. Les deux villages se différenciaient, un était plutôt fortuné quand l'autre l'était moins. Quelle était la cible la plus plausible dans ce cas ? Le village développé pour amasser un gros butin ou bien un village bien plus modeste mais plus facile à prendre ?

«  Ema, j'hésite entre deux villages. Ce sont les seules possibilités mais je ne sais pas laquelle est la plus probable. Le premier est développé et le deuxième est assez modeste. D'un côté, je me dis qu'ils ne vont pas tenter d'attaquer quelque chose de bien structuré et de l'autre je me dis qu'ils veulent amasser plus de butin.  »

Je marquai légère pause avant de reprendre.

«  Ils ont assez attiré l'attention, si bien qu'une mission a été ordonné pour arrêter cela. Peut-être vont-ils choisir le village le plus facile à attaquer ?  »

La réponse de mon interlocutrice allait donner une direction à suivre. Je l'attendais donc avec impatience. Son avis m'était important, cette mission était à deux après tout.

« Ema, j'hésite entre deux villages. Ce sont les seules possibilités mais je ne sais pas laquelle est la plus probable. Le premier est développé et le deuxième est assez modeste. D'un côté, je me dis qu'ils ne vont pas tenter d'attaquer quelque chose de bien structuré et de l'autre je me dis qu'ils veulent amasser plus de butin. Ils ont assez attiré l'attention, si bien qu'une mission a été ordonné pour arrêter cela. Peut-être vont-ils choisir le village le plus facile à attaquer ? »

Ema réfléchit quelques secondes, se disant qu'une attaque aggressive vers Suna n'était pas un acte à prendre à la légère. Ce n'était q'une bande de voleurs, des petites frappes. Pour attaquer Suna, il fallait plus que cela.

Je suis d'accord avec toi. Allons vers ce village. Comment s'appelle-t-il déjà?

Puis, après qu'il eut répondu, les deux Sunajins s'envolèrent vers ce fameux village. Peut-être arriveraient-ils à temps pour s'occuper de ces malfrats.

Donc tu joues au piano? Je pourrais t'écouter jouer, un jour?

La question d'Ema se voulait timide et innocente. Elle n'avait jamais eu l'occasion de voir ou d'entendre une personne jouer du piano. Cela l'intriguait et animait sa curiosité. Aucun membre de sa famille n'avait jamais jouer d'unstrument, à sa connaissance. Et puis, cela l'intéressait pas plus que ça. Pourtant Ema désirait entrer dans l'univers d'Ogami, et pour cela, elle s'intéresserait à la musique.

Échangeant comme à leur habitude durant leur trajet, ils ne firent pas attention au temps, et se retrouvèrent rapidement au prochain village. La nuit était entrai nde tomber, déjà. À première vue, le village n'avait pas encore était attaquée. Les attaquants étaient sans doute déjà là, mais avaient attendu la nuit pour se lancer dans leur crime.

Le village se tenait à leurs pieds. Sans attendre, Ema se dirigea, suivit d'Ogami, vers ce petit bout de civilisation, afin de trouver le chef. Ayant échangé avec un villageois qui était entrain de rentrer de son travail, elle sut que l'habitation de celui qu'elle cherchait était en son centre, autrement dit, droit devant eux. Ils furent devant l'homme en quelques instants, retransmettant les brides d'informations à cet homme âgé et fébrile, armé d'une cane et parée d'une longue barbe blanche. Il paraissait être d'une grande sagesse.

Il les avait invité à entrer chez lui. Tous s'assirent, et burent le thé, préparé avec soin par la servante de ce Akiato.

Je vous remercie pour votre accueil. Je suis contente de voir que votre village soit encore indemne.

Le vieil homme s'inclina, souriant.

C'est un plaisir de recevoir des émissaires de la grande Suna. Nous sommes heureux de pouvoir compter sur vous, honorables guerriers, pour protéger votre nation.

Ema s'inclina à son tour.

C'est avec honneur que nous défendons notre pays et nos villages. Pouvons-nous rester dans l'enceinte de votre village cette nuit, afin de surveiller les alentours? Les attaquants ont coutumes d'attaquer la nuit tombée, lorsque la population dort.

Cette fois-ci, se fut la dame d'Akiato qui prit la parole.

Nous vous avons déjà apprêté un espace pour votre confort. Nous avons pris la liberté de joindre deux hommes à vous, afin de vous aider dans votre tâche.

Je vous remercie pour votre dévouement. Je ne sais pas ce qu'il se passera cette nuit, mais nous ne voulons pas que vos gens soient impliqués. Je ne veux pas que votre peuple prenne des risques inuti-...

Ce n'est pas discutable. Nous voulons vous aider.

Bien , fit Ema, confuse.

Le prochain village était décidé et avec l'accord de ma partenaire, nous nous dirigions vers celui-ci avec l'espoir qu'il était la prochaine cible. S'il y avait un quelconque affrontement, il fallait que j'arrive à me contenir et surtout arriver à immobiliser nos adversaires sans avoir à les éliminer. Je pouvais le faire, j'en étais sûr; Cela dépendait de leurs réponses et de leurs actes, il y a certaines choses que je ne pouvais pas accepter. Il était facile d'agir mais tout aussi facile de punir. On verra ce que nous réserve le futur. Ema me demandait confirmation quant à ma passion qu'est le piano, j’acquiesçai avec un signe de la tête avant qu'elle ne reprenne la parole à nouveau. Mon interlocutrice voulait m'écouter jouer, je n'étais pas contre bien au contraire. Elle était une amie en plus d'être ma partenaire, il n'y avait aucun problème à cela.

« Avec plaisir, tu peux venir quand tu veux chez moi. N'hésite surtout pas surtout si tu en as le temps. Si je n'y suis pas, tu risques de tomber sur Yami. Elle joue elle aussi du piano, tu pourras lui demander à elle aussi. »

Ma sœur était même bien plus forte que moi, elle disposait d'un don que je n'avais pas. Les partitions, elle n'en avait pas besoin comparé à moi. Son oreille était si développée qu'elle pouvait reproduire une mélodie après l'avoir écouté une seule fois. Je n'étais pas comme elle mais je n'étais pas mauvais non plus. Mon paternel m'avait initié à cet art et par ailleurs donné quelques conseils. Je suivais ses méthodes à la lettre pour apprendre un morceau, j'apprenais d'une main et puis de l'autre pour au final suivre la partition en rassemblant les deux. C'était une méthode plutôt simple d'apprendre et non pas très difficile. Pour les non initiés peut-être mais avec le temps il était aisé d'apprendre. Je fis un sourire à Ema avant qu'on reprenne la route en direction du nouveau village.

Nous discutions encore et encore avant d'arriver à destination, spontanément nous avions rejoint le centre et étions venus à la rencontre d'un vieil homme. Le temps avait laissé de nombreuses traces d'usures sur sa peau, il avait aussi du mal à se tenir debout, l'appui d'une canne lui était obligatoire. Je le saluai avec respect avant de rejoindre une place indiquée, il nous avait invité à nous asseoir. Ema s'exprima, je n'étais pas très fort en communication et je disais parfois des choses trop dures à entendre. Sa facilité à engager une conversation et la tenir nous était très importante, elle pouvait donc parlementer avec cet homme. Le village était indemne comme souligné, c'était une bonne chose nous n'étions pas arrivés trop tard.

Ema demanda la permission de rester aux alentours afin de sécuriser le village même. Chose qu'il accepta et pas seulement, il avait prévu notre arrivée et de ce fait nous avait alloué un espace pour y vivre. Deux hommes étaient même prévus, chose que je ne pouvais accepter. Je fronçais les sourcils en voyant que la dame ne comptait pas tenir compte de l'avis de Ema. Sans même entendre, je pris la parole d'un air sérieux et impassible. Je ne comptais pas céder.

« Vous ne pouvez défendre votre village seul, c'est un fait. Et de cela découle notre utilité, je n'accepte pas votre aide. Je vous remercie de l'espace alloué, cela dit vos hommes, nous ne les acceptons pas. Ceci est indiscutable, qu'il ne nous gène pas si jamais il y a conflit. »

La vielle dame était figée face à mes propos et son conjoint tenta alors d'apaiser la situation en me proposant d'une autre manière l'aide de ses compatriotes. Seulement pour moi c'était un refus catégorique, je n'acceptais pas. Malgré leur gentillesse, je me devais d'être ferme. Et puis j'étais seulement honnête envers eux, à quoi bon prendre des pincettes pour au final dire la même chose. Je me levai avant de les saluer avec respect, je suivis donc l'endroit indiqué et je pouvais sentir derrière moi la présente de ma partenaire. Une fois arrivé, je me retournai face à elle après avoir pensé à un plan. Je n'avais pas pris le temps d'observer le lieu qu'on nous avait offert, la mission était bien plus importante.

« Pour cette mission, nous pouvons reproduire autrement ce que nous avons fait lors de la précédente. Substituons les clones par des yeux de Shôton placés un peu partout aux alentours du village. Et dans le cas d'une attaque, remplissons notre mission. C'est plutôt simple mais efficace? Qu'en dis-tu? »

Finis-je en arborant mon air sérieux. Je pris alors le temps de regarder autour de moi pour y voir de la nourriture et deux couchettes, cette tente était plutôt jolie et avenante. Il devait être agréable de vivre à l'intérieur de celle-ci. Une bonne odeur en dégageait; J'attendais donc la réponse de mon interlocutrice.

Contre toute attente, Ogami protesta contre les demandes et exigences de la femme du chef. Ema était impressionnée, quoiqu'elle ne le montra pas devant l'audience. Alors qu'il refusait catégoriquement l'aide des hommes proposés, Ema regarda toujours droit devant elle, fixant les bijoux de la femme. En cet instant, elle n'osait pas bouger. Ogami avait l'air tellement sévère strict.

Ema était heureuse. Voir son ami se défendre et défendre ses idées ainsi, elle était confiante. Il n'avait pas changé, son coeur était aussi fort que son esprit. Elle savait qu'elle pouvait encore compter sur lui, et qu'en cas de danger, il irait, sans hésiter.

En sortant de la pièce à l'atmosphère devenu récemment lourde, Ema inspira une grosse bouffée d'air tout en s'étirant.

Je crois que je suis un peu fatiguée... Et puis avec toute cette agitation, un peu de calme nous ferait du bien...

Pourtant, Ogami, lui, était toujours aussi motivé.
Il dressa immédiatement le plan de bataille, prêt au combat.

Des yeux de Shotôn? Ema comprenait le principe. D'ailleurs c'était une bonne idée. Cela leur éviterait de gaspiller leur chakra pour des clones inutiles pour le moment. Elle aquiescça rapidement au plan d'Ogami. Ce plan, en plus d'être judicieux, leur permettait de rester dans le logis que l'on avait apprêté pour eux.

Elle sortit du logis, invoqua trois petits colibris de cristal violet, qui s'envolèrent ensuite afin de faire une ronde constante autour du village. Même si Ema devait rester concentrée pour avoir un flux constant d'informations entre les cristaux ailés et elle-même, elle pouvait se reposer néanmoins. Ainsi fait, elle rentra dans la tête, se pris un gorgée d'eau frâiche de sa gourde, puis s'allonger sur une des couches préparées. En voyant cela, Ema fut surprise, mais elle ne se fit pas prier pour se coucher dedans. Elle resta éveillée, bien entendu, mais elle ferma ses yeux, laissant flotter les imags des colibris qui lui arrivaient dans son esprit.

Alors, Ogami. À part le piano et ta soeur Yami, qu'aimes-tu?

Nous avions donc rejoint le petit espace alloué si gracieusement par les habitants de ce village, j'étais honoré de ce geste, nous pouvions que les remercier. Suite à cela, ma partenaire m'avait fait part de sa fatigue, elle souhaitait un peu de calme dorénavant. Je ne pouvais répondre à sa requête et c'était avec bon sens que je lui avais proposé un plan. Un plan qu'elle ne mit pas longtemps à approuver. Je n'avais pas longtemps réfléchi à cela, disons que nous avions plusieurs possibilités. J'avais pensé premièrement à des clones postés à certains points stratégiques. Les inconvénients étaient nombreux, ils usaient une certaine quantité de chakra. Ce chakra était important et pour cause : Nous ne connaissions pratiquement rien de nos ennemis. Le nombre? Les méthodes? Leurs capacités, on manquait cruellement d'information et je n'étais pas prêt à les recevoir sans celles-ci. Le seul avantage que présentait les doubles en soit était le fait qu'ils pouvaient utiliser des techniques.

Suite à ça, j'avais donc émis l'idée des yeux de Shôton, une technique permettant de positionner un œil en cristal en un lieu fixe. Cet œil permettait d'avoir une vision en cône sur un endroit donné. Quelques uns autour de la ville pouvaient donc nous être utiles. Ils ne demandaient pas vraiment une grosse quantité de chakra, seulement une concentration pour avoir les informations assez rapidement. Comme un flux d'informations, il y avait des allés-venus et nous devions être réceptif à ces flux. J'affichai un petit sourire à ma partenaire avant de me diriger à l'opposé d'elle pour poser mes outils de détection. J'en postais quelques uns en joignant mes mains, ces yeux n'étaient que des vulgaires globes avec une petite pupille. Ceci dit, une vulgaire création qui pouvait s'avérer fortement utile.

Je décidai alors de rentrer pour récupérer le peu de chakra que je venais de perdre. La nuit allait être longue et il y avait une probabilité que nos adversaires ne viennent pas aujourd'hui, demain ou après-demain. Ce n'était que le destin qui allait décider, certains diraient le hasard, pas moi. J'étais rentré quelques minutes après Ema, je la saluai de la main avant de m'assoir sur une chaise prêt d'une table. Je pris un fruit avant de boire une boisson colorée qui était à notre disposition. La membre du Midorhato s'allongea sur une couche déjà préparée avant de me poser une question concernant mes goûts. Elle se demandait ce que je pouvais aimer mis à part Yami et le piano. Je ne mis pas longtemps à répondre, cela faisait preuve de mon honnêteté envers elle.

« J'aime mon village, j'aime m'entraîner et j'aime aussi mon entourage. Mis à part ça, pas grand chose à vrai dire; Je suis fort occupé et donc je n'ai pas le temps pour autre chose. »

Ce n'était que vérité, j'aimais beaucoup m'entraîner afin d'acquérir de la force. Une force que je pouvais utiliser à bon escient pour mon village que j'affectionnais tant. Mes réponses étaient prévisibles, je n'avais que très peu de chose à dire au final. Je ne pouvais ajouter quelques mots si ce n'est demander en retour ce que mon interlocutrice aimait, ce n'était qu'un juste retour des choses.

« Et toi? Qu'aimes-tu? »

J'attendais sa réponse avec impatience. Elle était ma partenaire lors de cette mission et nous avions passé du temps ensemble avant cela. Les minutes passèrent et elles furent longues, nous étions aux aguets à l'attente d'un quelconque signe qui ne vint pas même après une bonne heure. Je commençai à avoir du mal à rester éveiller, la fatigue semblait peu à peu vouloir m'emporter dans un sommeil profond. Une chose me réveilla alors tout à coup, sans même que je ne m'en rende compte quelque chose me propulsa contre l'autre bord de la tente provoquant la destruction de celle-ci. Elle était déchirée et déformée des deux côtés. Du sable avait été soulevé et on ne voyait presque plus rien. Mon épaule gauche était touchée et je pus à peine me relever.

« Ema, tu vas bien? »

Dis-je spontanément avant de voir quelques silhouettes se dessiner autour de nous. Ils n'avaient pas l'air d'être du village, on pouvait voir à leurs têtes qu'ils n'étaient que des malfrats et des vermines. Je fronçai les sourcils à la vue de cette scène. Le projectile qui avait été propulsé était de type Dôton, mon agresseur utilisait les arts Shinobi. Des hommes nous entouraient et apparemment ils étaient passés aux travers de nos "radars". Comment est-ce que cela était possible? Nous avions pensé qu'ils pouvaient venir de l'extérieur mais pas de l'intérieur? Étaient-ils de mèche avec les habitants ou avaient-ils trouver un stratagème?

J'étais plutôt satisfait d'en apprendre plus sur Ema. Nous partagions la plupart du temps, des coups lors de nos entraînement. C'était à mon sens la façon la plus efficace d'apprendre à la connaître. Elle aimait lire et c'était une bonne chose, de temps en temps je faisais de même mais ne réservant que très peu de minutes à mes loisirs, c'était plutôt rare. Pourtant ça m'avait appris beaucoup au sujet des autres, des livres m'avaient été utiles pour réagir « correctement » dans des situations données. J'en avais appris sur l'amitié, sur ce qu'ils appelaient l'amour aussi et bien d'autre-..

Pour ma part, je m'étais endormi facilement. La fatigue m'avait emporté mais je fus réveillé par un choc violent. J'avais été propulsé à travers la tente et mon épaule était touchée. Au sol j'avais tout de même demandé à connaître l'état de ma partenaire mais je semblais le plus touché. Je grimaçai à chaque mouvement que je voulais faire. Nous étions pris dans un assaut, pris dans un piège. Ema réagit plus que rapidement me permettant ainsi de ne pas être d'autant plus acculé. La Zenzaburô m'aida à me relever, accroché à son épaule j'arrivais finalement à me stabiliser sans aide.

Je jetai un coup d’œil à ma blessure avant de me concentrer sur le combat qu'elle menait parfaitement seule. Je le suivais par précaution, dans le cas où je devrai intervenir pour aider Ema mais pour le coup, c'était plutôt elle qui m'avait porté assistance ; Même si c'était le fait d'être partenaire, je n'aimais pas tant que ça être aidé. C'était pour moi comme une contraction de dette, une dette dont je devais m'acquitter tôt ou tard. D'après les paroles et les indications, un homme semblait être le meneur. On pouvait le discerner facilement, il agissait passivement et donnait des indications. Ces indices avaient été pris en compte par la manieuse de Shôton qui l'immobilisa très rapidement.

Le reste des assaillants avait lâchement prit la fuite et en voyant l'attitude d'Ema, j'étais certain que c'était à moi d'intervenir. Du sang coulait toujours de mon épaule gauche et j'avais encore mal, je devais soigner rapidement cette blessure. Je pris la solution de la facilité en prenant avec ma main droite quelques Senbons ; J’électrifiai le tout rapidement avant de les lancer sur celui qu'on pensait être le cerveau. Ne pouvant pas composer de signe, je devais utiliser ce genre de technique. Les projectiles touchèrent évidemment la cible. Les points visés lui obligeait à être immobilisé à terre. Je regardai d'un air plus que sérieux qui avait du mal à résister à la douleur.

«  Ema, je vais soigner ma blessure, attache le et amenons le dans un coin isolé. Nous allons le faire parler, je ne peux pas me lancer dans une poursuite tout de suite. Je te rejoins dans cinq minutes, à tout de suite. »

Je regardai tout de même la direction choisie par la Kunoïchi avant de me rendre dans ce qui restait de notre tente pour me soigner. De l'alcool allait évidemment me servir à désinfecter la plaie et du tissu allait faire office de bandage. Je grimaçai quelque peu de douleur en appliquant le liquide pour nettoyer ma blessure. Tout homme doté d'une once d'intelligence savait que dans le désert, une petite blessure pouvait nous être fatale et qu'il ne fallait les négliger. Le bandage n'était pas trop mal, j'enfilai mon haut à nouveau avant de rejoindre rapidement la manieuse de Shôton. Nous étions dans un creux entouré de plusieurs dunes, c'était plutôt à l'abri des regards. L'endroit était bien choisi et l'interrogatoire pouvait commencer.

J'esquissai un sourire à Ema pour lui montrer que tout s'était bien passé de mon côté avant de me mettre face à notre prisonnier, l'air très sérieux. Je m'accroupis alors pour être à sa hauteur.

«  Tu viens d'attaquer deux jeunes Shinobi de Suna, tu sais ce que ça implique ? La prison évidemment mais te dire que la peine sera légère est un mensonge. Tu as tenté de nous tuer et donc tu vas finir ta vie à l'Ergastule. J'ai entendu des rumeurs à ce sujet, du viol, des agressions, voilà le quotidien des résidents de l'établissement. »

Je marquai une pause de quelques secondes pour laisser le temps de réfléchir à ce futur prisonnier.

«  Je ne cautionne aucunement ce genre d'agissement, on peut peut-être se débrouiller pour que tu puisses être isolé et avoir une peine réduite ? Qui sait ? »

J'attendais sa réponse avec impatience, il était resté presque figé. Il me rit aussitôt à la figure avant de cracher vulgairement au sol. Le cliché qu'on aime tant, savait-il que c'était plutôt bête d'agir de cette façon ?

«  Je vois, tu ne vas pas t'exprimer n'est-ce pas ? Ema, je peux te parler quelques minutes ? »

Je la pris par le bras avant de m'éloigner d'une dizaine de mètres de notre invité. J'avais un tout autre plan, un plan de secours qui pouvait nous être fort utile.

« Compose des signes discrètement et avec ton Shôton abîme légèrement les liens de cet homme. Qu'il puisse s'en sortir seul et nous le suivrons jusqu'à son repaire. »